Noëlà Plougonvelin Issa Doumbia 14h45 échauffement Plougonvelin Le Père Après-midi récréative à Venez découvrir la Noël est une ordure schizophrénie d’Issa le temps La comédie cultissime est de d’une consultation épique retour ! Avec les comédiens remboursée (ou non) par du Théâtre Trianon de la Sécurité Sociale. Espace Bordeaux. Placement : kéraudy. Payant. See other formats • U d'/ of Otlaua in iiiiiii il 39003002391364 Y h t]ê Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto LE THEATRE 1912-1913 ABEL HERMANT LE THEATRE 1012-1013 fj iUOti , Edward SANSOT, Successeur 9, Rue de L'Éperorff 9 \1H Le Théâtre 1912-1913 20 Septembre THÉÂTRE RÉJANE. — Les Yeux ouverts, comédie en trois actes de M. Camille Oudinot ; la Princesse et le Porcher, fantaisie rimée en deux tableaux, de Mme Jacques Terni. THÉÂTRE DE L'AMBIGU-COMIQUE — Nana, drame en cinq actes, de W. Busnach, d'après le roman d'Emile Zola. M. Camille Oudinot fait une figure singulière dans le monde des lettres. Comme il est volontiers cynique en ses propos et en ses théories, on le croi- rait, si an ne le connaissait point, prêt à tout pour parvenir. Mais la mauvaise fée, ou la bonne, l'a doué d'une sensibilité d'artiste discrète et scrupu- leuse, et cette contradiction de son caractère lui donne, entre parenthèses, avec l'héroïne de sa co- médie, une amusante ressemblance, qui apparaîtra tout à l'heure. Il n'a jamais su faire proprement un métier d'écrire, quoi qu'il n'ait rien de l'amateur. Il use avec une rare pudeur de la publicité et de la réclame, et ne tire aucun parti de ses succès. Il en remporté deux qui marquent. Son roman Filles du Monde n'est sans doute pas le prototype des Demi-Vierges, comme l'ont insinué certains criti- ques dans une intention bienveillante. Le livre de 6 LE THEATRE 1912-1913 M. Marcel Prévost est d'une observation trop per- sonnelle et prise sur le vif pour que l'originalité en soit suspecte. Mais l'observation de M. Camille Ou- dinol n'est pas moins personnelle ni moins vivante, et son livre demeurera un document de haute valeur sur cet état particulier de certaines jeunes filles, qu'il est si difficile de définir, et pour quoi M. Marcel Prévost a trouvé le néologisme qui convenait. Au théâtre, M. Camille Oudinot adonné Chaîne anglaise. Je suis un peu gêné pour dire a quel point je trouve cette comédie charmante, puisque j'ai eu l'honneur de la signer avec lui. Mais non, je ne suis pas gêné, puisque je n'avais pas d'abord jugé ma part de collaboration suffisante pour laisser mettre mon nom sur l'affiche. Ce fut M. Oudinot qui l'exigea, et seulement lorsque le succès fut avéré. Contrairement à une opinion trop répandue, les relations restent presque toujours courtoises entre collaborateurs, du moins qui ne sont pas illettrés. * * * Suzanne Oranger est restée veuve avec une petite fille de sept ans. Elle a un budget de six mille francs par an. Elle se résignerait à la médiocrité pour elle-même, elle ne s'y résigne pas pour sa fille. Elle cherche à se tirer d'affaire elle essaie des pauvres expédients classiques vendre des ouvrages de femme, tenir une pension de famille. Les amis qu'elle sollicite de lui procurer des fonds se déro- bent ; elle crée un joli modèle de gilet brodé, on le LE THÉÂTRE 1912-1913 7 lui vole. L'appareilleuse, selon la coutume, arrive à propos et remontre à Suzanne, déjà instruite par ces expériences, qu'une femme n'a qu'un moyen de ga- gner sa vie. Ici se marque la dualité du personnage, qui est la jolie trouvaille de la pièce. Suzanne ne s'effarouche point des offres de l'appareilleuse ; elle dit bien haut, d'abord, et comme pour se persuader, qu'une femme entretenue peut valoir mieux qu'une femme mariée ; elle le croit sincèrement, en théorie quand il s'agit de passer à l'acte, sa sensibilité bourgeoise se ré- volte. Ce conflit pathétique est le sujet même du drame. Il n'aboutit pas tout à fait à la victoire de la vertu ; il aboutit à la victoire de l'amour, et c'est déjà un degré de moralité. Suzanne a séduit deux hommes, le riche Ouranof, roi des pétroles et du thon, et le Parisien Olivier Norsant. Olivier, qui craint les liaisons sérieuses, cède le pas à Ouranof, et elle accepte les présents du Russe, mais elle pré- férerait le Parisien, et j'imagine que ce n'est pas seulement parce qu'il est plus attrayant que l'autre, mais aussi, surtout peut-être parce qu'il est moins riche. Ouranof n'est d'ailleurs point repoussant, ce n'est point une brute, quoique, par modestie exces- sive, il se qualifie soi-même ainsi. Il est même sym- pathique. Il sait donner. La générosité est une forme de l'amour qui ne manque point d'agrément elle n'est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Suzanne reconnaît ces avantages d'Ouranof elle ne se résout pourtant de lui dire le oui qu'il 8 LE THEATRE 1912-1913 attend depuis deux grands mois qu'après avoir vu de ses yeux Norsant lever une autre femme. Mais au premier baiser d'Ouranof, elle a une crise de nerfs, et le Russe, qui l'aime bien, mais qui a hor- reur des simagrées, commence à regarder avec com- plaisance la fille de l'appareilleuse, qui vient tout bonnement de s'offrir à lui. Cette jeune personne, fort dessalée, prendra pos- session du roi du thon au troisième acte, et Suzanne se donnera au Parisien, qui a peur de l'amour, mais qui, enfin, ne boudera plus contre son cœur. Cette comédie est parfois d'une brutalité un peu maladroite, mais les situations sont neuves, les scè- nes franchement traitées, et si les nombreux per- sonnages épisodiques semblent crayonnés d'un trait un peu gros et un peu mou, les trois caractères prin- cipaux sont, en revanche, fortement et curieuse- ment dessinés. M. Arquillière a joué le rôle d'Ouranof avec quel- que lourdeur, mais avec intelligence et autorité. M. Cappellani a, comme de coutume, une tenue excellente, un jeu sobre, et la meilleure voix de théâtre, qui ne semble point de théâtre. Mlle Polaire n'a point la physionomie de Suzanne Granger, ce n'est pas sa faute, et elle ne laisse pas de montrer, au cours de ces trois actes, un très bizarre, mais très remarquable talent. Elle n'a peut-être pas non plus les toilettes du rôle. Comment peut-elle s'offrir de telles robes, de tels manteaux et de tels chapeaux LE THEATRE 1912-1913 9 avec six mille livres de rentes, en un temps où les aigrettes sont hors de prix ? La comédie de M. Camille Oudinot est précédée d'une fantaisie rimée en deux tableaux, de Mme Jac- ques Terni, d'après un conte d'Andersen, la Prin- cesse et le Porcher. Le conte d'Andersen est exquis, d'une malice ingénue ; les vers de Mme Jacques Terni, rimes avec la facilité la plus gracieuse, l'or- nent sans le surcharger, et la mise en scène, fort brillante, n'a pas nui au succès de cette petite pièce, bien supérieure aux ordinaires levers de rideau. * Nous ne croyons plus, aujourd'hui, à la corrup- tion impériale. Notre scepticisme retire beaucoup d'intérêt au roman où Emile Zola a symbolisé cette corruption sous les traits de Nana. Nous craignons aussi de n'y pas trouver un document assez authen- tique des mœurs du siècle dernier. Chacun sait que les grands romanciers observateurs, notamment Balzac, ont tout inventé, et n'ont jamais rien observé. Mais je crains qu'Emile Zola ne soit allé dans cette voie un peu trop loin. Et, vraiment, ne pas observer £ ce point là, c'est trop. Nous goûtons cependant l'abondance, la grosse verve de ces pages et ce qu'on appelle le lyrisme du romancier je me suis toujours demandé pourquoi, car on peut apercevoir chez Zola un tempérament épique, non point lyri- que c'est justement le contraire ; mais la critique 10 LE THEATRE 1912-1913 n'est pas à cela près. Ce que nous goûtons surtout, dans le roman de Nana, c'est la naïveté. Elle est bien plus apparente dans le drame, et encore plus ré- jouissante. William Busnach était vraiment un homme de théâtre ; c'est plaisir de voir comme hommes de théâtre, qui savent si bien leur métier, et n'en savent point d'autre, font des pièces qui n'ont ni queue ni tète. Je me souviens d'avoir déjà éprouvé ce plaisir en assistant à certains drames que Dumas père a tiré de ses romans, et qui sont, paraît-il. bien faits. Les directeurs de l'Ambigu ont ajouté à cette re- présentation de Nana un nouvel élément de gaieté en habillant les personnages à la mode de 1912. Nous ne croyons plus à la corruption impériale, mais nous n'avons pas perdu de même toutes nos croyances sur le second Empire, et nous avons peine à conce- voir qu'une personne qui parle de la cour des Tuile- ries, qui ruine un chambellan de Napoléon III, ne porte pas une crinoline. C'est dommage. Mme Paule Andral la porterait fort bien. Cette belle artiste a toute la magnificence physique du personnage. Elle a aussi beaucoup de talent, et nous voudrions l'applaudir plus souvent sur les scènes parisiennes. LE THÉÂTRE 1912-1913 11 22 Septembre THEATRE IMPERIAL. — Son Vice, pièce en un acte, de M. Léon Xanrof ; la Petite Jasmin, comédie en trois actes de MM. Willy et Georges Docquois ; Salomé la Danseuse, vision d'art de M. André Avèze. Nous avons un nouveau petit théâtre a côté, le Théâtre Impérial. Le programme d'ouverture se compose de trois pièces une pièce à thèse de M. Xanrof, une comédie de MM. Willy et Georges Docquois, et une vision d'art de M. André Avèze, l'un des auteurs de Gribouille. La pièce à thèse de M. Xanrof tend à prouver que les maris feraient mieux de ne pas tromper leurs femmes, ou de ne pas alléguer, s'ils les trompent, afin de justifier leurs sorties, un vice qu'ils ne pra- tiquent point ; que, si du moins ils s'attribuent celui de l'opium, ils doivent s'informer d'abord, auprès de personnes compétentes, des procédés employés ordinairement pour fumer cette drogue, et ne pas confondre étourdiment une pipe d'opium avec un narguilé ; et qu'enfin une épouse outragée pourrait bien se venger du faux fumeur avec un vrai, si par le plus grand des hasards la Providence lui en faisait venir un du fond de l'Asie. La comédie de MM. Willy et George Docquors est une variante de Y Autre Danger. Mme Jasmin, grande couturière, Agée, dit-elle, de trente-trois ans depuis treize mois, est sur le point d'épouser son commanditaire et ami, M. Rosebon, âeé de trente VI LE THEATRE 1912-1913 quatre ans. Mme Jasmin, qui une première fois s'était mariée presque au sortir de l'enfance, comme les femmes se marient toujours la première fois, a une fille, Renée, âgée de dix-sept ans et demi. Cette fille est insupportable ; Rosebon éprouve pour elle un sentiment tout paternel on sait ce que cela veut dire. Il s'emploie cependant à marier la jeune personne, d'autant que Mme Jasmin pré- férerait, par convenance, ne se marier elle-même qu'après sa fille, et il amène dans la maison un sien ami, Laliette, Agé de trente-trois ans, qui, venu pour la fille, s'éprend naturellement de la mère. On devine qu'il l'épousera, et que Rosebon épousera Renée ; pour en arriver là, il faut d'abord que Robeson aperçoive qu'il aime celle qui doit être sa belle- fille ; il s'en aperçoit quand Renée lui déclare qu'elle est amoureuse du cocher. Cette comédie est un peu baroque, et il y paraît peut-être davantage quand on la raconte comme une histoire. A la scène, elle semble moins décousue ; elle est conduite un peu lentement, mais fort adroi- tement, par deux hommes qui ont l'instinct et l'ex- périence du théâtre, et de surcroît beaucoup d'esprit. Les mots ne portent pas tous, je ne saurais expli- quer pourquoi. Chez Réjane ou au Vaudeville, on dit. C'est que la salle est trop grande ». C'est peut-être ici qu'elle est trop petite. Sarcey avait bien raison de nous assurer qu'au théâtre tout est mystérieux-, ha Petite Jasmin esl joiièe fort agréablement par LE THÉÂTRE 1912-1913 13 Mme Lola Noyr, par MM. Georges Coquet et Henry- Roussel, et par M. Pierre Bressol, qui n'a pas obte- nu moins de succès dans le rôle du cocher qu'un peu plus tard dans celui d'Hérode. M. André Avèzc nous offre une version nouvelle de l'histoire de Salomé, qu'il faut bien, en effet, ra- fraîchir un peu, sans quoi nous finirions peut-être par nous en lasser. Au lever du rideau, Hérodiade, à laquelle Mlle Yiorica Marini prête l'accent rou- main, tient à Salomé des discours qui rappellent ceux des Femmes damnées de Baudelaire ; mais Salomé ne veut plus rien savoir le rôle de Salomé est tenu par Mlle Séphora-Mossé, remarquée aux derniers concours du Conservatoire. Au fond du théâtre passent deux négresses, dont l'une est vêtue d'une ceinture rose. C'est une vision d'art. Un jeune homme, que l'on appelle Ismaël, vient raconter à Hérodiade il m'a été absolument impossible de comprendre à quel propos que Marie de Magdala renonce à la prostitution et à la danse et s'attache aux pas de Jésus. Salomé, que l'odeur d'homme » met, paraît-il, dans un état inconcevable, se préci- pite hors de scène et va danser devant Hérode. Puis elle revient, en costume de danseuse, c'est-à-dire habillée presque uniquement d'un rubis. C'est une vision d'art. Elle est encore plus excitée que quand elle est partie, et elle raconte, selon l'usage, que le tétrarque lui a promis tout ce qu'elle peut souhaiter, fût-ce la moitié du royaume. Mais ce qui s'éloigne un pwii rie h tradition, c'est l'épisode final de la dé- 14 LE THEATRE 1912-1913 collation du Précurseur. Salomé ne pensait pas du tout à Jean-Baptiste ; alors la perfide Hérodiade lui insinue que, si par hasard elle demandait à Hérode la tête de ce Jean-Baptiste au lieu de demander la moitié de son royaume, Hérode refuserait. Salomé se pique, retourne dans la salle du festin, et repa- rait suivie d'un nègre, qu'il faut remercier de sa dis- crétion car il n'est nu que jusqu'à la taille, et encore la porte-t-il assez haut. Ce nègre présente sur un plat le chef de Jean. Pour finir, Hérode sur- vient et fait à Salomé des propositions qu'elle dé- cline. Mais elle se remet à danser pour cette tête, qui, dit-elle, la regarde, quoique à ce moment la tête soit tournée du côté jardin et que Salomé se trouve justement du côté cour. Malgré cette petite erreur de mise en scène, Mlle Séphora-Mossé exé- cute une danse échevelée autour du plat sanglant. C'est une vision d'art. Elle fait même une culbute entière. On ne viendra plus nous dire que les élèves du Conservatoire n'apprennent rien rue de Madrid. 26 Septembre A L'ODÉON. — La Reine Margot, Andromaque, Le Menteur. Est-il véritable que la plupart des Français ne connaissent un peu d'histoire de France que grâce aux romans et aux drames d'Alexandre Dumas ? Il LE THEATRE 1912-1913 15 conviendrait de le regretter. Mais je pense que l'on exagère. Il m'a semblé, ce soir en écoutant la Reine Margot, que les jeunes générations devenaient un peu rebelles à cette sorte d'enseignement par l'image. Elles ne croient plus que cela est arrivé, du moins de la façon qu'on nous le montre. Elles se représen- tent autrement Charles IX, Catherine de Médicis, Marguerite de Navarre et Henri IV. Je ne dis pas que le vieux drame soit moins amusant que jadis ; je tendrais même à croire qu'il l'est plus et que d'an- née en année, de reprise en reprise, il le deviendra continuellement davantage. Il est d'une cordialité qui touche, d'une bonhomie qui désarme ; l'assassi- nat même s'y pratique avec rondeur ; tous les per- sonnages, qui se ressemblent comme frères et sœurs, offrent un savoureux mélange d'héroïsme et de vul- garité ; les rois se distinguent par on ne sait quoi de prolétaire, qui est tout à fait sympathique, et les traîtres ont le cœur sur la main. Il y a des détails impayables, ainsi ce livre dont les feuillets, trempés dans une mixture d'arsenic, étaient collés ensemble pour les tourner, naturellement, le tyran de Sienne mouillait le bout de son doigt... » Enfin, il faut que ce drame soit bien fait, puisqu'il est d'Auguste Ma- quet et de Dumas père ; et je me demande en quoi consiste cette bonne facture, puisque, du début à la in. on ne sait ni où l'on va, ni quel est proprement le sujet, ni auquel de ces héros familiers il convient il' 1 s'intéresser plus particulièrement. M. Antoine a bien fait, cependant, de monter une 16 LE THÉÂTRE 1912-1913 de ces grandes machines du dernier siècle, qui ont fait époque et qui demeurent des curiosités. La Reine Margot, un peu ennoblie par l'âge, n'est déplacée sur la scène du second théâtre français. Elle est jouée sérieusement et avec intelligence, si- non avec beaucoup d'enthousiasme, par la troupe laborieuse de l'Odéon. Les décors sont beaux, la mise en scène adroite, et si nous n'avons pas fris- sonné aux arquebusades de la Saint-Barthélémy, c'est uniquement parce que nous n'avons plus la foi. La veille, M. Antoine nous avait invités à enten- dre une débutante et un débutant Mlle Guintini, prix du Conservatoire , M. Pierre Bertin, qui n'a jamais passé par cette école. L'épreuve a été plus favorable à celui des deux qui était censé ne rien savoir. M. Pierre Bertin n'a peut-être jamais suivi un cours de diction ni appris à dire les vers ; pour- tant il les dit fort bien et son articulation est par- faite. Il a joué le rôle du Menteur, sans avoir l'air de soupçonner que c'est l'un des plus lourds et des plus déplaisants du répertoire, et il l'a sauvé juste- ment à force de naïveté. Il a été un Menteur char- mant, cela n'est pas ordinaire. Sa timidité même ne l'a pas desservi, encore que sa voix, altérée par l'effroi, atteignît des notes d'une hauteur singulière ; mais ce registre élevé n'allait point mal avec son air d'extrême jeunesse. M. Bertin serait- il le jeune premier dont les auteurs dramatiques atten- dent la venue pour renouer avec les traditions siques et ne plus réserver le privilège do l'amour aux majeurs de quarante ans ? LE THÉÂTRE 1912-1913 17 28 Septembre PORTE-SAINT-MARTIN. — Reprise de la Robe Rouge, pièce en quatre actes de M. Brieux. Je n'espère pas trouver de grandes nouveautés à dire sur la Robe rouge, maintes fois reprise, et qui a subi toutes les épreuves de la critique. La pièce de M. Brieux mérite sa fortune. C'est une des œuvres les mieux construites, les plus solides du théâtre contemporain, et par éclairs un chef-d'œuvre, un des exemplaires de l'art dramatique — et un des meil- leurs exemples que puissent alléguer les détracteurs du théâtre, qui veulent que cet art soit inférieur, ou du moins élémentaire. Je viens de re4ire la Robe rouge, et ensuite de la voir jouer. J'avoue qu'à la lecture, les procédés qu'emploie M. Brieux pour crayonner ses personnages m'ont semblé quasi-pri- mitifs, les figures réduites à un schéma, les caractè- res simplifiés, parfois outrés jusqu'à la caricature ; enfin tous ces gens se livrent et se trahissent dans le dialogue avec une naïveté excessive et. peu vrai- semblable qui sent l'artifice. Mais à la scène, aucun de ces défauts n'apparaît plus ; les figures les plus sommairement tracées s'animent, les personnages vivent, les répliques sont justes et naturelles. Puis donc que les pièces sont faites pour être jouées, il faut que les défauts qui, à la lecture, nous choquent, ne soient point des défauts ; ce sont peut-être des nécessités du théâtre ; et voilà, j'imagine, pourquoi, 18 LE THEATRE 1912-1913 il y aura toujours des délicats qu'il faut plaindre, qui ne feront point assez de cas de l'art dramatique. Je ne reprocherai pas, pour ma part, à M. Brieux, d'écrire sans grâce et avec une correction douteuse. Il me répliquerait trop justement qu'il n'est pas res- ponsable des provincialismes de ses héros, et qu'au surplus, il ne se pique pas de sacrifier aux Grâces il a d'autres soins, plus utiles. M. Brieux sait ce qu'il veut faire, et il le fait. C'est en ces termes pré- cisément que Théophile Gautier ou Baudelaire, je ne sais plus lequel des deux, définissait le véritable artiste, et l'on voit entre parenthèses qu'il manque donc quelque chose à la définition. Je le dis sans la moindre malice à l'adresse de M. Brieux, qui, encore une fois, cherche sa gloire ailleurs, et est bien libre de la chercher où il lui plaît. Il a prétendu, dans la Robe rouge, signaler la déformation professionnelle » des magistrats de province, leur condition médiocre, leur appétit d'a- vancement, leurs complaisances indispensables pour les représentants du pouvoir, pour le député du lieu et pour ses agents électoraux ; l'idée de la justice faussée, même chez les plus intègres, l'instinct de l'humanité étouffé chez les meilleurs, au point qu'ils ne sentent plus la monstruosité de leurs propos quand ils se plaignent de l'indulgence du jury, qui discrédite le tribunal, ou quand ils parlent d'une session sans condamnation capitale comme les Nor- mands d'une année où il n'y a point de pommes. On n'aperçoit guère de remède à ces maux ; il n'y LE THEATRE 1912-1913 19 a point là de lois à réformer, c'est les âmes qu'il s'agirait de redresser, et M. Brieux n'a guère à prê- cher il est réduit à nous présenter un tableau de mœurs. Je ne sais si M. Brieux apôtre a souffert de ce resserrement de son sujet ; mais M. Brieux au- teur dramatique n'y a rien perdu aucune de ses pièces n'est moins dogmatique, plus réelle, et n'é- chappe mieux au défaut de la conférence ; il n'a pu faire de moralité, cette fois, que de la façon que Maupassant faisait de la psychologie, en nous mon- trant les gestes de ses personnages. Les divers membres du parquet de Mauîéon tra- vaillent de leur métier sous nos yeux. Un crime a été commis dans le ressort, à Irissary. M. Brieux combine ingénieusement l'histoire de ce crime, les péripéties de l'instruction avec les petites intrigues de ses magistrats. Ces intrigues sont pour lui l'es- sentiel du drame, et comme, en vrai homme de théâtre, il ne surcharge point, ne dit rien qui ne serve à la pièce, il nous apprend peu de chose du crime lui-même. Il trouve cependant moyen de nous intéresser au prévenu, Etchepare, mais c'est unique- ment par des traits de caractère, et cela me paraît supérieur. Nous ne saurons même pas, au dernier baisser de rideau, si Etchepare, sur qui pèsent de lourdes charges, est coupable, ou s'il est victime de coïncidences et d'apparences. Nous demeurerons à cet égard, dans le même état d'esprit que le minis- tère public, le procureur Vagret, et il y a là encore de la maîtrise, une bien adroite façon de nous rendre 20 LE THÉÂTRE 1912-1913 ce Vagret sympathique, en nous obligeant de penser et de sentir comme lui. Mais je ne veux rappeler que très brièvement la fable, qui est trop connue. Vagret est l'un des magistrats de Mauléon qu'a le plus touchés cette déformation professionnelle qu'é- tudie M. Brieux. C'est aussi l'un des plus excusa- bles il est très pauvre, il a une fille, il a une femme modestement ambitieuse, qui voudrait bien le voir conseiller, et qui a déjà fait l'emplette de la robe rouge. Pour assurer la nomination de Vagret, une condamnation capitale ferait bien au tableau. Vagret demande aux jurés la tête d'Etchepare, et la de- mande de bonne foi j'ai dit que les charges sont accablantes. Les preuves, cependant, manquent. Le doute se glisse dans l'esprit de Vagret au moment même qu'il prononce son réquisitoire, et comme il a encore une conscience malgré la déformation, loyalement il fait part de ses doutas au jury, qui prononce l'acquittement. La carrière de Vagret est brisée, c'est Mouzon, le juge d'instruction, qui sera nommé conseiller à sa place. Mais le juge Mouzon, beaucoup plus déformé que Vagret, ne profitera pas de son triomphe. Au cours d'un^ scène vraiment puissante et belle, nous avons vu cet homme lég^r. point, méchant, mettre positivement le prévenu à la question, et employer les plus vilains procédés pour tirer de la femme Etchepare des arguments confie le mari. Yanetta Etchepare a été jadis condamnée pour recel. Etehepare l'ignore, Mouzon l'apprend par une note de police. Avec une indiscrétion dont LE THÉÂTRE 1912-1913 21 les exemples ne sont malheureusement point rares, Mouzon, pendant les débats, révèle à Etchepare le passé de sa femme. Etchepare, une fois acquitté, la chasse, et Yanetta se venge en tuant le mauvais juge d'un coup de couteau. On a reproché naguère à M. Brieux cet épisode, qui ne tient pas, disait-on, au sujet môme, et qui dé- truit l'unité d'action. Je ne souscris nullement à une telle critique. Il est clair que ce dénouement ne ré- sulte pas fatalement des prémisses de la pièce, mais il est rattaché à l'action avec habileté, il est d'une irréprochable vraisemblance, et je ne déteste pas jus- tement ce qu'il a d'imprévu et de brusque. Les diverses interprétations de La Robe rouge ont toujours été fort brillantes. M. Huguenet, qui a con- servé son rôle de Mouzon, n'y a jamais fait preuve d'un plus merveilleux naturel, de plus d'aisance ni d'autorité. Mme Daynes-Grassot la mère d'Etche- pare n'est pas moins admirable à la Porte-Saint- Martin qu'au Vaudeville. Mme Marie Samary est une digne et excellente Mme Vagret. M. Jean Coquelin Vagret a bien du talent, mais le visage trop plein et trop fleuri, il déplace trop d'air et, comme on dit au régiment, il fait trop de volume pour faire pitié Ton peut bien concevoir, à la rigueur, que les re- mords le tourmentent, mais on ne voit pas qu'ils le dévorent. M. Jean Kemm a composé avec la plus curieuse intelligence son personnage d'Etchepare, et Mlle Vera Sergine, qui avait à lutter contre l'illustre souvenir de M mi Réjane, a pris le meilleur parti 22 LE THEATRE 1912-1913 elle n'imite personne, elle est elle-même, c'est-à- dire une très grande artiste. 4 Octobre THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE. — Reprise de Pata- chon, comédie en quatre actes de MM. Maurice Henne- quin et Félix Duquesnel. Soucieux de maintenir le joli théâtre de la Renais- sance au rang où l'avait élevé M. Guitry, M. Tar- ride a repris Patachon. On n'aperçoit pas toujours les motifs qui peuvent déterminer un directeur de théâtre à jouer les pièces de M. Duquesnel une pre- mière fois ; il semble, en revanche, toujours naturel de les reprendre. C'est qu'elles ne paraissent pas ordinairement toutes neuves, à la création ; à la re- prise, elles n'ont pas l'air d'avoir sensiblement vieilli. D'ailleurs, ces considérations générales sur l'œuvre de M. Félix Duquesnel s'appliqueraient moins peut- être à Patachon qu'aux autres pièces du même au- teur. Celle-ci est vraiment agréable et amusante. M. Maurice Hennequin y a collaboré. Je rappellerai l'argument en peu de mots. M. Du- quesnel trouve, paraît-il, singulièrement intéressante — il n'a point tort — la situation d'une fille dont les parents vivent chacun de son côté, et qui est tiraillée entre les deux. Il l'écrivait hier encore à l'un de nos confrères. Il trouve même cette situation si intéres- LE THÉÂTRE 1912-1913 23 santé qu il n'a pas hésité à tirer du sac deux moutu- res comme il dirait lui-même en son langage de critique. N'y avait-il pas quelque chose comme cela dans cette autre pièce, moins bien venue que Pata- chon, Sa Fille, qu'il donnait au Vaudeville l'an der- nier, avec la collaboration de M. Barde, je crois ? Mais revenons à Patachon. Le comte Max de Tilloy, père de Lucienne, ne con- naît que l'amour terrestre, et le pratique, non sans excès. La comtesse ne veut entendre parler que de l'amour divin. Le comte vit à Paris, comme tous les viveurs, et l'on devine, sans qu'il soit besoin de plus amples commentaires, par quels mérites il a obtenu le sobriquet de Patachon. La comtesse vit en pro- vince comme toutes les dévotes. Elle habite Blois. Elle y est entourée de gens de sacristie, et gouvernée par un Tartufe du répertoire, M. Leputois-Mérinville. Ce Leputois s'est mis en tête de marier Lucienne à un sien neveu, Evariste. Mais Lucienne aime ailleurs, bien entendu. Elle aime le marquis Robert de Re- vray, et elle a horreur des cagots. Elle porte toute l'affection qu'elle doit à sa mère, près de qui elle passe huit mois par an ; mais elle s'amuse davantage à Paris auprès de son père, quoiqu'elle ne lui puisse consacrer que quatre mois. Elle veut réconcilier ses parents, et fait vœu de ne pas se marier elle-même avant de les avoir remis ensemble. Elle le déclare tout net à Robert de Revray, qui le dit au comte, qui prend le parti de mystifier la comtesse pour assurer le bonheur de Lucienne. Il quitte Paris, il tombe à 24 LB THÉÂTRE 1912-1913 Blois, feint de renoncer à Satan et à 9es pompes, et soutient ce rôle jusqu'au jour du mariage. Mais Le- putois-Mérinville surprend, un peu tard, des lettres du comte à sa maltresse, la baronne de Verdière, où Patachon raconte en se moquant ce qu'il a ma- chiné. Leputois-Mérinville livre les lettres à la com- tesse ; celle-ci, outrée, veut faire annuler le mariage, et empêcher, en attendant, que les mariés ne le con- somment. Patachon engage Robert à entrer tout bon- nement chez Lucienne par la fenêtre, et à faire son levoir. Robert, qui n'est pas hardi comme un page, hésite un peu ; mais Lucienne se fait si peu prier qu'il suit enfin le conseil du beau-père. Le mal étant fait, la comtesse ne peut plus poursuivre l'annulation en cour de Rome ; elle se résigne et. pendant qu'elle est en train, se réconcilie, tout de bon cette fois, avec le comte. Patachon sent qu'il devient vieux, et qu'il faut songer à faire la retraite, comme dit, non plus M. Duquesnel, mais Racan. Cette fable est un peu innocente elle n'est ni dé- plaisante ni invraisemblable. La pièce est bien me- née, rondement, écrite d'un style alerte, égayée d'assez bonnes plaisanteries, dont les meilleures sont à l'adresse de ces dames et de ces messieurs, dévotes et cafards du Blésois. On avait naguères été un peu surpris de rencontrer ces drôleries sous la plume de M. Duquesnel, qui écrit, comme chacun sait, dans un journal bien pensant ; mais c'est peut-être juste- ment pour ce motif qu'il est réduit à faire de l'anti- cléricalisme un article d'exportation ? A moins qu'il LE THÉÂTRE 1912-1913 25 ne faille imputer cet esprit voltairien à M. Maurice Hennequin, qui a beaucoup d'esprit. L'interprétation de Patachon est satisfaisante. Le rôle du comte avait été créé par M. Noblet ; mais les auteurs se sont heureusement rappelé, au moment de la reprise, qu'ils l'avaient écrit pour M. Tarride, et ils se sont avisés que M. Tarride en avait davantage la carrure et les épaules, comme on parle en argot de théâtre. Je n'aurais pas cru que de telles épaules fussent nécessaires pour supporter le rôle de Pata- chon. Mais, grâce à sa carrure, ou simplement peut- être à son talent et à son naturel, M. Tarride le joue fort bien. M. Bullier est amusant en Leputois-Mérin- ville, et M. Victor Boucher a fait du neveu Evariste une si curieuse, une si admirable composition qu'on rêve de le voir interpréter, à la Comédie-Française, certain personnage d'Emile Augier qui ressemble à Evariste comme un frère. M. Deschamps est, dès à présent, l'un de nos meilleurs jeunes premiers ; il a de la naïveté et de la tendresse. MM. Cousin et Mau~ loy sont bien plaisants. M lle Cécile Guyon a joué avec une grâce délicieuse le rôle de Lucienne ; et il a paru monstrueux qu'avec tant de jeunesse et de vivacité, M m * Marguerite Ca- ron fût déjà tombée dans la dévotion. 26 LE THÉÂTRE 1912-1913 5 Octobre THÉÂTRE DU VAUDEVILLE. — La Prise de Berg-op- Zoom, comédie en quatre actes de M. Sacha Guitry. Je serais bien embarrassé si j'avais le goût des catégories et s'il fallait définir la Prise de Berg-op- Zoom. Il paraît difficile de nier que ce soit un vau- deville, et même qui s'égare parfois dans la farce d'atelier. Mais M. Sacha Guitry a une façon à lui de pratiquer le vaudeville, qui n'est ni la rigueur géométrique de M. Georges Feydeau, ni la noncha- lance de M. Tristan Bernard. On devine que, s'il voulait, il aurait autant de dextérité que M. Feydeau, et qu'il doit le faire exprès quand il a l'air d'être moins adroit. A coup sûr, il n'a pas la foi. Il ne prend pas au sérieux les combinaisons du genre. Mais il aime les situations baroques ou cocasses que ces combinaisons lui fournissent, parce qu'elles ou- vrent le champ à sa fantaisie, et aussi par gageure, parce que son talent singulier est de donner aux inventions les plus arbitraires un air de vérité hu- maine. Je préfère peut-être, pour mon compte, une fantaisie dont le départ serait plus spontané, moins laborieux ; mais celle de M. Sacha Guitry, si elle vient de plus loin que la fantaisie des poètes, ne laisse pas de la rattraper quelquefois, après cette élapo supplémentaire, et de s'élever aussi haut, jus- qu'à des effusions d'un lyrisme qui surprendrait ses auditeurs, s'il n'avait un art consommé pour leur faire insensiblement franchir les espaces. LE THÉÂTRE 1912-1913 27 Le dialogue de M. Sacha Guitry est aussi d'une qualité bien curieuse. Il est plein de traits d'esprit, dont quelques-uns sont de la meilleure qualité, quel- ques autres d'une qualité plus médiocre, mais qui tous appartiennent à M. Sacha Guitry, et nullement à ses personnages. Ses mots, très nombreux, soin très rarement ce qu'on appelle plaqués ce sont tou- jours des mots de situation, et d'un imprévu, d'une gaminerie charmante ce ne sont jamais ou presque jamais des mots de caractère. Il s'ensuit que ce dia- logue, qui est d'excellent théâtre, devrait, en revan- che, paraître artificiel ; mais je ne saurais dire com- ment s'arrange M. Guitry, et je pense bien qu'il n'en sait rien lui-même le dialogue est de convention, et le ton du dialogue est si parfaitement naturel, si juste, qu'il n'en demeure que cette dernière impres- sion, le ton, ici comme ailleurs, faisant la chanson. Je ne me charge point d'expliquer ces contradic- tions apparentes, ni par où les pièces de M. Sacha Guitry séduisent elles séduisent, c'est la grande affaire. M. Nozière écrivait, l'an dernier, que ce jeune homme est aimé des dieux. M. Nozière est bien hardi d'affirmer ces choses-là, qui sont un se- cret impénétrable pour les mortels ; mais chacun peut juger que M. Sacha Guitry est aimé infiniment du public des répétitions générales, et. pour un au- teur dramatique, cela vaut beaucoup mieux. M. Sacha Guitry avait pris soin de ne commetre aucune indiscrétion avant la première, et avait même enveloppé sa pièce d'un certain mystère. Il n'était 28 LE THÉÂTRE 1912-1913 pas jusqu'à ce titre la Prise de Berg-op-Zoom, qui n'intriguât les foules. A vrai dire, il ne les intriguait pas beaucoup. Des personnes, même d'esprit moyen, avaient deviné qu'il s'agissait d'une opération amou- reuse figurée en termes militaires par manière d'al- légorie, de quelque femme malaisée à prendre, et qu'il faut emporter d'assaut, comme Berg-op-Zoom. Je dois, d'ailleurs, m'empresser de dire à ces per- sonnes avisées que ce n'est pas cela du tout. Dès le lever du rideau, nous sentons, autre mystère, que M. Sacha Guitry sait bien où il nous mène, mais qu'il entend que nous n'en soupçonnions rien nous-mêmes avant d'être arrivés. Or, nous ne serons arrivés qu'au troisième acte, et M. Guitry s'entend à merveille à nous faire languir jusque-là ; mais cela rend peut- être les deux premiers actes, en effet, un peu lan- guissants, malgré la drôlerie des scènes, la bizar- rerie du milieu et le comique falot des personnages. Nous sommes chez les Vannaire. Léo Vannaire est un bon garçon, pas un aigle, et il a la manie de découper des silhouettes de bois. Il découpe jusqu'à la planche à repasser. Il fait des copeaux dans le salon, où il a établi son étalier, et sa femme, Pau- lette, aussi ordonnée que vertueuse, a horreur de toute cette menuiserie. Elle n'a pas non plus grand amour pour son mari, mais elle est de ces femmes pour qui la faute est inconcevable. Vannaire a une sœur qu'il a mariée richement dans l'intention bien arrêtée d'emprunter de l'argent à son beau-frère. Enfin, il y a deux autres personnages, un ami de LE THEATRE 1912-1913 29 Vannaire, Rocher, et la maîtresse de Rocher, Lu- cienne ou Lulu, modèle à l'occasion. Lulu plaît fort à Léo Vannaire, qui se met à découper sa silhouette, en attendant mieux. Pendant qu'il travaille, un do- mestique affolé vient l'avertir que deux étranges personnages font une enquête sur le ménage Van- naire chez tous les fournisseurs du quartier. Cela sent la police. Vidal le beau-frère demande à Léo s'il n'aurait point, par hasard, fait quelque sottise qui expliquerait cette surveillance. Léo se trouble et avoue qu'il a détourné, la semaine dernière, une personne d'un âge trop tendre. M me Vannaire, qui est sortie pour un essayage, revient. Les domes- tiques la mettent au courant, et son benêt de mari ne peut se tenir de lui avouer la cause présumée de l'enquête. Elle craint le scandale, téléphone au com- missaire de police de son quartier, et lui demande un rendez-vous, que le commissaire lui accorde pour le lendemain, quatre heures, non pas au commis- sariat, mais chez lui. Paulette a conté, entre temps, aux Vidal, qu'un inconnu la suit depuis plusieurs jours obstinément. Et voilà un mystère de plus, peut- être moins impénétrable que l'auteur n'imagine, car il m'a bien paru qu'hier soir on devinait, dès ce pre- mier acte, que l'enquête était menée par le suiveur, que la police n'avait aucun soupçon du détournement de mineure, et que Paulette allait, mal à propos, le révéler au commissaire. Il faut, de la part du public, s'attendre à tout, même à des éclairs. D'ailleurs, ce qu'on ne devinait point rt qui est le principal, c'est 30 LE THEATRE 1912-1913 que suiveur et commissaire ne font qu'une seule et même personne. Nous avions déjà vu, dans une pièce de M. Capus, les effets plaisants que peut tirer un vaudevilliste de ce personnage double du commis- saire de police, qui a une écharpe et un cœur. Je me hâte d'ajouter que M. Sacha Guitry n'a rien em- prunté à M. Capus. En outre, ce qui le soucie le moins, c'est le côté vaudevillesque de cette situation. Il n'en jouera que tout à la fin de la pièce, pour amener son dénouement. Pendant tout le second acte, nous ne soupçonnons pas encore l'identité du com- missaire et du suiveur, Charles Hériot. Charles Hé- riot rencontre, dans un corridor du théâtre, Paulette, qui, outrée de cette poursuite, le prie de la laisser en paix. Il lui déclare, avec une tranquille assurance, qu'il l'aime, qu'elle l'aimera, qu'ils sont faits l'un pour l'autre, et qu'elle viendra chez lui le lendemain à quatre heures. Elle y vient, en effet, puisqu'elle a demandé un rendez-vous au commissaire de police, et, à la vue de Charles Hériot, elle éprouve une sur- prise que nous partageons, puisque nous apprenons en même temps qu'elle-même que le commissaire est Hériot et qu'Hériot est le commissaire. Leur scène est à peu près tout le troisième acte, qui nous pave avec usure de ces préparations un peu lentes. Ils se disent les plus jolies choses, et toujours aussi impré- vues que tendres. Paulette est séduite avec une rapi- dité incroyable, mais on sait que, selon Octave Feuil- let, les honnêtes femmes sonf celles qui tombent le plus vite. D'ailleurs, elle ne tombe point. Il est dé- LE THÉÂTRE 1912-1913 31 cidé qu'elle divorcera, qu'elle épousera Hcriot, et que, s'ils n'attendent pas tout un an pour s'aimer, ils différeront au moins jusqu'au 24 du mois courant l'almanach à effeuiller qui est pendu derrière le bu- reau du commissaire nous apprend que c'est aujour- d'hui le 15. Ils choisissent le 24, parce que c'est, toujours d'après le même almanach, l'anniversaire de la prise de Berg-op-Zoom et voici enfin l'expli- cation du titre. Paulette ne peut s'empêcher de trouver le délai un peu long, et, tandis que sa tête repose sur l'épaule du commissaire, elle arrache, une à une, furtivement, les feuilles de l'éphéméride. Certaine grande dame du dix-huitième siècle, et Jean-Jacques Rousseau, qui la cite, auraient beau- coup aimé ce calendrier que l'on n'effeuille que d'une main. Bien que la date réelle soit le 15, ce sera donc de- main le 24, et Paulette promet de revenir pour signer la capitulation de Berg-op-Zoom. Elle est cependant trop honnête, ou trop bourgeoise, pour tenir sa pro- messe ; elle attendra le divorce et le mariage elle prie Hériot, par téléphone, de venir lui rendre visite chez elle le mari l'entend téléphoner et mande lui- même par téléphone le commissaire de police pour constater le flagrant délit ; on devine la scène, le commissaire alléguant l'impossibilité où il est de jouer a la fois le rôle de commissaire et d'amant et de dresser procès-verbal contre lui-même ; finale- ment. cVsf le mari qui consent à se laisser prendre en conversation criminelle avec Lulu, qui se trouve 32 LE THEATRE 1912-1913 là à point nommé ; on le tient, d'autre part, grâce à son aventure de la semaine dernière avec la mineure. La Prise de Berg-op-Zoom est jouée à merveille. On dit souvent que les interprètes sont des collabo- rateurs. M. Sacha Guitry auteur serait bien injuste s'il faisait difficulté de reconnaître tout ce qu'il doit à la collaboration de M. Sacha Guitry acteur. Il est impossible d'imaginer une plus parfaite intelligence de la pièce, du texte et du personnage. Mais le con- traire serait surprenant. Ajoutez que M. Guitry pos- sède parfaitement le métier, qu'il l'ait appris ou non, qu'il a tous les dons et que, parfois, il rappelle le grand Guitry de façon saisissante je sais que je ne pourrais lui faire de compliment plus sensible. M™ Charlotte Lysès joue le rôle de Paulette avec une justesse, une finesse et une distinction qui sont aussi peu que possible de théAtre. Elle est touchante par une sorte de froideur, par la réserve, par l'émotion contenue. Elle a une physionomie nette et franche qui est précisément celle du personnage, elle a l'in- telligence et In crrfice. M. Dieudonné et les excellents artistes du Vaude- ville. MM. Joffrr>. Baron fils. Georees Ela- teau, M mM Jane Sabrier, Ellen-Andrée, Marthe De- bienne, ont mérité des applaudissements très chaleu- reux. La Prise de Berrj-np-Zoom a été fort bien mise en scène par M. Quinson. LE THÉÂTRE 1912-1913 33 10 Octobre COMÉDIE-ROYALE. — Le Mari honoraire, comédie en un acte, de M. Pierre Montrel ; le Baiser défendu, opé- rette en un acte, de M. Géo Sam, musique de M. Ed. Mathé; Séance de Nuit, comédie en un acte, de M. Geor- ges Feydeau ; Tante Aglaïs, pièce en deux actes, de M. Louis Bénière. THÉÂTRE MICHEL. — Chonchette, opérette en un acte, de MM. Robert de Fiers et Gaston de Caillavet, musique de Claude Terrasse ; la Bonne Maison, comédie en trois actes, de MM. Gandrey et Henri Clerc ; Son Inno- cence, pièce en un acte, de MM. Paul François et G. Guilleré ; la Cloison, comédie en un acte, de M. Claude Gevel. La répétition générale de la Comédie-Royale, qui a commencé hier vers neuf heures, s'est terminée vers six heures et demie ce soir, après un entr'acte, il est vrai, de dix-sept heures environ, dû à une panne d'électricité. Le lever de rideau, bien que le courant ne fut pas alorslnterrompu, n'a pas été vu de beau- coup plus de spectateurs que la pièce de M. Bénière, qu'on n'a pas jouée. Je n'oserais affirmer que Le Mari honoraire, de M. Pierre Montrel, soit un régal de délicats il n'est du moins destiné, comme tous les levers de rideau, qu'à ces happy few, à qui Stendhal réservait sa Chartreuse de Parme. Après le Mari ho- noraire, nous avons eu une opérette de M. Géo Sam, musique de M. Ed. Mathé, le Baiser défendu, et me voilà encore obligé de parler de ce qui ne me regarde pas. La musique de M. Mathé m'a paru facile et 34 LE THÉÂTRE 1912-1913 agréable ; elle ne choque aucune de nos habitudes ; c'est même au point qu'il semble parfois qu'on l'ait déjà entendue. Le livret de M. Géo Sam est une fan- taisie. Nous voyons d'abord, dans un jardin, deux dames habillées en persanes, comme elles l'étaient toutes cet été sur les plages, où, par économie, elles usaient leurs costumes des fêtes orientales du prin- temps. Mais ces deux personnes tiennent des dis- cours tels qu'un instant nous nous sommes crus à Lesbos. L'arrivée d'un personnage en veston et d'un autre en redingote nous montre qu'il n'en est rien et que l'action est contemporaine. Ces deux person- nages viennent à la lettre de tomber du ciel, car ils étaient en ballon. Celui qui porte une redingote, et qui a de plus un gong pendu à la ceinture, est un nommé Morton, qui se vante de n'avoir connu l'a- mour qu'une seule fois, le jour qu'il a engendré son fils Mikaël, lequel est justement le personnage en veston. Moins heureux que son père, Mikaël ne con^ naît pas l'amour du tout ; il est fiancé à une demoi- selle Phulosas, riche de vingt millions, et M. Phu- losas père entend que son futur gendre demeure in- tact jusqu'au mariaere. Mikaël voudrait bien se dé- niaiser et. comme on dit vulgairement, il ne pense qu'à ch. Chérubin aussi ne pensait qu'à ça, mais au- trement, et il on parlait mieux, quoique sans musi- que, sauf une pauvre romance sur l'air de Rffal- brouck. Vous devine/ que les deux dames, malgré leurs propos inquiétants du début, se précipitant sur Mikaël. qui fait moitié du chemin. M. Mor- LC THÉÂTRE 1812-1913 35 ton, qui craint ces sortes d'accidents, a pris la pré- caution de mettre aux côtes de son fils un satyre. Ce satyre, ingénieusement nommé Coquino, a pour fonction d'écarter de Mikaél le danger féminin, en satisfaisant lui-même par avance, et avec la prodi- galité coutumière aux satyres, les désirs que son jeune maître pourrait inspirer à des personnes entre- prenantes. Malheureusement, ce Coquino, un jour qu'il renouvelait dans un harem l'un des travaux d'Hercule, a été surpris par le pacha et a subi ce que j'appellerai par à peu près une diminutio capitis. "est un faux satyre, c'est moins encore. Bref le fils Morton couche, révérence parler, avec Gilda ; le père Morton couche avec Philo, et le satyre Coquino ne couche avec personne. Tout s'arrange, car Mikaël épousera Gilda, qui a cinq cent mille livres de rente, ce qui faisait à peine dix millions autrefois, mais en fait bien près de vingt aujourd'hui. M. Morton père épousera Philo, et Coquino, qui est incurable, conti- nuera de n'épouser personne. Cette opérette est bien gaie. Nous nous serions crus au collège d'autant que c'est là-dessus qu'on nous a renvoyés nous coucher, de bonne heure ; nous avons eu tout le loisir de rêver à M lleB Lina Do- rey et Routchine. qui sont charmantes. Envions MM. Ferréal Mikaël et Cornély Morton ; plaignons de tout notre cœur M. Rivera Coquino. Aujourd'hui, nous avons eu enfin la pièce de M. Bénière, Tante Aglaïs, et nous avons pu voir en pleine clarté Mme Réjane, de qui le fantôme seul 36 LE THÉÂTRE 1912-1913 nous était apparu hier à la pâle lueur des bougies. Les reines sont partout chez elles et il nous importe peu d'admirer M me Réjane ici ou ailleurs, dans un grand cadre ou dans un petit, sur un théâtre d'ordre ou à côté elle n'est jamais moins admirable. Ce qu'elle peut ajouter à un rôle est prodigieux, presque scandaleux, et devrait faire honte aux au- teurs. Ne jouerait-elle pas à merveille ces pièces d'avant Goldoni, dont les interprètes improvisaient le texte ? J'avoue cependant qu'elle m'intéresse davan- tage quand l'auteur de la comédie ne lui laisse pas toute la besogne et collabore un peu avec elle. Je crains que ce ne soit point cette fois et que M. Bé- nière ne se soit trompé. Il y avait peut-être un drame à tirer de l'affaire Humbert deux petits actes n'y suffisent point. Celle qu'on a appelée la Grande Thérèse n'était pas si grande qu'on veut bien le dire, mais sa figure légendaire est grandiose et sa valeur de symbole est considérable. Pour ne point rééditer l'histoire du testament, M. Bénière a imaginé une très honnête fille qui se vante d'avoir fait fortune dans la galanterie. L'idée est plaisante, mais il en a tiré un parti médiocre. Les premières dupes sont la sœur et le beau-frère d'Aglaîs. chez qui elle est ve- nue prendre sa retraite et qui la croient bougre- ment riche ». On la dorlote, on la flatte, durant tout le premier acte, qui est assez bien venu et rappelle un peu Papillon c'est bien le droit de M. Bénière, un peu Tante Léontine cela regrettable. La vraie pièce commence au deuxième acte, quand Aglaïs est L1C THÉÂTRE 1912-1913 37 dupe des marchands et des préteurs, el ce pe sont plus alors que scènes décousues, de facture bien sage, mais dénuées d'intérêt. Lorsqu'à la fin le beau- frère et la sœur ouvrent le coffre-fort, qui est vide, il y a bien un petit coup de théâtre, mais c'est seule- ment parce qu'ils y trouvent une botte de foin, au lieu d'un bouton de culotte qu'on attendait. MM. Chautard, Marcel Simon et Gaston Dubosc, M mcs Alex et Miller se sont fait applaudir aux côtés de M me Réjane. Le spectacle se termine de la plus joyeuse façon par Séance de nuil, l'une de ces comédies en un acte qui sont peut-être les œuvres les plus originales, et je dirai même les plus puissantes, de M. Georges Feydeau. Sa verve y devient d'autant plus intense qu'il lui donne moins d'espace et qu'il lui mesure le temps ; son invention est précipitée et inépuisable. Oui pourrait résister à la cocasserie, à l'imprévu — ou tout, simplement à l'esprit d'un tel dialogue ? De même que le lever de rideau de la Comédie- Royale, celui du théâtre Michel a été réservé à une élite trop restreinte. Mous avons eu la joie d'ap- plaudir ensuite Chonchelle, que l'on sait générale- ment par cœur, paroles et musique, et qui a pris, en moins de dix ans, un petit air classique aussi flatteur pour M. Claude Terrasse que pour MM. Ro- bert de Fiers et Gaston de Caiïlavet. M. Max Dearly 3 38 t& THÉÂTRE 1912-1913 est toujours incomparable eu Saint-Guillaume, son meilleur rôle. M" e Alice Bonheur joue et chante fort joliment. La nouveauté du programme est une comédie en trois actes de MM. Gandrey et Henri Clerc, la Bonne maison. Elle rappelle un peu le Meilleur de nuit, avec moins de philosophie, ou avec une philosophie moins amère tous Tes ménages à trois ne prêtent pas né- cessairement à des réflexions profondes. Celui de Léa, d'Emile Heurtemotte et de Victor est né d'un hasard. Emile Heurtemotte était venu simplement passer la nuit chez Léa, comme tout le monde, et sans aucune idée de s'y établir, car sa devise est celle de Vivant Dcnon Point de lendemain ». Mais la goutte dispose. Un accès soudain le retient au lit ; Léa, qui est bonne fille, envoie chercher son propre médecin, administre les drogues à Emile et lui ex- plique, tout en le droguant, qu'elle a le goût de ce genre de régularité qu'on nomme collage. Elle a aussi un amant de cœur, Victor. Elle ne le dit pas à Emile, mais Victor, qui ne peut pas deviner la pré- sence d'Emile, survient c'est son heure. Heurte- motte a des scrupules et veut partir. Victor n'en a point et le conjure de rester. Heurtemotte cède et, comme l'accès se prolonge, a tout le temps de s'at- tacher à Victor autant qu'à Léa. Un de ses amis, Régnier, le vient voir, lui fait honte de sa complai- sance et veut, pour le tirer de là, lui démontrer que Léa est au premier venu. Il entreprend donc la jeune personne elle est avertie, elle le gifle. Heurtemotte LE THÉÂTRE 1912-1913 39 reste dans la Bonne maison. Il feint même, une fois guéri, d'être encore malade pour y demeurer plus longtemps. Cette jolie pièce, finement écrite, est finement jouée par M. Polin, qui a cependant un peu de lourdeur et qui fait un peu trop de grimaces mais il a la goutte. M. Decaye Régnier se fait très crâ- nement gifler, et il faut admirer le naturel, la vérité parfaite de M. Lucien Rozenberg, dans le rôle de Victor, qui n'était point cependant, il me semble, tout à fait de son emploi. Une des originalités du spectacle de M. Michel Mortier est qu'il se termine, comme il commence, par un lever de rideau Son innocence, de MM. Paul- François et G. Guilleré. Ce petit acte, non sans mé- rite et assez plaisant, a été très bien joué par M. De- caye et M lle Timmy. 12 Octobre THEATRE FEMINA. — L'Enjôleuse, comédie en trois actes de MM. Xavier Roux et Maurice Sergine. La pièce de MM. Xavier Roux et Sergine est une œuvre extrêmement soignée, d'une distinction un peu laborieuse et très assaisonnée d'esprit. Que lui man- que-t-il pour passionner les foules ? Un rien de vul- garité peut-être, ou l'intérêt dramatique. Il y a bien une situation, et, à la rigueur, cela peut suffire. Cer- taines pièces, notamment de M. Henry Rernstein, semblent faites pour un acte, et cet acte pour une 40 LE THÉÂTRE 1912-1913 scène. Mais il faut que la situation unique soit bien forte, et bien particulièrement de théâtre », pour fournir et suffire à toute une pièce. Entendons- nous je ne répète point ici, en d'autres termes, la distinction des pièces où il y a une pièce et des pièces où il n'y en a pas cette formule me paraît l'une des plus vides de sens et de substance, et des plus nuisibles qu'ait inventées la critique du dernier siècle ; d'autant que l'on omet de définir cette pièce, qui, selon les grammairiens de l'art dramatique, doit se trouver dans toute pièce pour la rendre viable ; et quand son absence est trop évidente, dans un chef- d'œuvre, par exemple dans Bérénice, on se tire d'af- faire en nous disant que le génie créateur consiste à tirer quelque chose de rien ». Cette billevesée est de M. Nisard. Mais je maintiens que certaines situa- tions sont de théâtre, et d'autres point. Je crois que ce qui distingue les unes des autres, c'est qu'on peut rendre le spectateur entièrement témoin des pre- mières, et qu'on ne peut mettre les autres sur scène que partiellement ou point du tout. Il suit de là que la situation de toutes la moins scénique est celle qui aboutit au geste qu'on ne peut décidément pas mon- trer. Et telle est justement la situation capitale de XEnjôleuse. Quand, exaspéré par les coquetteries de Lucienne Rouvray, le sanguin M. Caslellon l'empoi- gne et la veut tout bonnement prendre de force, la scène a beau être bion menée, touchante, pathétique, il y manquera toujours un élément essentiel d'inté- rêt, puisque nous ne pouvons pas douter du résultat LE THEATRE 1912-1913 41 négatif, ou du moins qu'on ne nous montrera rien que de négatif, et cela seul compte, pour le specta- teur, qu'on lui met devant les yeux. N'allez pas croire, sur ce qui précède, que l'Enjô- leuse soit encore une pièce à satyres. C'est, au con- traire, une très honnête pièce. Lucienne Rouvray et Jacques Rouvray, architecte diplômé par le gouver- nement, font le plus gentil ménage ; ils s'adorent. Si Lucienne enjôle » tout le monde et n'importe qui, le commis de son mari, un homme de lettres amateur, et jusqu'à un général persan, c'est bien machinalement, sans penser à mal, et peut-être parce que toutes les femmes sont ainsi. Mais elle ne veut pas même croire qu'elle ne le fasse point ex- près elle prétend servir les intérêts de son mari et allumer la clientèle. Le fort client, Castellon, prend un instant les choses au tragique, et dit à Jacques vertement ce qu'il pense des maris que leurs femmes aident à ce point-là. Castellon est bien sévère. Jac- ques ne l'est pas moins, au dénouement, car il in- vite sa femme à ne plus se mêler de ses affaires. Mon Dieu, il n'y avait pas si grand mal. Les personnages de Balzac sont moins bégueules, et, chez lui, l'épouse de l'expéditionnaire ne se gêne pas pour dire à son époux Je crois bien que j'ai fait ton chef de bu- reau. » Nous n'avons plus de ces franchises ce n'est pas qu'il nous soit venu des scrupules ; mais nous avons davantage de savoir-faire, et nous avons observé que l'hypocrisie sert le vire plus encore qu'elle ne rend hommage à la vertu. 42 LE THEATRE 1912-1913 L'Enjôleuse est jouée par M. Arquillière avec une parfaite justesse de ton, un naturel excellent, une émotion mesurée, et une sûreté de métier bien remar- quable. .M. Louis Gauthier interprète aimablement le rôle un peu terne du mari. M me Monna Delza est pleine de grâce. M lle Jane Danjou est agaçante c'est un compliment, si l'on prend le mot dans son ancien sens ; mais la déviation qu'il a subie est significative, et doit avertir cette jeune artiste, et bien d'autres, qu'entre agaçante et insupportable il n'y a pas un abîme. M. Bertet joue le petit rôle du général per- san avec l'accent russe, pour indiquer sans doute qu'il ne reste presque plus rien de son malheureux pays, partagé entre la Russie et l'Angleterre. Enfin, M. Henry-Roussell a cru devoir, pour paraître sur la scène du théâtre Femina, emprunter sa tète au directeur de Je Sais Tout. 14 Octobre THEATRE DES ARTS. — Marie d'Août, pièce en 3 actes, de M. Léon Frapié ; Une Loge pour Faust », comédie en un acte de M. Pierre Veber. Marie d'Août, de M. Léon Frapié, nous réservait une bonne surprise. Nous savions officiellement, par les avant-premières, qu'il s'agissait d'une servante de cabaret, bousculée, violée et rendue mère par un .Garçon livreur tout cela eu une fois, oh ! ces garçons livreurs î ensuite consolée, réhabilitée, épousée par THEATRE 1912-1913 43 un caissier idéaliste et sensible ». Et nous pensions avoir lieu de craindre que la pièce ne fût à thèse et à couplets, morale, sociale, tranchons le mot, en- nuyeuse. Elle est bien un peu tout cela, mais elle est aussi amusante, gaie, solennelle sans prétention, si ces deux mots se peuvent accoupler ; c'est, en der- nière analyse, un vaudeville, qui n'est pas fabriqué par un ouvrier de théâtre fort expert, mais qui a, en revanche, des qualités de comédie, et où certains caractères sont crayonnés d'un trait un peu gros, mais ferme et juste. La touchante aventure de Marie d'Août, qui est le sujet de la pièce, passe au second plan, et le dénoue- ment est amené par la combinaison passablement ar- tificielle de l'intrigue principale avec une intrigue secondaire, qui vient au premier plan à tout propos. Ce n'est peut-être pas là une composition fort bien équilibrée. Le caissier idéaliste et sensible », Guidot, a un fils, Laurent, très mauvais sujet. Ce jeune homme, qui gagne cent cinquante francs par mois, est si bien habillé, et surtout si bien chaussé, qu'on soup- çonne à première vue qu'il pourrait bien recevoir de l'argent des dames. Ce serait un jugement, téméraire, et, au contraire, il leur en donne ; à telles enseignes que, chargé d'encaisser trois mille francs, il les a mis dans sa poche, à l'intention d'une petite amie. L'heure étant venue de les rendre, il court, affolé, à la maison de commerce où son père est caissier, et détermine cet homme scrupuleux, mais faible, î\ 44 LE THÉÂTRE 1912-1913 prendre tout bonnement les trois mille francs dans la caisse du patron, qui est en voyage. Il faut dire, à la décharge de Guidot père premièrement, qu'il ne fait à son fils aucun reproche et pas le moindre ser- mon ; deuxièmement, qu'il est l'ami d'enfance de Taingras, son patron, que Taingras est le plus sale caractère, mais le plus brave homme du monde, et eût donné les trois mille francs si Guidot n'avait pas été dans l'impossibilité de les lui demander. Lorsque, en effet, Taingras revient, et que Guidot lui avoue le détournement, il ne fait pas plus de re- proches ni de sermon à Guidot père que Guidot père n'en fait à Laurent, mais il veut absolument savoir pourquoi son caissier a eu besoin de trois mille francs. Guidot a honte de révéler l'indélicatesse de son fils, et se tait obstinément. Ce silence exaspère le vieux garçon maniaque, qui veut percer le mys- tère et fait suivre son employé par la police. Mais la brouille du patron et de son caissier commence de faire jaser sur la place. Laurent, qui vient d'ob- tenir un avancement peu mérité, uniquement dû à l'honorabilité notoire de son papa, craint que cette brouille ne lui fasse tort, et supplie lui-même Gui- dot de tout dire à Taingras. Comme le vieux brave homme s'entête, la jeune fripouille prend le parti de suggérer à M. Taingras une explication fantaisiste de Femploi des trois mille francs. Il insinue que son vertueux père pourrait bien avoir une histoire de femme, et que la femme, pourrait bien être cette ser- vante de cabaret, cette Marie d' \ùl. qui lui apporte LE THÉÂTRE 1912-1913 45 son déjeuner au bureau tous les matins. — Je note en passant que j'ai pu, sans parler d'elle, raconter presque toute la pièce. Taingras est enchanté d'avoir surpris enfin le se- cret qui l'empêchait de dormir. Il s'en va chez Marie d'Août, qui loge dans un misérable garni ; et comme Laurent, ce malin, a su persuader à son père qu'il devait honorer d'une visite la pauvre fille, patron et caissier se rencontre chez elle. Taingras fiance le caissier et la servante, et tout le monde est content, tout le monde est sauvé ; mais je doute que Laurent fréquente beaucoup chez sa belle-mère. La pièce de M. Léon Frapié est remarquablement jouée par M. Janvier, touchant et simple, même quand son texte manque de simplicité ; par M. Lu- cien Dayle, plein de bonhomie et de drôlerie dans le rôle de Taingras ; par M. Dullin, fort pittoresque en policier amateur, ci-devant professeur de l'Univer- sité. M. René Rocher Laurent a su comprendre la différence qu'il y a entre le dandysme de Brummel et le chic d'un petit employé, qui s'habille mieux. M" e Marthe Barthe a interprété, avec une douceur émouvante, une réserve digne, une sorte de modestie sans humilité, le joli rôle de Marie d'Août. Le spectacle commençait par une amusante fantai- sie de Pierre Veber. Vue loge pour Faust. Cette loge, qui est celle du ministre des beaux-nrts, passe de main en main et finalement revient aux premiers porteurs. 46 LE THÉÂTRE 1912-1913 15 Octobre THÉÂTRE ANTOINE. — Une Affaire d'or, comédie en trois actes de M. Marcel Gerbidon. Il y a bien du talent, de la nouveauté, de l'intérêt sérieux, de l'amusement dans la pièce de M. Marcel Gerbidon, une fable ingénieuse et significative, des caractères bien dessinés. Je lui ferai un reproche elle manque un peu — comment dirais-je ? — de grandiose. L'un des maîtres de la critique drama- tique, un de ceux qui ne sont plus, se plaignait na- guère à tout propos, que les auteurs contemporains n'eussent point l'envergure d'Eschyle ou de Shakes- peare. Je ne jurerais pas que Shakespeare ni Eschyle fussent à leur place et à leur aise dans le cadre des Variétés ou des Bouffes-Parisiens. Mais M. Gerbi- don n'a pas craint d'aborder un sujet qui oblige il traite la question d'argent ; le lieu de sa pièce est New- York, ville que la plupart de nos compatriotes ne connaissent que par ouï-dire, mais qu'ils se figu- rent colossale ; tous ses personnages sont milliar- daires et le disent, ou le deviennent, ou cessent de l'être entre neuf heures et minuit ; ils conçoivent des affaires qui passent notre imagination ; leurs divers types représentent plusieurs générations d'Améri- cains du Nord, ou même symbolisent des idées gé- nérales ; bien plus, le vieux monde est confronté avec le nouveau, et le désaccord de leurs sensibilités produit les événements de la pièce. Tout cela est d'une observation appliquée, d'une psychologie fine LE THÉÂTRE 1912-1913 47 et parfois juste ; mais au point de l'histoire où nous sommes, un conflit franco-américain n'est pas encore un sujet psychologique, c'est un sujet épique. Les dissentiments conjugaux de Monsieur et Madame Roumestan pouvaient suffire à illustrer les petites différences de tempérament qui se remarquent chez nous entre les familles du Nord et celles du Midi je ne trouve pas que John Gibbs et Mrs Gibbs, sa femme, née Germaine Lesage, soient des héros assez considérables pour personnifier le tempérament yan- kee et le tempérament français. Félicitons cependant M. Gerbidon d'avoir crayonné cet Américain et cette Parisienne, qui ne sont pas plus grands que nature, ni même peut-être aussi grands, mais qui vivent ; et félicitons-le surtout d'avoir inventé un autre mariage mixte que celui de l'héritière américaine et du noble Européen désargenté. Le premier acte m'a paru le meilleur, sans doute parce que l'étude des mœurs est la partie supérieure de la pièce. C'est une manière de prologue. Nous sommes donc à New-York, dans les bureaux de la banque Hutchinson, dans un cabinet réservé aux doux premiers secrétaires, John Gibbs et Sam Royce. Sam Royce est d'origine irlandaise et de sensibilité lui-ouropéenne, au lieu que Gibbs est yankee pur- sang, ou selon la formule. L'Irlandais est fiancé à la dactylographe Emma, John cherche une autre dac- tylographe qui décharge Emma d'une part de la besogne. Une Française, Germaine Lesage, se pré- sente. Comme il est rude, il la reçoit peu courtoise- 48 LE THÉÂTRE 1912-1913 ment ; comme elle a de la dignité, elle le rembarre mais comme elle a surtout besoin de gagner son pain, elle pleure ; il s'attendrit et l'engage. John a précédemment reçu la visite de son père, Timothv. un gros fermier du Xébraska, paysan ma- dré, entre nous, beaucoup plus normand qu'améri- cain. Gibbs père a semé des pépites d'or dans l'une de ses terres, et compte raisonnablement, par ce moyen, en centupler le prix. Le banquier Hutchin- son, qui ne soupçonne point la fraude, pense rouler le vieux fermier et acquérir le domaine à bon compte. Il ignore que son secrétaire est le fils du fermier. Mais c'est. Timothv Gibbs qui roule Hutchinson, et le domaine qui vaut bien trois cents dollars, est payé par le banquier quinze cent mille francs. L'entracte est de douze années. Dans l'intervalle, John Gibbs a épousé Germaine Lesage, et acquis une fabuleuse fortune. Les Gibbs ont un enfant, qui est élevé, comme tous les enfants de milliardaires, dans un luxe fou. et qui dépérit faute de privations. Gibbs est un vertueux mari, car il a des principes, mais Germaine trouve que ce n'est pas un mari, car il a des affaires et ne saurait penser à autre chose. L'oxtrême hardiesse de ses entreprises effarouche aussi la pauvre femme, et quand elle apprend que Gibbs combine un trust du charbon qui ruinera des milliers de gens, à commencer par Hutchinson et Sam Royce, elle proteste que par tous les moyens elle empêchera un tel crime. Gibbs ne fait qu'en rire e\ l'engage à se mêler de ce qui la regarde. LE THEATRE 1912-1913 49 Germaine, pour empêcher ce qu'elle appelle un crime, a usé du moyen le plus élémentaire elle a divulgué les machinations de Gibbs. Le trust est constitué, il fonctionne, causant grèves, ruines et suicides ; cependant les principales victimes gardent un front serein. C'est qu'elles ont pris leurs précau- tions et font venir des charbons d'Europe, Gibbs, à son tour, va être ruiné ; il s'affole, et quand il dé- couvre enfin que sa femme l'a trahi, il la chasse. Le père Gibbs arrive à propos pour tout remettre en ordre et tirer la morale de la pièce. Il reconnaît que Germaine n'a pas joué correctement son rôle d'é- pouse, mais il avoue que John est aussi allé un peu trop loin. D'ailleurs. John entrevoit déjà une façon de retourner les choses à son profit et de rétablir sa fortune. Il se lancera donc plus que jamais dans les grandes affaires et ne se retirera point à la campa- gne comme Germaine souhaitait. Mais le vieux Thi- mothy y a, depuis l'autre acte, emmené son petit-fils, qui est déjà en voie de devenir un fort garçon. La comédie de M. Marcel Gerbidon est richement montée. Le palais du milliardaire ne m'a point paru fort désirable », comme ils disent mais si l'ar- gent ne fait point le bonheur, il ne fait pas non plus le goût. M. Gémier a composé avec soin, avec science et avec son intelligence coutumière, le personnage de Timothy Gibbs, M me Andrée Mégard est sincère, touchante et belle en Françoise transplantée sur l'au- tre rive. On a beaucoup et justement applaudi M me " Dermoz et Jane Fusier. M. Rscoffier John Gibbs. 50 THÉÂTRE 1912-1913 16 Octobre THÉÂTRE DU GYMNASE. — Reprise du Détour, pièce en trois actes, de M. Henry Bernstein. J'éprouverais un étonnement bien vif s'il n'était pas établi d'ici à demain par le consentement uni- versel que le Détour est la meilleure pièce de M. Henry Bernstein. Lorsqu'un auteur a le talent et l'autorité de M. Bernstein, et qu'il est parvenu à un rang aussi éminent, l'on ne porte plus guère sur lui, à chacune de ses premières et de ses reprises, que des jugements, pour ainsi dire, de style. Donne-t-il une pièce nouvelle ? Si grand qu'en puisse être le succès, on s'accorde, tout en la louant, à louer da- vantage, à préférer et comme à regretter la précé- dente. Si c'est une de ses anciennes pièces que l'on reprend, la critique y aperçoit quelques rides, mais ne nie point qu'elle ne tienne le coup. Et si enfin on reprend sa première pièce, alors, il n'y a qu'un cri C'était la meilleure ! » Cette opinion est adoptée avec d'autant plus d'em- pressement qu'on en peut déduire que l'auteur arrivé avait bien du talent avant d'avoir du succès, qu'il n'a pas tenu tout ce qu'il semblait promettre, et qu'il a fait, depuis ses éclatants débuts, des progrès à re- bours. Je ne crois pns, toutefois, que notre prédilec- tion pour les premiers essais des grands auteurs soit déterminée seulement par la malveillance. Elle doit être, dans une certaine mesure, justifiée ; car LE THÉÂTRE 1912-1913 51 elle est quelquefois sincère et naïve. Du temps que j'étais au collège, l'on n'avait pas encore supprimé le concours général, que l'on va prochainement réta- blir. Tous les ans, depuis l'origine, les copies les plus remarquables avaient les honneurs de l'impres- sion. C'est ainsi que nous pouvions lire des devoirs de nos aînés glorieux. Je me souviens, entre autres, d'un discours français de Sainte-Beuve et d'une am- plification de Michelet, que nous trouvions bien su- périeurs, pour le fond et pour la forme, à tel cha- pitre de l'Histoire de France ou à telle Causerie du Lundi. Comme nous n'étions pas alors suspects de porter envie à Michelet ni à Sainte-Beuve, et que nous n'avions aucun profit à publier qu'ils n'ont fait que déchoir depuis la rhétorique, il faut donc croire que les œuvres de début, et même les devoirs d'écoliers, ont un charme, ou une valeur, ou une signification, et que nous sentions tout cela confu- sément. Du moins, pour la critique, une œuvre de début est un document plus intéressant que les œuvres de l'âge mûr. L'originalité de l'auteur ne s'y aperçoit pas ordinairement à la première audition ou à la première lecture on s'étonne, à la reprise, de voir comme elle était déjà formée. On la reconnait à pré- sent, parce que les œuvres venues depuis, et qui nous servent de termes de comparaison, nous ont familiarisés avec elle peu à peu mais il est fort na- turel qu'on ne l'ait pas aperçue du premier coup, parce qu'elle ne s'était pas encore dépouillée de tous 52 LE THÉÂTRE 1912-1913 les éléments étrangers qui enveloppent la person- nalité, même la plus singulière et la plus jalouse, en ce temps de culture extrême et de très vieille ci- vilisation. Lorsque l'âge et la maturité viennent, le créateur original élimine de lui, et parfois avec une sévérité excessive, tout ce qui n'est pas rigoureuse- ment de lui-même. 11 se manifeste chez l'individu ce qu'on appellerait, pour un peuple, une crise de nationalisme et ce nationalisme est souvent un peu étroit. C'est pourquoi l'œuvre de début, qui n'est jamais, qui ne peut être supérieure à l'œuvre de ma- turité, est pourtant plus variée et plus nombreuse et surtout elle nous instruit mieux du talent de l'au- teur, pareeque nous l'y pouvons avec fruit étudier à l'état naissant, après l'avoir étudié, en d'autres œuvres, à l'état d'achèvement. La différence de physionomie est si frappante, entre le Détour et. les autres pièces de M. Bernstein. qu'il semble à première vue que l'auteur ait brusque- quement changé de route, au lieu de poursuivre son évolution. Mais je n'en crois rien, et je vois déjà dans le Détour, et même dans le Marché, tout l'au- teur de Samson, d'Israël, de l'Assûut je vois, à cha- que réplique, sa signature, sa marque, et. pour par- ler comme lui, sa griffe. Je rappelle la donnée du Détour. Jacqueline, fille d'une femme entretenue, élevée parmi les camarades et les amants de sa mère, sem- ble vouée, fatalement, à la galanterie. Elle n'v ré- pugne pas. du moins théoriquement. Elle n'a ni LE THEATRE 1912-1913 53 principes ni préjugés, mais une certaine propreté, si j'ose dire et un goût de l'ordre qui est peut-être le plus sûr fondement d'une morale pratique. Un Parisien, brave garçon, qui l'aime et ne lui déplaît pas, lui propose une liaison, qu'elle pourrait accep- ter sans honte, car il n'est pas assez riche pour qu'elle ait le sentiment de se vendre en lui cédant. Mais un provincial, et de surcroît protestant, lui propose de l'épouser, et, avec une joie presque pué- rile, elle accepte. Elle se trouve affreusement dé- pnvsée et seule, dans le milieu bourgeois où elle a cru naïvement que ses instincts l'adapteraient. La vertu agressive de ses beaux-parents, l'hypocrisie d'une petite belle-sœur la révoltent ; l'accueil indis- crètement empressé que l'on affecte de lui faire par devoir et par charité l'humilie ; il lui paraît inju- rieux que l'on se donne tant de mal pour la réhabi- liter ; enfin, elle étouffe, et quand le Parisien du premier acte, Cyril, revient à point nommé pour la tirer de cet infernal paradis, elle le suit sans trop hésiter, mais non pas de gaieté de cœur. J'ai du chagrin » est le dernier mot de la pièce. Jacqueline, par le détour du mariage, revient, je ne veux pas dire à la cralanterie. mais à l'irrégularité, à quoi ses origines la condamnaient. Un tel sujet ne fournit pas. à proprement parler, do situations ni surtout la situation unique et qui prête A une seule grande scène. — comme cette merveilleuse seène du Voleur, si fréquemment imitée depuis, et qui a toujours autant de 54 L E THEATRE 1912-1913 succès, même quand elle n'est pas de M. Bernstein. C'est une sorte de roman psychologique ; et, si M. Bernstein avait eu la maladresse de débuter dans la littérature par des récits, l'on n'aurait pas manqué de lui dire, lors de la première du Détour, qu'ainsi que tous les romanciers il n'entendait rien au théâ- tre. Ce reproche, qui semblerait aujourd'hui comi- que, eût été dès lors injuste. Si je pouvais reprendre une à une les scènes du Détour, je montrerais faci- lement que chacune expose un état d'âme ou des mouvements d'âme, et que les moyens d'expression n'appartiennent qu'à l'art dramatique, dont M. Henry Bernstein n'était pas maître en ce temps-là moins qu'aujourd'hui, étant né homme de théâtre. Il est vrai que nulle pièce contemporaine n'est peut-être plus chargée de psychologie que le Détour, et nulle autre n'est moins encombrée d'analyse psychologi- que. Ce n'est même pas la psychologie de Maupassant, qui esquive aussi l'analyse, et qui traduit le senti- ment par le geste, mais qui est, en conséquence, des- criptive, exclusivement propre au roman, et qui s'é- vanouit à la scène. C'est la vraie psychologie de théâtre et justement pour ce motif je ne la puis dé- finir, car elle n'a ni procédés, ni formules ; elle ne se discute point elle se manifeste, elle existe, et elle n'existe que sur le plateau. Mais je ne voudrais pas que l'on se méprit à ce mot h psychologie de théâtre ». Je n'insinue pas qu'elle est arbitraire ou de convention, ni qu'elle est LE THEATRE 1912-1913 55 sommaire. Tout au contraire, elle est, sans analyse, d'une vérité que les analystes les plus fins ont rare- ment égalée ; elle est d'une vérité moyenne, d'une vérité complexe, elle n'escamote aucune des hésita- tions, des inconséquences, des contrariétés qui sont habituelles au pauvre coeur humain, et si gênantes pour la conduite d'une pièce que d'ordinaire l'auteur dramatique les supprime tout bonnement. Le mérite supérieur de M. Henry Bernstein est d'avoir su cons- truire une pièce dont l'architecture ne laisse rien à désirer, sans rectifier ni sans ramener à une géomé- trie hors nature les matériaux hasardeux que la réa- lité lui fournissait. Les critiques dramatiques ont décidé une fois pour toutes que les pièces bien faites sont toujours bien jouées. Cela est possible, mais j'avoue que la preuve de cette nécessité ne m'apparaît point. Je crois, en revanche, que les pièces, même bien faites, mais très profondément vraies comme le Détour, sont fort difficiles à jouer. M. Henry Bernstein a eu la rare bonne fortune de rencontrer deux inter- prétations presque parfaites. On ne saurait avoir oublié l'admirable début de Mme Simone. Elle était Jacqueline elle-même. Mme Madeleine Lély est toute différente de Mme Simone et elle interprète le rôle avec une si belle sincérité, une sensibilité si exquise que l'on croit encore avoir devant les yeux la Jacqueline que M. Bernstein a rêvée. Mme Ju- liette Darcourt Raymonde. la mère de Jacqueline joue à miracle ces mères si jeunes, qui n'auront ja- 56 LE THÉÂTRE 1912-1913 mais l'âge de raison. Mme Cécile Caron, dans le rôle de la belle-mère protestante ; Mme Louise Mai - quet, dans le rôle scabreux de la princesse Uranu, et Mlle Suzanne Goldslein, dans celui de l'hypocrite belle-sœur, sont remarquables. Le rôle de Rousseau père est une des plus heureuses compositions de M. Sigiidrët. J'ai admiré le naturel, l'autorité, l'émo- tion discrète de M. Dumény Cyril. Des artistes qui mériteraient la vedette, MM. Lefaur, Puylagarde, Gandéra. tiennent des rôles de trop peu d'importance. Enfin. M. Capellani a obtenu un grand et légitime succès et nous a, une fois de plus, charmés par l'in- telligence et la sûreté de son jeu, par sa simplicité, par sa mesure, par son goût. 22 Octobre THÉÂTRE IMPÉRIAL. — Le Voile d'amour, opérette en deux actes, de MM. Nozière et Guérin. musique de M. Paul Marcelles Comme on fait son lit... comédie en trois actes de M Frappa. Le Théâtre Impérial , ouvert depuis trois semaines, donnait hier, 21 octobre, son deuxième spectacle do la saison. C'est beaucoup pour une bonbonnière. Si M. Paul Franck a l'intention de recevoir aussi soin ont cet hiver, il devrait inviter par séries, com- me aux chasses. Tl nous a offert, hier soir, un morceau de choix. Le Voile £» suivent. Elles sont effroyables. Ginette, alïolée de jalousie, ne cesse pas de l'aire la navette entre Mar- seille et Pans, et ne peut se décider à partir pour Mexico. Le cousin de Pont-l'Evêque ne se résigne pas facilement a perdre sa part de trois millions, et ni l'achat d'un habit noir, ni une soirée passée au Rat-Mort ne suffisent à le consoler. Mais des galles assez réjouissantes ayant successivement appris à M. le président Montigny-Marlotte qu'il est cocu avec sa maîtresse et cocu avec sa femme, le ciel se rassérène au moment que l'on pouvait précisément craindre que l'orage n'éclatât, et Ginette part pour le Mexique, non seulement avec le pharmacien, mais avec son mari, à qui elle a pardonné, et qui sera dé- coré tout de même ; car j'avais oublié de vous dire qu'il y avait une croix en souffrance. La Part du Feu est jouée comme rarement vaude- ville le fut, par MM. Victor Boucher, André Lefaur et Hurteaux. Renan avait tort peut-être d'égaler la beauté à la vertu. Mais, au théâtre, il n'y a aucun inconvénient à dire que la beauté vaut le talent Mmes Ariette Dorgère, Marcelle Praince, Templey, sont bien jolies. * * * Pour l'anniversaire de Racine, la Comédie-Fran- çaise a joué samedi un à-propos, ou plutôt une comédie de qualité, le Sacrifice, dont l'auteur est M. Valère Gille, poète belge, c'est-à-dire français. J'ai lu avec grand plaisir le Sacrifice, mais ne l'ai 166 LE THÉÂTRE 1912-1913 pu voir la Comédie, toujours discrète, n'avait poinl convoqué les critiques à la répétition. Les directeurs de bonbonnières sont moins discrets. Ils sonnent le tocsin chaque fois qu'ils changent de lever de ri- deau. Ils devraient méditer la fable de l'enfant qui crie au loup quand le loup n'y est pas, et qu'on ne croit plus quand il serait peut-être intéressant de voir le loup. Enfin, croyons encore M. Mortier pour cette fois, mais c'est bien parce qu'il s'agit d'une pièce de M. Pierre Veber. Celle-ci, comme les au- tres œuvres du même auteur, est ingénieuse, bien faite, symétrique et balancée à la façon des pièces de Marivaux, avec une causticité qui ne tient pas du marivaudage, et une psychologie fort pessimiste ou, du moins, désabusée. M. Pierre Veber pense que les femmes ne distinguent pas volontiers les hommes qui n'ont pas été distingués par d'autres femmes, et que le désir est une forme de la jalou- sie. Mme Barbet-Maltourné c'est le principal per- sonnage des Bonnes Relations partage cette opinion de son auteur, et la met en pratique. Mais elle veut, en outre, que le mari ou l'amant qu'elle chipe à une amie n'appartienne plus ensuite qu'à elle seule, car elle ne prête pas, dit-elle, sa brosse à dents. Comme je la comprends ! Elle se promet à M. Trigaud, qui vient de lui faire une déclaration, si j'ose m'expri- mer ainsi, sur la bouche. Mais elle ne se rendra effectivement à lui qu'après qu'il sera brouillé avec Mme Trigaud. Trigaud entame, dans l'instant même, une scène de rupture avec sa femme, et de LE THÉÂTRE 1912-1913 167 la meilleure foi du monde. Mais la scène tourne autrement et aboutit à une naissance neuf mois après. Mme Barbet-Maltourné, que l'amour aveugle, croit que l'enfant est de Melchior, ami intime des Trigaud, cesse d'aimer Trigaud, le croyant cocu, et se met à aimer Melchior, croyant qu'il est l'amant de Mme Trigaud. Elle finit par apprendre la vérité, et nous ne savons pas au juste si elle couronnera la flamme de Melchior, mais, en somme, peu nous importe l'essentiel est que les Trigaud soient ré- conciliés et donnent, le plus tôt possible, un petit frère ou une petite sœur à Jean-Pierre. C'est la grûce que nous leur souhaitons, en cette nuit de Noël. Souhaitons aussi aux excellents interprètes de MM. Pierre Veber et Claude Rolland d'assurer leur mémoire d'ici à demain. Cette comédie, qui est légère, gagnerait à être jouée sans hésitations. 10 Janvier ATHÉNÉE. — La Main mystérieuse, comédie d'aventures en trois actes, de MM. Fread Amy et Jean Marsèle. Il me souvient qu'aux temps héroïques de la psy- chologie, l'Irréparable de Bourget venait de paraî- tre dans la Nouvelle Revue, une dame, et cependant titrée, scandalisa Trouville en criant sur les plan- ches Moi, c'est Gaboriau qui me pince ! » Je n'ai pas tout à fait le même goût, il n' y a pas que Gabo- Ifr* LE THÉAÏHE 19BM913J riau qui me pince, el je lui préférerai toujours M. Paul Bourget, mais j'avoue que Gabonau ne laisse pas de me pincer quelquefois ; pour parler avec plus de généralité, j'adore les histoires de po- lice et de voleurs. Eiles sont le dernier refuge du merveilleux, et elles ont, sur les contes de fées, l'avantage d'être possibles. D'ailleurs, les récits arabes du moins font au voleur, sinon au policier, la grande place qui lui est due ; mais c'est à la lit- térature la plus moderne que revient l'honneur d'a- voir aperçu et proclame la gloire véritable du dé- tective, personnage en effet quasi fabuleux, thau- maturge, intelligence ou même génie au service de la vertu, de la justice et de l'innocence persécutée, enfin le plus poétique, le plus sympathique des héros de roman ou de drame. Tel est l'avis de la comtesse Mirendol, et c'est ce qu'elle remontre à sa fille Geneviève en bien meil- leurs termes que je ne fais ici, quand cette jeune personne, qui aime le timide ingénieur André Bur- tin, apprend que l'ingénieur n'est pas un ingénieur, mais fils de détective, détective lui-même, et qu'elle semble d'abord, si j'ose dire, un peu défrisée par cette révélation. Elle se remet bientôt et tombe d'ac- cord avec sa mère que rien n'est beau comme un détective, surtout quand il a les charmes personnels de M. André Burtin, et aussi quand on a besoin de ses services. En effet, les vols se multiplient à Phi- ladelphie, où s'est nouée l'intrigue où la comtesse, Française, mais plus Américaine que nature, et sa LE THÉÂTRE 1912-1913 169 fille, se sont établies depuis douze ans. Nous voyons André Burtin lui-même chercher avec angoisse dans tous les coins un médaillon qui lui a été dérobé, et qui n'a pas de valeur intrinsèque, mais qui contient un document unique la signature du fameux Arsène Lupin, sur un bout de papier. On ne décou- vre pas le médaillon, mais, cinq minutes plus tard, une détonation appelle tous les invités de la com- tesse à la grille du parc, où, par suite d'un éclate- ment de pneu, l'automobile de la Bilonzoni, can- tatrice italienne, vient de faire panache. Tandis que les uns s'empressent autour de la voiture renversée, et que les autres cherchent partout la victime de l'accident, qui a disparu, nous voyons entrer en scène une personne masquée et affublée de ce vête- ment élégant qu'on appelle, en style de catalogue, le parapluie du chauffeur. Cette personne, qui sem- ble néanmoins appartenir au sexe féminin, fait main basse sur tout ce qu'il y a d'argent dans les réticules de ces dames abandonnés çà et là sur les tables, et démolit, grâce à un truc de jiu-jitsu, l'athlète mon- dain Géorgie Buckingham, qui passait mal à propos avec une boîte de pharmacie. Deux minutes plus tard, toute la compagnie revient avec la Bilonzoni, qu'on a enfin retrouvée, courant comme une folle à travers le parc, et nous commençons de nous deman- der si la main mystérieuse » qui opérait tout à l'heure devant nous n'est point celle de la Bilonzoni, La comtesse Mirendol, qui est du premier mouve- ment, n'hésite pas une minute à en être persuadée, il 170 LE THÉÂTRE 1912-1913 ce qui ne l'empêche point d'emmener le soir même la Bilonzoni sur son yacht, vers Atlantic-City, où elle doit donner, le lendemain, une grande fête mu- sicale et sportive, avec le concours de la cantatrice et de plusieurs boxeurs. Vous pensez bien qu'on vole sur ce yacht comme dans un bois, et que les charges s'accumulent contre la Bilonzoni. On retrouve une de ses épingles à cheveux dans le coffre-fort, qui a été forcé. Le capi- taine du yacht a tiré sur une femme qui s'échappait de la cabine de la comtesse, où elle était entrée par un hublot, et le manteau de cette femme a été troué par la balle. Percy Beitham, fiancé de la Bilonzoni, lui ordonne de montrer son manteau, elle affecte une grande indignation, jette le manteau a la mer, Géorgie Bukingham le repêche le manteau est troué d'une balle. Ce dernier incident détermine la comtesse Mirendol a faire usage de la téléphonie sans fil et à requérir le chef de la police d'Atlantic- City, qui viendra cueillir la coupable au débarque- ment. Cependant la comtesse, qui ne manque pas de flair, a eu quelques instants de doute. Il lui semble que les charges s'accumulent d'une façon un peu artificielle et que les pièces à conviction sont dépo- sées tout exprès où les gens qui font l'enquête les découvriront du premier coup. Nous doutons bien plus encore que la comtesse ; car, si nous avons vu, au premier acte, une femme, dissimulée sous le t parapluie du chauffeur », chiper tout ce qui traî- LE THÉÂTRE 1912-1913 171 nait, nous avons vu, au deuxième acte, un des chauf- feurs du yacht sans jeu de mots se glisser dans la cabine de la comtesse et travailler le coffre-fort. Nous doutons, ou plutôt nous ne savons pas du tout à quoi nous en tenir, et c'est dans cet état d'es- prit si favorable à l'intérêt que les auteurs de la Main Mystérieuse ont su adroitement nous mettre quand le rideau tombe pour la seconde fois. Dès qu'il se relève, nous apprenons cent choses, plus merveilleuses encore que tout ce qui précède, et vraiment inattendues. Nous voyons reparaître le chauffeur du yacht, vêtu cette fois d'une magnifique redingote ; et cela ne suffirait pas à nous faire dou- ter qu'il soit voleur de profession ; mais André Bur- tin tombe dans ses bras, l'appelle mon père », et du coup nous devinons qu'il est précisément le con- traire d'un voleur et qu'il ne s'introduisait naguère dans la cabine de la comtesse que pour des motifs de la plus honorable curiosité. En voici bien d'une autre la comtesse elle-même survient ; et, à la vue du faux chauffeur, transformé en gentleman, elle se trouble et pour que Mme Augustine Leriche se trouble, il faut qu'il y ait quelque chose là-dessous. C'est, en effet, qu'elle a reconnu Guerchard car, bien que le ci-devant chauffeur se fasse appeler maintenant sir Francis Jettorn, il est le fameux Guerchard en personne, l'adversaire d'Arsène Lu- pin. Devinez-vous dès lors qui est la comtesse ? Si vous ne le devinez pas. vous n'avez aucune ima- gination ou aucun sens de la logique de théâtre. 172 LE THÉÂTRE 1912-1913 La comtesse est Aime veuve Arsène Lupin, d'où il suit presque fatalement que c'est elle aussi la vo- leuse. Et voici le fils de Guerchard, amoureux de la fille d'Arsène Lupin ! C'est à peu près la même si- tuation que dans le Cid, mais les héros ne sont pas réduits à laisser faire le temps ni leur vaillance. Un simple attendrissement de Guerchard père assurera le dénouement que nous souhaitons, et qui ne nous a jamais à vrai dire inspiré la moindre in- quiétude. André Burtin-Guerchard épousera Gene- viève Lupin-Mirendol, la comtesse ne fuit pas en aéroplane, comme elle en avait l'intention ; elle finit même pas confesser publiquement que la main mystérieuse est la sienne, et qu'elle a volé tout en- semble par charité et par plaisanterie. Ses victimes ont la bonne grâce d'en rire et nous trouvons nous- mêmes la plaisanterie fort agréable. La Main mystérieuse a été mise en scène par M. Deval avec autant d'habileté que de goût. Le salon de la comtesse Mirendol, au premier acte, est amusant, pas trop lourdement luxueux, et meublé de jouets électriques tout nouveaux qui ne diverti- ront pas moins les parents que les enfants. Le yacht fait honneur à l'industrie française ; car je ne doute point que la comtesse Mirendol, qui est patriote, ne l'ait fait construire en France. La pièce est très bien jouée, par des artistes qui prennent autant de plai- sir à nous donner la comédie que nous à l'entendre. Mme Augustine Leriche a une verve naturelle, dont l'égalité, comme la mesure, me semble admirable ; LE THÉÂTRE 1912-1913 173 Mme Leone Devimeur est de la plus touchante sen- sibilité. Mme Jeanne Loury a fait de la Bilonzoni une figure à caractère bien dessiné. M. Garcin André Burtin a une certaine froideur mystérieuse, MM. Guyon fils et Harry Baur la plus intelligente fantaisie. MM. Gallet, Cueille, Lecocq, Randall, Té- rof, Sauriac, Mathé et Dubourdieu, Mmes Yvonne André, Jeanne Frémaux, Roseraie et Rose Grane ont composé des rôles moindres avec autant de soin que de grands rôles, et ont îmérité leur très vif succès. 11 Janvier THEATRE REJANE. — Alsace, pièce en trois actes, de MM. Gaston Leroux et Lucien Camille. Notre manie funeste de l'originalité nous fait mé- connaître les vérités les moins douteuses, dès qu'elles sont admises ; et les principes mêmes de conduite, de politesse ou de bon goût ne nous pa- raissent plus dignes que de figurer sur le carnet d'un Flaubert, parmi les maximes prud'hommesques et les bêtises bourgeoises, quand il nous semble que trop de gens les ont répétés. Cette façon de voir est bien peu philosophique. Les vérités ne perdent, point ni ne gagnent à être vulgarisées. Il faudrait même souhaiter que les utiles devinssent banales. Mais la vanité française ne s'en accommoderait point. 10. 174 LE THÉÂTRE 1912-1913 Qui oserait citer encore, sans s'excuser d'un sou- rire, le mot fameux de Gambetta Pensons-y tou- jours, n'en parlons jamais » ? Cette recommanda- tion n'est cependant pas moins sage aujourd'hui qu'hier ; nous venons d'en faire, au Théâtre Ré- jane, assez cruellement l'épreuve. Puisque décidément je ne rougis pas de citer des mots qui ont traîné partout, les auteurs d'Alsace me permettront de leur en rappeler un de Corneille, après celui de Gambetta c'est qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». Cet adage s'appli- que aussi bien au théâtre. Si l'on veut que je le tra- duise en un langage plus moderne, plus nietzschéen, je dirai qu'il faut vaincre dangereusement. Si l'on préfère la terminologie de M. de la Palice, je dirai qu'on ne risque rien quand c'est à coup sûr, et que cela peut sembler parfois désobligeant à ceux qui n'aiment pas d'avoir les mains forcées d'applaudir. Si, par exemple, comme au baisser de rideau du premier acte, vous nous montrez des Alsaciens chantant à demi-voix la Marseillaise, tandis que dehors peut-être la police allemande les écoute, il est fatal qu'une partie des spectateurs éclate en applaudissements, que quinze secondes plus tard ceux qui applaudissent regardent de travers ceux qui s'abstiennent, et que ceux qui s'abstiennent se laissent aller, pour confesser leurs sentiments civi- ques ou patriotiques, et que l'acte se termine par une ovation. Si, à la fin du deuxième acte, vous montrez un vieil Alsacien maltraité par deux offi- LE THÉÂTRE 1912-1913 175 ciers allemands, et que vous lui fassiez dire le mot de Cambronne, et que l'héroïne de la pièce ajoute Eh bien quoi ! Vous n'allez pas le tuer parce qu'il a parlé français ! » l'effet ne sera pas moins sûr que celui de la Marseillaise. Je ne le désapprouve pas j'ai pour le mot de Cambronne autant d'admiration que de sympathie, et j'avoue que, depuis bien des années, je n'hésite jamais à le proférer chaque fois qu'il m est commode ; mais si fiers que nous soyons d'être Français quand ce petit mot nous vient aux lèvres, il ne faudrait pas en oublier les origines. Ce n'est pas un mot de victoire, et je rappelle aux amateurs que sa célébrité date de Waterloo. Après ces deux baissers de rideau, je me deman- dais ce que nous aurions pour le troisième et le der- nier acte. Nous avons un dénouement ingénieux, factice, de pur théâtre, mais enfin de bon théâtre si vous voulez. L'Alsacien qui a épousé une Alle- mande, et qui, la guerre déclarée, n'a le courage de se résoudre ni pour son ancienne ni pour sa nou- velle patrie, a celui du moins de se faire écharper dans la rue en criant Vive la France ! » et vient mourir entre les bras de sa mère. Mme Réjanc a su tirer parti de cette fin aussi magnifiquement que du dernier geste et de la dernière phrase de la Course du Flambeau — qu'il va de soi que je ne compare pas. L'effet a été si puissant qu'une spectatrice du balcon l'a accompagné d'une attaque de nerfs, et cet incident, qui n'est pas si ordinaire au théâtre 176 LE THÉÂTRE 1912-1913 Réjan* que dans un autre théâtre du voisinage, n'a pas laissé de contribuer à l'émotion finale. Il n'est point aisé de raconter, sauf peut-être en quatre mots, la pièce de MM. Gaston Leroux et Lucien Camille. La donnée en est fort simple, peu neuve, et a dû coûter davantage à leur mémoire qu'à leur invention. La famille Orbay a émigré par- tiellement. Par une assez bizarre et, je crois, assez rare anomalie, ce sont les parents qui sont allés s'établir en France, et Jacques, le fils, qui est resté au pays, n'étant point de nature à se déraciner. Il est tombé amoureux d'une jeune fille allemande, Marguerite Schvvartz. Mme Orbay revient de Paris tout exprès pour empêcher le mariage et je pense qu'elle l'empêche en effet cette fois ; mais, un peu plus tard, étant devenue veuve, elle n'a plus la force de résister à son fils, qu'elle voit trop malheu- reux. Jacques Orbay épouse donc Marguerite, et c'est dès le début, malgré l'amour, la mésintelli- gence, l'antagonisme, le duel quotidien et sourd des deux races imprudemment rapprochées. Le conflit devient plus atroce quand la guerre menace, puis éclate entre la France et l'Allemagne, et il aboutit enfin au tragique dénouement que j'ai déjà dit. Tous les sujets simples ne sont pas généraux, et celui-ci présente, plus que tout autre peut-être, l'agrément comme le péril de la particularité. Il est particulier de la pire façon, puisqu'il est actuel. D'illustres exemples montraient à M. Leroux et LE THÉÂTRE 1912-1913 177 Camille que l'on y peut trouver prétexte à la plus curieuse comme à la plus douloureuse psychologie est-ce à cause de ces exemples mêmes, et par une modestie outrée, qu'ils ont retranché délibérément de leur pièce tout ce qui en pouvait faire l'intérêt et la qualité ? Sans doute, ils ont, si je puis dire, crayonné le conflit de deux races ; ils ont mis en présence quelques types joliment dessinés de Fran- çais et quelques caricatures d'Allemands, point trop chargées, point trop injustes, mais enfin des cari- catures ce qui me paraît prodigieux, c'est qu'ils aient oublié de dessiner les deux figures centrales, et que ni Jacques Orbay ni Marguerite Schwartz, qui devraient s'opposer en pleine lumière et au pre- mier plan, n'aient point ni l'un ni l'autre la moindre apparence de caractère. A défaut de cette psycholo- gie qui n'est peut-être possible que dans un livre, le sujet d'Alsace prêtait à la description de mœurs. Je me hâte de reconnaître que MM. Gaston Leroux et Lucien Camille ont ici fait preuve de talent, que tout le pittoresque de leur pièce est bien venu, que le premier acte notamment est touchant et amusant d'un bout à l'autre, et que si par la suite maints dé- tails ont paru choquants ou pénibles, c'est qu'il n'était point possible d'éviter cet écueil. Et voilà précisément ce qu'il faut regretter. Enfin, le sujet d'Alsace pouvait prêter aux déclamations, à l'exhi- bition du patriotisme, et ici encore je me plais a reconnaître que MM. Lucien Camille et Gaston Le- roux, visiblement soucieux d'éviter le couplet et la 178 LE THÉÂTRE 1912-1913 tirade, ont fait un louable effort de sobriété. Je ne le crois pas suffisant. Comme tous les sentiments, le patriotisme a sa pudeur ; c'est peut-être même, de tous les sentiments humains, le plus réservé et le plus farouche. Il a des occasions si belles de s'attester en actes, qu'il répugne, quand il est sin- cère, à s'exprimer en paroles. Nous avons su tout récemment montrer au monde, qui a compris, la solidité du nôtre, son calme, sa froideur et sa vertu de silence. J'avoue que le chauvinisme français ne s'était pas souvent manifesté de la sorte dans les temps anciens. Cette allure plus virile et parfaite- ment exempte de forfanterie est peut-être une acqui- sition toute nouvelle et précieuse qu'il vient de faire il ne doit plus la perdre, et c'est pourquoi je trouve regrettable un spectacle qui semble fait pour rame- ner les spectateurs à l'état d'esprit où étaient nos pères il y a quarante ans, quand ils criaient A Berlin ! » Je voudrais enfin signaler l'inconvénient qu'il y a et peut-être le ridicule, à déclarer la guerre et à mobiliser derrière le manteau d'Arlequin, aujourd'hui sur le théâtre Réjane, demain sur le théâtre Sarah-Bernhardt à défaut de la Comédie- Française, dans le moment même que l'Europe entière témoigne un amour si entêté de la paix et une peur si raisonnable des coups qui font mal . Je ne puis qu'indiquer ici. où la place m'est me- surée, ces diverses objections et comme je les ai faites sans aucune réticence, je tiens à répéter, en terminant, ce que j'ai dit au début de cet article, LE THÉÂTRE 191^-1913 179 savoir que la pièce de MM. Gaston Leroux et Lucien Camille a remporté le plus brillant succès. Je le constate et je m'en réjouis d'abord pour Mme Ré- jane directrice, qui a tant de fois mérité le succès matériel sans l'obtenir, qu'il est trop juste qu'elle l'obtienne cette fois. Quant à Mme Réjane créatrice du rôle de Jeanne Orbay, je ne me souviens pas, après l'avoir vue dans tous ses rôles, de l'avoir jamais vue plus humaine, plus naturellement dra- matique, plus sûre de son art et de son métier, qui ne sont à vrai dire ni un art ni un métier, plus maîtresse de nos nerfs et de nos cœurs. Elle est admirablement secondée par Mme Véra Sergine, qui trouve moyen de communiquer une vie réelle au pauvre personnage de Marguerite. Mmes Rosine Maurel, Miller et Lemercier ont composé avec le plus remarquable talent les trois bons rôles de Mme Schwartz, de Mme Honneck et de la vieille servante Katerlé. Mlle Isabelle Fusier jouera certainement quelque jour l'Ami Fritz. Une jeune artiste venue tout exprès de Berlin, Mlle Kate-Marlit, a égayé toute la salle par une charge un peu grosse, mais bien drôle, de jeune fille allemande qui se croit dis- crète et bien élevée. M. Rollan a joué avec chaleur et sincérité Jacques Orbay. MM. Chautard, Gorby, Dalleu, Bosman, Raoul, Leroux, Laurent, Donnio, nous ont tour à tour émus, effrayés et divertis. M. Marcel Simon, excellent dans le rôle du vieux domestique François, a mis en scène la pièce de 180 LE THÉÂTRE 1912-1913 MM. Gaston Leroux et Lucien Camille avec un goût et une habileté dignes des plus grands éloges. 15 Janvier RENAISSANCE. — La Folle Enchère, comédie en trois actes, de M. Lucien Besnard. Mlle Geneviève de la Roche-Trémont est orphe- line et pauvre, mais fort bien apparentée. L'un de ses oncles, le marquis des Authieux, n'est qu'un assez médiocre hobereau ; mais elle a un autre oncle qui, si j'ose dire, en vaut plusieurs, car c'est Son Eminence Mgr l'archevêque de Paris en per- sonne. Elle est de plus, à son insu, recherchée en mariage par le grand journaliste catholique Maxime Langeais. Ce Maxime Langeais, qui a cinquante ans, ne s'en fait pas accroire, et n'espère point de plaire par son charme. Mais il sait que Geneviève aime passionnément le vieux château, le vieux pi- geonnier de la Roche-Trémont, où elle a été élevée, et qu'elle va être réduite à s'en défaire. Il a formé le dessein de l'acheter, de le rendre à Geneviève moyennant mariage, enfin de se faire épouser, moi- tié par reconnaissance et moitié par force. Le jour qu'il vient dans le pays causer de cette affaire avec M e Bouvery, notaire, deux jeunes Pari- siens viennent aussi à l'étude, s'enquérir de proprié- tés à louer dans les environs. C'est le fils et la fille LE THEATRE 1912-1913 181 de l'illustre chimiste Jean Marnier, ancien ministre, membre de toutes les académies, et dont les funé- railles lurent nationales, niais civiles. François Mar- nier, retournant chez, le notaire après avoir visité une des bicoques, qu'il louera tout à l'heure, voit Geneviève à la fenêtre ; il est si troublé à elle vue qu'il oublie de serrer le frein de son automobile, démolit la charrette anglaise de Mlle de la Uoche- Trémont, qui est devant la porte, et endommage même un peu le petit valet de pied ; mais comme François Marnier est interne des hôpitaux, il répare aussitôt lui-même le mal qu'il a causé ; et cet acci- denl a pour unique elïel de rompre la glace entre François, Mme Desclos sa sœur, Geneviève et le marquis des Authieux. La glacé est même si particulièrement rompue entre François el Geneviève que la chance du Maxime Langeais nous paraît dès lors fort, dimi- nuée. Langeais se méfie, mais n'est pas homme à renoncer. N'a-t-il point L'argent ? François, qui n'en a point ou guère, apprend par hasard, cinq minutes avant l'adjudication, ce que le journaliste machine, et lui souffle le château en mettant une folle enchère de près de deux cent mille francs. Rien ne grise comme les chiffres, tant qu'il ne s'agit point de réaliser. Mais lorsqu'il faut régler les comptes, c'est autre chose. François Marnier s'est mis dans un fort mauvais cas. Son. beau-frère Desclos parle de conseil judiciaire. D'ailleurs, la Roche-Trémont n'est même pas encore à François le premier venu 11 182 LE THEATRE 1912-1913 peut surenchérir dans les quarante jours ; et c'est bien ce que Langeais compte de faire. La situation serait inextricable, si l'amour, et aussi le clergé, ne devaient avoir le dernier mot. Monseigneur a un faible pour sa nièce. Il a surtout horreur de Lan- geais, et il aime encore mieux marier Geneviève au fils d'un athée que l'on a enterré civilement, que de s'allier au puissant journaliste catholique. Ceci est fort spirituel. Ajoutons, pour achever de justifier le prélat, que le puissant journaliste catholique est un vilain monsieur, qu'il est juif naturellement, qu'il s'appelle Colmar, et qu'il n'a changé que de nom de ville mais le second était mieux trouvé. Je regrette un peu, je l'avoue, que M. Lucien Besnard, choisissant des personnages si importants et si représentatifs, ne les ait pas heurtés l'un contre l'autre plus rudement. Un grand pamphlétaire, un prince de l'Eglise et l'héritier d'un prince de l'intel- ligence méritaient, de liver des batailles plus àpros et de n'être point vaincus ni vainqueurs si aisément. M. Besnard ne les a voulu mêler qu'à une fable ro- manesque, à laquelle eussent peut-être suffi des héros de moindre envergure. Ne nous plaignons point cependant qu'il ait relevé le genre de la comé- die aimable et tendre, en distribuant les rôles à des personnages moins convenus, moins fatigués par l'usage, et qui ne figurent point sur les catalogues ordinaires des emplois de théâtre. Si peut-être il n'a pas exigé d'eux tout, ce que nous aurions souhai- té, il a du moins l'honneur de les avoir inventés et LE THÉÂTRE 1912-1913 183 dessinés. D'une comédie qui risquait de n'être qu'agréable, il a fait une curieuse galerie de carac- tères il nous a, une fois de plus, témoigné la rare qualité de son esprit, la délicatesse et la sûreté de son goût. Je ne fais point fi non plus de l'agrément d'autant que celui de la Folle Enchère est sans fa- deur ; il est même parfois un peu rustique et un peu rude. C'est une œuvre de plein air ; elle est honnête et elle est saine ; et tous les personnages inspirent la sympathie, non point, comme au théâtre, parce qu'ils sont doués de toutes les vertus ou de toutes les hypocrisies, mais parce qu'ils sont vivants et vrais. C'est presque miracle que les nombreux direc- teurs, simultanés ou successifs, de la Renaissance, .-lient trouvé une minute entre deux signatures de traités pour s'occuper de la Folle Enchère. Cette minute, à vrai dire, ils ne l'ont point trouvée, mais M. Lucien Besnard n'y a rien perdu. M. Calmettes a bien voulu assumer la besogne que M. Tarride se voyait, à son bien grand regret sans doute, contraint de négliger. Il a mis en scène avec amour la pièce de M. Lucien Besnard, et il l'a mise en scène à la perfection les enfants adoptés ou recueillis se trou- vent parfois, en fin de compte, les mieux élevés. M. Calmettes a remporté un double succès ; car il interprète le rôle du cardinal-archevêque et il est magnifique sous la pourpre. M. Charles Dechomps est un excellent amoureux, naturel, comique et. sen- sible. M m * Catherine Fontenoy est simplr. frnnchc. 184 LE THÉÂTRE 1912-1913 nette ; Mme Andrée Pascal a cette grâce qui est toujours la plus forte. M me Luce L'olas a composé de façon plaisante un rôle de vieille Anglaise. MM. Buliier, Mauloy, Cousin, Alerme sont des artistes intelligents et sûrs. La pièce est très bien jouée. 26 Janvier AU THÉÂTRE FÉMINA. — L'Epate, comédie en trois actes de MM. Alfred Savoir et André Picard. A L'ODÉON. — Sylla, tragédie en quatre actes, en vers, de M. Alfred Mortier. — Inauguration de la COMÉDIE- MARIGNY. Le titre que Al M. Alfred Savoir et André Picard ont donné à leur belle comédie est presque français, puisque l'Académie a consacré au moins L'adjectif d'où épate dérive. Mais si les auteurs ont eu vrai- ment souci de se conformer au dictionnaire officiel de L'usage, il faut regretter que les Quarante ne soient pas encore à la lettre S, et n'aient, pas natu- ralisé les mots anglais snob, snobisme, qui ont bien autrement de caractère et de généralité. La comédie de MAL Picard et Savoir méritait un titre plus consi- dérable, et qui sentit moins L'argot. Elle est vrai- ment, et dans toute son ampleur, la comédie du snobisme, cpii est bien la plus significative qualité des sociétés bourgeoises je ne dis pas des pures démocraties, mais de celles où il subsiste une no- LE THÉÂTRE 1912-1913 185 blesse, héréditaire ou factice, réelle ou apparente. Le snobisme est peut-être plus répandu en Angle- terre, où la littérature veut qu'il soit né. Mais je crois qu'il s'est développé en France plus magnifi- quement ; il est plus utile ; il y est devenu l'un des soutiens de la société, de même que l'adultère. Il a eu, dans l'ordre esthétique, la plus heureuse influence il nous a, par exemple, rendus musiciens. Les artistes lui doivent un public, sinon averti, du moins superstitieux. Dans l'ordre moral d'une Répu- blique, il joue à peu près le même rôle que Mon- tesquieu assignait à l'honneur dans les monarchies. Notre civilisation seiait bien menacée, si nous n'avions pas le snobisme ; nous n'en devons donc pas médire, mais il ne faut pas oublier non plus que c'est à l'occasion une maladie, et en tout état de cause une source inépuisable de comique. Le grand mérite de MM. Savoir et Picard est d'avoir envisagé le snobisme sous ces divers aspects ; d'en avoir tiré tout ce qu'un tel sujet comportait de satire, de comédie et de drame ; d'avoir dessiné des sil- houettes, des figures et des caractères d'avoir re- nouvelé une fable en soi-même banale ; d'avoir osé tout montrer et tout dire, avec une sincérité entière, avec une âpreté presque naïve, et cependant avec tant de goût et de tact que rien dans leur pièce, même le scabreux, n'est ni choquant ni pénible, et que l'impression d'ensemble demeure agréable. Je ne doute point que l'Epate ne porte, comme on dit, sur le public, et je n'y trouve cependant aucune com- 186 LE THEATRE 1912-1913 plaisance ; mais la facture de la pièce dénote chez les deux auteurs une sûre pratique du métier, une parfaite connaissance de la scène ; ils ne sont déjà plus de ceux qui ont besoin de flatter le spectateur pour le prendre ils pourraient, s'ils voulaient, lui faire violence ; mais ils le prennent et le tiennent mieux sans rien tenter précisément pour cela, rien qu'en disant toute leur pensée en toute franchise, avec une hardiesse d'instinct, peut-être inconsciente. Plus encore que les détails et le pittoresque de leur pièce, j'en ai admiré l'armature solide. J'ai admiré le progrès de l'action, qui va de la petite comédie de marionnettes parisiennes à la tragédie bour- geoise, sans qu'un instant, au cours de ces trois actes, il y ait une disparate, et que les changements de ton soient seulement sensibles. J'ai admiré, si je puis dire, la hiérarchie des caractères, et comme chacun des personnages se trouve exactement à son plan. Il n'y en a, à proprement parler, que trois. Borel père, qui se fait appeler Borel-Borel, est un des meilleurs types de parvenus que nous ait encore pré- senté le théâtre contemporain. Ancien gérant d'un petit café à Marseille, enrichi par de hasardeux commerces, il est resté, comme cela se voit très sou- vent chez nous, homme du peuple, d'une médiocrité sympathique, sentimental comme dans les roman- ces, père tendre et faible, peut-être point très rigou- reusement honnête, mais brave homme. Ce n'est certes pas grâce à son intelligence qu'il est parvenu. LE THÉÂTRE 1912-1913 187 et d'ailleurs on ne sait ni comment ni pourquoi il a fait fortune mais sait-on jamais comment et pour- quoi les gens font fortune ? Le succès non seulement ne se justifie guère, mais la plupart du temps il ne s'explique même pas. Borel-Borel est devenu snob comme il est devenu riche, sans le savoir, sans le vouloir au surplus, dans le ménage, ce n'est pas le mari qui porte le snobisme. L'intrigante, c'est M me Borel-Borel, fille d'un peintre en bâtiments, devenue peintre amateur, et qui pourrait aussi bien s'être mise femme de lettres. Je ne crois pas qu'elle soit non plus bien méchante, ni d'une véritable im- moralité, quoiqu'elle ait pris jadis un amant pour faire comme tout le monde, que son fils André ne soit Borel-Borel que de nom, et qu'elle donne à sa fille des conseils que ne désavouerait pas la plus experte appareilleuse. Mais elle est ambitieuse jus- qu'à la manie, jusqu'à la bêtise. Elle est ambitieuse de petites choses, enfin elle répond parfaitement à la définition de Thackeray elle est snob. La fille de Borel-Borel, Lucienne, est infiniment supérieure à ses parents. Elle semble née ; et ceci encore est observé fort judicieusement ; car, en dé- pit des théories traditionnalistes, à présent, les éta- pes se brûlent, et pour produire un gentleman ou une jeune fille de qualité, une génération suffit, où jadis il en fallait trois. Lucienne, fort bien élevée elle a dû s'élever toute seule, n'est pas ce que l'on appelle la jeune fille moderne, mais elle est encore moins ce que l'on appelle la vraie jeune fille, type 188 LE THEATRE 1912-1913 qui n'a d'ailleurs jamais existé qu'au théâtre. Ses parents la promènent et l'exhibent depuis l'âge le plus tendre à travers les casinos et les kursaals, en Ecosse, en Norvège, en Egypte et en Italie. Elle leur sert d'amorce, elle leur sert, si j'ose m'exprimer ainsi, à raccrocher les étrangers de distinction avec lesquels ils souhaitent faire connaissance. A huit ans, elle les a déjà aidés à engager la conservation, dans un salon d'hôtel, avec le roi Milan. Puis sa mère s'est mise à rechercher pour elle le mariage éblouissant. Lucienne n'est point difficile à marier, puisqu'elle a une grosse dot ; mais, grâce à l'ambi- tion capricieuse de M me Borel-Borel, qui ne veut plus entendre parler des prétendus les plus huppés, dès qu'elle les a amenés par ses manœuvres à se dé- clarer et à faire leur demande, Lucienne a déjà raté plus de mariages qu'une fille pauvre. Elle n'a jamais aimé personne, mais elle est trop vivante, trop saine et trop proche de la nature pour avoir pu être si souvent fiancée sans émotion. Elle ne peut l'être une fois de plus sans dégoût. L'épisode essen- tiel de l'Epate est justement la révolte attendue de Lucienne à la suite d'une nouvelle machination et rupture de mariage. Cette honnête fille, pour se dégager de la vilenie de ses entours. pour se ré- véler à ses propres yeux, par une sorte de besoin de propreté, veut se donner quand on veut trafiquer d'elle et elle se donne en effet à un garçon humble et timide qui l'aime, qu'elle n'aime pas. qui n'a même pas osé lui avouer son amour, qui n'a pas LE THEATRE 1912-1913 189 de titre à vendre et qui ne peut pas être soupçonné de courir la dot. L'aventure se terminera fatalement j>;ir un mariage, mais ce dénouement, que la situa- lion sociale des personnages rend indispensable, n'esl banal qu'en apparence il est sauvé par l'ex- ticiin' discrétion, par la sécheresse des scènes à peine amoureuses, qui le préparent ; et il est précédé do la scène la plus poignante, la plus touchante, la plus vraie, entre le père et la fille. L'interprétation de YEpate est fort remarquable, et manque cependant un peu d'harmonie. Le grand succès a été pour M me Juliette D'arcourt M, me Borel- Borel, dont la vivacité, la frivolité, la jeunesse ne sauraient être bien qualifiées que par l'épithète ré- cemment admise aux honneurs du Dictionnaire. M me Darcourt joue les scènes les plus dangereuses sans avoir l'air d'y toucher elle en ferait passer de bien plus dangereuses encore. M. Vilbert n'est pas su- périeur dans le comique, ainsi qu'on l'aurait pu croire, mais sa bonhomie est charmante, il est vrai, il est sensible, et personne ne pleure mieux que lui. M me Géniat a composé avec beaucoup d'art et avec la plus louable simplicité son personnage de Lu- cienne. Elle a bien encore, par instant, le ton de l'antre maison, mais elle a aussi de beaux accents naturels et pathétiques elle connaîtra le succès sur le boulevard ou aux Champs-Elysées. M me Margue- rite Deval est fort spirituelle et fort amusante ; M. Pierre Juvenet, en vieux beau fatigué, a fait beau- coup rire ; et un jeune débutant, M. Maurice Varny, 11. 190 LE THEATRE 1912-1913 a joué dans le sentiment le plus juste le rôle du timide jeune homme, à qui Lucienne Borel-Borel se donne sans l'aimer encore, mais qu'elle aimera cer- tainement demain. * * * Pour la troisième matinée de ses représentations d'œuvres inédites, M. Antoine nous a donné la re- prise de Sylla, tragédie en quatre actes, en vers, de M. Alfred Mortier, jouée Tannée dernière à Monte- Carlo. L'œuvre de M. Alfred Mortier n'est pas sans mérite. C'est une tragédie. Il faut assurément un certain courage pour écrire aujourd'hui une tragé- die à peu près classique, et la tentative de M. Mor- tier est hautement honorable. Il ne s'ensuit pas qu'elle soit très intéressante. Je n'ai ni le loisir ni la place de reprendre ici et de discuter la théorie de Brunetière sur l'Evolution des genres ; mais il est trop certain que les genres littéraires meurent, et que ce n'est pas seulement la mode qui les tue. Il n'est pas moins certain qu'une fois morts ils ne ressuscitent pas, et qu'une tragédie, comme une épopée, n'est plus qu'un exercice d'école ou de ca- binet. Le SnUa de M. Alfred Mortier ne pouvait être qu'un devoir ; mais il y a de bons et même d'excel- lents devoirs, et nous ne pouvons nous dispenser de rendre hommage à la conscience de l'auteur, à son érudition et à son intelligence de l'histoire, à la netteté de son style, à la belle tenue de ses vers. M. Antoine a égayé de quelques ornements cette LE THÉÂTRE 1912-1913 191 œuvre grave. 11 y a de beaux décors, une musique de scène de M. Louis Vuillemin, et même un diver- tissement, dansé par Mlle Irène Markly. M. Des- jardins a dessiné avec vigueur la figure de Sylla, M" e Gilda Darthy est belle et passionnée. MM. Gré- tillat, Vargas, Hervé, ont mérité de chaleureux ap- plaudissements. * * Je sors de la Comédie-Marigny à une heure trop tardive pour rendre compte des Eclaireuses mais je ne veux pas me refuser le plaisir d'annoncer dès ce soir le grand succès que vient d'obtenir la comé- die de M. Maurice Donnay. Voilà une de ses plus fortes œuvres, des plus attachantes, des plus diver- tissantes elle est pleine de grâce et pleine de pen- sée. Voilà aussi un nouveau théâtre, un vrai théâtre de comédie et de drame ; c'est une joie et c'est une revanche cela nous console des boîtes ou bonbon- nières superflues qui pullulent dans tous les quar- tiers. 28 Janvier COMÉDIE-MARIGNY. — Les Eclaireuses, pièce en quatre actes, de M. Maurice Donnay. J'ignore si M. Maurice Donnay, qui est un mathé- maticien repenti, saurait encore établir la formule de sa courbe, ou si même elle peut être exprimée 192 LE THEATRE 1912-1913 par une formule calculable. Elle ne semble, à nos yeux du moins mais nous n'avons qu'un lointain souvenir de notre géométrie, elle ne semble obéir à aucune loi ; ainsi que la ligne de ses pièces, elle a des retours, dos sinuosités elle est la figure du caprice et du bon plaisir. Je pense bien que M. Don- nay sait où il va, et conduit sa carrière comme les fables qu'il imagine, avec la même infaillible sû- reté que les gens tout d'une pièce, bien carrés et bien directs. Mais il ne vise pas comme un tireur les buts qu'il se propose, et répugnerait à les attein- dre par la plus courte trajectoire. Il aime les che- mins détournés, qui mènent aussi bien à Rome ; il aime les détours et les méandres comme Verlaine aimait les nombres impairs. Son œuvre n'est pas le royaume de la justice, mais celui de la grâce. Il sait où il mène ses actions et ses personnages, et il sait quelle carrière lui-même il fournit, et, encore une fois, il ne juge pas toujours à propos de nous mettre dans la confidence ; il nous ménage ainsi bien des surprises. Celle d'hier soir nous a été sin- gulièrement agréable. Sans vouloir diminuer le mé- rite des œuvres les plus récentes de M. Maurice Donnay, il est certain que, par exemple, dans La Patronne, ce bon plaisir dont je parlais tout à l'heure nuisait à la composition de la pièce, et y mettait, avec beaucoup de charme, un peu d'incerti- tude ; que, dans le Ménage de Molière, nous n'a- vions pas retrouvé toute l'aisance ordinaire de M. Maurice Donnay, et que son talent nous avait semblé LE THEATRE 1912-1913 193 mûri peut-être, mais un peu assagi, un peu attristé ; enfin, il nous avait paru que, clans ces derniers temps, ce talent inimitable ne perdait rien sans doute de sa valeur, mais perdait un peu de sa phy- sionomie. Et ce qui nous a été, hier soir, manifesté soudain avec éclat, c'est que, justement, l'originalité de Maurice Donnay, donl nous avions pu croire un instant que le progrès étail ralenti, avait poursuivi, à notre insu et dans un malicieux secret, son accom- plissement, qu'elle venait seulement d'atteindre à son période. Le premier mérite qu'il convienne de reconnaître aux Eclaireuses est, celui de l'originalité, d'une originalité pour ainsi dire absolue ; nulle ceu vre de M. Donnay ne porte mieux sa marque et sa signature ; il l'a mise partout, et sous chaque mot je défie les moins Lettrés des spectateurs de ne pas reconnaître à chaque réplique son style, sa poésie, et d'y être insensibles, encore que les gens qui ne savent pas le français prétendent qu'au théâtre l'écri- ture importe peu. Jamais il n'a construit une pièce plus à son gré, selon sa fantaisie, selon les seules règles de son esprit, et jamais il n'a mieux réussi à construire. Cette fois. Ips défauts ou les dangers do sa volontaire nonchalance se sont évanouis. Un bel ordre règne dans les Eclaireuses. un bel ordre qui n'est pas apparent. Il n'y a pas de rigueur. La pensée de M. Maurice Donnay se laisse aller par- fois, à la façon de celle de Montaigne et songez qu'au théâtre cela est unique. Mais M. Donnay est aussi un homme de théâtre si adroit qu'il peut ris- 194 LE THÉÂTRE 1912-1913 quer de tels tours de force. Et puis, il avait cette fois tant de choses à dire qu'il ne les pouvait pas ranger sévèrement par catégories, et il a tout dit ce qu'il devait dire. Il n'a rien omis ou redouté de son sujet. Quelle richesse ! Quelle substance ! Ce n'est point ici une œuvre décharnée par les préten- dues nécessités du théâtre, ni réduite au nécessaire scénique. Elle est abondante, elle est complexe, elle ne répudie point les charmantes inutilités. Elle est réelle elle est donc innombrable. Celle enfin de ses qualités que je prise le plus, et qui une fois encore accuse la signature de Maurice Donnay, c'est qu'elle est exempte de tout pédantisme. Le sujet était menaçant ; on savait que les Eclaireuses traitaient du féminisme, on pouvait craindre une pièce à thèse, ou une de ces pièces qui font penser. Mais non, ce n'est pas M. Maurice Donnay qui pouvait faire la pièce doctorale sur le féminisme, et il ne l'a point faite. Sa comédie est une comédie aussi légère que profonde ; c'est une comédie d'amour, où l'amour est modifié par une atmosphère, par des caractères, et, si je puis dire, par des circonstances féministes, où il y a de belles pa- roles d'amour, mais aucune conférence ni sur l'a- mour ni sur le féminisme. Les Eclaireuses sont par là une œuvre toute française, et il n'en pouvait être différemment ; car dans les créations où se marque l'originalité d'un artiste, doit également se marquer l'originalité de son pays et de sa race. Je sais qu'en le disant, je ferai un sensible plaisir à M. Maurice LE THEATRE 1912-1913 195 Donnay, qui est patriote. Il l'est de la bonne ma- nière. Il a, naguère, écrit un bien joli couplet sur la patrie, qu'il compare ù une assiette peinte. J'ad- mire beaucoup les assiettes que peint M. Maurice Donnay. Il témoigne ses sentiments de bon Fran- çais en illustrant notre littérature, et je lui assure qu'on est beaucoup plus fier d'être son concitoyen quand on écoute les Eclaireuses que lorsque l'on est obligé, par une sotte de làcbe bienséance, de pren- dre part, dans un 3 salle de théâtit, à certaines ma- nifestations bruyantes et de mauvais goût, dont je me plaignais l'autre jour. Les féministes, les eclaireuses » que nous pré- sente Maurice Donnay, ne sont pas les grotesques ni les monstres que l'on pouvait craindre, bien qu'il se rencontre parmi elles jusqu'à une suffragette an- glaise. C'est la plus jolie, et elle a une si naïve fa- çon de raconter comment elle casse les vitres. Si Donnay nous avait voulu infliger une pièce à thèse, nous devrions même lui reprocher le choix trop par- ticulier et trop agréable de ses personnages ; mais je répète qu'il ne s'agit point de thèse, et à peine d'idées. Jeanne Dureille est une enthousiaste, ce n'est point une fanatique, et si elle professe, non si elle croit, ou mieux si elle sent que la femme est L'égale de l'homme, c'est qu'elle-même est supé- rieure au commun des femmes. Elle a reçu cette culture que l'on réservait jadis aux garçons, et dont ils pourraient se montrer moins fiers, car la plupart n'en profitent point et restent des sots. Elle a été 196 LE THÉÂTRE 1912-1913 au collège. Elle a conservé des relations avec cer- taines de ses anciennes camarades, qui, doctores- ses, avocates, gagnent leur vie. Elle n'a nul besoin de gagner la sienne elle est du monde sa mère, M me Challerange, lui a donné trois cent mille francs de dot. et elle a épousé un riche industriel. Le mé- nage est médiocrement je veux dire moyennement heureux. On ne s'aime guère, on ne se hait, point ; il o'y a point de griefs réciproques, point d'infidé- lités, et les Dureille ont deux enfants, qu'ils ckéris- senl comme il sied et qui devraient assurer du moins la paix du foyer. Et cependant ees époux, à certains égards modèles, ne peuvent plus vivre ensemble. pour des raisons purement morales. Jeanne, sans que son orgueil soit excessif, ne peut subir l'auto- rité, la suprématie nécessaire du chef de famille. Paul Dureille. avec les meilleures intentions du monde, tenterait, vainement d'abdiquer ses principe», ou. si l'on veut, ses préjugés de mâle, et de compo- ser avec une épouse qu'il honore, s'il ne l'aime plus d'amour, que, pour des motifs intéressé^, mais res- pectables, il entend garder. A la suite d'une que- relle qui, à l'un comme à l'autre, semble d'abord futile, tous deux prennent conscience du dissenti- ment profond, irrémédiable qui les sépare. Jeanne réclame le divorce. Paid Dureille finit par y con- sentir et je note ici aue leur scène est grave el belle, comparable à celle du dernier acte de Maison de Poupée, avec une clarté qui n'a rien de Scandi- nave, et avec l'accent français. LE THEATRE 1912-1913 197 C'est au second acte que nous voyons les adeptes du féminisme groupées autour de Jeanne affranchie. La galerie est curieuse, et l'on pense bien que M. Maurice Donnay a crayonné les divers types avec bienveillance, mais sans aveuglement. Ces dames, qui viennent de fonder un cercle d'études, une école féministe, sont, pour la plupart, des mondaines qui ne haïssent pas de s'amuser. Elles récitent des vers, on sent le snobisme poindre et nous ne désespérons pas de les voir un jour jouer au bridge. L'Anglaise toutefois, Edith Smith, sort de prison. Une certaine doctoresse Orpailleur est assez terrible à considé- rer, même de loin ; du reste, on ne l'avait pas invi- tée, et elle se plaint sans ménagement de cet oubli. La femme de lettres, Charlotte Alzet, est plutôt de Montmartre que du faubourg Saint-Germain. L'étu- diante Germaine Luceau est une féministe intégrale, même dans l'ordre du sentiment et je recommande, entre parenthèses, la scène où elle se trahit, à tous les écrivains, ou soi-disant tels, qui prennent un peu trop souvent pour thème de leurs drôleries ce sujet scabreux et triste M. Maurice Donnay leur a mon- tré comment l'honnête homme doit parler de ces choses-là. Une autre doctoresse, Rose Bernard, que Jeanne consulte pour son fils, exprime des idées fort saines sur la nécessité d'aimer, même lorsque l'on est féministe ; et nous pressentons que l'amour ne va pas tarder de redevenir le srrand intérêt de la pièce. Jeanne, au moment de divorcer, s'est enlacée à 198 LE THÉÂTRE 1912-1913 ne se remarier jamais ; elle a même juré, bien légè- rement, qu'elle n'aimerait plus. Mais ce qui doit arriver arrive à l'heure dite. Nous la voyons d'abord en butte aux sollicitations d'un banquier israélite, Steinbacher, bailleur de fonds de l'école féministe, fort aimable homme, spirituel, mais satyre par ac- cès. Puis nous voyons reparaître un ancien ami du mari, Jacques Lehelloy, et nous n'apprendrons qu'à la fin, mais nous devinons déjà, que, bien avant le divorce, Jacques et Jeanne s'aimaient à leur insu. Leur duel est le dernier épisode de la comédie. Il n'en occupe guère plus de la moitié, mais il la sou- tient toute. Il y a trois reprises à la première, Jac- ques a l'avantage, et Jeanne, en dépit du serment téméraire qu'elle a fait, consent à devenir la maî- tresse. Mais elle ne se donne point tout entière, elle demeure trop fidèle à la cause ; l'amant souffre de ce partage, comme autrefois le mari, et cette symé- trie de situations est habilement présentée. Jacques veut épouser Jeanne, elle refuse, mais elle l'aime et elle n'aimait pas Dureille elle cédera c'est la troi- sième phase du combat. Elle vient, amoureuse et vaincue, se rendre à merci à l'homme qui n'est plus son ennemi, et qui serait, s'il voulait abuser de la victoire, son maître ; et le duo délicieux qui termine la pièce égale les plus belles scènes d'Amants. Je rappelle ce que j'ai dit. en commençant, de cet art ondoyant et souple les pièces de M. Maurice Donnav ne se racontent point. Je ne me suis résigné que par devoir à vous en donner cet aperçu, qui LE THÉÂTRE 1912-1913 199 n'est même pas, qui ne pouvait pas être une analyse. Les pièces de M. Donnay ne se laissent pas saisir ; elles se dérobent, elles échappent. J'envie les spec- tateurs qui verront les Eclaireuses pour leur diver- tissement et qui n'auront pas la charge d'en faire le compte-rendu j'envie probablement une multitude. M. Abel Deval, qu'il faut remercier encore de nous avoir donné un nouveau théâtre, vaste et ma- gnifique, a monté les Eclaireuses avec luxe, avec goût, avec intelligence. Les décors de MM. Ronsin, Marc Henri, Laverdet et Bertin sont des œuvres d'art et, en dépit de certaines étrangetés nécessaires, des merveilles de bon goût. L'interprétation est d'un si bel ensemble que le directeur y doit bien être aussi pour quelque chose. Je veux citer tous les noms M" 9 Marcelle Lender, M, meg Blanche Toutain, Spi- nelly, Alice Nory, Marthe Barthe, Ellen Andrée, Marie-Laure, Andrée Barelly, A. de Pouzols, Ca- mille Preyle, Bl. Barat, Vareskaa, Francesca Flori, Claude, Marthe Maillet, Odette Carlia. M. Signoret a donné au banquier Steinbacher une plaisante, un peu effrayante et, en fin de compte, fort agréable physionomie. M. Jacquier joue bien un rôle de vieux domestique. M. Henry-Roussell, le premier mari, est excellent, et le rôle n'était point fort avantageux. L'autorité, la maîtrise de M. Claude Garry sont au- dessus de l'éloge. Enfin. M lle Gabrielle Dorziat, qui était déjà une artiste de premier rang, est une grande artiste depuis hier soir. Elle a véritablement créé, vécu le personnage difficile de Jeanne. Sa sen- 200 LE THÉÂTRE 1912-1913 sibilité, si je puis dire, secrète, est admirable ; son métier, son art atteignent à la perfection. Elle a la voix la plus touchante, une diction irréprochable parlerai-je de sa beauté, dois-je louer son élégance, qui est si peu de théâtre, sa distinction, la simpli- cité, la noblesse de ses attitudes, et, comme l'on di- sait autrefois au sens latin, cette incomparable dé- cence ? 29 Janvier THÉÂTRE DES ARTS. — On ne peut jamais dire..., pièce en quatre actes, de M. Bernard Shaw, version française de M. et Mme Augustin Hamon. Je pense m'expliquer assez bien les succès for- midables de M. Bernard Shaw en Angleterre. Il sem- ble à première vue bizarre que, dans un pays où le modeste adultère n'est pas toléré sur la scène, où l'on réduit à un flirt celui de l'Enigme, et où l'hé- roïne de Paul Hervieu devient la femme de Cé- sar » qui ne doit pas être soupçonnée. M. Bernard Shaw puisse impunément exhiber des mères appa- reilleuses, poursuivre de ses sarcasmes les préjugés les plus utiles, les sentiments que la convenance nous impose, ou que peut-être même la Nature nous suggère. Mais la pudeur anglaise, que l'on ap- précie mal sur le continent, a des fantaisies, des inconséquences qui font ma joif. Toutes les person- nes qui ont seulement passé deux jours sur le South- le théâtre 1912-1913 k JUl Goast, savent avec quelle facilité, avec quelle naï- veté les Anglais tirent leur chemise au pied même des écriteaux qui leur prescrivent la décence, du inoins à partir de œuf heures du malin, et avec quelle naïveté aussi les jeunes filles viennent con- sidérer les hommes qui sont beaux. Je ne rappel- lerai pas les commodités singulières que donne à l'exercice de la prostitution L'ignorance où Ton en- tend officiellement demeurer quant à celte l'orme de l'activité humaine ; mais il me souvient d'un spec- tacle où j'assistai par hasard l'été dernier dans Hyde Park, et qui était bien significatif, je dirai même symbolique. Le roi, revenant d'Irlande avec la reine, passa, environ six heures, le long de la Serpen- tine, où s'ébattaient selon l'usage quelques centaines de gamins. Quand ils virent le splendide cortège, et surtout le cher roi George, la bien-aimée reine Mary, l'enthousiasme leur fit oublier qu'ils n'étaient pas en costume de cour. Ils se mirent à galoper au bord de l'eau, en poussant de sauvages hourras. Quel- ques-uns avaient bien des serviettes-éponges, mais à la main, et c'est au-dessus de leurs têtes qu'ils les brandissaient, comme des drapeaux. Je le répète, ce spectacle un peu comique, mais bien touchant, me paraît représentatif des incohérences de la pudeur anglaise. L'hypocrisie anglaise n'est pas, à l'occasion, inoins contradictoire. Quand on prend le pli de la ménager, elle est sur l'œil et se voile pour la moin- dre chose. Quand on la brutalise, elle se laisse faire. 202 LE THÉÂTRE 1912-1913 elle ne trouve pas cela si désagréable, et ce n'est pas toujours par indignation qu'elle pousse de petits cris. Elle me rappelle la dame bien connue qui, dans le sac des villes, demande avec intérêt Où viole-t-on ? » Xe vous y trompez pas, c'est justement parce que M. Bernard Shaw est shocking qu'il fait avaler tout ce qu'il veut à la pudeur et à la pruderie de ses compatriotes, et que l'on a pu créer en sa faveur ce mouvement de snobisme qui s'appelle au- trement succès. Je doute que, malgré le zèle apostolique de M. et de M me Augustin Hamon, malgré l'aide que leur prête M. Jacques Rouché, M. Bernard Shaw s'em- pare de l'opinion française aussi victorieusement. Ce n'est pas que notre snobisme ne soit aussi tou- jours prêt à s'offrir ; ni que nous manquions d'hy- pocrisie mais la nôtre a été violée si souvent, que cela ne lui fait plus aucun plaisir ; elle est blasée. Ce n'est pas davantage que nous soyons, pour des raisons ethniques, incapables de comprendre M. Ber- nard Shaw. Je ne désavouerai pas ici ce que j'ai pu écrire ailleurs de l'âme étrangère. Je crois que deux individus de races diverses ne peuvent point s'en- tendre absolument, et que leur intimité ne saurait être bien profonde. Il y a toujours des degrés. Les Anglais ont un caractère si tranché, si personnel, qu'ils ne ressemblent point ni à nous-mêmes, ni aux outres peuples ils ne sont pas cependant si diffé- rents de nous que les Japonais. Nous avons des pa- rentés avec eux ; et l'une des plus certaines de quoi LE THÉÂTRE 1912-1913 203 on ne s'aviserait point d'abord est celle de l'esprit. Je ne dis pas l'intelligence, mais l'esprit. J'espère que je ne froisserai pas nos amis, si j'ose dire que la plupart d'entre eux ne sont pas cultivés avec ex- cès, ni spécialement intellectuels. Mais presque tous ont un certain esprit naturel, une ironie discrète, qui ressemblent aux mêmes qualités françaises, comme le mot humour à humeur, qu'ils nous ont pris. M. Bernard Shaw, qui ne saurait avoir moins d'esprit que la majorité de ses compatriotes, et qui, en effet, a, si j'ose dire, énormément d'esprit, de- vrait nous être intelligible par là. Si justement son esprit ne nous séduit guère, et parfois nous échappe, c'est qu'il n'est pas français à coup sûr, mais il n'est guère davantage anglais. Il est immodéré, il est Apre, il est sec. Il est d'une cruauté presque sadique ; et certes je n'en ferais pas reproche à M. Bernard Shaw, s'il exerçait cette cruauté quand cela en vaut la peine ; mais j'arrive ici au défaut capital de cet auteur, et qui rend ses mots, ses sarcasmes, irri- tants au suprême degré la cruauté de M. Bernard Shaw n'a aucun sens des proportions. Il croit en- core que les pièces a thèse ont une influence et une portée vraiment cet anarchiste manque de tout scepticisme. Il croit, par une sorte de mégalomanie que la déformation du théâtre excuse, il croit qu'il est un prophète, un précurseur, et qu'il bouleverse la société parce qu'il bat en brèche quelques men- songes de l'ordre social. Quand on voit comme les révolutions mêmes changent peu la face du monde, 2U4 LE THÉÂTRE 1912-1913 l'on ne peut se défendre de sourire de cette pauvre perspective. C'est peu de chose en vérité que de renverser les valeurs sociales est-ce que cela comp- te ? Ah ! quand Frédéric Nietzsche se flattait d'avoir renversé les valeurs morales, et d'ouvrir une ère nouvelle à l'activité des hommes, du moins des maî- tres, il n'y avait point là d'erreur d'optique ni aucun égarement d'orgueil. D'ailleurs, il faisait générale- ment dire ces choses-là par Zarathoustra, qui a plus de prestige que M me Crampton ou M, me \\ 'iirren. Et puis, quand il les disait en son propre nom, il ne disait somme toute qu'une vérité indis- cutable. Le monde aurait cette fois bien changé, si Zarathoustra ou Par delà le bien et le mal en étaient devenus les nouveaux évangiles, s'il avait pu vrai- ment détruire la vieille morale, — qui est proba- blement éternelle dans toutes les hypothèses, soil qu'un dieu l'ait édictée, ou pie notre raison prati- que nous l'impose, ou qu'elle résulte nécessairement des conditions de la vie en commun. Lorsque Fré- déric Nietzsche s'intitulait l'Antéchrist, il avait rai- son, il était vraiment l'Antéchrist. Mais lorsque l'on a démoli quelques idées reçues, tourné en ridicule quelques erreurs de conduite ou même de psycho- logie, quelques illusions, quelques préjugés, il ne faut pas s'en faire accroire on n'a fait que très peu de dégât. Je ne voudrais pas chagriner M. Bernard Shaw en disant de lui la chose qui lui sera sûrement la plus désagréable, mais je suis bien obligé de la dire M. Bernard Shaw est inoffensif. LE THÉÂTRE 1912-1913 2ÛS 11 ne me reste guère de place, et je vais être réduil à vous conter la pièce d'hier en quelques lignes. Je serais bien empêché, d'ailleurs, soit de la conter longuement et en détail, soit même de la résumer. M. Shaw a l'habitude un peu puérile de se moquer continuellement et laborieusement du public. Son anarchie est si rigoureuse qu'il prend toujours exac- tement le contre-pied de la logique. Il est vrai que cela le fait retomber dans une autre espèce de logi- que, qui est comme l'envers de la raison. Il est vrai aussi que cette fois il a le droit et le devoir d'être absurde, puisque sa pièce veut démontrer que l'ab- surde seul arrive. You never can tell, que M. et M me Hamon traduisent assez vaguement par On ne peut jamais dire..., signifie que les personnages de M. Shaw vont faire de neuf heures à minuit préci- sément tout ce qu'ils se promettaient de ne point faire. Cela pourrait mieux s'intituler Il ne faut ja- mais dire Fontaine... » C'est un proverbe ; un pro- verbe épileptique, composé à la façon des pantomi- mes anglaises. La donnée rappelle les Eclaireuses. M me Clandon et sa fille Gloria sont des indépendantes et des féministes, et Gloria, qui déclare hautement que l'amour lui fait horreur, épousera au dénouement son dentiste Valentin, à qui, dès le deuxième acte elle a donné ses lèvres, selon une coutume univer- selle, mais plus particulièrement anglaise. M me Clandon vit depuis dix-huit ans séparée de son mari. Elle n'a même pas voulu jusqu'à présent révéler le nom de cet homme, ni à Gloria, ni à ses deux autres 206 LE THÉÂTRE 1912-1913 enfants plus jeunes, Dolly et Philippe qui sont en- core plus mal élevés que des petits Américains. Quand ils lui demandent Qui est papa ? » elle leur reproche d'être indiscrets. J'avais d'abord ima- giné que You never can tell signifiait à peu près Ce jue je ne puis dire — que M. Arthur Meyer me pardonne. La curiosité de ces enfants, charmants mais insupportables, est bientôt satisfaite par un moyen de théâtre, qui a au moins le mérite de l'in- vraisemblance, M. Crampton c'est le mari et le père est justement le propriétaire du dentiste Valentin, et vient se faire arracher une dent après Dolly, à qui il succède dans le fauteuil de torture. Comme les Clandon ont invité Valentin à déjeuner, ils invitent également Crampton. et par ce moyen toute la fa- mille se trouve réunie au deuxième acte, où Dolly, Philippe, et même Gloria, manifestent les senti- ments que des enfants doivent éprouver à l'endroit de leur père, quand ils ne l'ont pas vu depuis dix- huit ans, et le connaissent depuis cinq minutes. Les choses se gâteraient sans le secours d'un maître d'hôtel qui a infiniment de tact. Le fils de ce maître d'hôtel est avocat, et arrange le différend des époux Crampton-Clandon ; il conclut aussi le mariage de Gloria et de Valentin, au cours d'un bal costumé, où l'on est un peu surpris de voir les personnages aller et venir par les portes, au lieu d'entrer par la cheminée et de sortir par le plafond après avoir crevé la caisse du piano, comme il serait si naturel et si plaisant. LE THEATRE 1912-1913 207 La pièce de M. Bernard Shaw n'a pas été très heureusement traduite par M. et M me Hamon. Lors- que l'on traduit en français, c'est, il me semble, en français que l'on doit traduire, et il y a des fautes comme je m'en rappelle », qu'il serait préférable d'éviter. J'attendais je vous cause », mais per- sonne n'a demandé la communication. En revanche, la mise en scène est amusante, les décors sont du meilleur goût, et l'interprétation est fort remarqua ble. L'humeur morose de M. Janvier nous fait suffi- samment comprendre que son fils ni ses filles n'en- tendent pas la voix du sang. Les deux plus jeunes, Dolly et Philippe, M ,le Lucienne Roger et M. Joa- chim, sont fort gentils malgré leur déplorable édu- cation. M. Dayle est du meilleur comique dans le rôle du vieux maître d'hôtel. M 11 ' Nelly Cormon semble pénétrer toutes les intentions de l'auteur, et cela ne doit pas être toujours commode. Enfin M. Jacques de Féraudy a fait preuve du talent le plus divers, le plus consommé. Nul ne paraît, à l'heure présente, plus capable de tenir un rôle de jeune pre- mier, d'amoureux, ou même un grand premier rôle. pr février THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE. — Reprise de l'En- chantement, pièce en quatre actes, de M. Henry Ra- îaille. La critique manquerait de prudence pt de perfidie, si elle réservait à l'Enchantement ces grâces dont je 208 LE THÉÂTRE 1912-1913 disais l'autre jour qu'elle est prodigue envers les œuvres de début. Je sais bien que V Enchantement est la première comédie moderne et réelle de M. Henry bataille. Mais l'âge des pièces, de même que celui des personnes, ne dépend point de la chro- nologie. Chez les personnes, il est plutôt un trait du caractère, et comme elles naissent d'ordinaire avec leur caractère tout formé, du moins virtuellement, l'on peut dire sans trop de paradoxe qu'un même homme a toujours le même âge. Ce sont aussi des caractères, et non une date, qui méritent à une œu- vre d'art la qualification d'oeuvre de début. L'En- chantement ne présente aucune de ces faiblesses par où un auteur débutant se trahit. L'originalité de M. Henry Bataille apparaît entièrement dégagée de toute imitation, de toute assimilation, de toutes les influences, même de ces influences plus intimes qu'il vaudrait mieux appeler des amitiés. Sa sensi- bilité se connaît et n'hésite point. Ses procédés de création sont précisément les mêmes que dans la Femme nue ou Maman Colibri. Son métier est pres- que aussi sûr, et déjà il possède ce pouvoir quasi miraculeux d'expression scénique par la vertu du- quel il a pu produire sur nos théâtres, depuis douze ans, tant de secrets et de mystères d'âme, sans ja- mais employer l'analyse, même celle qui est tolé- rable dans le roman et trop souvent tolérée sur les planches, ans jamais faire autre chose que du théâtre, du vrai théâtre, le plus clair, le plus net, le plus riche de péripéties et d'action aussi bien LE THÉÂTRE 1912-1913 209 que de sentiments, le plus humain, — comme on dit, le plus public car il est aussi capable d'émouvoir les humbles que de faire sentir » les riches d'esprit. Tout cela, je le trouve dans l'Enchantement, au même titre, au même degré que dans les autres pièces de M. Bataille, qui sont nées plus tard dans l'ordre des temps ; et comme je disais tout à l'heure qu'un homme est toujours le même homme à tous les âges, je crois pouvoir dire que M. Henry Bataille a toujours été le même poète je n'entends pas seu- lement identique, mais formé dès l'origine, mûr dès sa saison printanière, et doué du verbe souverain à l'âge des balbutiements. J'ai revu hier soir V Enchantement, et je l'avais relu, pour obéir au conseil de Becque, qui disait que les pièces sont faites pour être lues, non pour être jouées. Ce mot, quand on y réfléchit, est as- surément le plus cruel qu'Henry Becque ait jamais décoché à ses confrères. Il suffit, pour s'en persua- der, de lire des pièces. Celles de M. Henry Bataille supportent cette épreuve. D'abord, elles valent la peine d'être lues, parce qu'il prend la peine de les écrire ; mais cette lecture — chose peut-être assez inattendue — démontre surtout qu'elles sont des pièces de théâtre ; car il semble, quand on les lit. que les dessous qu'on y découvre ne puissent pa- raître qu'à la lecture, et l'on est surpris et émer- veillé, quand on les voit représentées ensuite, d'aper- cevoir que l'on y pénètre encore plus avant et sans effort, que l'art prétendu inférieur les grandit au 12. 210 LE THEATRE 1912-1913 lieu de les diminuer, et que cette fameuse perspec- tive du théâtre peut aussi s'ouvrir sur des profon- deurs. * * * Déjà presque vieille fille, Isabelle vient d'épouser Georges Dessandes, l'un des nombreux amis qui de- puis la mort des siens l'entourent, sans l'avoir ja- mais sollicitée de rien que d'une honnête affection de camarades. Isabelle ignore l'amour, délibéré- ment. Elle déclare à qui veut l'entendre, le soir même du mariage, qu'elle se marie sans passion, et qu'elle a choisi Georges entre tous les autres parce qu'elle ne l'aime pas d'amour, parce qu'il lui parait incapable de ce qu'on appelle amour dans les ro- mans, armé de bon sens et d'égoïsme, uniquement soucieux de la paix. Isabelle cependant n'est pas incapable elle-même de passion. Elle chérit, d'une tendresse désordonnée, sa petite sœur Jeannine, à qui elle a servi de mère. Or, ce même soir du ma- riage, à l'heure où les derniers invités vont partir, Jeannine tente de s'empoisonner. Isabelle, en dégra- fant le corsage de sa sœur, y trouve une lettre adres- sée à Georges, lettre d'adieu, aveu d'amour éperdu. La tentative de suicide est sans gravité et n'aura point de conséquences physiques. Ce qui est grave, et plus encore pour Isabelle ou même pour Georges que pour Jeannine, c'est que maintenant l'amour est dans la maison ». Isabelle est désormais obligée de soigner à toute heure le mal terrible qu'elle ne LE THÉÂTRE 1912-1913 211 connaissait point, qu'elle se flattait de ne jamais connaître, comme les religieuses dans les hôpitaux, comme le prêtre au confessionnal, pansent des plaies pour eux toujours mystérieuses, et dont les préser- veront leurs vœux. Mais la téméraire volonté des hommes et des femmes n'a pas le même pouvoir de propitiation qu'un serment fait à la divinité. En soi- gnant le mal, Isabelle apprendra d'abord à ne le plus méconnaître, puis elle en subira la contagion ; elle sera séduite par l'enchantement qui a séduit la première sa petite sœur, et à son tour elle passera par toutes les phases de la passion, et par toutes les alternatives, jusqu'à délester sa rivale si aimée, puis à vouloir se sacrifier pour elle, jusques enfin à ré- péter par une sorte d'imitation machinale, ou fatale, le geste de Jeannine, et comme elle à vouloir mourir. C'est ici que le bon sens de l'homme se manifeste. Georges, qui n'a pas laissé de subir aussi par instants l'influence du divin mal, et qui a témoi- gné même à Jeannine au moins des pitiés équivo- ques, mais qui en a par-dessus les yeux, Georges intervient assez brutalement, remet les choses au point, et chaque personne en sa place. On voit, je pense, comment un tel sujet, envisagé et traité à la mode de M. Bataille, est beau et neuf. et comme, d'autre part, cette rivalité de deux sœurs deviendrait aisément banale, à peine relevée d'un assaisonnement de perversité, si M. Bataille ne nous montrait que les apparences de ses personnages et leurs actes. Mais il a l'intuition, je ne dirai pas de 212 LE THÉÂTRE 1912-1913 leurs replis de conscience, je dirai de leur incons- cient ; et comme il est aussi un enchanteur, il nous fait part de cette seconde vue. Nous passons les surfaces où seulement la banalité réside, et nous atteignons des lointains où elle n'a pas plus d'im- portance que les imperceptibles agitations du flot pour les habitants des abîmes. Comme toutes les pièces où il y a une grande com- plication de sentiments. l'Enchantement pouvait presque aussi bien prêter au vaudeville qu'à la tra- gédie, et un homme de théâtre timide, ou respec- tueux des préjugés tels que la distinction des genres, n'eut pas manqué de faire tout son possible pour n'égayer point les spectateurs, surtout à contre- temps. M. Henry Bataille, au contraire, n'a pas es- quivé le comique, il n'a pas considéré qu'il en eût le droit, il l'a même parfois appuyé. Le rôle de Georges est presque entièrement de comédie. Peut- être aussi cela est-il accusé par le jeu de M. Gaston Dubosc, qui l'interprète en excellent comédien, — mais il faudrait un peu plus qu'un comédien. M me Berthe Bady, elle, est plus qu'une interprète et à peine une interprète Le rôle a paru écrit pour elle, et elle a vraiment paru le créer. Je ne le dis nulle- ment pour désobliger M me Jane Hading, qui jouait Isabelle en 1900. et tout autrement, mais avec la plus remarquable intelligence. Je préfère ne point parler de M lle Jane Renouardt Jeannine, car je ne saurais partager l'opinion favorable que l'on m'a semblé avoir un peu partout de son interprétation. LE THÉÂTRE 1912-1913 213 M"" Catherine Laugier m'a surpris. A-t-elle voulu critiquer, par le moyen de la caricature, les mau- vaises manières des femmes du monde, nos contem- poraines ? En ce cas, elle a exagéré. Je lui assure que le laisser-aller de la bonne compagnie est pure- ment moral dans les salons, on soigne encore le maintien, et si l'on a le grand tort d'emprunter par- fois aux populations des boulevards extérieurs leur argot, on ne leur emprunte jamais ni leurs intona- tions ni leurs inflexions de voix. 3 Février THÉÂTRE CLUNY. — La Cocotte Bleue, vaudeville en quatre actes de M. Emile Herbel. Ainsi que cette dame du meilleur monde, qui di- sait, mettant le nez à sa fenêtre Tiens, il fait beau ce matin, je vais me f... en blanc », Cliquette aime à se f... en bleu. On l'appelle la Cocotte bleue », non qu'elle se livre à la prostitution, fi ! ce sont des malintentionnés qui disent cela. Mais comme elle a un fort joli corps, elle ne refuse pas d'en faire part, moyennant finance, à de nombreux amis, et même à des amateurs inconnus. L'un de ces der- niers, vieux marcheur, et selon l'usage, étourdi comme un jeune homme, égare chez Cliquette un paquet de lettres, qui pourraient nuire à un ménage. 214 LE THEATRE 1912-1913 c'est-à-dire à trois personnes. Vous avez déjà deviné, si vous êtes né vaudevilliste, le sujet de la Cocotte bleue il s'agit de remettre la main sur ces lettres, et dame ! si on les rattrapait avant minuit, le spec- tacle se terminerait trop tôt. Je n'insinue pas qu'il se termine trop tard, et qu'il y a des longueurs. L'excellent public du théâtre Cluny m'a paru se divertir infiniment, et je crois que, durant plusieurs mois, on rira bien dans le quartier. La Cocotte bleue est jouée avec une gaieté étour- dissante par M me Franck-Mel, M me Gabrielle Chalon, M Ile Jenny Lington, et par l'excellente troupe de Cluny, car il y a encore une troupe à Cluny. C'est peut-être le dernier théâtre qui en possède une ; c'est dommage. 6 Février THÉÂTRE SARAH-BERNHARDT. — Servir, pièce en deux actes, de M. Henri Lavedan ; la Chienne du Roi, pièce en un acte, de M. Henri Lavedan. La très belle pièce de M. Lavedan, éloquente, âpre, fanatique, par endroits presque sauvage, a obtenu hier soir au théâtre Sarah-Bernhardt les honneurs du triomphe. Elle n'a donné lieu à aucune protestation. Il fallait s'y attendre les manifesta- tions au théâtre, comme les émeutes dans la rue, nf* le théâtre 1912-1913 215 se produisent que si on a oublié de les prévoir. Na- guères déjà, le Prince TAurec, après avoir, comme Servir, effrayé la Comédie-Française, eut au Vau- deville une première sans incidents. M. Jules Cla- relie avait cependant prononcé ce mot historique Le Prince clAuree ! ce serait la dynamite à la Comédie ! » 11 exagérait. Le Prince cïAurec, satire fort siprituelle et assez mordante, ne passait point le ton de la meilleure compagnie. Mais quand même cette comédie eût été de nature à déterminer des ex- plosions, il était d'avance probable qu'elle ne ferait pas sauter le quartier de la Chaussée-d'Antin, sim- plement parce que cela était attendu et avait été pronostiqué. Servir était presque assuré de triom- pher sans contestation, pour la même raison néga- tive, — et aussi pour d'autres raisons ; dont la plus évidente est que toutes les idées émises par M. Henri Lavedan au cours de son drame ne sont guère discutables et doivent emporter sans débat le con- sentement universel. Je n'en excepterai pas cer- taines des théories professées par le lieutenant Eu- lin, qui est dans la pièce, si l'on peut dire, l'avocat du diable, que le public, emporté par son enthou- siasme, a un peu inconsidérément applaudies, sans apercevoir qu'elles étaient en contradiction avec les opinions personnelles de l'auteur de même, l'on a acclamé M me Gilda Darthy, quand elle a déclaré qu'une mère n'a pas d'autre patrie que ses enfants, et il est bien clair que M. Henri Lavedan ne l'ap- prouvait pas de penser momentanément ainsi. Même 216 LE THÉÂTRE 1912-1913 les doctrines pacifistes du lieutenant Eulin, expri- mées avec discrétion, et qui ne peuvent être sus- pectées de lâcheté, seraient à la rigueur acceptables, si elles n'étaient point développées par un officier en uniforme ; et ceci entre parenthèses est la grosse invraisemblance de la pièce, quoique M. Lavedan l'ait sauvée bien entendu avec toute l'adresse qu'on pouvait espérer de lui. Enfin, nous avons bien une petite révolte intérieure, lorsque nous entendons faire l'éloge de l'espionnage ; le caractère français y répugne cela est absurde, mais honorable, et je ne souhaiterais pas pour ma part que nous fussions corrigés de cette absurdité, ni de quelques autres du même ordre 6 ; mais M. Henri Lavedan use d'ar- guments si justes, que l'on ne saurait manquer de s'y rendre 6 ; et puis on lui sait gré d'aborder brave- ment une question scabreuse, de soutenir une vérité peu sympathique ; et comment aussi résisterait-on à l'artiste admirable qui prête à l'éloquence de M. La- vedan sa grande voix ? Le Colonel Eulin s'est fait espion, parce qu'il a atteint l'âge de la retraite, et qu'il ne peut pas vivre sans servir. Jamais, depuis la Kundry de ParsifaL le mot servir n'avait été articulé sur une scène de théâtre avec un tel accent de ferveur mystique. Il ne s'agit point là seulement de patriotisme. M. La- vedan, et même, je crois, son colonel Eulin, recon- naissent fort bien que la patrie est chère à tous les cœurs bien nés, que le patriotisme n'est pas plus le privilège d'une caste que d'un parti. Mais ils pen- LE THÉÂTRE 1912-1913 217 sent que l'état militaire est un sacerdoce, et qu'il y a la même différence entre le militaire et le civil au regard de la patrie qu'entre le prêtre et le laïque au regard de Dieu. Comme le caractère du prêtre, celui du soldat est indélébile. On est soldat comme on est prêtre, in œlernum. Un prêtre, même défro- qué, même interdit, reste prêtre. Mais Eulin, à la retraite, n'est pas un soldat défroqué et n'entend pas être interdit il veut servir, à n'importe quelles basses besognes ; il s'est fait espion. Cette fonction l'oblige à de fréquents voyages, à de brusques éclipses. Ses allures sont mystérieuses, équivoques ; si bien que Mme Eulin, son irrépro- chable compagne depuis trente années, en vient à dou- ter de lui, et de la plus banale façon qu'une femme puisse douter de son mari. L'intérêt de la pièce n'est point, heureusement, ce malentendu vulgaire. C'est le dissentiment du père et de son plus jeune fils qui a fourni à M. Lavedan une situation, un peu arbi- traire sans doute, mais poignante et cornélienne. Le colonel est devenu l'espion de son propre enfant, le lieutenant Eulin. Pierre, qui est artilleur, a dé- couvert la formule d'une poudre verte, plus puis- sante que tous les explosifs connus, et qui assure- rait la maîtrise du monde au peuple possesseur d'une telle arme. Bien que pacifiste, il ne partage pas l'opinion de Nobel, qui fabriquait des engins de destruction pour rendre la guerre impossible. Il n'a fait qu'une seule fois, au péril de sa vie, l'épreu- ve de sa poudre verte. Il a depuis lors gardé sous 13 218 LE THEATRE 1912-1913 clef ses documents et ses formules, dans une petite maison de Vincennes, où il était naguère en garni- son il est présentement à Orléans. Mais il ne croit pas que ces papiers y soient encore suffisamment en sûreté, il va les confier à sa mère, dont il est le fils préféré Mme Eulin, fille, femme et mère de soldats, a souffert si cruellement de la guerre et de la servitude militaire qu'elle est presque con- quise aux idées de son dernier fils. Or, dès l'origine, le colonel, qui épie le lieutenant, a surpris son secret. Il a suivi les progrès de la formidable invention. Ce vieux pêcheur, qui, seul dans une barque, s'approchait témérairement de l'île que Pierre allait faire sauter, c'était le colonel déguisé. Il reste encore quelques notes à voler. Le ministre les réclame d'urgence à Eulin la guerre est sur le point d'éclater, et par une coïncidence un peu bizarre, mais tragique, la cause occasionnelle du conflit est l'assassinat du fils aîné d'Eulin, qui servait à la légion. Pierre et sa mère arrivent à Vin- cennes dans l'instant même où le colonel vient de prendre et de livrer les documents ; et la confronta- tion du père et du fils, sous les yeux de la mère dou- loureuse, donne lieu à l'un des plus graves débats, à l'une des scènes les plus atroces que nous ayons eu sujet d'applaudir dans le théâtre contemporain. L'intérêt n'en est pas affaibli par le pressentiment que nous pouvons avoir du dénouement. Nous som- mes avertis en effet qu'un coup de canon nous annoncera au moment voulu la déclaration de la LE THÉÂTRE 1912-1913 219 guerre. Pierre s'est vante de ne marcher à l'ennemi que si sa conscience l'y autorisait, mais nous ne dou- tons guère qu'elle ne lui ordonne de faire son devoir. Mme Eulin elle-même, dans une minute d'exaltation, a dit qu'en cas de guerre elle voudrait se battre comme un homme. Et pourquoi non ? Platon, qui n'était pas pacifiste, ne nous recommande-t-il pas d'associer nos femmes à tous nos travaux, et même à nos travaux guerriers ? Quant au colonel Eulin, il est chargé d'une mission qu'on ne nous explique pas, mais où nous savons du moins qu'il périra le premier. Je suis bien aise d'avoir eu, il y a quelques se- maines, l'occasion d'énumérer, à propos d'Alsace, toutes les objections qu'il me semble que l'on peut faire à ce genre de pièces cela me dispense d'y revenir à propos de l'œuvre de M. Henri Lavedan. Je me hâte de dire que je ne fais naturellement aucune comparaison entre Servir et Alsace. La pièce de M. Lavedan n'est pas située précisément, comme celle de M. Gaston Leroux. L'auteur n'est donc pas obligé de nommer la puissance à qui nous sommes censés déclarer la guerre il l'appelle la puissance ennemie », et cela est aussi décemment vague que cette autre expression l'ennemi héré- ditaire », dont les souverains ont accoutumé d'user en leurs discours, même quand ils entretiennent avec tous leurs voisins des relations cordiales ou correctes. Enfin, il n'y a dans Servir aucune de ces fautes de tact et de goût, qui sont peut-être, du 220 LE THÉÂTRE 1912-1013 moins pour des Français, les pires péchés contre le patriotisme. La pièce de II. Henri Lavedan, sévère, concise, et d'une superbe tenue de style, est noblement jouée. J'ignore si l'auteur a rencontré chez ses interprètes cette foi qu'il se plaignait de n'avoir pas trouvée à la Comédie-Française, et je ne veux pas décider si elle est nécessaire, même pour jouer Servir, ni ré- péter les arguments du Paradoxe sur le comédien. Mais, qu'il ait été ou non touché de la grâce, M. Lucien Guitry nous a crayonné hier soir une figure de héros militaire vraiment sublime. Ce qui me séduit le plus dans ce bel art, c'est la sûreté et le sommaire de l'indication. Tous les détails sont éliminés, il ne reste que l'essentiel, et l'effet est sai- sissant. Il me semble que Lucien Guitry a quelque chose du génie de notre Forain, et que tous les deux ont une même façon de dessiner. M. Paul Capellani a joué avec beaucoup de sincérité, d'intelligence, de force, le rôle plutôt ingrat de Pierre Eulin. MM. Mosnier et Decœur ont été simples et tou- chants, M m * Gilda Darthy pathétique et très belle. La Chienne du Roi, qui précède sur l'affiche Servir, est une sorte de divertissement historique, où M. Henri Lavedan a fait le plus agréable usage de son érudition. M 1 " Jane Hading a su donner à M"" du Barry une grande allure, un peu déhanchée M. A. Calmettes. décidément voué aux rôles ecclé- siastiques, a interprété celui de l'abbé O'Gorman avec autant de talent que, le mois dernier, celui d l'archevêque de Paris. LE THEATRE 1912-1918 221 10 Février COMÉDIE-FRANÇAISE. — L'Embuscade, pièce en quatre acte» de M. Henry Kistemaeckers. La Comédie-Française n'est pas un théâtre de quartier, et je crois qu'elle méconnaîtrait son intérêt ainsi que sa tradition, si elle ne maintenait pas une différence essentielle entre son répertoire et celui de Belleville ou de l'Ambigu. Je ne crois pas non plus qu'un auteur soit fort avisé, de produire sa pièce dans ce beau cadre, et de la mener dans le inonde si elle n'est pas habillée pour cela. En re- cherchant le voisinage, du moins théorique, de Ra- cine, de Marivaux, de Beaumarchais, il nous oblige de prendre garde à la qualité de son œuvre, et, en l'espèce, de nous apercevoir qu'elle n'appartient à la littérature, comme ce personnage d'Emile Augier appartenait à la noblesse, que par ses prétentions. II m'est assurément pénible de le constater ; mais je me demande à quoi pourrait servir la critique, si ce n'était à tracer une ligne de démarcation bien nette entre ce qui est littérature et ce qui ne l'est point. Et puis, je n'aime pas les inégalités trop riantes. L'on a proprement assassiné, il y a trente ans, pour quelques phrases malheureuses, M. Geor- ges Ohnet, qui savait bien autrement que M. Kiete- ruaeekers camper un personnage et ordonner une action. Il n'est pas question d'infliger à l'auteur de 1' Embuscade un traitement si cruel les mœurs se 222 LE THÉÂTRE 1912-1913 sont adoucies. Nous le reconduirons seulement par la main jusques au delà des frontières de notre Ré- publique, avec tous les ménagements de la politesse — sans toutefois couronner son front de bandelettes, ni répandre des parfums sur ses cheveux. Mais, me dira-t-on, Y Embuscade, si ce n'est point de la littérature, n'est-ce point du théâtre ? Certes oui puisqu'il paraît qu'il y a divorce entre ces deux choses. J'avouerai même que c'est du bon théâtre, et que du bon théâtre est bon, comme dirait Molière qui n'a jamais on amie. On sent que peu à peu il revient à la règle r[ h l'ordre ; il ne détournera même pas Hélène d'y revenir comme lui ; et cependant, pour elle, il s'agit de reprendre la chaîne conjugale, de se soumettre à un mari indigne, médiocre, qui l'a naguère aban- donnée, qu'elle ne hait même plus qu'elle a oublié. Hélène s'y résignera, avec désespoir, mais avec rai- son Mon cœur se révolte, dit-elle, mais mon esprit se soumet. » Mais le hasard est parfois pitoya- ble Hélène mourra. La mort n'est pas seulement, comme le disait Goncourt, le dénouement le plus distingué, c'est aussi celui qui arrange tout le mieux. Te dénouement, de M. Capus demeure donc opti- timiste, d'un optimisme mélancolique. A vrai dire. 238 LE THÉÂTRE 1912-1913 nous avions pressenti dès le début cette mort oppor- tune et facile, et quelques palpitations d'Hélène, au premier acte, nous avaient laissé prévoir qu'elle s'éteindrait sous nos yeux, entre les bras de son ami, au cinquième acte. Car la pièce a cinq actes ! M. Capus n'a pas re- douté cette coupe aujourd'hui presque inusitée. 11 a osé écrire une grande comédie, bien ordonnée, conduite sans hâte, sans non plus cette nonchalance qu'on lui a reprochée quelquefois. Il a fait de gran- des scènes qui ne sont pas finies aussitôt que com- mencées, et où les personnages se disent tout ce qu'ils ont à se dire, sans avoir l'air d'être pressés par l'heure d'un train. Je le querellerai toutefois un peu sur son troisième acte il m'a paru donner une importance disproportionnée à l'un des épisodes, et ralentir fâcheusement, au milieu juste du spectacle, la marche de la pièce, jusque-là et ensuite bien sim- ple, nette et directe. C'est l'acte où Sébastien Real, qui a trouvé chez l'imprésario Cabaniès une situa- tion bien rétribuée, s'aperçoit que son patron est une canaille, et lui jette sa démission. C'est, comme bien vous pensez, le soir d'une représentation de gala où se pâment tous les rastaquouères et tous les snobs de Paris. M. Capus n'a pas su résister au plai- sir d'en crayonner quelques types il joue à mer- veille de ces fantoches, mais cette fois nous avons peut-être moins goûté un intermède, cependant, des plus joyeux, qui nous divertissait un peu trop long- temps des deux personnages vraiment intéressants LE THÉÂTRE 1912-1913 239 de la pièce. L'intérêt que ceux-ci nous inspirent, ils ne le méritent du moins par aucun artifice, par aucun excès de sentiment ni de langage, et voilà ce que j'estime, ce que je goûte le plus dans cette agréable, touchante et sérieuse comédie c'est la convenance, la justesse parfaite du ton, l'exacte modération. Les deux amants sont passionnés, l'un des deux mourra tout à l'heure ; jamais ni l'un ni l'autre ne se mon- trent inférieurs au drame où ils participent, à ce drame de l'amour et de la mort, qui est, dans un décor moderne ainsi que dans un décor ancien, avec des personnages rois ou anonymes, le plus gran- diose des drames humains, et jamais ni l'un ni l'au- tre ne paraît sentir, ni ne s'exprime autrement que ne ferait à l'ocasion un des spectateurs qui l'écou- tent. Nous les sentons proches de nous, pareils à nous, et nous en concevons un peu d'orgueil, dont il faut remercier M. Alfred Capus en même temps que nous l'applaudissons. Nous en devons remercier aussi les deux excel- lents interprètes, dont je veux louer plus encore la sincérité que le talent. M me Vera Sergine aime sans phrases, et elle émeut profondement sans exhaler une plainte. Son énergie n'est pas moins admirable que son intelligence, et l'on oublierait presque de parler de sa beauté. M. Rozenberg, passant avec aisance d'une petite scène à la grande scène du Vaudeville, a su rendre toutes les nuances du rôle de Sébastien Real. Son jeu a quelque chose de franc, de viril, de sain et de probe il convient tout à fait au person- 24J LE THEATRE 1912-1913 nage. M me Emilienne Dux a interprété avec le plus remarquable talent une belle-mère très estimable, mais un peu sévère. M. Lérand, M. Joffre et M mt Ellen-Andrée, dont les rôles sont peu de chose quant au texte, ont trouvé moyen de créer des types que l'on n'oubliera pas, et je voudrais citer tous les autres, mais ils sont trop ; tous mériteraient une mention, car la pièce de M. Capus est très bien jouée d'ensemble ; elle a été aussi mise en scène par M. Porel avec le goût le plus sûr. 18 Mars PORTE-SAINT-MARTIN. — Cyrano de Bergerac, comé- die héroïque en cinq actes, en vers, de M. Edmond Rostand reprise. Nous avons été, hier soir, les témoins d'une sort* 1 de miracle, sans précédent, je crois, au théâtre, où il ne se produit guère, cependant, que des événe- ments merveilleux. Il n'est point rare qu'une pièce âgée de quelques années plaise, à la reprise, par son mérite propre, par ses grâces ou par la mélan- colie des souvenirs qu'elle évoque car l'attendrisse- ment au théâtre n'est pas moins de règle que le pro- dige. Mais qu'un chef-d'œuvre reconnu, qualifié chef-d'œuvre par le consentement universel, dont la première représentation fut notée comme une vie- LE THÉÂTRE 1812-1913 241 toire du génie français, qui depuis fut représenta des milliers et des milliers de fois sur toutes les scènes des deux mondes, que tous les spectateurs d'une répétition générale ont eux-mêmes vu, lu, relu et qu'ils savent à peu près par cœur ; que ce chef-d'œuvre ressuscité les surprenne plus encore qu'il ne les séduit ; qu'avant de les transporter d'en- thousiasme il les frappe d'étonnement, qu'enfin ce soit comme une révélation, voilà bien qui est conce- vable à peine et miraculeux ; et je prie mes lecteurs de croire que, selon ma coutume, je parle à la ri- gueur, je dis, sans excès de langage, ce qui est. Si, contre ma coutume, je fais allusion au succès effectif de l'œuvre, c'est qu'il a ici une signification particulière je ne connais pas de pièce de théâtre qui soit plus de théâtre que celle-ci, et l'accueil du public me le confirme ; je ne connais pas de sujet de pièce plus dangereusement subtil, plus rebelle à la réalisation scénique ; le tour de force admira- ble de M. Edmond Rostand, c'est d'avoir, du pre- mier au dernier mot de son drame, perpétuellement et facilement résolu cette antinomie. La première de Cyrano fut saluée, il y a quinze ans, comme une renaissance du drame français en vers ce n'était pas assez dire. Je ne veux diminuer aucune des œuvres illustres qui sont notre richesse et notre orgueil ; mais, quand je songe à quel point les dra- mes de Victor Hugo, pour n'en point citer d'autres, tout en provoquant notre admiration, la désolent, je ne puis m'empêcher de reconnaître qu'avant u 242 LE THÉÂTRE 1912-1913 Cyrano nous possédions très peu de drames en vers, qui fussent tout ensemble des chefs-d'œuvre du théâtre et de la poésie. Je n'entends point par là que Cyrano soit fabriqué à la façon des drames de Du- mas père, auxquels on a osé quelquefois le compa- rer, à cause, j'imagine, de l'acte du camp et de la scène des victuailles. Même pour le métier le plus matériel — je ne parle pas naturellement du reste — M. Edmond Rostand n'a pas la moindre parenté avec Dumas père, dont les drames, ceux du moins qui sont tirés de romans, sont aussi mal bâtis qu'on peut le souhaiter, ou plutôt ne sont bâtis d'aucune manière. Des reprises récentes nous ont permis, d'ailleurs, de reconnaître qu'ils n'ont plus aucune action sur le public, même par ceux de leurs épi- sodes que l'on pourrait plus ou moins comparer a cette scène du camp de Cyraîin ; et la reprise d'hier nous a montré, au contraire, quelle action immé- diate, directe, peut exercer sur ce même public un poète qui a le génie du théâtre, par un épisode de la psychologie la plus précieuse et du lyrisme, si je puis le dire, le plus transcendant, comme celui de Roxane au balcon. J'ai si fortement éprouvé, hier soir, le sentiment d'une révélation et d'une nouveauté, que je me lais- serais volontiers aller à vous raconter Cyrano j'ou- blie qu'il s'agit d'une reprise. Celle-ci présentait un intérêt singulier. Sans doute, Cyrano a déjà été re- pris plusieurs fois, et même à Paris, quoiqu'il ne l'ait jamais été encore avec cette solennité ; et sans LE THÉÂTRE 1912-1913 243 doute il subira maintes et maintes fois pareille épreu- ve. Mais la plus périlleuse, la plus décisive aussi était celle d'hier soir, après quinze années révolues, si près et si loin d'un premier contact avec le public. Quinze ans, c'est l'âge auquel les pièces de théâtre risquent le plus de paraître démodées et vieillies. Je ne dirai pas qu'hier soir Cyrano n'a semblé avoir aucune ride, selon l'expression consacrée. Car, lors- que l'on dit que les pièces n'en ont point, c'est une façon polie et détournée de faire entendre que, si on y avait regardé de plus près, on aurait bien pu en apercevoir quelques-unes. La vérité est que per- sonne, hier, n'a songé à l'âge du drame de M. Ros- tand, ni même qu'il eût un âge. Je me souviens qu'il v a quinze ans on expliquait le succès immense de cet autre Don Quichotte par un renouveau d'idéal en France, par une crise de chevalerie, enfin par le pa- nache. Nous avons dû, depuis quinze ans. subir une quinzaine au moins de crises analogues et de réac- tions, puisque tous les ans et tous les six mois on nous tâte le pouls, et l'on annonce tour à tour notre décadence ou notre risorgimento. Les directeurs de la Porte-Saint-Martin sont bion habiles ; ils ont le flair de l'opportunité ; ils ont su reprendre Cyrano ;'i la minute précise où nous nous trouvions dans le même état d'âme qu'il y a quinze ans, à la fin de décembre ; à moins quo nous n'ayons pas changé depuis lors autant ni aussi souvent que l'on veut bien nous le raconter. Il s'est trouvé, hier comme en ce temps-là, que le héros de M. Rostand avait juste- 244 LE THÉÂTRE 1912-1913 ment la figure que nous souhaitions. Il est toujours, plus que jamais, notre héros national, le mauvais garçon tout débordant de bonté, le bravache plein de bravoure vraie, le hâbleur qui a de l'esprit, le li- bertin qui est religieux au sens le plus élevé du mot, le Quasimodo en qui rayonne une âme splendide, et dont même la laideur physique est une laideur à ca- ractère, une laideur pour les peintres. Il nous est revenu tout prêt pour une nouvelle popularité, et cette popularité, qui souffle, comme l'esprit de Dieu, où elle veut, a soufflé autour de lui en tempête dès sa première apparition. Les soirs comme hier soir, l'emploi de la critique se borne à une acclamation unanime. Qui pourrait être tenté de refuser sa voix à ce concert ? Il est si reposant, et si rare, et si bon de pouvoir admirer ! MM . Hertz et Coquelin ont monté Cyrano de Ber- gerac avec plus de luxe encore que naguère. Tous les décors sont beaux, celui du camp et celui du jardin d'automne, au dernier acte, sont admirables. L'interprétation est digne de la gloire de l'œuvre. Co- quelin avait fait de Cyrano une figure que l'on ne saurait oublier. M. Le Bargy ne l'a point fait ou- blier il en a dessiné une autre, toute différente, et c'est encore Cyrano. Comme il avait déjà joué le rôle en tournée, nous avions eu quelques écho9 de ces représentations. On prétendait, entre autres cho- ses, que M. Le Bartry était un Cyrano triste, et cela me portait à craindre qu'il ne fût trop gai. Il n'esl ni l'un ni l'autre il a composé le rôle avec la plu» LE THÉÂTRE 1912-1913 245 exacte intelligence du texte, et de ce qu'il y a sous le texte. Ses moyens d'expression sont vraiment extra- ordinaires, et je ne crois pas notamment que jamais un comédien ait disposé d'une voix plus puissante et plus souple. La physionomie et l'allure du person- nage sont rendues avec un art pittoresque qui mérite les plus grands éloges. C'est bien tour à tour le gueux, le soudard, le poète rêveur et philosophe. Au dernier acte, c'est un spectre effrayant ; il semble, quand il entre en scène, venir d'outre-tombe. Dans ce dernier acte de Cyrano, M. Rostand a touché au sublime shakespearien l'interprète aussi y a tou- ché. M me Andrée Mégard a joué Roxane avec infi- niment de grâce et de tendresse, parfois avec un peu d'afféterie, mais le rôle l'exige ; elle a le talent, aujourd'hui si rare, de dire les vers. M. Jean Co- quelin est un excellent Ragueneau. M. Max Desjar- dins et M. Jean Kemm ont joué en artistes accomplis les rôles de Guiches et de Carbon de Castel-Jaloux. 20 Mars RENAISSANCE. — Le Minaret, comédie en trois actes, de M. Jacques Richepin. Ceci est un conte, que l'on aurait même appelé philosophique au dix-huitième siècle, bien qu'il soit assez malaisé d'y apercevoir aucune philosophie, M. 246 LE THÉÂTRE 1912-1913 sauf la plus pratique. Mais combien de contes, en ce siècle-là, n'eurent de philosophique que le nom ! C'est aussi un conte oriental à la manière du dix-hui- tième, où l'on se souciait peu d'information précise, de couleur locale, et où l'Orient, pour les conteurs, était un lieu de mystère commode, asile de la chi- mère et de l'utopie, à peu près comme cet Incon- naissable que les agnostiques veulent bien assigner à la religion pour son domaine propre et son dernier- refuge. M. Jacques Richepin a été fort avisé de ne mettre à la scène qu'une Perse de fantaisie. Sans doute il en sait beaucoup plus long sur l'Orient que Voltaire et que Montesquieu, et il n'aurait pas eu grand'peine à trouver des personnes compétentes qui lui en eussent appris encore davantage. Mais c'est une chose curieuse que j'observe, et je serais fort em- pêché de l'expliquer, il ne semble point possible de donner, soit par la peinture, par la littérature ou par le théâtre, une représentation exacte et réaliste des races qui n'ont pas coutume de s'exprimer elles- mêmes par ces moyens. Nos peintres orientalistes n'ont que trop souvent démontré cette bizarre im- puissance ; et je crois qu'on la vérifierait surtout au théâtre, et que cela vient de ce qu'il n'existe pour ainsi dire pas de théâtre dans les pays musulmans. Je pense que, si M. Jacques Richepin, après s'être entouré de documents, avait prétendu nous faire connaître, par les procédés ordinaires de la scène, la psychologie des femmes de harem, ou même sim- plement leurs gestes, et les façons amoureuses des LE THÉÂTRE 1912-1913 247 jeunes premiers de là-bas, il aurait eu bien des chan- ces d'échouer. L'une des raisons de son succès est qu'il n'a pas eu d'ambitions si hautes ni si vaines il s'est amusé à nous raconter une histoire gauloise, à laquelle il a voulu ajouter une parure singulière- ment à la mode en ce moment-ci ; et comme il s'amu- sait de bonne loi en nous la racontant, cette joie n été communicative. Il nous a divertis, il nous a éblouis, — il ne nous a pas choqués la pièce est très libre, mais saine, et si jeune ! Il est réconfortant, par le temps qui court, de voir un jeune homme de l'âge de M. Richepin qui ne rougit point, ni qui ne baisse point les yeux quand il parle de l'œuvre 'de chair, qui se déclare franchement ennemi de la chasteté, et qui volontiers, comme Stendhal, qualifierait cette vertu de ridicule. L'idée du Minaret n'est pas sans quelque ressem- blance avec celle de la Veuve Joyeuse ; mais comme nous sommes en Orient, il y a plusieurs veuves c'est tout un harem qui est veuf, et joyeux. Les veuves musulmanes, dont la condition n'est guère enviable, ont ordinairement peu de raisons de se réjouir ainsi, et n'en manquent point de regretter leur maître et leur époux sincèrement. Mais le cheik... hélas ! je m'aperçois que j'ai oublié son nom j'aime mieux le taire que l'écorcher. Le cheik, tout court, n'était pas un époux égoïste, comme tant d'autres. Il ne s'est paé dit Après moi la fin du monde, — ou de mon harem. » Au lieu d'en faire des cadeaux à diverses personnes, ou de le laisser vendre à l'encan, il a dé- 248 LE THEATRE 1912-1913 cidé que ses femmes choisiraient elles-mêmes un nouveau maître, au suffrage universel, à la majorité absolue des voix, et sans représentation des mino- rités car il ne les laisse point libres d'en nommer plusieurs, mais un seul, après toutefois avoir établi une liste de trois admissibles. L'élection définitive doit avoir lieu à la suite d'un concours ; et je dois avouer qu'au premier mot de ce concours j'ai trem- blé que l'auteur ne fût allé un peu loin ; mais, au contraire, la principale épreuve consiste, pour les concurrents, à respecter ces dames toute la nuit. Vous devinez bien que l'un au moins des candidats est aimé secrètement d'une des veuves ci-devant favo- rites du défunt, et que cette tendresse secrète a été cause de son succès au premier tour. Mais il s'agit de gagner au second tour plusieurs voix, et notam- ment celle de l'autre veuve cf-devant favorite. La première, Myriem, qui est la plus maligne, persuade à Noureddine, son amoureux, de faire la cour à l'au- tre, Zouz-Zuvabé. Noureddine obéit sans enthou- siasme et obtient un rendez-vous pour ce soir, sur la terrasse, au pied du minaret. La nuit est merveil- leuse et le décor est de M. Ronsin. Noureddine est à deux doigts de tromper Myriem avec Zouz-Zuvabé ; et le pire, c'est que Myriem n'est pas beaucoup plus loin de tromper Noureddine avec un autre préten- dant, Mustapha. Dans une tragédie symbolique, qui fut jouée jadis au Vaudeville, une bergère, après une longue conversation avec un berger, et finale- ment un baiser significatif, s'écriait tout d'un coup LE THÉÂTRE 1912-1913 249 Il m'a eue ! Il m'a eue ! » Ni Zoux-Zuvabé ni My- riem n'ont lieu de pousser cette exclamation, et elles se bornent à dire, l'une à Noureddine, l'autre à Mus- tapha, qu'elles ne les ont pas trompés tout à fait. Noureddine proteste d'autre part à Myriem qu'il a joué une comédie et que Zouz-Zuvabé ne lui chante guère. Naturellement, Zouz-Zuvabé entend cette im- pertinence, et le résultat de l'imbroglio est que ni Noureddine ni Mustapha n'obtiennent une seule voix, mais que le troisième concurrent est élu à l'unani- mité. C'est un riche et joyeux bossu. Comme My- ryem n'en aime pas moins Noureddine, elle le lui déclare, et le lui prouverait, si le bossu ne surve- nait à temps pour constater qu'il n'est pas encore cocu, mais que l'on peut l'être en Orient comme ailleurs. Sur ce, le cadi, à point nommé, produit un autre testament du feu cheik, qui annule les précé- dentes dispositions le harem suivra la destinée ordinaire, selon la loi de Mahomet, et le bossu Fel- Fel, après avoir failli être cocu d'avance, ne sera même pas mari. M m * Cora Laparcerie nous a donné, du joli conte de M. Jacques Richepin, une de ces éditions de luxe où chaque page est encadrée de dessins et de minia- tures, qui parfois même empiètent sur le texte. Les décors et les costumes ne laissent pas d'être à l'oc- casion un peu audacieux, et je ne crois pas cepen- dant qu'on y puisse relever une seule faute de goût. Il faut louer MM. Ronsin et Poiret d'avoir su donner à leur imagination tant de liberté sans lui permettre 250 LE THÉÂTRE 1912-1913 aucune fâcheuse incartade, et de nous avoir étonnés quelquefois, mais toujours charmés. L'interprétation du Minaret est excellente et tout à fait de même ordre que la pièce elle est jeune, elle est aimable, elle mérite presque toujours d'être applaudie, et là où elle le mériterait moins, elle a trop de grâce pour ne pas désarmer. M me Cora Laparcerie dit avec naturel des vers écrits avec facilité ; elle est voluptueuse, elle est passionnée, et elle sait avoir quand il le faut au- tant de belle humeur que de passion. M me Marcelle Yrven accorde à nos regards les mêmes faveurs que naguères à ceux du cheik défunt ; j'aime beaucoup la franchise et la simplicité de son jeu. M Ue Mireille Corbé sait se plaindre avec autant d'ingénuité qu'Iphigénie de n'avoir point connu les douceurs de l'amour. M. Jean Worms est un séduisant \oured- dine, et vraiment maître maintenant de son beau ta- lent. M. Claudius est un peu triste, mais le rôle du Grand-Eunuque est-il bien avantageux ? N'est-ce pas ce que l'on appelle, en argot de théâtre, un faux bon rôle » ? M. Félix Galipaux. en revanche, semble un bossu pleinement satisfait. Il a raison de l'être, cor il a trouvé cette fois un de ces rôl^s. aujourd'hui trop rares, où il peut tout ensemble débrider et mo- dérer son incomparable verve. M. Harry Baur a une magnifique prestance, une excellente voix et une diction que la vile prose ne lui avait pas encore per- mis de nous faire si bien apprécier. La musique de M. Tiarko Rirhepin est. comme la poésie de M. Jac- ques Richepin, savante, facile et colorée. LE THÉÂTRE 1912-1913 251 21 Mars BOUFFES-PARISIENS. — Le Secret, pièce eu trois actes, de M. Henry Bernstein. Le Secret n'est pas seulement une pièce profondé- ment touchante, intéressante, pathétique, sans doute la plus originale et la plus belle de AI. Henry Bern- stein c'est le premier exemple, et du même coup le modèle achevé, d'une sorte de pièce entièrement nouvelle. Peut-être que ces épithètes vont sembler bien emphatiques et bien excessives quand j'aurai dit a I M'es cela que tout l'intérêt du Secret est psycholo- gique, et que c'est une pièce à caractères il est vrai que les auteurs dramatiques n'ont pas attendu le commencement du vingtième siècle pour en écrire, que c'est même une assez vieille mode, et qui sem- blait depuis longtemps être tombée en désuétude. Mais, outre qu'un homme d'aujourd'hui ne se conten- terait plus de la psychologie sommaire et naïve des peintres de caractères d'autrefois, et que la mise en œuvre d'une science plus complexe, plus subtile, plus adéquate à l'innombrable réalité, lui rend donc la tAche plus difficile, il est empêché encore par toutes les règles arbitraires et par toutes les entraves que, depuis cent ans, la prétendue grammaire de l'art théâtral a multipliées. J'écrivais dernièrement, que pas une pièce de Molière n'est bien faite, et l'on a compris, j'imagine, que je l'écrivais avec approba- tion. Longtemps encore après Molière, la comédie 252 LE THÉÂTRE 1912-1913 est demeurée plastique et souple, et ce n'est qu'au début du siècle dernier qu'elle s'est raidie dans des formules qui ne lui permettent plus que les petits sujets, les imbroglios et les historiettes. Je sais bien que l'on peut faire bon marché de cette grammaire de Scribe, quoique cent ans d'usage et de succès lui aient donné l'autorité et le prestige, qu'une critique pédante l'ait promulguée, et que des hommes de la taille de Dumas fils, même en protestant ou à leur insu, s'y soient asservis. Les lois, ni dans l'ordre lit- téraire, ni dans l'ordre politique, ne durent pas quand elles n'ont pas de raison d'être ; il n'y a de lois du théâtre que celles que les conditions mêmes du théâ- tre imposent ; et nous avons vu, en effet, la comédie, tout récemment, s'affranchir de toutes celles-ci. Mais il est d'autres gênes, et même de nouvelles, dont elle ne saurait s'affranchir, parce que ce sont vraiment les conditions du théâtre qui les nécessitent, celles du moins du théâtre d'aujourd'hui cette brièveté, ce mouvement, cette hâte que le public contemporain exige, et faute de quoi on ne le prendrait pas, qui li- mitent le champ de l'auteur dramatique, et lui ren- dent notamment impraticable l'étude approndie des âmes. Il est à remarquer qu'on n'a jamais vu moins de caractères au théâtre que depuis que nous avons la prétention de les connaître mieux, je veux dire plus scientifiquement. Les efforts de l'école natura- liste dans cette voie, efforts aussi maladroits que vains, sont instructifs. M. Henry Bernstein est, le premier, venu à bout Je ce qui me paraissait, hier LE THÉATftK 1912-1913 encore, une impossibilité. Il a écrit un drame à ca- ractères, et ce drame, à première vue, par son as- pect, par sa construction, par ses façons de saisir, de secouer, de dominer le public, par tous ses pro- cédés enfin et par tous ses moyens, ne semble nulle- ment différer des drames précédents de M. Henry Bernstein ; et il n'est pourtant, du premier au dernier mot, que l'étude d'une femme ; étude complète, pres- que médicale, clinique ; sans une seule complaisance aux faussetés du théâtre, sans mise au point, sans souci de cette fameuse optique théâtrale ; et c'est, je le répète, la pièce la plus scénique, la plus drama- tique, la mieux conçue, la plus poignante que M. Bernstein ait jamais écrite. Ce n'est pas là un tour de force, mais le bel et heureux effort d'un art parfai- tement conscient, mûri, auquel je ne veux pas don- ner le nom de métier. M. Bernstein analyse aussi curieusement, aussi exactement que ferait un psy- chologue de profession, et avec autant de méthode. Seulement il ne nous expose pas les résultats de sa recherche il nous fait assister à son expérience et nous avons le sentiment de la poursuivre en même temps que lui. Il fait vivre son personnage devant nous, et il en règle toutes les actions, tous les gestes, de telle sorte que chacun nous trahisse un peu de ce mystérieux caractère, que nous ne cesserons pas de connaître à chaque minute un peu plus, et que nous ne connaîtrons tout entier qu'au dernier baisser de rideau. La gradation est merveilleuse au début, Gabrielle 15 254 LE THÉÂTRE 1912-1913 Jeannelot nous paraît tout ordinaire, une femme comme tant d'autres, à peine énigmatique. Belle, ri- che, heureuse, amoureuse, aimée de son mari, qui fut son compagnon d'enfance, elle est l'honnête fem- me qui n'a guère de mérite à l'être, mais à qui l'on ne saurait raisonnablement reprocher les commodi- tés de sa vertu. Son mari, Constant, est peintre à ses moments perdus, et préfère le golf. Ils sont dans leur salon, après déjeuner, ils disent des choses de peu d'importance, et leur bonheur serait complet si la locataire de l'étage supérieur ne les assommait de ses gammes. Hélas ! nos contemporains n'ont au- cune vertu sociale, ni aucun respect du repos et de la liberté d'autrui. Constant Jeannelot fait allusion à certaines difficultés d'intérêt qu'il a présentement avec sa sœur, Gabrielle lui donne des conseils de modération, de la voix la plus nette, et apparemment avec une entière franchise. Rien d'ailleurs n'attire notre attention sur ces répliques, et ne les marque d'un accent particulier. Puis, Gabrielle parle de son amie Henriette Hozeleur, de qui elle a reçu un mot, qui va venir ; Gabrielle et Constant sont comme la sœur et le frère d'Henriette, restée veuve d'un mari indigne, après deux ou trois ans de martyre. Un jeune secrétaire d'ambassade, Denis Le Guenn, re- cherche depuis assez longtemps Henriette, et n'en finit pas cependant de demander sa main, ni même de se déclarer. Constant él Gabrielle s'entretiennent de ce mariage probable, que Constant souhaite de tout son cœur ; Gabrielle manifeste quelques inquié- LE THÉÂTRE 1912-1913 255 tudes, mais que l'on ne saurait attribuer qu'à une tendresse ombrageuse, ou à sa prévoyance de grande amie raisonnable. Denis Le Guenn est un brave gar- çon, mais qui ne paie pas de mine. Il est peu bril- lant, Henriette l'éclipsera, Henriette est orgueilleuse ne se sentira-t-elle pas humiliée de sa propre supé- riorité sur son mari ? Henriette est fière elle est pauvre et Denis Le Guenn est riche, elle ne peut pas avoir l'air de courir après lui. Denis Le Guenn est un peu ridicule, il n'est pas grand ; Henriette est grande et élégante... Gabrielle Jeannelot est per- suadée que son amie et Denis s'aiment, elle craint qu'ils ne s'aiment pour leur malheur, et qu'ils ne se ménagent des désillusions, peut-être des catastro- phes. Henriette survient, on renvoie Constant, et elle montre à Gabrielle une lettre qu'elle a reçue de Denis le matin. La lettre ne peut guère laisser de doutes sur les intentions du jeune diplomate ; ce n'est pas toutefois une demande positive, Denis sol- licite d'abord quelques instants d'entretien avec M*' Jeannelot. Henriette a pris sur elle de répondre que son amie la recevrait cet après-midi. On l'annonce. Gabrielle fait passer Henriette dans la pièce voisine, elle le reçoit. L'entretien est extrêmement embarrassé, malgré les efforts de Gabrielle pour mettre à l'aise le pauvre jeune homme, timide jusqu'au comique. Il finit ce- pendant par faire entendre qu'un scrupule l'a jusqu'ici empêché, l'empêche encore de demander la main d'Henriette. Il est très tendre, il est jaloux, 256 LE THÉÂTRE 1912-1913 d'une jalousie raffinée. Il veut posséder toute, la femme qu'il aimera, qu'il épousera. Jamais, dans ses rêves les plus lointains, il n'a conçu que cette jalou- sie presque maladive lui permit d'épouser une femme qui ne fût pas vierge et neuve. Certes, il ne prend nul ombrage de l'abominable mari qui a fait tant de mal à Henriette. Mais elle est jeune, belle ; elle avait toutes les excuses, elle était libre. Comment croire que, jusqu'à ce jour, elle n'ait pas été aimée, qu'elle n'ait pas aimé, qu'elle n'ait pas vécu ? Cette pensée seule rend Denis presque fou. Il sait qu'il n'aurait aucun droit d'en vouloir à Henriette, mais il sait aussi qu'il ne pourrait pas se défendre de la torturer, et qu'il serait lui-même horriblement mal- heureux. Il ne pose pas à Gabrielle de question pré- cise, et il avoue son angoisse avec tant de délicatesse, avec de telles réticences, qu'elle n'est point choquée. Elle lui affirme, elle lui jure, en le regardant bien dans les yeux, qu'Henriette est sans reproche. Et, dès qu'il est sorti riant et pleurant de joie, elle rap- pelle M me Hozeleur ; et son premier mot est pour lui conseiller, toujours avec la même franchise, mais avec une étrange insistance, de tout avouer à Denis Henriette a un secret, Henriette a eu un amant. Elle a été pendant un an la maîtresse d'un certain Charlip Ponta-Tulli. qu'elle a même dû épouser. Gabrielle lui persuade qu'elle se prépare de terribles lende- mains si elle n'avoue pas cette liaison à Denis, qui soupçonne, qui sait peut-être ce qui en est. A la vérité, aucune des paroles de Denis ne nous avait LE THÉÂTRE 1912-1913 257 donné ce sentiment, et le conseil de Gabrielle nous étonne. Il n'étonne pas, mais il révolte M me Hoze- leur elle n'aura jamais le courage de risquer son bonheur et de faire cet aveu, peut-être inutile. Com- ment Denis saurait-il, soupçonnerait-il une liaison qui n'est connue que des deux intéressés et de Ga- brielle, car Constant lui-même l'ignore ? Mais M m ' Jeannelot est si affirmative, si alarmante, qu'Hen- riette se laisse enfin convaincre elle va tout dire à Denis ; et quand il reparaît, naturellement elle ne lui dit rien. Les fiançailles sont conclues, les deux fiancés partent ensemble. M. et M me Jeannelot res- tent seuls ; et, à brûle-pourpoint, à propos de rien, Gabrielle se met à raconter à son mari, qui n'en a jamais rien su, l'aventure d'Henriette. On sent, lors- que à temps le rideau baisse, qu'elle va lui donner sans malveillance, rien que pour s'amuser un peu, les détails les plus circonstanciés. II nous a paru que de scène en scène, de réplique en réplique, et continuellement, nous pénétrions plus avant dans la familiarité de Gabrielle, et que nous n'étions pas loin de surprendre le secret de son caractère qui, bien plus que la liaison ancienne de M mo Hozeleur, est le secret » de la pièce, mais nous ne saurions le définir, préciser une accusation nous ne sentons encore, à la fin du premier acte, qu'un malaise, une méfiance, des soupçons vagues. Ils s'aggravent, sans trop se préciser, dès le début du deuxième acte. Nous sommes à Deauville, chez une vieille tante des Jeannelot, qui reçoit également 258 LE THÉÂTRE 1912-1913 les Denis Le Guenn, et Charlie Ponta-Tulli est in- vité. Est-ce par hasard, ou bien qui aurait suggéré à la bonne dame, qui ne savait rien de cette histoire, l'idée de réunir Henriette et Ponta-Tulli ? Selon l'usage, Denis se prend d'amitié pour l'ancien amant de sa femme, et ce ridicule exaspère Henriette. Elle est au supplice. La présence seule de Ponta l'indi- gne, et ses galanteries insolentes l'effraient. Elle aime son mari, elle est heureuse, elle veut défendre son bonheur. Elle le défend gauchement ; elle a des allures bizarres ; elle parle rudement à Denis. Elle supplie Gabrielle de chasser Ponta-Tulli ; et, de nouveau, la mauvaise grâce de M m6 Jeannelot nous surprend, nous inquiète. Cette femme si évidemment intelligente a les mots les plus malheureux, elle raille mal à propos le mari devant la femme, elle calme Henriette de telle façon qu'elle l'excite ; elle congé- die Ponta-Tulli de telle façon qu'elle le retient. Elle finit par lui ménager un entretien avec Henriette, malgré la résistance désespérée d'Henriette, et nous découvrons, au cours de cette conversation, en même temps qu'ils le découvrent eux-mêmes, que c'est elle naguère qui a brouillé Henriette et Ponta- Tulli. Denis revient au plus fort du débat, demande à sa femme des explications qu'elle ne peut impro- viser, et tout se termine par des cris, par des injures, par une bataille entre les deux hommes. Henriette a enfin vu clair, et nous aussi, dans l'âme de Gabrielle. qui nous est révélée par cette série de coups de théâtre aussi sûrement, aussi précisément LE THÉÂTRE 1912-1913 259 que par une analyse à la façon des romanciers. Nous ne la connaîtrons cependant toute qu'à la fin, lorsque dans l'ardeur du remords, elle fera sa confession générale à son mari, au moment même qu'elle vient de dire que s'il soupçonnait son infamie et ses cri- mes, elle en mourrait et cette contradiction est d'une vérité admirable. Gabrielle est un monstre, qui, non par envie, non par jalousie vulgaire et humaine, mais par une effroyable malice innée, par sadisme, détruit autour d'elle le bonheur, dont la seule vue l'offense. Elle est la méchante », elle n'est pas vile, parce qu'elle n'est pas mesquine, et elle atteint à une sorte de grandeur par la monstruosité. Et ce qui lui vaut peut-être la miséricorde divine, ce qui lui vaut, à la fin, après le dégoût, la pitié de son mari, c'est qu'elle est, cette infâme créature, une créature capable d'aimer. Non seulement elle adore son mari, le seul à qui jamais elle n'ait fait aucun mal, mais elle aime ses victimes. Elle a vraiment aimé Henriette comme une sœur, et quand elle le lui dit, humblement, en se traînant à ses genoux, pour une fois la menteuse ne ment pas. Aussi, Henriette ne sera pas plus inflexible que Constant. Denis non plus ne sera pas inexorable pour Henriette, si peu coupable, et la tragédie s'achèvera dans la sérénité du pardon, sans que rien, vous pouvez le croire, n'en atténue jusqu'à la suprême minute et n'en gâte la magnifique âpreté. Je ne crois pas avoir vu depuis de longues années pièce mieux'jouée que le Secret. M me Simone est re- 260 LE THEATRE 1912-1913 venue d'Amérique plus maîtresse qu'elle ne le fut jamais de toutes les ressources de son art. Chose curieuse, après avoir, pendant plus de quatorze mois, joué uniquement en anglais, elle n'a plus au- cune de ces petites imperfections d'articulation et de débit que l'on pouvait auparavant lui reprocher. Sa voix est admirablement posée et nuancée, son jeu est précis, ses gestes sont nets et rares. Ce serait lui faire injure que de parler d'une intelligence qui est pres- que passée en proverbe. Quant à sa sensibilité, ce n'est pas au critique qu'il appartient de la contester ou de la défendre le public en a décidé ce soir, et son jugement ne sera pas réformé les jours suivants. Je doute qu'un seul des spectateurs du Secret puisse entendre ses cris de détresse sans être bouleversé. On ne saurait moins ressembler à M m ' Simone que M me Madeleine Lély, et elles sont égales. Depuis com- bien d'années n'avions-nous pas vu deux grandes artistes jouer ensemble ? Au lieu de se nuire, elles se font réciproquement valoir, et elles donnent une belle leçon aux autres étoiles, qui ne se soucient pas ordinairement de briller de compagnie. J'avoue que je me trouve à court d'épithètes pour louer MM. Claude Garry et Victor Boucher, dont la maîtrise a été bien proche de la perfection. M. Henry-Rous- sell a joué avec chaleur le rôle assez peu avantageux de Charlie Ponta, et M m ' Marcelle Josset fort bien aussi celui de la tante âgée, complaisante à son insu, chez qui se déroulent les terribles scènes du deu- xième et du troisième acte. LE THÉÂTRE 1912-1913 261 5 Avril COMÉDIE DES CHAMPS-ELYSÉES. — L'Exilée, pièce en quatre actes, de M. Henry Kistemaeckers. La nouvelle Comédie des Champs-Elysées est agréable et commode. Elle se trouve à plusieurs éta- ges au-dessus du sol ; mais en Amérique les salles de spectacles sont placées encore beaucoup plus haut. ; ce n'est une nouveauté que pour Paris. Des personnes bien informées m'expliquent le motif de cette élévation. Il y a, paraît-il, un autre théâtre dans le même immeuble je l'ignorais. A l'étage de M. Léon Poirier, le public est d'abord mis de belle humeur par l'excellent accueil qu'il re- çoit. Point d'ouvreuses, la mendicité est interdite, le service du vestiaire est fait par des domestiques cos- tumés. Le foyer est de petites dimensions, mais dé- coré de panneaux de M. Vuillard, fort beaux. Le ri- deau, de M. Roussel, est admirable, d'une composition classique, d'une vigueur de tons qui irrite et d'une harmonie qui enchante. Ce rideau est, à vrai dire, le seul ornement de la salle, et voilà qui est fort bien conçu. Lorsqu'on se tourne vers le fond, on est si rebuté par la nudité des balcons, si attristé par leur gris morne, et offensé par le rouge des lo- ges, qu'on n'a qu'une idée, c'est de se retourner au plus vite vers la scène si c'est pendant la représen- tation, et vers l'admirable rideau de M. Roussel si c'est pendant l'entr'acte. L'acoustique enfin de la 15. 262 LE THÉÂTRE 1912-1913 salle est d'une égalité parfaite ; il m'a paru qu'on entendait bien de partout, quand on entendait, et que, dans les moments où l'on entendait moins, les meil- leures places n'étaient pas privilégiées. Je pense que les interprètes de l'Exilée n'étaient pas encore accoutumés à la salle dont ils faisaient, hier soir, la première épreuve. Ils se sont mis peu à peu au diapason convenable, mais nous avons pres- que entièrement perdu une bonne moitié du premier acte. Cela n'a pas laissé de jeter quelque obscurité sur l'exposition, qui est faite, j'en suis persuadé, avec adresse, et qui n'a point paru l'être. La pièce a pu sembler aussi un peu compliquée elle est, au contraire, d'une simplicité extrême. Elle illustre cette thèse de psychologie, que les gens d'un même pays se doivent aimer entre soi, et qu'un jeune Français, par exemple, n'hésitera jamais à trahir une maîtresse étrangère, fût-elle princesse, quand le hasard met une Française sur son chemin. Henri Virey a même si peu d'hésitation à tromper la princesse Gina que nous en sommes un peu surpris, un peu choqués, et que nous aimerions bien voir plus avant dans son cœur. Mais nous sommes au théâtre, il ne s'agit pas d'analyse. Si vous me demandez comment cet Henri Virey se trouve à la cour de Goldavie », comment la com- tesse de Granviers-Charlieu et sa nièce, M lle Jacque- line de Téroines, s'y trouvent également, je crains de commettre quelque erreur, car c'est cela précisément que je n'ai pas bien entendu. Je crois que la com- LE THÉÂTRE 1912-1913 263 tesse de Granviers-Charlieu n'a pas de titre officiel, et qu'elle est surtout retenue dans une petite cour for- maliste et assommante par l'amitié qu'elle porte à la princesse Gina. Celle-ci est la femme de l'héritier, simple brute, à qui l'on ne saurait d'ailleurs repro- cher sa volonté bien résolue de sauver la couronne et la dynastie. Le frère cadet de l'héritier a des idées plus larges il est libéral, morphinomane, il a fait ses études de médecine à Paris. Henri Virey est un de ses camarades du Quartier, qu'il a fait venir pour instruire ou pour amuser les petits princes. Le jeune précepteur leur enseigne l'histoire de la Révolution. L'héritier le trouve mauvais et n'a peut-être pas tort. Virey, ce qui est plus grave, a noué des relations avec les chefs d'une émeute qui se prépare, et sert d'intermédiaire entre eux et le prince libéral, Léo- pold. Au moment où la pièce commence, Virey s'en est allé causer avec les révoltés, il ne rentre pas, et l'on s'inquiète. La superstitieuse Gina a cependant bon espoir, parce qu'elle voit comme un arc-en-ciel autour de la cigarette allumée de son beau-frère, et autour des bougies. Ce phénomène ne rassure point, mais trouble au contraire Léopold qui est médecin, et sur certaines questions qu'il pose à Gina, nous pressentons qu'il n'est pas impossible qu'elle de- vienne aveugle avant la fin de la pièce. Virey repa- raît enfin. Il a une scène d'amour avec Gina, à dis- tance, chacun de part et d'autre d'une porte grande ouverte. On peut les voir du salon de réception sans rien soupçonner de ce qu'ils disent, mais on n'a qu'à 264 LE THÉÂTRE 1912-1913 entrer au second plan pour Tes entendre. C'est ce qui arrive à M 11 * de Téroines, et nous devinons bien à son air qu'elle aime Virey, et qu'elle est désespérée d'ap- prendre qu'il est l'amant de la princesse ; mais ni Virey ni la princesse ne s'aperçoivent de rien. La Tière jeune fille garderait son secret si elle n'entendait, quelques minutes plus tard, l'âme dam- née de l'héritier, le policier Streck, ordonner à un garde de tuer Virey par accident, le lendemain, à la chasse. Elle jette sur ses épaules le premier manteau qu'elle trouve, et qui est justement un renard bleu appartenant à la princesse, et elle court avertir Vi- rey au milieu de la nuit. Virey comprend enfin que Jacqueline l'aime, puisqu'elle veut lui sauver la vie. Cette scène unique occupe tout le deuxième acte. Au troisième se produisent les divers coups de théâtre que ces préparations nous donnaient lieu d'espérer. Ce n'est pas pour rien que Jacqueline est allée chez Virey enveloppée d'un manteau de la princesse Gina Streck, toujours aux aguets, l'a vue sortir et l'a prise pour la princesse. Quand celle-ci veut sau- ver Virey qui vient d'être arrêté, Streck la dénonce à l'héritier, l'accuse d'avoir été la nuit chez le pré- cepteur. Elle découvre qu'une femme, en effet, y est allée, et que c'est Jacqueline. La révolution a éclaté dans le même temps. Toutes ces secousses hâtent le progrès du mal qui menaçait Gina, et elle est pres- que subitement frappée de cécité. Cette péripétie a pour objet de ménager, au der- nier acte, une scène un peu trop arbitraire peut-être LE THÉÂTRE 19121913 265 pour être vraiment touchante, mais enfin dramati- que. Gina a recouvré la vue à la suite d'une opéra- tion ; Virey et Jacqueline la croient toujours aveu- gle ; elle les torture en rappelant l'amour du passé a Virey, devant la jeune fille dont elle feint d'ignorer la présence, et elle ne se dément qu'à la minute où Jacqueline tombe évanouie dans les bras de Virey. Gina se souvient qu'elle est princesse et pardonne ; son mari le prince héritier ayant été fort à propos tué par les rebelles, et son beau-frère ayant abdiqué, elle deviendra officieusement la bienfaitrice et la pro- tectrice du royaume de Goldavie, dont Léopold sera le roi constitutionnel. La pièce de M. Henry Kistemaeckers a été remar- quablement jouée par M me " Marthe Brandès, Juliette Darcourt et Monna Delza, par MM. Gauthier, Ar- quillière, Maury, Henry Beaulieu, Arvel et Dumény. 7 Avril THEATRE FEMINA. — Eh !... Eh ... revue en deux actes, de MM. Rip et Bousquet. THÉÂTRE MICHEL. — Blanche Câline, comédie eu trois actes de M. Pierre Frondaie. Eh!... Eh!... la nouvelle revue de MM. Rip et Bousquet, est bien la plus amusante des pièces qui tiennent présentement l'affiche. Je suis fâché de l'avouer, car j'ai par principe horreur des revues 266 LE THÉÂTRE 1912-1913 mais la mauvaise foi a des limites et je ne peux pas m'empêcher de dire la vérité, quand on m'a fait rire sans désemparer pendant trois heures d'horloge. La revue de MM. Rip et Bousquet n'est pas seulement très amusante, elle est de la plus jolie qualité d'es- prit. Enfin, c'est une espèce de chef-d'œuvre. Je trouve immoral qu'un genre de théâtre aussi peu relevé prête au chef-d'œuvre, mais on n'y peut rien. Les auteurs de ce scandale ne se contentent pas, comme certains fabricants, de mettre leurs scènes bout à bout, de les assaisonner d'ordures, et d'inju- rier leurs plus notables contemporains. Ils ont souci de la composition, de l'art. Ils ont de la probité, et le respect de leur travail. Ils sont ingénieux ; leur esprit s'accommode exactement à la besogne théâ- trale qu'ils ont entre toutes préférée et choisie. Tout ce qu'ils voient, ce qu'ils observent, semble prendre de soi-même chez eux figure de scène de revue de même tout ce qu'Ovide, poète trop facile, tentait d'écrire, prenait forme de vers. Je ne veux point dire que MM. Rip et Bousquet ont trop de facilité ; je ne sais même pas s'ils ont de la facilité, c'est leur secret. Ce qui paraît, c'est qu'ils ont reçu du ciel un don singulier ils sont nés créateurs de revues ; et cela n'est peut-être point un magnifique privilège, ni même très enviable ; c'est du moins une originalité, il n'en faut dédaigner aucune, et il ne faut jamais omettre de louer très haut celui qui est passé maître en son métier. Un des mérites de MM. Rip et Bousquet, et, je LE THÉÂTRE 1912-1913 267 crois, une des raisons de leur succès, est qu'ils ne sont pas très méchants ni très cruels, ou qu'ils ont l'intelligence de l'être de moins en moins. Ils ne sont même pas très insolents, mais ils en ont l'air c'est l'essentiel. Ils sont plutôt effrontés ; et comme c'est une épithète qu'on n'attribue d'ordinaire qu'aux pa- ges, on est tenté de trouver leur verve très jeune par association d'idées. Elle est surtout très franche ; ils sont gais, c'est un cas presque unique les auteurs comiques ne sont presque jamais gais ; parmi ceux du répertoire, en citerez-vous un autre que Beaumar- chais qui ait jamais ri de bon cœur ? Enfin, MM. Rip et Bousquet ont osé, je crois, les premiers, faire de grandes scènes amplement développées, au lieu de ces bouts de scène de rien du tout que les autres nous servent. Ces grandes scènes nous font juger que les ressources de leur invention sur un seul sujet sont vraiment inépuisables, et elles mettent aussi bien mieux en valeur le talent des interprètes. Il faut, par exemple, que ces interprètes soient de premier ordre pour tenir le coup ; mais MM. Rip et Bous- quet, qui avaient hier soir toutes les chances, n'ont rencontré en effet que des interprètes de premier ordre. M. Signoret, qui jouait naguère, avec un ta- lent si mesuré, si juste, si fin, Y Assaut d'Henry Bern- stein et les Eclaireuses de Maurice Donnay, a joué trois des grandes scènes dont je parlais tout à l'heure avec une puissance extraordinaire de comique et même de burlesque, avec la plus brillante et la plus libre fantaisie. Voilà un enseignement pour tous les 268 LE THÉÂTRE 1912-1913 comédiens. Qu'ils soient bien certains que l'on n'a droit à la fantaisie qu'après avoir passé à l'école de la vérité, et que les talents les plus affranchis sont aussi toujours les plus disciplinés. M lle Edmée Fa- vart a chanté avec l'art le plus fin, le goût le plus sûr et une voix délicieuse, des refrains déjà un peu anciens, que l'on ne nous avait pas chanté si bien depuis Judic et Granier. L'on a souvent parlé, en ces derniers temps, de la résurrection de l'opérette française il est impossible qu'elle ne ressuscite point, quand nous avons une chanteuse d'opérette comme M lle Edmée Favart. M" e Régine Flory a dansé, et elle a plu. Sa danse de Cléopàtre, si déshabillée qu'elle soit, est beaucoup plus décente que ce qu'on danse dans les salons de la meilleure société. J'ai à peine besoin d'ajouter qu'elle a un caractère d'art qui manque tout à fait au pas de l'ours. Je crains que Blanche Câline ne soit pas la meilleure pièce de M. Pierre Frondaie. Mais l'auteur, qui est doublement homme d'esprit, avait pris d'avance sa revanche avec l'Homme qui assassina, et cela ne l'empêchera point sans doute de prendre une revan- che de plus un jour prochain. Blanche Câline c'est un surnom, Blanche Câline est une petite fille du peuple, modeste et tendre. Elle a pour amant un tout jeune peintre, dépourvu de talent, très joli garçon, point méchant, mais faible, capable de toutes les fai- blesses. Un homme fort la rencontre par hasard, LE THÉÂTRE 1912-1913 269 tombe amoureux d'elle et devient son protecteur, sans plus. Les deux amants, Blanche et André, s'aiment sous son nez avec une naïveté entière, et il les laisse faire, ne voulant causer aucune peine, même légère, ni à l'un ni à l'autre. Mais André se conduit fort mal. Dans un instant de détresse, au lieu de travailler, il emprunte vingt-cinq louis à une actrice qui le trouve bien physiquement et ne le lui a pas envoyé dire. Blanche Câline est indignée de ce procédé. Laforêt le protecteur jusque-là désintéressé veut délivrer Blanche de ce petit... comment dire? Il l'enlève, et cette fois la revendique pour lui, du droit qu'ont les hommes forts de prendre tout, même leurs femmes, aux hommes faibles. C'est ce qu'il explique avec un peu de solennité à André, qui vient réclamer Blan- che. Si vous ne me la rendez pas, je me tuerai ! » dit André. Voici un revolver », dit Laforêt. André est un peu gêné sur le moment, cela se conçoit, mais enfin il ne peut décemment pas se dispenser de pren- dre le revolver qu'on lui tend, et comme il n'est pas seulement faible, mais maladroit, il fait partir le coup sans le vouloir. Le plafond seul est atteint. La pièce de M. Pierre Frondaie est bien jouée par MM. Gaston Dubosc et André Lefaur. M. Bené Mau- pré ne manque ni de sincérité ni d'inconscience. M m * Michelle a beaucoup de charme, de naïveté, d'émo- tion, et une physionomie fort, intéressante de comé- dienne dramatique. M me Lucienne Guett a donné une belle allure a la maîtresse brillante que Laforêt 270 ix THÉÂTRE 1912-1913 quitte un peu brusquement pour la douce et humble Câline. 10 Avril THEATRE ANTOINE. — Le Chevalier au Masque, pièce en cinq actes et six tableaux, de MM. Paul Armont et Jean Manoussi. On a fait à la nouvelle pièce du théâtre Antoine une sorte de publicité assez étrange on nous a pré- venus que c'est une pièce d'été. Comme ni le calen- drier ni le thermomètre ne nous permettent point de croire que la belle saison soit venue, j'imagine que ces mots pièce d'été », ont un sens mystérieux, ou- tre leur signification usuelle, et je redoute même que ce sens mystérieux ne soit péjoratif. On entend peut- être par pièce d'été une pièce dépourvue de grandes ambitions, qui ne vise qu'à divertir un public com- mode et bon enfant ? Ce ne sont pas toujours celles- là qui réussissent le moins, et le Chevalier au Masque en serait donc le modèle, car il est fort divertissant, il a parfaitement réussi, et il pourrait bien se laisser jouer jusqu'au retour de la vilaine saison. Les au- teurs n'ont affiché qu'une prétention, qui est de faire quelque chose de neuf dans le genre historique, de n'emprunter à l'histoire que le cadre et les décors, et d'inventer entièrement les personnages et l'action. Je ne leur cacherai pas que cela ne me paraît point si neuf. C'est un procédé familier à la plupart des ro- LE THÉÂTRE 1912-1913 271 manciers et dramaturges historiques. Ils évitent au- tant que possible d'employer les événements connus, qui ne peuvent procurer aucune surprise à des lec- teurs ou à des spectateurs instruits — et qui n'est instruit par le temps qui court? MM. Paul Armont et Jean Manoussi n'ont pas d'ailleurs appliqué à la rigueur leur principe, puisqu'ils mettent en scène Bonaparte et Fouché, que le sujet de leur drame est une tentative d'enlèvement du Premier Consul en 1802 et que nous savons tous qu'on ne s'est débarrassé définitivement de lui qu'en 1821. Mais cela ne nous empêche pas du tout de nous intéresser au complot, de nous demander avec anxiété et même avec an- goisse s'il aboutira. Nous croyons que c'est arrivé, voilà le miracle du théâtre. MM. Paul Armont et Jean Manoussi sont des hommes de théâtre. Leur pièce est une excellente pièce de théâtre. Je n'en veux qu'une preuve elle est effroyablement compliquée, et cependant elle semble claire à la scène ; je parie que, si je vous la raconte, vous n'y comprendrez plus rien. Je vais cependant essayer. Voici Le chevalier de Saint-Genest, de son métier cons- pirateur royaliste, s'occupe particulièrement de sé- questrations et suppressions de personnes. Il excelle à enlever un haut fonctionnaire, même environné de ses satellites. Il rêve de s'en prendre à Bonaparte lui-même, et pour détourner les souçons sur une autre personne c'est l'enfance de l'art, il suppose, il suscite un faux Saint-Genest que l'on arrêtera a sa place. Il pousse même la perversité jusqu'à instruire 272 LE THÉÂTRE 1912-1913 la police de l'existence de ce faux Saint-Genest, qui aurait formé le dessein d'enlever le préfet d'Evreux. Une police bien avertie en vaut plusieurs. Celle de Fouché fait tout ce qu'une police peut faire, du moins au théâtre, pour empêcher un coup de théâtre amu- sant. Elle n'arrive qu'à faire coup de théâtre double. Le faux Saint-Genest qui est beau, jeune, brave s'introduit dans la préfecture, et enlève le préfet. Mais le préfet n'était pas le préfet. C'était un agent de Fou- ché, Brisquet. Le faux Saint-Genest, au lieu de servir les projets du vrai Saint-Genest, les a déjoués ; le vrai Saint-Genest veut se débarrasser de lui par le même moyen que précédemment, et va lui confier une mission non moins périlleuse que l'enlèvement du préfet, après avoir dûment averti la police, de sorte que cette fois-ci il soit bien pris, jugé sommai- rement et exécuté. Mais j'ai dit que le faux Saint- Genest — je ne sais pas en vérité pourquoi je ne l'appellerais pas par son nom Hubert de Trévières — j'ai dit que Trévières était beau, qu'il était jeune, qu'il était brave. Il est donc aimé. Mlle Laurette de Clamorgan, fille de l'un des principaux complices de Saint-Genest, aime Trévières elle lui révèle la machination dont on veut le rendre victime. Hubert s'indigne, puis fait bien mieux que s'indigner il veut damer le pion à son sosie, et pratiquer lui- même l'enlèvement du Premier Consul. Il se dé- guise en hussard, se trouve seul dans la rue avec Bonaparte, et au moment juste que l'autre Saint-Ge- nest, le vrai, tente son coup. Ici, par un revirement LE THÉÂTRE 1912-1913 273 soudain, le chevaleresque Trévières se fait le défen- seur du Premier Consul menacé ; il est touché de la grâce bonapartiste ; il sauve l'homme providen- tiel. Bonaparte est reconnaissant il promet les plus hautes destinées à Trévières, et à Mlle Laurette de Clamorgan, que le conspirateur repenti ne va point manquer d'épouser. Le vrai Saint-Genest est moins excusable mais l'on s'aperçoit à propos que c'est une femme travestie, et l'on s'empresse de lui ren- dre la liberté. J'allais oublier de dire que Fouché, après de longues hésitations, accepte le ministère de la police ; mais il fallait s'y attendre. J'ai dû omet- Ire aussi dans ce compte rendu sommaire cent dé- tails amusants, et notamment une foule d'évasions. On ne cesse point de s'évader dans cette pièce. On s'y évade comme à la Santé. M. Gémier ne paraît qu'au dernier acte ; il ne s'en est pas moins donné la peine de composer, de la façon la plus curieuse et la plus authentique, la figure de Fouché. M. Saillard ne ressemble pas phy- siquement à Bonaparte ; mais il en joue le rôle avec tant de conviction, qu'on ne peut s'empêcher de croire qu'on voit le Premier Consul en personne. On sent également que M. Candé ferait n'importe quoi pour son roi et pour son Dieu. M. Escoffier Hubert de Trévières, est un aventurier séduisant. M me Germaine Dermoz a de la beauté, de la gran- deur d'âme et une bien belle voix. M lle Jeanne Fusier est intrépide et charmante, et M m * Alice Aël a beau- coup d'esprit. 274 LE THÉÂTRE 1912-1913 12 Avril THÉÂTRE DE L'ŒUVRE. — La Brebis égarée, pièce en trois actes et un prologue de M. Francis Jammes. THEATRE DES ARTS. — Les Deux Versants, pièce en trois actes de William Vaughan Loody, traduction de Mme Madeleine et de M. Louis Cazamian. Mis en goût par le grand et légitime succès de V Annonce faite à Marie, M. Lugné-Poë nous a don- né hier soir un nouveau spectacle de caractère chrétien, la Brebis égarée, de M. Francis Jammes. M*. Lugné-Poë est un directeur avisé, bien qu'il ne dirige qu'un théâtre intermittent. Il sait d'où le vent souffle. Je crois pourtant que cette fois il s'est trom- pé. J'aperçois une petite différence entre M. Paul Claudel et M. Francis Jammes, c'est que M. Paul Claudel a peut-être du génie. Il a sûrement de la littérature, du style, un tempérament puissant et riche. M. Francis Jammes n'a que la foi elle ne dé- place pas toujours les montagnes. M. Francis Jammes a dit de son propre style qu'il balbutie. Je le trouve indulgent. Il a l'habitude fâ- cheuse de parler à ses lecteurs, ou aux spectateurs, le langage dont usent les nourrices quand elles veulent agacer leurs poupons. Lorsqu'il élève le ton, M. Francis Jammes atteint assez ordinairement à l'éloquence d'un prédicateur de catéchisme ; mais nous avons passé l'âge de la première communion. Nous savons aussi faire la distinction de la naïveté LE THÉÂTRE 1912-1913 275 et de la niaiserie. Nous concevons que les amis et les admirateurs de M. Francis Jammes comparent ses petits vers à ceux des vieux noëls de France, mais nous ne saurions nous empêcher, n'étant point aveuglés par une admiration amicale, de leur trouver infiniment plus de ressemblance avec ces autres petits vers qui courent à l'entour des mirlitons. Après un interminable prologue de cette poésie, où la Brebis égarée s'entretient avec la Femme adul- tère, bien que cette femme et cette brebis ne soient qu'une même personne, M. Francis Jammes nous conte, en une série de petits actes étriqués, l'aven- ture édifiante d'une jeune femme qui abandonne son pieux mari pour faire un petit tour en Espagne, avec un amant non moins pieux. Cette communauté de foi arrange tout au dénouement il suffit de l'inter- vention d'un capucin. Le rôle de ce religieux a été interprété avec beaucoup de vérité par M. Lugné- Poë, qui n'a pas été moins remarquable dans un rôle de brocanteur. L'heureux événement de la soi- rée a été la révélation de M me Gladis Maxhance. Quant à M. Francis Jammes, la représentation de la Brebis égarée n'ajoutera rien à sa gloire, qui est universelle comme la plupart des gloires mécon- nues, mais elle lui fera certainement la meilleure publicité. La pièce du théâtre des Arts, jouée te même soir, nous offre un choix de personnages plus sanguine 27b' LE THÉÂTRE 1912-1913 et moins falots que ceux de M. F" rancis Jammes. Malheureusement, ils ont aussi des âmes, et comme ces âmes sont primitives, elles manquent parfois de simplicité. Ruth Ghent a beau vivre au désert, ses sentiments nous paraissent aussi peu explica- bles que ceux de maintes héroïnes d'Ibsen. \ous avions été charmés au premier acte de l'adresse et de l'énergie dont elle use pour n'être pas violée par trois sauvages, mais seulement enlevée et, s'il vous plaît, épousée par le mieux dégrossi des trois. Il nous a paru qu'ensuite elle mettait un peu trop de temps à pardonner ce rapt, légitimé par le mariage, et qu'elle discourait un peu trop. Heureusement la venue d'un enfant, d'un bébé, comme dirait M. Jam- mes, arrange tout au troisième acte, et le dénoue- ment de cette pièce frénétique est presque aussi attendrissant que celui de la Brebis égarée. Les décors des Deux Versants sont de M. Maxime Dethomas. Ils sont fort curieux et fort beaux. La pièce est très bien jouée d'ensemble, et surtout par M. Janvier. 17 Avril THÉÂTRE NATIONAL DE L'ODÉON. — La Rue du Sen- tier, comédie en quatre actes de MM. Pierre Decour- celle et André Maurel. Comme il y a plus de choses au ciel et sur la terre que les philosophes n'ont coutume d'en aper- LE THÉÂTRE 1912-1913 277 cevoir, il y a aussi dans La société maintes espèces qui échappent ordinairement aux naturalistes, aux observateurs qualifiés des mœurs, je veux dire aux romanciers et gens de théâtre, — ou qui ne les inté- ressent que de loin en loin. Certes, un Balzac, un Zola s'avisent qu'il est des hommes doués d'une sen- sibilité humaine parmi ceux qui exercent les profes- sions libérales, ou même qui pratiquent les métiers serviles. Mais la littérature, après des incursions en fin de compte assez rares dans le domaine de cette humanité-là, se hâte toujours de revenir à l'é- tude de l'homme et de la femme du monde, que Paul Hervieu a si ingénieusement comparés aux rois et aux reines de tragédie, et qui ont en effet remplacé, pour la commodité de nos psychologues, les person- nages dématérialisés, les types abstraits de notre lit- térateure classique. Le haut commerce est, je crois, celle des classes de la société présente que nos ro- manciers et nos dramaturges ont le plus résolument et le plus iniquement négligée. On nous a montré quelquefois les grands industriels et leurs épouses détraqués par l'excès de richesse et de luxe, et qui font la fête on n'a guère pris la peine de nous les faire voir à l'état normal. Les œuvres que la Rue du Sentier a pu nous rappeler, hier, par instants, sont déjà anciennes. C'est Fromont ieune et Rister aîné, ce livre charmant, où l'on trouve, avec tout le savoir- faire de Daudet, toute la sensibilité de Dickens ; c'est Serge Panine je cite le livre et la pièce de M. Georges Ohnet qui appartiennent plutôt à la 16 278 LE THÉÂTRE 1912-1913 littérature d'études mondaines, pour le beau carac- tère de femme de tête, de commerçante retirée et enrichie, si net, si parisien, si français, et rendu par M. Georges Ohnet avec un art peut-être un peu rude, mais puissant. La plus belle parure de la Rue du Sentier est un caractère de femme justement de même naturel et de même valeur. Ce qui peutrêtre aussi m'a suggéré le souvenir de Serge Panine, c'est que Mme Grumbach, qui interprète le rôle de Mme Morisset, rapelle Mme Pasca, et non pas seu- lement par la beauté farouche du masque. Le drame naît de l'antipathie de Mme Morisset et de sa bru. Mme Morisset, veuve, a deux fils ; l'un, le cadet, Théodule, fait des bêtises ; l'autre, l'aîné. Julien, est le modèle des fils et des commerçants. Il est l'associé de sa mère, mais elle reste la vraie, la seule patronne du Mûrier d'Argent, et, comme on l'appelle, la grande patronne. Julien est peu sédui- sant, timide, il passe pour faible. Il témoigne cepen- dant en maintes occasions, une véritable force de vo- lonté; il prouvera, au moins à deux reprises, qu'il est bien le fils de cette mère. M me Morisset veut, pour un anniversaire, offrir une fête à ses employés ; elle s'adresse à un vieux cabot, Labourdette qui se nommerait aussi bien Delobelle, et qui dirige un conservatoire d'amateurs. Elle retrouve là une amie d'enfance. M™ Herbelin, qui a vécu en cigale, tandis qu'elle-même suivait l'exemple de la fourmi. M"* Herbelin a une fille, Catherine, qui se destine au théâtre, et qui fut naguère l'amie d'enfance de Ju- LE THÉÂTRE 1912-1913 279 lien Morisset, sa compagne de jeux, son premier rêve. Les jeunes gens se retrouvent, comme tout à l'heure les deux mères ; mais, dans l'intervalle, plu- sieurs messieurs, qui représentent la peinture, la puissance de l'argent, celle du journalisme et celle de la publicité, ont fait entendre assez brutalement à Catherine qu'elle n'a aucune chance de parvenir si elle leur résiste. La pauvre fille, qui est naïvement honnête, se trouve toute désemparée ; son ancien petit amoureux survient à propos ; et quand il lui offre de la sauver par le mariage, elle est éperdue de joie, de reconnaissance, mais aussi de peur la terrible M me Morisset consentira-t-elle jamais à ma- rier son fils, l'héritier du nom, avec une comédienne, même repentie ? La grande patronne, en effet, ne consent point, et c'est ici que le faible Julien montre qu'il n'est pas si faible. Il menace sa mère des actes respectueux et d'une liquidation. M m * Morisset, ulcé- rée, cède, d'assez mauvaise grâce, et non point ce- pendant sans bonté. Elle est impérieuse et dure, elle n'est point sèche. Elle fait son possible, du moins pendant l'entr'acte, pour s'entendre avec sa bru leurs natures sont trop diverses. Catherine a un peu d'esprit, un peu de culture, une élégance bien innocente, mais effrayante. Catherine lit des romans elle les choisit bien, elle aime Madame Bovary la grande patronne ignore Madame Bo- vary, mais devine que c'est une lecture dangereuse pour une femme indépendante, déplacée dans le milieu bourgeois, et qui s'ennuie. Mme Moris^l. 280 LE THÉÂTRE 1912-1913 qui n'a jamais eu le temps même de s'amuser, croit que l'ennui est un péché elle n'a pas tort ; cette grande patronne m'inspire beaucoup de sympathie. Elle n'a pas raison de monter Julien contre Cathe- rine, mais elle a peut-être des raisons. Catherine, à force de s'ennuyer, cherche des divertissements, qui ne sont pas encore coupables, qui sont déjà inquié- tants. Elle n'aime d'amour que son mari, mais elle a trop d'amitié pour le peintre du premier acte, Vilfroy. Julien se défend mal, il est tiraillé entre sa mère et sa femme. Il fait une scène mal justifiée, et Catherine commet une inconséquence elle vient à cinq heures, seule, chez Vilfroy, qui peint des choses médiocres dans un magnifique atelier aux environs du parc Monceau. Toutes ces péripéties, bien ménagées, manquent peut-être d'imprévu, mais voici une situation neuve, et qui assurera, je pense, le succès de la Bue du Sentier. Catherine est à peine arrivée chez Vil- froy, que l'on apporte au peintre une lettre un ano- nyme lui donne avis que M me Morisset et Julien viennent surprendre Catherine chez lui. Us attri- buent cette lettre au cadet, Théodule c'est le mari lui-même qui l'a écrite. Il croit que sa femme le trompe, mais il a voulu lui épargner l'humiliation d'être prise sur le fait par la belle-mère. Catherine s'envole. Mme Morisset reconnaît son erreur et est obligée de s'excuser. Julien revient sans elle deux minutes plus tard, avoue son subterfuge et demande raison à Vilfroy. Ce Vilfroy n'est pas un méchant LE THÉÂTRE 1912-1913 281 homme. Il sent bien que Julien et Catherine s'aiment toujours. La grandeur d'âme du mari le touche. Il jure que Catherine n'a jamais été sa maîtresse, et engage lui-même Julien à une réconciliation que le beau trait de la lettre rendra facile. Elle n'est point si facile, et le dernier acte commence par des mena- ces de divorce ; mais il s'achève, comme nous n'avions jamais cessé de l'espérer, par un dénoue- ment heureux, honnête, et de plus parfaitement vrai- semblable. La mise en scène est juste, souvant amusante. J'ai déjà dit qu'il faut admirer M me Grumbach. M ,Ie N'ory, qui a tant de grâce, a aussi beaucoup de force. M. Vargas est vraiment un comédien du premier rang, plein de goût et de mesure, d'une sensibilité pour ainsi dire secrète. M. Grétillat a bien joué le rôle de Vilfroy mais il semble que le costume moderne l'étonné un peu. C'est un membre de Y Epa- tant qui ressemble au bouillant Achille ou à T'Atrid^ Agamemnon, roi des rois. 24 Avril COMEDIE-FRANÇAISE. — Riquet à la Houppe, comédie féerique en quatre actes, en vers, de Théodore de Ban- ville. — Venise, comédie en un acte, en prose, de MM. Robert de Fiers et G. -A. de Caillavet. Je ne serais pas étonné d'apprendre que les jeunes poètes d'aujourd'hui méconnaissant Théodore de dfi. 282 LE THÉÂTRE 1912-1913 Banville. Je n'en serais pas bien attristé non plus. On lui rendra justice un jour ou l'autre, bientôt. On le relira, quand on aura tout doucement perdu l'habitude de croire que Théophile Gautier est im- peccable et que Leconte de Lisle est intéressant. On s'apercevra qu'il est l'un des deux grands poètes de sa génération, et que l'autre est Baudelaire. On s'a- percevra aussi qu'il ne faut point le flétrir des épi- thètes de parnassien et de virtuose. Sans doute, il a rimé ; il a tranché d'un mot la question des licences poétiques en disant qu'il n'y en a point ; il a écrit Le plus simple est d'avoir du génie », et je ne ju- rerais pas qu'il eût du génie ; mais il eut infiniment de poésie et d'esprit ; et ce fut un virtuose d'un genre singulier le virtuose sceptique. Il sourit et il joue de sa perfection, mais il est parfait. Il est virtuose comme Renan est religieux. Sa poésie res- semble à celle des anciens, parce qu'elle est d'une beauté merveilleuse et à la fois d'une charmante familiarité. Elle est divine à portée de la main. Elle est divinement puérile ; et je ne crois pas qu'aucun de nos contemporains soit jamais arrivé, en s'y efforçant, à être aussi enfant que cet Anacréon parisien ; mais la puérilité de Banville n'est pas aux dépens de son intelligence ni de sa malice ; elle n'est pas sotte, ni niaise ; elle n'est pas une de ces maladies qu'on ferait bien d'aller soigner dans un sanatorium. On découvrira ausi, un jour, que ce poète est un excellent homme de théâtre, comme Musset, comme LE THEATRE 1912-1913 283 tous les vrais poètes. Je viens d'en faire l'épreuve. J'ai voulu lire son Riquel à la Houpe avant de le voir jouer. L'avouerai-je ? J'ai été d'abord désen- chanté. Je suis arrivé à la Comédie-Française pré- venu ; et dès les premiers vers, j'ai été saisi de voir comme cette fantaisie, comme cette poésie se réali- sait sur les planches pour quoi elle semble si peu faite, comme ces personnages de rêve prenaient de la substance et de la vie, comme tout passait la rampe. J'avais craint d'entendre réciter, en guise d'hommage à un vieux poète glorieux, un poème un peu morne, un peu traînant, un peu ennuyeux ; et j'assistais à une véritable pièce, pleine d'action et de mouvement, amusante ! Je ne saurais guère, cependant, la raconter. Vous connaissez, d'ailleurs, le conte d'où elle est Urée. 11 est vrai qu'elle ne lui ressemble guère. Elle est plus significative et plus profonde, et avec cela, chose curieuse, d'une naïveté certainement plus naturelle et plus sincère. Le roi Myrtil, dont le trésor est à sec, vit parmi les dé- combres de son château. Son fou Clair de Lune, son page Zinzolin, lui-même, sont vêtus de haillons ; les fleurs libres ont envahi ses parterres et transformé ses jardins à la française en un parc anglais. Sa fille Rose est plus belle que les roses ; mais hélas, elle est bête comme une oie. Le prince Riquet à la Houppe la vient demander en mariage il est affreux, il est borgne, il est bossu ; elle pousse des cris d'ef- froi ; elle aimerait mieux, à la rigueur, le joli écuyer Luciole. Riquet à la Houppe tombe amoureux de 284 LE THÉÂTRE 1912-1913 Rose et se désespère. La fée sa marraine lui ensei- gne qu'il ne faut jamais désespérer quand on a de l'esprit. Il lui suffit de débiter à la princesse quel- ques vers délicieux pour éveiller cette intelligence qui sommeillait ; et soudain, comme par miracle, voilà que Rose sait tout. Elle lit, elle chante, elle raisonne. Les prétendants accourent. Elle les dédai- gne, et par pitié d'abord, puis par reconnaissance, puis par amour, c'est le hideux Riquet à la Houppe qu'elle choisit. Mais comme l'amour de Riquet a donné l'esprit à Rose, l'amour de Rose donne à Ri- quet la beauté — du moins dans une certaine me- sure, ajoute le poète, qui tient à sauver la vraisem- blance. La pièce est montée avec un peu trop de luxe, et peut-être un peu trop bien jouée. L'excès en tout est un défaut. M. Georges Berr est un très admira- ble Riquet, mais je crains qu'il n'ait vu le rôle trop grand. Du moins dit-il les vers à la perfection je ne ferai pas le même compliment à tous les inter- prètes. M. André Brunot est un Clair de Lune aima- ble et réjoui ; M. Croué est du meilleur comique en roi Myrtil ; M. Guilhène est tout à fait agréable en écuyer Luciole et M me Berthe Bovy, en page Zin- zolin, a égayé à plusieurs reprises toute la salle par ses mimes, par sa drôlerie, par son intelligence futée. Après Riquet à la Houppe, la Comédie-Française nous offrait une pièce en un acte. Venise, de MM. Robert de Fiers et Gaston de Caillavet. J'écrivais LE THEATRE 1912-1913 285 dernièrement, à propos de la reprise du Détour, que les critiques aiment bien de préférence les pièces de début d'un auteur ultérieurement arrivé. Il y a une autre petite perfidie du même genre qui consiste à préférer leurs saynètes, au détriment de leurs pièces en trois, quatre ou cinq actes. Je n'userai pas de ce procédé envers MM. Robert de Fiers et Gaston de Caillavet, et je n'irai pas crier par-dessus les toits que Venise vaut mieux que V Habit vert ou Primerose ; mais aucune considération ne m'empê- chera de dire que c'est une petite œuvre exquise, et qu'après celle de Banville, qui nous préparait à la sévérité, elle nous a procuré le plaisir le plus déli- cat. Venise ne se passe point à Venise, comme la Semaine folle que donne présentement l'Athénée, et dont je ne saurais, pour des raisons de modestie, dire moi-même tout le bien que j'en pense. Mais, comme dans la Semaine folle, il est fort question de l'atmosphère de Venise. Henriette n'a jamais trompé Georges, son mari, non par excès de moralité, mais parce que ses flirts ne lui ont jamais parlé d'amour dans un décor approprié. Et voici qu'à l'instant même où un nouveau candidat, Max, se déclare, on apporte un tableau que Georges qui est amateur vient d'acheter. Ils ne savent pas d'abord trop bien ce que cela peut représenter. Puis ils voient à peu près que c'est Venise, ils croient y être, et naturelle- ment tout ce qui s'ensuit. Georges revient juste à temps pour les calmer et leur apprendre que le tableau est une étude de Billancourt pendant les 286 LE THÉÂTRE 1912-1913 inondations. Max est expédié aussitôt. Henriette reste seule avec son mari et le fait parler de Venise. Il n'en parle pas plus mal que Max, les deux époux fredonnent ensemble sole mio, et le rideau tombe assez précipitamment. Cette très jolie pièce est joué à ravir par M.™ Ma- rie Leconte, M. Georges Le Roy et M. Numa. 29 Avril VAUDEVILLE. — Les Honneurs de la Guerre, comédie en trois actes, de M. Maurice Hennequin. On ne se marie pas pour s'amuser, du moins les hommes. Le comte Frédéric de Cermoise, qui aspire au repos, a voulu épouser une vraie jeune fille, et comme elles deviennent rares à Paris, il l'est allé chercher au fin fond de la Bretagne, à Quimper. Yvonne de Kersalec ne sait rien de la vie ; mais c'est justement pourquoi elle ne demande qu'à s'instruire. Rien ne lui paraît si neuf ni si enivrant que de se coucher à trois heures du matin. Elle prend goût aux restaurants de nuit, et quand elle a fini de souper à l'aube, elle veut encore aller faire un petit tour au Bois. Nul ne lui paraît plus beau, plus élégant, plus spirituel, et homme du monde plus accompli, que Stanislas de Pressigny, surnommé Cotillon Premier ce surnom seul me dispense d'en dire plus long. LE THEATRE 1912-1913 287 Cotillon Premier lui enseigne la valse chaloupée, elle se pâme entre ses bras ce n'est qu'une figure de chorégraphie, mais indicative d'un danger pro- chain, et Frédéric de Cermoise, outre l'ennui de ne se jamais coucher à dix heures, a une crainte affreuse d'être cocu. Il ne veut point l'être, il préférerait de divorcer à temps. Vous avez bien deviné qu'il aime Yvonne et qu'elle l'aime. Mais il n'en sait rien, ni elle. Il croit qu'il perdrait sa femme sans douleur, il appréhende seulement d'être ridicule. Or, ce n'est pas tout de divorcer, encore faut-il se tirer de cette épreuve avec les honneurs de la guerre ; et c'est comme à qui perd gagne quand on est condamné pour avoir trompé sa femme, cela est honorable ; lorsque l'on fait pour ainsi dire authentiquer par les tribunaux son propre cocuage, c'est le désastre. Aussi, Frédéric de Cer- moise a beau surprendre chez Cotillon Premier Yvonne, qui n'y faisait d'ailleurs point de mal, il refuse de porter plainte, et veut se faire à son tour surprendre par elle. La naïve jeune femme est tou- chée de cette générosité, qui nous paraît suspecte, d'autant que nous savons à quoi nous en tenir, Cer- moise ayant parié devant nous vingt-cinq louis avec un sien ami qu'il obtiendrait les honneurs de la guerre. M ma de Cermoise va donc chercher le com- missaire n'oublions pas que nous sommes chez Cotillon, mais on lui a dit simplement de passer dans la pièce voisine on le fait tourner comme un toton. 288 LE THEATRE 1912-1913 M. de Cermoise s'est muni d'une comparse pour le flagrant délit. C'est une aimable petite modiste, Francine Leroy, qui fait de très jolis chapeaux ; mais, comme elle les aime trop, et qu'au lieu de les livrer à ses clients elle les porte, son commerce languit. Au cours de l'entretien, elle avoue à Cer- moise qu'elle n'est pas noctambule et qu'elle se couche volontiers à dix heures ; il commence de concevoir pour elle un sentiment sérieux. Puis, il est pincé, successivement, par son beau-père, le marquis de Kersalec, et par sa belle-mère, la mar- quise, lesquels arrivés de la veille à Paris, croient naturellement que c'est leur gendre qui fait la fête et ne soupçonnent point que c'est leur fille. Le com- missaire survient c'est un ancien croupier de l'Epa- tant, qui connaît Cermoise. Il n'en rédige pas moins son procès-verbal, et les Kersalec, bons chrétiens, sont suffoqués d'apprendre que leur fille veut di- vorcer. Ils la maudissent. Ils lui rouvrent leurs bras, au début du troisième acte, quand elle leur annonce qu'elle a déchiré le procès-verbal et qu'elle ne divorcera point. Les Ker- salec imaginent qu'elle s'est rendue à leurs bonnes raisons. Ce n'est point tout à fait cela. Dans l'inter- valle, elle a rencontré l'ami qui venait payer à Fré- déric les cinq cents francs du pari. Cotillon Premier lui a, de plus, expliqué l'état d'âme de son mari et le titre de la pièce. C'est elle qui veut avoir les hon- neurs de la guerre. Elle pardonne à l'époux censé infidèle, et elle installe Cotillon-Stanislas de Près- LE THÉÂTRE 1912-1913 signy dans sa chambre et dans son lit. M. de Cer- moise s'empresse d'installer dans son lit et dans sa chambre la jolie Franchie Leroy. M. et \l me de Ker- salec, qui n'ont jamais rien vu de pareil en Breta- gne, sont atterrés. La situation est, comme on dit, trop tendue pour durer plus longtemps ; et, en effet, elle ne dure point. Mme de Cermoise, quand elle voit son mari embrasser la modiste du côté cour, ne peut plus maîtriser sa jalousie ; M. de Cermoise ne peut da- vantage maîtriser la sienne quand il voit sa femme embrasser M. de Pressigny du côté jardin, et dès lors le dénouement est acquis. C'est un vaudeville bien construit, un peu trop bien, et trop symétrique mais c'est un vaudeville élégant, d'une qualité supérieure, et qui justifie son adresse rue de la Chaussée-d'Antin. Ces sortes de pièces ont fait naguères la fortune du théâtre qui porte aussi le nom de Vaudeville. Je ne vois pas pourquoi le genre n'y réussirait point une fois en- core. Il est un peu suranné, qu'importe ? Les genres ne sont pas si nombreux, ils passent le temps à mou- rir et à ressusciter. L'essentiel est de plaire la pièce de M. Maurice Hennequin a beaucoup plu. Elle est fort spirituelle et de très bonne compagnie. Le plus gros mot qu'on y relève est celui de Molière, avec quelques jurons véniels. J'ajoute que M. Maurice Hennequin écrit avec soin et en français. Mais je m'arrête j'ai peur de lui faire le plus grand tort. La pièce est bien montée et bien jouée. M. Rozen- 17 290 LE THÉÂTRE 1912-1913 berg joue avec aisance et naturel le mari. M. Flateau a donné une physionomie plaisante au rôle de Sta- nilas de Pressigny, qui aurait pu aussi être distri- bué à M. Rosenberg. M. Lérand est amusant dans un rôle à transformations. M" 6 Frévalles a un peu plus de mélancolie que d'entrain. M lle Ariette Dor- gère est aimable et même touchants. M. Joffre est un vieux chouan, si j'ose dire, tout craché. La beau- té et la gaieté de M me Marie Magnier sont également éclatantes. 30 Avril LES ESCHOLIERS. — Ainsi soit-il, comédie en un acte, de MM. Charles Gallo et Martin Valdour ; la Bonne Ecole, comédie en un acte, de M. Jean Herwel ; l'Etat second, pièce en trois actes de M. François de Nion. THÉÂTRE SARAH-BERNHARDT. — Le Bossu, drame en cinq actes et dix tableaux d'Anicet Bourgeois et Paul Féval. Le cercle des Escholiers, qui aura sa petite page dans l'histoire du théâtre contemporain, est certai- nement le plus discret des cercles dramatiques ses spectacles sont rares, mais toujours choisis et bien montés. Celui d'hier m'a semblé particulièrement heureux. La première pièce, en un acte, de MM. Charles Gallo et Martin Valdour, n'est pas un lever de rideau, puisqu'elle ne se joue pas devant les LE THÉÂTRE 1912-1913 291 banquettes, et qu'elle se laisse écouter avec intérêt. C'est le dialogue, finement, et parfois même un peu précieusement écrit, d'un bon curé de campagne et d'une fameuse comédienne, devenue châtelaine sur le tard, demeurée philanthrope, mais qui a changé le genre de sa philanthropie. Elle donne au curé des leçons de diction, et même d'éloquence sacrée. Sur l'entrefaite, il apprend d'un sénateur réaction- naire que sa bienfaisante paroissienne est une pé- cheresse repentie. Il a d'abord quelques scrupules et veut suspendre les leçons. Mais il s'avise à temps que le pasteur chrétien doit préférer les brebis qui se sont égarées momentanément à celles qui n'ont aucune fantaisie. Et tout finit le mieux du monde ainsi soit-il ! c'est le titre. M. Bénédict, en vieux curé, est d'une onction, d'une naïveté et d'une ma- lice charmantes. La pièce de M. François de Nion est l'adaptation à la scène d'un cas de pathologie nerveuse, rare, mais fort connu le dédoublement de la personna- lité, accompagné de la manie ambulatoire. Ces bi- zarreries de notre pauvre humanité .ne sont pas si malaisées que l'on pense à mettre sous forme de roman ou de pièce. Je croirais même plutôt qu'elles fournissent à l'homme de lettres ou de théâtre des péripéties et des dénouements trop faciles. J'ignore d'ailleurs si M. de Nion a fait sa pièce avec facilité, mais je sais qu'elle est fort habilement conduite. Lucienne Dalbet est la fille d'un émule de Charcot, le professeur Josnard, qui ae trouve ainsi à portée 292 LE THÉÂTRE 1912-1913 de nous expliquer le cas des dédoublés et des am- bulants, sans avoir trop l'air de le 'aire exprès. Nous sommes avertis, au début, que Lucienne est un sujet », et que l'an dernier, en Bretagne, elle a eu, à la suite d'une mauvaise nouvelle, une crise de catalepsie. Nous sommes également avertis que son mari, Gaston Dalbet, qu'elle adore, ne tardera pas à la tromper avec sa cousine Madeleine. A la fin de l'acte, nous avons tout lieu de croire que Lu- cienne trouve la mort dans une catastrophe analo- gue à celle du Bazar de la Charité. Mais nous ne sommes pas très étonnés d'apprendre, au deuxième acte, qu'elle a été sauvée par miracle, qu'elle est tombée dans le sommeil cataleptique, et qu'à son réveil elle s'en est allée tout droit devant elle, sans rien se rappeler de son existence antérieure, et affu- blée d'un nouveau moi. Une vague influence du passé l'a cependant ramenée en Bretagne, et c'est là que ses parents la retrouvent, dans une boutique de mercerie. Son père la réveille, ou la ressuscite par des procédés qui m'ont paru un peu sommaires. En outre, il n'a pas songé, avant de pratiquer cette résurrection, que Gaston, dans l'intervalle, avait épousé Madeleine, et qu'il en allait falloir informer la ressuscitée. C'est la situation du colonel Chabert, avec quelques changements. Lucienne, qui est une femme énergique, veut d'abord défendre ses droits et revendiquer son mari. Mais elle apprend que Madeleine est enceinte. Alors elle veut céder la place, disparaître ; elle ne eonnaît qu'un moyen de LE THEATRE 1012-1913 293 disparaître c'est de mourir. Mais son père en con- naît un autre, et pour lui sauver du moins la vie, il la remet, encore par le moyen de quelques passes très simples, dans son état second. La curieuse pièce de M. François de ion est fort bien interprétée. M 1,e Andrée Méry nous a ravis par la netteté, par la justesse, la mesure de son jeu, et par une certaine grâce brusque. La représentation s'achevait par une saynète intutulée la Bonne Ecole, qui n'est guère que la reproduction phonographique d'une scène de ménage, mais assez plaisante. M. Georges Baillet a interprété avec talent le rôle d'un mari pacifique, et M me Amélie Diéterle a été, de toutes les femmes insupportables, la plus agréable à entendre et à regarder. 9 Mai THEATRE ANTOINE. — L'Entraîneuse, pièce en quatre actes, de M. Charles Esquier. Poursuivant sa saison d'été avec une persévérance digne d'un meilleur printemps, M. Gémier nous a donné hier une pièce assez intéressante, l'Entrat- neuse, déjà représentée avec succès le mois dernier à Bruxelles. L'auteur, M. Charles Esquier, fut na- guères pensionnaire de la Comédie-Française il y paraît. C'est peut-être parce qu'on le sait, maÎ9 je crois bien qu'on s'en apercevrait si par hasard on 294 LE THÉÂTRE 1912-1913 ne le savait point. Nous nous demandons quelquefois ce que l'on apprend au Conservatoire ce n'est certes pas à jouer la comédie, c'est peut-être à en écrire. Seulement les œuvres d'acteurs se recon- naissent à des réminiscences, à un emploi immodéré de ce qu'on appelle les effets ». Chose curieuse, ces mêmes effets, qui réussissent de temps en temps, ou du moins qui ont réussi, dans les comédies des auteurs qui r \ sont pas comédiens, ne portent pres- que jamais ins les comédies des auteurs-acteurs. Cela s'explique par l'habitude qu'ils ont de toujours voir les pièces à l'envers, comme les ouvriers des Gobelins voient les tapisseries. C'est un phénomène de cette fameuse optique théâtrale, que nos aînés de la critique ont inventée, en négligeant de la dé- finir. Les pièces des auteurs-acteurs sont aussi très bien faites. On désespère d'y rencontrer une mala- dresse. Aucun assaisonnement n'y manque, même celui de l'imprévu. Mais, par une malchance, cet imprévu-là est toujours celui où l'on s'attendait, et bien que nos aînés de la critique nous aient seriné qu'il faut toujours réaliser les vœux secrets du spectateur, j'estime pour ma part qu'il vaut encore mieux prévenir se9 désirs, étonner son imagination, et qu'il nous sait gré d'une surprise, au lieu qu'il ne sait gré qu'à lui-même d'un pressentiment vérifié. Le compositeur Jean Césaire demeure encore à Montmartre. C'est dire qu'il est jeune, qu'il a du génie, de l'enthousiasme, une femme amoureuse et pauvre, et que les directeurs de théâtre ne lui re- LE THÉÂTRE 1912-1913 295 connaissent aucun talent. Il n'arrive pas à faire jouer son opéra, l'Ile Fantôme, qui est un chef-d'œuvre naturellement. Il est aigri, il est nerveux, il fait des scènes à sa femme Françoise, qu'il rend responsable de ses déceptions. C'est dans l'ordre. Elle se jure de le faire parvenir, fût-ce au prix que l'on devine elle n'est pas la première amoureuse qui se dévoue de cette façon-là, et ne sera pas la dernière, espé- rons-le. Justement, elle est aimée d'un député so- cialiste, Le Goulet, qui est millionnaire, comme tous les députés socialistes. Le Goulet invite Françoise à devenir sa maîtresse, moyennant quoi il comman- ditera un théâtre, et sur ce théâtre l'Ile Fantôme sera jouée. Françoise devient la maîtresse de Le Goulet, l'Ile Fantôme est jouée, triomphe, et Jean Césaire devient l'amant de sa principale interprète, bien entendu. Françoise apprend l'infidélité de son mari et le supplie de rompre avec la cantatrice. Elle est peut-être la première femme de qui une prière si maladroite soit exaucée. Jean rompt. Ger- maine la cantatrice, pour se venger, lui révèle que Françoise le trompe avec I î Goulet. Françoise vient précisément de signifier à Le Goulet qu'elle préfère désormais s'en tenir là. Le Goulet crie, et se juge volé il n'a pas ton. Césaire se juge également volé ; j'ose dire qu'il a du toupet. Il demande avec arrogance à Françoise pourquoi elle le trompe. Ce n'est pas bien malin à deviner, mais c'est le sujet de la grande scène du trois. Elle est bien traitée et ne laisse pas d'être pathétique. Elle est fatale à la 296 LE THÉÂTRE 1912-1913 pauvre Françoise, dont le cœur nous a inquiété dès le début, et qui meurt brusquement au quatrième acte, par une fatalité déplorable, au moment où les amis de Césaire se précipitent sur la scène pour lui apprendre qu'il est décoré. Le rôle de Françoise s'ajuste à merveille au talent et au physique de M lle Juliette Margel. Elle n'est point la femme que l'on sacrifie, mais celle qui se sacrifie elle-même avec une sombre résolution. Elle a de l'énergie, une sensibilité profonde c'est une belle artiste. M. Francen donnait, m'a-t-on dit, de très grandes espérances. Il en donne encore beau- coup, il en a déjà réalisé quelques-unes. M. Candé a bien joué le député socialiste. Nous avons vive- ment applaudi M me Dermoz et M. Saillard. îi Mai COMÉDIE DES CHAMPS-ELYSÉES. — Le Trouble-Fête, comédie en trois actes et un épilogue, de M. Emond Fieg ; la Gloire ambulancière, comédie en un acte, de M. Tristan Bernard. Félicitons d'abord II. Léon Poirier de nous avoir offert un spectacle de la plus rare distinction et d'une qualité littéraire. Il est honorable pour lui d'avoir monté le Trouble-Fête, de M. Edmond Fleg, la Gloire ambulancière, de M. Tristan Bernard ; et. si ces deux pièces obtiennent de surcroît le succès ma- LE THÉÂTRE 1912-1913 297 tériel qu'elles méritent, que je prévois, que je sou- haite, cela sera honorable pour le publie. La eomé- die de M. Edmond Fleg manque peut-être d'un gros intérêt, sans être pour cela moins intéressante. Elle est aimable, elle est plaisante, elle est pathétique, elle est dramatique, avec un sujet qui ne semblait point, à première vue, fort théâtral ; je lui reproche- rais même d'être un peu artificiellement composée et de ne pas assez surprendre ou décevoir nos pré- visions. Mais il n'importe, car si la composition en est arbitraire, les sentiments et les mœurs y sont ob- servés et rendus avec une entière naïveté. Le cadre est rigide et géométrique, le tableau est une étude d'après nature, où la nature n'est point déformée. Le trouble-fête, c'est l'enfant, que des parents trop jeunes, trop amoureux ou trop égoïstes ne dé- siraient point mais M. et M me Florent n'ont pas été malins », comme le dit ingénument M m * Florent elle-même. Elle s'aperçoit, au premier acte, qu'elle a de ces craintes qu'on appelait autrefois des es- pérances. Elle n'ose les avouer à son mari. Un petit accident banal de grossesse l'oblige a révéler ce fatal secret, et Julien Florent, cinq minutes après avoir pesté contre une paternité éventuelle, pleure de joie dans les bras de sa femme telles sont les charman- tes inconséquences des gens qui ont le cœur léger, mais bien placé. Voilà tout le premier acte vous sentez que ces sortes de pièces sont à peu près im- possibles à raconter. Au deuxième acte, l'instinct de în maternité s'est éveillé chez la femme, et celui de 17. 298 LE THÉÂTRE 1912-1913 la paternité s'est rendormi pour un temps, selon la règle, chez le mari. Lise Florent est mère avec excès, si le mot excès n'est point sacrilège. Elle a voulu nourrir elle-même son enfant, elle refuse de le se- vrer c'est le mari qui est sevré — je ne sais pas je me fais bien comprendre. Hélas ! la nature a de_ exigences, et il n'est que trop vrai que les droits les plus légitimes de l'amour ne s'accordent pas tou- jours avec les devoirs de la maternité. Julien Florent, qui aime Lise de tout son cœur, est cependant sur le point de la tromper avec une détestable femme de lettres, dont il plaide le divorce. Lise veut retenir son mari, elle ne veut pas sacrifier son fils c'est un conflit qui en vaut bien d'autres. Julien quitte le domicile conjugal, et va même jusqu'au bas de l'es- calier, mais il remonte par l'ascenseur il a, comme dit joliment M. Fleg, l'esprit de l'ascenseur ». A l'épilogue, nous retrouvons les deux époux récon- ciliés, Lise assagie, c'est la paternité de Julien qui passe maintenant toute mesure pendant l'entr'acte, l'enfant a veilli de deux ans, et est devenu un petit homme. La comédie de M. Edmond Fleg est fort bien jouée. M. Louis Gauthier sait toujours exprimer de la façon la plus touchante les sentiments honnêtes et sains. Il n'est pas seulement l'un de nos meilleurs comédiens, mais l'un des plus humains et des plus sympathiques. M. Mauloy, dnns un rôle difficile et peu développé, a de la correction, de l'émotion, une justesse d^ fon parfaite. La grâce de M œ " Gladvs LE THÉÂTRE 1912-1913 -99 Maxhence est peut-être un peu apprêtée, mais cons- tamment agréable. Elle ne manque ni de sensibilité ni de force. Je n'ose dire que M me de Pouzols soit la simplicité même. Je veux chercher une petite querelle à Tristan Bernard ; il a imaginé naguère les plus jolis titres du monde le Fardeau de la Liberté, le Petit Café, le Danseur inconnu. Pourquoi semble-t-il, à présent, avoir une prédilection pour les titres, tranchons le mot, hom, les, comme les Phares Soubigou et, cette fois, la Gloire ambulancière ? Cette réserve est d'ail- leurs la seule que je puisse faire, et c'est bien pour- quoi je la fais, car il faut rompre la monotonie des éloges. Cette Gloire ambulancière, qui a un si vilain titre, est une des farces les plus amusantes que nous devions à Tristan Bernard, et l'on sait qu'il y a l'em- barras du choix. Il s'agit d'une dame affligée d'une certaine infirmité, beaucoup moins rare chez les femmes que l'infirmité passagère dont il est question au premier acte de M. Fleg. Cette infirmité a pris, au cours de la nuit dernière, un caractère soudain de gravité. Je ne sais pas trop comment dire. Bref, la dame a le ventre ballonné, au point que le méde- cin illustre qu'on a appelé en consultation n'arrive pas à le palper commodément ni à voir de quoi il retourne. Dans le doute, il prescrit une opération chirurgicale. Brusquement, la nature agit d'elle- même, et vous devinez, je l'espère, sans qu'il soit besoin que j'y insiste davantage, quel est ce dénoue- ment, véritablement heureux. La pièce est jouée 300 LE THEATRE 1912-1913 avec l'entrain le plus louable et une impayable drô- lerie par MM. Dumény, Beaulieu, Arvel, Gorieux, Herrmann, Fugère, par M mes Juliette Darcourt, Mil- ler, Madeleine Lyrisse et Fonteney. 15 Mai AMBIGU. — Mon ami l'assassin, pièce en cinq actes et six tableaux de MM. Serge Basset et A. Yvan. On a remarqué souvent que les grands observa- teurs n'observent pas ils inventent, ils anticipent, et c'est la réalité qui a la complaisance d'imiter après coup leurs descriptions. Il paraît que les ro- manciers et les auteurs de drames ou mélodrames, qui combinent des événements et n'imaginent que de l'action, peuvent anticiper tout comme les peintres de mœurs. Cette heureuse aventure est arrivée à MM. Serge Basset et Antoine Yvan, et leur vaudra sans doute un grand succès, quoique, dans Mon ami l'assassin, personne ne chante la Marseillaise. Ils ont prévu les bandits en automobile ! Ils ont prévu l'attaque à main armée d'une banque ! Je dis bien qu'ils l'ont prévue, puisque leur drame est écrit, dit-on, depuis cinq ans. Il se trouve aujourd'hui ac- tuel, grâce au retard coutumier du réel sur l'ima- ginaire ; et, d'autre part, MM. Serge Basset et An- toine Yvan, qui ont cette chance, n'ont aucune res- ponsabilité car il est peu probable que les Bonnot, LE THÉÂTRE 1912-1013 301 les Garnier et les Callemin, si infectés qu'ils fussent de littérature, aient forcé les coffres-forts de l'Am- bigu pour prendre des leçons de crime dans le ma- nuscrit de Mon ami l'assassin. D'ailleurs, on le sau- rait. Le drame de MM. Yvan et Basset ne vaut pas seu- lement par l'intérêt historique ; il pose un cas de conscience, qui n'est pas très ordinaire, mais qui n'est pas non plus invraisemblable. Nous comptons tous parmi nos relations les meilleures des gens qui ont fait un peu de prison — pour des motifs unique- ment correctionnels, ou, s'il s'agit de cour d'assises, pour des erreurs de simple moralité il est plus rare, quand on appartient à la bonne compagnie, que l'on ait l'occasion de serrer une main sanglante ; mais enfin cela peut se présenter. Un médecin me contait naguère qu'un apache, à qui il venait de sauver la vie, lui avait proposé, en guise de paie- ment, de le débarrasser d'un ennemi ou de plusieurs, s'il en avait. Supposez qu'un gredin de cette espèce vous ait rendu ce service-là ou un autre, et que, par la suite, il soit sur le point d'être arrêté, jugé et guillotiné. Le sauverez-vous ? Le livrerez-vous ? Moi, je n'hésiterais pas. et je crois que tout Fran- çais, pris individuellement, serait pour le bandit contre la police et la société. Mais les spectateurs, même Français, dès qu'ils sont réunis, éprouvent des sentiments collectifs, qui ne s'accordent pas tou- jours à leurs sentiments individuels. Ils n'aimeraient pas que l'obligé faillît à ses devoirs de reconnais- 302 LE THÉÂTRE 1912-1913 sance, et livrât son ami l'assassin ils n'admettraient pas davantage qu'il faillit à son devoir social, et ne le livrât point. MM. Serge Basset et Antoine Yvan se sont tirés de ce dilemme d'une façon bien ingé- nieuse ; car c'est la police qui découvre elle-même la retraite de Cravero, et Armand Gilette, enfermé dans une chambre blindée, asphyxié déjà plus qu'à demi par l'acide de carbone, se trouve dans l'im- possibilité d'intervenir quand même il le voudrait. — Je m'aperçois que je commence par le dénoue- ment, et que vous ne connaissez ni Armand Gilette ni Cravero. Armand Gilette est un fils de famille. Il est fianc 1 à M" e Huguette de Valleray, et veut en conséquence rompre avec sa maîtresse, Emma Pantzer. Emma est une fille de la dernière catégorie, mais elle a les mêmes prétentions que si elle appartenait à la ga- lanterie la plus huppée. Elle réclame un cadeau de rupture de cent mille francs. Armand Gilette refuse. Cravero est le frère d'Emma ; c'est un coquin, mais il a fait ses études à Louis-le-Grand. C'est aussi un bon frère, point trop scrupuleux. Il ne répugne pas au chantage, il vient menacer Armand à domicile, et reconnaît en lui un labadens. Il lui prête aussitôt trente mille francs, au lieu de lui en extorquer cent mille. La marraine d'Huguette de Valleray, M me Josion. s'occupe d'oeuvres de charité. Elle a maintes fois prêté de grosses sommes au frère d'Huguette, Paul de Valleray, brave garçon, mais dont la conduite LE THÉÂTRE 1912-1913 303 laisse beaucoup à désirer. Elle refuse aujourd'hui de le recevoir ; il s'en va en proférant des menaces il est pris de vin. Un personnage équivoque, nommé Cocuelle, vient justement de déterminer M m8 Josion à retirer de chez son notaire, M e Robichon, une somme de cent mille francs. La nuit tombe. M me Jo- sion est seule. Cocuelle reparaît, suivi d'un compa- gnon mystérieux qui pénètre dans le boudoir de M me Josion, la tue et s'empare des cent mille francs. Armand Gilette arrive à cet instant même, se pré- cipite sur l'assassin, qui lui échappe, mais qu'il re- connaît c'est Cravero, c'est son bienfaiteur, c'est son ami ! Naturellement, les soupçons planent sur Paul de Valleray qui tout à l'heure a proféré des menaces. Armand seul sait la vérité. Il ne veut pas dénoncer Cravero, mais sa conscience est le théâtre de ce que Spinosa appelait un combat intérieur. Je n'ai pas très bien saisi pourquoi il prenait pour confidents de ses angoisses les employés de la banque Roberty, à Choisy-le-Roi ; mais cette indiscrétion n'a aucune conséquence ; car, cinq minutes plus tard, les ban- dits arrivent dans leur automobile, et fusillent les employés de la banque Roberty, qui ne raconteront plus jamais rien à personne. Armand Gilette, qui est sorti de scène un instant avec Paul de Valleray toujours soupçonné du premier crime, revient à point pour assister au départ des bandits. Une fois onrore il reconnaît Cravero, et il ne balance plus à le dénoncer. 304 LE THÉÂTRE 1912-1913 Mais il préférerait que Cravero se dénonçât lui- même. Pour l'y résoudre, il se risque dans le re- paire des bandits. Ce repaire est un magnifique hô- tel de l'avenue du Bois de Boulogne. Cravero y a installé les bureaux d'une agence, dont l'objet n'est pas fort bien défini, mais dont le titre est rassurant Conscience et Vérité. Armand Gilette invite donc Cravero à se dénoncer, et comme il manque d'en- thousiasme, le menace d'un revolver. Les amis de Cravero, qui sont cachés dans les armoires, en sor- tent brusquement, coiffent Armand d'une cagoule, le ligotent et lui annoncent qu'il va mourir asphy- xié. Nous assistons à la première partie de cette opération, et le décor, comme je le disais plus haut, est une cellule blindée. Armand Gilette est déjà en proie aux hallucinations, il croit revoir Huguette, sa chère fiancée, quand la police survient, avertie par Huguette elle-même, qu'Emma Pantzer a mise assez maladroitement sur la piste de Cravero, en essayant une fois encore de la faire chanter. Cravero est enfin pris, la justice des hommes sera satisfaite espérons qu'Armand Gilette n'aura aucun remords. et surtout qu'il ne rendra jamais les trente mille francs. Mon ami V assassin est mis en scène de la plus amusante façon. Le tableau des bandits en automo- bile est très bien réglé, et je dirais que voilà un clou. si je ne eraisnais de discréditer, par ce jeu de mots, la marque Panhard-Levnssor si avantageusement eonnue. L'interprétation est fort bonne. M. Armand LE THEATRE 1912-1913 305 Bour a composé le rôle de Cravero avec autant de soin, d'intelligence et d'art qu'il eût fait un rôle de grande comédie. M me Carmen de Raisy est belle et fatale, M 1Ie Guyta-Réal naïve et tendre, M. Damorès inquiet et passionné. 19 Mai COMEDIE-FRANÇAISE. — Vouloir, pièce en quatre actes, de M. Gustave Guiches. Bien que l'homme moral ait été probablement in- divisible et complet à toutes les époques de l'histoire, les psychologues, du moins littérateurs, en tiennent pour la vieille distinction des trois facultés de l'Sme et attribuent une prédominance tantôt à l'une, tantôt à une autre, tantôt à la troisième, selon la mode, qui varie assez régulièrement. Il y a une trentaine d'années, c'est l'intelligence qui avait le pas ; comme elle n'est point la plus banale de nos trois facultés, cette préséance avait quelque raison d'être on pour- rait encore la revendiquer aujourd'hui. Le tour de la sensibilité est venu, à la génération suivante. Main- tenant, la volonté est à l'ordre du jour, comme au temps de la Terreur, la vertu. La volonté paraît si belle que nous l'admirons sous foutes ses formes j'en compte jusqu'à trois, que je désignerai par les mêmes épithètes que les théologiens font les Eglises. Nous avons la volonté souffrante, la volonté mili- 306 tE THÉÂTRE 1912-1913 tante et la volonté triomphante. La première est celle des neurasthéniques et des malades imaginaires ; elle n'est pas sans agrément, c'est au moins une dé- lectation morose. La seconde est celle qui s'évertue à se ressusciter soi-même dans les maisons de santé, ou qui, déjà, se mêle aux luttes de la vie. La troi- sième est celle qui, dans la vie ou au théâtre, assure les dénouements. M. Gustave Guiches, rien qu'en in- titulant sa pièce Vouloir a déjà su toucher le public au bon endroit. J'ajoute qu'il ne nous a pas, Dieu merci ! donné une pièce à thèse sur la volonté, ni une pièce d'observation, si je puis dire, clinique, mais bel et bien une comédie dramatique et roma- nesque cela ne doit pas nous surprendre. N'est-ce pas le conflit des volontés particulières et de la fata- lité qui crée dans le réel des incidents de drame et des péripéties de romans ? Philippe d'Estal a perdu, voilà deux ans, sa fem- me qu'il adorait. Ce coup l'a jeté bas. Député, grand orateur, Philippe avait déjà renoncé, du vivant de M™ d'Estal, à sa carrièie et à sa gloire, dont elle était fière, mais jalouse, et s'était confiné avec elle dans un vieux château dont l'aspect seul engendre la mélancolie. Il n'est cependant devenu tout de bon mélancolique et hypocondriaque qu'après le veuvage. Il n'admet auprès ùe lui qu'une petite cou- sine, qui le veille, et le vieux médecin du pays. Il fuit dès que les malades d'un sanatorium voisin font invasion chez lui par la grille entr'ouverte du parc. Ce sont pourtant de bien joyeux malades, el LE THÉÂTRE 1912-1913 307 terriblement bien portants. Le médecin mondain qui les soigne, le docteur Didiaix, est d'une gaieté fé- roce ; et c'est la première fois, entre parenthèses, que nous avons vu M. Henry Mayer jouer, sur la scène de la Comédie-Française, un rôle un peu ré- veillé. Ce docteur Didiaix est aussi un vilain homme, qui a des embarras d'argent, et mettrait sans scru- pule l'embargo sur une jeune et riche veuve, soit pour le mariage ou pour la commandite. Il en a jus- tement une sous la main, qui passe deux ou trois jours au sanatorium, mais à titre d'invitée. Or, cette veuve fut neurasthénique, elle aussi, précédemment, et fut guérie par un grand médecin des nerfs, le doc- teur Richard Lemas. Richard Lemas est le beau- frère de Philippe d'Estal. Il vient au château, à la fois comme beau-frère et comme médecin. Bien qu'il garde pieusement le souvenir de sa sœur défunte, Richard Lemas pense qu'une autre femme pourrait seule opérer la cure de Philippe ; il songe à Lau- rence la riche veuve, dès qu'il apprend qu'elle se trouve dans le voisinage ; et il a d'autant plus de mérite à la réserver pour son beau-frère qu'il fut jadis passionnément amoureux d'elle. Il y a un peu de complaisance dans toutes ces rela- tions, ces alliances et ces rencontres, mais qu'im- porte, s'il en résulte une belle situation de théâtre ? Le sacrifice de Richard Lemas est héroïque ; mais qui est illustre médecin est un professionnel de l'hé- roïsme, ou de la volonté c'est la même chose. Il dira tout à l'Heure, avec une magnifique et doulou- 308 LE THÉÂTRE 1912-1913 reuse éloquence Ah ! maintenant, je sais ce que c'est que vouloir. C'est vouloir ce qu'on ne veut pas. » Il fait cependant de bon coeur et sans trop se forcer le premier sacrifice, qu'il croit utile. Il en est bien payé, il a le bonheur de voir Laurence heu- reuse et Philippe ressuscité. Mais la guérison de Philippe est encore précaire ; il est irritable, jaloux. Un imbécile, qui écrit des revues pour les salons, chante devant lui un couplet sottement perfide à l'adresse de M me d'Estal il la soupçonne d'avoir un passé. Deux minutes plus tard, Lemas donne une verte leçon au docteur Didiaix. encore à propos de M ms d'Estal. Il y a envoi de témoins, duel. Les soup- çons de Philippe se précisent. Il accuse sa femme d'avoir été la maîtresse de Lemas. il la malmène, il l'insulte, et voilà le fruit du sacrifice ! Lemas ne peut se défendre d'avouer à Laurence qu'il l'a jadis aimée elle lui reproche de n'avoir pas parlé plus tôt elle lui déclare qu'elle aurait été fière de de- venir sa femme. Mais est-elle encore la femme de Philippe ? Il l'a chassée, elle est libre ! Elle prétend quitter cette maison, et la quitter au bras de Richard Lemas. Lemas hésite, il est déchiré a-t-il le droit de profiter de cette brouille, de cette rupture ? Lau- rence paraît si déterminée au divorce qu'il est près de céder. Mais le désespoir de Philippe, une me- nace Hé suicide l'effraient. Il n'est pas de ceux qui vivent leur vie et. qui vont leur chemin en passant sur les tombes il achève le cruel sacrifice, il récon- cilie Philippe et Laurence. LE THÉÂTRE 191^-1913 309 La belle pièce de Al. Gustave Guiches, intéres- sante, touchante, parfois profonde, a été dignement mise en scène et interprétée de la plus remarquable façon. M. Maurice de Féraudy a joué le rôle du doc- teur Lemas avec une énergie, une sensibilité virile et une simplicité vraiment admirables. M me Cécile Sorel a donné à Laurence une belle figure au dé- but, peut-être un peu trop grande dame pour ce mi- lieu bourgeois, elle n'est plus, au moment de la crise, qu'une vraie femme qui aime et qui souffre. M. Georges Grand m'a rarement paru plus émou- vant M lle Maille a su faire d'un rôle de rien la plus spirituelle composition. MM. Siblot, Falconnier, Granval, Nurr a, Lafon, Jacques Guilhène, Gerbault et Raynal, M mes Suzanne Devoyod, Andrée de Chau- veron, Jeanne Rémy, Laurence D'uluc, Léo Malrai- son, ont su donner d'amusantes physionomies à des personnages de second plan que l'auteur a très légèrement mais très joliment crayonnés. 21 Mai ODÉON. — Dannemorah, comédie en deux actes, en vers, de M. P. de Puyfontaine. — Réussir, pièce en trois actes, de M. Paul Zahori. Les efforts que fait M. Antoine pour découvrir le uénie deux fois environ par mois, méritent notre admiration. On ne peut espérer qu'ils soient ton- 310 LE THÉÂTRE 1912-1913 jours couronnés de succès ; mais le spectacle que nous a offert l'Odéon hier soir est d'une inutilité qui passe vraiment la permission. Il se compose de deux pièces. La première, Dannemorah, de M. Philibert de Puyfontaine, est une légende Scandinave. Elle manque de clarté, comme il fallait s'y attendre. C'est proprement la nuit polaire, où brille une seule étoile, celle de M Ue Guintini. Il s'agit d'un roi, fou comme le roi Lear ; mais le roi Lear était en mau- vais termes avec ses filles ; celui-ci aime trop la sienne. Son excuse est qu'elle ressemble à sa mère, qui est morte. Il y a aussi une marâtre, qui veut sup- primer la jeune princesse, de qui elle est jalouse, comme toutes les marâtres. Mais la jeune princesse est sauvée par l'intervention d'un jeune prince, qui l'aime, et qui m'a paru avoir avec elle des liens de parenté encore assez étroits. L'autre pièce, de M. Zahori, est intitulée Réussir. Le principal personnage est un député sur le point de devenir ministre. Pour décrocher cette timbale, il se croit obligé de sacrifier sa vertueuse épouse, et j'imagine qu'il s'y résout sans trop de peine, car elle est raisonneuse et assommante. Mais il se croit également obligé de faire la cour à une intrigante, dont l'oncle, sénateur, doit former le nouveau cabi- net, et il n'a vraiment pas de chance, car cette intri- gante est prétentieuse et aussi ennuyeuse que sa femme légitime. Cette dernière finit par se retirer aux champs, en compagnie d'un cousin apiculteur, à qui M. Grétillat a su donner une physionomie sym- LE THÉÂTRE 1912-1913 311 pathique. M. Vargas est toujours un des deux ou trois meilleurs comédiens de Paris, mais il a rare- ment joué un rôle plus dénué d'intérêt que celui du député Vives. M me Métivier, MM. Coste et Bonvallet ont composé avec le plus grand soin des person- nages d'ailleurs insignifiants. M 1168 de France et Mi- chel sont assez plaisantes en petites ouvrières, cou- sines de ministre. Heureusement, M. Antoine, prenant d'avance et deux fois sa revanche, nous avait rendu l'avant-veille le touchant David Copperfield de M. Max Maurey, et nous avait conviés, il y a quelques jours, à une merveilleuse représentation d'Esther, d'après les ta- pisseries de de Troy. Je veux, à propos de reprises, signaler celle des Berceuses, de MM. Pierre Veber et Michel Provins, au théâtre Michel. Je crois me souvenir que je fus, l'an dernier, très sévère pour cette pièce. J'ai à peine besoin de dire que je n'aurais aucun scrupule à changer d'opinion, si mon article acerbe avait nui naguère aux Berceuses de façon à me donner des remords. Mais on les a jouées indéfiniment, et on recommence. Je suis heureux de constater, une fois de plus, l'impuissance de la critique nous pouvons juger en toute sécurité selon notre conscience, puis- que nous ne faisons de mal à personne. 312 LE THÉÂTRE 1912-1913 30 Mai ODÉON. — Moïse, tragédie en cinq actes, en vers, de Chateaubriand. CHATELET. — Marie-Magdeleine, drame en trois actes, de M. Maurice Maeterlinck. Si l'on n'avait un sentiment vif du devoir, ce n'est assurément pas pour le plaisir qu'on irait, par trente degrés de chaleur, entendre Moïse l'après- midi et Marie-Magdeleine après dîner. Il est vrai que la première de ces deux cérémonies sacrées avait lieu à l'Odéon, où nous allons si souvent que nous finirons par y aller sans nous en apercevoir. M. An- toine a eu d'ailleurs bien raison d'offrir à notre curiosité un peu molle la tragédie de Chateaubriand, précisément le même jour que le Châtelet nous a offert le drame de Maeterlinck. Cette coïncidence nous a permis de faire entre les deux un parallèle, à quoi autrement nous n'aurions pas songé. Nous avons ainsi remarqué, entre autres, qu'il y a beau- coup plus de vers dans le drame de Maeterlinck, qui est en prose, que dans la tragédie de M. de Chateau- briand, qui est hélas ! en vers. On sait que M. Mae- terlinck a un faible pour les vers blancs. Des scènes entières de Marie-Magdeleine sont écrites comme le prologue du Sicilien. J'avoue que je ne puis com- prendre ce système. Rien n'est si déplaisant à l'oreille qu'une prose entremêlée de vers au petit bonheur, et sans que rien justifie le mélange ni le LU THEATRE 19i2-1913 313 dosage. 11 me paraît, de surcroît, extraordinaire qu'un bel écrivain cérame M. Maurice Maeterlinck substitue, quand il a la sagesse d'écrire en prose, le rythme pauvre et monotone du vers français au ry- thme innombrable de la prose française. La comparaison de Moïse et de Marie-Magdeleinc nous a obligés, en outre, de prendre garde à une chose que le respect dû à l'auteur de Pelléas et de VOiseau Bleu nous aurait empêchés probablement de voir ou de signaler c'est que son drame est une amplification de rhétorique, du même ordre que la tragédie de M. de Chateaubriand ; qu'elle n'en dif- fère pas sensiblement, ni de cent tragédies de cette époque où le classicisme agonisait ; et que notam- ment, cédant à la mode de ce temps-là, M. Maeter- linck a cru devoir égayer d'une petite histoire d'a- mour celle de la passion de Xotre-Seigneur Jésus- Christ, de même que M. de Chateaubriand a cru de- voir déranger Moïse qui causait avec l'Eternel, pour lui faire rompre, si j'ose m'exprimer aussi vulgai- rement, le collage d'un Israélite et d'une jeune Ama- lécite. Si grave que soit la figure de Moïse, cela ne me choque pas outre mesure je suis plus étonné d'apprendre que Marie-Magdeleine, si elle avait voulu couronner la flamme de Lucius Verus, Jésus n'aurait peut-être pas été mis en croix. Evidemment toute l'histoire du monde en aurait été changée. On assure que cette idée n'est pas de M. Maeterlinck et qu'il Ta empruntée d'un auteur allemand, M. Paul Héryse. Il eût mieux fait de laisser à M. Paul Héryse it SU LE THÉÂTRE 1912-1913 une si étrange invention. On ne prête, dit-on, qu'aux riches, mais les riches n'ont pas besoin d'emprun- ter. Je goûte davantage les idées personnelles de M. Maeterlinck. J'ai admiré la scène où Lazare, à peine sorti du tombeau, vient chercher la Magdaléenne pour la conduire au Christ. 11 y a là un magnifique symbole. Je suis moins sensible à la philosophie même de l'œuvre, et les combats, encore symboli- ques, d'instincts ou de doctrines morales, qui se li- vrent dans l'âme obscure de la pauvre petite cour- tisane, m'étonnent, mais ne m'intéressent guère. Je ne crois pas devoir m'émerveiller non plus du pro- cédé de théâtre grâce auquel Jésus, personnage principal de l'œuvre, nous est dérobé. Ce procédé n'est pas neuf il est renouvelé de YArlésienne. Au surplus, le Christ ne paraît pas sur la scène du Châ- telet, mais on l'entend dans la coulisse ; on est même surpris de l'entendre dire à la foule qui veut lapider Madeleine Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Il l'avait déjà dît à propos de la Femme adultère il est inconcevable que la parole divine se répète. Marie-Magdeleine est jouée fort convenablement. La critique me paraît bien sévère, bien injuste pour M me Georgette Leblanc. Elle a, du moins à première vue, toutes les apparences d'une grande artiste. Je conviens qu'il lui manque quelque chose ; mais je n'ai pu démêler si c'est le métier ou le don. M. Ro- ger Karl, en Lucius Verus, est beau et brutal. M. LE THÉÂTRE 1912-1913 315 Roger Monteaux a dit avec beaucoup d'habileté et d'enthousiasme le récit de la résurrection de Lazare. Ce n'est pas sa faute si ce récit est un peu long. Enfin M. Denis d'Inès, de l'Odéon, a été fort re- marquable dans le rôle du philosophe Silanus. Cette transition, que je ne cherchais pas, me ra- mène à Moïse. La tragédie de Chateaubriand est aussi convenablement jouée, et M. Joubé nous a of- fert une belle réplique vivante de la statue de Michel- Ange — qu'on revoit toujours avec plaisir. Mais je ne veux point m'extasier, comme c'est l'usage, sur les tours de force hebdomadaires qu'accomplit la troupe de l'Odéon. Je les trouve méritoires, mais re- grettables. Les jeunes comédiens ou tragédiens ne sont pas à l'Odéon pour faire des tours de force, mais pour appliquer l'enseignement du Conserva- toire, ou pour apprendre leur métier, s'il ne l'ont pas appris rue de Madrid. Ce n'est pas les exercer, c'est les gâter, et peut-être à jamais, que de récla- mer d'eux une besogne fastidieuse, excessive, hâ- tive et improvisée. î" Juin ATHÉNÉE. — Reprise du Bourgeon, comédie en trois actes, de M. Georges Feydeau. Le Bourgeon, de M. Georges Feydeau, méritait d'être repris. Ce n'est pas seulement une jolie et 316 LE THÉ\TRE 1912-1913 amusante pièce, à qui son titre défend de jamais vieillir, — bien vivace, puisque entre les mains de M. Porel, naguère, elle n'a pu mourir provisoire- ment qu'après la centième, — c'est aussi une pièce exemplaire qui prouve que rien n'est impossible à un auteur dramatique sûr de son métier, et surtout à M. Georges Feydeau. Je ne connais pas de sujet plus scabreux. M. Feydeau n'est pas assurément le premier qui ait osé prendre la puberté pour thème. D'autres, plus ingénus, avaient eu cette audace avant lui, et il me suffira de citer Paul et Virginie, qui peut être mis entre toutes les mains. Mais si nous sourions à peine quand un Xéron nous proteste que son innocence commence à lui peser, nous ris- quons d'être scandalisés lorsque c'est un jeune sé- minariste qui fait un aveu du même genre à un brave curé de campagne, et lorsque, de plus, il s'accuse d'avoir pressenti dans un rêve poétique, mais toute- fois précis, la délectation morose du péché. Nous risquons nous sommes devenus si bégueules !, nous risquons d'être scandalisés bien davantage, et peut- être de nous révolter, quand la nature reprend déci- dément ses droits, quand notre séminariste, Mau- rice de Plounidec, après avoir étreint d'un bras puissant, pour la sauver des eaux. M 1Ie Etiennette de Marigny, qui se noyait, l'étreint encore, cette fois pour se perdre soi-même. Mais ces diverses péripéties sont présentées avec tant d'art qu'elles ne nous inquiètent pas un instant. Elles n'inquiètent même pas le bon curé. Tout passe, grâce à des chan- LE THEATRE 1912-1913 317 gements de costumes. Vous devinez dans quelle tenue Maurice, qui prenait un bain, a opéré le sau- vetage d'Etiennette ; lorsque, tout émue de recon- naissance, et déjà d'amour, elle veut, cinq minutes plus tard, le remercier, il reparaît en soutane Ah ! dit-elle, c'est dommage ! » Lorsqu'il est sur le point d'oublier des vœux que, d'ailleurs, il n'a pas en- core prononcés, il est militaire qui oserait lui re- procher de se comporter avec les belles en véritable soldat français ? Voilà un des bienfaits de la loi qui a mis, selon l'expression vulgaire, le sac au dos des curés. Ces divers changements de costumes sont si naturels qu'à peine s'avise-t-on à quel point ils sont ingénieux mais il fallait y penser. La pièce abonde en trouvailles de cet ordre. C'est une idée charmante d'avoir purifié, du moins momentané- ment, l'amour d'Etiennette, et d'avoir montré de quelles touchantes et de quelles comiques abomina- tions est capable la maman la plus austère, quand elle croit que la santé de son fils est en jeu. La mar- quise de Plounidec ne craint pas de venir solliciter elle-même Etiennette d'un service que je ne saurais définir, et qu'elle est encore beaucoup plus empê- chée que moi de préciser. C'est Etiennette nui re- fuse. La scène pouvait être pénible, M. Georges Fevdeau en a fait un vrai petit cb>f-HV**nvtfe ; Ge qui me plaît, c'est que toutes ces h^biMés ont un air facile et bon enfant. Il v faut re^ard^r rlf» très près pour apercevoir qu'elles sont de l'art le nl'is raffiné. Le ton même de la pièce ne la rend pas, à 18. 318 LE THEATRE 1912-1913 première vue, fort différente des autres œuvres du même auteur. M. Feydeau n'a nullement cru devoir réprimer sa verve, parfois un peu grosse, mais tou- jours si abondante, si franche, — si française et si classique. Si jamais pièce a mérité le nom de comé- die, c'est bien le Bourgeon ; si parfois cette comédie se déguise en vaudeville, croyez que c'est par pure coquetterie. Le Bourgeon, qui avait obtenu au Vaudeville une interprétation fort brillante, n'a guère été moins heu- reux à l'Athénée. M. André Brûlé a repris le rôle de Maurice de Plounidec ; il semble, comme le rôle et la pièce, n'avoir pas vieilli d'un jour. Ce comédien excellent jouit du privilège fort rare, à peine conce- vable, de pouvoir interpréter avec la même vrai- semblance les rôles d'amoureux, les premiers rôles et Les rôles d'adolescents. Il n'a jamais rencontré de personnage plus avantageux que celui de Maurice de Ploudinec, ni qui pût mettre mieux en valeur la souplesse et la variété de son talent. M Ue Madeleine Carlier, qui a la réputation dangereuse et méritée d'être jolie femme, aura bientôt, si elle continue, la réputation d'être une de nos meilleures comédien- nes. M Ue Jeanne Rolly, qui a créé le rôle d'Etien- nette, l'accusait, le chargeait un peu, et je crois qu'elle n'avait pas tort ; en le jouant avec un peu plus de mollesse, M lle Carlier l'a joué peut-être avec plus de vérité, et nous a montré qu'elle est capable de simplicité et de naturel. M me Marie-Laure la marquise ne nous a pas fait oublier Anna Judic, et LE THEATRE 1912-1913 319 au surplus ce serait un crime que nous ne lui par- donnerions pas, mais elle nous a charmés par sa tendresse, par sa bonté, par sa naïveté, par son au- torité. M. Guyon fils, qui a autant de conscience que de talent, et qui compose toujours ses rôles avec le plus grand soin, touche, dans celui du curé Bour- set, à la perfection. M. Jules Berry est un de nos rares jeunes premiers. M. André Dubosc, libéral égaré dans un milieu dévot, a autant de distinction que de bon sens. M. Gallet et M me Cécile Caron for- ment un couple impayable de tartufes, le mâle et la femelle. Et je ne veux pas oublier M ,le Harnold, ni M. Stéphen, ni MM. Cueille, Lagrenée, Térof, M me " Loury, Grane, Darlet et Norma. 3 Juin A L'ŒUVRE. — Marthe et Marie, légende dramatique en cinq actes de M. Edouard Dujardin. Le titre de M. Edouard Dujardin est symbolique. Il fallait s'y attendre, mais je n'osais pas l'espérer. Je redoutais encore une pièce évangélique, et je m'apprêtais à dire, mutatis mutandis Oui nous délivrera des Grecs et des Romains ? » Enfin, nous avons été quitte pour In peur. La scène du drame n'est pas en Judée, mais à Florence, Marthe et Marie sont bien nommées ainsi par allusion aux deux sœurs de Lazare, mais voilà tout ; et M. Edouard 320 LE THÉÂTRE 1912-1913 Dujardin a même poussé la discrétion jusqu'à donner le nom de Marthe à celle qui, selon l'évangile, devrait s'appeler Marie, et le nom de Marie à celle qui devrait s'appeler Marthe. Ces deux jeunes personnes sont les filles d'un aventurier, qui est mort elles sont donc orphe- lines, et une riche, une bienfaisante fermière les a recueillies. Elle est également morte, en destinant Marthe à son fils Félicien, et elle a chargé un vieil intendant, Bénédict, son exécuteur testamentaire, de surveiller à ce mariage. Le jeune Félicien revient de l'université pour être médecin de village. Mais il a secrètement d'autres ambitions. Il a vu de près les grands banquiers de Florence. Il ne distingue » pas Marthe si M. Edouard Dujardin veut bien me permettre d'emprunter cette expression au théâtre de Meilhac et d'Halévy. Marie, qui est ambitieuse, lui plaît davantage, et il file avec elle sur une ga- liote. Félicien n'est pas encore assez riche pour se faire banquier alors il se fait commis de banque ; d'ail- leurs il devient très vite patron, grâce à une suite d'heureux hasards. Il achète à un vieux seigneur ruiné son palais, moyennant une rente viagère, et le vieux seigneur n'a pas plus tôt signé le marché, d'une main tremblante, que la rente s'éteint avec lui. Félicien achète une cargaison de blé un incen- die au même instant dévore les greniers de la ville, mais épargne la fin!!*» de Félicien il peut affamer Florence, il est maître de la cité du lys rouge. Ce- LE THÉÂTRE 1912-1913 321 pendant, il vit entoure de parasites. Ai-je besoin de vous dire qu'il n'est pas heureux ? Vous savez aussi bien que moi que l'argent ne fait pas le bonheur. Félicien essaie de tromper Marie pour se distraire, mais elle a le mauvais goût de lui rendre la pareille. Ils se brouillent, ils se raccommodent. Comme on chantait naguère dans je ne sais plus quelle revue On se colle, on se décolle, c'est la vie ! » L'amant de Marie, un vilain homme, Patenta, tente d'assas- siner Félicien. Marie se jette au-devant du coup, elle est blessée dangereusement. C'est une bonne leçon pour tous les deux, ils reviennent à la vie cham- pêtre. Mais quand ils arrivent au villaere. ils y re- trouvent naturellement Marthe, à laquelle ils ne pen- saient plus. Marie comprend que Marthe est la véri- table épouse de Félicien elle se sacrifie, elle arra- che d'une main héroïque l'appareil posé sur sa bles- sure, qui se rouvre, et elle meurt en donnant à Fé- licien d'excellents conseils. La pièce de M. Edouard Dujardin a beaucoup de mouvement et d'intérêt ; elle est ensemble un peu primitive et un peu compliquée, elle est d'une naïve- té charmante. Elle est écrite sans obscurité. M. Edouard Dujardin, autrefois si srrave, a aujourd'hui le sourire, et c'est lui-même qui nous le dit en pro- pres termes, sans que cette expression d'origine récente jure avec les costumes de la Renaissance ni avec le décor florentin. M llB Blanche Dufrène a une voix délicieuse, de belles attitudes, de beaux gestes, et une grande véhémence dans l'apostrophe. M lte 322 LE THÉÂTRE 1912-1913 Blanche Jackson a composé avec talent le rôle de Marthe, qui n'est pas bien avantageux. M. Fon- taine Félicien a pris devant les spectateurs de l'Œuvre l'engagement d'obtenir son premier prix au Conservatoire le mois prochain. M. Bourny l'intendant a le sérieux et la politesse d'un vieux serviteur, M. Lugné-Poë la majesté et le style d'un vieux seigneur ruiné. 5 Juin AU GYMNASE. — Représentation du Théâtre national .polonais de Léopol. AU THEATRE CLUNY. — Les Loups noirs, pièce en cinq actes et huit tableaux de MM. Le Paslier et Pont. A LA COMEDIE DES CHAMPS-ELYSEES. — Reprise du Poulailler, comédie en trois actes de M. Tristan Bernard. AUX ESCHOLIERS. — Coup double, un acte, en vers, de MM. Jean Renouard et Léon Le Clerc ; Le Tournant, comédie en un acte de M. Lionel Nastorg ; l'Epreuve d'amour, un acte, en vers, de M. Henry Grawitz ; la Vraie Loi, pièce en deux actes, de M. René Carraire. A L'AMBIGU. — Reprise des Oberlé, pièce en cinq actes, d'Edmond Haraucourt, d'après le roman de M. René Bazin. Les directeurs sont en proie, depuis huit jours, à une sorte de frénésie maligne, que guérira prochai- nement, contre toutes les règles, non pas le premier froid, mais la première bonne chaleur. Quand cha- le 1 J 12-1913 323 cun crie On part, on ferme ! » ils rouvrent. Point de soirée sans trois générales ou premières ; c'est trop de deux, et encore je dis deux par excès de politesse. Je sens bien que les Polonais en général sont sympathiques, et en particulier les comédiens polo- nais du théâtre de Léopol, qui donnent en ce mo- ment des représentations au Gymnase. Ils sont dis- crets, ils ne font pas d'esbroufe, peu de réclame ils finiront par se faire remarquer, comme les gens qui ne portent pas de décorations. Mais j'avoue que je n'entends pas le polonais. Je ne suis pas le seul, et je crains que cette ignorance ne leur fasse tort. On n'a pas besoin de savoir le russe pour suivre un ballet russe. Cela est si évident que je ne crois pas devoir y insister davantage. On peut suivre un opéra dont le texte est étranger, la musique étant un langage universel. On n'y perd pas grand'chose, souvent même l'on y gagne, ou l'on y gagnerait, et si, par exemple, le livret de Julien était écrit en tamoul... Mais je ne veux pas empiéter sur mon éminent collaborateur et ami Reynaldo Hahn. Il est clair que, pour suivre une comédie, mieux vaudrait la comprendre ; faute de quoi elle se réduit à une pantomime. Je m'empresse toutefois de publier que la pantomime des artistes de Léopol est majes- tueuse, noble, d'expression vive, et qu'en s'aidant un peu du programme, on peut encore s'intéresser aux péripéties de leur jeu. Le théâtre Cluny nous a offert une pièce à grand 324 LE THÉÂTRE 1912-1913 spectacle, simplement. Les Loups noirs sont des apa- ches masqués qui se livrent à la traite des blanches . Je demande grâce pour cette plaisanterie médiocre; je ne serai pas seul, d'ailleurs, à la risquer elle s'impose ; et puis, en fin de saison, il ne faut pas être difficile. Les loups noirs enlèvent trois blan- chisseuses je ne le fais pas exprès. Les fiancés de ces blanchisseuses poursuivent les loups, qui sont dévorés par des requins, car l'action se continue pendant une traversée. L'un des bandits était un fils de famille égaré, l'un des fiancés était un mauvais sujet repenti. Il y a aussi une erreur judiciaire, et un innocent que je plains car, s'il est regrettable en tout état de cause d'être accusé d'un crime que l'on n'a pas commis, il est singulièrement désobli- geant d'être soupçonné de vagabondage spécial. Fi- nalement, l'innocence est reconnue, la vertu récom- pensée, le vice puni. Ce drame est un peu lent, mais l'excellente troupe de Cluny le joue le plus vite possible. La Comédie des Champs-Elysées a repris l'amu- sant Poulailler de M. Tristan Bernard, qui triompha naguère au théâtre Michel, et qui n'a aucune raison sérieuse de ne pas triompher chez M. Poirier. Le second spectacle des Escholiers n'est pas tout à fait aussi intéressant que le premier. Il se compose de trois petits actes et d'une pièce en deux actes. Le premier petit acte est en vers, c'est Coup double, de MM. Jean Renouard et Léon Le Clerc. Egalement malheureux en amour, un berger, Lucas, une ber- LE THÉÂTRE 1912-1913 325 gère, Muguette, pensaient se tuer. Ils se recontrent, ils s'arrangent ensemble, et ils ne sont plus malheu- reux. M. Got est le berger Lucas, M"° Ducos est la bergère Muguette. Jugeant que sa maîtresse, M me de Savigny, devient froide, Georges Maupreux lui signiiie qu'il vaut mieux rompre à temps et de bonne grâce, et l'exé- cute poliment. C'est le Tournant, de M. Lionel Nas* torg, où M lle Léonie Yahne et M. Henry Burguet ont témoigné la sensibilité la plus aimable. L'Epreuve d'amour est un acte en vers de M. Henry Grawitz. Le décor est antique. Une lune errante éclaire la scène, où \l lle Yvonne Garrick semble charmante sous le costume grec, à peine décolletée, mais M. René Rocher l'est davantage. Il joue le personnage d'un inconstant, Lucius, et M Ue Yvonne Garrick est Lydie, sa maîtresse. Une bonne amie conseille à Lydie de se faire passer, la nuit et la lune aidant, pour la courtisane Glycère, et d'éprouver ainsi l'amour de Lucius. Mais ce petit capricieux de Lucius devient tout d'un coup la fidé- lité même, et jure à Lydie de l'aimer éternellement. La Vraie Loi, de M. René Carraire, est une pièce en deux actes. Alfred Darbant, fils d'un banquier qui a mis fin à ses jours, vit dans l'indigence avec sa sœur Odile et sa mère. Un vieil ami, Mercœur, aide ces dames selon sa propre expression à join- dre les deux bouts. Alfred, employé de banque, prend de l'argent dans la caisse pour l'offrir à une chanteuse il joue aux courses, il perd, il veut se 19 320 LE THÉÂTRE 1912-1913 tuer. Odile et M me Darbant lui révèlent alors que M. Darbant père ne s'est tué, jadis, que sur l'injonc- tion de M me Darbant elle-même, qui a voulu ainsi sauver l'honneur de la famille. Cette révélation rend au jeune Alfred le goût de la vie, et j'avoue que je ne comprends guère pourquoi. Il n'importe. Mer- cœur épouse Odile et sauve une fois de plus l'hon- neur de la famille, mais sans drame, en rembour- sant tout bonnement la somme que son futur beau- frère a volée. M me Thérèse Kolb a ému tous les spec- tateurs quand elle a raconté la mort de son mari. M me Lara a de beaux mouvements. M. Maupré est un peu mou, mais c'est le rôle qui veut cela. M. Mar- quet est plein de dignité, de bonté, de tendresse. Enfin, l'Ambigu a fait une excellente reprise du beau drame que M. Edmond Haraucourt a tiré du beau roman de M. René Bazin, les Oberlé. Espérons que cette fois encore, le patriotisme réussira au théâre de l'Ambigu, et que la littérature qui s'y ajoute ne diminuera pas le succès. 10 Juin THÉÂTRE ANTOINE. — Reprise du Baptême, comédie en trois actes, de MM. Alfred Savoir et Nozière. Le Baptême, de MM. Alfred Savoir et Nozière, que M. Lugné-Poe vient de reprendre au théAtre Antoine pour la saison d'été, est une des rares piè- LE THÉÂTRE 1912-1913 327 ces neuves, fortes, hardies sans esbroufe, qui aient été jouées depuis dix ans. Elle obtint naguères, à l'Œuvre, un succès sans exemple, puisque les piè- ces y doivent être jouées régulièrement deux ou trois fois, et qu'elle eut dix-sept représentations. Elle a pourtant tout ce qu'il faut pour ne plaire à per- sonne. Les auteurs ont osé toucher la question juive; et comme ils n'insultent pas les juifs, ils ne se mé- nagent aucune sympathie dans le camp antisémite ; mais comme d'autre part ils leur disent certaines vérités, attristantes plutôt que désobligeantes, ils ne donnent pas moins d'ombrage aux juifs. Il n'y a point, dans ces trois actes, trace d'habile malveil- lance ni pour un parti ni pour l'autre ; il n'y a point de caricature ni, à proprement parler, de satire ; MM. Savoir et Nozière ont même résisté à la tenta- tion de crayonner avec trop d'ironie le jeune noble coureur de dots, ou le prélat mondain. Ils ont fait de Mgr Lecourtois un homme d'église politique, d'infiniment de tact et d'esprit, qui veut bien ramener les âmes à Dieu, mais qui ne veut pas les rafler. Ils n'ont pas refusé le comique, qui à mainte reprise jaillissait de leur sujet même. Leur comédie cepen- dant est sérieuse, parce que nulle part elle ne s'amuse aux surfaces elle pénètre jusqu'à l'intime des sen- timents, elle cherche, elle trouve et elle illustre la cause secrète des gestes. La psychologie des per- sonnages est juste, complexe et inconséquente, parce qu'elle est profonde. Jamais MM. Savoir et IVozière ne prêtent à leurs 328 LE THÉÂTRE 1912-1913 créatures un mobile unique, élémentaire, exclusive- ment mesquin et vil, ou noble. L'essentiel de leur pièce est l'attrait qu'exerce la religion chrétienne sur tous les membres d'une famille, d'une tribu juive déracinée, transportée de Francfort à Paris ; et certes tous obéissent plus ou moins à l'intérêt, intérêt d'affaires, snobisme ; mais ils obéissent en même temps à des influences plus mystérieuses, à l'inquiétude héréditaire du juif nomade qui. après tant de siècles, voudrait enfin se fixer, qui souhaite une patrie, et qui sent qu'on pourrait donner de la patrie à peu près la même définition que Salluste donne de l'amitié Vouloir et ne pas vouloir les mêmes choses ». Ils sentent que la religion est ce qui lie entre eux les hommes le plus fortement, et que leur religion est ce qui les sépare. M me Bloch veut conquérir les salons en se conver- tissant avec fracas, mais peut-on suspecter la sin- cérité de cette néophyte, si, contrairement à ce que Napoléon disait de la France, elle a en elle assez de religion pour hésiter entre deux religions, la catho- lique ou la protestante, et si elle apporte de sur- croît dans cette controverse tout l'esprit de subtilité d'une talmudiste ? Hélène Blbch n'aurait peut-être pas songé au baptême, si elle ne songeait aussi au mariage ; mais, dès qu'elle a ouvert le catéchis- me, c'est le baptême qui est la grande affaire. Elle souffrait obscurément d'appartenir à une race où les femmes sont à peu près exclues du temple ce qui la séduit dans le christianisme, c'est que Jésus est LE THÉÂTRE 1912-1913 329 le dieu des femmes. Elle l'attendait, et elle s'élance à lui d'une telle ardeur, qu'après s'être convertie pour se marier, elle ne se marie point, et entre su couvent. Le père lui-même, si préoccupé qu'il soit des résultats matériels d'une conversion, a encore des arrières-pensées mélancoliques, des hésitations et des scrupules. Seul, le fds aîné, André Bloch, ne paraît guère se soucier que d'être reçu, et n'a hâte de devenir chrétien qu'afin de pouvoir sans inconvé- nient épouser une juive riche ; mais, en revanche, le fds cadet, qui a, lui, toutes les tares physiques de la race, qui est laid, crépu, malingre, tend les bras à Jésus, dieu des humbles, et consolateur des disgraciés. Cette figure de Lucien Bloch est une des plus curieuses de la pièce, ensemble, par un assez bizarre mélange, touchante et peu sympathique. Elle fait opposition à la superbe figure de l'aïeule, qui survit presque centenaire, fière de la fortune et de la situa- tion acquise, encore ambitieuse, capable de com- prendre tous les calculs, tous les sacrifices, même de conscience, et cependant qui désapprouve, juive immuable, cet abandon de la tradition et de la foi des ancêtres. Ça, dit-elle en son jargon de Franc- fort, ça je n'aurais pas fait. » Et quand, restée seule avec son pauvre petit-fils Lucien, elle l'entend qui lit une prière Adorable Jésus, divin modèle de la perfection à laquelle nous devons aspirer, je vais m'appliquer... », elle lui retire le livre des mains et prononce avec solennité le grand acte de foi de sa 330 LE THÉÂTRE 1912-1913 race Ecoute, Israël, l'Eternel est notre dieu, l'Eternel est un. » Le succès du Baptême à la représentation d'hier a été éclatant. Il réjouira tous ceux qui aiment à voir, de temps à autre, une belle chose réussir. Les personnages de cette pièce forment une véritable galerie de types ; aussi n'est-elle pas fort aisée à dis- tribuer et à interpréter. Elle a été cependant fort honnêtement jouée, — très remarquablement par M. Lugné-Poé, ainsi que par M me Jeanne Cheirel. 13 Juin CHATELET. — La Plsanelle ou la Mort parfumée, comé- die en un prologue et trois actes de M. Gabriele d'Annun- zio, musique de scène, prélude et danses de M. Ilde- brando da Parma. Lorsque par hasard le public ne s'est pas très bien tenu à une répétition générale, l'auteur et le direc- teur mécontents ne manquent point de dire que ces gens-là n'ont aucune notion de la civilité puérile et honnête ; car ils étaient des invités, obligés comme tels à une perpétuelle et courtoise approbation. Je n'ai jamais souscrit, pour ma part, à cette doctrine. J'estime que, les soirs de générale, nous sommes de service, et non point toujours volontaire, et que, si nous n'achetons pas à la porte en entrant le droit de siffler, nous ne laissons pas cependant de la payer LE THEATRE 1912-1913 331 assez cher quelquefois. Mais hier, par exception, nous Minus bien des imités. i\os coupons, qui por- taient les noms de M me Ida Rubinstein et de M. Ga- briele d'Annunzio, en taisaient foi. La critique est donc désarmée, elle doit se réduire à une manifes- tation de politesse, à laquelle je m'associe bien vo- lontiers, — en priant seulement que l'on m'excuse, si mon tempérament plus calme ne me permet pas de pousser la déférence jusqu'à l'enthousiasme et jusqu'au cri, comme faisaient hier soir, dès la chute du rideau, après le silence morne des actes, cer- tains des admirateurs probablement plus intimes du poète et de sa belle interprète. Je suis bien aise d'avoir cet excellent prétexte pour vous parler peu ou ne vous parler point de la Pisanella elle-même. Je serais, à la vérité, bien em- pêché de le faire. J'ai la plus grande admiration pour M. Gabriele d'Annunzio, et même une admi- ration, dans une certaine mesure, effrénée ; car les sentiments qu'il inspire doivent être, ce me semble, au même diapason que ceux de ses personnages passionnés. Il est, en italien, un poète merveilleux, et miraculeux en français. Il sait notre langue com- me je souhaiterais à la plupart de nos compatriotes et confrères de la savoir. Il est aussi un grand hom- me de théâtre, et la Crinrnnda est vraiment une chose de beauté ». Je ne peux pas douter que la Pisanelle ne soit aussi une belle délivré, et que nous ne devions à la lecture y apercevoir des grâces, des témérités, des splendeurs d'images, qui seront ton- 332 LE THÉÂTRE 1912-1913 jours assez latines pour ne nous paraître pas étran- gères. Je me persuade aussi que nous y retrouverons la logique et la clarté méditerranéenne ; oui, nous serons étonnés que l'on ait pu nous la défigurer hier soir au point de nous la faire paraître incohérente. Mais un système étrange de déclamation, où alter- naient le hurlement et le murmure, tous deux éga- lement inarticulés, nous a empêchés de saisir un seul vers blanc, un mot, une syllabe ; et nous se- rions réduits à des hypothèses sur le sujet même de la pièce, si une réclame abondante qui passe un peu la permission ne nous avait d'avance infor- més de tout ce que nous devions à la rigueur savoir, pour ne pas nous croire durant la représentation déchus de notre intelligence, mais frappés seule- ment de surdité. Nous savons donc que la Pisanelle est une femme de Pise, amenée par des corsaires à Famagouste, dans l'île de Chypre. Ce n'est qu'une pauvre petite courtisane, mais sa venue monte les imaginations, déjà passablement échauffées et brouillées. Cer- tains des personnages, notamment l'oncle du roi, sont hantés par les souvenirs du paganisme et de Vénus, souveraine de l'île. D'autres, et le roi lui- même, sont des chrétiens mystiques, des disciples fervents et humbles de François d'Assise. La Pisa- nelle arrive au moment que l'oncle du roi vient de raconter une histoire de statue épousée par un mau- vais plaisant, qui rappelle une nouvelle célèbre de Mérimée ou le livret de Zampa, et au moment que le LE THEATRE 1912-1913 333 jeune roi, à qui l'on propose en mariage toutes les jeunes reines ou princesses d'Europe actuellement disponibles, déclare qu'il n'épousera aucune d'elles, mais de préférence dame Pauvreté. Je n'ai pas bien démêlé si la Pisanelle semble à ce petit roi dame Pauvreté en personne, et si elle apparaît à son oncle comme une incarnation de Cvpris, une femme de pierre analogue à celle dont l'histoire a été racontée tout à l'heure, ou simplement comme une courti- sâtes fort désirable. Toujours est-il que le roi met la Pisanelle dans un couvent où elle a, avec les nonnes, une conversation interminable à propos de figues, que l'oncle du roi vi^nt l'enlever, et que le roi tue son oncle. C'en est trop la reine mère, après avoir feint de flatter la Pinasellej la grise, ce qui l'excite à danser, puis, faisant tenir deux tigres tout prêts en cas qu'il soit utile, appelle une douzaine de haladins armés de bouquets de roses et ces ba- ladins, après avoir, si j'ose dire, srigoté d'une façon assez ridicule autour de la Pinaselle qui danse tou- jours. Y étouffent sous les fleurs c'est la mort par- fumée. J'ai goûté la musique de scène de M. Ildebrando da Parma. Quel beau nom. quoi qu'en dise Boileau ! Je ne puis croire que ce soit un pseudonyme, comme on me l'a prétendu. Cette musique est inspirée du plus oricinal de nos compositeurs français elle n'est donc originale qu'au second degré, mais elle est toujours en situation. Les décors de M. Bakst sont d'une beauté barbare ; ils manquent parfois 334 LE THEATRE 1912-1913 d'harmonie, mais il n'offensent ni le bon sens ni même le goût, et eette fois du moins on peut presque toujours assigner un nom aux divers objets qu'ils représentent. Les costumes sont proprement admi- rables. Nous avons eu peut-être de la peine à rete- nir le nom de M. Wsewolode Meyerhold, mais on nous l'a répété si souvent depuis un mois que nous ne l'oublierons plus. C'est lui qui a réglé la mise en scène. Il fait jouer toute la pièce au dernier plan de cet énorme théâtre, ce qui ne rend pas l'acousti- que meilleure ; mais les groupements de foule, les mouvements d'ensemble ou individuels, et les moin- dres attitudes sont des inventions du plus beau style, et sur ce point l'effet n'a pas démenti la pu- blicité préliminaire. Plusieurs des interprètes sont fort intéressants. M. de Max, dans le rôle de l'oncle du roi, a une fois de plus témoigné qu'il n'est pas un improvisateur, et qui s'abandonne à son seul génie, mais au con- traire le plus savant et le plus discipliné des tragé- diens. M. Hervé, qui nous avait accoutumés à un jeu plus mesuré, nous a étourdis par la violence de ses cris et de ses gestes. M. Joubé n'a pas crié moins fort, ni ne s'est pas tordu moins. M. Puyla- garde a eu le grand mérite de jouer avec force, intelligence et sincérité, un personnage dont il m'est impossible de comprendre la fonction dans la pièce. M me Eugénie Nau a bien composé le rôle de la devine. M me Suzanne Munte est bien la reine, poli- tique, ambitieuse, et au besoin meurtrière. Je ne sau- LE THÉÂTRE 1912-1913 335 rais, pour les motifs que j'ai allégués au début de cet article, louer Mme Ida Rubinstein qu'avec une extrême réserve. Mais nous devons la remercier une fois de plus du spectacle dont elle nous a réga- lés. Ce fut, comme on disait dans le français du temps de Corneille, un cadeau » magnifique. Ce fut aussi, malheureusement, une de ces épreuves où se soumettent de leur plein gré certains philosophes qui répudient les principes de la morale tradition- nelle, mais qui veulent être, de temps en temps, ascètes en amateurs, par orgueil ou par curiosité. Cette épreuve-ci nous a permis de mesurer, et non sans une fierté légitime, quelle prodigieuse force de résistance le savoir-vivre nous donne contre l'ennui. 15 Juin GRAND-GUIGNOL. — L'Affaire Zézette, pièce en un acte, de MM. A. Vély et L. Mirai ; la Buvette, pièce en un acte, de M. Pierre Montrel ; Terres chaudes, pièce en deux tableaux, de M. Lenormand ; la Petite Dame en blanc, comédie en un acte, de M. Paul Giafferi ; Dans la Pouchkinskaïa, drame en deux actes, de M. Gaston- Charles Richard ; la Réussite, de M. Max Maurey reprise. Le nouveau spectacle du Grand-Guignol est varié, intéressant. Je le recommande volontiers à toutes les personnes qui n'aimeraient pas mieux aller pren- dre le frais au Bois, ou simplement, comme Sarcey, à la Comédie-Française. Il se compose d'un drame 336 LE THÉÂTRE 1912-1913 nègre, d'un drame russe, et de quatre petites comé- dies, dont l'une, la Réussite, de M. Max Maurey, déjà représentée naguère, mérite sa réputation. L'une des trois autres, intitulée la Buvette, est un tableau de mœurs parlementaires et a naturellement pour auteur un député. La satire est gaie, juste, et il y a même, Dieu me pardonne, des clefs à cette buvette. Des deux comédies qui restent, l'une est une histoire de diamant, l'autre une histoire de col- lier de perles. Quelle fortune, mon empereur ! Le diamant est saisi, rendu, repris et donné. Le collier est perdu, trouvé, volé, restitué, et tout finit, pour lui comme pour le diamant, à la satisfaction des spectateurs. Des deux drames, le nègre et le russe, c'est le russe qui est le plus noir, si j'ose me permettre cette plaisanterie d'été car il se termine par une fusil- lade générale. L'autre, qui aurait pu être intitulé familièrement le Cafard, est une étude de mœurs coloniales. Elles ne sont pas belles. Il semblerait, d'après M. Lenormand. que les blancs, sous pré- texte de civilisation, n'ont importé chez les nègres que la méchanceté gratuite, le sadisme. Cette plante funeste a prospéré merveilleusement sous les tropi- ques, et les personnages nègres de la pièce sont encore pires que les personnages blancs. M. Lenor- mand a curieusement modifié, pour l'adapter à un tel sujet, l'esthétique ordinaire du mélodrame, et nu dénouement les méchants sont récompensée, tan- dis que les bons sont impitoyablement punis. Cette LE THÉÂTRE 1912-1913 337 conclusion, qui ferait scandale à l'Ambigu, ravira les clients ordinaires du Grand-Guignol. Les six pièces que nous a données M. Max Mau- rey sont, comme d'habitude, fort bien jouées, avec un grand esprit de solidarité les artistes du Grand- Guignol ne se soucient pas de briller individuelle- ment, et chacun se sacrifie à l'effet d'ensemble. 20 Juin THEATRE MICHEL. — Les Sauveteurs, un acte, de M. Claude Gével ; l'Amour à quinze ans, fantaisie en un acte, de M. Chappe ; le Démon, esquisse de M. Edmond Fleg ; la Lettre du soir, jeu d'acteurs, de M. Séverin-Mars. La vie, dit-on, serait supportable sans les plaisirs. MM. les directeurs de théâtre estiment que nous n'en avons pas encore notre content, et ils ont in- venté les saisons d'été. Il paraît que la clôture du théâtre Michel était un deuil public, au moins pari- sien le théâtre Michel vient de rouvrir, réjouis- sons-nous. Pour ne point nous charger l'estomac, M. Mortier nous a offert un spectacle coupé. D'abord, M Ue Mona Gondré nous a chanté de petites chansons anciennes. Cela n'est pas de ma compétence. Toutefois, puisque M" 9 Mona Gondré joue aussi la comédie, elle me permettra bien de lui donner un conseil qu'elle 338 LE THÉÂTRE 1912-1913 songe à l'enfance. Cette heure bénie va sonner. Vous avez quatorze ans, mademoiselle, vous n'en aurez bientôt plus trente. M. Stéphen, en revanche, a prodigieusement quinze ans, dans la fantaisie de M. Chappe. M me Annie Warley marque un peu plus, et c'est tant mieux, car la loi autorise la pratique de l'amour à cet âge, mais je ne sais pas si elle en autorise le spectacle. La Lettre du soir, de M. Séveriiî Mars, est un jeu d'acteurs ». Je me demande, sans trop d'an- goisse, si cela me concerne. Je me pose la même question à propos du Démon, de M. Edmond Fleg, qui est une esquisse ». Je suis bien sûr, en effet, que ce n'est pas une pièce. Les personnages, deux amants, qu'une haine réciproque rive l'un à l'autre, commencent à se disputer dès le lever du rideau, sans avoir pris soin de se faire présenter à nous. Mais la scène est âpre et belle, et elle a été jouée remar- quablement par M me Jeanne Iribe, qui fait d'éton- nants progrès. M. Burguet a de la sincérité, mais de la mauvaise humeur. Et pourquoi semble-t-il tou- jours près de pleurer, quand il se met en colère ? J'allais oublier les danses puériles et gracieuses de M me Karina-Karinowa. La reine douairière de Gran- de-Bretagne ne me l'aurait pas pardonné, car elle honore cette charmante ballerine de sa protection • elle est si bonne ! LE THEATRE 1912-1913 339 22 Juin COMÉDIE FRANÇAISE. — Les Ombres, comédie en un acte, en vers, de M. Maurice Allou. L'aimable comédie de M. Maurice Allou répond à un desideratum qu'on a exprimé bien souvent. Les pièces de théâtre ne sont pas toujours intéressantes ; mais il serait neuf fois sur dix passionnément inté- ressant de savoir ce qui va se passer entre les per- sonnages après le dénouement, ce dénouement fût-il la mort. M. Allou ose le premier nous donner un de ces épilogues, que notre curiosité réclamait. Les Ombres sont l'acte supplémentaire de toutes les pièces qui ont pour sujet le collage — dirais-je. si nous n'étions rue de Richelieu. Lycoris et Euryclée, après avoir été ensemble » sur la terre, sont encore ensemble aux enfers, depuis dix ans, et naturellement cela menace de durer l'éternité. Ils en ont assez tous les deux. A ce moment, le mari d'Euryclée, Nisias, meurt ; et comme d'être mari, cocu et veuf, cela n'empêche pas de faire des farces, il imagine de conter à son ancienne femm^ qu'il n'est pas mort, mais aussi vivant qu'Orphée, et qu'il va la ramener à l'étage supérieur, de même qu'Eurydice. Eurv- clée est folle de joie, pour trois raisons première- ment, il lui plaît de revivre, deuxièmement de quit- ter son amant, et troisièmement de reprendre son mari. Quand elle apprend que ce dernier lui a monté ce qu'on appelle, même sur les bords du Styx, un 340 Ltt THÉÂTRE 1912-1913 bateau, elle est bien fâchée ; mais elle se console en présentant l'un à l'autre le mari et l'amant, et en constituant pour jamais un de ces ménages à trois, où réside seulement, ci-dessous comme ici-bas, le bonheur et l'accord parfait. M lle Marie Leconte a joué le joli rôle d'Euryclée avec une grâce, une coquetterie et, si j'ose dire, une canaillerie vraiment infernales. M. Dehelly reste jeune, léger, vif, jusque dans le ténébreux séjour. M. Croué est un mari retors, mais en fin de compte bon enfant, et le Minos que nous présente M. Reynal n'est pas non plus bien effrayant. Je crois môme que c'est le bon juge. 28 Juin PORTE-SAINT-MARTIN. — Tartarln sur les Alpes, comé- die pittoresque en cinq actes et sept tableaux, de M. Léo Marchés, d'après le roman d'Alphonse Daudet. Je crois que MM. Hertz et Coquelin ont mis la main sur la véritable pièce d'été Tartarin sur les Alpes ! Nous y voudrions être nous-mêmes. La co- médie que M. Léo Marchés a tirée du roman célèbre d'Alphonse Daudet n'est pas seulement pittoresque elle est fidèle, elle est ingénieuse, enfin elle est amu- sante. Elle est amusante comme toutes les pièces à LE THÉÂTRE 1912-1913 *il accent. L'accent suffit à provoquer notre hilarité, par l'effet d'un mécanisme que les philosophes du rire devraient étudier. Les auteurs de pièces à accent n'ont pas besoin de se mettre en frais leurs per- sonnages pourraient à la rigueur dire n'importe quoi ; cela du moins permet d'aborder les sujets simples et de faire de l'esprit avec bonhomie, sans chercher midi à quatorze heures. Seulement, c'est tantôt un accent qui nous égaie, tantôt un autre, il m'est impossible de démêler pourquoi. Affaire de mode sans doute. Aujourd'hui, nous sommes tout à la Belgique. Pourtant, boufre vaut god ferdam, et si nous nous pûmons de rire à Sais-tu, monsieur?...» nous n'avons aucune excuse de bâiller à Vous me connaissez, Gonzague... » Ne craignons rien, nous n'en avons pas fini avec ceux de la Provence le Midi remontera. Si les hommes de quarante à cinquante ans m'ont paru, hier soir, en écoutant l'aimable comédie de M. Marchés, rire avec un peu de nonchalance et du bout des lèvres, c'est qu'il est bien mélancolique d'entendre, après un quart de siècle, des plaisante- ries que l'on a trouvées très drôle autrefois. Chose curieuse, cela est presque aussi mélancolique si on les trouve moins drôles, ou s'il paraît qu'elles n'ont rien perdu. Mais les tout jeunes gens et les enfants, qui étaient nombreux hier à Ta Porte-Saint-Martin, riaient à gorge déployée. C'est d'un bon augure pour la carrière de la pièce. Souhaitons que Tarta- rin prolonge, comme on dit dans le dialecte parti- 342 LE THEATRE 1912-1913 culier des chemins de fer, la validité de son billet de retour ; souhaitons même qu'il le perde. Son voyage est bien agréable, puisqu'il lui arrive encore des aventures ; et l'on prétendait qu'il n'en arrive plus ! Il est vrai que ces aventures ne paraissent pas dater tout à fait d'aujourd'hui, ni même d'hier, et M. Marchés n'a peut-être pas raison de faire plu- sieurs fois répéter au héros d'Alphonse Daudet que nous sommes en 1913. S'il avait gardé les chiffres de l'autre siècle, la peinture de l'hôtel du Righi-Kulm nous eût fait peut-être l'effet d'une peinture exacte, et non d'une caricature, d'ailleurs bien plaisante. Et, qui sait ? Les nihilistes russes auraient pris un petit air historique, sans rien atténuer de leur fan- taisie. Mais qu'importe ? On s'intéressera sans y croire — et n'est-ce pas justement ce qu'il fallait ? — aux amours de Tartarin et de Sonia; on ne prendra pas trop au sérieux, ni les dangers que court notre allié le tsar que Tartarin appelle familièrement Nicolas, ni ceux que Tartarin court lui-même en escaladant le mont Blanc ; on ne tremblera pas plus qu'il ne sied quand la corde rompt et qu'il glisse on ne s'étonnera pas, ne l'ayant qu'à demi cru mort. de le voir soudain reparaître à la séance du Club alpin, où la fanfare joue une marche funèbre ; et lorsque la marche funèbre se change brusquement en Marseillaise, on s'associera volontiers à la joie des Tarasconnais, en répétant avec eux le refrain de l'hymne national ; on s'y associera d'autant plus LE THEATRE 1912-1913 343 volontiers qu'il est un peu tard lorsqu'enfin cette Marseillaise éclate. Tartarin sur les Alpes est magnifiquement mis en scène. La monotonie était à craindre rien ne ressemble à un glacier comme un autre glacier ; mais rien ne ressemble moins à un décor de M. Jus- seaume qu'un autre décor de M. Jusseaume. Il était aussi bien difficile de donner, sur un plateau de théâtre, l'illusion d'une marche ascensionnelle. Je ne dirai pas que l'on ait réussi tout à fait à en donner l'illusion on a du moins donné la charge, et elle est fort amusante, je se saurais trop souvent répéter cette épithète. M. Vilbert, dans le rôle de Tartarin, est simplement admirable, d'intelligence, de naturel, d'autorité. M me Leone Devimeur est au^si Russe et aussi nihiliste que le texte de son rôle l'au- torise à l'être ce n'est pas beaucoup mais elle est charmante, et les femmes n'ont pas trente-six fa- çons de charmer selon les latitudes. MM. Lorrain, Chabert, Rasseuil. bien d'autres encore, M mes Dorsy, Gravil, Dancour, ont fort adroitement composé et. dessiné les physionomies de leurs rôles, petits ou grands. Imp. L. Caillot et Fils, Rennes. BIBUOtHCCA 1 g s n t 9 La Bibliothèque Université d'Ottawa Échéance JAN 2 6 \27\ The Library University of Otta< Date due a39003 00239136^b CE PN 1655 .H4 1914 COO HERHANT, ACC 1208954 A8E LE THEATRE {
Laurentest mon fils. LePcFou. Delinquant textuel : Posté le 04-08-2022 à 00:24:49 . le revendre au poids de la ferraille ----- Si tu as acheté un moniteur de pc 4K tu as raté ta vie de gamer, fallait prendre un 21/9. jeromax. Posté le 05-08-2022 à 15:34:05 . Hecky34 a écrit : Mais quel interet y a-t-il a voler un caddie ? Pour un déguisement de Zézette du "Père Noël Est Une
La vie est belle 1946 Le Noël généreux La vie est belle 1946 Le Noël généreux L'esprit de Noël habite tout entier ce chef d'oeuvre de Capra dans lequel James Stewart campe un homme poussé au suicide par la faillite de la petite banque qu'il dirige et sauvé par l'intervention d'un ange envoyé sur terre pour lui venir en aide. Un monument de générosité et d'humanité que son interprète central a toujours considéré comme le plus grand film de sa carrière. On ne le contredira pas. DR Le père noël est une ordure 1982 Le Noël burlesque Le père noël est une ordure 1982 Le Noël burlesque Adaptée de leur pièce dont le titre original était Le père Noël s'est tiré une balle dans le cul, cette irrésistible comédie de la troupe du Splendid raconte les aventures forcément farfelues vécues par la permanence téléphonique parisienne de SOS Amitiés, la nuit du 24 au 25 décembre. Devenu culte au fil du temps grâce à des dialogues et des scènes inénarrables du pull- serpillière à Zézette épouse X, il fut accueilli avec plus de réticences à sa sortie. DR Gremlins 1984 Le Noël effrayant Gremlins 1984 Le Noël effrayant Attention à vos choix de cadeaux pour Noël! Cet inventeur américain un peu farfelu croyait ainsi bien faire en dénichant pour son fils un Mogwai, petite créature à fourrure à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. On l'a juste prévenu qu'il ne fallait ni lui donner à boire, ni à manger après minuit... sous peine de transformations effrayantes. Et mal en prendra à son fils qui n'en fera qu'à sa tête. Ce film de Joe Dante, sorti en France juste avant le Noël 84, deviendra culte et donnera lieu à une suite six ans plus tard. DR Piège de cristal 1988 Le Noël haletant Piège de cristal 1988 Le Noël haletant Pas de vacances pour John McLane! Ce policier new- yorkais pensait passer un Noël tranquille avec sa famille à Los Angeles quand le building où travaille son ex- femme est pris d'assaut par des terroristes.... Dans le rôle du héros malin aux gros bras refusé par Schwarzenegger, Stallone et Richard Gere, Bruce Willis crève l'écran et reviendra sauver le monde à trois reprises en 90 58 minutes pour vivre, 97 Une journée en enfer et 2007 Die Hard 4- Retour en enfer. DR L'étrange noël de M. Jack 1993 Le Noël animé L'étrange noël de M. Jack 1993 Le Noël animé Quand un épouvantail aux allures de squelette vivant à Halloween découvre par hasard la ville de Noël, que croyez vous qu'il fait ? Il essaie d'exporter ce joyeux moment dans sa propre cité. Produit par Tim Burton -qui retravaillait à cette occasion pour les studios Disney qu'il avait quittés en 84, juste avant de réaliser les aventures de Pee Wee -, ce film est le premier long signé Henry Sellick, auteur depuis de trois films, dont le sublime Coraline en 2009. DR Elfe 2002 Le Noël hilarant Elfe 2002 Le Noël hilarant A la manière du Mowgli du Livre de la Jungle, Buddy a été élevé par les lutins du Père Noël après qu'il ait été abandonné, bébé, par ses parents. Devenu adulte avec une corpulence qui détonne au milieu de ce mini- monde, il décide de partir pour New-York à la recherche de son père... Devant la caméra de Jon Favreau, le futur réalisateur d'Iron Man, Will Ferrell distillait ici une de ses compositions farfelues et hilarantes dont il a le secret, au côté de James Caan et de Zooey Deschanel qui pousse délicieusement la chansonnette. DR Love actually 2003 Le Noël amoureux Love actually 2003 Le Noël amoureux Ce film choral rappelle que les coeurs aiment s'emballer un peu plus fort au moment de Noël. Dans ce premier long métrage de Richard Curtis, le scénariste de Quatre mariages et un enterrement, on croise une rock star has been, un écrivain tout juste largué par sa petite amie, un Premier Ministre qui tombe amoureux de sa collaboratrice, un enfant sous le charme d'une de ses camarades de classe, un couple au bord de l'implosion, deux doublures de film porno en plein coup de foudre... Un délicieux bonbon tout à la fois sucré et acidulé. DR Bad Santa 2004 Le Noël trash Bad Santa 2004 Le Noël trash Le père Noël peut parfois être une réjouissante ordure... quand il prend les traits de Billy Bob Thornton qui, affublé du fameux déguisement, il décide de cambrioler le magasin qui l'emploie avec l'aide de son collègue nain pour le meilleur et surtout pour le pire. Cette comédie hilarante à l'humour noir décapant, produite par les frères Coen, a eu les honneurs d'une sélection hors compétition à Cannes. Et le premier acteur envisagé pour jouer ce vrai faux Père Noël alcoolo fut Bill Murray qui se désista pour aller tourner Lost in translation. DR Un conte de Noël 2008 Le Noël acide Un conte de Noël 2008 Le Noël acide Arnaud Desplechin met en scène la réunion d'une famille aux liens distendus voire farouchement hostiles lors d'un réveillon de Noël qui se révèlera explosif. Une vision assez acide de ces fameux grands rassemblements traditionnels de ces fins d'année, lieux idéaux pour des règlements de compte en cascade. Injustement reparti bredouille de Cannes à l'exception d'un nébuleux prix pour l'ensemble de sa carrière à Catherine Deneuve, ce film a néanmoins valu à Jean-Paul Roussillon, disparu depuis, un César du second rôle. DR The Children 2009 Le Noël sanglant The Children 2009 Le Noël sanglant Ah, la fameuse trêve des confiseurs! Celle dont rêvaient les deux familles héroïnes de ce long métrage de Tom Shankland, venues chercher un havre de paix dans une maison de campagne qu'elles imaginaient comme le parfait terrain de jeu pour leurs enfants. Jusqu'à ce que l'innocence apparente de ces chères petites têtes blondes se transforme en violence sanglante et sans limite. Un des sommets du cinéma d'angoisse de ces dernières années. DR Les plus lus OpinionsLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne Rosencher
Josette une jeune clocharde, débarque, avec un Caddie en guise de bagages, à la permanence de l'association «S.O.S. détresse-amitié». Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Félix, son Le père noël est une ordure Ajouter ce titre à vos coups de cœur. Définir comme obsession du moment Accéder au profil de l'artiste Acheter ce titre Chargement en cours Auditeurs 10 Scrobbles 26 Auditeurs 10 Scrobbles 26 Ajouter ce titre à vos coups de cœur. Définir comme obsession du moment Accéder au profil de l'artiste Acheter ce titre Chargement en cours Comme d'autres, suivez cette chanson Avec un compte scrobblez, trouvez et redécouvrez de la musique Inscrivez-vous sur À votre connaissance, existe-t-il une vidéo pour ce titre sur YouTube ? Ajouter une vidéo Paroles Ajouter des paroles sur Musixmatch Paroles Ajouter des paroles sur Musixmatch Avez-vous quelques informations à nous donner sur ce titre ? 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Ou ... lire les expressions une à une Amusez-vous bien ! i Mode d'emploi Cliquer sur le dé ou le faire tourner avec la souris pour changer le thème des expressions ci-dessous. Il y a environ 370 expressions à parcourir. Pour rechercher une expression à partir d'un mot, utiliser le formulaire ci-dessous. Vous trouverez également quelques bonus en bas de page films, citations d'auteurs triés sur le volet, chansons françaises ... toujours autour du même thème. Rechercher un mot dans les expressions Mot recherché 3 caractères mini La bagatelle emprunte nombre de mots à la table, voici quelques expressions parmi les plus connues Croquer de la gousse remper son biscuit, être casse-bonbons, avoir une brioche au four, prendre le café du pauvre, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, avoir le cul bordé de nouilles, envoyer la purée, un vieux four est plus aisé à chauffer qu'un neuf, un beau service trois pièces, le garde manger, la bonbonnière, la boite à lait, les miches, une planche à pain, etc ... Idem pour les contrepèteries qui utilisent souvent des termes plutôt crus ... i Info Placer la souris sur les contrepéteries, les lettres ou syllabes à inverser sont indiquées ... trop facile ! Cliquer ici si vous souhaitez en relire quelques unes. Couper les nouilles au sécateur, votre menthe a un goût de fiel, ces soupers manquent de pain, il ne faut pas secouer les nouilles quand on envisage une escalope avec une bonne salade, elle se délectait des pommes de Catherine, vous vendez aussi la sauteuse ?, elle fait de délicieuses tripes aux papillotes, ce coup de blanc m'a grisée, les nouilles du cabot, une tourte aux cailles, la vache qui rit, laitue séchée ?, un saint nectaire, court bouillon, une boîte de riz, j'aime le goût du blanc, goûtez-moi cette farce, un hachis parmentier, ces rillettes en fût sont excellentes, à l'auberge des Deux Reines, le cuisinier entame une vache marginale, à l'hôtel du Bon Coucher, j'ai goûté un vieux marc très doux, admirez donc l'écaille de ces moules, après l'apéritif les penseurs veulent dîner, j'ai visité le salon des vins, ce breuvage vient des Vosges et il est cher, ce qui me plaît quand je dîne, c'est la purée, le beau-père était bouilleur de cru, c'est lui qui sert l'amande, elle aime le goût de Mont-Blanc, il faut être peu pour bien dîner, je vous trouve bien saoule sans motif, oh! les belles frites, etc ... Principales sources des expressions Chaudes recommandations pour le site qui sent bon la joie de vivre et dans lequel les commentaires du patron et des membres sont un joli mélange d'esprit, de tolérance et de grivoiserie ! Succulentes citations d'auteurs triés sur le volet Pierre Desproges Pierre Desproges Pierre Desproges, né en 1939 à Pantin et mort en 1988 à Paris, est un humoriste français réputé pour son humour noir, son anticonformisme et son sens de l'absurde. Le grand public le découvre en 1975 dans Le petit rapporteur» aux côtés de Jacques Martin, Stéphane Collaro, Pierre Bonte, Daniel Prévost, ... Dans les années '80, il collabore à Charlie Hebdo avec une chronique intitulée Les étrangers sont nuls», il est également le procureur du Tribunal des flagrants délires» en compagnie de Claude Villers et Luis Rego. De 1975 à 1988, il est fréquemment sur scène et écrit une quinzaine de livres. Une de ses plus belles phrases On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde». Ecouter Tout au long de cette vie tumultueuse où j'ai donné la joie sur d'innombrables sommiers dont j'ai oublié le nom, j'ai compris qu'on pouvait juger de la sensualité d'une femme, ou d'un homme, bien sûr, mais ce n'est pas tellement mon truc, simplement en observant son comportement à table. Prends-en de la graine, jeune dragueur qui m'écoute. Celle-là qui chipote devant les plats nouveaux exotiques, celle-là qui met de l'eau dans le pauillac, qui grimace au-dessus des pieds de porc farcis, qui repousse les myrtilles à côté du filet de sanglier, celle-là crois-moi, n'est pas sensuelle, c'est évident ! Comment voulez-vous qu'une femme qui renâcle devant une saucisse de Morteau puisse prendre ensuite quelque plaisir ... avec une langue aux olives ou des noisettes de veau ? Extrait du réquisitoire contre Gérard Vié, restaurateur - Le 26 mai 1981 au tribunal des flagrands délires. Si vous aimez, écoutez donc son réquisitoire contre Pierre Perret et ... le cassoulet 30 novembre 1982. Et tous les autres ! Pierre Dac Pierre Dac André Isaac, dit Pierre Dac, né en 1893 à Châlons-sur-Marne et mort en 1975 à Paris, est un humoriste et comédien français. Il a également été, pendant la seconde guerre mondiale, une figure de la Résistance grâce à ses interventions sur Radio Londres. Pierre Dac est notamment l'inventeur du Schmilblick», un objet qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout, et du mot Chleuhs» pour désigner les Allemands durant le conflit planétaire de 1939-1945. Après guerre, il constitue un fameux duo humoristique avec Francis Blanche, et conçoit et anime les populaires séries radiophoniques Signé Furax» et Bons baisers de partout». Ce qui différencie totalement un régime de bananes d'un régime totalitaire c'est que le premier est alimentaire et débonnaire alors que le second est autoritaire et arbitraire. Pour un colonel en retraite qui, avec brio, a commandé un régiment devant l'ennemi, rien n'est plus démoralisant ni plus déprimant que de se voir réduit à commander une choucroute avec un demi dans une brasserie. L'orgue de Barbarie est à la figue du même nom ce que la trompette bouchée est au cidre. Le rire est à l'homme ce que la pression est à la bière. Je songe parfois à la quantité de bœuf qu'il faudrait pour faire du bouillon avec le Lac de Genève ... Les aliments mal revenus font les repas mal partis. Greffez des plants de rosiers sur des plants de vigne, ça fera du vin rosé naturel. Les bons crus font les bonnes cuites. Sacha Guitry Sacha Guitry Sacha Guitry est un dramaturge, acteur, metteur en scène, réalisateur et scénariste français, né en 1885 à Saint-Pétersbourg Russie et mort en 1957 à Paris. Auteur dramatique prolifique, il a écrit plus de cent pièces de théâtre, dont beaucoup furent de grands succès. Il a également réalisé trente-six films, jouant le rôle principal dans la quasi-totalité d'entre eux, notamment Le Roman d'un tricheur», Désiré», Mon père avait raison», Quadrille», Ils étaient neuf célibataires», Si Versailles m'était conté», ... Il a également publié une dizaine d'ouvrages. Un livre de cuisine, ce n'est pas un livre de dépenses, mais un livre de recettes. Le mariage est comme le restaurant à peine est-on servi qu'on regarde ce qu'il y a dans l'assiette du voisin. Pierre Perret Pierre Perret Pierre Perret, né en 1934 à Castelsarrasin, est un auteur-compositeur-interprète français. Auteur jouant sur les mots, il ne dénigre pas pour autant l'argot, qu'il emploie à dessein dans de nombreux textes il a réécrit les fables de La Fontaine. L'interprète dans un style apparemment naïf, voire enfantin, avec candeur et humanisme pose nombre de questions pertinentes qu'il déclame avec un sourire malicieux. Chanteur populaire et auteur reconnu, il s'illustre par un répertoire hétéroclite composé tour à tour de chansons enfantines, comiques, grivoises, légères ou engagées, qui naviguent entre humour et tendresse. En marge de la chanson, il a publié de nombreux ouvrages sur la langue française et plusieurs sur la gastronomie, son autre grande passion. Pour bien cuisiner il faut de bons ingrédients, un palais, du cœur et des amis. Michel Audiard Michel Audiard Paul Michel Audiard, né à Paris en 1920 et mort à Dourdan en 1985, est un dialoguiste, scénariste et réalisateur français de cinéma, également écrivain et chroniqueur de presse. S'inspirant de la gouaille du peuple parisien, ses dialogues constituent l'un des meilleurs témoignages de l'irrévérence détachée propre aux années 1960. Parfois qualifié d'anarchiste de droite, un des seuls regrets qu'on lui connaisse est de ne pas avoir eu le temps d'adapter à l'écran le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard. En France, on n'a que trois spécialités la littérature, la fesse et la bouffe. Frédéric Dard Frédéric Dard Frédéric Dard, né en 1921 à Jallieu et mort en 2000 à Bonnefontaine Suisse est un écrivain principalement connu pour les aventures du commissaire San-Antonio, souvent aidé de son adjoint Bérurier, dont il a écrit cent soixante-quinze aventures depuis 1949. Parallèlement aux San-Antonio l'un des plus gros succès de l'édition française d'après-guerre, il a produit sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes des romans noirs, des ouvrages de suspense psychologique, des grands romans», des nouvelles, ainsi qu'une multitude d'articles. Débordant d'activité, il fut également auteur dramatique, scénariste et dialoguiste de films. Quand j'entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé, mais je me console en songeant qu'ils pourraient être à ma table. Professeur Choron Professeur Choron Le Professeur Choron, né en 1929 à La Neuville-aux-Bois et mort en 2005 à Paris, de son vrai nom Georges Bernier, est un écrivain, chanteur et humoriste français et le cofondateur du journal Hara Kiri en 1960 puis Charlie Hebdo en 1970. Il créait ou participait aux fausses pubs, aux photo-montages, écrivait des textes, et jouait dans les romans-photos. On retiendra notamment ses Fiches-bricolages» dans lesquelles il se mettait lui-même en scène. Il choisit son pseudonyme d'après le nom de la rue Choron où étaient situés les locaux de la revue Hara-Kiri. Il est le père de la comédienne et humoriste Michèle Bernier. Comme la tartine, l'ivrogne tombe toujours du côté qui est complètement beurré. La soif du cœur ne s'apaise pas avec une seule bière. Coluche Coluche Michel Colucci, dit Coluche, est un humoriste et comédien français, né en 1944 à Paris et mort en 1986 à Opio. Revendiquant sa grossièreté mais, selon lui, sans jamais tomber dans la vulgarité», il donne un style nouveau et sarcastique par sa liberté d'expression, au music-hall, en s'attaquant notamment aux tabous, puis aux valeurs morales et politiques de la société contemporaine. En 1974, il devient célèbre en parodiant le jeu télévisé Le Schmilblick». En 1984, il obtient le César du meilleur acteur pour son rôle dramatique dans Tchao Pantin. Il se présente à l'élection présidentielle de 1981 avant de se retirer. Il fonde en 1985 Les Restos du Cœur», un an avant de mourir dans un accident de moto. Les artichauts, c'est un vrai plat de pauvre. C'est le seul plat que quand t'as fini de manger, t'en as plus dans ton assiette que quand t'as commencé. Plus on est de fous, moins il y a de riz. Il faut cueillir les cerises avec la queue ... j'avais déjà du mal avec la main. Tout ce qui m'intéresse, soit ça fait grossir, soit c'est immoral ! Jean Yanne Jean Yanne Jean Yanne, né Jean Gouyé en 1933 aux Lilas Seine-Saint-Denis et mort en 2003 à Morsains, est un chanteur, humoriste, acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur français. Il a marqué les écrans avec sa voix et sa personnalité singulière, ses talents au cinéma ainsi qu'avec ses sketches et ses parodies hilarantes. Il est notamment l'auteur du slogan Il est interdit d'interdire». Longtemps considéré comme un simple amuseur, il a pris peu à peu la dimension d'un authentique critique des travers et des ridicules de son époque, à la manière de Molière au XVIIème siècle. Vivre seul, c'est prendre plaisir à manger du céleri rémoulade dans son papier d'emballage. Les vieux adorent manger des cacahuètes ça leur rappelle leurs dents. Thérèse Le doubitchu Pierre Thierry Lhermitte et Thérèse Anémone goûtent les doubitchus offerts par Preskovitch. Pierre Je ne sais pas si vous avez remarqué, Thérèse ? Il y a comme une espèce de deuxième couche à l'intérieur» Thérèse Oui, c'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim !». Selon Preskovitch, le dobitchu est une spécialité bulgare très prisée, réservée aux grandes occasions et roulée à la main sous les aisselles». Il s'agit de la garniture d'un plat encore plus fameux le kloug aux marrons. Avant de passer par la fenêtre, le kloug a été colmaté avec du Spotz les Spotzis fermentent à la mi-cuisson, et les odeurs s'exhalent». Dès que Preskovitch a tourné les talons, Pierre jette le reste de son dobitchu, alors que Thérèse garde le sien en essayant de l'avaler je le mange quand même car c'est offert de bon cœur», avant de jeter le reste de la boîte à la poubelle. Cette boîte sera ensuite récupérée par Josette alias Zézette Marie-Anne Chazel ... dans Le père Noël est une ordure» C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim. Un zeste de Geluck Philippe Geluck Philippe Geluck est un artiste belge né à Bruxelles en 1954. Il est principalement connu pour être l'auteur de la série de bande dessinée Le Chat. Il participe également à plusieurs émissions télévisées en tant que chroniqueur, notamment en collaboration avec Laurent Ruquier. Dès l'age de 20 ans, il joue au Théâtre National de Belgique et passe rapidement au cinéma puis au petit écran où il anime de très nombreuses émissions au ton ironique. Ce n'est qu'en 1983 que le quotidien belge Le Soir» publie les premières planches du Chat. Ce dernier sera repris dans de très nombreux journaux en Europe. Dans la lignée de Desproges qui, dixit Geluck, a préféré mourir plutôt que d'approfondir le sujet», il publie en 2013 Peut-on rire de tout ?» qui est un modèle d'irrévérence et de provocation. pour la digestion Voici quelques expressions commises par Geluck ou par son héros félidé Je bouffe de temps en temps des asticots pour assouvir un sentiment de vengeance par anticipation. Quand l'homme a découvert que la vache donnait du lait, que cherchait-il exactement à faire ce jour-là ? Si les moustiques étaient des abeilles, ils ramèneraient du sang à la ruche et la reine ferait du boudin. Je suis d'accord c'est vrai que c'est un peu cruel d'égorger ou d'abattre les animaux pour pouvoir les manger ... d'un autre côté, je n'aimerais pas non plus qu'on me serve du steak mort de vieillesse. Boire dans des canettes, c'est déjà un peu respecter la femme qui fait la vaisselle ou je me trompe ? Toutes mes tentatives de régime se sont soldées par un bide. Si ma femme ouvrait un bistrot, elle me verrait plus souvent. Moi, il y a une chose que je suis incapable de manger, c'est du lapin. C'est si mignon un petit lapin que ça me rend triste. Alors, j'en profite pour en manger les jours où je suis déjà triste pour autre chose. Parce qu'il faut bien reconnaitre que c'est délicieux. La principale différence entre le boucher et le banquier, c'est qu'il y en a un des deux qui ne dira jamais il y a un peu plus, je vous le mets ? Films nourrissants et culturels Alexandre le bienheureux Extrait D'Yves Robert 1967 avec Philippe Noiret, Jean Carmet, Marlène Jobert, Pierre Richard, Paul Le Person, ... Alexandre, bon vivant et nonchalant, est cultivateur dans une ferme de la Beauce. Cependant sa vie quotidienne est dirigée par La Grande, son ambitieuse mais néanmoins tyrannique épouse, qui le pousse à bout de force en lui imposant chaque jour une liste de travaux démesurée. Devenu brutalement veuf, il éprouve un grand soulagement et se sent libéré de son labeur il décide de s'accorder un repos qu'il juge mérité, afin de prendre le temps de savourer la vie. Son comportement sème rapidement le trouble dans le petit village par l'exemple qu'il donne, et une partie des habitants décide de le forcer à reprendre le travail. Mais ils échouent, et Alexandre commence à faire des émules ... Garçon ! Extrait De Claude Sautet 1983 avec Yves Montand, Nicole Garcia, Jacques Villeret, Bernard Fresson, ... Alex, ancien danseur de claquettes, est chef de rang dans une grande brasserie parisienne. Il vit avec son ami Gilbert, qui travaille également à la brasserie. Séparé de sa femme depuis longtemps, il accumule les conquêtes. Son rêve construire un parc d'attraction en bord de mer ... Un jour, il retrouve par hasard Claire, qu'il a connue 15 ans auparavant ... L'aile ou la cuisse Extrait De Claude Zidi 1976 avec Louis de Funès, Coluche, Ann Zacharias, ... Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique mondialement connu, et qui a l'habitude de tester incognito les restaurants de l'Hexagone vient d'être élu à l'Académie française. Duchemin s'apprête à prendre sa retraite après la parution de la nouvelle édition de son guide, et forme son fils Gérard dans l'espoir qu'il reprenne le flambeau. Gérard goûte cependant peu aux passions de son père et anime en secret une troupe de cirque. Quelques jours avant la parution du nouveau guide, Duchemin apprend que l'industriel Jacques Tricatel, PDG d'une chaîne de restauration de nourriture industrielle a racheté un certain nombre de restaurants auxquels le guide devait décerner des récompenses. Bien décidé à défendre ses valeurs, Duchemin va embarquer Gérard contre son gré, dans une ultime croisade contre la malbouffe ... La soupe aux choux Extrait De Jean Girault 1981 avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, ... Claude Ratinier, dit le Glaude, et Francis Chérasse, dit le Bombé, le premier sabotier et le second puisatier, retraités de soixante-dix ans vivent dans leur hameau campagnard du Bourbonnais, nommé les Gourdiflots, très en retrait de la vie moderne, en consommant leurs cinq à six litres de vin quotidiens. Une nuit, suite à un concours de pets entre les deux amis, un extraterrestre que le Glaude nommera La Denrée débarque en soucoupe volante de la planète Oxo dans le jardin de celui-ci. Le Glaude lui offre alors à manger de la soupe aux choux. L'extraterrestre apprécie le potage et en emporte sur sa planète ... La grande bouffe Extrait De Marco Ferreri 1973 avec Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Andréa Ferréol, ... Quatre hommes, fatigués de leurs vies ennuyeuses et de leurs désirs inassouvis, décident de s'enfermer dans une villa pour se livrer à un suicide collectif en mangeant jusqu'à ce que mort s'ensuive. Les quatre commencent leur frénétique festin. Ils sont interrompus par l'arrivée d'une institutrice, Andrea, qui veut faire visiter le jardin de la villa à sa classe pour voir le fameux tilleul Boileau» , arbre sous lequel le poète français avait coutume de s'asseoir pour trouver l'inspiration. Les quatre acceptent spontanément et lui offrent de la nourriture. Andrea étant une jeune institutrice plantureuse, ils l'invitent à dîner le soir même ... Le bruit des glaçons Extrait De Bertrand Blier 2010 avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, ... Charles Faulque, écrivain alcoolique, en déprime et en perdition, reçoit la visite impromptue de son cancer. Louisa, la gouvernante, observe les comportements étranges de son patron, qui semble parler dans le vide. Mais elle ne tarde pas à voir elle aussi le nouveau venu, qui s'installe à demeure. Alcoolique, dépressif et en panne d'inspiration, Charles tente d'abord de se débarrasser du gêneur. Puis, de plus en plus intrigué, il le laisse lui expliquer la raison de sa présence à ce moment-ci de sa vie. Amoureuse en secret de son employeur, Louisa se retrouve de son côté talonnée par une femme aigrie toute vêtue de noir, qui dit être son cancer du sein ... Le dîner de cons Extrait De Francis Veber 1998 avec Jacques Villeret, Thierry Lhermitte, Francis Huster, Daniel Prévost, Catherine Frot, ... Pierre Brochant, célèbre éditeur parisien, organise chaque mercredi avec des amis un dîner de cons» chaque convive amène avec lui un con, intarissable sur un sujet précis, qu'il a déniché au hasard. Ensuite, les convives se moquent des cons toute la soirée sans que ces derniers s'en rendent compte. À l'issue du repas, on choisit le champion. Un ami lui en a trouvé un fabuleux François Pignon, qui se passionne pour les constructions de maquettes en allumettes. Mais rien ne va se dérouler comme prévu, l'incommensurable sottise de François Pignon ayant des conséquences de plus en plus désastreuses au fil de la soirée pour celui qui espérait en rire ... Le grand restaurant Extrait De Jacques Besnard 1966 avec Louis de Funès, Bernard Blier, Noël Roquevert, ... Monsieur Septime dirige d'une main de fer le célèbre Grand Restaurant Chez Septime», temple parisien de la gastronomie française. Bien décidé à traiter le client comme un roi capricieux, il n'hésite pas à infliger un traitement infantilisant envers ses employés, et ce à la moindre erreur. Mais sa vie est bientôt bouleversée par l'enlèvement d'un chef d'État d'Amérique du Sud, le président Novalès, pendant que celui-ci dînait dans son établissement. Tout semble alors l'accuser de complicité ... Le père Noël est une ordure Extrait De Jean-Marie Poiré 1982 avec Anémone, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Michel Blanc, Martin Lamotte, Jacques François, ... Soir de Noël burlesque à la permanence téléphonique parisienne de SOS Détresse Amitié. Des bénévoles sont perturbés par l'arrivée de personnages marginaux et farfelus, qui provoquent des catastrophes en chaîne. Au fil de la soirée, Pierre Mortez et Thérèse recevront tour à tour la visite de leur voisin, M. Preskovitch, qui leur présentera des spécialités gastronomiques doubitchou de son pays toutes aussi infectes les unes que les autres, de Katia, un travesti désespéré, de Josette Zézette épouse X ainsi que de Félix, fiancé miteux de Josette, déguisé en père Noël, sans oublier Mme Musquin coincée dans l'ascenseur à deux reprises et les récurrents coups de fil de l'obsédé qu'on ne voit jamais ... Mon oncle Benjamin Extrait D'Edouard Molinaro 1966 avec Jacques Brel, Claude Jade, Bernard Alane, Bernard Blier, ... Sous le règne de Louis XV, Benjamin Rathery est médecin de campagne, principalement des pauvres de la région. C'est également un ripailleur perpétuel et un coureur de jupons invétéré, mais une seule fille, dont il est follement amoureux, lui résiste Manette, la fille de l'aubergiste. Celle-ci n'entend céder au médecin qu'au prix d'un contrat de mariage en poche. Manette est surveillée par son père, qui fait tout pour protéger la virginité de sa fille, son petit capital». Le franc-parler de Benjamin, et son sentiment d'être égal aux nobles, vont valoir au roturier quelques petits ennuis ... Et probablement le meilleur pour la fin ... Les tontons flingueurs Extrait De Georges Lautner 1963 avec Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Claude Rich, Jean Lefebvre, Robert Dalban, Marc Ronay, ... Fernand Naudin est un ancien truand reconverti dans le négoce de matériel de travaux publics, à Montauban. Sa petite vie tranquille va basculer lorsque son ami d'enfance, Louis dit le Mexicain, un gangster notoire, l'appelle à son chevet. Il confie à Fernand la gestion de ses affaires» ainsi que l'éducation de sa fille Patricia, au mécontentement de ses troupes et sous la neutralité bienveillante du notaire, Maître Folace, qui ne s'émeut pas trop de la querelle de succession à venir, pas plus que Jean, l'ancien cambrioleur reconverti en majordome. Fernand Naudin doit affronter les frères Volfoni qui ont des visées sur les affaires du Mexicain. D'autres truands vont se révéler intéressés par la succession, dont Théo et son ami Tomate. Pour se défendre contre ce petit monde, Fernand pourra compter sur Pascal, fidèle première gâchette ... Bien sûr, cette sélection est un peu légère, pas exhaustive et absolument pas objective, en voici une un peu plus sérieuse et une autre. Quelques chansons françaises autour de la table Les bonbons Jacques Brel - La confiture Les Frères Jacques - Les cornichons Nino Ferrer - Le petit pain au chocolat Joe Dassin - Pommes, poires et scoubidou Sacha Distel - Les sucettes à l'anis France Gall - Le dernier repas Jacques Brel - Les Joyeux Bouchers Boris Vian - On est foutu ... on mange trop Alain Souchon - L'homme à la tête de chou Serge Gainsbourg - Salade de fruit Bourvil - Paulette, la reine des paupiettes Les Charlots - J'ai bien mangé, j'ai bien bu Patrick Topaloff - L'Amandier Georges Brassens - Banana split Lio - L'orange Gilbert Bécaud - La recette de l'amour fou Serge Gainsbourg - Le temps des cerises Yves Montand - Ma pomme Maurice Chevalier - Aragon et Castille Boby Lapointe - La cuisine Juliette Gréco - Les marchés de Provence Gilbert Bécaud - La femme chocolat Olivia Ruiz - Rock n'rollmops Henry Cording alias Henri Salvador - Les petits boudins Dominique Walter - Les sardines Patrick Sébastien - Couleur café Serge Gainsbourg - Je suis sous Claude Nougaro - L'absinthe Barbara ... Tout ça ne nous rajeunit pas ! Un petit zoom sur Rock n'rollmops Rollmops Comme chacun sait hum !, le rollmops est un filet de hareng mariné dans du vinaigre ajouté de sel, sucre, oignon, poivre, moutarde et vin blanc. Les filets sont ensuite enroulés autour d'un oignon ou d'un cornichon. Ecouter Henry Cording alias Henri Salvador juin 1956 Et voici les précurseurs de l'avènement du rock'n'roll en France paroles de Vernon Sinclair Boris Vian et musique de Mig Bike Michel Legrand ... rien que ça ! Pour remettre les pendules à la bonne heure, il faut se remémorer qu'un mois avant, Elvis Presley vient tout juste d'entrer dans les charts US avec les titres 'Blue suede shoes' et 'Heartbreak hotel'. Son titre 'That's All Right Mama', considéré comme le premier morceau de rock'n'roll, n'était sorti que deux ans avant ... En France, il faudra attendre 1960 pour que le rock'n'roll s'installe vraiment avec Johnny Hallyday, Les Chaussettes Noires Eddy Mitchell et Les Chats Sauvages Dick Rivers. 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Lacomédienne française Anémone, César 1988 de la Meilleure actrice et hilarante bénévole du "Père Noël est une ordure", a succombé à une longue maladie ce mardi 30 avril. Elle avait 68 ans. NantissementLe principe Garantie portant spécialement sur un actif mobilier incorporel depuis la réforme de 2016, le nantissement de biens corporels étant désormais dénommé gage Le nantissement est une garantie concédée au créancier sur un bien mobilier propriété du débiteur cette garantie permet au créancier d'être payé en priorité relative car cela dépendra des autres privilèges sur le prix de vente du bien. Par exemple le nantissement de fonds de commerce permettra à son titulaire d’être payé par priorité sur le prix de vente de ce fonds de commerce Le nantissement outillage abrogé par l'ordonnance 2021-1192 du 15 septembre 2021 article 28 3° va porter généralement sur du matériel d'exploitation depuis l'ordonnance de 2006 réformant le droit des sûretés, le terme de nantissement outillage est devenu impropre et on parle de "gage d'outillage et de matériel d'équipement, ou sur des créances L'acte de nantissement doit être inscrit au greffe du tribunal de commerce, sur un registre spécial, dans les 30 jours et non plus dans les 15 jours comme c'était le cas avant l'entrée en vigueur de la loi du 6 aout 2015 dite loi Macron, modification de l'article L142-4 du code de commerce. L'inscription conserve le droit du créancier pendant 10 ans, et doit être renouvelée sur dans cette durée le débiteur n'a pas payé L143-19 du code de commerce l'ordonnance 2021-1192 du 15 septembre 2021, applicable en 2022, supprime la sanction du défaut de renouvellement, mais a priori un texte réglementaire viendra remplacer cette mesure A la lettre de l'article L142-3 du code de commerce c'est le lieu d'exploitation du fonds de commerce qui détermine le greffe compétent et pas le lieu d'exploitation du matériel Cass com 17 mai 2017 n°15-23413 ni celui du siège social Cass com 13 novembre 2003 n°01-01726. Ainsi un nantissement est inscrit au greffe dont dépend un établissement secondaire et pas à celui du siège social c'est d'ailleurs la même solution qui est posée par l'article L141-5 du code de commerce pour le privilège du vendeur Comme l’hypothèque, le nantissement peut-être conventionnel, c'est-à-dire consenti à l’occasion d’un contrat en principe un prêt ou judiciaire, c'est-à-dire accordé par un jugement dans le cadre de l’exécution forcée d’une condamnation. Les garanties de paiement Le créancier sera payé en priorité sur le prix de vente du bien nanti. Le créancier est payé de la même manière sur une éventuelle indemnité versée en cas de destruction du fonds incendie par exemple l'article L121-13 du code des assurances dispose en effet "les indemnités dues par suite d'assurance contre l'incendie, contre la grêle, contre la mortalité du bétail, ou les autres risques, sont attribuées sans qu'il y ait besoin de délégation expresse, aux créanciers privilégiés ou hypothécaires, suivant leur rang.". Ce texte ajoute "Néanmoins, les paiements faits de bonne foi avant opposition sont valables." ce qui est singulier puisque les nantissements sont publiés, mais permet en tout état d'affirmer que les créanciers inscrits ont tout intêret à faire opposition entre le mains de l'assureur, ce qui peut être très compliqué car son nom n'est pas forcément connu, pas plus d'ailleurs que l'évènement ayant déclenché le jeu de la garantie. Mais évidemment le créancier nanti n'a pas de droit particulier sur la somme versée par l'assurance au titre de la perte d'exploitation, qui n'est pas un élément du fonds Cass com 9 nov 1999 n°97-12470. Curieusement le nantissement ne se reporte pas sur l'indemnité versée par le bailleur lors de la résiliation du bail Cass com civ 3ème, 6 avril 2005 n° encore qu'il semble possible de le convenir contractuellement. Voir le mot privilège Nantissement de fonds de commerce et déplacement du fonds L'article L143-1 du code de commerce organise le processus de déplacement du fonds, au regard des créanciers inscrits.texte légèrement modifié par l'ordonnance 2021-1192 du 15 septembre 2021 Concrètement, le propriétaire du fonds informe les créanciers inscrits, qui ont alors la faculté de faire mentionner en marge de leur inscription la nouvelle adresse du fonds, sur lequel leur inscription est alors reportée à son rang. A défaut la créance devient exigible. Si le créancier n'a pas été informé du déplacement du fonds, la question des conséquences sur la créance est controversée. Il semble que les droits du créancier soient maintenus dès lors que la localisation n'est pas une condition de "survie" du fonds Cass com 6 octobre 1998 n°96-15903 et que le juge commissaire soit fondé à inscrire sa créance à titre nanti Cass com 26 mars 2002 n°99-21070 Attendu qu'en statuant ainsi, alors que le créancier titulaire d'un nantissement qui n'a pas eu connaissance du déplacement du fonds de commerce et n'a pas, pour ce motif, procédé à la modification de son inscription au nouveau lieu d'exploitation, ne saurait être sanctionné par la déchéance de son privilège, la cour d'appel a violé le texte susvisé ; Il convient cependant de préserver les droits des tiers de bonne foi et incontestablement du mandataire judiciaire agissant pour le compte des créanciers qui pourraient contester le transfert des droits du créancier sur un fonds en apparence libre de toute inscription, qui peuvent invoquer l'absence de droit du créancier inscrit. Nantissement de fonds de commerce et cession du droit au bail Le nantissement porte a priori sur l'ensemble des éléments incorporels du fonds de commerce et n'a pas vocation à bénéficier au créancier nanti sur le seul prix de vente du droit au bail. Et d'ailleurs, précisément, le prix de vente du droit au bail n'est pas un élément incorporel. Il sera relevé que le nantissement de fonds ne s'exerce pas non plus sur l'indemnité d'éviction versée par le bailleur Cass civ 3ème 6 avril 2005 n°03-11159 La créancier peut seulement se prévaloir de la déchéance du terme article 1188 du code civil conséquence de l'affaiblissement de la garantie. Nantissement de créance et d'assurance vieVoir le mot saisie et cependant les éventuelles objections sur les créances à naissance successive Quelques points de la définition Nantissement de créance et droit au paiement Nantissement de droit commun Nantissement dans le cadre d'une cession à titre de garantie dans un bordereau Dailly Nantissement d'assurance vie Nantissement de créance et procédure collective du constituant Les sommes perçues avant le jugement d'ouverture de la procédure collective ne sont pas remises en cause Le créancier nanti ne devrait pas avoir de droit sur les créances nées après le jugement d'ouverture de la procédure collective, mais la jurisprudence semble l'admettre la distinction entre le nantissement de créance de droit commun et la cession de créance à titre de garantie dans le cadre d'une cession Dailly Nantissement de créance et nullités de la période suspecte Nantissement de créance et droit au paiement Le terme de nantissement de créance recoupe deux notions très différentes dans les effets et le dispositif le nantissement de droit commun, et la cession de créance à titre de garantie dans le cadre d'une cession Dailly, également dénommée nantissement de créance Nantissement de créance de droit commun Le nantissement de créance est régi par les articles 2355 et suivants du code civil nantissement de meubles incorporels La définition est posée par l'article 2355 Le nantissement est l'affectation, en garantie d'une obligation, d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs. Il est conventionnel ou judiciaire. Le nantissement judiciaire est régi par les dispositions applicables aux procédures civiles d'exécution. Le nantissement conventionnel qui porte sur les créances est régi, à défaut de dispositions spéciales, par le présent chapitre. Celui qui porte sur d'autres meubles incorporels est soumis, à défaut de dispositions spéciales, aux règles prévues pour le gage de meubles corporels." Les modalités sont réglées par l'article 2356 "A peine de nullité, le nantissement de créance doit être conclu par écrit. Les créances garanties et les créances nanties sont désignées dans l'acte." Les articles 2356 alinéa 3, et 2357 du code civil prévoient le nantissement d'une créance future article 2356 alinéa 3 Si elles sont futures, l'acte doit permettre leur individualisation ou contenir des éléments permettant celle-ci tels que l'indication du débiteur, le lieu de paiement, le montant des créances ou leur évaluation et, s'il y a lieu, leur échéance article 2357 Lorsque le nantissement a pour objet une créance future, le créancier nanti acquiert un droit sur la créance dès la naissance de celle-ci. C’est la notification du nantissement de créance au sous débiteur » qui assure la bonne fin de la garantie le sous débiteur » ne peut que payer le créancier nanti l’article 2363 du code civil dispose en effet Après notification, seul le créancier nanti reçoit valablement paiement de la créance donnée en nantissement tant en capital qu'en intérêts » Voir pour un nantissement de compte bancaire Cass com 25 septembre 2019 n°18-16178 Nantissement de créance dans le cadre d'une cession à titre de garantie par bordereau Dailly Le terme de nantissement de créance est également utilisé dans le cadre d'un bordereau dit Dailly c'est à dire en réalité est une cession de créance à titre de garantie et donc régie par l'article L313-23 du code monétaire et financier, Dans ce cas il s'agit juridiquement d'une cession de créance qui en produit les effets transfert de propriété de la créance, ce qui est bien différent d'un véritable nantissement de créance, même avec dépossession. Voir le mot Dailly Nantissement d'assurance vie Le titulaire d'un nantissement d'assurance vie n'est pas primé par les privilèges généraux notamment fiscaux Cass Civ 2ème 2 juillet 2020 n°19-10308, Cass civ 2ème 2 juillet 2020 n°19-11414 et 19-13636 En outre le créancier nanti peut bénéficier de l'attribution du capital y compris postérieurement au jugement d'ouverture de la procédure collective Cass civ 1ère 10 mars 2021 n°20-11917 Droit au paiement et la procédure collective du constituant. Les sommes perçues par le créancier nanti avant le jugement d'ouverture Si le nantissement de créance a été notifié au sous-débiteur » avant l’ouverture de la procédure collective, les sommes perçues par le créancier nanti avant le jugement d’ouverture de la procédure collective lui restent acquises sauf évidemment action en nullité de la période suspecte A l'inverse le nantissement ne peut permettre au créancier d'appréhender des fonds en paiement d'une créance non échue Cass com 22 janvier 2020 n°18-21647 pour un nantissement de compte bancaire en garantie d'un prêt Les créances nées après le jugement d'ouverture de la procédure collective le créancier nanti ne devrait pas avoir de droit particulier sur la créance. La distinction entre le nantissement de droit commun et la cession de créance à titre de garantie dans le cadre d'une cession de créance Dailly Dans le cadre du nantissement de créance de droit commun il pourrait y avoir débat sur le maintien du nantissement sur les créances déjà existantes au jour de la cession mais non encore "échues" avant le jugement d'ouverture de la procédure collective, et a priori dans ce cas le nantissement devrait produire ses effets. voir par exemple un nantissement sur les actifs avec "transport" de l'indemnité d'assurance en cas de sinistre en l'espèce le vendeur qui a consenti un crédit vendeur et bénéficie de ces garanties est fondé à percevoir l'indemnité d'assurance en cas de sinistre survenu avant l'ouverture de la procédure collective du cessionnaire Cass com 3 avril 2019 n°17-31169 .. la notion de "transport" étant proche de la délégation par l'effet de la loi La réponse devrait être différente pour les créances non encore nées au jour du jugement d'ouverture de la procédure collective. Voir le mot voies d'exécution et saisie pour la distinction entre les deux notions. Cependant la jurisprudence est plutôt en faveur de l'absence de distinction entre les deux notions, mais au prix d'une confusion entre la cession de créance et le nantissement de créance de droit commun c'est à dire d'un amalgame entre le nantissement de créance de droit commun et la cession de créance à titre de garantie existante dans le cadre d'une cession Dailly. La Chambre commerciale de la Cour de Cassation a ainsi admis que la cession de créance de loyer Cass com 26 mai 2010 n°09-13388 qualifiée très improprement de "nantissement de créance" puisse produire effets sur les loyers à venir, suivant cette formulation "Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait relevé que la cession des loyers faite par la société ... à la société ...en garantie du remboursement du prêt consenti a été signifiée au locataire conformément aux dispositions de l'article 1690 du code civil, de sorte que la société ... avait la qualité de créancier nanti" Il est vrai que l'article 2363 du code civil confère au créancier nanti un droit au paiement que certains assimilent au droit de rétention sur la créance, mais on peut pourtant relever que - l'article 2357 du code civil prévoit que les droits du créancier ne naissent qu'avec la créance, et ne sont donc pas en l'espèce acquis avant le jugement d'ouverture de la procédure collective, ce qui devrait être un argument pour que les effets du nantissement de créance cesse par l'effet du jugement d'ouverture, sur les créances non encore nées. - le nantissement de créance n'est pas une cession de créance, la créance ne sortant pas du patrimoine du débiteur dans le cas du nantissement, ce qui devrait amener une solution exactement inverse et à considérer que le nantissement de créance de droit commun ne peut porter sur des créances nées après le jugement d'ouverture de la procédure collective. D'ailleurs la Cour de Cassation a jugé que "l'acte par lequel un débiteur cède et transporte à son créancier, à titre de garantie, tous ses droits sur des créances, constitue un nantissement de créance" et qu'en conséquence le créancier n'avait pas acquis la propriété de la créance, Cass com 19 décembre 2006 n°05-16395 Une telle solution, combinée avec les effets de l'article 2357 du code civil, devrait conduire à refuser au créancier nanti de droit commun le droit d'appréhender les créances nanties non encore nées au jour du jugement d'ouverture de la procédure collective du débiteur. Ainsi le flou entretenu par des décisions imprécises devrait être précisé et la question mérite véritablement d'être soulevée. Ce n'est que si le nantissement de créance est réalisé dans le cadre d'un bordereau dit Dailly c'est à dire en réalité est une cession de créance à titre de garantie et donc régie par l'article L313-23 du code monétaire et financier, et spécifiquement par ce texte, qu'est possible expressément le nantissement de créance "à terme" et "les créances résultant d'un acte déjà intervenu ou à intervenir mais dont le montant et l'exigibilité ne sont pas encore déterminés" dans ce cas précis les créances non encore nées peuvent donc être nanties, sans que le nantissement soit affectée par le jugement d'ouverture de la procédure collective du constituant intervenue entre l'acte de nantissement le bordereau Dailly et la naissance de la créance a contrario, et cela devrait être un argument supplémentaire, le nantissement ne devrait pas porter sur les créances nées postérieurement au jugement d'ouverture de la procédure collective il en est de même de la cession de créance. Cette dernière opération nantissement de créance sous bordereau Dailly est d'ailleurs plus proche de la cession de créance que du nantissement de créance mais le texte la dénomme nantissement et produit des effets substantiellement différents puisque la cession de créance emporte changement de propriété de la créance - ce qui peut expliquer la solution - ce qui n'est pas le cas du nantissement de créance de droit commun. Voir le mot voies d'exécution et saisie pour plus de détail Nantissement de créance et nullités de la période suspecte Voir nullités Nantissement de parts socialesGénéralités Le principe du nantissement des parts sociales est posé par l'article 1866 du code civil "Les parts sociales peuvent faire l'objet d'un nantissement constaté, soit par acte authentique, soit par acte sous signatures privées signifié à la société ou accepté par elle dans un acte authentique, et donnant lieu à une publicité dont la date détermine le rang des créanciers nantis. Ceux dont les titres sont publiés le même jour viennent en concurrence." Le privilège du créancier gagiste subsiste sur les droits sociaux nantis, par le seul fait de la publication du nantissement." Des dispositifs pratiquement identiques sont organisés par le code civil si le nantissement est de nature civile et le code de commerce s'il est de nature commerciale Etant précisé que le nantissement des parts de SCP est interdit. Le nantissement civil ou commercial Pour garantir ses propres dettes ou les dettes d'un tiers cf article 2334 du code civil un associé peut, conventionnellement, donner en nantissement les parts qu'il détient au capital d'une personne morale mais uniquement les parts représentatives d'un apport en numéraire ou en nature, les parts d'industrie ne pouvant être nanties. Le nantissement de parts sociales, qui sont des biens incorporels, est assimilé à un gage sur meubles corporels, dont le régime lui est applicable et notamment l'article 2355 du code civil. Conformément aux dispositions de l'article 2336 du code civil, le nantissement résulte d'un contrat écrit précisant la désignation de la dette garantie et le détail des parts données en gage. Etant précisé que si le nantissement est commercial, c'est à dire si le constituant est commerçant ou s'il est constitué en garantie des engagements pris entre commerçants , l'écrit n'est pas nécessaire et le nantissement peut être prouvé par tout moyen article L521-1 du code de commerce qui procède par renvoi à l'article Le nantissement peut également être judiciaire articles l511-1 et L531-1 du code des procédures civiles d'exécution, et R532-3 et R532-4 et doit, dans ce cas, à peine de caducité, être signifié dans les 8 jours au débiteur R532-5 L'autorisation des associés de la société dont les titres sont nantis Le droit des sociétés reste applicable pour partie et notamment l'article L223-15 du code de commerce organise une possibilité pour la société de donner son consentement au nantissement, ce qui vaudra agrément du créancier comme associé en cas d'attribution judiciaire des parts. Cela évitera un refus d'agrément en cas d'attribution judiciaire des parts. Cet agrément est donné dans les formes de l'article L223-14 du code de commerce cessions de parts et est précédé d'une notification dans les formes de l'article R223-11 qui provoque une assemblée des associés R223-12 A défaut de cette procédure préalable, le créancier nanti devra être agréé dans les formes sociales s'il sollicite l'attribution judiciaire des parts. La publicité du nantissement Au visa de l'article 2337 du code civil, pour être opposable aux tiers, comme tous les gages sans dépossession article 2338 du code civil, le nantissement doit être publié. Le régime de la publicité est différent suivant que la société dont les parts sont nanties est civile ou commerciale. Concernant les nantissements de parts sociales de sociétés civiles, c'est l'article 57 du décret 78-704 du 3 juillet 1978 qui organise un fichier des nantissements, tenu dans chaque greffe du tribunal de commerce. L'état des nantissement est accessible sur les sites Infogreffe par l'entrée dans la société dont les titres sont nantis, à la rubrique "Etat d'endettement" ce qui est une aberration puisque il ne s'agit pas d'une dette de la société avec la sous rubrique "Catégorie 6 nantissement de parts sociales" Concernant les nantissements de parts sociales de sociétés commerciales, c'est le régime de l'inscription des gages sans dépossession qui est applicable et c'est le décret 2006-1804 du 23 décembre 2006 qui règlemente désormais l'inscription, qui préserve le gage pendant 5 ans entrée en vigueur le 1er mars 2007 L'état des nantissement est accessible sur les sites Infogreffe - par l'entrée dans la société dont les titres sont nantis, à la rubrique "Etat d'endettement" ce qui est une aberration puisque il ne s'agit pas d'une dette de la société mais la sous rubrique "Gages sans dépossession" n'existe pas et il faut donc commander et payer l'état d'endettement complet pour y accéder !! - par une recherche gratuite sur le fichier national des gages dans dépossession, à partir du nom et du numéro de RCS du constituant mais pour faciliter les choses le nom de la société dont les titres sont nantis n'apparait pas adresse L'alinéa 1 du décret di 23 décembre 2006 précise "L'inscription du gage prévue à l'article 2338 du code civil est faite à la requête du créancier sur un registre spécial tenu par le greffier du tribunal de commerce dans le ressort duquel le constituant est immatriculé ou, s'il n'est pas soumis à l'obligation d'immatriculation, dans le ressort duquel est situé, selon le cas, son siège ou son domicile. L'inscription du nantissement de parts sociales, prise en application du dernier alinéa de l'article 2355 du code civil, est faite auprès du greffier du tribunal de commerce du lieu d'immatriculation de la société dont les parts sont nanties. Le greffier attribue à l'acte de gage ou de nantissement un numéro d'ordre. Le registre prévu au premier alinéa peut être tenu sous forme électronique. Dans ce cas, il est fait usage d'une signature électronique sécurisée dans les conditions prévues par l'article 1367 du code civil et le décret du 30 mars 2001 pris pour son application." le constituant est le porteur de parts qui consent le nantissement Et l'article 2 Le créancier remet ou adresse au greffier du tribunal de commerce l'un des originaux de l'acte constitutif de la sûreté ou une expédition si l'acte est établi sous forme authentique. Un bordereau en deux exemplaires est joint à l'acte. Il comporte 1° La désignation du constituant et du créancier a S'il s'agit d'une personne physique ses nom, prénoms, date et lieu de naissance, domicile ainsi que, le cas échéant, son numéro unique d'identification complété, s'il y a lieu, par la mention RCS suivie du nom de la ville où se trouve le greffe où elle est immatriculée ; b S'il s'agit d'une personne morale sa forme, sa dénomination sociale, l'adresse de son siège social ainsi que, le cas échéant, son numéro unique d'identification complété, s'il y a lieu, par la mention RCS suivie du nom de la ville où se trouve le greffe où elle est immatriculée ; 2° La date de l'acte constitutif de la sûreté ; 3° Le montant de la créance garantie en principal, la date de son exigibilité, l'indication du taux des intérêts ainsi que, le cas échéant, la mention de l'existence d'un pacte commissoire. Pour les créances futures, le bordereau mentionne les éléments permettant de les déterminer ; 4° La désignation du bien gagé avec l'indication des éléments permettant de l'identifier, notamment sa nature, son lieu de situation et, le cas échéant, sa marque ou son numéro de série, ou, lorsqu'il s'agit d'un ensemble de biens présents ou futurs, leur nature, qualité, et quantité ; 5° Pour les sociétés dont les parts sont nanties, leur forme, leur dénomination sociale, l'adresse de leur siège social, leur numéro d'immatriculation au registre du commerce et des sociétés, le nombre de parts sociales nanties et leur valeur nominale ; 6° La catégorie à laquelle le bien affecté en garantie appartient par référence à une nomenclature fixée par arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice ; 7° Le cas échéant, la faculté pour le constituant d'aliéner les choses fongibles gagées dans les conditions prévues par l'article 2342 du code civil. le rédacteur de l'acte de nantissement est en charge de la publicité, sauf dispense Cass civ 1ère 16 octobre 2008 n°07-14695 L'inscription de nantissement prend effet à sa date et pendant 5 ans. Elle peut être renouvelée, à défaut de quoi elle cesse de produire effet et peut être radiée d'office par le greffe articles 6 et 7 du décret 2006-1804 du 23 décembre 2006 La radiation peut évidemment intervenir également sur justification d'un accord des parties ou d'un acte de main levée, ou encore d'une décision de justice passée en force de chose jugée article 8 du décret 2006-1804 Matériellement les greffiers des tribunaux de commerce tiennent un fichier électronique national des gages sans dépossession qui peut être consulté gratuitement articles 9 à 12 du décret 2006-1804 Les effets du nantissement L'associé exerce alors ses prérogatives d'associé, et notamment ses droits de vote, nonobstant le nantissement sauf si le créancier demande que les parts soient séquestrées. A l'échéance de la dette, Le nantissement s'exerce sur le prix de vente des parts, notamment dans le cadre de la vente forcée qui peut être provoquée par le créancier article 2346 du code civil ou L521-3 du code de commerce suivant que le nantissement est de nature civile ou commerciale Le créancier peut en effet - demander la vente publique des actions gagées dans les formes du code des procédures civiles d'exécution si le gage est civil article 2346 du code civil, et aux enchères 8 jours après une simple signification si le gage est commercial article L521-3 du code de commerce. Le créancier et le débiteur ne peuvent déroger aux modalités de vente articles 2346 du code civil et L521-3 du code de commerce mais peuvent cependant rien n'interdit à l'associé de mandater le créancier pour céder amiablement les parts. - demander l'attribution judiciaire des parts 2347 du code civil ou L521-3 du code de commerce suivant que le nantissement est de nature civile ou commerciale. Cette attribution est possible même en présence de créanciers de meilleur rang Cass Com 3 juin 2008 n°07-12017 qui seraient venus avant le créancier nanti si les parts avaient été vendues. L'attributaire des parts doit cependant reverser la part du prix des actions qui excède sa créance articles 2347 et 2348 du code civil et L621-3 suivant que le gage est civil ou commercial Le créancier attributaire des parts doit être agréé dans les conditions légales ou statutaires et c'est la raison des formalités préalables voir ci dessus, étant précisé que même si l'agrément préalable avait été donné voir ci dessus la société pourrait préférer réduire son capital pour éviter l'entrée du créancier dans le capital L223-15 du code de commerce. - devenir automatiquement propriétaire des parts si un pacte commissoire le prévoit dans l'acte de nantissement ou un acte postérieur au visa de l'article 2247 du code civil société civile ou L521-3 alinéa 4 société commerciale, sauf en garantie d'un crédit à la consommation. voir également L223-14 et R223-11 A priori s'agissant d'un gage sans dépossession, le créancier nanti ne perçoit pas les revenus des parts, l'article 2345 du code civil s'appliquant au gage avec dépossession. En outre les conventions prévoient de manière quasi systématique que la titulaire des parts perçoit les revenus des parts. Pour autant, le titulaire du nantissement n'est pas créancier du constituant au titre du nantissement de parts "une sûreté réelle consentie pour garantir la dette d'un tiers n'impliquant aucun engagement personnel du constituant de cette sûreté à satisfaire à l'obligation d'autrui, le créancier bénéficiaire de la sûreté ne peut agir en paiement contre le constituant, qui n'est pas son débiteur". Cass com 17 juin 2020 n°19-13153 Dispositif antérieur au décret du 23 décembre 2016 Le régime actuel est venu remplacer le dispositif antérieur, prévu à l'ancien article 2072 du code civil et organisé aux articles 2073 et suivants qui précisait que le gage confère le droit de se faire payer sur la chose gagée - comprendre sur son prix ou par son attribution- et conditionnait son opposabilité à l'existence d'un acte enregistré cf article 2074 . La loi 66-537 organisait à cette époque un mécanisme d'autorisation de la société, comme c'est le cas actuellement articles 275 et 277 et un registre spécial n'était prévu au greffe que pour les sociétés civiles décret 78-704 articles 54 et 55. Le gage de valeurs mobilières d'une société commerciale était alors régi par l'article 29 de la loi 83-1. New money privilège de conciliation ou prêts accordés dans le cadre de la conciliation version développée et même plus Ndlr La définition stricto sensu est surlignée en gras, c’est tout ce qu’elle a d’original, le petit reste du texte est naturellement gras par son contenu, et n'a donc pas besoin de cet artifice. Autrement dit, tu peux sauter le texte en gras quand tu en rencontres ça va pas arriver souvent, on s'en balec puisque c'est juste une définition juridique. Préambule L'auteur de cette élégante définition tient à préciser que toutes les citations sont absolument véridiques, et dans la plupart des cas, c'est à dire pour les citations "adverses", on peut dire qu'il aurait mieux valu pour leurs auteurs qu'elles ne le soient pas. Pour ma part j'ai découvert à l'occasion de cette rédaction une meute, hélas non exhaustive, d'expressions anglicistes dont la signification est généralement obscure - y compris, pour ceux qui les emploient, ce qui est quand même à remarquer -, qui sont révélatrices - de carences graves dans l'apprentissage de la langue française dont "ils" sont victimes, - doublées de l'idée déplorable dont "ils" s'esbaudissent, selon laquelle le mot anglais c'est quand même plus classe que le mot français, qui existe évidemment, mais ils l'ignorent parfois. L'anglicisme, selon eux, ça fait élite alors que personnellement d’entendre ça j’ai envie de tirer la chasse. Mais, en réalité, c'est pas que de leur faute, c'est la conséquence d'une éducation ratée, et surtout ça démontre avant tout qu'il faut quand même avoir un certain niveau intellectuel pour parler français, bref c'est pas donné à tout le monde, et surtout c'est pas donné à n'importe qui. Cette étude révèle en effet j'hésitais avec "en outre" mais "en effet" c'est plus adapté les déplorables déviances de la génétique "humaine" et explique que si le séquençage du génome du porc a mis en exergue de très grandes similitudes avec l'ADN humain absolument véridique, le porc en est, légitimement, peu fier. D'ailleurs, même si des scientifiques ont implanté sans rejet des cellules souches humaines dans des embryons de cochons ensuite transférés dans l'utérus de truies porteuses, ils ont démontré, je cite, que "la similarité génétique apparente entre l'homme et le cochon est trompeuse", ce qui rassurera malgré tout le porc. La science démontre également le processus inverse on peut greffer avec succès des organes porcins sur l'homme encore absolument véridique, ce qui conduit certains, qui ne croient pas si bien dire, à affirmer que le porc est l'avenir de l'homme, et la publication de cette expérience enseigne, je cite que "de premiers embryons viables homme-cochons ont été créés". Ce n'est pas pour nous une grande nouvelle, car notre étude, tout aussi scientifique, permet de confirmer que les cellules du porc prolifèrent volontiers chez certains "humains" ... on peut même affirmer que la greffe de tête de cochon a, avec un succès croissant, dépassé depuis longtemps le stade expérimental. Cela permet d'ailleurs de relever que ceux qui, outrés de ces résultats scientifiques peu flatteurs pour le porc, s'exclament que si tout cela était exact l'homme ressemblerait encore plus au cochon et aurait une queue en tire-bouchon, manquent de lucidité ou ont la vue basse pour la ressemblance, pas pour la queue, évidemment, cela va sans dire, on est pas là pour ironiser. D'autres s'offusqueront du recours aux truies porteuses, alors qu'à mieux y regarder ... Sous-titre de la définition "présences porcines, où on voit que le porc n'est pas forcément celui qu'on croit" - Revenons à nos "moutons" New money rires ... mais indignation des moutons Il est bon de ne pas toujours mâcher ses mots, et d'ailleurs Jean Yanne disait de Cambronne qu'heureusement pour lui il ne mâchait pas les siens. Aussi, bien qu'absolument et définitivement allergique aux ridicules anglicismes employés par "d'amusants" et ridicules ? professionnels qui s'écoutent parler généralement aucun ne comprend complètement les autres, ce qu'ils n'osent pas s'avouer mutuellement, chacun prenant un air entendu censé dissiper le doute ... rassurons-nous cela ne changera d'ailleurs rien au résultat final ... les vrais Anglais, qui eux parlent l'anglais, ne comprennent pas non plus mais peu importe on ne le dira pas et pensent que ces comportements affligeants révèlent au monde admiratif l'appartenance à une élite devant laquelle il serait quand même ahurissant que le vulgum pecus ne se prosterne pas d'éblouissement malgré de puissantes lunettes solaires, on doit bien donner une définition de ce terme, hélas employé ridiculement et fréquemment par lesdits, et en profiter pour, de manière plus générale, recenser les anglicismes et dévoiler, scientifiquement, ce qu'il convient raisonnablement d'en penser quand on est normalement constitué il y en a. "New money" donc, avant tout enfin "tout" avant "rien", c'est à dire les autres anglicismes Pour parler avec des mots que des gens normalement constitués comprennent, au lieu de "new money" explosions de rire on pourrait dire en français "argent nouveau" ... certains diront "blé" "oseille" ou "carbure" et d'autres moins raffinés diront "thune", et d'autres qui sont les plus "chers" diront "de suite" "la solde", et pour les vraiment plus chers "la solde dans la mallette" le français étant, quoi qu'en pensent les susdits, une langue riche qui se suffit à elle-même. Plus précisément l'expression, ou plus exactement le texte, puisque c'est la loi - française elle aussi - qui envisage la chose, vise "un nouvel apport de trésorerie" ... il suffisait d'y penser ... vous l'avez rêvé, le législateur l'a fait ... les autres ci-dessus la position "au-dessus" leur est réservée, ils s'y épanouissent, les autres qui n'imaginaient pas qu'on tomberait si bas nous, pas eux évidemment que la loi se comprenne sans eux qui ne la comprennent pas pour autant, mais c'est un autre débat, et ne peuvent se satisfaire de tant de simplicité qu'ils jugent dégradante, s'en remettent difficilement et resteront des reclus pathétiques campés dans leurs hautes sphères où on s'entre-congratule à renfort de leurs anglicismes à la con d'être tellement satisfait de soi ... "new money" ça leur restera comme un refrain, sans même qu'ils sachent que du britannique l'essentiel à conserver est Benny Hill et "sacré Grall" des Monty Python, et d'ailleurs il suffit de connaître l'histoire de la banqueroute de Law pour constater les dégâts occasionnés par l'inspiration britannique... mais, comme disait Brassens, "le pluriel ne vaut rien à l'homme" je me garderai de dire la suite, si vous voulez vous la trouverez, mais évitez de mettre plus de quatre d'entre eux ensemble, déjà qu'ils ont des prédispositions ! Evidemment, leur dire "un nouvel apport de trésorerie", c'est être regardé par eux je dis eux, enfin les pseudos anglicistes qui ce faisant vomissent la langue française trop subtile pour eux avec mépris, effroi et dégoût, comme si on était une déjection canine dans laquelle ils viennent de marcher de concert mais du pied droit. On sent qu'on est suspecté d'avoir un cerveau d'huître genre "zézette épouse x" dans "le Père Noël est une ordure". Dire "un nouvel apport de trésorerie" au lieu de "new money", on se sent rejeté comme si on se promenait au Cap Ferret en fait on dit "au Ferret" et on prononce "Féraiaiai" sinon déjà tu es dans la catégorie plouc non admis donc c'est comme si on s'y promenait sans mocassin bateau, en ne conduisant ni Méhari Citroën rutilante ni Jeep Willys reconditionnée infestée d'une horde de bobos anglicistes et consanguins l'un explique peut-être l'autre pour aller prendre le BDA comprendre Bateau des Autres, car au Ferret, il est de bon ton de se déplacer en "pinasse" et de ne pas mettre les pieds sur n'importe quelle la plage, à la rigueur la plage de la "vache morte" - ça s'invente pas Le Cap Ferret en version tourisme angliciste, je te décris le truc tu prends ta map » et tu y vas, déjà le premier signe que tu es en territoire hostile ce sont les bonnes femmes blond fillasse incoiffées on dit coiffées à la "one again". C’est pas une rave party », la guest list » est limitée. Avant le regroupement de spécimens, elles ont passé le test "KYC" ce qui, je te le rappelle ou plutôt je te le dis, car ça s'invente pas, veut dire "know your costumer" à peine arrivé au Cap Ferret les conneries commencent, mais en fait "costumer" c'est pas une histoire de déguisement encore qu'à bien les regarder on pourrait penser à un carnaval bas de gamme organisé par des clowns sous-doués, non non, "know your costumer" c'est juste qu'elles ont appris à se connaître, ce qui n'a pas été facile, car elles ne parlent que par anglicismes mais aucune ne parle anglais. Donc pour être clair la communication est limitée, ce qui compte tenu du petit niveau est finalement salutaire, ce qui compte c'est que ce soit "incentive". Bref pour revenir au Cap Ferret enfin revenir, moi j'y vais pas, et en plus j'ai pas les bonnes chaussures ni le bermuda rouge ni l'énorme chaine en or autour du cou, et je préfère écouter les cigales en mangeant un pistou au bord des canisses de la plage bien de chez moi donc le Cap Ferret dans le coin anglicistes, c'est ambiance Barbie en vacances. Les mochetés sont harnachées dans de grandes "robes" informes "robe" je dirais plutôt "chemise de nuit", vous savez, le modèle caniche royal - mais là tout le monde comprendra pas -, ces trucs faits dans des rideaux grande taille, mais avec des manches gigot par nécessité car elles ont des bras comme des tonneaux. On dit pas qu'elles sont habillées en blanc, ça fait plouc, on doit dire qu'elles sont en total look blanc ». Elles portent des trucs achetés trois fois le prix au marché local on les voit venir, le vendeur change les étiquettes exprès pour elles, in-coiffées sous de grands chapeaux de paille "ma chère, ce marché je vais vous raconter la "story" vous allez voir comme c'est "amazing" mais ne t'attends pas à rire, ça veut pas dire que c'est drôle. L'autre jour j'ai eu un "buying shopping disorder" j'aurais tout acheté, après j’aurais pu traverser un catwalk » Mais, quand-même, on peut ajouter " my dear c'est amusant ce folklore, la bonne a chiffonné ma robe ce matin pour que ça fasse plus décontracté vous en pensez quoi, c'est le style effortless chic non ? ". Bref pour résumer en une phrase, comme disait un de mes auteurs préférés, les cons se déguisent en imbéciles pour passer inaperçus, Et je te donne un détail important si tu veux faire genre les cheveux sont "salés" si si, salés, surtout jamais " brushés ", le résultat ce sont des "beach waves" concrètement tu prends la salière et tu soupoudre, quand ça fait comme des pellicules plein les cheveux, c'est réussi ! Voilà un petit raccourci du "Ferret", ça fait envie. On pourrait aussi parler de La Baule, ils disent pas la Boooolaaa comme nous, ils disent la Bole avec un "o" bien rond et le "e" léger, ou de Deauville ils disent pas Dooooovillaaaa comme nous, je comprends pas ils veulent pas admettre qu’un mot ça se termine en principe par aaaa mais on va pas faire le tour de France des lieux qu'ils ont phagocyté, ni d'ailleurs le Tour de France tout court, traverser la France à 65 kilomètres heures de moyenne avec une escalope de veau dans le calbutte pour atténuer les rigueurs de la selle, merci bien à cette allure on a pas le temps de voir le paysage et l’escalope est jamais cuite comme on l’aime . Et dire "un nouvel apport de trésorerie", au lieu de "new money" c'est aussi être regardé par les "fans" d'anglicismes comme si on se promenait en plein été à Saint-Tropez ils disent Saintrop sans son portefeuille, avec une voiture de base, une carte bleue de base - c'est à dire bleue - dont le plafond n'a pas été augmentée, une valise de base, des habits de base, une gueule de base, à boire une verre de jaja de base et à manger le plat du jour sans le supplément langouste dans un petit resto du coin. Eux, et surtout elles, Saintrop, tu sens toute de suite qu'elles y sont comme des poissons dans l'eau ... enfin des poissons, des thons. D'ailleurs on pourrait croire qu'il y a un con-grès de thons, enfin un rassemblement, car congrès ça a un aspect intellectuel qui n'est peut-être pas adapté à la cause. Cette année, en plus, ils ont invité des cachalots pour échanger sur des sujets de première importance. Tu vois tout de suite qu'elles ont pillé un gisement de botox. Enfin je dis qu'elles sont botoxées, en fait elles ont pas ratchouné, elles sont refaites de pied en cap, elles se ressemblent toutes, même tronche ovale mêmes bajoues, bref mêmes échecs, le chirurgien leur a appliqué le "package" de rénovation 22bis, mis en point pour les cas désespérés, en plusieurs étapes, car c'est plus favorable fiscalement pour lui et au début il avait pas l’assurance décennale tous corps d’état. - lèvres nord entre la limace géante et l'escalope, pour te le faire simple imagine deux blancs de poulet fermier superposés -enfin je dirais même deux blancs de dinde, c'est plus dans le contexte - , le truc classieux. Si tu comprends pas, représente toi deux énormes Knakis Herta le plus bas de gamme possible, du rose le plus insipide qui puisse exister. Juste on va éviter de les tremper dans la moutarde Amora couleur diarrhée de moules faisandées pour éviter que le tableau soit trop scatologique. - pommettes enflées et saillantes, on dirait qu'elles viennent de faire un combat de boxe où elles se sont fait matraquer la tronche, ou alors elles étaient dans une machine à laver pendant l'essorage, il n'y a pas d'autre explication, - nez en démonte pneu pour être galant disons en pied de marmite et menton en pied de buffet Louis Chose, vous savez terminé par une petite patte fine et pointue, elles ont toutes le même ! - visage figé qu'on croirait qu'elles ont été empaillées par un as de la taxidermie. Que si tu tournes la tête ça arrache les oreilles d'un coup, impossible d'ouvrir complètement la bouche, ce qui est dommage car les lèvres étaient conçues pour sucer un esquimau je parle de la glace, tu entrouvres la bouche pour lâcher un anglicisme ou deux, ça ferme les yeux tellement c'est tendu, tu fermes la bouche les yeux s'ouvrent ... un peu comme dans les Visiteurs jour / nuit, jour / nuit, jour / nuit. - malle arrière exagérément rebondie - il fut un temps où il fallait avoir un petit cul, maintenant dans ce milieu on se fait injecter de la daube dans les fesses, qui arrivent 30 centimètres après le reste. Pour les photoshoots » c’est quand même plus élégant, évidemment en se maquillant un peu les fesses véridique évidemment - seins comme des obus, ils les précèdent de 20 centimètres, à tel point qu'à un croisement leurs seins ont déjà tourné qu'elles elles sont encore dans la rue voisine. On déplorait déjà qu’elles fussent mammifères, et à ce calibre de mamelle c’est de la provocation caractérisée ! Le modèle choisi relève de l’outrance. Pour parvenir à ce niveau d’enflure mammaire, certains utilisent des prothèses, d'autres le bon vieux procédé de la chambre à air. Je t'explique le truc, c'est tout simple prendre une bonne pompe à vélo, attraper l'extrémité du sein qui pend entre les jambes de la bobo angliciste parfois dans des cas extrêmes elles sont limite de marcher dessus tellement ça descend bas, et y adapter le gonfleur. Gonfler. Le sein se redresse progressivement. A chaque coup de pompe il remonte de quelques centimètres. Attention une fois que le sein est perpendiculaire au reste de la bobo angliciste et ressemble à une ventouse de chiottes, arrêter de gonfler, sinon les seins continuent à monter et elle se les prend dans le nez qu'en plus elle vient de refaire. En principe on gonfle les seins à 3 kilogrammes de pression comme les VTT, mais là c'est pas tout terrain, au contraire même. C'est essentiellement à l'horizontale enfin pour la bobo angliciste, et dans ce cas les seins pointent vers le haut, comme la fusée Arianne avant le décollage. Vérifier la pression si elle baisse mettre une rustine, car ça peut être gênant, surtout si un sein reste bien gonflé et l'autre se remet à pendre. Surtout ne pas dépasser 3,2 kilogrammes de pression sinon le sein explose et tu risques de gâcher le plafond que tu viens de repeindre. Petit inconvénient pour les mammographies on est obligé d'utiliser des lessiveuses, et encore en faisant attention, car si la prothèse lâche, tu te prends vite fait cinq kilos de saindoux sur la moquette et tu pourras pas la ravoir. Et évidemment on leur déconseille de visiter un élevage bovin a priori elles en sont pas tentées, le mimétisme aidant on risquerait de chercher à les traire, et d'ailleurs elles sont parfaitement conscientes de la ressemblance puisque pour bronzer elles s'enduisent précisément de graisse à traire. Ceci étant ça reste du toc et je te rappelle par exemple que "allô non mais allô quoi Nabilla", pourtant mammifère elle aussi, ça ne se discute pas vu le volume de ses glandes mammaires, n’a pas assez de lait pour allaiter son fils Milann véridique évidemment, elle l'a révélé dans l'intimité des réseaux sociaux, ce que le monde et ses alentours ont déploré dès qu’ils ont été informés de cette News » de première importance. Et pourtant, ses seins "à la base je voulais qu'ils soient plus gros que mon visage, je voulais faire un truc bien quoi, si c'est pour me retrouver avec des Smarties ... mais il y avait pas de prothèses qui existaient, j'ai fait avec ce qu'il avait ! Un vrai effet, pas faire semblant, je ne fais pas les choses à moitié", mais le résultat c'est que ce petit Milann il pensait avoir "open bar" et on lui sert du lait en poudre ! Comme quoi les apparences sont trompeuses. Ceci étant elle avait pas prêvu d'avoir des enfants, car " là j'ai déjà du mal à m'occuper de mes cheveux". - paupières tendues, que ça fait un peu un regard d'épagneul breton mais en moins intelligent que l'épagneul breton, tu sais le regard modèle "ETI", ce qui, comme chacun sait, n'a rien à voir avec le sympathique extraterrestre, mais veut simplement dire "Expression de Totale Inintelligence". Son chirurgien a voulu garder un aspect canin, avant elle avait les seins comme des oreilles de Cocker, maintenant qu'on les a gonflés à l'hélium, l'épagneul a pris le relais, un vrai chenil ambulant. La prochaine fois on lui limera les dents dans le mode Pittbull, car actuellement elle a les dents en clavier de piano, tu sais la dentition d'âne elle a déjà refait les oreilles l'année dernière, c'est tout un chantier, et l'orthophoniste l'a rééduquée, elle dit plus "hihan" tous les deux mots, même si les gênes prennent parfois le dessus, d’ailleurs dans les jeux de rôle sado maso hard on peut la monter à cru, la fouetter et même lui mettre un bât comme pour n’importe quel âne. - évidemment elles sont bronzées en orange, je suis certain que tu vois le truc, un peu comme s'il restait de la peinture des premiers TGV et qu'on la leur avait appliquée au pistolet à grandes couches, ça préserve de la rouille faute de préserver de la chtouille - ce qui en l'espèce serait plus utile -. Pour celles qui sont en retard sur le planning de reconstruction du maître d’œuvre et n'ont pas encore refait les seins, ne pas oublier de soulever les oreilles de Cocker atteint d’une double otite chronique qui en tiennent lieu, pour peindre dessous, sinon elles ont de grandes marques blanches jusqu'aux genoux. C'est pas difficile, c'est comme quand tu suspends une paire de chaussettes, tu poses un sein par-dessus chaque épaule le temps de peindre le ventre et les cuisses beurk et évidemment la partie "tombante" des seins recto et verso c'est ce qui prend le plus de peinture vu la longueur, surtout que c'est fripé, ça double la surface, tu laisses sécher, et tu peux faire retomber les seins retenir la chute, sinon ça fait des bleus au genoux, et bleu sur orange ça fait un peu drapeau. Si elles travaillaient Travailler, quelle humiliation, vous n’y pensez pas, on s’abimerait les ongles et il paraît que c’est fatiguant c’est pas pour nous, et quand on trouverait le temps d'aller chez le coiffeur ? et en plus ça jetterait la honte sur nos maris, on pourrait croire qu'on en a besoin financièrement mais bon si elles travaillaient, avec cette couleur fluo, on pourrait les affecter aux patrouilles de travaux sur les autoroutes. Le tout a pour conséquence que si tu fais un bilan cartographique de la personne du sexe expression empruntée à mon auteur préféré, en vision aérienne, tu vois le haut du crane, les lèvres dépassent devant, et surplombent les seins, qui cachent les pieds. A l'arrière deux montgolfières font office de fesses. En vision de profil ça fait un zigzag. Pour te donner une image parlante, on dirait une contrebasse surmontée de deux énormes ballons rond, puis de deux belles limaces en guise de bouche à l'étage au dessus et d'un très éventuel pois chiche - il sait pas s'il reste - à l'étage supérieur. Que je veux pas être grivois, c'est pas du tout du tout mon genre, mais on se demande comment elles peuvent utiliser des toilettes normales déjà avec les seins pour arriver à fermer la porte il faut se contorsionner, ou alors on fait le choix de la sagesse pas fermer la porte et les seins restent dehors. Mais dans tous les cas, une fois assises enfin je mets le pluriel mais elles risquent pas de rentrer à plusieurs le cul farci à la daube provençale les pousse tellement en avant que nécessairement elles arrivent pas à pisser dans la cuvette, obligatoirement elles se pissent dans les chaussures. Evidemment elles se croient au festival de Cannes - dont je te précise qu’il a lieu à Cannes, une actrice célèbre ayant demandé où se passait cette année le Festival de Cannes - et elles se prennent pour des starlettes. Elles se croient irrésistibles et pleines d'esprit, double erreur, c'est bien connu, la cervelle ne va ni avec la morue ni avec le boudin, c'est ici l'illustration d'un point commun entre la gastronomie et l'anatomie. Ceci dit, on se bouscule pas comme sur le tapis rouge on doit dire le red carpet » quand il y a les inévitables accidents de robe », subis ou organisés qui constituent le principal attrait du festival, ou une future ex actrice qui se viande en se prenant les pieds dans la moquette, dévale l'escalier qu'elle a péniblement escaladé avec des chaussures improbables, que tu risques pas de faire l'Everest avec ces trucs, mais elle aurait mieux fait de s'encorder et de prendre un piolet, et se retrouve le cul à l'air elle l'avait prévu elle a pas de culotte, elle fait pas dans la dentelle. Pourtant avec le numérique c’est facile de les prendre en photos pour faire croire et d’effacer en douce, le genre "ma chère Priscillia vous êtes tellement originale je peux pas m’empêcher de vous faire un "schooting" et l’autre nouille elle se sent plus. Pricillia, elle oublie un peu vite que dans leur langage originale» ça veut dire différente, donc ridicule et qu'en fait l'autre l'insulte. En tout cas, il suffirait à l’autre garcerie de faire quelques photos pour flatter Pricillia, puis tout effacer de son téléphone ni vu ni connu. Ou même elle pourrait garder les deux photos les pires pour se foutre de la gueule de ma chère ». Ça égayerait sa prochaine réunion Tupperware » où on s’emmerde à plein régime, les Tupperware » quand tu as toutes les tailles en double tu t’en balec, et d’ailleurs pour donner de l’attrait désormais on offre des sex toys » pour l’achat de deux boîtes. Mais bon, donc on est pas à Cannes et on a pas les photos méritées et espérées, et d’ailleurs le téléphone du sujet a refusé le selfi » au motif qu’il y avait des limites à ne pas dépasser et qu’il avait sa dignité. Pourtant ça vaut le coup d'oeil nos "héros", elles portent des robes qui sont en elles-mêmes des accidents, transparentes et ajourées» véridique, tellement transparentes et ajourées qu'il en reste pas gran-cau, on se demande ce qu’il reste pour qu'on dise quand même robe, le modèle s’appelle pénurie mondiale de tissu la surface totale est limitée à un assemblage de quelques confettis, eux-mêmes ajourés c'est vous dire», ce qui est également le descriptif. Le grand principe de cette robe c'est la ceinture de part et d'autre de la ceinture, c'est le vide sidéral. La robe est ouverte "jusqu'à la ceinture" sic, mais attention il ne faut pas se méprendre ça pourrait vouloir dire qu'elle est fendue sur le côté de la jambe par exemple ou dans le dos jusqu'à la raie - on a déjà vu, c'est d'un banal de montrer sa raie culière ! - non non là ça veut dire que c'est ouvert en haut, en bas, devant et derrière. Juste quelques bandelettes de paillettes qui flottent de part et d'autre de la ceinture pour "égayer". Bref la robe rend toute pudeur impossible, mais c'est pas grave puisque précisément le postulat de base c'est qu'on en a pas ni de pudeur ni en fait de robe. Certains évoquent la procédure de "discovery" ce qui, je te le rappelle, ne veut pas dire qu'elle part en fusée avec son ex-future robe, non c'est juste qu'elle dévoile tout, y compris ce qui lui est défavorable, c'est ça la procédure de "discovery". En l'espèce effectivement ces robes transparentes et ajourées» c'est extrêmement défavorable à ces laiderons, ça dévoile leur pénible anatomie de catastrophe aérienne, ce qui est particulièrement fâcheux. Ceci dit la presse, dans un élan d’idolâtrie pour ce qui ressemble de près ou de loin à de la merde comme disait un de mes auteurs préférés a remarqué ces jours-ci - D'une part un nouveau modèle prometteur dénommé "micro-robe transparente sans culotte" véridique évidemment assez classieux, il y a longtemps qu'on parle plus de mini-jupe, on parle de micro-jupe ce qui est quasiment virtuel, comme dirait Coluche on croirait qu’elles ont plein air. Boudi, ces "micro-robes", pour te le situer, bé c'est un peu comme une fine guirlande de Noël sur une barrique mais je trouve pas que ça fasse festif, ou alors ambiance de fêtes au rayon charcuterie d'un supermarché très très bas de gamme le tout enfin le si peu dévoilant en effet - et même mettant en exergue faute de mettre en valeur - un accordéon de bourrelets, une absence de culotte mais sur une moule équivalente à une motte de beurre de 3 kg, des fesses tristes les fesses tristes, je trouve que c'est très parlant, c'est un état d'esprit, un cul comme le capot arrière d'un camion de poubellaïre et laissant échapper un sein mais gélatineux, blafard et tombant comme une chaussette vide je n'ose pas dire rapetassée pour ne pas être taxée de mauvaise foi. Et encore je te parle d'accordéon de bourrelets, c'est exactement ça, le truc qui fonctionne comme la mécanique ondulatoire, pour rester scientifique, un bourrelet bouge, le mouvement se répercute sur les autres par un phénomène physique d'interférence flasque et ça tremblote pendant quelques instants, un peu comme la gelée à la menthe que les "gastronomes Anglais" les deux mots sont rigoureusement incompatibles, c'est ce qu'on appelle un excès de langage, ce qui ne me ressemble pas, bref "eux", utilisent comme lavement. -D'autre part combien certaines sont "magnifiquement vêtues d'un soutien-gorge et d'un pantalon transparents" avec un "s" à "transparent", c'est les deux, le pantalon et le soutien-gorge ce qui est évidemment véridique, et je te précise même si ça n'a rien à voir qu'elles "doivent faire un shampoing violet pour garder leur couleur" toujours véridique L’article ne précise pas pour garder quelle couleur, ce qui est assez inquiétant et d'ailleurs inquiète une grande partie de la population, vous pensez le désastre si faute de shampoing violet elle perdait ladite couleur. Pour ne pas alourdir le débat déjà dense, je te parle pas des mini mini mini Croc top très Good vibes » ou des "hoodie oversize" Et surtout, le plus important, à encadrer si tu veux un résumé, l’article ajoute que ces tenues c’est, je cite à la limite du vulgaire», ce qui amène une question monsieur le journaliste s’il vous plaît aidez-moi » on dirait le célèbre discours de De Gaulle Françaises Français aidez-moi » mais à la réflexion ça risque pas, elles savent pas qui est De Gaule donc elles implorent, aidez-moi, je fais tout ce que je peux pour être vulgaire, tout le monde dit que j’ai des prédispositions depuis toute petite, et je suis désespérée j’y arrive pas, je suis dévastée de chagrin, dites-moi, il faut faire quoi pour être enfin au-delà de la limite du vulgaire ? Ça a l’air tellement difficile ! Un vrai challenge» ! Après je suis mauvaise langue, et pourtant c'est pas mon genre, il y en a qui mettent "en drapé" des sacs poubelle, des serpillères anoblies d’incrustations de paillasson ou des couvertures de survie et qui sont très élégantes ! Et on a peut-être échappé au pire, puisque pour la saison prochaine, le must qui est annoncé ce dont des robes en métal avec des tutus véridique. Et comme nous sommes quand même dans une étude scientifique, il faut pas l'oublier, on peut faire un petit rappel à la loi en 1800 la loi interdisait aux femmes de porter le pantalon, celle loi n'a été abrogée qu'en 2013 même si on s'en tapait depuis longtemps, mais on doit dire que cette abrogation a été mal comprise, comme c'est souvent le cas avec la loi, certaines ont en effet cru qu'elles pouvaient enlever le pantalon sans rien mettre à la place. En tous les cas, je te le dis, exit le célèbre "avant on écartait la culotte pour voir les fesses, maintenant on écarte les fesses pour voir la culotte", fini, rideau, rien à voir en tout cas à ce sujet, dans ce monde la culotte se porte désormais plus volontiers dans le sac que sous la robe, et je te déconseille d’investir dans la petite dentelle ou alors deux solutions - fabriquer des napperons pour les tables de nuit de nos grand-mères, - ou lancer la mode de la "culotte-sac", mais vu la taille de la culotte tu peux juste y glisser un tube de rouge à lèvres, lequel, comme le disait l’irremplaçable Reiser à juste titre, peut aussi servir de rouge à cul si l’intéressée veux faire un assortiment. Bref la culotte est en péril malgré tous les efforts déployés par Nabilla pour sa promotion. Je t'explique Nabilla, qu’on surnomme la reine des shampoings grâce je dirais plutôt à cause à la pensée profonde qui l'a rendue célèbre dans le monde entier "Allô ? Non mais allô ? T’es une fille t’as pas de shampoing ? Je sais pas, vous me recevez ? C’est comme si je disais t’es une fille mais t’as pas de cheveux”, attestant qu'il n'est pas nécessaire de démontrer que E = MC2 pour devenir riche et admirée en quelques mots bien sentis, donc Nabilla est influenceuse c'est un métier. Et ça marche ! Si elle change de vernis à ongles, elle le publie sur un "réel" et des milliers de personnes achètent le même. Elle a montré son ventre à Cannes et 50 millions, oui 50 millions, on ne sait pas comment c'est possible ! de "personnes" ont "liké", pour te dire, c'est un phénomène mondial, fort rassurant sur la santé mentale de l'Homo Sapiens, qui, contre le sens de l'histoire, redevient Erectus comme n'importe quel goret on reste dans le thème. Et je te laisse imaginer quand elle montre ses seins ou son derrière ! Quiconque est incapable de citer le nom de plus de trois ministres en exercice, du Président de l'Assemblée Nationale ou de deux grands auteurs de la littérature connait Nabilla, et crois-moi elle en tire les profits. Ceci dit, depuis la phrase culte, elle a, dit-elle, "amurie" mais à la réflexion elle n'est pas totalement certaine que le mot existe. Bref Nabilla, c’est pas n’importe qui, elle émet des phrase philosophiques genre il ne faut pas confondre culture et intelligence », ce pour quoi elle est hautement qualifiée, elle ne risque pas de confondre ! Cette réflexion a été le fruit d'un effort intense et elle a déclaré "A force de réfléchir, je crois que je me suis fait un bleu. C'est mon cerveau qui a brûlé", comme quoi ceux qui en doutaient sauront qu'elle en a un, avant d'ajouter qu'en raison de l'effort elle avait failli faire, je cite, un "infractus" mais pas un cactus, on ne sait pas si c'est de l'orteil ou du myocarde, mais il y a plus de chance pour que ce soit d'un orteil, pour deux raisons on doute qu'elle sache ce qu'est le myocarde même si elle en a certainement un, et s'étant cassé un ongle par la même occasion elle a crié de douleur qu'elle allait "mourir du doigt" avant de se raviser et de préciser qu'il lui en restait ... "presque huit" ! Mais pour faire taire les mauvaises langues, elle a fait des progrès, on est plus à l'époque où "Charlemagne, Charles de Gaulle, tous les Charles, ça ne m'intéressait pas", non "j'ai appris à parler, à m'exprimer, maintenant je sais tenir une conversation avec des mots", et de nombreuses déclarations qui feraient pâlir de jalousie bien des "intellectuels", genre "la guerre mondiale de 78", "je connais Jean Valjean mais je ne sais pas qui c'est" "Pékin c'est au Japon" mais il y a débat Brithney Spears est persuadée que le Japon c'est en Afrique, la "Quatar c'est avec un K" comme quoi la géographie c'est un problème, ou "la Joconde a été peinte par Picasso" mais il y a débat, d'autres pensent que c'est Christophe Willem qui l'a peinte, ou encore "tant va la cruche à l'eau qu'à la fin ... elle tombe à l'eau" que la pauvre Nabilla était trempée. Il y a même quelqu'un qui a déclaré sur Facebook l'avoir vu qui regardait un livre dans une boutique d'aéroport, mais il n'a pas précisé si elle l'avait acheté. Ce qu'on sait c'est que lors d'une "interview" elle a confondu "libraire" et "auteur" et on peut donc douter que ce soit allé trop loin avant "d'écrire" son autobiographie, pour laquelle elle a pris son temps "à l'image de Rousseau" mais elle ne sait pas ce que ça veut dire. Elle a pourtant passé des tests avec succès, elle connait le début des titres connus, par exemple "les Fleurs du ... Niagara" de Charles Beaudelaire, "Le Barbier de ... Barbès", "La gloire ... ou la mort" de Marcel Pagnol. Mais ce n'est pas grave, car elle ne croit pas » que l’on puisse être à la fois belle et intelligente. Quand on est belle, on reste trop concentrée sur ses produits, ses extensions, ses ongles pour avoir le temps de penser à autre chose. C'est le privilège des moches, elles n'ont que ça à faire ». Bref il faut choisir, et les moches diront merci à Nabilla, car a priori elle semble avoir tendance à penser qu'elle, elle est dans le clan des "belles", on outre elle est "naturoool", c'est ses origines "afwicaines" qui font la différence, ça facilite la pratique du ski, pour laquelle elle a eu des "étoiles filantes" et le port des tongs pour lesquels elle "n'arrive pas à faire les lacets" En matière de culotte, car il faut revenir au sujet, Nabilla, elle en connaît un brin étroit, et elle en fait l'éloge. Elle a même déclaré "mon téléphone c'est comme mon string je l'ai toujours sur moi" mais sans préciser où elle l'a je parle du string, le téléphone à ce stade on s’en fout comme quoi les apparences sont trompeuses car parfois on doute qu'elle en ait un de string même ficelle, mais, dit-elle "c'est mon intimité" laquelle "intimité" est exhibée en gros plan à la télévision, c'était pourtant pas une émission gynécologique, en l'espèce en présence de sa mère et de sa grand-mère, heureuse dynastie dont les membres rivalisent de distinction avec la Reine d'Angleterre. Bon en tout cas, les autres, là, harnachées d’une manière ou d’une autre, dès qu'elles sont levées après "l'after", le "timing" infernal de la journée recommence. A force elles sont épuisées, c’est le bagne. Elles baillent tellement fort que pour celles qui en ont, on voit leur slip au fond de leur gorge. Mais il faut tenir coûte que coûte toutes les vacances et quoi qu’il en coûte évidemment. Ce conglomérat rejoint d'autres bans, également de thons, notamment les couples Malom et Alisson, et Antony et Sherley, à la paillote la plus chère du coin, qui je te rassure a été "reliftée" dans les mêmes proportions que ses clientes, et a donc été totalement refaite. On a fait appel au meilleur enfin au plus cher "motion désigner", un type qui était avant proctologue, donc il s'y connait. Elles, elles font le max pour se faire remarquer. En plus enfin "en plus" ça part du postulat qu'on ajoute à quelque chose ce qui n'est pas exactement le cas disons quand même "en plus" de la "robe" le guillemet c'est pratique déjà décrite, elles portent des chaussures spéciales pour la plage on doit dire des "creeper" sinon on est socialement mort, espèce de plateformes de 22 centimètres de haut, trucs de "teufeurs", généralement en vernis rose, de sorte qu'il leur est rigoureusement impossible de marcher normalement, elles auraient des palmes de plongée sur des échasses ça serait plus pratique. Le seul truc avec ces chaussures c'est que si tu es perdu dans le désert tu as assez de bois pour faire du feu toute la nuit, mais en l'espèce ce n'est pas un avantage décisif. Mais pour elles l'avantage majeur c'est qu'on peut monter danser sur la table de la paillote en marchant avec distinction dans les plateaux de langouste - si possible de la table voisine - sans se niquer la plante des pieds. Et les conversations sont du "high level", un de mes auteurs favoris dirait incontinence verbale "et que ma chère, vous avez vu ici la "food" est "frenchy", c'est "fun" non ? je sais pas si vous avez gouté le caviar, hier on en a pris un saladier avec un magnum de champagne rosé millésimé - Bryan-Brandon a choisi le plus cher évidemment il y avait plein de zéros sur le prix, mais je vous rassure, avec un nombre devant ! -, on l'a commandé en parlant très fort, tout le monde nous admirait. Vous savez le caviar on en raffole pas, on en goute une cuillère, on en donne à Chanel Chanel - ça s'invente pas - c'est le "chien" avec beaucoup de guillemets au mot chien, par sa seule existence elle déshonore la gent canine, consanguin style fin de race lui aussi, enfin le "micro-chien" véridique, mais après tout elles ont des "micro-robes" on voit pas pourquoi elles auraient pas aussi des "micro-chiens".. En réalité, ladite Chanel est le résultat d'une expérience génétique complexe un triple croisement si si il s'y sont mis à trois pour obtenir ce résultat, mais n'imagine pas des trucs salaces. En l'espèce échec hydrocéphale du croisement entre - entre un rat décérébré, - une chauve-souris débile profonde très profonde - et un concombre de mer saucissonoïdal. Animal laid, très laid d'ailleurs l'autre jour une mouette s'est approchée pour l'attraper, dès qu'elle l'a vu de près elle a fait demi-tour, non sans lui lâcher 500 grammes de guano dans la mise en pli, qu'il a fallu l'amener d'urgence chez le coiffeur de sa "maitresse" - en fait on doit dire sa "maman", bête, très bête, mais surtout cher très cher c'est ce qui en fait l'intérêt, mais inutile de demander la marque, tu l'achèteras pas, qui a un joli noeud à strass dans les cheveux » on va pas parler de poils quand même un collier en brillant, qu'on installe sur la table du restaurant - il a son couvert - dans un couffin enfin c'est un espèce de château rose bonbon surmonté de paillettes gravé à ses initiales dont il ne sort que pour aller pisser sur la serviette voisine ou mordre les enfants de la table à côté, il est tellement chou. Parfois on promène Chanel au bout d'une laisse, tu sais la laisse qui se déroule et quand tu appuies sur le bouton, le ressort l'enroule d'un coup. En l'espèce, Chanel part à 20 mètres, et une fois la laisse bien tendue tout le monde aux alentours se prend les pieds dedans, puis quand on appuie, avec la force du ressort, Chanel revient à grande vitesse et tous ceux qui ne sont pas tombés se la prennent dans la tronche. Une hécatombe. Bref un animal adorable. Je profite de l'occasion pour te donner le mode d'emploi si jamais la dénommée Chanel, te pisse dans les pompes ou te roumègue contre se mettre à l'opposé de la partie la plus dégagée de la plage, répandre équitablement le cirage sur tes chaussures, glisser délicatement un pied sous le ventre de l'animal et entreprendre un lent mouvement de rotation du pied l'animal pense enfin pour le peu qu'il pense, n'oublie pas qu'il est benêt qu'on lui caresse le ventre. Quand ta première chaussure est bien cirée, changer de pied. Continuer jusqu'à ce que les deux chaussures soient bien lustrées. Puis au moment où l'animal simple d'esprit s'y attend le moins, prendre l'air le plus innocent possible, tu sais, le genre faux-témoin, tendre discrètement la jambe, bien armer le geste et projeter violemment le pied vers l'avant si tout va bien le truc que personnellement j'appelle "la petite viande" est envoyé haut et loin, avec de la chance on ne le retrouvera jamais. Si sa "maman" le cherche, la rassurer en lui disant qu'elle se promène juste devant le parasol, ce qui n'est pas faux mais est simplement relatif, question d'appréciation de la distance - une fois encore il faut rester scientifique et un scientifique ne ment jamais -, ladite "maman" passera un autre appel téléphonique et tu es tranquille pour deux heures, tu as le temps de te barrer discrètement. Pour en revenir à la paillote, donc le caviar ils le goutent manière, ce putain de bestiau aussi, "et on laisse le reste, c'est juste pour le standing vous comprenez, Marie-Amélie" et elle ajoute sur le ton de l'humour enfin c'est ce qu'elle croit "en plus quand on voit ce que ça devient à la sortie !" ce qui est hautement romantique, même si la "sortie" n'est heureusement pas précisément décrite et est laissée à l'imagination du lecteur. Après, selon la tradition, ils cassent les assiettes, ça "libère le stress", véridique évidemment, il suffit d'avoir les moyens ! vous comprenez ils ont l'angoisse, on sait pas de quoi, pas des fins de mois difficiles mais ils ont l'angoisse, c'est terrible cette vie où on est en représentation permanente et où tout le monde vous admire ce qu'ils croient, où il faut pas commettre d'impair, et où la moindre faute de gout enfin de mauvais gout ne pardonne pas. Vous mettez deux fois la même robe, ou vous portez un sac de l'année dernière, et ça y est vous êtes bannie. Tu penses si elle comprend le coup du "standing", Marie-Amélie, elle se liquéfie, elle aurait les seins qui s’escagassent s’ils n’étaient pas déjà posés sur la table à serpenter de part et d’autre de son assiette elle a pas encore eu le coup de la pompe à vélo pour le remaniement mammaire elle frôle le burn-out », elle fait une moue que sa bouche ressemble provisoirement je te rassure à un anus de jument surmené l'anus pas la jument, elle est en rage que son mari ait pas eu l'idée le premier, sa mère l'avait prévenue le jour de son mariage, c'est un gueux et ça le restera, elle a peur d'être "blacklistée" et classée "has been" à cause de lui, elle va lui passer un savon et il a intérêt à être imaginatif pour que leur addition d'aujourd'hui soit plus élevée que celle de l'autre sorcière C'est sa meilleure amie, ce qui, dans ce milieu où on aime personne, veut dire que cette carne la déteste à l'attraper par les cheveux et lui enfoncer la tête dans la cuvette des chiottes avant de tirer la chasse, déjà la semaine dernière quand l’autre a eu sa nouvelle décapotable elle a pas pu s’empêcher de vider dedans en douce ses poubelles dans lesquelles elle avait patiemment accumulé des restes de poisson depuis plusieurs jours en prévision de l’événement, l’autre andouille qui avait bêtement laissé décapoté pour la rendre jalouse elle a compris sa douleur, le jus de poisson pourri une fois que ça s’est imprégné tu peux changer la voiture. Pour en revenir à cette pénible histoire d’addition, son mari John-Tancrède, angliciste j'ose pas dire distingué, non seulement il faut qu'il paye plus cher que les autres pour se rattraper mais en plus il faudra qu'il se débrouille pour que Bryan-Brandon et son brancard le sachent sans équivoque, peut être compter les billets à haute voix c'est distingué non ? on va pas laisser penser qu'on a moins les moyens qu'eux ! Mais elle le sait, ça finira comme l'année dernière où ils allaient de "battle" en "battle" en fait je t'explique c'est un concours celui qui arrive à l'addition la plus élevée a gagné, et évidemment c'est véridique. La barre est haute et il faut assurer, on joue sa réputation, déjà les serveurs viennent d'interrompre la "playlist" pour mettre la musique de "Star-Wars" et allumer des feux de Bengale pour attirer l'attention sur la table voisine, ce qui, je te le précise, signifie que le client vient de franchir les € de champagne toujours véridique, on lui amène la bouteille responsable du franchissement du seuil, et il s'empresse de la secouer pour doucher ses convives, ravis de niquer leur "brushing" façon Pompadour à mille balles pour la circonstance ... et il commande dans la foulée une nouvelle bouteille puisque celle-là est déjà vide. Il est certain de décupler le nombre de ses followers », tout le monde le filme et l’admire, ce qui est l’objectif recherché ! Mais revenons à nos héros, après le repas et surtout après 3 grammes dans le sang, c'est à dire vers 16 heures, le troupeau de phacochères se vache pour l'après midi, jusqu'au "before", sur des matelas dans le carré "VIP" de la plage privée, bien entendu on prend un matelas et un parasol rien que pour Chanel, à côté de sa "maman" ce qui permet de vérifier la loi implacable du mimétisme parfait humain / chien, c'est fou elles ont exactement la même absence d'allure. Moyennant un pourboire long comme ta jambe, le serveur met à Chanel un ventilateur avec des glaçons, qu'elle ait pas trop chaud la pauvre chérie. Bon je disais troupeau de "phacochère", c'est pas par hasard, on est pas là pour rigoler. Pour te montrer à quel point on reste dans le thème je te livre la réponse scientifique à la question "est ce que le phacochère est un porc ?" la réponse est "le phacochère commun est un porc sauvage court sur pattes et à la tête massive ... l'animal se vautre souvent sur le sol ... l'animal est grégaire et sociable, il partage volontiers ses ressources alimentaires" L'étude ajoute que le phacochère "passe le plus clair de son temps vautré dans la boue", finalement comme Marie Amélie quand elle va en thalasso. Franchement l'étude serait consacrée à la bande d'anglicistes, il y a pas un mot à changer. Comme quoi la science, c'est quand même impressionnant. Et on peut faire la même expérience avec le porc je cite " du latin porcus pourceau le porc est un mammifère omnivore très répandu dans le monde, au museau terminé par un groin. Animal domestique qu'on engraisse ... et qui a entre la chair et la peau une graisse qu'on appelle lard. La femelle est la truie et certaines espèces ont presque entièrement perdu leurs poils. Les femelles affaissées par la vieillesse s'accouplent couchées. Le porc a les pieds élevés ce qui fait qu'il marche sur la pointe des pieds. Les porcs sont joueurs balle, sautillement .. et peuvent également interagir avec des jeux vidéos véridique évidemment. Et la cerise sur le gâteau, la citation scientifique ajoute "Il existe une race dénommée Grand porc rouge anglais" ce qui va nous convaincre définitivement. Là encore reconnait qu'on s'y tromperait si on avait mauvais esprit ce qui n'est pas le cas. Mais bon, eux c'est sur la plage privée qu'ils se vautrent. Ils réservent d'une année sur l'autre les places où on est le plus en vue, pour toute la saison même s'ils ne viennent que quelques jours, ils risquent pas de faire du no show » ces places ils en rêvent toute l’année. Grace à elles ils ont des chances de côtoyer des "peoples" . Le vraie chance ça serait qu'on leur fasse une "golden shower". Je t'explique, car il faut l'avoir entendu pour le croire la "golden shower" c'est quand quelqu'un de la "jet set" te pisse dessus en guise d'autographe personnalisé, c'est évidemment véridique, c'est arrivé il y a pas longtemps en plein concert, une chanteuse» guillemets obligatoires à fait monter un fan» sur scène, l’a fait allonger, s’est déculottée et lui a pissé sur la tronche, il en pouvait plus de tant d’honneur ! C’est comme quand tu fais le plein d’essence mettez m’en un demi litre ! Et en plus je te l'apprends, pour les cheveux c'est génial, les hommes préhistoriques s'en servaient de shampoing, et pour la blancheur des dents c'est top. Bref le "fan" il est gagnant sur tous les tableaux, en plus d'être envié à mort par tous ceux qui ont filmé la scène pour mettre le film sur ces putains de réseaux sociaux. En tout cas, à ces places de la "beach", ils sont certains d'être remarqués, d'ailleurs leur nom est écrit en gros "Réservé Duc" c'est une abréviation, faute d'être un anglicisme et comme le nom rentrait pas en entier tu as un second panneau à côté "Réservé Trou". Trop fiers ils sont ! Ils se sentent plus de joie, comme ce con de corbeau qui se fait niquer de son fromage par le renard. Petite précision "VIP" c'est à dire Very Important Person ce sont des gens qui sont profondément convaincus qu'ils sont plus importants que les autres et qui payent cher pour que nul de l'ignore. En principe on les parque dans des espaces isolés du bas peuple, isolés mais quand même il faut qu'on les voit histoire de les envier enfin c'est ce qu'ils pensent. D'ailleurs ici la plage s'appelle "The place to be", "be" on doit dire "bi", comme si ces cons d'anglicistes pouvaient pas écrire comme ça se prononce, que si tu es bien de chez nous tu crois que c'est "beuuu" et que c'est pour dire "la place à Beuuuu" encore que tu connais personne qui s'appelle "Beuuuu", et surtout alors que c'est vraiment un truc "VIP" pour de vrai. Là aussi il y a une petite "playlist lounge" pour faire ambiance, mais on dit pas qu'il y a de la musique c'est ringard, on doit dire qu'il y a des décibels. Les décibels ça se voit pas, grâce à eux on s'entend plus hurler, juste tu vibres comme si tu faisais une glissade sur de la tôle ondulée en essayant de maintenir un marteau piqueur à plein régime, pendant que les avions décollent c'est intolérable ce "beat" mais il est de bon ton de trouver ça agréable, même si tu as les oreilles qui saignent. Pour résumer "VIP" ça veut dire que le matelas enfin le "bed-king" ou avais-je l'esprit, j'ai honte est le même que dans le carré des vulgum pecus, bref des vrais gens, mais qu'il est plus cher, et que tu as statistiquement beaucoup plus de chances que ton voisin soit un gros con que si tu étais sur la plage publique gratuite où il y en a, on peut pas le nier, mais la proportion est infinitésimale par rapport au carré VIP où le coefficient multiplicateur de cons est maximal, ils sont vraiment bienvenus et c'est conçu espécialement pour les concentrer. En mathématique on appelle ça la loi des séries. C'est en effet bien connu, le con, surtout s'il est angliciste, a une forte propension à vouloir qu'on sache qu'en plus d'être angliciste, il est con en fait c'est pas en plus, c'est complémentaire, l'un explique l'autre, c'est un syllogisme "X" est angliciste, les anglicistes sont généralement des cons, donc "X" a de très fortes chances d'être un con de compétition", c'est une vérité statistique, bref c'est scientifique comme cette étude, et le con angliciste est prêt à payer pour avoir la fierté de revendiquer publiquement sa connerie angliciste. Et d'ailleurs si un jour tu vas dans un truc de "VIP" - après tout on va bien au zoo, c'est la même démarche - tu constateras que ceux qui se sentent vraiment "VIP" certains y vont mais sont "normaux" sont très voyants et surtout horriblement bruyants, ils parlent beaucoup plus fort que les enfants du peuple qui jouent sur la plage publique, dont ils se plaignent pourtant comme si c'était des animaux. Un de mes auteurs préférés, qui faisait l'effort d'évoquer parfois les anglicistes, rappelait le dicton anglais "a gentleman is a man who can play the bag-pipe and who does not", ce qui veut dire qu'un gentleman, c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas, et le génial Francis Blanche disait "si vous n'avez rien à dire ce n'est pas la peine de le faire savoir à tout le monde". Et ben eux si, et ce n'est pas de la cornemuse qu'ils jouent, c'est pire, tu payes ton matelas pour être peinard et ces quelques gueules de raie te gâchent la sieste en déversant sans vergogne un flot ininterrompu de banalités anglicistes déplorables, qui sont censées être d'une importance capitale et captiver l'entourage médusé par la chance et l'honneur d'avoir de tels voisins. L'explication de ces comportements est hélas simple et fataliste l'enflure rapide du compte en banque du con angliciste ne palliera jamais l'élégance naturelle et l'éducation du type qui possède une cornemuse mais garde le secret. Ceci étant ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit il y a des plages privées normales, ça existe, et il y a même des gens normaux qui y vont - en principe ils ont des serviettes bleues pour qu'on les reconnaisse. En tout cas le cheptel décrit ci-dessus s'installe pour l'après midi à cuver sur la plage privée. Bryan-Brandon, con angliciste en chef il ne parle pas un mot d'anglais mais met bout à bout avec verve des anglicismes qu'il a entendu chez d'autres cons, va louer un "jet ski" au "beach club", et fait iech toute la plage en faisant des cercles dans l'eau à fond la caisse juste devant les parasols histoire qu'on l'admire rien qu'au bronzage des oreilles on voit qu'il est important, il garde en permanence des "air-pods" étanches fabriqués spécialement pour les membres de son "staff", il garde le contact à tout instant avec sa "firme", il est tellement indispensable pour que la terre tourne à la bonne vitesse. Pendant ce temps, les ex-femmes devenues femelles, engoncées dans leurs maillots "cut-out" ça veut bien dire ce que ça veut dire, il y a, hélas, des découpes pour ventiler la bête mais avec quand même, c'est "ultra cool", une petite touche "streetwear", continuent à discuter entre baleines mon père aurait dit fausses maigres » Bryan Brandon, lui aussi hélas mammifère, il est tellement busy » que tous les 10 tours de "jet", il est "obligé" de passer au "VIP Room" qui est en "rooftop" juste au-dessus du bar, pour faire "scoller" les pages du cours de la bourse sur un écran géant. Ce qui en fait veut dire qu'il va régulièrement se faire servir un bourbon hors d'âge au bar, par une "barmaid" dévêtue avec les micro fringues vendues à la "shop" in » attenante. Il est "addict" mais on hésite à savoir si c'est à la minette ou au bourbon ou aux deux. Il faut dire que la "blondy-girl" elle connaît les choses de la vie et surtout celle qui sont en dessous de la ceinture, avec son sourire putassier elle lui a grave scotché les rétines à Bryan Brandon, il est vrai que ça le change de ses 125 kilogrammes de brancard enrubanné comme déjà décrit. Mais Bryan Brandon vous vous en doutez tout le monde sur la plage est impatient qu’il revienne, genre vous comprenez je passe pas inaperçu, donc malgré le velouté du regard de la barmaid » il finit par repartir en arpentant le "dancefloor" dès fois qu'il y aurait quelque admiratrice, ce dont il ne doute pas, vous pensez il dégage un tel charme, il récupère le "jet" dont on a fait le plein d'essence entre temps, et recommence à faire iech puisque c'est son plaisir inné. La pauvre Marie Amelie, elle, est obligée de rester la joue gauche appuyée dans sa main pour pas qu'on la voit la joue. En effet, hier elle s'est endormie au soleil à côté du stand à glace, comme un veau marin échoué. Et pendant toute sa sieste, le panonceau, vous savez un cornet de glace avec deux belles boules, a fait de l'ombre sur sa joue et elle a pris un coup de soleil comme ça. Je te laisse imaginer la marque blanche qu'elle a au milieu de son bronzage les deux boules et le cornet à côté de la bouche pour toute la saison, merci bien Que franchement c’est pas la peine tous les dimanche d'abandonner ses tenues de pouffe et de se déguiser en grenouille de bénitier pour animer la chorale de l’église, avec - force génuflexion et signe de croix, genre prieuse de compétition, - une mine blette et un air mystique touché par la grâce - je suis certain que tu connais ce regard profond qui voit au-delà de toi comme si tu étais pas là, le genre j'ai été appelée je vais bientôt aller visiter l'archange, que tu t'attends à tout instant à la voir "s'élever" c'est comme ça qu'on dit et que Dieu braque un projecteur sur elle comme quand il parle à Don Camillo pendant qu'il mange en douce son plat de spaghettis -, - un bras surmusclé par rapport à l'autre à force de battre la mesure armée d'un chapelet en bois massif, - voix chevrotante et hyper aiguë comme il y en a que dans les églises, je suis certain que tu vois, le truc à lui faire bouffer son missel des Dimanche pour que ça s’arrête, à la matraquer avec le cierge Pascal, à la noyer dans le bénitier, à la saouler au vin de messe et à implorer d'être excommunié - c'est d'ailleurs pour ça que l'archange hésite -, - un bandeau dans les cheveux, petit corsage sage et jupe plissée, mocassins plats le déguisement c'est un "pack" donc c’est pas la peine de faire tout ce bin’s, d’inviter le curé à prendre le thé, de se confesser à la moindre couille qui va pas, pour finalement, pour toute récompense, se promener tout l’été avec une bite estampillée en négatif sur la figure, juste au ras de la bouche en plus c’est distingué ! Parodiant Fernandel dans la publicité pour les pâtes Panzani, on pourrait dire "seigneur ce n'est qu'une bite, vous savez juste un braque", mais quand même ça manque de panache quand on tente désespérément de faire la grande dame pour laisser penser qu’on vient de la haute société ! Mais revenons au groupe la plupart des femelles susdites sont en permanence en "face time", avec le son à fond, avec quelque pouffiasse de leur genre, histoire que toute la plage profite de leurs histoires de règles douloureuses et de tampon malencontreusement resté coincé dans le chaudron car ces connes l'ont inséré à l'envers avec la ficelle à rôti qui fait lasso autour des trompes, que ça risque d'être plus douloureux à la sortie qu'à l'entrée. Bref de vraies connes, qu'on voit pas à quoi ça sert que le fabricant se décarcasse pour donner au dit tampon une forme de fusée interplanétaire pour faire juste un voyage intra-conne, que si c'était un suppositoire elles le goberait par le côté plat, connes comme elles sont. Dans le même registre une autre de la meute - elle aussi en "face time" histoire que l'autre profite de sa tronche, sur le ton de la confidence mais avec le son à fond, toute la plage est médusée et suit l'histoire avec attention, on fait taire les enfants pour pas en perdre un mot - raconte à une de ses copines idiotes que hier elle a massé le dos de son mari avec du baume du tigre pour le relaxer le mari pas le tigre, avant de changer de tampon, "que ma chère, le baume du tigre je sais pas si vous connaissez, j'aurais eu un vrai tigre ou un incendie dans ma culotte ça aurait pas été pire, un vrai volcan en éruption, j'ai littéralement eu le feu au cul pendant une demi-journée". Comme si elle avait pas pu faire dans l'ordre inverse cette encastre, et surtout la fermer. Et c'est pas fini !!! L'autre daube, au bout du fil, elle est espantée. Elle est sciée de ce qui est arrivé à l'autre naze, mais il faut absolument qu'elle ait le dernier mot. Déjà l'année dernière, histoire de se faire remarquer, elle avait fait son "outing" je te rassure elle fait pas une sortie spatiale en révélant au grand jour qu'elle a la raie haute, en fait la raie culière qui remonte jusqu'entre les omoplates, certains verront de quoi je parle. Très "body positive" en fait. Il faut qu'elle continue sur sa lancée tellement élégante. Donc elle répond ! Et c'est du premier intérêt évidemment ! Elle répond "Moi c'est pareil ! L'autre jour Louis-Arthur m'a fait essayer sa nouvelle Porsche, vous savez j'y connais rien mais je suis tellement contente car c'est le modèle le plus cher nos voisins sont morts de jalousie" au bout du fil aussi l'autre enrage, son mari n'a qu'une banale Mercedes ils disent "Merço" ça ajoute à la noblesse du véhicule, ... et elle continue "avec la vitesse j'ai été prise d'une envie de faire pipi, il m'a arrêtée au bord de la route, et alors là ma pauvre, j'ai fait pipi dans un massif d'orties, je peux vous dire que c'est quelque chose". Et comme si ça suffisait pas, elle ajoute "c'était comme si on m'épilait le sillon fessier au chalumeau, surtout que vous savez combien je suis fournie, une vraie forêt, l'autre jour mon gynécologue m'a dit en voyant cette fourrure qu'heureusement il voulait être vétérinaire" voeu en l'espèce exhaussé le temps de la consultation de cette ensuquée, et, tu l'as compris, le "sillon fessier" c'est en fait la raie culière. Par chance elle montre pas le désastre à l'autre - et par voie de conséquence à toute la plage -, mais c'est limite ça la démange c'est le cas de le dire. Elle s'en excuse d'ailleurs "Ma chère, je suis désolé je peux pas faire un "nude" je suis à contrejour mais je vous le poste tout à l'heure". J'espère que vous "likerez" Et je te prie de croire que personne le regrette de pas avoir la vision en "direct live", l'ambiance survol de cul de babouin irrité le cul pas le babouin, chez le babouin, je te le dis, c'est naturel le cul rouge enflé comme une chambre à air merci bien, il y a rien de tel pour couper l'appétit à l'heure de l'apéro, le seul truc à en tirer c'est qu'on plaint les orties d'avoir subi les agissements de cette mégère mais ils en rigolent encore, ils étaient morts de rire, les orties. Je te laisse imaginer l'effet sur les gens du camping voisin qui passent leurs vacances dans un ghetto pour "camping-car", c'est à dire en fait sur un parking goudronné construit autour d'une citerne devant laquelle ils font la queue pour vider les chiottes, voisine d’une autre devant laquelle ils font la queue pour remplir leur réserve d’eau a priori les deux citernes ne communiquent pas, leurs affaires entassées dans des sacs poubelle ficelés sur le toit du "camping car" surmené, en plein soleil au bord de la quatre voies, exactement entre une fabrique d'engrais et une déchetterie à ciel ouvert, que l'odeur c'en en est une infection, pire y a que la charogne, entassés avec beaucoup plus de promiscuité que dans les barres de HLM de la cité où ils sont cantonnés dans l'année. C'est entouré de barbelés, avec un mirador et un busard qui veille, mais c'est pas pour éviter qu'on y entre, y a pas de danger, c'est pour qu'ils s'évadent pas sans autorisation, dès fois qu'ils voudraient s'échapper sans payer. A l'arrivée, on leur met d'ailleurs un collier au poignet, mais c'est pas un "choker" qui vient de la place Vendôme, et c'est pas pour attacher la laisse, c'est juste un bel objet ouvragé à l'effigie du camping, en plastique phosphorescent, pour que le vigile et son pitbull les identifient de loin, depuis la salle des gardes. C'est interdit de l'enlever pendant tout le séjour, sinon tu es viré. Côté loisirs culturels les plus anciens du camping déplorent la déprogrammation progressive d’Interville. Pour ceux qui l’ignorent cette émission culturelle met en scène des hordes de primates vêtus de tenues d’un ridicule recherché, qui chevauchent à cru des vaches je parle de l’animal, enfin du vrai vaches vierges effrayées par des taureaux en rut qu’elles estiment montés trop fort pour elles et qui de ce fait sautent dans tous les sens pour ne pas se faire défoncer. Cette épreuve réussie pour la vache on ne sait pas comment ça finit mais en fait on s’en fout, les candidats mais oui ils sont volontaires je te promets s’enduisent de graisse, comme s’ils en avaient naturellement pas assez, pour mieux dévaler des toboggans parsemés d’amusantes embûches organisées par l’équipe adverse, genre on te balance à la tronche des seaux de morue faisandée je parle du poisson et se terminant dans une piscine de purin dans lequel celui qui arrive le premier a gagné c’est la récompense. Pour la photo, et comme si ça avait pas suffit, on leur offre, comme par hasard, un cornet de morue fritte dans la graisse, c’est délicieux. Jadis c’était présenté par les regrettés Guy Lux, élite des présentateurs, vêtu d'une chemise hawaienne représentant des perroquets, des bananiers et des flamants roses en taille réelle, accompagné du pachydermique Léon Zitrone vêtu d'un costume trois pièces et de Simone Garnier dans le rôle du klaxon suivant la formule inventée pour la circonstance, célèbre pour ses bigoudis, que les deux premiers faisaient passer pour une idiote - ce qui était certainement très sous-estimé -, vêtue avant tout de ses dents et pour le surplus d'un tablier de cuisine subventionné par la Vache qui Rit il y a pas de quoi rire. Le succès de ce trio avait l’avantage que dans le camping ils regardaient tous la même chose à la télé. D’ailleurs on ne lésinait pas pour faire de l’audience et la chaîne envoyait aux auditeurs une photo dédicacée par la vache sans qu’on sache laquelle ni si ça doit se comprendre au sens propre ou au sens figuré qui posait avec Guy Lux mais il n’a pas signé il hésitait sur l’orthographe de son nom. Maintenant avec la multiplication des programmes éducatifs, chaque "camping-car" regarde la télé à fond mais faute de coordination, c’est une cacophonie insupportable et personne ne peut entendre le programme sélectionné … ce qui n’est peut-être pas très grave vu le panel de choix, ça a le mérite de faire un bruit de fond qui couvre celui des machines de l’usine d’engrais qui tourne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. En plus le propriétaire du camping passe toutes les 15 minutes avec un hygiaphone pour vendre des Hot dog et du popcorn et ça ajoute au bruit ambiant … la nuit ça réveille ceux qui ont réussi à s’endormir malgré la chaleur l’odeur et le bruit Voilà pour l’ambiance de rêve. Eux aussi ils réservent d’une année sur l’autre pour avoir les meilleurs emplacements, c’est à dire à proximité des cagoinses à la turque, tu sais le truc quand tu tires la chasse ça te rince les pieds avec l’eau des chiottes. Mais c’est vrai que ces water closet »sont beaucoup plus spacieux que ceux du "camping-car" , même si on a moins son intimité, car c'est à ciel ouvert et les portes commencent à 50 cm du sol pour éviter qu'on soit tenté d'y aller à plusieurs, encore que vu l’état de saleté et les mouches il faudrait vraiment être pervers … mais il y en a ! Même en cas de lâcher de salopes, comme disait Bigard jadis quand il était drôle, tu y tirerais pas le pire boudin. Pour résumer, ces toilettes, tu as le bruit et l'odeur comme le décrivait Jacques Chirac, on peut d'ailleurs y faire d'amusants concours d'un box à l'autre, et les "camping-car" environnants, particulièrement bien placés, font les arbitres, ils se relaient 24 heures sur 24 car les chiottes dans un camping c’est pas de tout repos, il y a des intéressés » à toute heure. Le seul truc c'est qu'il faut penser à amener son papier c’est pas pour retapisser ! et donc traverser le camping avec son rouleau à la main, ce qui permet à tout un chacun de connaître l’état de ta digestion et à ton retour d’évaluer le résultat en fonction de papier consommé. Mais bon, là ils sont sur la plage publique, histoire d'avoir enfin un tout petit peu de distance avec leur voisin de bitume. Lequel voisin de bitume est également leur voisin de bloc, comme ça ils sont pas dépaysés. Dans l'année ils sont au courant du moindre détail de sa vie tellement les cloisons sont minces, ça raisonne dans la cage à escalier quand il va pisser, au camping ils étendent leurs sous-vêtements de seconde main enfin de second cul pas racontables mais il suffit de savoir qu’il ont pas pu totalement les ravoir, sur les mêmes fils à linge, c'est sympa aussi, c'est l'occasion de discuter, une bière à la main, chaussés d’antédiluviennes sandales démantelées sur chaussettes de ville galeuses et dépareillées dont l'usure dissimule mal quelques ongles endeuillés, car n’oublions pas que le camping cariste est un mammifère finalement comme Bryan-Brandon qui en serait le premier offusqué de surcroît ongulé. La tenue réglementaire c’est très codifié, on s’en souvient d’une année sur l’autre donc la tenue se poursuit avec un flottant de foot tellement béant que les couilles affleurent, un débardeur tricot de peau grillagé largement échancré autour des épaules aux dessous moites et odoriférants, laissant s'égayer d’impressionnantes mottes de poils, lequel débardeur est un peu trop court ce qui laisse s'épanouir confortablement le durillon de comptoir qui dépasse du short sus-décrit comme un petit tablier de barbaque qui retombe par-dessus la ceinture, et évidemment sans oublier la cigarette de rechange calée sur une oreille, le stylo sur l’autre pour le cas où il leur tombe une pensée philosophique ou une variante de la formule de la relativité générale à noter d’urgence et, y compris la nuit, l'inévitable casquette publicitaire offerte par le pastis Ricard à l'occasion du Tour de France, avec la visière tournée sur le crâne comme ça tu as l'air d'un coureur faute de passer pour un alcoolique, posée sur des cheveux coiffés en arrière avec un peigne qui coule le gras. Cette année c’est contrariant les vacances, ça a commencé sur un désastre. En effet la soirée d’élection de miss camping a été un fiasco, ils ont élu par erreur un homme qui s’était déguisé en femme à la suite d’un pari absolument véridique et se faisait appeler Scarlett, prénom très commun dans le camping. Et ça va pas se passer comme ça croyez-moi, ils vont déposer plainte véridique également. Leur avocat est venu en limousine avec chauffeur depuis le palace où il a ses habitudes. Il a fait la une de la télé locale, entouré de ses clients qui pleurent, certains hurlent en s’étreignant comme des joueurs de football qui viennent de marquer un but, bref c’est terrible. En robe d'avocat ! devant l’entrée du camping interdit, un cigare à mille balle dans une main et un verre de cocktail dans l’autre pour faire vacances, ce brillant membre du barreau a déclaré avec des trémolos dans la voix je cite mot pour mot promis je n’ai pas changé un mot, j’ai simplement corrigé les fautes commises par le journaleux regrettable qui a cru devoir donner de l’importance à ce fait divers grotesque, histoire de citer le nom de l’avocat qui avait vocation à ne jamais atteindre la moindre notoriété et qui, il y a une justice, retombera dans l’oubli dont il est inopportunément et très provisoirement sorti, avec un panache sur lequel les avis sont mitigés donc l’avocat a déclaré je cite Il faut savoir que pour un certain nombre de mes clients, la soirée Miss Camping représente l’aboutissement d’un long processus. Pendant près d’un an, ils vont attendre cette soirée que beaucoup considèrent comme leur principale raison de vivre. Etre membre d’un jury de Miss Camping est pour eux un honneur. Mais c’est également une grande responsabilité. C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent accepter de se laisser duper d’une façon aussi grossière et il ne fait aucun doute qu’à la vue des circonstances, ces hommes ont subi un incommensurable et atroce préjudice moral ! » Incommensurable et atroce, c'est pour expliquer qu'il va prendre des honoraires que je te dis pas à combien de chiffres. Cette déclaration bien sentie, il fait bien le souligner, confirme combien les pères de la Constitution de la cinquième République ont été bien inspirés de recourir au suffrage universel. Il est tellement rassurant de savoir que le Président de la République est élu par des individus dont la seule raison de vivre de l’année est de départager par leur suffrage des bimbos décervelées qui s’exhibent sur la musique de la danse des canards je n’ai ni dit ni même pensé danse des connards », de surcroît fièrement et sous l’œil attendri de leur keum et de leur famille, avec une vulgarité à faire pâlir de jalousie la pire des truies on reste dans le thème gonflables d’entrée de gamme vendue par un site de sex-shop par correspondance, dans des concours de tee-shirt mouillé, en dandinant leur cul préhensile, faisant coin coin » avec la voix nasillarde de Donald Duck, une bonne tête à claques et la bouche en cul de poule ... pourquoi tu dis à pipe », j'ai dit en cul de poule », je ne comprends pas ce que tu dis, et d'ailleurs au camping c'est interdit de fumer. Ouf la phrase est enfin finie. La phrase oui, mais la description non ! En effet les candidates qui ont eu l’honneur et la chance d’être sélectionnées sont agrémentées, si je puis dire, d'un bouquet de plumes - également de canard - dans le cul, ce qui, il fait bien le dire, ajoute à la noblesse de l’élection. Elles défilent, se déhanchent voire même se roulent sur une structure en forme de citrouille, gonflable elle aussi, on leur demande de "montrer ce qu'elles sont réellement de l'intérieur", mais ne fais pas d'interprétation hâtive, il s'agit juste de se présenter au public en liesse. L’élection est subventionnée par une marque d’alcool qui fournit pour le jury un tord-boyaux épouvantable qu’on ne peut supporter qu’après de longues années d’alcoolisme intensif, rien que le respirer tu es saoul, elle fournit aussi les verres car on ne peut pas le servir dans des gobelets ça fait fondre le plastique et surtout elle fournit également les indispensables poubelles pour vomir ledit tord-boyaux - car un machin pareil c'est obligé de le vomir à plus ou moins long terme. Comme quoi c’est mieux organisé que la féria où on est obligé de se vomir les uns sur les autres. La marque d’alcool fournit également de la sangria pour le public, également dans des poubelles et on essaye de ne pas les intervertir les poubelles . Ceci en complément du rituel "moules frites" à volonté, appelé de leurs vœux par tous les gastronomes, lui aussi servi dans des poubelles, qu’on essaye, elles aussi, de ne pas intervertir avec celles du jury, mais toutes ces poubelles ça devient compliqué et il y a des échecs, c’est fatal, il y a toujours quelqu’un qui finit par vomir dans la poubelle dédiée aux moules, mais bon le tord-boyaux même une fois vomi, ça donne quand même du fumet au fond de sauce, sinon les moules bouillies c’est fade ! Et de toute façon l'évènement a lieu à un moment où les convives sont aussi pleins que le furent feu les poubelles de sangria et ne sont plus bipèdes, ils rampent pour être servis par des serveurs avachis dans celles des poubelles qui sont vides encore vides ou déjà vides on ne sait plus on confond les poubelles, bref tout le monde est "content" quoi qu’il arrive. En résumé, cette élection de Miss Camping, avec toutes ces poubelles, ça tourne à la confusion ! Le jury ne délibère qu’après avoir franchi le taux d’alcoolémie requis par le règlement qui est très strict sur ce critère absolument déterminant, taux que seuls les habitués peuvent atteindre, c’est une de leur fierté. Pour le Président du jury le taux est un peu relevé, à tout seigneur tout honneur, c’est pas donné à tout le monde, il faut s’entraîner toute l’année, comme l’a d’ailleurs fort justement déclaré l’avocat. Seuls votent ceux qui ne tombent ni de leur chaise ni dans le coma, il y a du déchet, il faut de la pratique et la plupart ont depuis longtemps l’habitude d’attaquer le ballon de rouge dès le petit déjeuner. Par contre heureusement il n’y a pas de niveau minimum de discernement pour voter, sinon tu ruines les fondements bienvenus du suffrage universel. Le vote a lieu sur fond de majorettes jambonesques accompagnées de l’hymne ad-hoc, à savoir Bécassine » en direct live » par Chantal Goya dont je ne sais pas si c’est sa cousine mais elle est de sa famille c’est certain. Chantal Goya on ne dira jamais assez combien elle est la pierre angulaire du prestige de la chanson engagée ni à quel point le courant qu’elle a lancé en mêlant philosophie et musique de chambre a été bénéfique pour la renommée de la chanson française, que franchement merci Chantal la Patrie te remercie. Vu le succès que ça a, pour limiter l’abstention aux présidentielles on devrait peut-être jumeler les élections ! Pour surmonter ce désastre d'élection ratée, qui ruine leurs vacances, ces camping-caristes, là ils sont sur la plage publique, tassés sur une serviette trop petite, Cette serviette c’est à la fois une œuvre d’art et une fresque historique. Sur une face vous avez la fidèle reconstitution de la bataille de Marignan 1515 avec d’ailleurs sur la gauche Marignan qui commande ses troupes Pour faire plus vrai on a adjoint quelques dinosaures en taille réelle. Ceci dit je signale deux erreurs historiques aux puristes - on distingue nettement madame Rika Zaraï qui inaugure son nouveau bidet et je suis certain qu’elle n’était pas encore née, - on distingue nettement Madame Line Renaud qui harangue les foules et je ne suis pas certain qu’elle était née plaisanterie connue dont je ne suis pas l’inventeur. Sur l’autre face vous avez l’entrée de Jean Moulin au Panthéon avec l’intégrale du discours de Malraux, mais ils ignorent de quoi il s’agit, en fait ils ont toujours cru que Jean Moulin c’est une rue, quant à Malraux ils n'ont jamais entendu ce mot ni a fortiori sa voix bêlante. Pour faire plus gai on a adjoint à la fresque des tournesols en taille réelle C’est signé original by Vuitton » qu'en vrai c’est déjà moche alors évidemment le faux c’est à chier, mais ils sont contents de montrer leur patrimoine. En plus de la serviette susdite et trop petite, ils ont le parasol qui s'envole qu'on a fini par le fermer, du coup ils crament et sont roses comme des gorets on reste dans le thème et presque cuits à point, à manger leur ragouniasse dans un "Tupperware" pour toute la famille acheté chez Lidl où on vend les modèles qui ont des défauts d’étanchéité, ils ont même pas eu la promotion avec le sextoy » qu'en plus avec le vent il y a du sable dans leur rata - que déjà c'était pas bon "de base", tu penses vu comment ça pue sur le parking, c'est pas la peine de soigner la cuisine, de toute façon l'odeur est insupportable. Sofian et Maël ont voulu prendre en plus un beignet au Nutella c'était tellement gras que Marignan en a pris plein le pantalon on croirait qu’il s’est pissé dessus, pour commander la bataille c’est pas glorieux. Mais bon, ces beignets ça a permis de recharger en huile le peigne qui était plus assez gras pour que les dents fassent de grandes traînées dans les cheveux quand tu les coiffes en arrière … c’est paraît-il classe. Ceci étant, d’une manière générale, ils ont pas de chance avec la bouffe, hier la mère de famille s'est pris les pieds dans l'épuisette du trognon galeux petit dernier de la famille, elle est tombée à la renverse, et s'est littéralement assise dans la marmite de cassoulet en boite, que - non seulement elle s'est brulée le cul - c'est original à raconter devant tout le monde quand tu vas faire la queue à la pharmacie pour t'acheter de la Biafine - en plus la pharmacienne lui a fait répéter "Madame a une brulure de cassoulet entre les fesses, c'est bien ça ?", - mais que de surcroît elle qui avait déjà par constitution l’aisselle grasse et velue comme un chat angora et les mamelles sudoripares, elle a pris toutes les couennes dans les filets à provision qui lui tiennent lieu de soutien-gorge - qui n'avaient vraiment pas besoin de ça en plus du reste - et les saucisses dans la culotte, ce qui est peut-être inespéré pour elle, et du coup quand ils les ont mangées ils ont trouvé qu'elles avaient un fumé particulier, ces saucisses, un vrai bonheur ! Pour se consoler de ces fâcheux incidents culinaires, ils alternent le cubi de jaja étoilé qui pique l’étiquette note vin du soleil » et il est vrai qu’en plein soleil ça a de la cuisse comme on dit mais sans être sexy pour autant même si ça pétille et le pastaga, ce qui, en plein soleil, est assez efficace pour oublier les rigueurs de la vie quotidienne. Ils croyaient naïvement que les gens riches c'est classe et les enviaient secrètement, tu penses le prix du matelas de "Chanel" pour l'après midi, ça leur paye toutes les vacances, bière comprise et le prix de la bouteille de champagne dépasse le prix de leur "camping car" maï en écoutant ces parvenus, la fake News» est révélée; ils ont enfin compris que plus le parvenu est riche plus il est parvenu et plus on connait le parvenu plus on le fuit pour ne pas le connaître. Finalement il vaut peut-être mieux fumer des Boyard papier maïs que des cigares gros comme des aubergines venus en avion spécial de la Havane. Enfin bref, pour en revenir au sujet, tu dis "un nouvel apport de trésorerie" et tu te prends la honte de ta vie ... mais là encore faisons appel à l'irremplaçable Jean Yanne "il n'est pas plus grande volupté que d'être pris pour un con par un imbécile" . D’ailleurs à bien y regarder la langue française s’honore qu’ils ne la parlent pas et qu’ils bégaient des anglicismes comme des fadas. Concrètement, au sens de la loi, il s'agit des apports de trésorerie effectués au profit d'une entreprise dans le contexte bien particulier d'une procédure de conciliation. S'il advient que l'entreprise soit ensuite en procédure collective, a priori ces apports sont traités en rang de créance antérieure et ont vocation à être des créances chirographaires ce qui n'est pas un traitement favorable, alors même que l'apport de trésorerie était précisément destiné à éviter la procédure collective et bénéficie donc aux autres créanciers. Pour cette raison la loi institue un privilège qui bénéficie à ces apports de trésorerie s'ils sont intervenus dans le cadre d'une conciliation avec accord homologué. Dans ce cas, ces créances sont traitées en rang très favorable, puisqu'elles passent avant même les créances postérieures au jugement d'ouverture considérées comme utiles et ne sont primées que par les frais de justice et le superprivilège des salaires L'article L611-11 , qui, contre toute attente de l'élite ratée évoquée ci-dessus, parvient donc, de surcroît assez facilement, à décrire en français un processus français "étonnant non ?", comme aurait dit qui vous ne savez pas forcément , dispose en effet "En cas d'ouverture d'une procédure ,de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire, les personnes qui avaient consenti, dans le cadre d'une procédure de conciliation ayant donné lieu à l'accord homologué mentionné au II de l'article L. 611-8, un nouvel apport en trésorerie au débiteur en vue d'assurer la poursuite d'activité de l'entreprise et sa pérennité, sont payées, pour le montant de cet apport, par privilège avant toutes les autres créances, selon le rang prévu au II de l'article L. 622-17 et au II de l'article L. 641-13. Les personnes qui fournissent, dans le même cadre , un nouveau bien ou service en vue d'assurer la poursuite d'activité de l'entreprise et sa pérennité bénéficient du même privilège pour le prix de ce bien ou de ce service. Cette disposition ne s'applique pas aux apports consentis par les actionnaires et associés du débiteur dans le cadre d'une augmentation de capital. Les créanciers signataires de l'accord ne peuvent bénéficier directement ou indirectement de cette disposition au titre de leurs concours antérieurs à l'ouverture de la conciliation." et l'article L622-17 auquel il renvoi dispose en son II " Lorsqu'elles ne sont pas payées à l'échéance, ces créances sont payées par privilège avant toutes les autres créances, assorties ou non de privilèges ou sûretés, à l'exception de celles garanties par le privilège établi aux articles L. 3253-2, L. 3253-4 et L. 7313-8 du code du travail, des frais de justice nés régulièrement après le jugement d'ouverture pour les besoins du déroulement de la procédure et de celles garanties par le privilège établi par l'article L. 611-11 du présent code." Certaines décisions considèrent et cela nous semble fort discutable que le privilège subsiste si en suite de la conciliation est prononcée une première procédure suivie d'un plan, ensuite résolu et donnant lieu à une seconde procédure le privilège pourra être invoqué dans cette seconde procédure Cour d'appel de Paris 6 octobre 2017 n°16-20078 Selarl Sarthe. Enfin et comme il ne faut pas mourir idiot, ou en tout cas pas complètement, ce qui est parfois une lutte de tous les instants, de surcroît souvent vaine, mais certains y parviendront, on doit pour faciliter la chose autant que possible, dévoiler ici le seul anglicisme véritablement révélateur de l'appartenance à une élite, bien réelle celle-là ... pas de danger tous ne comprendront pas "my backside is chicken" Ne sauront où le trouver et par quel exceptionnel talent il a été imaginé que les membres de l'élite en question, lecteurs du dit ou plus exactement du non dit ... et ceux-là sont rares. Il ne parlait certainement pas anglais, mais avait inventé un langage Rabelaisien bien à lui, tellement évident que tout lecteur qui le mérite le comprend - les autres ils s'en moquait - c'est exactement la subtilité et la finesse de cet anglicisme il est certainement impropre mais comment ne pas s'en délecter ? Personnellement je n'ai donné un livre bleu de cet auteur qu'une fois et je ne le regrette pas, c'est la seule personne qui le méritait. Je précise en outre que ledit auteur m'a largement inspiré et il me pardonnera d'avoir - sans prétention aucune - emprunté quelques-unes de ses expressions. Pour un "vrai" juriste il y en a, de l'anglais tout est déjà dit, c'est déjà trop et lui donner une importance qu'il n'a pas. Murons une bonne fois pour toutes l'inutile tunnel sous la Manche qui nous rend moins éloignés ces blaireaux auxquels il ne faut pas trop prêter attention, et dont le seul avantage est de faciliter le retour en terres françaises. La moitié française pourra être judicieusement employée à un élevage porcin - substitution quasi imperceptible entre l'angliciste et quelques porcs et truies -, et la partie anglaise sera naturellement affectée à la fabrication de gelée à la menthe d'une part, et de sacs vomitoires qui en sont le complément nécessaire d'autre part c'est vendu en "pack", un sachet de gelée avec un lot de sacs pour que chaque membre de la famille - les anglicistes en sont friands - puisse vomir à son aise immédiatement après ingestion de la gelée. Pour s'inspirer de l'un de mes auteurs favoris, si on met à part la langue et tout ce qui va avec, la différence majeure entre le Français, le porc et l'Anglais c'est que les deux premiers sont omnivores alors que le dernier consomme essentiellement de la menthe sous toutes ses formes, et même avec du porc d'ailleurs, ce qui dans ce cas est de l'autophagie il évite le français qui est en principe trop gras. Evidemment l'angliciste, désireux de montrer qu'il est proche de l'Anglais, fait de même, mais pour rester dans le thème si je dois à la vérité de dire que pour autant il ne se distingue pas nécessairement du porc ... ce qui n'honore pas le porc et même le déshonore, en plus de se subir une cuisson à la vapeur avec de la sauce à la menthe. En tout cas "exit" l'anglicisme et ces infernales incursions du verbiage angliciste dans notre langue française. Ceux qui utilisent l'anglicisme ne sont que des analphabètes pour ne pas dire analphacons. Ajoutons que le français ça sonne bien quand même ce n'est pas pour rien que l'académie Française voir journal officiel du 7 décembre 2018 Commission d'enrichissement de la langue Française dans son vocabulaire "disruptif " voilà un mot français qu'il est joli ! a retenu le "vol à la souris" pour ne pas dire au mulot , du coup ça en devient presque sympa comme infraction, à la place de "mouse jacking" employé par les illettrés et ceux dont nous allons parler - qui sont souvent les mêmes -. En outre, tout trouve son origine dans le droit romain qui, lui, était si riche, puis dans les constructions que des grands noms du droit français ont su imaginer. Le sérieux qui préside à la rédaction de ce site oblige donc à revenir à des locutions latines. En voici quelques-unes "Ecce Homo" "Manou Militari" "mens sana in corpore salo" "Testis unus, testis nullus" "Veni, vidi, vici" repensées en son temps par un génie de la langue française qui a su leur donner la plus exacte et savoureuse traduction dont vous trouverez quelques exemples plus bas. Mais, là encore, peu semblent partager le plaisir de le lire, sinon même à quatre ils seraient protégés des foudres de Brassens ... et encore faut-il pour cela avoir le privilège de savoir de qui nous parlons ici, pour rechercher lesdites traductions ... vous ne le regretterez pas. Aussi, si vous venez voir ce site uniquement pour lire d’obscures définitions juridiques, en pensant que son rédacteur s’emploie à essayer de rendre compréhensible ou en tout cas un peu plus lumineux ce que le législateur s’ingénie à rendre abscons, et qu’il est certainement un austère liquidateur vous êtes sans doute en dessous pour l'austérité du dit en tout cas et un peu à côté de la vérité ... alors si c’est ça, passez votre chemin sur d'autres pages et gardez le terme new money », je vous le dis. Il convient d'ailleurs de préciser que l'austérité n'est pas le premier signe distinctif du liquidateur encore que !. Certains sont effectivement austères. Mais c’est là que tu vas voir combien la rumeur est cruelle. - de mauvaises langues prétendent qu'on peut relever chez quelques rares liquidateurs des rangées de dents, jusqu'à 7 rangées de dents bien aiguisées pour ne rien laisser passer, c'est comme le grand requin blanc mais en pire. Et pour preuve les mêmes ajoutent que ceux-là dont je tairais le nom par excès de confraternité se baignent à l’aise dans des eaux infestées de requins et je peux te dire que le requin il en veut pas , il reste à distance, et les requins se passent le mot attention eau infestée de liquidateur, danger », - d’autres, encore plus cruels, ajoutent que certains liquidateurs de premier plan, pour montrer combien ils sont avenants et sympathiques, cultivent des regards de vautours, tout dans l'amabilité, et même, mais alors c'est confidentiel, prétendent qu’il y a quelques individus liquidateurs femelles on va dire liquidatrices c’est plus dans l’air du temps qui en plus, pour parfaire l’image du carnassier et montrer qu'ils ont dompté les charognards, auraient des sacs à main en crocodile en plus ça fait pauvre, et si on veut on peut ajouter au spécimen une broche avec un gros scorpion naturalisé, mais là encore on va taire leur nom par confraternité - et aussi par solidarité avec le crocodile et le scorpion -. - enfin, mais là c’est la pire des cruautés, la rumeur ajoute que ceux-là, liquidateurs de prestige, font ajouter des pare-buffle à leur 4 X 4 de luxe toutes options, c'est pas pour les buffles, c'est juste histoire de bien poser le postulat de base avec eux il faut filer doux, ce qu'on appelle caresser dans le sens du poil car parfois le liquidateur et même la liquidatrice est paraît il exagérément poilue. Dans leur bureau, pour symboliser leur pouvoir, il y aurait, toujours selon la rumeur, un grand aquarium avec des piranhas, avec un panneau "Danger", tu trempes la main, adieu le piano. Mais attention, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Ce ne sont que des atroces rumeurs En vrai les liquidateurs sont tous de sympathiques individus, compétents, d’ailleurs pour preuve possesseurs d’un code de commerce récent en parfait état de conservation bien rangé dans leur bibliothèque, ils sont agréables, plein de talent et de charme et beaux comme des Dieux. Et on doit ajouter que la féminisation de la profession est une vraie réussite. On sait bien que dans chaque profession il y a quelques échecs, mais là non ! Tout roule au plus haut niveau, en plus dans une confraternité qu’on doit louer. Pour en revenir au sujet principal de cette étude scientifique, si vous pensez être un angliciste distingué mots incompatibles, c'est juste pour les besoins de la démonstration, il n'est pas évident non plus que vous trouviez avantage à poursuivre la lecture, la vérité est parfois cruelle. Pour ceux qui resteront sur ces pages, on espère par attrait de la dérision, sachez ce que l’auteur des traductions de ces locutions latines disait d’un type que nous nommerons "xxx" pour ne pas lui faire une publicité imméritée, lequel avouait penser sincèrement que si on n'a pas de Rolex on a quand même raté sa vie. Et comme c'est un type "distingué" il a ajouté en toute discrétion, quand sa femme lui en a offert une, que c'était la moins chère ... classieux pour la meuf non ? Petite précision "en toute discrétion" ça veut dire sur les réseaux sociaux, c'est juste entre lui et ceux qui le "suivent" qui sont pour la plupart de graves malades mentaux Mais je me distrais l'auteur donc, disait de ce type "xxx" à la Rolex xxx est-il un con ? La question reste posée. Et la question restant posée, il ne nous reste plus qu’à poser la réponse xxx est-il un con ? De deux choses l’une, ou bien xxx est un con, et ça m’étonnerait tout de même un peu, ou bien xxx n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup. » Bien que d'une prétention que les parvenus arborent généralement avec fierté, le type était en réalité relativement lucide. Il disait en effet "un con qui marche vaut mieux que 10 intellectuels assis, moi je voudrais être un con qui court". Pour autant, s'il a magnifiquement réussi en tant que con, il n'a jamais couru, mais c'est rassurant de savoir qu'il ne se prenait pas pour un intellectuel infâme mot, vous vous voyez dire "moi je suis un intellectuel" ??? Donc ce spécimen de con, qui suggérait avec un air détaché aux clochards de "quand même mettre € de côté" sic a une Rolex, pas chère, et il pense pour cette raison avoir réussi sa vie de con. Le possesseur de ce type d’engin est souvent utilisateur éclairé c'est ce qu'il croit d’anglicisme, et personnellement je n’aurais pas posé la question, et l’aurais classé d'office à un con virgule cinq, ne faisons pas de quartier en disant que c’est la moitié d’un con ! En plus le con angliciste Rolexé modèle grosse loupe pour la date pour qu'on voit de loin que c'est bien une Rolex, je ne parle pas du joli modèle flipper qui n'est porté que par une véritable et unique élite d'un bleu nuit interplanétaire étant spontanément content essentiellement de lui, puisque lui seul existe véritablement à ses yeux, en aurait été flatté, con comme il est, ce con. Faites le test sur la citation ci-dessus remplaçons "xxx" par le nom de l'utilisateur d'anglicisme, Rolexé ou pas, candidat impétrant vous ne serez pas surpris que la phrase soit si mélodieuse ça sonne bien, il était tellement prédestiné ! Un beau profil de gagnant ! La vraie justice, la seule d'ailleurs, c'est que le con a l'air con. Le mec complètement "touchy". Comme disait mon auteur préféré, ll y a plusieurs façons d'être con, mais le con choisit toujours la pire. C'est con-firmé. Certains passent presque inaperçus au premier abord méfiez-vous, ils sont parmi nous, ils semblent normaux ... mais ça ne dure pas. On s'y tromperait tant qu'ils n'ont pas parlé encore qu'ils soient généralement trahis par leur allure et leur tronche, surtout d'eux, et évidemment par de "savants" c'est ce qu'ils croient anglicismes. J'avais lu un tag dans la rue "les cons sont parmi nous" et je dois dire que le type était assez bien informé. Et d'ailleurs, manière, je vous invite à faire une expérience scientifique dans une rue très fréquentée criez "Hé con !" et vous verrez que les deux tiers de la rue vont se retourner, preuve irréfutable d'une lucidité absolue chez le con. D'ailleurs, toujours selon mon auteur favori, le taux de con est tel qu'en réalité un individu intelligent est un con raté. Précisons que, concernant le troisième tiers qui ne se retourne pas, il y a quelques unités qui sont "non cons", mais méfiez-vous des autres, ce sont les pires. Car c'est bien connu, il n'y a pas pire con que celui qui ne sait pas qu'il est con, et, par connerie congénitale beaucoup l'ignorent. C'est pourtant immuable, un caractère inné, comme on dit en génétique dans une étude scientifique de ce niveau, on ne peut passer à côté de la génétique du con et d'ailleurs Brassens résumait parfaitement la chose "quand on nait con, on est con, le temps ne fait rien à l'affaire". N'oublions pas ce que disait Einstein qui avait, lui, oublié d'être con " il y a deux choses infinies, l'Univers et la bêtise humaine ; et encore pour l'Univers je ne suis pas certain". Spontanément j'ai tendance à redouter les vieux cons, mais à la réflexion, méfi, je suis dubitatif mais comme le disait un de mes auteurs préférés, dubitatif c'est pas sexuel, c'est juste que le doute m'habite. Les jeunes cons, qui ne sont que des vieux cons en devenir, sont peut-être encore plus à bannir car ils affichent avec une arrogance conne leur ignorance de leur propre connerie pourtant flagrante. Pour revenir à notre étude scientifique, d'autres affichent de tels faciès de gueule de raie je parle de raie culière bien entendu qu'à ce stade ça en est de la franchise, c'est pas pour rien qu'en argot le singe c'est le patron, là c'est carrément "cul de singe" d'où l'utilité du peigne cul dont nous parlerons plus bas, la science ne nous pardonnerait pas de l'omettre. On les inciterait volontiers à enfiler un slip kangourou sur ladite gueule de raie, à se nourrir de suppositoires et claquer des dents dans leur slip, le truc c'est déjà facile pour prendre la température vérifier avant, si possible, que l'utilisation "standard" n'ai pas précédé cette utilisation "buccale" et on s'étonne qu'ils n'en usent pas régulièrement pour s'asseoir ... tout le monde n'a pas bi-raie et c'est une riche alternative qui soulagerait l'œil de leurs contemporains ! C'est spécialement pour eux qu'on a inventé la célèbre blague "la procédure n'est pas orale elle est anale", qu'"ils" mettent en application avec tant de sérieux et de rigueur. Ils annoncent la couleur en commençant leurs phrases par un espèce de borborygme pour se ramoner le tout à l'égout, qui leur permet de s'assurer que l'attention de tous est focalisée sur eux, sinon c'est pas la peine qu'ils gaspillent leur énergie si l'assemblée n'est pas captivée, suivi de "je voudrais pas dire de connerie" ce qui est généralement un aveu, précisément, de ce que, malheureusement, ils en disent ... on dit parfois que le miroir réfléchit sans parler pour autant, eux c'est exactement l'inverse. La plupart trouverait une place plus appropriée dans un champ à regarder passer les trains avec d'autres bovidés dont il est bien connu que c'est l'activité neuronale majeure une fois dans le troupeau on ne les distinguerait plus. De plus il convient, dans ce texte de haute tenue morale, de relever que le mot "train" s'écrit de la même manière en français et en anglais, l'anglais ayant lamentablement imité le français le bovidé angliciste, bien que ne parlant ni totalement français ni du tout anglais, devrait arriver à s'entendre avec les autres pour écrire un recueil de "pensées" enfin tout est relatif sous le titre "songeries bovines". D'ailleurs en parlant de bovine je te signale une abréviation d'anglicisme qui est pas mal "IBR". J'ai compris en écoutant la mélodie bleue que ça pouvait être une "rino bovine" sans que je sache si c'est une femelle rhinocéros bovine parce que croisée avec une vache ça arrive, au sens propre comme au sens figuré l'homme est parfois peu regardant sur les gènes de sa femelle ou si c'est une rhinopharyngite bovine c'est à dire une vache enrhumée, mais ça peut frapper l'homme, la maladie se trompe parfois de cible, et il est vrai que dans certains cas les apparences sont trompeuses, ce n'est pas notre étude scientifique qui niera que certains humains sont largement bovins et qu'il y a de quoi confondre, ce qui est peu flatteur pour la gent bovine. Mais pour les autres nazes, "IBR" ça veut dire autre chose, évidemment il a fallu chercher longtemps - comme si on avait que ça à faire - pour trouver "indépendant business review" et avec ça te voilà bien avancé car évidemment personne ne comprend ce que ça veut dire, rhinocéros bovin c'est quand même plus classe !!! Enfin pour rester dans le sujet, parlons des plus caractéristiques des anglicistes, attention je parle de l'élite de l'élite, préparez-vous à être épatés. Ils sont le résultat d'une rigoureuse sélection précoce tout petits déjà on les repère, c'est facile il y a un indice, c'est le nombril, il faut avoir le nombrilisme déjà prometteur. On leur inculque l'auto satisfaction pour laquelle ils sont prédisposés, l'esprit de supériorité et, évidemment, le "fameux" anglicisme là encore ces deux mots sont incompatibles, c'est juste pour les besoins du raisonnement. C'est à dire qu'on leur fait adopter un espèce d'accent, comme ceux qui font semblant de parler anglais. On leur fournit également le peigne dont s'agit. Et miracle enfin façon de parler, ils deviennent ce qu'on espérait. Parfois on dit qu'il faut de tout pour faire un monde, peut-être qu'en l'espèce certains sont superflus, mais ça s'impose à nous. On les repère facilement en principe ils se déplacent par paire comme les fesses mais en moins pratique , généralement déguisés avec des codes d’habillement ils disent évidemment "dress-code" bien rodés ce qui présente l’avantage non négligeable de dissimuler une partie leur pénible anatomie ... comme un uniforme imposé même style de cravate, mocassins à gland il faut oser !, blazer bleu marine croisé avec boutons dorés avec une ancre, un blason d'opérette, si si, c'est à ce point. Bref un armada d’escoubilles que franchement ça marque mal. Pas besoin de se cacher derrière une ganivelle pour espépicer, même vu de loin c'est tous les mêmes. Je sais pas vous, moi, déjà les blazers je suis pas emballé, mais les blasons sur les blazers et toutes ces couillandres, alors là je suis vraiment pas fan, en principe c'est un aigle royal, ça fait un peu gardien de zoo - ce qui en l'espèce serait une comparaison intéressante - mais là le bestiau il est tout vouté, en fait c'est un vautour, qui tient fermement un code civil, avec une telle détermination qu'on risque pas de l'ouvrir, ce qui pour le coup n'est pas grave, l'heureux porteur du blazer n'en a jamais ouvert il va pas commencer maintenant et si on y regarde de plus près l'oiseau charognard a les menottes, ce qui est mauvais signe pour le client. Evidemment "ils" portent une pochette qui mousse l'élite angliciste, pas les vautours ! vous imaginez quand même pas un vautour avec une pochette qui mousse, ils ont leur fierté le vautours , donc ils portent une pochette qui mousse assortie aux chaussettes avec des jarretelles pour chaussettes évidemment, pas de quoi s'exciter c'est pas du tout sexy, c'est simplement ridicule, je savais même pas que ça existait, chemises à leurs initiales comme si on avait besoin de les connaître, et, détail qui fait très piche mais là tout le monde peut pas comprendre le mot qui est intraduisible et vraiment local, à la capitale on sait pas, le dernier bouton de la chemise pas boutonné sous le nœud de cravate bien gros et bien lâche on espère que c'est pas une chemise à manches courte mais pécaïre on peut raisonnablement le craindre. Evidemment encore, mais ça tombe sous le sens, la chemise c'est pas n'importe quelle chemise. Vous savez le modèle rayé blanc et bleu, sauf le col qui est tout blanc, le truc qu'on a tous évité dans les rayons, les magasins les mettent en tête de gondole, car ils se sont fait fourguer ce modèle dont personne ne veut. Ben eux justement si. Ils se les arrachent. Ils ont tous de suite eu le "crush" quand ils ont vu cette merveille, ils pensent que ça fait "trader" on dit trédeur, ne faisons pas de faute de gout en disant tra-derreueueu on serait ridicule ... enfin encore plus. Bref cette chemise, peuchère, ça déshonorerait une poubelle pendant une grève prolongée d'éboueurs devant une halle spécialisée dans la poissonnerie. En fait macarel cet accoutrement et la tête de carnassier, mon pauvre, c'est un truc à pas leur confier son sac le temps d'aller pisser, au contraire même, le type tu le croises, il a même pas besoin de te demander quoi que ce soit, fan de pute, tu poses doucement ton portefeuille et ta montre par terre, ton costume normal ton costume, pas un truc de clown bref tu gardes juste le caleçon et tu mets les mains en l'air comme pour un hold-up tellement il porte sur sa figure qu'il est là pour te dévaliser. Et encore bien heureux qu'il te laisse le caleçon, la chance, c'est juste parce que lui il met des slips enfin un, le modèle kangourou à poche devant une poche, je vous demande à quoi ça peut bien servir à cet endroit où a priori on stocke pas du poil à gratter, sauf pour ceux qui espèrent retrouver ainsi une sensibilité perdue, et à fins trous-trous qui rendent toute décence impossible, qu'on dirait une cote de maille, mais bien lâche, avec les amygdales sud qui pendent en dehors façon curé de Camaret, comme gros dégueulasse de Reiser, bref l'entresol qui dégouline. Précisons ici pour être totalement objectif, ce qui est le propre du scientifique, que s'ils font propres sur eux pour la partie visible, ils négligent volontiers le reste le slip en question, c'est une vraie rougne, il est dévasté par l'obsolescence, élastique défaillant et de larges traoucas en complément de ceux prévus par le fabricant on va pas s'aventurer sur la couleur et l'odeur, là on penserait qu'on exagère. Bref je vous le dis, vous prenez un épouvantail dans la campagne, vous le déguisez comme ça, à supposer qu'il accepte, ce qui est pas gagné car il a de l'amour propre l'épouvantail, et ben les oiseaux se partagent en deux groupes, mais c'est pas pour jouer au foot, un groupe qui rigole à en pleurer et l'autre, horrifié, qui déménage définitivement dans la vallée voisine. Y a juste quelqu'un plus, en l'espèce un garagiste qui récupère la chemise rayée à col blanc histoire qu'elle devienne un peille comme mérité, il s'en sert pour essuyer les jauges à huile, mais même pour ça c'est pas bon, le tissus est trop amidonné c'est à dire il est pas "anti slip" mais couillon ça veut pas dire qu'il est pour les slips, c'est juste un tissus relou, et son apprenti se fout de sa gueule à cause des rayures, ça lui fait penser aux Dalton en bagnards dans Lucky Luke. D'ailleurs la chemise alternative est également rayée, mais à très très grosses rayures noires, que mon pauvre on les croirait déjà derrière les barreaux. Il convient de préciser dans cette étude scientifique que pour leurs "déplacements professionnels" en province - pour ceux qui proviennent de la capitale, c'est à dire la très grande majorité, vous vous en doutiez - , histoire d'en mettre plein la vue à l'adversaire et que la stupéfaction le déstabilise, "ils" eux, l'élite, pas les garagistes mettent parfois malgré tout une tenue style "dé-con-tracté chic" c'est ce qu'ils pensent mais le "dé" n'est pas privatif et la seconde syllabe a tendance à faire bande à part. S'ils osaient ils mettraient leur belle casquette de capitaine avec l'ancre de marine qu'ils arborent pour piloter leur yacht au moteur, mais ils veulent pas trop susciter l'envie et l'admiration, d'autres tentent le pantalon de gardian, la chemise à fleur et le béret, pensant passer inaperçus ce qui n'est pas leur qualité première, et pour le coup c'est un échec cinglant, tout le monde hurle de rire et faire couleur locale, dans la droite ligne de l'image arriérée qu'ils ont du bas peuple. Le plus du plus c'est le chapeau en feutre avec une plume de paon véritable la plume, et d'ailleurs le paon aussi à y être, encore qu'il faille ici reconnaître que c'est réservé à des spécimens hors norme mais sachez que c'est quand même un détail absolument véridique, on est pas là pour raconter un désastre imaginaire, la réalité suffit largement à alimenter cette étude plus zoologique qu'anthropologique Mais la plupart du temps ils se "contentent" - d'un pantalon rouge ça fait corrida, mais à mon avis ils surestiment un peu la célérité de leur salutaire fuite à large revers, avec - si on a de la chance un "polo" d'une marque avec un sympathique carnassier vert, - si on en a moins une chemise blanche de costume, en tergal, bien cintrée avec le col bien raide et pointu mais là sans cravate et ouverte sur le torse in-musclé, avec les bourrelets qui dépassent entre les boutons hyper tendus tellement il est esquiché, je suis certain que vous voyez le truc, entre les boutons la chemise laisse échapper des bouts de bide adipeux et blancas, laquelle la chemise dépasse du pantalon pour faire "débraillé on va chez les ploucs", et ce d'autant plus que la chemise a d'abord été mise dans le pantalon, puis ressortie une fois qu'elle est bien froissée en bas. - et des mocassins bateau - à gland quand même vous savez le modèle bien large, tellement large même qu'avec on peut faire du ski nautique sans les skis, et avec des chaussettes ultra fines de ville - , - et c'est idéal, comme ils sont deux, car ils rivalisent d'imagination dans le domaine défilé de mode clownesque, un met une belle veste en velours bien brillant avec des coudières en cuir et l'autre en velours côtelé à carreau avec des coudières en daim pour faire partie de chasse, le tout pour bien afficher d'où ils viennent et surtout où le labeur les contraint à s'abaisser à descendre et le mépris dans lequel ils tiennent ces lieux où ils se précipitent néanmoins aux premières vacances venues, histoire dès que le cagnard est là de virer à un beau rose marbré avec des pointes couleur écrevisse ébouillantée du meilleur effet, qui fait bien marrer les vrais gens ... mais dans ce cas ils améliorent l'esthétique - enfin c'est ce qu'ils pensent, comme quoi !!! - - en rehaussant la chose d'une visière de metteur en scène, - en remplaçant le pantalon rouge par un bermuda bardé de poches larges et profondes, rouge également, on va pas renoncer à une couleur qui gagne, - et en chaussant de magnifiques sandales sur chaussettes de ville bien hautes, et s'il fait mauvais des brodequins de chasse à large semelle et épais bourrelet sur tout le tour, modèle mis au point par la NASA avec ça vous pouvez gravir l'Annapurna, - et, cerise sur le gâteau, pour être absolument certains d'être ridicules, en se harnachant dans un gilet de camouflage genre parachutiste avec plein de poches de tous les côtés et même, mais là c'est un truc de champion du monde, en se ceinturant avec une banane dissimulée qui leur met du ventre que mon pauvre on dirait un durillon de comptoir de buveur de bière, sur laquelle ils greffent des étuis, les étuis ils aiment un horizontal à lunettes, un vertical pour le téléphone, un vertical lui aussi pour quelques cigares dont le prix total dépasse le plafond du livret A, plus une chaîne pour attacher les clefs, et je te parle pas de l'énorme appareil photo qui leur bat sur le ventre, pour ne pas dire les noix mais dans leur cas c'est indolore, pendu à une sangle noire et jaune, équipé d'un rétroviseur puisqu'ils ne prennent des photos que d'eux … on prend pas l'arc de triomphe sans Jules César … au retour ils ont 3000 photos de leur tronche, pour un nouvel album de leurs aventures chez les vrais gens. On dit qu'ils font du "reporting" enfin je crois. Bon l'avantage c'est que leurs héritiers s'ils se reproduisent évitez de m'en garder un de la portée pourront toujours vendre les photos à une marque de médicaments contre la constipation pour renforcer l'efficacité, on peut même à ce stade vendre du placebo, la photo suffira. Bref une tenue espéciale que seul un couturier forcené aurait pu concevoir pendant son transfert en hôpital psychiatrique spécialisé dans les cas les plus graves, pour autant qu'on lui enlève sa camisole de force. Inspirons nous des Tontons Flingueurs, chef d'oeuvre inégalé, pour rappeler que "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait" c'est ici on ne peut plus flagrant. En tout cas, effectivement les gonzes récipiendaires du tableau de mode ainsi dévoilé à leur sidération admirative, bé elles comprennent immédiatement à qui ils ont affaire ... mais la blague avec la tête de chien ne se pratique presque plus. Je vous rassure, ces brèles, "ils" en viennent, mais surtout "ils" y retournent une fois que le mal est fait, on est d'ailleurs aussi peu tenté de le retenir qu'eux de prolonger leur séjour en terres incultes. On avait déjà si peu envie qu’ils viennent ... d’ailleurs quand on t’annonce leur venue on te dit pas joyeusement qu’il vont venir, on te dit qu’ils menacent » de venir ... pour te dire. En le voyant les gonzesses, pour leur part, sont complètement espantées, elles hurlent de rire, mais un hurlement comme tu en as jamais entendu, elles auraient une mygale dans la culotte, un cobra dans le soutif, un tampon jex imbibé d’harissa extra-forte en guise de tampon et un tisonnier chauffé au fer rouge dans le fondement, elles hurleraient pas plus, pour te dire. Donc, pour revenir au cœur de cette définition, ils sont deux blazéreux - un, dit senior » attention je parle pas d'un "of councel, c'est à dire hors d'âge, mais ça vieillit moins bien que le bon vin, je parle juste d'un "sénior", vieux mais pas encore complètement hors d'âge, surtout ne pas confondre , magnifique chevalière "oversize" de 180 grammes qui précipite son arthrose au doigt à force de tenir cette phalange en avant comme si rien n'était mais ça n'a pas le prestige du doigt d'honneur, avec des armoiries qu'il prétend de famille d'un air faussement modeste, genre je suis issu de la noblesse mais je m'en vante pas sa généalogie est en effet chargée de diverses anomalies et même de voies de garage dans lesquelles quelques femelles se sont fourvoyées pour se faire défoncer par on ne sait qui, armoiries en réalité inventées par lui, la devise c'est, en toute humilité " au-dessus de tous" comme Henri IV et évidemment les armoiries il y a un dragon qui terrasse un troupeau de lions sous le contrôle de Dalloz habillé en rouge, dont il a toujours pensé -connement - qu'il est le Dieu de la justice et de toute façon ça fait bien , lequel "sénior" fait de la figuration intelligente c’est ce qu’il pense et de la facturation très très intelligente, juste le regarder respirer, le compteur tourne comme quand on fait le plein d’essence mais sans la virgule, même s’il a mangé de l’ail et fumé un cigare qui vaut plus cher que la prime de fin d'année qu'il alloue généreusement à sa secrétaire et qu’il incommode tout le monde avec son haleine de canalisation d'égout crevée et ses effluves pestilentielles qu’on croirait qu’il est pourri de l’intérieur c’est la seule explication, dont les zéros défilent, mais il y a plusieurs chiffres devant ... s’il parle il connaît les lois d’avant », ça sert à rien ça compte double et s’il médite en fait il pense qu’il va devoir changer sa voiture une fois de plus pour toujours avoir le modèle au-dessus des autres seniors, histoire de montrer qu’il est le meilleur ça compte triple ... un super placement , ledit "sénior" contient tant bien que mal l’ascension d’un autre, dont il est flanqué mais en réalité c'est plutôt l'autre qui est affublé du "sénior" pour lui faire prendre l'air de temps en temps, mais, sans doute par excès de modestie, le "sénior" s'appelle rarement "Médor", même s'il travaille dans un "cabinet de niche" - terme véridique. Le sénior, c'est le standard de ce que tous ces cons aimeraient être, le "new normal" on peut dire si on veut verser dans le pathétique. Un con-cept à lui tout seul ils disent un "poc". Tu l’invites à un dîner de cons tu peux miser sur lui … champion du monde toutes catégories, inutile de subir les pré-sélections, grâce au contrôle continu il en est dispensé d’office il a pas franchi le seuil de la porte qu’on est déjà certains de passer la soirée de l’année - l’autre, dont le senior » est affublé, est dit junior » comme quoi les anglicismes et la cotation qui va avec leur font perdre tout sens critique, accepter d'être traité de "sénior" ou de "junior" faut avoir l'amour propre en roue libre, le type en apparence bien propre sur lui si tu vois ce que je veux dire, mais tout dans l'apparence, en fait un noï, bref le type qui dort avec son slip sale de la veille. Le "junior", té, il travaille pour deux il n'y a aucune "equity" !, mais surtout pour que l’autre tâche, bref le "sénior" brille ça relève de l'exploit, il faut un bon cirage et une brosse souple, ne parle que si le "sénior" lui fait un signe que par convention on qualifie d'intelligence c'est juste une convention, traiter le mal par le mal que l’autre semble malgré tout comprendre dans ce cas le "sénior" dit "mon jeune assistant qui, je vous assure que c'est pas des "pranks", a une formation complète "formation complète" expression véridique; en entendant ça on se demande s'il a terminé sa puberté, ce rogaton de "junior" et si ces furoncles buboniques bien luisants, au sommet blanc comme le Fuji-Yama, ambiance paysage de volcans sur tarte aux fraises, qu'il se trimbale sur la tronche, qu'on dirait une plantation d'hémorroïdes vue d'avion, ça serait pas de l'acné juvénile au lieu d'une banale vérolerie, d'ailleurs il fait encore un peu ado rondouillard, vous savez la veste de costume qui marque bien les bourrelets, le genre porcinet, pour rester dans le thème.. je répète puisque je suis sans arrêt interrompu mon jeune assistant vous donnera les détails" dans un "wording" ou un "policy paper" évidemment, il va pas s'abaisser à faire une note , histoire de montrer qu'il prend l'autre pour un minus pas fini en fait il a pas encore fini son "on boarding", qui va devoir le supporter pendant quelques années en espérant l'accident vasculaire mais pour que ce soit cérébral cela suppose un cerveau ils ont pas "dealé" sur le débarrassage de l'épave, et deviendra à son tour odieux quand il sera "sénior" et que l'obsolescence programmée du précédent aura enfin fait son office sur ses quelques neurones résiduels et une prostate devenue cruellement défaillante, dont les conséquences sont une variante du "waterfall" moins connue mais aussi moins élégante que les nobles définitions que nous découvrirons plus bas avec admiration, et qu'en l'espèce Pampers traite avec succès chez les nouveaux nés, c'est sérieux comprenez-vous c'est une marque américaine. Dans cette étude scientifique n’oublions qu’un des signes évident de sénilité, qui ne trompe pas, c’est quand il oublie s’ouvrir sa braguette pour aller pisser. Le second raye le parquet de ses dents trop longues, contient lui-même la poussée de quelques brêles plus jeunes que lui à grand coups de latte et grand renfort de petites piques vipérines et insidieuses, et pousse vers la maison de retraite le premier, qui sait ce que c’est puisque lui-même à l’époque, quand il est arrivé dans la boite et "s'est mis avec plaisir au service de l'équipe" expression véridique, faut quand même avoir un égo surdimensionné pour dire ça, déjà il le dit pour indiquer l'honneur qu'il fait à l'équipe en question, et préciser à quel point on lui a déroulé le tapis rouge tant sa science est vaste et irremplaçable et même qu'on s'est battu pour le convaincre de venir tant son nom sur le papier entête ajoute au prestige de la boite ... mais nous on peut pas comprendre, en plus parfois ça veut dire que ce qui compte c'est pas que le type travaille, et même surtout pas, par convention on lui demande de ne faire absolument rien pour ne pas compromettre les intérêts du client, c'est juste une espèce de location de son nom pour faire bien ... enfin c'est ce qu' "ils" pensent, et "avec plaisir" c'est pour indiquer qu'il a bien négocié sa rémunération , donc lui, le "sénior" , ce cadastre, il passait à l'époque ses journées à intriguer pour que le vieux dégage quand il aura échoué dans son "upcycling" - ne cherchez pas c’est juste essayer de faire passer une chambre à air crevée pour un ballon dirigeable dernier cri, le truc injouable et éviter que le plus jeune lui passe dessus si possible du pied gauche ça porte chance. Le "senior" a été dressé pour distribuer sa carte de visite dès qu’il arrive quelque part il a sa pile de cartes, comme on distribue à Géant Casino des bons de réduction lui il dirait flyer pour les saucissons Cochonou .. mais là il y a pas de réduction, au contraire, déjà à la calligraphie de la carte de visite on sent que ça va vous coûter aussi cher c'est le "pricing" de gagner le procès avec lui que si vous le perdez sans avocat si par miracle il gagne, il faut que le dossier soit très très bon, et on part avec un handicap car en principe les juges ne parlent pas anglais, eux non plus, donc ils ne se comprendront pas . Le "junior", lui, n’existe pas encore complètement, il est même-pas sur le "board" et ne distribue pas son pédigrée, il est dans l’ombre de l'autre tâche, émule de Cochonou ce qui, par parenthèse maintien le lien avec le sous-titre de notre définition et il essaye de pas trop faire de cagades. Un jour ce caramel, il aura le "lead" attention si vous voulez pas passer pour le dernier des ploucs, dire le liiiiid mais plus tard, quand l'autre counifle ne sera plus en "front". Pour reprendre Brassens, le jeune con remplacera le vieux con, histoire d'un con à l'autre en quelque sorte. Je te parle même pas de la gent féminine, non admise dans ce monde macho, sauf s'il faut absolument en avoir une ou deux représentantes dans le "cabinet" si possible pas associée "pour faire les divorces" sic, auxquelles on accorde alors le mépris le plus absolu sauf évidemment pour leur mater le cul plus ou moins ouvertement, et on alloue les surnoms les plus sexistes possibles, genre "la vierge bêlante" sic, laquelle d'ailleurs, il faut bien le dire, réussit bien sa carrière de "bêlante" comme une chèvre et a connu un échec récurent dans celle de "vierge". Elle a pas réussi à préserver intact le moule à gaufre pourtant dissimulé dans une brouette de choucroute mal peignée et pourtant comme déjà indiqué ça manque pas de peigne cul. Qu'est-ce que tu veux, quand on va de "premier date original" non il n'y a pas de faute, ça vient de "dating", hé plouc en "eye contact", c'est "easy peasy" ne te trompe pas ce n'est pas seulement une marque de pompes pour bébé, c'est aussi pour dire que l'élastique de la culotte va pas résister on finit par passer à la casserole sur le capot de sa bagnole, c'est couru. Il faut dire que depuis le célèbre épisode de la pomme, elles en veulent toutes. Elle, une conne de chez conne, je préfère te le dire tout de suite ou plus exactement "de suite" pour garder le "lien", mais c'est ce qui lui permet de supporter les autres nazes, conne au point qu'elle est toujours étonnée que ses règles ne soient pas bleues comme dans la pub à la télé pour les tampons, tu sais le truc où on trempe un tampon dans une carafe et où l'eau devient bleu des mers du sud on peut boire le contenu de la carafe avec un peu de gin ... bref conne y a pas d'autres mots. On lui a d’ailleurs fait passer un test de connerie lors de son recrutement, c’est facile tu éclaires avec une lampe dans l’oreille gauche et si la lumière ressort par l’oreille droite sans être déviée c’est que c’est bien vide comme prévu, et on lui fait un certificat d’authentique conne test réussi à 100% dans son cas. C’est d’ailleurs un super test la lumière ressort par les narines les yeux et la bouche, tu peux lui mettre un abat-jour à la conne, et on dirait une lampe de pirate .. ça éclaire même le fond de la culotte !! Le plus drôle c’est quand deux seniors » de boites on dit "firme", en plus ça évite d'employer le mot "cabinet" qui en l'espèce évoque les camarades Jacob et Delafon et incite à tirer la chasse concurrentes se rencontrent ces branques, on les a équipés en option d’un truc exprès pour stocker les cartes de visites adverses ... toute une vie de rencontres passionnantes au plus haut niveau de la dégénérescence humaine rassemblée dans ce machin ! Et je vous dis pas les discussions, si possible en parlant fort pour que tout le monde soit captivé, exclusivement en anglicismes et non pas en anglais, sur des concepts que vous savez même pas qu'ils existent genre "l'asset deal, bien que d'une mise en oeuvre complexe est parfois privilégié par rapport au classique share deal" véridique évidemment. C'est vrai qu'on peut hésiter, et d'ailleurs je connais plein de gens qui se posent la question sans en comprendre le sens, mais moi personnellement bien que de mise en oeuvre plus complexe, je privilégie plutôt une assiette de tagliatelles carbonara par rapport aux classiques spaghettis bolognaises, même servie dans une "asset". Ils parlent aussi du "remote word" et du "business abroad" concrètement leurs vacances à l'étranger, si possible en mode "teambuilding" car en "afterword" le "teambuilding" c'est toujours plus "smart" ... enfin je sais pas ce que tu en penses, mais a priori ça semble évident. Rappelons-nous à ce sujet la devise Shadok "il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que sa connerie sur des choses intelligentes" mais à l'impossible nul n'est tenu. Et, encore plus drôle, à hurler de rire même si on est moderne on dit MDR, il faut savoir qu'ils éditent des classements entre eux, dans des catalogues spécialisés dans les carnassiers de luxe, édités avec un papier tellement glacé que les dents brillent comme des crocs et les pupilles reflètent le billet de 500 dollars évidemment, on va pas parler en monnaie de singe. Déjà il y a l'édition des "best lawyers" qui concentre des types qui payent discrètement mais grassement pour être mentionnés qui exercent des spécialités inconnues, genre KYC, CVAE, BSPCE, ESFP le tout véridique évidemment, extrait du site d'un type qui non seulement est juriste mais également serrurier, il donne la clef pour comprendre le droit - enfin il la vend plutôt. Mais attention pas des prétentieux, les "best lawyers" pas du tout du tout. C'est les meilleurs, c'est tout mais c'est pas de leur faute, c'est à l'insu de leur plein gré comme on dit, c'est leur ADN comme ils disent sans savoir ce qu'est l'ADN. Pour te les situer, il y en a un, son site internet décrit Paris, unique au monde, avec la tour Eiffel, Notre Dame ... et son cabinet d'avocat. Son regret c'est qu'il y ait pas une merveille du monde de plus ... LUI. Mais je répète, c'est en toute modestie. Il a fait mouler un buste en bronze de sa tronche, avec la même pose que Voltaire pour la statue qui est au Louvre, mais, et là c'est un truc de pro, à une échelle à peine supérieure, que si des fois on les mets un jour à côté, ce qui est très très probable selon lui, il soit un peu plus remarqué que Voltaire. En attendant le Louvre, il le buste trône dans la salle d'attente de son bureau, mais un truc vraiment humble, ce sont juste les nécessités de l'histoire qui s'imposent à lui, préserver pour les générations futures la mémoire des personnalités qui marquent leur époque ... ce qui est exactement son cas. Les "best lawyer" pour te les décrire, tu arrives à une audience et tu vois trois de ces spécimens, mon père qui avait un vocabulaire d'une extrême précision aurait dit ces trois peigne-cul décidément c'est récurent ... évidemment avec des robes sans le plumeau, car évidemment ces pélucres, ce sont des parisiens. Ils te tendent leur carte avec des couronnes de laurier gravées en relief à la feuille d'or, je peux te dire qu'on a pas plaint le lingot, et par curiosité malsaine et ironique ils te demandent quelle est ta spécialité. C'est pas pour savoir, ils s'en foutent, c'est juste avec la certitude de se foutre de ta gueule en entendant ta réponse. Rappelle-toi la maxime latine c'est quand même plus noble que l'anglicisme "Homo homini lupus est", parfaitement adaptée pour la circonstance en "Homo Homo Asserta Anglicis, évidemment homini porcus est". Donc les trois peigne-cul anglicistes ou plus noblement "asserta anglicis" te demandent ta spécialité pour se foutre de ta gueule. Ta spécialité. Mais comment on fait quant on en a pas ??? Spontanément tu réponds que tu es généraliste. Oui généraliste. Presque on s'excuserait d'exister. Et mon pauvre, ça ne loupe pas, c'était couru d'avance. Généraliste !!! Immédiatement ça boulègue, ils t'arrachent leur carte des mains, pas la donner à n'importe qui. Vous pensez une carte qui coute la peu du cul une fois peigné. L'un des peigne-cul part d'un grand rire comme prévu et sort son peigne pour se recoiffer c'est le même peigne que pour le cul, mais il y a pas pensé ce con, ce coup-ci il coiffe le foin qui surmonte son crane. Pour l'autre, ça dépasse l'entendement, il pensait juste se foutre de ta gueule, mais là, "généraliste" c'est trop, il se met en "stand still" puis il s'appuie sur le mur pour vomir son caviar du petit déj. Le troisième, lui, il fait une tête de colique intense enfin il avait déjà une tête de colique, c'est juste l'intensité qui varie il a un accès de folie, il se roule par terre dans le vomi du second, il y a une justice, "généraliste" c'est la panique, il se croit téléchargé dans un monde de crétins, une torture quand on est de l'élite. Bref tu te prends la honte. Mais heureusement le bon sens prend le dessus. Tu réfléchis et c'est toi qui te mets à rire ... mais d'un rire intelligent, c'est la différence. Il y a aussi d'autres publications à ne pas mettre entre toutes les mains, tellement c'est à mourir de rire. Déjà un magazine qui s'appelle "Décideurs", concentré de tous ceux sans lesquels le monde s'arrêterait à l'instant. Un peu comme le film "Les Visiteurs" à l'envers, s'ils n'étaient pas là. S'ils étaient pas là, en un instant de raison, comme disent les notaires, qui s'y connaissent en instant de raison, pour certains notaires, l'instant de raison c'est un truc inattendu et inespéré qui arrive quelques fois dans leur vie de notaire, ils ont des montres spéciales, étanches jusqu'à 250 mètres de profondeur très utile pour le notaire, qui supportent l'accélération d'une fusée toujours utile pour le notaire, avec une vitre pare-balle véridique, le notaire peut se faire descendre, sa montre sera intacte et présentent la particularité de donner l'heure, et surtout qui affichent le millième de seconde, car l'instant de raison desdits notaires c'est très bref, il faut pas le louper, ensuite le notaire dont s'agit va se laver les mains il peut garder la montre elle est étanche, donc, j'ai été interrompu par moi-même je sais pas si tu as remarqué, j'adore les phrases longues, certains disent alambiquées, mais je ne sais pas ce que ça veut dire, pour moi c'est limpide, si les types en tête de gondole dans le magazine "Décideurs" existaient pas, en un instant de raison on se retrouve à l'âge de pierre, en peau de bête, à essayer de frotter des cailloux pour faire du feu, à s'épouiller mutuellement et à chasser le Mammouth à coup de massue. Dans ce cas la légendaire utilité du notaire cesse, sauf peut-être pour agrémenter une soupe au chou, on peut lui laisser la montre pendant qu'il infuse dans la marmite, elle résiste jusqu'à 2000 degrés pour le cas où le notaire aille à ses moments perdus faire du tourisme au centre d'un volcan - certains notaires ont beaucoup de temps libre, mais ne me faites pas dire qu'ils ne font rien, ceux-là, qui une fois encore ne sont pas représentatifs de la profession, quand ils ont fini de lire le journal dans leurs toilettes personnelles ils partagent pas avec le personnel, surtout qu'il y a du papier plus doux, on est pas notaire pour rien quand même ils ont la pénible contrainte d'assister à la signature d'actes rédigés par le Cridon le Cridon c'est un truc qui fournit des clauses toutes prêtes aux notaires, ils ont qu'à faire copier par le petit personnel, un peu comme tu achètes un bail type chez Gibert et assemblés par ses clercs sous-payés. Les notaires, en principe mais ne généralisons pas, il existe des notaires "normaux" ils "exerçent" - pour certains dans de luxueux locaux garnis d'oeuvres d'art défiscalisées défiscalisé ça veut dire que c'est le notaire le propriétaire mais c'est toi et moi qu'on paye, ce qui n'est pas très français comme tournure, c'est juste pour rire - mais également pour d'autres, les plus riches évidemment, dans des locaux insalubres totalement pourris, moquettes trouées, peintures sales, tapisseries qui racontent la vie de Charles VI oui ! Charles VI c'est le roi fou, et la tapisserie décrit plusieurs tableaux, Charles VI, ce cougnous, qui court en imitant des cris d'animaux, Charles qui jette ce qui lui tombe sous la main à ses visiteurs véridique, bref que du bonheur pour gouverner en lambeau la tapisserie, pas Charles VI, mobilier on revient chez le notaire mobilier imitation "Louis chose" en imitation formica, dépareillé et de merde le mobilier pas le formica, lumière blafarde pour économiser l'électricité, toilettes condamnées pour les clients, ce qui permet de gérer la consommation de papier toilette des salariés, on vérifie le nombre de rouleaux tous les soirs, on est presque à organiser des fouilles au corps c'est le cas de le dire si la consommation du jour a été trop élevée sans justification médicale de chiasse avérée, auquel cas on tolère quelques feuilles supplémentaires même s'il est fortement préconisé d'amener son propre papier en complément c'est le mot juste, l'un implique l'autre de sa gamelle - comme disent les collègues de travail "directement du producteur au consommateur". le tout évidemment quasiment véridique, et encore je te précise pas que le temps d'utilisation des toilettes est compté car quand même c'est pendant le temps de travail, mais là pour être honnête et je le suis !, c'est plutôt un truc de certains liquidateurs - enfin certains sans le "s" - , c'est comme ça qu'on devient encore plus riche -. Certains notaires c’est des types, quand tu leur envoie un mail, genre "Mon cher Maître, je vous prie de trouver ci joint mes 22 précédentes demandes restées sauf erreur sans réponse", tu reçois le mail "Pour que votre message soit reçu, merci de prouver que nous n'êtes pas un robot " comprendre pour montrer que vous êtes digne que nous vous lisions, comme si les robots écrivaient aux notaires, déjà que nous, si on est pas obligé on s'en passe assez bien, et tu as remarqué que c'est juste pour que le message soit "reçu", après pour qu'il soit "lu" il y a d'autres épreuves à passer. Tu dois déjà cocher la case "I am not a robot" que si tu comprends pas l'anglais tu paniques, et si tu comprends tu te demandes ce qui est mieux pour le traitement de ton dossier, être un robot ou pas. Et ça continue "Pour prouver que vous n'êtes pas un robot merci d'identifier les photos sur lesquelles une cravate est cachée, parmi les 123 photos qui suivent" le notaire aime bien les cravates, sa secrétaire lui fait le noeud tous les matins. Evidemment après 43 minutes, tu échoues. L'informatique du notaire te dis alors "vous n'avez pas réussi rire intérieur du notaire, vous avez une dernière chance de prouver que vous n'êtes pas un robot quelle est, à la décimale près, la racine cubique de ?" Et elle ajoute "vous avez trois secondes" ce que n'importe quel robot réussit !. Tu as même pas le temps de lire, que déjà tu reçois "votre message a été détruit" il y a pas écrit "idiot" mais il le pense très fort, et le plus extraordinaire, ça se termine par "A bientôt", comme si on allait t'y reprendre. Après ça tu vas acheter une brosse pour te brosser, puisque pour parler au notaire, et surtout pour qu'il te réponde, tu peux te brosser. Remarque pour revenir au sujet dont je me suis laissé distraire par moi-même, ce qui est fréquent quand on délire, je pense pas qu'à cette époque préhistorique on se risquait à employer l'anglicisme, le Sapiens qui croisait un type de Néandertal, s'il faisait trop le malin avec un anglicisme, il se prenait lui aussi un coup de massue dans les gencives, que même prognathe ça calme, et tu regrettais plus qu'il y ait pas de dentiste à cette époque que de "best lawyer", tu peux me croire. Et le Néandertal il était pas connu pour sa finesse d'esprit, il faisait pas dans la dentelle. Jambes torves, front bas et fuyant, mais il lui suffit de pousser un cri et de te montrer ses belles dents gâtées marron foncées, rien que son haleine de chacal friand de charogne de poisson pourri te fait passer l'envie de l'anglicisme et te déclenche à elle seule une caguagne d'enfer. Le type qui se pointait avec une élégante petite mallette de "best lawyer" , pour lui proposer une convention d'honoraire pendant qu'il faisait des peintures rupestres, je préfère te dire qu'il finissait en pot au feu ou à la broche, avec la pique à broche plantée à la place du peigne. "Décideurs", je te laisse lire tu peux t'abonner, on t'offre le peigne en prime, mais je peux te dire que j'ai reçu un jour un exemplaire je l'ai escampé après quand même avoir bien rigolé, tu seras effrayé de voir ces tronches, et surtout, surtout, tellement content de ne pas y figurer par suite d'une erreur de l'éditeur ou une mauvaise blague de quelqu'un qui te veut du mal. Mais surtout il y a un truc on dit une publication qui s'appelle "Toute la franchise" qui te les présente, que justement tu te dis qu'autant de franchise c'est louche, avec des "spots" publicitaires qui feraient passer pour la plus douce et sympathique des oies blanches un pitbull affamé, tout juste séparé de force, avec un seau d'eau glacée dans la gueule c'est à dire l'eau puis le seau, juste au moment où il allait éternuer la purée, de la femelle caniche royal certains savent ce que ça évoque qu'il fourrait bestialement, laquelle se faisait avec fatalisme défoncer les babines sud, dont on vient de surcroît de piétiner la queue à peine sortie sortie i - e c'est de la queue qu'on parle sortie donc, de la caniche ben oui elle était dans la caniche, c'est la vie, qui de surcroit s'est pris un oreille le pitbull pas la queue, ça a pas d'oreille la queue dans la porte et auquel le pitbull on enlève l'os qu'il comptait ronger pour se consoler d'avoir été dé-ventousé des moustaches de la bestiole qu'il misait furieusement. Bref "Toute la franchise" c'est un vrai récital de violon pour le bal du patronage caritatif local, tout juste s'il y a pas un bon pour faire un don aux nécessiteux, mais l'imprimeur a fait savoir que déontologiquement il pouvait pas se foutre du monde à ce point et que déjà il fallait vraiment avoir faim pour accepter de publier ces fables. Evidemment ces magazines sont édités en anglais pour faire bien, mais comme la plupart ne comprennent pas cette langue information top "NDA", ce qui, je vous le précise pour le cas où vous soyez totalement nul, veut dire non disclosure agreement, ce qui, si vous êtes encore plus nul, veut dire "ferme la", c'est ensuite traduit, ce qui donne lieu à de très savoureuses erreurs de traduction par exemple le "cabinet" le plus primé, à tel point que le patron est obligé de se déplacer jour et nuit avec des lunettes de soleil pour se protéger des flashs tellement on le prend en photo sans arrêt, est qualifié de "boutique", je dis bien "boutique" ce qui est quand même assez péjoratif, on se croirait dans un bazar style tout à un euro ... on est vite détrompé ... mais quand même ... "boutique"! leur boite prestigieuse !!!... ils doivent pas relire c'est pas possible. "Boutiquemoncul" répondront d'autres qui ont voyagé en Afrique avec une ironie mal placée qu'on se défend de relayer ici. Ces magazines, y te présentent pas des cabinets d'avocat, je te rassure, ils te présentent les "best lawyers", encore eux. Et surtout je te rassure encore plus, c'est pas des types dont tu auras besoin si le coq de ton voisin te réveille toutes les nuits ou pour des litiges qui pourrait arriver dans la vraie vie du vulgum pecus. Non non, pas de souci, ces types c'est pas des caraques, ils n'interviennent que dans des domaines que tu sauras jamais que ça existe, et dont tu n'auras jamais besoin, d'ailleurs heureusement car on ne comprend même pas ce que ça veut dire. Genre "advertising Law", "Broadcasting law", "capital Market law" , "corporate governance and compliance practice" , "derivatives", "leverage Buyouts" "merger law" "Product Liability Litigation" ça je pense que c'est pour se faire ligaturer les trompes ... bref que des trucs que dans la vraie vie on imagine pas, ce qu'on sait c'est que ça se pratique qu'à la capitale, et que quelques ratés de province qui voudraient bien faire parisiens te dire le niveau de connerie essayent de se greffer sur le peloton, genre le gonze qui intervient en droit du travail contre une pauvre femme de ménage sous payée et qui se pointe avec une carte de visite de spécialiste en "Labor and employment Law". Au conseil des Prud'hommes du trou du cul de la France mais on a pas de peigne, te dire comme on rigole quand on voit ça, on risque pas de lire ses conclusions, ça déclenche des fou-rire qui, à force, deviennent dangereux si on fait pas d'apnée à un niveau professionnel. Il y a même un magazine "hall of fame" ce qui veut quand même dire "temple de la renommée", il faut oser apparaitre dans ce truc quand tu comprends ça où le type qui a gagné pose avec une couronne, que même un vrai roi trouverait que c'est trop lourd. Pour te le situer, Brutus semblait plus franc, le fameux jour où Jules lui a dit "tu quoque fili" mais c'était pas un oeuf coque Pour la photo, le pseudo rex, on lui a un peu limé les dents, sinon il pouvait pas fermer la bouche, et on a accentué sa mine blette que s'il avait des coliques hépatiques il semblerait plus en forme, pour la coiffure par contre on a rien touché, il a la coupe de cheveux de Godefroy de Montmirail, ça rassure le client dans le fait qu'il risque pas de faire autre chose que travailler. D'ailleurs il est tellement blanc qu'on se dit que depuis qu'il est né il travaille, il est "early bird" mais en plus il travaille très très tard le soir, dans des réunions où celui qui part le premier a honte de rentrer chez lui, même si ça sert à rien "eux ils disent qu'ils vont "nighter" enfin "faire la night" faut oser non ?, ce type il sait même pas que le soleil existe, il a pas le temps. Il est "full complet" comme y disent ces nazes de concours de nazes. D'ailleurs la seule fois où il a voulu aller dans la nature pour vérifier qu'il existe des endroits non bétonnés et non goudronnés si si je vous promets; l'autre crème d'andouille il le croyait pas, il a été atterré que ça existe, il avait mis un beau costume de campagne en tergal camaïeu de marron, c'est une couleur spéciale, si on veut être précis, c'est la couleur dénommée dans la palette "diarrhée de coquillages pas frais le retour, rechute, deuxième slave attention ça va gicler", un truc à chier, c'est le cas de le dire, et ce con pour montrer la nature à son brise jet, a voulu pisser contre un buisson ... mais évidemment ce con il a pissé contre le vent, mon pauvre rincé de la tête aux pieds, de grandes traînées sur son costume, on aurait dit qu'en plus de s'être roulé dans une fosse à purin il s'était pris toutes les fientes de pigeon et les déjections de mouettes de la création, une vrai oeuvre d'art, ça lui a servi de leçon. Il TRAVAILLE, c'est tout ... Plus exactement il "worke", il est même "full" mais ça veut pas dire qu'il a trop mangé encore qu'il se trimballe un bide de constipé chronique, c'est juste qu'il est "overbooké". A un point qu'on peut pas comprendre et d'ailleurs on comprend pas ce que ça veut dire. Un vrai martinet je parle pas du fouet, c’est pas sado maso du tout, je parle juste de l’oiseau. Parce que je sais pas si tu sais, mais le martinet l'oiseau ne se repose jamais. Tout petit il sort du nid et la galère commence, il se pose plus, il vole jour et nuit, à un point que les scientifiques s'interrogent mais ne se répondent pas pour savoir comment il récupère c'est véridique tu peux vérifier. Lui, l’autre là, c’est pareil, il se repose pas, il "Worke». Mais revenons à son élément, dans l'article à sa gloire là il se pisse aussi dessus, mais c'est de plaisir, il le couronné explique avec suffisance que le plus important dans sa vie c'est de plus prendre ces affreux avions de ligne avec les vrais gens et de se déplacer exclusivement en jet spécial ou en hélicoptère de temps en temps par profonde conviction il vote écolo, d'être toujours conduit par un chauffeur et d'avoir une carte de "VIP" dire vi aie - comme si on te marche sur le pied avec des talons aiguille ou si on te force à regarder la photo du sénior pré-décrit, et pi comme pipi quand tu bégayes pas, mais je sais pas si ce type prend le temps de pisser bref ça lui évite de perdre son temps dans les files d'attente et de côtoyer des vrais humains quelle horreur il aime pas ça où que ce soit il passe devant ceux qui sont moins importants que lui, c'est à dire qu'il passe devant tout le monde, ça se discute pas, s'il avait le temps il signerait des autographes. Il explique tout ça avec gravité comme s'il informait le monde de la date de la prochaine guerre nucléaire, car n'oublions pas que "la gravité est le bonheur des imbéciles" comme écrivait Montesquieu. Le summum de ces publicités il faut être lucide, ce sont des publicités, plus chères encore que pour le jambon Monique Ranou, ils payent des agences de communication pour ça, mais c'est pas pour vendre des confitures, des boules de pétanque ou des barils de lessive, c'est moins utile le summum donc, c'est la ligne "track record", là où on dévoile fièrement le nom de ses clients, contre qui on a fait un procès, l'argument qu'on a soutenu, le montant de la condamnation ... bref tout ce qui est protégé par le secret professionnel ... qui ne doit pas leur être applicable, c'est la seule explication. D'ailleurs pour ne pas être taxé de faire de la critique facile et gratuite je rappellerai le règlement intérieur du barreau de Paris mais les autres sont identiques et d'ailleurs le règlement intérieur national de la profession d'avocat adopté par le Conseil National des Barreaux reprend les mêmes mentions à propos de la communication par les avocats article applicable à ces individus "sont prohibées ... - toute mention comparative ou dénigrante ... - toute mention susceptible de créer dans l'esprit du public l'apparence d'une qualification professionnelle non reconnue, - toute référence à des fonctions ou activités sans lien avec l'exercice de la profession d'avocat". Il faut pas croire, ils ont une déontologie les avocats, et par exemple "porte atteinte à l'honneur et à la probité de ses fonctions l'avocat qui publie des photos de son sexe en érection sous plusieurs angles à la rubrique "érotique" d'un site internet" Cour d'appel de Montpellier 24 octobre 2016 n°16/05233. On est pas là pour rigoler, les instances ordinales veillent et les juridictions également même si parfois ça ressort, "Gode de procédure civile" Cour d'appel de Montpellier 11 décembre 2014 n°11/05109, ou "Gode du Travail" Cour de Cassation chambre sociale 26 octobre 2010 n°09-41928, car comme disait Coluche tout le monde a un cul et c'est la principale préoccupation. Ajoutons que le Garde des sceaux a publié par arrêté du 28 décembre 2011 la liste des 26 mentions de spécialisation autorisées qui sont les suivantes Droit de l’arbitrage Droit des associations et des fondations Droit des assurances Droit bancaire et boursier Droit commercial, des affaires et de la concurrence Droit du crédit et de la consommation Droit du dommage corporel Droit de l’environnement Droit des étrangers et de la nationalité Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine Droit de la fiducie Droit fiscal et droit douanier Droit des garanties, des sûretés et des mesures d’exécution Droit immobilier Droit international et de l’Union européenne Droit des nouvelles technologies, de l’informatique et de la communication Droit pénal Droit de la propriété intellectuelle Droit public Droit rural Droit de la santé Droit de la sécurité sociale et de la protection sociale Droit des sociétés Droit du sport Droit des transports Droit du travail Enfin je te parle même pas du terme "expert" qui a déjà été sanctionné par le Bâtonnier de Paris 28 juin 2017 car "l'usage du terme expert est de nature à créer une confusion dans l'esprit du public" de manière favorable, sauf pour Nabilla qui pense à la série télé "les experts" et "n'apporte pas une information loyale au public" ... je dirais même que c'est totalement déloyal donc "je suis expert" , "j'ai une réelle expertise" et autres singeries c'est interdit, mais évidemment le terme reste largement employé et le fait que ce soit interdit ajoute au plaisir provocateurs qu'ils ont à l'utiliser, puisque personne n'ose le relever. Ne nous étendons pas, non plus, sur le règlement intérieur national qui rappelle que l'information doit être loyale, et que sont, à ce titre, "contraires aux principes essentiels de probité et de modération" "la diffusion de commentaires faisant l'éloge de l'avocat ou de son cabinet" ce qui "constitue un manquement aux principes de délicatesse, de modération, de dignité et de loyauté, étant observé que l'avocat est automatiquement responsable des commentaires publiés" CNB Comm RU avis 2015-019 du 18 mai 2015 CA Paris 18 décembre 2015 bref tous ce qui payent de faux journalistes pour mettre en scène leur éloge, raconter qu'ils sont si intelligents, si brillants, si efficaces, et si "mes couilles" sont en infractions flagrante avec les principes fondamentaux de leur profession ... et nous verrons à quel point il n'est pas compréhensible que ladite profession ne s'élève pas contre ces pratiques de caniveau. Autrement dit "je suis le meilleur" c'est interdit, "je fais de la plongée sous-marine" évidemment je répète que toutes les citations sont véridiques c'est interdit, "je fais partie de l'association des amis de Marcel ou Gérard" c'est interdit, "j'aime la chasse" c'est interdit, "je suis spécialisé dans un truc en anglais que personne sait que ça existe", c'est interdit. A la limite parler d'activité dominante, mais pas une liste longue comme ma jambe, juste 3, et évidemment l'anglais n'a aucune raison d'être. Et évidemment les longues tartines d'auto-félicitations et auto-congratulations pour déclamer l'éloge de soi-même, c'est totalement interdit. Pour te dire la vérité, le jour de mon anniversaire hélas à un âge déjà avancé, quand je pense que j'aurais pu vivre sans le découvrir !!, en cherchant, pour le fun la photo d'un avocat en fait en l'espèce on doit dire une avocate histoire de voir sa tronche d'exception de procédure j'ai pas été déçu, c'était mérité, laquelle, par nullité congénitale, avait saboté un dossier à un niveau inespéré, je suis tombé par hasard sur un des trucs les plus fabuleux qui m'ont été donnés de lire ... c'était donc un splendide cadeau. Le truc s'appelle "Les grands avocats" ou un machin de ce gabarit. Mais attention pas "grand" par la taille, non non, "grand" car sans eux la profession d'avocat resterait sans âme, sans talent et sans intelligence. Que des cons, il y aurait sans eux. Alors que grâce à eux, il y a aussi des non cons mais à la réflexion on se demande où se situe le camp "adverse". Et là si tu lis le truc, dont le contenu est évidemment en violation de toutes les règles, c'est presque dangereux tellement tu ris, le truc à pas retrouver son souffle. Un type qu'on pourrait appeler Jean-Gérard ou Jean-Maurice plutôt Jean-Maurice d'ailleurs te raconte qu'il est catholique, mais attention pas le catholique qui va uniquement à la messe de minuit pour Noël, et se confesse jamais. Non non, lui il est catholique "engagé" commentaire évidemment aussi prohibé que s'il était catholique dégagé. Le genre qui n'hésite pas à envoyer des lettres anonymes pour dénoncer ses voisins avec le sentiment du devoir accompli, et qui, radio Vatican à fond la caisse dans la voiture, s'arrête au milieu du carrefour, bloque la circulation dans tout le quartier pour déposer ses nombreux enfants - bermudas bleu marine au gros de l'hiver pour les garçons, jupes plissées et chemisier bleu clair pour les filles - à l'école catholique puis, téléphone en main, démarre en trombe - au feu rouge - immédiatement après, avec un énorme Hummer importé spécialement pour lui vous savez le truc que l'armée américaine utilise dans le désert pour ses commandos, qui passe pas dans les rues et rentre pas dans les parkings tellement c'est large, mais c'est quand même un super véhicule tu peux faire Km sans le moindre entretien, Jean-Maurice c'est pour les croisades, il a d'ailleurs une croix qui pend au rétroviseur pour exorciser qui vient par là, il habite à deux kilomètres de l'école, elle-même à 500 mètres du garage de son bureau - la porte a été élargie spécialement - et il consomme 50 litres par semaine pour faire 25 kilomètres, il démarre donc, injectant d'un coup 7 ou 8 litres d'essence dans le carburateur, tirant à boulet rouge dans la couche d'ozone, labourant un massif de fleurs que le jardinier de la ville était en train de terminer, et renversant au passage quelques petites vieilles qui passent et les enfants des autres cathos ... évidemment sans s'arrêter il a occulté sa plaque d'immatriculation car il écoute la messe à la radio. Catholique "engagé" ... et d'ailleurs il a fait en douce rembourrer ses pantalons, car à force d'être à genoux à tout instant il commençait à se niquer les rotules. Mais je sais même-pas pourquoi je vous dit ça, car en fait il est très discret sur sa vie personnelle et il a raison, c'est vrai que ça serait tellement mieux si chacun gardait pour lui ses petits histoires qui n'intéressent personne il faut en déduire que "catholique engagé" c'est pas sa vie personnelle c'est sa vie "publique", enfin publique tout est relatif, c'est quand même pas le pape. Bref il parle juste de lui sur internet, histoire que ça reste confidentiel et discret. D'ailleurs je lis à l'instant sur internet qu'il a "l'égo en bandoulière" véridique mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire, l'égo en bandoulière, ça doit faire mal au dos si l'égo est trop lourd. Il est tellement discret que je le soupçonne d'avoir eu recours à des pseudos pour écrire la page Wikipédia qui lui est consacrée gloire !!! ... pour ne pas qu'on pense qu'il parlait de lui, il ose pas vous pensez il est tellement discret ... enfin je dis la page, plutôt l'encyclopédie, l'article sur Jules César est à peine plus long. Et crois-moi le type était documenté, le truc c'est avec force détails sur la vie de Jean-Maurice que si c'est pas lui que te le dis tu le sais pas, mais je te rassure ça reste discret. C'est pas le genre de Jean-Maurice de se mettre en avant. Enfin, le type il précise que s'il fait pas de l'opéra, c'est pas qu'il a pas le talent, au contraire même, le talent c'est justement son truc. Pas d'opéra certes mais il n'en crie pas pour autant sans relâche, et il crie pas n'importe quoi, il crie "la vérité", rien que ça. A en perdre la voix. D'ailleurs en fait il a deux professions, avocat et "crieur de vérité" véridique évidemment, on espère qu'il parle pas en dormant, sinon ça devient intenable la vérité plein pot 24 heures sur 24. Déjà à la crèche, il défendait les avortons qui se pissaient dessus, et au catéchisme on l'avait élu délégué de sa classe, pour te dire si sa vocation est dans les gènes évidemment tout est véridique. Ceci dit en toute modestie, il est pas le meilleur ou le plus puissant, rien de tout ça. Non non. Il est juste le "cinquième plus puissant de France" si si, je vous assure, mais il faut reconnaître que certains disent que c'est plutôt le "troisième plus puissant", c'est facile à trouver, tu sors des toilettes à la turque du métro, tu prends la troisième à droite, mais vraiment à droite et c'est là, juste derrière quelques statues de la profession, mais la différence c'est que lui il traite directement avec "Saint Yves" mais en anglicismes évidemment, dont on rappellera que c'est il parait le Saint patron des avocats, le pauvre Saint Yves a dû apprendre l'anglais, s'il avait imaginé il aurait jamais accepté, déjà qu'on lui avait dit que rendre la justice c'était gratuit, on s'est bien foutu de lui. D'ailleurs à lire le dénommé Jean-Maurice, on se demande comment être avocat si on est pas catholique intégriste "engagé jusqu'à l'os". Il a fait plein de trucs sympas, spécialiste de la déontologie ce qui permet de ne pas la respecter en parfaite connaissance de cause, il attaque des ploucs qui ont cru utile quelle imprudence et surtout quelle connerie de parler de lui a priori manifestement des cons et une conne reconnue, mais attention il garde le contrôle de lui, jamais un mot plus haut que l'autre, il est totalement "fair-play" en toute circonstance. Et d'ailleurs "en bon stratège" il "ne prend jamais la parole dans les médias" sans avoir appris par coeur ce qu'il va dire ceci pour te signaler, mais vraiment en toute modestie, si tu l'avais pas déjà vu à la télé - bien peigné évidemment - , qu'il est très très souvent interviewé tant son témoignage et son avis sont essentiels en toute matière. En fait c'est effectivement stratège, ça évite une partie des conneries, comme quoi le type est lucide. Bref le type est à "un très bon niveau" , aussi bon que quand il jouait au foot il met des protège tibias pour le cas - improbable - où on le trouverait prétentieux. Il défend, pas seulement les barres de foot, mais aussi la veuve et l'orphelin mais riches quand même. Mais pour être précis, Jean-Maurice c'est un type "discret", pas du tout un type "de réseau", mais alors pas du tout du tout, au contraire même. Et d'ailleurs il est dans "les grands avocats" pratiquement contre son gré, il va certainement les attaquer eux aussi, il prendra comme avocat soit le numéro un des plus puissants de France, qu'on surnomme modestement "le boss", ou le numéro quatre surnommé "le séducteur" on sait pas de quoi sinon de qui et je te parle pas du numéro trois qui est le "défenseur des mondains", c'est à dire des parvenus non mais vous voyez arriver et dire bonjour, moi je suis "mondain" ??? La honte !!! . Pour te dire à quel point il est modeste, ce pauvre type qui n'est que numéro cinq échec total quoi !! "il se voit décerner la Légion d'Honneur" expression évidemment véridique. Je sais pas si tu te rends compte "il se voit décerner la Légion d'Honneur". Pour t'expliquer le truc, tu te rappelles sans doute quand tu étais petit, il y a bien une fois où tu avais fait une connerie, et tu t'es vu décerner une paire de claque. Ou tu te promènes tranquillement, il y a des travaux, et un cairon de 20 kg qui se balance au bout d'une corde ... tu le vois arriver mais c'est trop tard, tu te vois décerner un parpaing dans la gueule et après tu vois plus rien. Tu l'avais pas prévu et d'un coup ça surprend, plein dans la tronche. Ben Jean-Maurice c'est pareil avec la Légion d'Honneur. C'est à dire qu'au coin du bar tabac où il va boire son café il est d'ailleurs président de "l'international bar association" qui est, je crois, une association de "barmans", ou alors peut être que "bar" en anglicisme c'est autre chose, on l'a attrapé de force, on lui a mis un miroir en face pour qu'il puisse se voir décerner, et il s'est vu, oui il s'est vu décerner la Légion d'honneur en pleine veste de costume par quelques gâteux qui trainaient dans le coin. Je te raconte pas le choc qu'il a eu ! Il faut avoir le coeur solide, tout le monde n'est pas capable de supporter ça. Il s'y attendait pas du tout, et évidemment surtout il avait jamais demandé ne dites pas qu'il faut la demander, c'est vrai mais pour lui NON, il sortait de chez le coiffeur mais c'est le hasard, et d'ailleurs ça a fait un trou dans le revers de son costume, ça lui a complètement niqué la soie sauvage à dix mille balles le costar sur mesure, depuis il ose plus l'enlever la médaille, pas le costume, hé plouc sauf le week-end où il la transfère sur sa belle robe de chambre à brandebourg il a les charentaises assorties pour que sa concierge l'admire quand il sort la poubelle. Il est tellement fort qu'il "ne perd pas une minute à résoudre les situations les plus complexes" . On doit sans doute en déduire que quelques secondes lui suffisent, là où les autres nazes évidemment facturent des heures sauf que lui facture la seconde au prix que d'autres facturent la journée. Il travaille parfois avec un autre spécimen, mais le spécimen, lui est "Member of the Paris bar" c'est à dire de l'association des barmans de Paris. Bref ils occupent le terrain en matière de bar. Ce spécimen déjà il est "d'avant-garde" et d'ailleurs "il bouscule les codes pour mieux servir les intérêts de ses clients" ... alors que l'autre, là, il a fait des études de droit, lui il se sert des codes pour caller ses chaises bancales ... surtout ne pas les ouvrir. En vrai, lui, la loi il s'en balec, et c'est vrai qu'en particulier en matière pénale quand il y a pas la loi c'est plus facile de défendre le client, même si, n'oublions quand même pas une évidence la loi s'imposera a minima aux juges. C'est pas moi qui le dit c'est la Cour de Cassation qui a osé, les juges sont là pour appliquer la loi "en faisant dépendre la solution du litige d'un texte inexistant, ou j'ai bien dit inexistant, c'est quand même désespérant, tu reçois le jugement, il te condamne au visa de la loi n° machin, et en fait elle existe pas ! le tribunal n'a pas satisfait aux exigences des textes encore heureux, il manquerait plus que ça, déjà que nul n'est censé ignorer la loi, si en plus on était censé ne pas ignorer la loi qui n'existe pas, ça serait la fin des haricots" Cassation 2ème chambre civile 14 février 2013 n°12-14244 Mais bon le type qui assiste Jean-Maurice, c'est un as. En veine de confidence il se laisse aller à dire "j'ai mes défauts, je manque de vocabulaire" véridique, ce qui, pour un avocat est quand même un problème, mais il rassure les clients il a été "formé au langage de l'argent" sic et d'ailleurs pour preuve, il rigole pas avec les honoraires. Le type, d'ailleurs, il est différent sa "différenciation" sic c'est "un mélange unique d'expertise en droit et de compréhension des enjeux et problématiques". Autrement dit, lui il a fait des études de droit - on suppose que les autres non - et en plus il est loin d'être con, il comprend - et c'est bien le seul. Bref un atout quand tu as qu'un deux et un trois de pique dans ton jeu et que l'atout c'est carreau. Il te sert à rien, car de toute façon avec un deux et un trois de pique tu fais pas grand-chose , mais quand même, ça permet d'être ridicule avec panache. Si tu lui demandes de se décrire, il te répond "le droit est un outil pour changer le monde" sic, pour te dire qu'il est modeste, et son grand "challenge" c'est de résoudre des "cold cases", que moi personnellement je sais pas ce que c'est, j'imagine qu'il stocke des sorbets, mais j'ai pas comme lui "un riche cabinet d'expert en défense" sic. Mais attention, non seulement il te dit qu'il va changer le monde, il le fait en toute modestie, et si tu lui demandes, il ajoute en regardant ses chaussures qu'il est là "Pour inciter la justice à avancer" sic, juste "inciter", tu vois comme il y va en douceur, surtout sans se mettre en avant et d'ailleurs il confesse les larmes aux yeux "Je ne suis pas un assez grand avocat" ... histoire de dire qu'il est déjà quand même un "grand". Autant dire les choses franchement, nous allons voir dans cette captivante enfin pour moi c'est déjà ça, je m'intéresse moi-même étude scientifique que si les bâtonniers étaient un minimum couillus, tous ces clampins insanes devraient refaire leur papier à entête, leur site internet, et tous les articles dans lesquels ils font, en toute impunité mais de manière parfaitement volontaire - ça relève du bras d'honneur - exactement l'inverse de tout ce qui est permis et affichent leur supériorité fantasmée, leurs "looby" , leur appartenance religieuse, sportive de pure circonstance, comment veut-tu que ces types fassent de la plongée sous-marine, la ligue de protection des poissons s'y oppose, une longue meute de pseudos spécialités anglicistes inventées entre eux pour impressionner c'est ce qu'ils espèrent le chaland, et surtout surtout un descriptif de leur petite personne que même un aboyeur de fête foraine fera pas mieux pour te faire rire pendant qu'on te vole ton portefeuille. Et je te parle même pas, non plus, des photos on dit qu'ils sont "touchy"' mais je te rassure rien de sexuel, évidemment retouchées, que franchement certains d'entre eux, on serait au Far-West et ça serait une affiche avec écrit "wanted plutôt mort que vif", ça te surprendrait à moitié, tellement qu'ils ont des tronches de bandits de grands chemins à détrousser la veuve, l'orphelin, son caniche, son chat et autres, ils détrousseraient même le canari de leur propre famille pour lui arracher ses graines. De les voir ça fait frémir d'épouvante, des dents, mon pauvre, de vampire, pour un film d'horreur on les embauche pas, ça ferait trop peur et ça serait censuré. D'ailleurs pour rester dans l'ambiance western, ils parlent pas de prêt, tout le monde comprendrait, ils parlent de "revolving" mais c'est pas un colt pour tirer sur d'autres porcs, c'est rechargeable, mais c'est pas le flingue qui est rechargeable, c'est le prêt, le truc une arnaque absolue, tu rembourses mais tu en finis jamais, plus tu rembourses plus tu dois, c'est magique. Le classement, enfin leur classement, il faut avoir vu ça une fois dans sa vie, c'est le genre et maintenant que vous êtes informés, vous relèverez point par point les infractions flagrantes avec le règlement - "machin" est classé "incontournable" si si c'est vrai, un truc d'une modestie à hurler, le "in" n'est pas, lui non plus, que privatif de la seconde syllabe qui prend volontiers de l'autonomie, "incontournable" donc mention interdite mais il s'en bat son peu de couilles, ça l'éclate tellement, dans tel domaine dont personne ne sait à quoi ça correspond, et "machin incontournable" fait partie des "plus puissants de France" mais oui, je vous assure, véridique, on se refuse rien, "machin incontournable" s'assied au passage, avec son pantalon en tergal marron foncé, sur la déontologie qui interdit ce genre de publicité grotesque. Lui c'est un type que dans un concours de connerie, quand on le voit arriver, les autres participants jettent l'éponge et renoncent à con-courir, il a sa réputation on sait qu'il a gagné d'avance, hors compétition il est, primé de saison en saison comme un bovin ou un porc on y revient encore de compétition dans un concours agricole, il garde la cocarde d'une année sur l'autre. Et même, le dénommé "machin incontournable", quand il a du "spare" à ses rares car non rentables moments perdus il fait de la "gymnastique intellectuelle" et du "catch verbal" véridique évidemment mais c'est vraiment quand il a rien à branler, bref un cerveau sur pied, mais je vais énormément vous surprendre malgré tout, il utilise des toilettes comme tout le monde, mais avec plus d'élégance quand même. Si si je vous assure ! D'ailleurs il utilise du papier toilette marqué à ses initiales, qui trouvent ainsi une place exactement méritée. - "chose" est dans la catégorie "forte notoriété" mention interdite mais il s'en bat toujours son peu de couilles, ça l'éclate tellement, que si tu sais pas qu'il existe, ce qui est le cas de 99,999999 % de la population 6 décimales c'est à dire effectivement que quelques types qui rentrent à l'aise ensemble dans une cabine téléphonique - avec celui qui sent l'ail ça va être pénible, surtout s'il a une fuite de "waterfall" en canalisation basse - connaissent le dénommé "chose" , tu es nul et non avenu et on te montre du doigt celui de la chevalière pour te faire la honte de ta vie, que de peur de te faire escagasser la margoulette tu oses même plus sortir avant la nuit noire, et encore en rasant les murs. En plus la "forte notoriété" c'est l'aboutissement de la "valeur" "faire preuve d’imagination, le tout pour satisfaire le client", ce qui entre nous, vous en conviendrez avec moi, si on était dans un salon de massage et si c'était dit avec un voix suave et sucrée, pourrait être mal interprété. - et "bidule" est classé "excellent" je vous assure, mention interdite mais il s'en bat encore son peu de couilles, ça fini par les éclater totalement en retournement il fait pas sauter les crêpes, et il fait pas demi-tour sur l'autoroute, il retourne juste les entreprises et en "restructuring" Le "restructuring" pour te donner un résumé d'une objectivité sans faille, imagine mais attention je vais te décrire un projet "no go" une vieille sorcière crochue, le cul large comme un couvercle de lessiveuse, carabosse cabossée enguenillée, en voie de lyophilisation à tel point qu'on se hâte de dégager la place dans le caveau de famille, qui se croit atissouse et qui veut malgré tout se faire grimper encore et toujours, et déjouer le constat de Rabelais "c'est grand pitié quand beauté manque à cul de bonne volonté". Vieille peau pour parler poliment. Le truc que la sécu rembourse immédiatement l'ambulance pour aller à l'institut de "beauté" enfin beauté le mot est fort, suivi hélas du voyage retour, car à l'impossible nul n'est tenu. Donc tu prends façon de parler je vous rassure ladite vieille bique hors d'âge, dont la date de péremption est dépassée malgré un maquillage à la truelle style rupestre d'avant l'âge de pierre, sur un "support" on ose pas dire peau parcheminé, colmatée et replâtrée de toutes parts, tellement ravinée je dis pas ridée c'est trop faible qu'on dirait un accordéon, tous orifices sud étanchéifiés pour lutter contre les fuites intempestives et/ou pestilentielles l'étanchéité c'est toujours un problème, la mâchoire définitivement démontée d'avoir pompé tant de dards, dévastée par les heures de vol et dont on est sur le point d'arrêter les compteurs, qui ô-rage ô-désespoire n'a-t-elle donc tant vécu que pour cette infamie, et que je vous dit pas comme ses lauriers sont flétris et que son bras tant de fois affermi est devenu comme des ailes de chauve-souris, qu'elle peut se jeter par la fenêtre - précipice élevé - elle planera à tous les coups, mais qui se prend pour une star. Moche comme un derrière furieusement gratté à deux mains avec des ongles crochus, la géronte exténuée, gravas de décharnances rancies. Mais chut on va le dire doucemanette il faut pas rigoler, avec ce genre de radasse, comme disait Brassens c’est un truc à se faire matraquer à grand coup de mamelle chez moi on dit tétasse dans les cas les plus désespérés, deux kilos et demi d’escalope de dinde dans la tronche Et ben tu le crois si tu veux, elle va voir un chirurgien "esthétique" là "esthétique" c'est plus que de l'optimisme ça relève pratiquement de la magie pour un ravalement de façade complet, replâtrer les sous-bassement, commander des seins à la place des oreilles de cocker momifiées mais le désastre est un peu plus poilu que le modèle canin harnachées dans de vieilles chaussettes fripées et rapiécées les chaussettes, pas les oreilles de cocker .... enfin les oreilles sont fripées elles aussi, qui lui pendouillent au-delà du cratère moisi issu de l'ancien nombril, qu'on dirait comparaison au choix des blagues à tabac vides ou des gants de toilette grisâtres, et demander par la même occasion la pose d'une bande de velcro pour remonter à une altitude admissible les cascades rien à voir avec le waterfall de bourrelets "ventraux" constellés de fissures, de crevasses, bubons, verrues à aigrette et autres véroleries, qui lui dégringolent jusque sur les genoux, remonter les décharnances qui tiennent lieu de fesses tristes, qu'elle a toute la malle arrière qui pend comme une chambre à air crevée, réparer autant que faire se peut les éboulements, coulées cellulitiques et affaissements calamiteux que si tu es lucide tu te dis qu'es complicat, et qu'elle est pas près de se mettre en bombe malgré la bonne volonté lubrique dont parlait Rabelais, et qu'il vaut mieux tout démolir et repartir à zéro, et ben le "restructuring" c'est un peu pareil mais c'est pour les entreprises qui ont besoin des conseils de l'élite excellentissime pour faire passer une odoriférante poubelle renversée après 15 jours de grève des éboueurs pour une multinationale clinquante, et bling bling évidemment, le ridicule ne tuant pratiquement plus. - et "Trouduc" je sais pas pourquoi c'est un patronyme assez fréquent dans cet univers, ils sont toute une dynastie, sans doute consanguins, mon auteur préféré dirait que ce sont des évadés de bidet qui concurrence la lignée des Roidec et celle des Hi-Han ou des Faucon rires, assez fournies également, les rares batards, issus de copulations inespérées avec des femelles de la vraie vie ne sont revendiqués par aucune communauté, ni celle des vrais gens, ni cette du mâle, et force est d'ailleurs de constater que sur une portée, il est rare qu'il y en ait un de présentable, "Trouduc" donc, est "n°1 et trophée d'or", au niveau national car il y a des niveaux pour corser le truc et "développe une forte expérience" expression véridique de "barrister" c'est comme le cri des éléphants, c'est toujours plaisant dans une assemblée, sauf si le client vend de la porcelaine auquel cas il faut éviter, ce qui est, il faut bien l'avouer, "Most Innovative". Il fait de temps en temps des missions de "running out of cash", c'est un truc tu siffles et l'argent qui se promenait dehors pour prendre l'air revient en "jooging" Ses pairs bref "eux" qui ont le sens du raccourci et même du très très court disent de lui "quand on le choisit comme avocat, on est sûr d’être défendu" la citation est absolument véridique ce qui, il faut bien le dire, est assez exceptionnel et inattendu pour un avocat, ça fait slogan publicitaire genre "avec Canard WC vos toilettes sont tellement propres que vous pouvez faire la vaisselle et vous laver les pieds dedans dans cet ordre c'est plus rationnel, il vaut mieux avoir les pieds qui sentent la soupe que les assiettes qui sentent les pieds, ce qui est une variante du célèbre slogan de Hari-Kiri "pour montrer que vous êtes sensible à l'hygiène écartez les assiettes avant de pisser dans l'évier" ... en tout cas pour affirmer ça, "quand on le choisit comme avocat, on est sûr d’être défendu", on se demande ce qu'ils eux pensent des autres avocats, vous savez l'avocat "de base", le type normal quoi il doit attaquer ses clients à la machette sans doute ! Et si vous en voulez encore, histoire de faire rire à l'apéro, mais attention avant faites des exercices pour bien respirer, comme pour faire de l'apnée, sinon c'est un truc à s'étouffer tellement on rit, le mieux c'est qu'il y en ait un qui ait un brevet de secouriste à l'apéro, il y a - des enfin un seul "eminent practitioner" qui devancent ceux qui sont recommandés, j'ai bien dit recommandé, comme on vous recommande la tarte au citron dans le resto voisin, mais en moins bon évidemment, donc recommandé par le guide "Duchnock" nom d'emprunt où il y en a 500 du gratin, mais le dessus du gratin quand il est resté trop au four, les plus carbonisés d'entre eux, mais c'est pas pour manger, rien à voir avec le Gault et Millau, c'est juste le truc qu'on laisse négligemment dans la salle d'attente ouvert à la bonne page. Sa qualité première du "eminent practitioner" c'est "la compréhension du besoin exprimé" sic car par différence les autres on leur demande quelque chose, et ils font une prestation qui n'a aucun rapport, c'est bien connu. - il y a aussi des "senior statesmen" lesquels sont supplantés par des "star individual". Ce sont tous les deux d'anciens "sénior statepeople" on sait pas trop ce que c'est, c'est des vieux d'une importance capitale, un peu comme les éléphants dans un parti politique, ces types qui stagnent en donnant des conseils et des avis sans intérêt mais qu'on ose pas virer car on leur attribue une faculté de nuisance et il y en a même un pour lequel on avait créé sur mesure le titre de "band 1" mais c'est pas sexuel, et évidemment "la jeune génération" est en "rang 3" sic. Le "sénior statement" c'est un type, rien qu'à le voir tu te dis qu'il a eu bien des malheurs dans la vie et que si y a une catastrophe c'est obligatoirement sur lui que ça tombe, on voit bien qu'il perd pas son temps à rire. Il faut dire qu'il a eu une longue carrière avant d'accéder aux sommets, et il a sa revanche à prendre sur la vie. Après avoir été le résultat d'une expérience extra-utérine, il avait en effet été longtemps porc d'agrément pour un "lawyer" qui avait le "leadership", et franchement c'est pas tous les jours drôle même si le porc est un animal de compagnie prometteur, la proximité avec le maître s'affirme rapidement, ce qui finalement est pile dans notre thème. Et en plus l’autre jour il réfléchissait tellement profondément qu’il a pas fait gaffe il s’est pris la température annale avec son cigare incandescent, je te le dis il a que des contrariétés » ! Pas le genre à se détendre du slip le "sénior statement". Cambronne dirait de lui "je ne trouve qu'un mot pour le qualifier". D'ailleurs en parlant de slip, puisqu'il faut quand même maintenir la haute tenue de ce texte, ce gazier, il a en permanence la tronche du type qui était très fortement constipé, et qui a forcé sur les dragées Fuca, toute la boite d'un coup, et tu sais sur la boite en sous-titre tu as écrit "colon clean" ce qui est anglicisme appréciable pour rester dans la distinction. D'ailleurs ça vaut vraiment le coup de parler en anglicisme pour dire "colon clean", genre vous êtes "colon clean" vous ? Réponse de l'autre ben moi pas tout à fait, ça s'accumule depuis ma dernière coloscopie, je vous dis pas l'appareil photo à la sortie, on m'a fait des clichés dans la gorge avec le même appareil, et j'ai dit au médecin qu'il aurait mieux fait de faire le colon en second. Je vais aller libérer un peu de place, vous pouvez m'indiquer les "water closet" ?. En français les dragées Fuca c'est pour la "motricité de l'intestin" mais ça veut pas dire que l'intestin se barre, c'est juste qu'en quelques secondes il rattrape ses longs moments de paresse et donc, "d'accumulation" Bref le "sénior statement" il a une tronche de cagagne, vous savez juste avant que le désastre se produise dans ses canalisations et d'aller acheter un slip neuf, le précédent étant irrécupérable. A bien le regarder l'explication c'est qu'il a eu un accident de toilettes à aspiration, vous savez les toilettes comme dans les avions, le type en question il a sa cravate qui a été aspirée et il a eu la tronche encastrée dans la cuvette pendant tout le vol Paris / New York évidemment, que c'est vraiment pas la peine de payer des premières pour voyager contorsionné dans les chiottes. Bref il a loupé son "onboarding" En plus à l'arrivée on s'était pas aperçu qu'il était bloqué et quand on vidangé la cuve il s'en est pris plein la tronche, et pas que des bougnettes, tapissé complètement, il en avait même entre les dents qu'il a dû gâcher sa brosse à dent pour évacuer le désastre le peigne cul était parfaitement approprié en l'espèce, les narines colmatées de papier toilette usagé le papier, enfin les toilettes aussi et un tampon hygiénique hélas usagé lui aussi en pendentif à une oreille façon pirate des Caraïbes, mais je sais pas pourquoi ça fait pas exactement le même effet. C'était l'évènement à l'aéroport, je peux te dire qu'il a fait le "buzz" mais un "bad buzz", il a aussi loupé son "outboarding", et sa chance c'est qu'il était tellement emplâtré que personne l'a reconnu sur les photos qui ont fait la une de la presse locale, sinon il serait mort de honte. Empégué de la tête aux pieds. Une figure de mode, le "sénior statement . Et il a gardé la marque de la cuvette incrustée dans la tronche pendant deux jours, ça lui a déformé toute la mâchoire. Bref il a une revanche à prendre sur la vie, il hait tout le monde, et même une autre fois où ce sont ses lunettes qui étaient tombées dans les chiottes et qu'il avait tiré la chasse trop vite histoire de sauver sa cravate de merde la cravate, c'est le cas de le dire et je préfère vous prévenir tout de suite qu'il avait eu du mal à ravoir de l'épisode précédent mais elle chlingue encore l'égout surmené, il s'est pas reconnu dans la glace et il s'est injurié lui-même, il postillonnait encore ce qu'on appelle pudiquement des déchets organiques, incrustés de la fois précédente, il arrêtait pas de dire à son reflet qu'une tête de con pareille c'est un truc à exposer dans un cabinet décidément il le cherche de curiosité ou à placarder pour décorer l'ardoise des pissotières il connaît tout le vocabulaire, il est le conseil d'une société qui vend la marque Aubade, mais pas la maque de dessous en dentelle, la marque de sanitaires, son client lui fait régulièrement des cadeaux, mais il comprend pas pourquoi ça fait moins plaisir à sa femme qu'il ramène des lunettes de chiottes décorées avec des coquillages que s'il lui ramenait des culottes brésiliennes dont le prix est, évidemment, inversement proportionnel à la surface, ce qui est une preuve de lucidité absolue ! Je fais une petite parenthèse, mais franchement je trouve cette étude scientifique assez Vespasienne, ce qui finalement est totalement approprié. Rappelons d'ailleurs que l'empereur Vespasien était aussi connu pour ses inventions que le langage populaire appelait "Ginette" que pour sa célèbre phrase "l'argent n'a pas d'odeur" comme quoi cette fâcheuse distance entre le langage des vrais gens et leur appréciation de la valeur de l'argent et ceux de l'élite juridico-angliciste ne date pas d'aujourd'hui .. mais je préfère quand même "Ginette" qui "pissotière". Et le "star individual", là c'est à se rouler par terre à pas s'en relever, à se pisser décidément ! parmi tellement on rit, il faut avoir vu ça une fois dans sa vie. Mais ne faites pas trop les malins, le "star individual" a un effet laxatif quand il parle trop longtemps, on dit en principe de lui qu'il fait "iech" sans arrêt, et là, sauf si vous êtes constipé chronique auquel cas le "star individual" débouche les canalisations avec une performance fulgurante, vous rigolerez moins, d'autant plus que l'effet est immédiat, le truc à chier en spray, le "star individual ". Dès que le "star individual" commence à parler, c'est aussi efficace qu'un lavement, la certitude d'avoir un début de calamité dans le falzar si tu es pas prévenu .. L'idéal quand le "star individual" parle, c'est que la salle soit spécialement aménagée on enlève les sièges et on installe des rangées de chiottes c'est pas que ça devienne un plaisir mais au moins c'est rationnel et bien pensé, ça prend en considération les contraintes techniques, même si ça enlève de la noblesse à son intervention, pour autant qu'elle en ait, mais avouez que ça serait farce quand même, le type arrive pour faire le malin et tout le public est installé sur des cuvettes de chiottes pour l'écouter ! En plus ce serait une bonne occasion pour le "star individual" d'améliorer la rentabilité de son intervention, il pourrait faire parrainer ses prestations par une marque de papier toilette et aussi par une marque de sanitaires, ça serait classe quand même de grandes banderoles "Lotus et les sani-broyeurs SFA vous recommandent le star individual untel" - je mets "untel" car il n'y a pas la place pour tous, après ça ceux qui arrivent "simplement" avec un code civil ou le Dalloz sous le bras sont complètement "has been", il faut être moderne quoi ! -. D'ailleurs pour ajouter une cohérence bien venue, on peut installer à côté du "star individual" un dévideur de papier toilette, et sa secrétaire imprime avec la justifiée satisfaction du travail bien fait ses côtes de plaidoirie sur des rouleaux de papier triple épaisseur ainsi, il déroule au fur et à mesure qu'il déblatère. Cela permet en outre, accessoirement, au "star individial" d'utiliser le rouleau pour l'usage pour lequel il est originairement conçu, suivant l'humeur avant ou après plaidoirie, encore que les proctologues, lors de leur dernier congrès, ont publié une mise en garde la prose du "star individual" provoque de furieuses irritations de ce que Rabelais appelait le tuyau culier. En tout état, n'oublions pas que le papier toilette, après tout c'est avant tout du papier, et il a été jugé que l'important pour y rédiger des choses vitales, "c'est que ce papier soit suffisamment solide et résistant pour supporter sans se désagréger les différentes manipulations ... certains papiers dits hygiéniques répondent avantageusement à ces critères, ce qui n'est pas le cas d'un papier doux, ouaté, perforé et fragile, conforme à l'usage auquel il est normalement destiné" Tribunal de Grande Instance de Lyon 16 avril 1996 JCP 1997 I 637, GP 1996 2 624. Ceci étant, pour le "star individual", même le papier où les doigts passent à travers au "mauvais moment" suffit largement, même si on voit quand même pas l'utilité de le perforer en usine pour qu'il soit "conforme à l'usage auquel il est normalement destiné", à mon avis il faudrait faire une requête en interprétation, car c'est quand même pas génial ce modèle. Bref avec tout ça, force est de constater que le papier toilette, qui a la place méritée dans cette étude scientifique sur l'anglicisme même l'anglais en utilise ... "schoking" !, est le papier le plus vendu au monde, avec une augmentation croissante du nombre de rouleaux par "tête" je dis bien par "tête" c'est véridique, mais enfin on dit "tête", on se demande bien pourquoi, sauf évidemment pour les gueules de raie évoqués plus haut dans cette toujours élégante définition. Pour vous le situer, le "star individual", déjà c'est un type qui sait avec une profonde conviction qu'il est pas comme les autres, quand "ils" sont en réunion de "flies fucker" anglicisme adapté à la circonstance, qui, pour le coup, vaut absolument, j'insiste, d'être deviné par vous, sauf si vous vous sentez mouche; mais je vous rassure, pas de maltraitance, ils sont montés léger, pour la mouche c'est indolore, juste un mauvais moment très très rapide à passer, ça passe comme un suppositoire mis à l'envers au détriment de l'aérodynamisme ingénieux de la chose, et qu' "ils" la bande dont parlait Brassens sont tranquillement assis autour d'une table, ils ont créé le premier véridique, le premier "think thank" c'est à dire si je te traduis qu'ils sont les premiers de la terre à avoir réfléchi, avant eux le cerveau était pas utilisé, même si en réalité la vraie traduction c'est un groupe de "flies fucker". Ils végètent ils savent faire, le compteur tourne pour le client en racontant leurs exploits - à "Courch" en hiver ne cherchez pas, c'est pas pour nous, et d'ailleurs on veut pas y aller, c'est un truc rien que pour les parvenus, et en plus il faut relativiser, l'exploit c'est de faire de la patinette avec une ridicule combinaison surréaliste, argentée et boudinée, mais à condition que le "valet" - si si - du palace - on dit pas de l'hôtel - leur mette puis leur enlève leurs chaussures, comme disait Sacha Guitry "le luxe est une affaire d'argent, l'élégance est une question d'éducation", surtout ne pas confondre ce qu'ils ont et ce qu'ils n'auront jamais, - et à "Saint Trop" en été il savent pas que le vrai nom c'est Saint Tropez, c'est trop long quand on est de la race des gens pressés mais ne cherchez pas non plus, on veut pas passer nos vacances sur une plage bondée de hordes d'infames parvenus qui font chier toute la baie avec le bruit infernal de leur jet ski insupportable, en faisant des allers retours à fond, exactement comme des cons, et une fois le réservoir vide qui écoutent sur la plage une musique enfin un bruit qui pourrait servir à faire avouer tout ce que vous voulez pendant une garde à vue, évidemment à fond également, que si c'est ça la supériorité de l'homme, je préfèrerai ne pas en être, surtout pas être confondu avec ces sous débiles que je comprendrais que celui qui prend un fusil de chasse pour leur parsemer le cul de petits plombs insidieux soit d'office décoré de la légion d'honneur après tout Mireille Mathieu l'a bien eu, et elle aussi agresse - mais en l'espèce c'est pas le cul, ce sont les oreilles et aussi il faut bien le reconnaitre l'oeil également - . Ils louent des villas avec des hélicoptères, des voitures de luxe de la pire élégance, ils louent aussi des vrais gens ou des "yacht" j'ose pas te dire le prix, tu serais scandalisé de savoir qu'une semaine de location dépasse le prix de ton appartement -véridique évidemment - et le plein d'essence le prix de ta voiture pour bien montrer combien ils ont l'argent facile enfin en réalité inutile, ils savent plus qu'en faire. Parfois d'une année sur l'autre la maison perd un peu de surface, on enlève 600 mètres carrés illégaux toujours véridique, le type a fait fortune, mais comme il en reste c'est pas trop grave on arrive à se loger sans être les uns sur les autres. Bref, en tout cas, pendant qu'ils se gargarisent de la facilité avec laquelle ils vaporisent l'argent trop facilement gagné et trop gagné, lui, le "star individual", pour parler il se lève, c'est absolument nécessaire car comme ça il s'écoute mieux, c'est un tel plaisir pour lui, il s'arrêterait pas. Donc c'est long, une dysenterie verbale. Comme disait un de mes auteurs favoris, "le con ne perd jamais son temps, il perd celui des autres". Pour les vrais gens, le type il te gave vraiment, subir les bêlements du "star individual" c'est pire que les hululements du percepteur pour Raymond Devos, c'est aussi intolérable qu'un récital de cornemuse certains disent BDG, c'est à dire "bord du gouffre" pour les plus ignorants, un truc à devenir violent pour que ça s'arrête de manière absolument immédiate et définitive .. mais n'oublions pas le prétendu proverbe chinois j'en doute "c'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas résoudre tous les problèmes par la violence" .. ça sauve le "star individual" d'un étranglement avec le premier lacet de chaussure venu. C'est d'ailleurs une belle occasion manquée pour le "star individual", ça aurait été la seule fois où on aurait eu quelque chose d'intéressant à dire de lui, après une vie de barreau barreau de chaise évidemment. Quand le "star individual" parle, on peut penser à la réplique du film "les tontons flingueurs" avec en outre un anglicisme, destinée à inciter le type à dégager "écoute, on te connaît pas, mais laisse-nous te dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des "nervous breakdown" comme on dit de nos jours", mais je dois dire que, pour citer une fois encore l'immense Bernard Blier, ce qui vient surtout à l'esprit à la vue du "star individual" c'est le célèbre "je ne parle pas aux cons, ça les instruit" ... et c'est vrai que la sagesse est de se garder de tenter de communiquer avec le spécimen et de s'en tenir éloigné. Le "star individual" est aux vrais gens ce que le moustique est à une paire de couilles un nuisible voire même un parasite, on est encore moins joyeux de le voir que de recevoir ensemble un commandement de payer, un sommation de quitter les lieux, la notification du retrait des derniers points qui nous restaient sur notre permis de conduite, et de toute façon un avis pour nous signaler que notre voiture est en fourrière après que l'élagage municipal ait provoqué la chute d'un arbre dessus qui l'a transformée en crêpe, un peu comme une compression de César mais sans valeur, il va même falloir payer et comme on était mal garé l'assurance marche pas. L'entendre c'est moins agréable que le bruit d'une brouette de gravier balancée sur de la tôle ondulée ... bref y t'agresse l'oeil et l'oreille. Chez moi on dit volontiers "il est con comme une valise sans poignée" ou "comme un balai sans manche" ce qui est bon comparatif avec l'utilité du "star individual" dans la vie de tous les jours, peu flatteur il est vrai pour la valise et le balai concernés qui n'ont pas demandé à être ridiculisés, en plus d'être inutiles par erreur de constitution. Bref c'est un rébaladis. Il faut être de Montpellier on prononce Mon-pé-lié, ça se transige pas, quoi qu'on en dise au bout de la route bornée, mais là tout le monde ne comprendra pas pour comprendre, mais ça me fait penser à un type de 22ème ordre surnommé "banane" par tout Montpellier qui rigolait bien, ce qui évidemment lui était insupportable, qui racontait avec modestie, en admirant ses ongles manucurés, qu’il était à l’avocat ce que la Rolls est à la deux chevaux, bref tout le prestige de la deux chevaux ! Le type en question n'utilisait pas d'anglicisme, peu en vogue dans les temps très très reculés où il sévissait, mais je vous rassure tout de suite, un spécimen de ce calibre visait naturellement et avec un succès avéré le haut du curseur de la connerie et compensait ses lacunes anglicistes par la caricature cocasse et même quasi clownesque en s'habillant à Londres, seul endroit au monde, selon lui, où il trouvait des vêtements de son standing, comme quoi l'anglais est un dénominateur commun incontournable … et de fait il est indéniable qu'il portait de ridicules costumes qui faisaient hurler de rire sur son passage … bon maintenant c'est une épave de Rolls qui passerait pas le contrôle technique et tous sont retombés dans l'agréable ignorance de son existence. Nous ne lui avons donné ici que trop d'importance, et ce n'est pas par nostalgie, loin s'en faut, mais un petit coup de rétroviseur sur l'insignifiant c'est toujours savoureux. Pour reconvertir la phrase au gout du jour, le "star individual" est à l'orateur ce que l'huile de ricin est à la digestion. Donc le "star individual", pour en revenir à lui, il regarde .. mais juste lui ... bref il est "focus" sur sa tronche le "S" final est amovible, dans les "slide" de "power point" il met encore et toujours sa tronche, rajeuni évidemment, la photo de son permis de conduire, bref ridicule absolu. Une fois validé, il te "droope" le "power point" mais inutile de mettre un casque, ça veut pas dire qu'il te l'envoie à la tronche, c'est juste qu'il te l'adresse. Variante plus sportive il te le "shoote" mais là fais gaffe je suis pas certain d'avoir compris, dès fois qu'il te balance un coup de pied dans les couilles, il vaut mieux t'équiper d'une coquille de karaté, on sait jamais. Le "star individual" il sait parler que s'il est debout, c'est le résultat d'une évolution génétique enfin d'une déviance génétique, l'ADN qui racle le caniveau pour qu'il surveille mieux que les autres l'écoutent, sinon il se boufigue et devient tout rouge, se met en "stand by", il a plein de "warning" qui s'allument", les fusille du regard que mon pauvre tu craindrais l'avoinée si le "star individual" savait ce que c'est, et tu t'avises pas de recommencer sinon tu te ferais escagasser si le "star individual" savait ce que ça veut dire. Il prend "le lead". Tout le monde doit l'entendre, c'est un peu comme la fameuse tirade "en voiture Simone je conduis et tu klaxonnes" le "star individual" fait le klaxon .. mais là tout le monde comprendra pas l'allusion. On peut pas dire qu'il parle, d'ailleurs, il crie littéralement, un peu comme quand un éléphant téléphone à un copain sourd ce qui arrive fréquemment. C'est typique du "star individual", il a pas compris qu'il n'y a que deux solutions rigoureusement "indivisibles" laissez, "indivisible" c'est un truc utilisé dans les plans de cession, quand on veut forcer le Tribunal à vous choisir, même s'il faut vous payer pour reprendre - ce qui est l'inverse de l'objectif -, le "star individual" il est LE enfin THE spécialiste du truc donc deux solutions indivisibles s'écouter parler et se faire entendre … il aime tellement s'écouter, qu'il en oublie qu'il est totalement inaudible, verbiage qui se perd dans la purée. Le "star individual," il aime bien commencer son monologue par "c'est un procédé de reprise d'entreprise très complexe et très élaboré que j'ai là, pour dire "j'ai" il hausse fortement la voix pour que tout le monde soit ébloui mis au point il y a de nombreuses années, et sur lequel j'ai écrit beaucoup d'articles, mais les professionnels de province là il fait une grimace avec un petit rictus, qu'on croirait qu'il va vous vomir dans les pompes tellement il est dégouté, c'est tellement atroce pour lui d'associer le mot "professionnel" avec le mot "province" que son visage se déforme pour te situer de niveau de dégout, quand il dit qu'il a un dossier à Montpellier, il se croit obligé de préciser "c'est dans le Sud de la France" comme si on savait pas, hé ducon, donc je disais son visage se déforme, il ressemble soudain encore plus que d'habitude à la photo de sa dernière coloscopie, et il poursuit "les professionnels de province" donc douleur "ne sont pas prêts pour ces techniques qu'ils ne comprennent pas et qui sortent de ce que la loi prévoit" et c'est vrai qu'en province, la plupart sont bêtes bêtes mais pas cons, la différence est sensible et disciplinés, et on a tendance à juste appliquer la loi, ça se soigne pas en plus, c'est ancré dans les gènes, on y peut rien. Après ça, tu réfléchis en vrai tu "brainstormes" et il y a deux attitudes possibles - Attitude applicable si tu es un peu mou du bulbe bref couillon tu supportes, tu lui cires les pompes, lui baise la chevalière on dit que tu es "corporate", et tu t'inscris en classe de rattrapage de capacité de droit en cas d'échec ouvrir par exemple une agence immobilière - Attitude applicable si bien que de province tu es un type normal mais oui ça arrive ! tu supportes pas, tu fais fabriquer une cible de fléchettes, un punching-ball et du papier toilette à l'effigie du "star individual" le fabriquant à l'habitude, il connaît le modèle par cœur, cette dernière application rétablissant l'ordre des choses de manière on ne peut plus radicale. Pour résumer, l'existence du "star individual" à elle seule te met en position de légitime défense. Un peu comme quand le poisson est pas frais dans le village d'Astérix. On peut aussi penser à un truc admirable l'entartrage. Quoi de plus jouissif que de balancer un Saint Honoré bien garni de chantilly à la tronche du "star individual" quand il fait ses grandes tirades et qu'il a mis son beau costume étriqué mais sur mesure, car il a les épaules très très étroites et fuyantes, même si évidemment il a les bras très longs, bref il est très mal foutu à balles ??? Le rêve absolu. Je te donne la recette, ça repose sur une organisation précise commander un gros Saint Honoré. On peut remplacer le Saint Honoré par une Pavlova si c'est moins cher. Dans les deux cas demander au pâtissier un supplément chantilly, il faut limite que ça déborde. Le truc vraiment estoufadou qui te rend coufle. Plusieurs options pour agrémenter le Saint Honoré, en fonction de ta localisation géographique de toute façon en "région" comme ils disent, donc chez les ploucs. Option Citadine demander au marchand de fromage un fromage réformé, où les vers grouillent à un point que même ceux qui aiment ça en veulent pas. Option Campagne se procurer une belle bouse de vache bien faisandée ou une bonne louche de purin de cochon on en revient toujours au porc !. Option Port de pêche récupérer dans la poubelle d'un chalutier les déchets de la pêche de la semaine dernière, rascasse, loup ceux qui disent "bar" sont immédiatement disqualifiés, baudroie ceux qui disent lotte sont également disqualifiés et autres, bien moisis, genre jus de poisson pourri, mélanger avec quelques bijus qui ont pas vu la mer depuis longtemps, le truc à choper la gastapiane. Certains ajoutent des clous de tapissier, mais c'est quand même cruel pour les clous. Dans tous les cas, glisser l'option choisie dans la chantilly. Tu mets ensuite le Saint Honoré fourré au soleil jusqu'à ce que les vers si c'est l'option choisie colonisent bien la chantilly et qu'il sente l'oeuf pourri valable pour toutes les options, tu vas voir il faut un masque à gaz et que ça pègue bien la surprise est prête et on se félicite que l'humain soit si inventif, surtout pour les choses décisives qui seront des souvenirs de toute une vie. Attention laisser à l'extérieur, car ça peut dégager un gaz inflammable Il fait être patient, plus l'odeur sera puissante, plus elle s'imprègnera sur le "star individual", vous savez le truc dont on arrive pas à se défaire, il va puer le bouc mal peigné pourtant il a le fameux peigne cul pendant plusieurs jours. Rassurez-vous pour les vers si c'est l'option choisie ils se disperseront rapidement sur tout l'individu, oreilles et narines comprises, car les vers rien ne les dégoute, contrairement à ce qu'on pourrait penser et pour cette raison le traitement n'est pas cruel pour eux. Attendre le moment opportun, pour savourer au maximum l'instant et balancer le machin en pleine tronche du "star individual" histoire de bien l’escagasser pour une fois dans sa vie il lui arrive quelque chose. Si possible filmer le "star individual" tant qu'il aura pas compris il sera flatté, histoire de conserver une trace de l'évènement pour la postérité, on pourra même par la suite pirater le site internet du "star individual" pour que le film passe en boucle quand de futurs clients s'y connectent futurs ex car ça dissuade, on s’attend à voir un Dieu vivant et on tombe sur le spectacle d'un clown qui se prend une tarte à la crème dans le portrait On peut éventuellement corser les choses et glisser un cairon dans la chantilly histoire de lui donner de la consistance au Saint Honoré, pour le "star individual" au contraire on cherche à le ramollir comme une chiffe molle enfin une serpillère pour dire les choses pour qu'il la ferme enfin et arrête cette insupportable pollution sonore - et visuelle ... on met la serpillère sur la tronche une fois que le parpaing a fait son office Il a aussi un truc bien rodé le "star individual" c'est quand il est pris au piège et acculé à ne plus sortir que des arguments de la pire mauvaise foi, qui valent pas tripette ni même un pet de lapin c'est toute une procédure c'est bien la seule fois qu'on va associer le mot "star individual" au mot "procédure" ! - il se met à couler l'eau, - il vire de son rose habituel à un amusant rouge marbré - la couperose ça aide - , - et surtout il se met à sentir mauvais comme un putois que tu débusques, que la malaïgue à côté c'est un bonheur, le genre "Eau de raie" mais là tout le monde peut pas comprendre. "Eau de raie", je sais pas si tu vois, c'est un savant assemblage de "brise de munster" et de "flagrance de hyène qui a perdu sa brosse à dent depuis déjà pas mal de temps", le truc à sécher sur place. Enfin le désastre que tu t’empresses de jeter, mais pas dans ta poubelle car elle serait imprégnée pour la vie des rats, mais dans la poubelle d’un voisin très éloigné pour éviter les effluves , et plutôt un voisin que tu peux déjà pas sentir, c’est le cas de le dire, au moins ça te changera pas Déjà le "star individual" il arrivait pas à se défaire de l’odeur du Saint Honoré farci de l’année dernière il a décidément pas de chance avec les odeurs, il risque à tout instant de partir en déchèterie au rayon des non recyclables. Du point de vue scientifique - c'est quand même notre préoccupation première - c'est un phénomène chimique très particulier. ça intéressait les CRS pour disperser les manifestations, c'est beaucoup plus efficace que le gaz lacrymogène, mais sauf à balancer directement le "star individual" - on a fait des essais, l'effet de dispersion est immédiat et au-delà des espérances - on a pas trouvé comment reproduire le gaz. Donc le "star individual il hurle "ah là ça suffit, autant de mauvaise foi, si c'est ça je préfère partir" il a une larme à l'œil pour montrer combien la mauvaise foi ça le rend triste, il commence à pleurer à gros sanglots comme un goret qu'on étrangle, appuyé contre un mur, la tête cachée dans son bras, puis il réalise que c'est de sa propre mauvaise foi qu'il parle, arrête les singeries et se ravise en espérant que personne n'a compris ... On l'espère tous, qu'il parte. On serait prêt à gonfler un ballon avec du "fusking gashole" pour le mettre sur orbite. Qu'il parte d'urgence. D'ailleurs le "star individual", la seule fois de sa vie qu'il a voulu participer à un jeu, c'était Action Vérité, il a choisi Action et immédiatement tous les participants lui ont demandé de rentrer chez lui, en lui expliquant que c'était ça l'Action. Mais évidemment, pour le coup c'est loupé, fausse joie, il ne part finalement pas, il reste, histoire d'essayer de faire dire à la Cour de Cassation ce qu'elle n'a jamais écrit pour ceux qui savent pas, la Cour de Cassation c'est la plus haute juridiction, qui juge les questions les plus importantes, comme par exemple "la dépose du père Noël par un hélicoptère est soumise à autorisation préalable du préfet" Cour de Cassation Chambre Criminelle 9 décembre 1992 n°91-82970, donc le "star individual" il part pas, pensant que si c'est lui qui affirme un truc on va le croire aveuglément, vous pensez un Dieu vivant, et en effet il lit pas les décisions de la Cour de Cassation comme les autres, mais si on l'a déjà pratiqué on connait ces méthodes pathétiques. S'il osait, de rage, il ferait pipi par terre et il se roulerait dedans, mais il a peur de gâcher sa belle mise en pli, il se contente de secouer la tête dans une pluie de pellicules et pourtant en matière de peigne il s'y connait, c'est un peigne spécial comme déjà indiqué, qu'on croirait qu'il jette des confettis pour fêter Halloween dommage que sa teinture capillaire sub-citrouillesque ne soit pas totalement orange comme les premiers TGV. Ce qu'il préfère, le "star individual", c'est quand on le regarde en clignant des yeux, il pense qu'on est ébloui, alors qu'en réalité force est de constater que la vision agresse l'oeil. Mais ce qu'il préfère pardessus tout, c'est quand il est filmé ... oui oui filmé je parle pas de "reporting", attention, il y en a qui font semblant, juste pour flatter le spécimen, et il fait le coq, mais il y en a qui filment vraiment ça, bon vous me direz l'avantage avec le numérique c'est qu'on peut effacer, mais il y a des pervers qui gardent les enregistrements ... il est vrai que projeté sans le son, enfin muet, ça fait un peu reportage animalier sur un spécimen non répertorié, d'ailleurs son vétérinaire de famille, lui aussi, lui a toujours dit qu'il était pas comme les autres. Ça change des reportages sur les guenons où on nous explique que l'homme descend du singe, là c'est l'inverse, ça fait penser à une tentative pour y retourner, mais le singe, pas con lui, en veut pas. Pour être plus scientifique, on aimerait être paléontologue pour comprendre comment à partir des hominidés on est arrivé aux grands singes et à l'homo sapiens d'une part, et au "star individual" d'autre part, qui, bien qu'étant un primate hominoïde la caractéristique de l'hominoïde n'est pas nécessairement flatteuse, je vous laisse la découvrir, lui aussi, en est la branche bâtarde ... sans doute dans la lignée du "star individual" y-a-t-il eu un croisement malencontreux avec un truc bizarre ou dans ses gènes une pollution quelconque .. peut-être tout simplement l'eau d'un bidet nous y reviendront car c'est scientifiquement une belle question, véritable bouillon du culture qui véhicule traditionnellement des ADN dépravés divers et entremêlés issus de copulations les plus hétéroclites, outre gonocoques, poils de provenance humaine et autres, et chtouilles variées. Bon je vous rassure la dégénérescence est telle que la lignée sera stoppée net après quelques portées expérimentales, c'est ce qu'on appelle être "fin de race", la voie sans issue d'un arbre généalogique. Ce qui est certain est que le "star individual" ne descend pas de l'homme et qu'il n'est pas question que l'homme descende du "star individual". On est presque gêné d'envisager que le "star individual" est mammifère, on le préférerait reptile ou saurien pour que la répulsion naturelle qu'on éprouve à sa vue soit évidente à tous. On doit cependant à la vérité de dire que des mathématiciens ont décelé chez le "star individual" une particularité remarquable, un peu comme le nombre d'or dans les plans des pyramides d'Egypte le quotient intellectuel le mot est fort en l'espèce du "star individual" est le résultat d'un système d'équations d'une part il correspond à la décimale près à la racine cubique du nombre de sa température anale exprimée en degré Celsuis et d'autre part il ne saurait s'exprimer avec plus d'un chiffre avant la virgule... trop fort non ?? Il existe bien d'autres différences la pomme qui a ouvert les yeux de la dénommée Eve sur sa nudité, et surtout celle d'Adam, dont ils surent que faire rapidement, n'est pas, évidemment, le fruit dont se repait le "star individual", qui lui préfère quelques lingots outre, heureusement, l'élégant slip kangourou déjà évoqué dans cette définition, auquel il peut adjoindre par précaution une belle paire de larges bretelles, encore que personne n'imagine et encore moins n'espère qu'il chute le slip, pas le "star individual" plus bas pour dévoiler la fatidique raie culière fraichement peignée, également évoquée dans cette définition décidément classieuse. Par parenthèse, que voulez-vous qu'Eve fasse d'un type qui porte un slip kangourou, alors qu'elle a à disposition un type qui n'en porte pas, que c'est quand même plus pratique pour tirer un coup, quand on est de surcroît le résultat d'un os surnuméraire on se demande lequel. Ajoutons que le "star individual" a un facies qui est le sosie parfait de la partie de l'anatomie dont l'humain se sert généralement pour s'assoir, pour vous dire que ladite Eve, pas folle, préfère rouler des gamelles à Adam et lui triturer le manche qu'embrasser le "star individual", geste qui, si on y regarde bien, serait finalement proche du toucher rectal les oreilles du "star individual" jouant parfaitement le rôle des hémorroïdes. Le "star individual", il est "de la famille des visionnaires" véridique évidemment et il montre tous les jours combien le Tribunal de Grande Instance de Bobigny s'est trompé en jugeant "la profession d'avocat, exercée par la demanderesse, n'a pas pu avoir pour effet de lui conférer le pouvoir surnaturel de voir à travers les murs" véridique, TGI Bobigny 30 juin 2011 n°09/16620 Le "star individual", il rentre chez lui il fait du spiritisme, d'ailleurs, il a été obligé de fixer sa table de nuit au sol, sinon la nuit elle tournait toute seule, et il s'est pris plusieurs fois le contenu de son pot de chambre dans la tronche remarque ça réveille. Ne le regarde pas dans les yeux, il va tout de suite comprendre que tu le prends pour le con qu'il est. Ce qui te sauve c'est qu'il peut pas t'attaquer pour injure ou diffamation puisque c'est parfaitement exact. C'est juste un diagnostic scientifique. Un truc fabuleux c'est quand , dans un interview évidemment truqué on lui demande si il est concurrencé par "les cabinets locaux" comprendre les ploucs de province. Il répond avec simplicité "nous apportons des compétences, une méthode et un savoir-faire différents ... Nous trouvons très peu de cabinets dimensionnés comme le notre "en région" rappel veut dire chez les ploucs de province, "nous apportons une réponse régionale tout en offrant une couverture nationale et internationale totale" si si . J'hésite à vous l'annoncer mais le star individual va prochainement installer un cabinet sur la lune que c'est banal !!!, mais le risque que le lanceur dévie et le dirige vers un trou noir n'est pas inexistant. Les paris sont ouverts. Bref il y a lui, en haut de la pyramide, le vide sur les échelons de la pyramide, et les ploucs de "région" dans le caniveau de la pyramide... enfin c'est ce qu'il croit, le visionnaire. Le "star individual" cohabite avec les "rising stars" qui est aussi une série comique, mais là on rigole pas du tout, on mord en premier et on discute ensuite. On pourrait penser qu'ils sont comme cul et chemise ... et dans ce cas le "rising star" fait la chemise, mais en fait ils se haïssent, comme d'ailleurs ils haïssent à peu près tout ce qui bouge à l'exception de ceux qui les vénèrent. Et évidemment ils détestent les types qui ont le "trophée d'or" en enculage de mouches, qui sont quand même, eux aussi des stars "visionnaires", ce qui est heureux car c'est bien connu pour l'enculage de mouches, il faut viser juste et donc avoir une bonne vue. Inutile de téléphoner à leur "office" si vous ne parlez que français, déjà le message d'attente est en anglais, et vous ne comprendrez donc pas le slogan publicitaire qui vous est débité par une gonzesse avec voix suave d'hôtesse d'accueil de salon de massage. Vous le voyez pas, mais elle a d'ailleurs un rutilant sourire de pute, que si tu le vois tu comprends immédiatement que tu vas te faire piller de la cave au grenier ... enfin la cave en premier. Et je vous conseille de raccrocher au plus vite car le "process" est conçu pour embrayer immédiatement sur un enchainement assez piégeux si on se méfie pas si vous dites à la "masseuse suave" "quel est le montant de vos honoraires ?" je parle pour un conseil, pas pour un massage ... elle répond "XXL € pour trois questions" j'ose pas dire la somme, quand il y a 5 chiffres c'est délicat et si vous avez la faiblesse d'ajouter "c'est le même prix quel que soit le problème" là elle vous dit, la "masseuse suave" avec un petit air que sauf à être complètement débile tu vois bien qu'elle va t'enfler "quel est votre numéro de carte bleue pour que je fasse le prélèvement avant que vous posiez la troisième question ?". Bon trêve de plaisanterie - il y a aussi des "speakers confirmés", mais c'est pas pour la météo, c'est juste pour dire que c'est absolument impensable de les contredire, ça n'existe pas. Déjà ils font tout bien .. mieux que personne, les autres ça va jamais, c’est mal fait . Chez moi on appelle ça des reproches vivants. Et en plus ils détiennent la vérité. C'est des types ils mentent jamais une droiture absolue, tu peux leur faire confiance aveuglément. Pour te prouver, je te raconte l'histoire du parrain de la mafia, du comptable et du "speaker confirmé" qui ne ment jamais. Le parrain de la mafia est avec son comptable et le speaker confirmé. Il demande au comptable où il a planqué l'argent qu'il était chargé de blanchir. Comme le comptable ne répond pas, il s'énerve et devient menaçant, il sort un flingue gros comme un gigot et l'appuie sur la tempe du comptable. Le "speaker confirmé" s'interpose et dit de se calmer, que le comptable est juste sourd et muet et qu'il parle le langage des sourds et va servir d'interprète. Il interroge le comptable en langage des signes, lequel répond simplement dans le même langage qu'il ne voit pas de quel argent on parle. Le parrain s'énerve, vérifie que le flingue est chargé, avec des balles du calibre spécial gros gibier, le genre tu tires dans le bide, tu peux faire une photo panoramique du paysage qui est derrière tellement le trou est grand, on y mettrait des rideaux on croirait que le type a une fenêtre au milieu du buste. Il dit au "speaker confirmé" d'expliquer au comptable qu'il a dix secondes pour répondre et que sinon il va lui faire exploser la cervelle et même le reste, vu le calibre du machin. Le "speaker confirmé" pose à nouveau la question au comptable en langage des signes, qui répond dans la même langue qu'il a caché l'argent dans sa cave, sous la chaudière dans une niche spécialement aménagée. Le "speaker confirmé" qui, rappelons-le, ne ment jamais, s'écarte pour pas être éclaboussé des pieds au plafond et "traduit" avec la bonne foi qui le caractérise, au parrain qui s'impatiente "il vous dit d'aller vous faire foutre le plus profondément possible avec du fil de fer barbelé chauffé à rouge, de vous faire tartiner la prostate avec de l'harissa extra forte et que, trouillard comme vous êtes, vous aurez pas les couilles de lui faire du mal avec votre ridicule jouet d'opérette". Après le "speaker confirmé" se bouche les oreilles car le bruit, avec ce calibre, ça lui agresse les oreilles. - Dans d'autres classements il y a des étoiles, mais c'est pas comme les hôtels le type qui a 4 étoiles, ça veut pas dire qu'il a un jacuzzi et un lit "king size" et pourtant, "king"' c'est bien pour lui c'est juste qu'il est bien meilleur que celui qui en a qu'une, qui a les toilettes sur le pallier et un sommier qui grince quand il besogne sa concierge draguée entre deux poubelles à ce niveau on prend ce qu'on trouve. Et le type qui a 4 étoiles, il fait pas du contentieux, il fait du "litigation" véridique évidemment, ce pour quoi il considère modestement qu'il est "exceptionnel" mais oui, il a préalablement mis des protèges tibias. Mais je préfère te prévenir il fait pas aussi dans la gynécologie, "litigation" c''est pas qu'il ligature les trompes, c'est juste histoire d'en foutre plein la vue aux aveugles. Quand il la ferme enfin, il fait pas comme tout le monde, il fait des "closing semi physique", mais oui, un truc de spécialiste, il finit par s'endormir en pensant aux "spécial Purpose Acquisition Véhicles", il a toujours été passionné de petites voitures, il en rêve. - Il y a également des "général counsel" ou des "légal counsel", parfois même qui sont spécialisés dans le "working capital management", le truc à la sortie de l'école de tes enfants, un autre parent qui te croit normal erreur grave te demande ce que tu fais comme travail, tu lui réponds que tu es "général counsel en working capital management" , immédiatement le type il change ses enfants d'école pour qu'il soient avec des enfants d'homme ... juste d'homme. Les général et légal counsel précèdent la piétaille, c'est à dire les "catégorie 2" qui sont à la catégorie 1 ce que des croquettes pour chien en solde les croquettes, pas le chien sont au tournedos Rossini ... non mais sans blague vous vous voyez arriver chez un client en disant "bonjour je suis de catégorie 2" ? Et, pour faire un syllogisme, comme la catégorie 1 est au "star individual" ce que le mou que Ma Dalton dans Lucky Luke donne à son chat est au lièvre à la royale, on en arrive à la conclusion que les vrais gens sont au "star individual" ce que les uniques toilettes à la turque surmenées de la rave-partie sauvage d'une horde de crasseux pouilleux sont à un bidet de palace à peine installé le bidet pas le palace, je dis à peine installé, car par la suite ça dépend de la candidate qui chevauche vaillamment le bidet en question, dont la vocation est certes de permettre à l'utilisatrice de se torchonner la babasse et les abats pour réintégrer sa culotte la tête haute, mais quand même certains bidets démissionnent. Mais on va pas comparer le "star individual" à un bidet à jet rotatif déshonoré par une authentique truie femelle à ce stade on ose pas dire femme, et c'est encore ici un rappel du sous-titre de notre définition, à la gloire du porc qui, après avoir hurlé à gorges le pluriel est volontaire, il y a nord et sud largement déployées, comme si elle avait un frelon ou une mygale dans la culotte qu'en l'espèce on lui a déchiré avec les dents - la culotte pas le frelon ni la mygale - lors d'ébats peu glorieux, qu'elle part qu'elle part qu'elle part, ce qui n'est d'ailleurs qu'une vue de l'esprit car on part rarement dans ces moments-là en fait elle partira dans un heure, temps de location de la chambre, ça suffit, le mec une fois qu'il l'a tirée il s'attarde pas, sauf s'il est éjaculateur précoce auquel cas la chambre se loue à la demi-heure, donc elle hurle, histoire d'alerter les occupants des sommiers environnants, après encore s'être fait défoncer le fondement, démanteler le pot, ramoner jusqu'aux amygdales, empaler la malle arrière il ne vaut mieux pas énumérer sur quoi, et avoir subi les derniers outrages, se désenfoutraille la lucarne et se désendolorise la calebasse sur ce pauvre bidet qui n'a rien demandé, histoire de tenter de se dévolcaner et retrouver la dignité quelle croit placée dans son hémisphère sud, avant de réintégrer des hardes minimalistes rendant impossible tout décence autre que porcine, contrainte en outre de marcher pendant quelques jours les jambes arquées comme si elle descendait l'Everest sur des talons aiguilles, car une tringlée pareille ça laisse des séquelles !!! Ceci étant dit pour rester dans la bienséance qui préside à la rédaction de cette définition "classieuse", comme aurait dit Gainsbourg. Je te parle pas de ceux "qui montent" ceux qui descendent sont moins loquaces au plus "haut niveau" c'est pas monter avec une péripatéticienne, c'est juste une image ou "au sommet de leur art", ceux qui ont une "pratique réputée", ceux qui sont "experts". Y en a qui sont des "générateurs de performance", rien qu'à les regarder tu améliores ton score au 100 mètres haie ou dans un concours de buveur de bière. Certains sont des "urgentistes des transformations d'entreprise", voire même "as des situations d'urgence" tu vas les voir, ils te mettent sous perfusion, t'injecte le botox et tu ressors neuf, d'autres ont "le succès de l'expérience" faut oser non ? ou même "excellence et séniorité" c'est à dire le vieillissement de rêve, le gâtisme en douceur. Je te parle à peine de ceux qui ont le "capital humain", et d'ailleurs ils aiment à dire je parle comme eux pour voir, ça fait bizarre, j'ai l'impression qu'on a pris le contrôle de ma voix "c'est inscrit dans l'ADN du cabinet". Oui "ADN du cabinet" ! Des types bien plus intelligents qu'eux il y en a plein ont mis des décennies à comprendre l'ADN et eux, entre deux verres de Bourbon hors d'âge, ils auraient dicté à leur secrétaire pauvrette dont le "dress code" a été conçu pour qu'ils aient la vision de son cul à disposition, dicté, donc, des statuts intégrant l'ADN ! Disons plutôt, pour revenir à la réalité, qu'ils ont pris des statuts type et qu'ils ont modifié à la baisse la clause fixant la rémunération des associés en industrie et à leur profit exclusif la clause d'agrément pour avoir la main sur l'arrivée des futurs requins qui seront recrutés. Mais ADN il faut pas exagérer, et d'ailleurs je prends le pari qu'ils savent même pas ce que ça veut dire, ADN, car n'oublions pas que c'est l'abréviation du mot le plus long de la langue française. On peut pas leur en vouloir, ils ont déjà du mal avec le français qu'ils n'arrivent pas à apprendre, le droit c'est compliqué aussi, ils sont obligés de bricoler des montages à la con, alors tu penses si en plus ils devaient savoir ce que c'est que l'ADN ! Il y a aussi ceux qui sont "engagé, responsable et sans frontières", ceux qui travaillent à "360°" le type y tourne en rond toute la journée sur un socle motorisé et "l'étoile montante" que c'est une gonzesse pour les questions spéciales. Evidemment il y a - ceux qui ont "expertise et présence en région" mention interdite et à force de s'en battre son peu de couilles, ça va les éclater, mais véridique comme toutes les citations, la région c'est beurk, un peu comme on dit "dans les quartiers", c'est à dire qui condescendent à mettre un pied dans le fumier chez les ploucs de province, pour "plaider" je dirais personnellement bêler quelque dossier de la plus haute importance, et affirmer leur suprématie on dit "di z aie ner" quand on présente un truc aux ploucs en province, bref on le fait en version pour les nuls, avec des images et un texte en langage basique, idéalement un fait un "power point" explicatif, n'oublions pas que le type est un "digital native" il a jamais eu de stylo de sa vie, juste un clavier. C'est comme ça qu'à force de se croire au-dessus de tout, on écrit au greffe "Vous tapez avec deux doigts comme des cons ? " Cour de Cassation chambre criminelle 10 janvier 2017 n°16-81558 - Il y a ceux qui ont "un niveau incroyable d'expertise" d'ailleurs c’est tellement incroyable que personne ne le croit laquelle l'expertise, mention interdite même s'il a les couilles compactées à force est "très utile", ce qui est quand même la moindre des choses, car sinon à quoi ça sert que Ducros y se décarcasse ... et même, ce qui n'est pas à la portée de n'importe quel avocat, ils sont "tournés vers la solution" ... alors là on est complètement ébloui, on savait même pas que c'était possible car la plupart des autres avocats - ceux qui sont normaux - ont, a contrario, on le suppose, une fâcheuse tendance à tourner résolument le dos à toute solution, bien entendu. - et ceux qui sont "au-delà des textes" ce qui est finalement assez inquiétant, mais on doit pas voir les choses de la même manière car le type a un sourire que pour une publicité de dentifrice tu voudrais le même, et un truc qui fait frissonner "tout aussi admiré que redouté" véridique également, enfin personnellement j'en étais à l'agréable ignorance de son existence, et je risque pas de le craindre, quand à l'admirer, je le laisse volontiers manger ses croquettes dans son "cabinet de niche" … ceci dit avec la tronche qu'il a je comprends qu'on redoute de le croiser, un truc à avoir des éruptions de furoncles. On va arrêter là, sinon on meurt de rire. Ils essayent tous de sourire sur la photo, avec leur petit uniforme costume cravate. Certains ont un large goitre, vous savez cette espèce de ballon de peau gonflé à bloc qui dissimule le menton et leur font un cou large comme une poubelle, qu'ils montrent avec fierté comme un signe de prospérité et c'est vrai que dans les pays qui subissent la famine, je sais pas pourquoi, y-z-ont pas de goitre . Sans doute y boivent de l'eau des glaciers, signe caractéristique de la maladie dite du "crétin des alpes" véridique que les gens des alpes, dans certains cas il faut s'en méfier tous ne comprendront pas, mais en réfléchissant … Mon pauvre ces photos, c'est un panel assez inquiétant de la dégénérescence "humaine", ça agresse très gravement l'oeil, que franchement le sixième jour, quand il a créé l'homme et la femme enfin Eve avec sa tenue rigoureusement invisible , Dieu aurait pu interdire à l'homme de se prendre pour ce qu'il n'est pas, au lieu d'interdire à l'autre là, qui n'attendait que ça, de croquer la pomme … que c'était évident qu'elle allait s'y précipiter la tête la première enfin plutôt le cul, portée comme elle l'est. Et il y a d'autres trucs fabuleux, c'est par exemple le papier entête et la signature. Le papier entête de ceux qui se prennent le plus pour ce qu'ils ne sont pas, présente une caractéristique il y a que le nom, même pas l'adresse, tout le monde est tellement censé savoir. C'est écrit en caractère poildecuté, on se croirait au moyen âge, sur un papier tellement épais que chaque fois qu'ils écrivent une lettre c'est un arbre qui meurt, et le facteur affecté à leurs bureaux fait l'objet d'un entrainement spécial de musculation. Heureusement, certains ont été avoués et de ce fait recyclent les chemises, ce qui préserve un peu la forêt. Ils y peuvent rien c'est dans les gênes. Je t'explique le truc l'avoué, qui a maintenant disparu snif, c'était un type important de père en fils, c'était un type équipé d'un photocopieur puissant et d'une bonne agrafeuse, auquel l'avocat remettait ses conclusions, et après copie et agrafage classe ! par ses soins, l'avoué enfin sa secrétaire mettait les conclusions de l'avocat dans une chemise à son nom le nom de l'avoué, c'est lui le héros de l'histoire et déposait le tout au greffe. Par souci d'efficacité il veillait à ne surtout pas lire les conclusions de l'avocat, car ça retarde et "vous pensez quand même pas qu'on a le temps de lire tout ce qu'on dépose" véridique évidemment. Ouf mission accomplie. Il écrivait alors à l'avocat "j'ai longuement plaidé le dossier et la Cour a été très attentive à mes arguments". Après il s'essuyait le front car ça fait transpirer, puis il calculait son droit proportionnel, et facturait dix ou douze fois ce qu'avait facturé l'avocat pour se faire iech à rédiger les conclusions. A l'issue du délibéré, il envoyait la décision à l'avocat sans la lire, il s'en battait les couilles, ça évite d'avoir à la commenter dans le courrier en écrivant "mon cher Maître ci joint la décision et surtout ma note d'honoraires", il récupérait la chemise et effaçait le nom de l'affaire qu'il avait pris la précaution d'écrire au crayon à papier, pour s'en resservir pour l'affaire suivante. C'est comme ça qu'avec la même chemise cartonnée on fait une vie. Comme quoi en étant pingre l'avoué était écolo sans le savoir. A sa naissance on remettait d'ailleurs à l'avoué un lot de crayons à papier, un lot de gommes, et les fameuses chemises transmises par son grand-père. Et on lui expliquait qu'on bon avoué est un avoué qui surtout ne se fatigue pas dans d'inutiles tâches subalternes, on est pas avoué pour rien quand même, c'est un droit acquis de gagner bien sa vie. Désormais c’est l’avocat qui écrit au client "j'ai longuement plaidé le dossier et la Cour a été très attentive à mes arguments" mais sa facture manque de chiffres par rapport à celle de l’avoué. Mais revenons aux autres cougnas là même leur signature c'est un autre truc à hurler la moitié de la page, que ça use une demi pompe de leur stylo numéroté, il leur faut 25 secondes pour la faire, qu'heureusement ils signent pas grand-chose à part les commandes chez Dalloz ... ce qui n'arrive donc jamais et les commandes pour les petits fours pour l'apéro, ce qui est quotidien, vous imaginez les crampes au poignet? La signature c'est un espèce de ressort mal enroulé, une trentaine de cercles qui se croisent, comme une spirale sans fin, avec des machins, des poils par-ci par-là, le tout sur deux courbes d'encéphalogramme, un plat, comme le leur, et un agité en dent de scie ... tu la regardes de près tu vas immédiatement chez l'ophtalmo pour qu'il te change tes lunettes tellement tu prends le vertige en plus du fou-rire, tu montres ça à un psychiatre il commande d'urgence la camisole et tu demandes son avis à un graphologue il ose même pas te dire la vérité mais il te déconseille absolument de l'embaucher, ce qui de toute façon n'était pas l'objet, et/ou de le demander en mariage, ce qui n'était pas prévu non plus et il prend des photos pour le montrer au prochain congrès où on expose le cas des sujets les plus perturbés. Pour revenir à leurs classements, chacun a sa fiche, avec des rubriques hilarantes que je vous dit que ça, où ils se décrivent eux-mêmes, évidemment en toute objectivité, avec notamment les traits de caractère et les "valeurs". Objectif "B2B" ... comprendre ou plus exactement ne pas comprendre "Business to business", enfin on pense qu'à la promotion, un peu comme un paquet de lessive mais tu as pas le cadeau. Curieusement ils ont que des qualités, énergiques, impliqués pour le prix on l'espère, "excellente capacité à simplifier les sujets complexes" , il y en a même qui "rentrent vite dans les dossiers" si si !! et la valeur qu'on retrouve souvent c'est "passer du temps avec les clients" ce qui démontre une très grande aptitude à la facturation. Ils font tous un sport collectif et un sport d'endurance, ces mentions étant d'ailleurs a priori prohibées par leur règlement. Mais on relève sur leur site internet qu'ils ont des cabinets "de tout premier plan en France" et même pour certains "désormais un des plus importants cabinets internationaux", ce qui est tout aussi prohibé, on est pas à ça près et c'est tellement bon de se sentir différent et admiré .. Le pauvre type de base, vous savez celui qui tourne le dos à la solution et qui attaque ses clients pendant qu' "ils" défendent les leurs, lui il met une chiure de mouche de trop sur sa plaque professionnelle il passe en conseil de discipline. Eux, n'oublions pas que ce sont des "flies fuckers" j'espère que vous aurez traduit, alors évidemment, les chiures de mouche, ils en ont des lessiveuses et personne ose les en blâmer puisque c'est ce qui les caractérise. Pour montrer qu'ils sont importants, ils aiment aussi dire qu'il y a plein de gens qui travaillent pour eux, enfin à leur service du latin "servus" certains emploient 62,2 "productifs" mais oui la virgule est véridique, c’est comme les enfants, les ménages ont 1,8 enfants c’est à dire 1 et un second plus court et on se demande avec inquiétude quelle est la physionomie du type qui représente 0,2 productif enfin le morceau de type, d'autres sont passés en un an de 48,44 à 52,65 productifs, c'est à dire qu'avec plusieurs on arrive en à avoir quelques-uns de complets mais il reste toujours un type qui n'est qu'une virgule. Il rentre chez lui à dos de libellule, se couche dans une boite à chaussures et avec un grain de raisin il a des provisions pour tout l'hiver. Cette année, il y a même, en haut de la pyramide, une de leur boutique d'avocat qui emploie 164,1 avocats, mais le chiffre est trompeur, ils sont plus de 300 en réalité, simplement pour en faire un complet ils se mettent à plusieurs, et après de savants assemblages, que c'est pas du tout sexuel je te rassure beurk il en reste quand même un qui totalise 0,1. Il est tellement minus qu'il travaille sous une cloche à fromage, de peur qu'on lui marche dessus ou que la femme de ménage l'aspire car il est dissimulé dans les poils de la moquette, on pourrait croire un morpion pubien. On lui a mis un décor dans sa cloche quelques lentilles et un petit tas de semoule, il a l'impression d'être dans un désert de dunes avec d'énormes rochers. La cantine lui sert un vermicelle à midi et on le fait boire au compte-goutte. Mais bon il faut arrêter de se marrer, sérieusement, certains sont "humains" ... si si c'est écrit, je vous le promets, "humains" !!!! Faut oser écrire un truc pareil. Reconnaissez que c'est une surprise ! Mais surtout, si on veut faire un peu de droit, ce qui est assez incongru compte tenu du sujet, ça procède quand même d'un extraordinaire renversement de la charge de la preuve !! Humain ! Ben prouvez le ! On demande à voir ... enfin on est certain de ne pas voir. Je dirais plutôt qu'ils font illusion en qu'on arrive à croire qu'ils s'acclimatent en milieu anthropisé je te laisse chercher ce que ça veut dire, ça vient du grec et évidemment pas de l'anglais!. Mais humain faut pas rêver ! D'ailleurs j'hésite à te faire la confidence mais j'en ai connu qui avaient un chien et ben je te promets, des deux c'était le chien le juriste. Evidemment ils sont tous licenciés en catastrophe le client est au bord du gouffre, les couilles sur le billot, ils arrivent et en deux secondes, une facturation massive et la justification du virement, le type est téléporté sur un transat au bord d'une piscine avec une minette sobrement vêtue d'un string ficelle qui lui apporte un cocktail et une autre sans le string qui lui masse le cou le cou, pas les couilles !. Il y a même une fabuleuse rubrique divinatoire intitulée "les grands avocats de demain" avec ceux qu'on sait même-pas qu'ils existent, mais déjà on vous prévient que c'est sur eux qu'il faut miser si vous avez un procès dans 10 ans ... vous devriez même les réserver pour le cas où. On parie sur eux, comme sur un lévrier de course. On dirait volontiers que ces classements sont sans suite ! Mais non ! Le palmarès donne lieu à une soirée de gala où ils s'entre-remettent des trophées, mais là non plus c'est pas comme à Casino où on gagne son poids en vache qui rit et en bidon de bière, ce qui avantage les bovines, truies mafflues, gorets, vachasses, et autres bovidés il y en a, si, si; là, la vache elle rit plus du tout, on a le choix entre deux modèles de bon point un c'est un bonhomme stylisé qui tient un immense signe "€" pour bien montrer que le seul truc qui compte c'est le tiroir-caisse, l'autre, qui est un signe absolu de lucidité, c'est une Marianne qui tient la balance de la justice, mais la Marianne en question a les yeux largement bandés pour ne pas voir les outrages que doit subir le peu de dignité qui reste à ladite justice malmenée. Pour eux c'est absolument vital, comme l'autre con virgule cinq qui aurait raté sa vie, ce connaud, s'il avait pas eu la montre eux c'est le classement Ils alignent ça sur leur CV "en 2010 j'étais "excellent", en 2011 j'ai eu une gastro, j'avais dû faire installer une cuvette de toilettes à la place de mon fauteuil dans mon bureau, du coup j'étais juste catégorie 2, la honte, mais en 2012 j'ai disjoncté l'ascenseur avec les autres séniors dedans pendant 3 jours, du coup j'ai été classé "incontournable" "con" c'est sûr, le reste est moins évident, "trophée d'or" et "éminent", on a dû modifier la taille du caractère sur mes cartes de visites ça rentrait plus, et j'ai fait agrandir ma cheminée pour mettre tous ces trophées" à coté de têtes de cochon naturalisées, car il va à la chasse - à courre évidemment, dans des tenues ahurissantes de valet de pisse de Louis XIV - mais comme il a la vue basse, il explose des cochons ne perdons pas de vue le thème de cette étude en croyant que ce sont des cerfs, pour se consoler il leur met du persil dans les narines et les oreilles, ça lui fait penser à ses photos de familles, elles-mêmes tellement évocatrices d'une engageante vitrine de charcuterie, on sait à quel point il est pertinent d'expérimenter sur le porc les médicaments destinés à l'homme, on découvre dans ce cas particulier l'évidente pertinence de la réciproque, avec cependant une petite pensée pour une célèbre réplique du film "le Père Noël est une ordure", "c'est là que je me rends compte que malheureusement je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc" et, une fois encore, nous revenons de manière redondante aux constatations scientifiques sur la proximité porcine, relatées en préambule de notre définition En fait il y a eux "eux", pas les porcs, ne me faites pas dire que c'est presque pareil qui comprennent tout, et le reste du monde que c'est que des ahuris .. mais n'empêche qu'on hésiterait à prendre l'ascenseur avec eux tellement ils ont des tronches patibulaires "pas tibulaires mais presque" aurait dit Coluche et, surtout, on doit les remercier des très grands moments de fou-rire qu'ils nous procurent, qu'on tente de contenir entre "vrais gens", vous savez en se mordant les joues et en pensant à quelque chose de triste pour essayer de pas exploser de rire en regardant l'autre "vrai gens" qui est en face de nous et qui en peut plus lui non plus parce que nous les vrais gens on arrive à communiquer entre nous par le regard, on est presque humains, ça ils l'imaginent pas sans eux la vie serait tellement moins drôle et en plus sans eux on pourrait se méprendre et se croire quasiment intelligent ... heureusement qu'ils nous rappellent à la vérité vraie, dont il ressort que, pour nous, c'est impossible, ça leur est réservé, que sinon ça servirait à quoi tout ce cirque. Nous on risque pas d'être "intellectuel", on est pas équipés pour. Bref, tout ça est un concentré de la vraie vie dans un univers de requins d’élite, dans lequel leur chance c’est que plus il paye cher, plus le client a l’impression qu’il est bien assisté et se sent important mais on parle pas d'argent ouvertement, on "se met à disposition du client" ce qui est à mourir de rire, la facture c'est plus tard, les vrais gens du midi qui assistent à la remise de la facture, lèvent la tête de leur assiette de macaronade sétoise juste pour dire en rigolant "bé couillon", mais à la capitale on comprend pas le mot ... quant à la macaronade, ils y ont pas droit, on se la garde, ça serait du lard au cochon encore lui, décidément, il fait partie des "meubles". Donc le client paye très cher, le requin encaisse sans sourciller, et tout ce petit monde hors du vrai monde en est con-tent et s’y retrouve d'une manière ou d'une autre, et plus le senior est senior plus il doit rapidement changer ses costumes pour acheter la taille au-dessus, il rentre plus dans ses pantalons tellement il est coufle. C’est d’ailleurs un signe quand il a systématiquement de grandes traînées de sauce sur sa cravate, et une couperose bien marbrée avec un large réseau de veines bleues qui véhiculent il vaut mieux pas savoir quel liquide, qu'on croirait qu'il a sur le pif le dessin d'un réseau fluvial, c’est qu’il a assez engraissé selon la méthode "get big fast" que ce con s'est appliqué alors que c'est pour les entreprises, le con !! Par souci de rester dans la bienséance qui préside à la rédaction de cette définition de haute tenue morale, je n'évoquerai pas dans le détail les giclées prostatiques de "waterfall" sur son pantalon dans le pourtour de sa braguette et aussi hélas en grandes trainées jusque dans ses chaussures, ni la flaque waterfaulleuse consécutive qui s'étend sous sa chaise, il est "out" et, excrémentiel comme le voilà devenu. Dans la restauration on appelle ça un "porc certifié". Quand il est dans cet état, on le fait livrer à la maison de retraite si on s'en rend compte trop tardivement, penser à changer la moquette du bureau, car les odeurs de vieille pisse, merci bien. On lui offre une nouvelle chevalière, pour l'autre main, avec la devise "si les cons étaient sur orbite ... " et le junior devient "in" et sénior par la même occasion, se fait imprimer des cartes de visites et accède enfin au bureau qui a la moquette la plus épaisse et la surface adaptée à son rang. L'ex sénior pour sa part récupère son "déposit" et aura une fin méritée, il terminera tranquillement son existence goitreuse et passera sans le savoir d'un statut à l'autre "quand on est mort, on ne sait pas qu'on est mort c'est pour les autres que c'est difficile, quand on est con c'est pareil". Ce sera d'ailleurs son seul moment de prestige car n'oublions pas ce que disait mon auteur favori "la mort c'est la noblesse du con". Et, comme le disait une actrice célèbre "les conséquences de la mort sont définitives", ce qui amenait Brooke Shields à déclarer "si tu meurs tu perds une grosse partie de ta vie". En l’espèce, pour le "sénior" il faut signaler une petite particularité on se rendra compte au moment du constat de son décès qu’en fait il était mort depuis longtemps mais personne s’en était aperçu, on était tellement habitué à le poser dans un coin et à sa totale inutilité ! Ce qui est certain c'est qu'on essayera pas le spiritisme pour garder le contact, les cons vivants font déjà largement assez iech pour qu'on aille pas en plus communiquer avec les cons qui nous ont quitté snif !. Et les cons vivants, ils sont nombreux, n'oublions pas le magnifique Bernard Blier auquel on demandait s'il avait beaucoup d'ennemis et qui répondait "oui, comme tous les gens qui n'aiment pas les cons" , et Rabelais qui disait " Amis, vous noterez que par le monde y a beaucoup plus de couillons que d'hommes" et je ne sais plus qui, qui disait qu'il y a chaque année plus de cons que l'année d'avant, mais que cette année, en plus de la croissance inflationniste de cons, ceux de l'année prochaine sont arrivés à l'avance, en renfort. Tellement nombreux qu'on pourrait faire un congrès "save the date" comme "ils" disent, comme si ça pouvait pas se dire en français et les y inviter, par exemple sur le thème quasi véridique, évidemment, je répète, rien n'est inventé très porteur "l'usage en droit Français est-ce l'habitude du con ?" avec en sous-titre inspiré de l'auteur des locutions latines "L'usage est-il l'habitude du con? La question reste posée. Et la question restant posée, il ne nous reste plus qu’à poser la réponse l'usage est-il l'habitude du con ? De deux choses l’une, ou bien l'usage est l'habitude du con, et ça m’étonnerait tout de même un peu, ou bien l'usage n'est pas l'habitude du con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup. » A l'issue du congrès, on désignerait les vainqueurs parmi les candidats survivants. Je dis parmi les survivants, car vu le sujet c'est comme quand Mireille Mathieu une fille sympa Mireille Mathieu, juste qu’est ce qui a bien pu lui passer par la tête de chanter ? C'est pas pour rien que Nabilla la confond avec Mireille Darc donc c’est comme quand Mireille Mathieu chantait en duo avec le dénommé "Jules des Eglises" accompagnée à l'accordéon par la regrettée Madame Yvette Horner, tout le public se mettait à genoux, mais c'était pas pour se prosterner, ni même contrairement à l'apparence prendre des coup de pied au cul en ringuette, ils étaient déjà assez masochistes pour être là, c'était pour se taper le plus efficacement possible la tête par terre pour devenir le plus vite possible sourd et aveugle ... que ça s'arrête. A ce sujet et pour te dire que je suis pas un affabulateur, je te rappelle qu'il y a pas longtemps un type aurait, parait-il, déposé plainte contre son épouse qui le forçait à écouter Michel Sardou véridique évidemment ... donc ça existe ces tortures auditives. On désignerait donc le meilleur spécialiste de l'utilisation de l'anglicisme. Un peu comme un diner de cons mais plus "gratifiant" car le con utilisateur d'anglicisme est fier, a besoin de reconnaissance et d'être mis en "valeur" c'est le mot ... la fierté d'en être ... oui mais de quoi au fait ... je vous laisse deviner. - un des postulants "et moi ce matin pendant que je drinkais mon café là avec "drinker", qui est véridique même si le correcteur ne connaît pas, on touche les bas-fonds de la connerie, le caniveau de la connerie même j'ai dit trois fois "new money" au petit déjeuner, "new money" c'est "my head of product" et je l'ai répété à la boulangère qui me rendait la monnaie, puis ensuite à mon bureau après le "feedback" de "débriefing" en "conf call" quand les cons parlent au téléphone ça prend des proportions excessives en "one to one" essayez de pas exploser de rire, mais je dois vous dire que "one to one"' "ils" écrivent ça "121" histoire de faire agent secret avec un client pour un "reporting" sur le "restructuring" de ses"mid caps" parfois même dans les cas les plus graves ses LBO mid cap, mais là on rigole pas, c'est le truc en "private equity" si tu vois ce que je veux dire, mais en "private" ça veut pas dire que les toilettes sont privatisées pour la bonne raison qu'on les occupe, c'est un truc plus compliqué, tu peux pas comprendre avant le "cut off" final mais c'est pas qu'il va dehors pour couper des lardons pour les carbonara mais évidemment en dollars, comme quoi j'ai vraiment réussi dans la vie, et d'ailleurs la boulangère qui contrairement à ce qu'il pense avec mépris est loin d'être une conasse, quand je lui ai dit "new money", elle a dit avec envie à l'autre vendeuse "il est con ce type" , et à mon desk c'est juste le bureau mon staff c'est le con suprême m'a dit "vous au moins vous avez pas oublié d'être con" comme quoi c'est une évidence pour tout le monde ! Dans l' "open space "ils" les portes s'ouvrent sur d'autres porcs, n'oublions pas qu'il s'agit également d'un reportage animalier ils rigolaient tous de jalousie et ils ont passé plein de call pour répandre la nouvelle un "call" , c'est comme un coup de fil mais c'est uniquement quand la conversation est de la plus haute importance, du style l'avenir du monde est en jeu ou l'apéro du soir - on dit "after work"- , et il ajoute fièrement, ce con "en tout cas il faut plus jouer au plus con avec moi, vous êtes certain de perdre". - un autre, bronzé à la lampe, que lui son site internet l'essentiel est même pas en français véridique comme d'hab, il est "partner" du "corporate department", il y a son "phone" et aussi le fax comme quoi il est quand même arriéré, et son "éducation" c'est pas de l'éducation canine, c'est juste là où il a fait ses études ... en France comme tout le monde, c'est comme le pédigrée - mais ça amène une question qui n'a rien à voir le pédigrée porcin ça existe ?- suivi de son "overview" puis de ses "practice aeras" que c'est ses exploits romancés, uniquement en anglais et évidemment le nom des clients importants et notamment "one of the largest petrochemical companies in the world". Il fait des "Most Innovative Deals" et même il a fait le "Deal of the Year" avec son "practice chair" et un de ses "practice vice chair" mais c'est pas pour le golf, c'est juste des types qui ont une gueule de cannibales modernes. Et s'il prévoit de se déplacer quelque part, tu peux "add event to calendar" histoire d'être aux premières loges quand il discute avec une "invitée inspirante" mais oui rien que ça, "inspirante", il doit y avoir une erreur de traduction, j'ai vu sa tronche elle m'inspire rien de particulier. On se demande ce qu'il fout en France, si petit pays et d'ailleurs à "languages" il y a juste "anglais" ... alors que le type je l'ai déjà vu en vrai, si si je t'assure, LUI, j'en ai encore la rétine perturbée par l'éblouissement, il parle français - à peine croyable, mais je te promets, français, quelle banalité - et français presque comme toi et moi, même si, quand il parle français il a l'impression d'être avec des débiles mentaux ou des enfants en bas âge ou peut-être même les deux à la fois, un peu comme si le ministre de l'éducation nationale visite une école maternelle de sous-doués, et veut discuter avec le dernier de la classe, il se met à leur niveau. Mais évidemment bronzé à la lampe avec la marque des "air pod" qu'il ne quitte jamais, brushing et balayage savant, bien manucuré et toiletté comme un caniche royal, bref le type tu sens qu'il est "fair" ou j'ai bien dit "fair" avec un aire, pas fait avec un té, c'est comme un camembert mais l'odeur est pas exactement la même, qui dit "moi, que j'ai mis un stop à mes due diligence, j'ai tout checké, j'ai corrigé mon draft pas de quoi s'affoler, c'est juste un brouillon sur le "outsourcing" c'est pas une eau captée à la source, c'est qu'il balance ce qu'il doit faire aux autres et quand j'ai fini de revoir le "working" si vous vous pissez dessus de rire, c'est pas la prostate, c'est juste normal, comme disait Coluche "c'est les nerfs" j'ai enlevé tous les "mark-up" "ils" écrivent mkup, tout le monde est censé comprendre, moi j'ai cherché sur internet je suis tombé sur un truc de maquillage ça doit pas être ça, je renonce avant la "deadline", je l'ai "printé" on le plaint le pauvre d'avoir si peu de vocabulaire, j'ai validé le "slide" je crois que c'est une glissade, le type il doit avoir un toboggan dans son bureau ou faire du skate, ou alors j'ai mal compris c'est une diapo, je sais pas trop et forwardé simplement envoyé ASAP ASAP c'est pire, c'est une abréviation d'anglicisme, un truc que si tu es simplement con tu comprends pas, il faut être un con primé pour savoir au "sleeping partner" le "sleeping partner" c'est comme un "backer" ou un "business angel" comme si "ange" et "business" c'était compatible !!!!, c'est un type qui a un très gros matelas et un bon oreiller, une vraie marmotte, quand il se couche il programme le réveil pour 6 mois plus tard, il a une vessie spéciale pour éviter les fuites waterfoleuses voir ci après la définition, la seule fois où il a essayé de rester éveillé c'était pour la soirée du nouvel an, il s'est endormi vers 23 heures il en pouvait plus et il s'est réveillé le 3 janvier, c'est un type qui paye très cher pour dormir tranquille, on espère que les communications du bronzé à la lampe, insignifiantes mais qui coûtent un bras l'auront pas réveillé my legal opinion ndlr ça veut juste dire mon avis, mais ça provoque généralement des fou-rires chez le vulgum pecus d'advisor c'est un type qui sait des trucs que les autres ils savent même pas que ça existe sur le waterfall et le joint venture, avec juste un petit FYI" toi quand tu vois écrit "FYI" tu te dis que tu as intercepté par erreur un message codé des services secrets, tu fais gaffe que ça t'explose pas à la tronche ... et ben sois rassuré, c'est juste "pour information" mais le type il sait pas que le mot existe en français. Dès que ça a été dans le "pipe" n'imagine pas des trucs salaces, c'est juste qu'il a envoyé le bazar, dans un espèce d'aspirateur qui le restitue à la tronche de l'autre là qui dort, que du coup ça le réveille en sursaut j'ai eu le "feed back" tu penses, l'autre qui s'est pris le truc dans les gencives, il est absolument ravi du voyage. Ndlr 1 Waterfall se prononce "ouaa ter fooooll" finir léger, avec deux ailes, comme si on avait dans la bouche de la panse de brebis farcie à la gelée à la menthe, "plat" j'ose pas dire met anglais lui aussi , conçu spécialement pour être avalé sans le mâcher, histoire d'essayer de pas vomir sur l'instant, en plus en se bouchant le nez pour pas sentir l'odeur infecte, que ça sent tellement la bouse de vache fraiche que c'est pas possible il doit y en avoir dans la recette, c'est même l'ingrédient principal, mais bon en principe de toute façon quoi qu'on fasse c'est inévitable et salutaire pour ses propres tripes, on vomit rapidement après quand même, et alors là c'est déjà pas bon à manger mais à vomir c'est pas mieux, et attention de pas vomir n'importe où c'est un truc à faire un trou dans le plancher, avoir des plaintes de tout le quartier, être refusé dans les transports en commun et les lieux publics et passer pour un sado-maso hard -, les vrais gens du midi disent "va ter faaaa leu-eu-eu-eu" les mots sans "eu-eu-eu-eu" à la fin étant fort justement jugés ridicules et non avenus. Ndlr 2 le "waterfall" a quatre significations nobles mise à part la version accident de prostate déjà évoquée * signification un du waterfall cascade et chute d'eau ne confondre ni avec une fuite dans les toilettes, ni avec la chasse qui s'arrache du mur quand on la tire où l'utilisateur d'anglicisme enlève ses chaussures sur mesure pour faire ses ablutions ce qui me fait penser que dans le catalogue des élites j'ai oublié le "rainmaker", il faut les avoir bien accrochées pour oser s'appeler comme ça, lequel est un bon complément du waterfall, le type, comme un barde, il fait quelques incantations - un code de commerce à la main, pas déballé, après la photo il le ramène à la librairie, c'est lourd non ? j'aurais jamais imaginé que ce soit si gros ! heureusement que je m'en sert pas, ça a l'air écrit tout petit en plus il y a plein de mots j'en ai jamais vus autant, et on se prend d'un coup 500 litres de flotte jusque dans les pompes, trempé de la tête aux pieds, le "rainmaker" c'est un microclimat à lui tout seul, partout où il va, il pleut, c'est que du bonheur, d'ailleurs avec le trophée on lui offre des bottes de pluie, un ciré avec un blason et un chapeau de pluie assorti, on rêve de l'embaucher à plein temps quand on a planté des tomates dans son jardin, mais si on aime pas les tomates ou si on a pas de jardin, on s'en passe assez bien, l'ambiance catastrophe naturelle merci bien. Pour en revenir au "waterfall", j'ai essayé de comprendre, la seule définition que j'ai comprise c'est que si l'eau descend une pente elle peut plus remonter. Si si je vous assure, je l'ai lu sur des sites autorisés de types qui font du nombrilisme aigu devant leur glace. L'eau qui coule ne peut pas remonter. Faut plein d'années d'études pour comprendre ça. Dans le projet en "waterfall", l'eau dévale du premier dossier, pour inonder le second et ainsi de suite. Quand tout est inondé, c'est que le projet a abouti, on peut même dire réussi, tu peux tout jeter à la poubelle car une fois détrempé, le papier ça sert à rien. L'idée c'est qu'on peut pas reculer, une fois que ça commence ça s'enchaine. Un peu comme si tu manges des piments trop épicés, il faut que ça ressorte d'une manière ou d'une autre, et c'est moins agréable à la sortie qu'à l'entrée. * signification deux du waterfall graphique mais si on dit pas graphique de quoi ça sert à rien, * signification trois du waterfall qui m'est assez personnelle un doigt d'eau pour mouiller le pastis et enfin le top du top, roulements de tambour * signification quatre du waterfall ça ne veut rien dire, c'est juste pour se donner un genre. C'est bien entendu la signification quatre qui est la plus usitée par "eux", ces types ne pensent à rien d'efficace. Ca me fait penser à une bande dessinée que je viens de lire, le héros, de retour de vacances dit "pendant un mois de congés ça fait vraiment du bien de ne penser à rien", et son copain lui répond "de ce point de vue les cons sont en vacances toute l'année". En principe, en entendant l'autre naze dire "waterfall" ceux des vulgum pecus qui ont la rate en rodage ne survivent pas tellement ça les fait exploser de rire, certains disent "MDR" , il faut bien que le français évolue ... ce qui fait que si on vous propose de vous payer avec une tranche de waterfall vous saurez pas si vous allez prendre un seau d'eau dans la tronche, ou gagner votre poids en fil de fer pour vous amuser à faire des graphiques compliqués et incompréhensibles, ou encore si c'est du vent complet ... mais rappelez-vous quand même que ces types c'est souvent essentiellement du vent qu'ils produisent, à l'issue de journées réunionitiques aigues ils passent 3 heures à table à midi, 4 le soir, dorment peu, pas plus de 8 heures, et travaillent au moins 18 heures par jour ... heu quoi ça fait plus de 24 heures ça ??? vous devez vous tromper. Petite précision aucun lien entre le "waterfall" et le "sourcing" même si, pour des ignares comme nous, les deux évoquent bêtement de l'eau qui coule. D'ailleurs on est vraiment nul, car le "sourcing", c'est pas un type qui se balade avec une baguette de sourcier pour trouver de l'eau, c'est un truc qu'on sait même pas que ça existe, en fait c'est un peu comme quand on cherche quelque chose et qu'on le trouve pas, il y a des spécialistes du "sourcing", des types qui sont payés pour ne pas trouver, mais quand même ils cherchent activement, croyez le bien. Le truc "touchy" du "process" quoi. Le "joint venture" dire jo-i-ain-t en tordant la bouche, "venture" c'est imprononçable, imiter un barrissement ça ira dont se gargarise le bronzé à la lampe, c'est ni un truc de plombier pour l'étanchéité du waterfall, ni un joint de shit, c'est juste un truc en commun, un groupement, un rassemblement, mais austère et classieux, c’est moins drôle que le repas au château de Montmirail dans le film les Visiteurs, quand le distingué président Bernay se prend la soupière pleine dans la tronche pendant que dame Ginette, élégante clocharde fort justement qualifiée de laideron lui explique C’est le bordel dans ce sac y a tellement de poche , on pourrait chier dedans ! » après avoir dit, avec distinction on chie dans des truelles ça nous fait des tuiles » Dans le "joint venture" on fait silence quand le président lape sa soupe, on l’appelle monsieur le président » même si c’est un con lui aussi, enfin je dis même comme si c'était une éventualité, alors que c'est une condition préalable au recrutement et on évite de parler gras et les bons mots grivois, même si nous savons tous que c’est de parler d’argent à table qui est mal élevé, mais là on ne parle que de ça .. il faut choisir les Visiteurs ou "jointer" être ou ne pas être ! Mais vous pensez si leur joint on s'en balec dans les chaumières. - un candidat qui lui va pas à la victoire, il y a des ratés quand même ... lui il allait faire le "closing" de la "data room" concrètement je crois avoir compris qu'il emballait des dattes d'une variété particulière, mais je suis pas certain d'avoir tout compris pour avoir un "picture" on dit "pic cheure", c'est juste un descriptif, un truc que mon pôvre on peut pas comprendre ; il avait déjà donné sa "room" je te rassure c'est pas sa chambre, c'est juste son numéro de téléphone, mais il a un appareil spécifique pour la "conf-call" quand ça a dévié en trombe sur un "deal breaker", que mon pauvre c'était complètement "the shit in blade fan", et là tu as intérêt à te planquer que sinon tu es moucheté de la tête aux pieds, ces trucs ça pardonne pas. Du coup, "of course", il a perdu tout le "goodwill" qu'il avait négocié Le "goodwill" c'est un truc sympa. Même si on est nul on comprend good » on se dit que c’est bon , ça fait penser à une tarte au citron. Will » c’est trop savant, le genre ces infâmes auxiliaires incompréhensibles qui gâchent l’adolescence. Je connais un type que depuis tout petit on est jamais arrivé à lui apprendre un seul mot d’anglais on a tout essayé, ça a jamais marché, hermétique total. Plus tard on a taché moyen de lui faire dire juste yes », on lui a tout bien expliqué, ils s’y sont mis à plusieurs, des star individual », des juniors, des seniors ... Et même on a mis des administrateurs judiciaires. Pour te dire, l'administrateur judiciaire c'est quelqu'un de totalement désintéressé qui travaille que pour ses "clients", il y en a même un - dont je tairais le nom pour ne pas le flatter de figurer dans cette étude - qui dit de lui qu'il ne se limite pas à un domaine d'expertise il a vaincu la peur du ridicule depuis longtemps, il a, je cite, "la boutique du sur mesure" pour ses clients, avec lui le client il est au bord du gouffre, en redressement judiciaire, il a que des fringues usagées, il va voir cet administrateur judiciaire-tailleur sur mesure, et il ressort habillé comme le fils de la reine d'Angleterre, vous savez le type aux oreilles qui a l'excuse d'être Anglais, et même, le must, cet administrateur judiciaire hors du commun, il "s'identifie" véridique avec les dirigeants des entreprises en difficultés, on pourrait même imaginer qu'il récupère les vieilles fripes du dirigeant, histoire de les porter quelques semaines et de savoir ce que c'est que d'être dans la panade ... mais là connaissant le prestige du type, je préfère te dire qu'il en est pas question, ça lui irriterait le derme. Bref, pour essayer de faire dire "yes" à l'allergique de l'anglais, on a mis que des gens intelligents comme ça tu l’imagines même pas en rêve, on aurait pas déjà inventé l’eau chaude à leur naissance les anthropologues pensent qu’ils auraient peut être eu l’idée de se laver à l’eau froide cold waterfall voire même ice waterfall, c’est te dire comme ils sont forts. On a évité de faire appel aux liquidateurs, vous pensez des requins pareils, à côté des administrateurs judiciaires qui sont totalement philanthropes c'est pas possible, et en plus "yes", en l'espèce c'est vraiment pas leur truc aux liquidateurs, avec leur élégante casquette de mandataire judiciaire, le "goodwill" ils sont foncièrement contre, mais je te rassure personne les écoute, on se rend compte quelques années plus tard qu'ils avaient raison mais c'est de l'histoire ancienne et personne ne leur dira jamais qu'on aurait mieux fait de les écouter. Et ben après tant de pédagogie on s’attend à ce qu’il dise enfin yes » comme tout un chacun quand il se lève pour ses réquisitions, ce type drame du prof d’anglais, mais c’est pas complètement gagné d'avance, à tel point que quand même si on s’écoutait, par sécurité, on lui demanderait peut être pas son avis pour pas courir de risque inutile. Et ben le type, y se lève et il dit "non", tu le crois toi, pas le "yes" attendu et inculqué, un vrai non ! Et même, il dit pas que non , il ajoute ça commence à m’énerver » et il prend un papier et il fait des tirets comme un qui fait l’addition dans une épicerie, s'il était de la police il y passerait tout son carnet de contraventions tiret un article 22 bis du code pénal 20 ans, tiret 2 article 34 ter du code pénal €, et ça continue. Puis il fait lui aussi l’addition, longue comme ma jambe, que mon pauvre tu te dis qu’il t’a pas coupé les couilles à ras c’est déjà ça de gagné, on sent que c’est juste pour pas niquer la moquette de la salle d'audience, que ce genre de truc ça gicle partout et que tu peux pas la ravoir. Et ben lui "goodwill" ça lui provoque une réaction occitane, il dit Se fotre de lo monde" véridique évidemment ... le prochain il aura les couilles en salade c’est couru s’il en a, dans certains cas comme celui-là il vaut mieux pas en avoir ... ça arrive plus souvent qu’on le croit. Mais bon on va quand même essayer d’expliquer le goodwill aux vrais gens même si peu sont demandeurs, ça fera toujours vendre des tartes au citron. En fait le "goodwill" c’est un peu le loto mais adapté aux Affaires avec un grand A, c’est pas Francis Blanche dans les tontons flingueurs, hélas, les chaussures vernies et le costume noir à large rayures blanches on hésite de plus en plus je sais pas pourquoi, sans doute c’est trop une preuve de franchise, et c'est vrai que les rayures sont tellement épaisses qu'on croit que le type est déjà en prison. Mais au loto la quine à carton plein, tu gagnes un panier garni avec - un coq vivant que du bonheur dans un studio de 9 mètres carrés en plus il est déréglé il chante même en pleine nuit et iI risque de bouffer les poissons rouges du précédent loto qui vivent dans la baignoire, dont on ignorait jusque là l’utilité, - 220 kilos de flageolets en conserve que vous en avez pour plusieurs générations, un vrai capital, - et 64 rouleaux de papier toilette, ce qui est un bon complément du flageolet, l’usage du premier est quasi simultané avec celui du second, le mieux c’est de manger a priori ce sont les flageolets qu'on mange, même si ce ne saute pas aux yeux, déjà assis aux toilettes, enfin le plus fort de la famille les autres se contorsionneront ils font souvent des promotions jumelées, une boîte de flageolet et un rouleau de papier toilette . - Une serpillière et un seau pour ceux de la famille qui ne peuvent atteindre que le premier qui y est rentré après l'ingestion des flageolets ait "terminé" l'histoire ne précise pas quoi et libère enfin les toilettes. Le "goodwill", pour te le faire simple, tu t'attends à quicon, tu bois tranquillement ton pastaga au rade de ton troquet habituel, et maï t'as un type qui vient te voir et qui te dit Bonjour vous le vendez votre truc qui vaudrait 10 € s’il était neuf et qui vaut rien maintenant qu’il est banca rota » expression latine ? » évidemment l'histoire est inspiré d'une affaire "judiciaire" véridique. Le vendeur en puissance, il voit venir la belle affaire, surtout que l'autre, fache prononcer fatche, nous aussi on a notre langue il a une tronche de caramel. Donc, il est scié il répond juste good ». L’acheteur, qui pense avoir compris, lui amène une tarte au citron et l’autre goulamas, il dit will » et je peux te dire qu'il rouzigue pas, il l’avale d’un coup, comme dans le corbeau et le renard où ce couillon de corbeau laisse tomber son fromage. C’est toute l’histoire du mot "goodwill". Mais c’est pas aussi simple, le futur vendeur il sent qu’il peut gratter une autre part de tarte au citron et peut être quelques escoubilles de plus. Le futur heureux acheteur, lui il se méprend, et il est sur le point d’en proposer 30 € du truc banca rota, mais heureusement son avocat est là et lui, il est pas gastronome à ce niveau on a pas le temps de manger on s’alimente simplement, l'autre jour il a parlé de "bullet point" je sais pas ce que c'est mais c'est certain c'est pas les boulettes de kefta que tu mets dans le couscous, ce type il s'en battrait les couilles s'il en avait, lui, c'est le type dont l'intervention est toujours un plus, et là c'est particulièrement remarquable puisqu'il lui conseille, après une consultation étayée avec plein d’écritures savantes, d’en proposer 50 € ce que fait un abonnement chez le pâtissier pour une tarte au citron quotidienne. Voilà l’autre explication plus scientifique du "goodwill" c’est ça, c’est ce que ça coûte en plus à l’acheteur ... qui se fait donc mettre bien plus profond avec l'intervention de son avocat que ce qu'il aurait accepté spontanément. La formule en mathématique financière c’est le prix payé après le "cut-off" le "cutt off" c'est pas un coup de ciseau dans le prix, c'est juste pour dire que tu préfères payer pour ne plus discuter avec des types qui de toute façon vont l'enfler jusqu'à l'os, le prix payé donc, c’est à dire 50 dans notre exemple pédagogique, moins valeur réelle c’est à dire zéro dans notre exemple toujours pédagogique , plus la tarte au citron et plus les honoraires de l’avocat de monsieur l’acheteur 15% de l’économie ... comment ça il y a pas d’économie ? Mais si vous comprenez rien taisez vous !. C'est de combien tu te fais avoir quand tu payes, ou plus exactement, car le "goodwill" s'apprécie du côté du vendeur, de combien tu arnaques l'autre. Voilà le "goodwill" en quelques mots , le genre angliciste pour les nuls ... y a pas de quoi en faire un flan au citron. Il y a même des types chanceux qui portent un casque en permanence tellement ils ont des "goodwill" qui leur tombent dessus. Là on parle plus de "goodwill", on parle de "nécessaire goodwill" qui est évidemment véridique comme expression. Mais c’est pas comme quand Isaac Newton se prend une pomme gâtée dans la tronche et découvre l’attraction terrestre, le "goodwill" c’est pas toujours bénéfique La prospérité porte avec elle une ivresse à laquelle les hommes inférieurs ne résistent jamais" disait le pauvre Cesar Birotteau avec le "goodwill" c’est couru, et c'est finalement un juste retour des choses. Pour en revenir à notre concours, ne jamais perdre de vue que les candidats ne sont pas de vrais gens comme nous. Ce sont des cerveaux, un peu comme les types qui répondent quand on leur demande leur profession "je suis un intellectuel" ... C'est un métier ça "intellectuel" ? Mais oui je vous assure. Un métier. Certains "intellectuels" sont même "essayistes" que déjà pour l'écrire il faut être perturbé. Oui "essayistes" avec un i grec et un i à côté comme si ça suffisait pas. Dans ce cas ils ont une chemise avec un col mao, largement ouverte sur le torse, une grande mèche et des cheveux avec mise en pli qui flotte dans le cou. Les plus performants épousent de vraies connes mais là tout le monde peut pas comprendre, histoire d'équilibrer le niveau intellectuel du ménage. Le type il fait des essais, mais ne confondons pas, pas des essayages de chaussures et il joue pas au rugby, il écrit des trucs, mais pas de vrais trucs, juste des tentatives de trucs. Il dit "dans ma vie j'ai écrit de nombreux essais", que pécaïre sa femme de ménage elle aimerait bien qu'il en transforme enfin un et qu'il l'augmente. Il a des tournures de phrase compliquées et c'est d'ailleurs pour ça que ses essais ne sont jamais transformés quand il parle il dit pas "je pense que", c'est trop simple, il dit "je suis de ceux qui pensent" histoire de bien montrer qu'il est à l'origine d'un courant de pensée ... "je suis de ceux qui pensent que je vais me ramasser une fois de plus avec mon essai à la con". Ceci étant on peut pas complètement lui jeter la pierre quand la majorité de la population s'abreuve de l'affligeante télé réalité, dont les "acteurs", créatures grimées en humain, déversent sans complexe non pas leur culture mais leur "cultivage" ou au mieux leur "cultivité", c'est en tout cas ce qu'ils disent des plus brillants d'entre eux si d'aventure il y a en a un qui peut aligner plus de deux mots présents au dictionnaire, mais ignorent tout ce qui dépasse le niveau maternelle supérieure de rattrapage pour méduse il est établi scientifiquement que la méduse fait partie des animaux les plus stupides, et cumulativement ne savent rien de - la géographie au point de penser que Hollywood est la capitale de l'Inde, que l'Alaska est en Amérique du Sud, que la cinquième avenue est à Marseille, et de se demander si l'Egypte ça existe encore car c'est vraiment ancien non ?, - l'histoire au point de penser que Robin des Bois vivait dans la forêt de Fontainebleau, que les hommes "préhistoriens" utilisaient des arbalètes, que Amstrong faisait du vélo, et jouait de la trompette avant d'aller sur la lune, ou plus exactement sur une des lunes car s'il y en a qu'une c'est pas possible, et bien entendu, c'est connu, que le Premier novembre c'est la fête de la musique. - l'anatomie au point de penser que si tu manges des testicules de mouton roties "tu peux tomber enceinte d'un mouton", et qu'un AVC c'est un avortement. - la physique au point de penser que l'eau ébulitionne, ou au moins éboulonne, sachant qu'on a inventé le fil à couper l'eau chaude. - l'orthographe et le vocabulaire au point de "monter sur ses grands cheveux" ou de ne plus se voir "en teinture" et de chercher une "épingle dans une botte de faim", mais attention si on va faire de l'équitation, l'autre répond "mais non pas de tout, on va faire du cheval" et le troisième, mieux renseigné, ajoute que l'équitation c'est du "chevaux". Mais je m'égare, revenons à notre sujet et à notre concours d'anglicismes. - un autre candidat, mieux placé "oh mais moi hier, j'avais "switché" échangé mais en plus noble avec mon boss, je me suis retrouvé en "prime time" à un "workshop" c'est juste le début d'un séminaire de "flies fucker" mais là comme déjà indiqué c'est un anglicisme spécifique qui vaut le coup d'être deviné, sauf si on est mouche sur le sourcing, j'ai parlé qu'en anglais c'est ce qu'il croit .. personne a rien compris, pourtant c'était des anglais, mais ils ont pensé que c'était savant et m'ont applaudi de tant de science .. moi-même je ne comprenais pas ces expressions mises bout à bout , mais j'ai fait un effet bœuf et au "debriefing" rien de grave, inutile de sortir le défibrillateur, c'est juste le bilan de la réunion j'ai eu un super feedback, ils étaient tout "supportive", on m'a félicité en me disant d'un air entendu "vous au moins vous annoncez la couleur, vous n'êtes pas que la moitié d'un con" expression qui décidément est fort utile .. J'ai répondu fièrement "oui je sais, je suis bien plus, tout le monde me le dit " ... mais jusque là c'était NDA ça veut dire top secret, comme les agents du même nom, mais en disant ça tu te sens gagné par une puissance infinie. En parlant de bœuf mais en l'espèce c'est avec le porc que le syllogisme est le plus pertinent, le "gagnant" sera décoré d'une cocarde, en grandes pompes, comme les bœufs au salon de l'agriculture si le lauréat est un "rainmaker" attention avec la tornade qui accompagne ce type en permanence celui qui remet la décoration a intérêt à prendre un solide parapluie pour pas niquer d'un coup son costume à mille balles et son expérimentation capillaire, à mille balle aussi, il a un capilliculteur mot inventé par l'auteur des traductions latines "full of talent" qui lui fait des colorations personnalisés noir de jais avec tellement de gel pour bien agencer les mèches sur sa future calvitie qu'on croirait qu'il a un casque , je te le situe entre la botte de foin et le plat de nouille à l'encre de seiche, une réussite que je vous dis pas, mais plus cher que de vraies bottes .. un petit tampon sur le front .. comme disait Coluche, c'est comme le Port Salut c'est écrit dessus "premier prix un virgule quatre vingt dix neuf sur l'échelle de la connerie" qui est graduée jusqu'à deux, les sommets sont atteints à une goutte de "waterfall" près et si vous voulez lui faire très plaisir, le combler même vous ajoutez avant la photo "limited edition" ce qui est heureux finalement. Étonnant non » toujours le même magicien de la langue française Franchement, on aimerait bien être capable d'un élan très éphémère on a quand même mieux à faire de compassion, pour leur dire qu'il faut se détendre du slip de temps en temps et qu'on les plaint beaucoup de croire que la vraie vie c'est ça ... et quelle chance on a, nous quand je dis nous, je parle des gens normaux, qu'on soit avocat ou autre, et parfois même mandataire judiciaire - ça existe hors ambiance dents de la mer - de le savoir, de ne pas se prendre au sérieux et de rire un peu entre vrais gens ... "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui", "il" disait aussi ! ... mais non franchement non ... en plus ils nous traiteraient de con, nous !!! eux !!! En outre, à voir tous ces ignorants, caraques saboteurs de la langue française, qui pensent orgueilleusement compenser leur infâme inculture en employant des anglicismes pour donner ce qu'ils pensent être de grandes leçons de droit, on aurait plaisir à indiquer que l'ironie de la chose est que, précisément, tout donneurs de leçon qu'ils soient, ils sont en infraction avec la loi. Oui, déjà la Constitution de la République Française, dont l'article 2 dispose "La langue de la République est le français" puis la loi n°94-665 du 4 aout 1994 , qui dispose en son article 1 "Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics.". Mais on ne fera pas constater l'infraction, ça serait leur donner une importance qu'ils n'ont pas, et on ne va pas non plus leur apprendre le droit, ça serait prétentieux de notre part, et surtout mission impossible qui durerait la vie des rats ... autant uriner dans une contrebasse. Et puis il faut être indulgent, on est pas responsable de ses propres tares et ce serait quand même cruel de leur dévoiler qu'en réalité ils ne connaissent du droit que ce qu'on peut en lire dans la chronique judiciaire de Gala ou Closer. Il vaut mieux les tenir dans l'ignorance, même si, je le rappelle, il n'y a pas de pire con que celui qui ne sait pas qu'il est con .. et la plupart l'ignorent ! Et c'est la lecture du Larousse de la langue Française qui apporte la conclusion la plus savoureuse "la forme linguistique propre à une langue donnée et qui ne possède pas de correspondant syntaxique dans une autre langue s'appelle un idiotisme". Concrètement si on n'est pas capable de traduire un anglicisme, c'est alors un "idiotisme". Je serais à leur place je m'empresserai de rétablir le français dans mon vocabulaire, mais il est vrai que cela supposerait pour eux une rééducation et un apprentissage de la langue de Molière dont la finesse et la richesse leur a échappé. Voilà, pour en terminer, un conseil prenez une minute de divertissement et cherchez ces traductions inventées par cet être si orfèvre de notre langue ... vous en apprendrez plus sur le rire que de droit sur ce site , on peut se passer du second mais le premier est indispensable. Je vous en donne quelques unes, vous trouverez les autres et celles que je n'ai pas citées, elles sont magnifiques "- Ecce homo Voici la lessive. - Manou Militari Germaine s'est engagée dans les paras! - Mens sana in corpore salo En tout homme, il y a un cochon qui sommeille et, une fois de plus, le sous-titre de notre définition se justifie pleinement - Testis unus, testis nullus On ne va pas loin avec une seule couille Vieux dicton romain. D'abord employé par les garagistes à propos des roues des chars brisés dans les courses, il a pris un sens moderne sensiblement différent. Signifie actuellement "Pour moi ce sera une glace à deux boules." - Veni, vidi, vici Je suis venu nettoyer les cabinets." - Chi va piano, va sano Fais pas dans le piano, va aux toilettes. Ce sont tous ces fou-rires qui confirment que j'ai bien fait de donner le livre du précédent à quelqu'un bleu qui est l'inverse de n'importe qui. L'humour et la dérision ne sont finalement pas toujours où on croit, ce qu'une page de la plume de l'inégalable Reiser, reproduite ci dessous, illustre à merveille, avec en outre l'habituelle constatation de la proximité flagrante entre l'hominidé et l'espèce porcine laquelle le prend, comme nous allons le voir, avec un humour fataliste. New money privilège de conciliation ou prêts accordés dans le cadre de la conciliation version courteConcrètement, au sens de la loi, il s'agit des apports de trésorerie effectués au profit d'une entreprise dans le contexte bien particulier d'une procédure de conciliation. S'il advient que l'entreprise soit ensuite en procédure collective, a priori ces apports sont traités en rang de créance antérieure et ont vocation à être des créances chirographaires ce qui n'est pas un traitement favorable, alors même que l'apport de trésorerie était précisément destiné à éviter la procédure collective et bénéficie donc aux autres créanciers. Pour cette raison la loi institue un privilège qui bénéficie à ces apports de trésorerie s'ils sont intervenus dans le cadre d'une conciliation avec accord homologué. Dans ce cas, ces créances sont traitées en rang très favorable, puisqu'elles passent avant même les créances postérieures au jugement d'ouverture considérées comme utiles et ne sont primées que par les frais de justice et le superprivilège des salaires L'article L611-11 dispose en effet "En cas d'ouverture d'une procédure ,de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire, les personnes qui avaient consenti, dans le cadre d'une procédure de conciliation ayant donné lieu à l'accord homologué mentionné au II de l'article L. 611-8, un nouvel apport en trésorerie au débiteur en vue d'assurer la poursuite d'activité de l'entreprise et sa pérennité, sont payées, pour le montant de cet apport, par privilège avant toutes les autres créances, selon le rang prévu au II de l'article L. 622-17 et au II de l'article L. 641-13. Les personnes qui fournissent, dans le même cadre , un nouveau bien ou service en vue d'assurer la poursuite d'activité de l'entreprise et sa pérennité bénéficient du même privilège pour le prix de ce bien ou de ce service. Cette disposition ne s'applique pas aux apports consentis par les actionnaires et associés du débiteur dans le cadre d'une augmentation de capital. Les créanciers signataires de l'accord ne peuvent bénéficier directement ou indirectement de cette disposition au titre de leurs concours antérieurs à l'ouverture de la conciliation." et l'article L622-17 auquel il renvoi dispose en son II " ne sont pas payées à l'échéance, ces créances sont payées par privilège avant toutes les autres créances, assorties ou non de privilèges ou sûretés, à l'exception de celles garanties par le privilège établi aux articles L. 3253-2, L. 3253-4 et L. 7313-8 du code du travail, des frais de justice nés régulièrement après le jugement d'ouverture pour les besoins du déroulement de la procédure et de celles garanties par le privilège établi par l'article L. 611-11 du présent code." Certaines décisions considèrent ce qui nous semble fortement discutable que le privilège subsiste si en suite de la conciliation est prononcée une première procédure suivie d'un plan, ensuite résolu et donnant lieu à une seconde procédure le privilège pourra être invoqué dans cette seconde procédure Cour d'appel de Paris 6 octobre 2017 n°16-20078 Selarl Sarthe. Note en délibéréLa note au délibéré est une note qu'une partie adresse au juge après que l'affaire ait été mise en délibéré et que les débats soient terminée, mais avant que la décision soit rendue, c'est à dire avant le délibéré. Par principe une telle note n'est pas possible 445 du CPC sauf dans des cas particuliers réponse aux arguments du ministère public qui par hypothèse a la parole en dernier cf 443 du CPC, ou à la demande du Président. La décision qui se fonderait sur une note au délibéré non autorisée est nulle Cass civ 3ème 10 mars 1999 n°97-17334 Cass civ 2ème 12 février 2004 n°02-12540 Cass Civ 2 25 octobre 2018 n°17-24606 NotificationQuelques points de la définition Généralités Notification et procédures collectives le principe de notification par le greffe Les mentions obligatoires de la notification La possibilité de notification ou signification par une partie Les destinataires de la notification Les parties mais pas les mandataires de justice pour les ordonnances du juge commissaire Les tiers dont les droits sont susceptibles d'être affectés par la décision A quelle adresse notifier ? Les personnes physiques et le point de départ des délais en cas de présentation d'un courrier de notifications Les personnes morales Echec de la notification signification par les parties Généralités C'est le courrier recommandé par lequel le greffe porte une décision rendue à la connaissance d'une partie. La notification fait courir le délai de recours, selon les modalités indiquées dans le courrier c'est donc l'acte qui ouvre les délais de recours, et à partir duquel on pourra calculer qu'une décision est devenue définitive par expiration des délais de recours l'article 667 du CPC permet également la notification contre émargement, c'est à dire remise en main propres contre signature même si les textes prévoient la notification par voie postale. Voir également le mot "signification" la signification est effectuée par huissier, à la demande du greffe ou d'une partie encore que la distinction entre notification et signification relativement au mode opératoire n'existe pas nécessairement dans certains textes L'alternative choix entre la notification et la signification n'est pas à la discrétion de celui qui y procède et est généralement fixé par les textes applicables. En outre le recours à la signification s'impose - si la notification a échoué la notification ne fait pas courir les délais de recours, même si le destinataire de l'acte a changé d'adresse et omis de le signaler au greffe Cass com 11 février 2014 n°12-29312. Clairement la notification qui a échoué celle pour laquelle le courrier recommandé revenu avec mention "n'habite pas à l'adresse indiquée" ou celle pour laquelle le courrier est revenu sans être retiré voire refusé Cass soc 31 mars 2003 n°02-30765 c'est à dire finalement quel que soit le motif du retour Cass soc 7 novembre 2007 n°06-41883 La notification par recommandé doit en effet être signée dans les conditions de l'article 670 du CPC, c'est à dire soit signée par le destinataire soit signée par une personne qui a un pouvoir, et c'est la date apposée par la poste qui fait foi article 669 du CPC. Il appartient au destinataire de prouver le défaut de mandat de la personne qui a apposé sa signature et le cas échéant - si une partie veut porter la décision à la connaissance d'une autre et faire courir les délais de recours, alors même que le greffe est en charge de la notification Cass com 10 mars 2015 n°13-22777 Notifications et procédure collective le principe de notification par le greffe Par principe les décisions rendues en matière de procédure collective sont notifiées par le greffe par courrier recommandé avec accusé de réception. L’information des parties est donc assurée en principe par une notification effectuée par le greffe, généralement en recommandé avec accusé de réception. L'article R662-1 précise 3° Les notifications et communications adressées au débiteur personne physique par lettre recommandée avec demande d'avis de réception sont régulièrement faites à l'adresse préalablement indiquée au greffe du tribunal à l'ouverture de la procédure ou en cours de procédure. La date de la notification est celle de la signature de l'avis de réception. Toutefois, lorsque l'avis de réception n'a pas été signé par son destinataire ou une personne munie d'un pouvoir à cet effet, la date de la notification est celle de la présentation de la lettre recommandée. Les lettres de l'administrateur, du mandataire judiciaire ou du liquidateur sont transmises à cette même adresse ; 4° Les notifications et lettres adressées au débiteur, personne morale de droit privé, peuvent l'être au domicile de son représentant légal ou du mandataire ad hoc désigné conformément au II de l'article L. 641-9. Pour les mandataires de justice, la décision est simplement communiquée par le greffe. Une notification effectuée par une partie pourrait également faire courir le délai de recours Cass. com., 10 mars 2015, n° 13-22777 Ordonnances du juge commissaire C'est par exemple l'article R621-21 qui le précise pour les ordonnances du juge commissaire. Jugement d'ouverture C'est encore le cas pour le jugement d'ouverture de la procédure, qui est notifié par le greffe si le débiteur est le demandeur à l'ouverture de la procédure et signifié si la procédure est ouverte sur poursuite voir le mot voies de recours article R631-12. Ce n'est en principe que si la notification échoue ou si la loi le prévoit expressément pour le type de décision concerné qu'il est effectué une signification. Cession d'entreprise R661-3 Autres décisions Le doute est permis sur la formalité à accomplir notification par le greffe ou signification ? L'article R661-3 évoque une notification pour toute décision rendue en matière de procédure collective, mais précise "sauf disposition contraire". Il existe donc des exceptions voir le mot signification par exemple en matière de sanction a minima faillite personnelle et interdiction de gérer mais a priori pas en matière de comblement de passif. Rien n'empêche évidemment une partie de signifier si elle a un doute sur le fait que le greffe ait notifié. Mentions obligatoires de la notification Voir Notification mentions obligatoires et conséquences Les destinataires de la notification Information des parties La notification est destinée à la partie le cas échéant au représentant légal, étant précisé que l'administrateur provisoire a qualité pour la recevoir Cass com 5 septembre 2018 n°17-14758 et qu'en tout état s'agissant d'une personne morale, la notification ou signification est valablement faite au représentant légal en principe au siège social 654 du CPC mais le cas échéant à la personne habilitée à recevoir l'acte 690 du CPC et notamment au liquidateur au sens du droit des sociétés Cass civ 2ème 3 avril 1979 n°77-15446 Cass Civ 2ème 17 mai 1983 n°81-14262 La signature portée sur un accusé de réception d'un courrier recommandé est réputé jusqu'à preuve contraire, être celle du destinataire Cass civ 2ème 1er octobre 2020 n°19-15753 Ainsi l'assignation délivrée au représentant de la personne morale, pris en cette qualité, est valable Cass com 17 février 2015 n°13-26478 Cass Civ 2ème 30 avril 2009 n°07-15582 Cass com 8 novembre 2016 n°14-27223 mais l'article R621-21 du code de commerce prévoit pour les mandataires de justice que les ordonnances du juge commissaire leur sont simplement "communiquées" c'est à dire remises sans formalité , voir le mot juge commissaire Information des tiers dont les droit sont affectés Cependant les textes prévoient que les tiers dont les droits sont affectés par la décision du juge commissaire sont destinataires d'une notification effectuée par le greffe et on peut en déduire qu'à défaut de notification, le délai de recours ne court pas pour eux cf Cass Com 8 mars 2017 n°15-18692 pour une tierce opposition à un arrêt qui statue sur un report de date de cessation des paiements, occulte pour le tiers assigné en nullité, jusqu'à ce qu'il lui soit opposé La notion de "tiers dont les droits sont susceptibles d'être affectés" notamment visée à l'article R621-21 du code de commerce relativement aux ordonnances du juge commissaire, n'est pas définie, outre le fait que ce texte semble faire reposer l'initiative sur le greffe ce ne serait pas le juge qui désignerait dans sa décision les personnes auxquelles le greffe notifiera, mais le greffe qui l'apprécierait. La prudence est évidemment que ce soit le juge qui apporte cette précision. Si l'ordonnance du juge commissaire statuant sur la revendication n'a pas été notifiée à un tiers intéressé, le délai de recours n'a pas couru à son encontre Cass com 1er juillet 2020 n°19-10499, étant précisé que la qualification erronée de "tierce opposition " ne rend pas le recours irrecevable. Cette décision est transposable aux autres ordonnances du juge commissaire régies par l'article R621-21 Notifications et procédures collectives à quelle adresse ? La particularité des procédures collectives, et notamment de la liquidation judiciaire est que le débiteur personne physique peut être amené, en raison de sa situation financière, à déménager. Généralement le bail du local qui héberge la personne morale est résilié. Dans les deux cas des problèmes peuvent se poser puisque les notifications sont dirigées aux adresses connues dans les pièces de procédure. Les personnes physiques et le point de départ des délais en cas de présentation d'un courrier de notification La question s'est posée dans le cas d'une personne physique qui n'avait pas signalé son changement d'adresse au greffe, et à laquelle une notification avait été adressée à l'ancienne adresse. La Cour de Cassation a jugé que même si c'était du fait du débiteur qui avait omis de signaler son changement d'adresse, la notification n'avait pas fait courir valablement le délai de recours Cass com 11 février 2014 n°12-29312 En réalité si le courrier de notification revient non retiré avec une mention d'adresse inexacte, le greffe invite les parties à procéder par acte d'huissier article 670-1 du CPC. SI l'huissier ne peut atteindre le destinataire il dresse un procès verbal relatant ses diligences, envoie copie de l'acte et de sa signification à la dernière adresse connue par courrier RAR article 659 du CPC. Dans ce cas le délai de recours commence à courir le jour de l'établissement du procès verbal PV de l'huissier 664-1 du CPC, sauf si par la suite le destinataire de l'acte peut établir que les diligences de l'huissier ont été insuffisantes 693 du CPC. Le décret du 30 juin 2014 est venu apporter les précisions suivantes en modifiant l'article R662-1 du code de commerce "3° Les notifications et communications adressées au débiteur personne physique par lettre recommandée avec demande d'avis de réception sont régulièrement faites à l'adresse préalablement indiquée au greffe du tribunal à l'ouverture de la procédure ou en cours de procédure. La date de la notification est celle de la signature de l'avis de réception. Toutefois, lorsque l'avis de réception n'a pas été signé par son destinataire ou une personne munie d'un pouvoir à cet effet, la date de la notification est celle de la présentation de la lettre recommandée. Les lettres de l'administrateur, du mandataire judiciaire ou du liquidateur sont transmises à cette même adresse" La rédaction est équivoque concernant le débiteur qui omet de signaler son changement d'adresse, et les avis sont partagés sur les conséquences de ce nouveau texte. A priori on peut penser que le texte n'infléchira pas la jurisprudence, et que même si le débiteur omet de signaler son changement d'adresse, il ne sera pas possible d'en tirer argument pour prétendre que les délais de recours ont couru. La jurisprudence devra cependant prendre position compte tenu du terme "les notifications sont régulièrement faites ..." qui peut avoir pour conséquence de valider une notification faite à l'adresse signalée par le débiteur. On peut à ce sujet rappeler qu'en matière de contentieux administratif, la notification est valablement faite à l'adresse communiquée par les parties au greffe CE 16 avril 1975 n° 90989 et on peut s'interroger pour savoir si le nouveau texte n'appellerait pas un parallèle avec le dispositif administratif. Une analyse pragmatique et prudente des textes conduit à considérer que le courrier de notification, comme par la suite la signification, doit être adressée à l'adresse du destinataire et que si l'huissier dresse un PV de recherches infructueuses, il doit avoir procédé à toutes les démarches, sans pouvoir se contenter de s'abriter derrière l'adresse signalée par le destinataire par exemple sur l'extrait KBIS d'une société dont il est dirigeant nonobstant l'article R123-66 et l'article R123-54 qui font obligation aux personnes morales de mentionner l'adresse de leurs dirigeants. Voir par exemple Cass com 5 février 2020 n°18-18461 Mais attendu qu'ayant relevé que l'huissier de justice s'était rendu à la dernière adresse connue de M. O..., figurant au registre du commerce et des sociétés et à la déclaration de cessation des paiements effectuée par celui-ci, qu'il avait cherché son nom sur les sonnette et boîte aux lettres, et interrogé les locataires en place qui avaient indiqué occuper les lieux depuis dix-huit mois et ne pas avoir de contact avec M. O... qui serait » au Chili, qu'il avait effectué de vaines recherches sur les pages blanches d'Internet et s'était rapproché des services postaux qui lui avaient opposé le secret professionnel, la cour d'appel, énumérant ainsi les diligences précises et concrètes de l'huissier de justice pour procéder à une signification à personne, qui ne s'étaient pas limitées à une simple consultation d'Internet a pu retenir qu'il n'avait pas à se rapprocher du liquidateur qui était dans l'incapacité de lui communiquer la nouvelle adresse du dirigeant, pour solliciter d'autres instructions, et que la signification effectuée selon les modalités de l'article 659 du code de procédure civile était régulière ; que le moyen n'est pas fondé ; Voir Cass com 5 décembre 2018 n°17-22785 Mais attendu que l'arrêt relève, d'abord, que l'huissier de justice, qui a tenté de délivrer l'assignation à l'adresse de M. X... figurant sur l'extrait Kbis de la société, relate, dans son procès-verbal, qu'il s'est rendu à cette adresse où, malgré plusieurs passages, il n'a pu accéder aux bâtiments, le portail de la résidence étant sécurisé et fermé, qu'il n'a rencontré personne pouvant le renseigner, qu'il a également consulté les services internet des "Pages jaunes", toutes ces recherches étant restées infructueuses, de sorte qu'il n'a pu obtenir la certitude que l'intéressé était domicilié à l'adresse indiquée ; qu'ayant rappelé que M. X... soutenait qu'une simple consultation de l'annuaire aurait permis de retrouver son adresse actuelle à Marseille, l'arrêt retient encore que l'extrait de l'annuaire produit par M. X..., et faisant apparaître sa nouvelle adresse, n'est pas pertinent, cette recherche ayant été effectuée le 10 juin 2015, cependant que la signification litigieuse est intervenue le 14 octobre 2014 ; que de ces constatations et appréciations, faisant ressortir la pluralité des diligences accomplies par l'huissier de justice, la cour d'appel a pu déduire que l'assignation délivrée à M. X... était régulière ; Cass com 28 juin 2016 n°14-26944 Attendu que, pour rejeter ces demandes d'annulation, l'arrêt constate qu'il résulte des mentions contenues dans l'assignation que l'huissier de justice, qui a relaté l'ensemble des diligences accomplies, s'est rendu à la dernière adresse connue de M. X... 55 ...75011 Paris, a rencontré le concierge de l'immeuble qui lui a déclaré que celui-ci était parti sans laisser d'adresse, a effectué une recherche dans l'annuaire téléphonique de Paris, lequel ne mentionne pas d'abonné à ces nom et prénom, à cette adresse et dans le reste de Paris ; que, s'agissant de la signification du jugement, l'arrêt constate que l'huissier de justice n'a trouvé aucune trace du nom du requis à cette adresse, le concierge déclarant que M. X... était parti sans laisser d'adresse, et le lieu de son travail actuel étant inconnu, et que si, sur l'annuaire électronique, figurait un X... Nathaniel à Paris, 4 rue ..., il avait tenté en vain de le joindre, ses appels restant sans réponse en l'absence de boîte vocale, tandis qu'il n'avait pu interroger les services postaux et fiscaux qui se retranchaient, derrière le secret professionnel ; que la cour d'appel en a déduit que l'obligation pesant sur l'huissier de justice de relater dans ces actes les diligences accomplies pour effectuer des significations à la personne de leur destinataire et les circonstances caractérisant l'impossibilité de telles significations à sa personne avaient été respectées ; Qu'en se déterminant ainsi, par des motifs impropres à établir que l'huissier de justice avait accompli des diligences suffisantes pour rechercher le destinataire des actes, notamment en se rapprochant du liquidateur judiciaire de la société Institut de formation mayanne pour tenter de connaître la nouvelle adresse personnelle ou professionnelle de M. X... et, ayant découvert sur l'annuaire électronique un indice relatif à une possible nouvelle adresse personnelle de M. X... à Paris, 4 rue ..., en se rendant sur les lieux pour vérifier dans le voisinage s'il s'agissait ou non de celle-ci, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ; Cass com 9 septembre 2020 n°18-12444 Mais attendu que l'arrêt relève d'abord que l'huissier de justice chargé de la signification de l'assignation s'est rendu à la dernière adresse connue, à Dommartemont, de M. X..., lequel ne rapporte pas la preuve qu'il aurait habité à une autre adresse dont les mandataires judiciaires auraient eu connaissance, notamment celle figurant sur l'extrait Kbis de la société Tuileries d'Alsace Lorraine, distincte, de plus, de l'adresse à Versailles qu'il revendique et que les pièces de la procédure démontrent être son domicile dès le début de l'année 2012 ; que l'arrêt ajoute que l'huissier de justice a constaté que le nom de l'intéressé ne figurait ni sur le tableau des occupants ni sur la porte des appartements ni sur les boîtes aux lettres, que les voisins ne pouvaient lui fournir de renseignement sur son adresse actuelle, que le préposé de La Poste lui avait opposé le secret professionnel, tandis que la mairie ne pouvait lui fournir une autre adresse, et que ses recherches dans l'annuaire étaient demeurées vaines ; que la cour d'appel a exactement déduit de ces constatations que l'huissier de justice avait accompli toutes les diligences utiles et que la signification était régulière, dès lors que l'officier ministériel n'était pas tenu de mentionner dans le procès-verbal de signification l'identité des personnes auprès desquelles il s'assurait du domicile, ni de chercher à entrer à contact avec M. X... via un réseau social professionnel n'indiquant pas directement, selon les propres conclusions de l'intéressé, l'adresse de celui-ci ; que le moyen n'est pas fondé ; Les personnes morales Concernant les personnes morales, le texte indique, à propos des liquidations judiciaires "4"° Les notifications et lettres adressées au débiteur, personne morale de droit privé, peuvent l'être au domicile de son représentant légal ou du mandataire ad hoc désigné conformément au II de l'article L. 641-9." Ce nouveau texte est la conséquence de la modification, qui découle de l'ordonnance du 12 mars 2014, par laquelle la liquidation n'emporte plus la dissolution de la société a priori, la personne morale subsiste, et conserve son siège social. Cependant il faut bien considérer que bien souvent le bail du local qui héberge le siège social est résilié. Ainsi la société peut, sur demande, être considérée par les organes de la procédure comme étant domiciliée à l'adresse du représentant légal qui reste en fonction puisque la société n'est pas dissoute. Le texte ne précise pas sous quelle forme la demande doit être faite. En tout état, et sauf indication contraire, les notifications faites au siège social sont régulières, et il appartient aux associés de déplacer le siège social. Pour plus de précisions voir le mot siège social et procédure collective Echec de la notification la signification par les parties Les actes pour lesquels le courrier recommandé de notification échoue doivent être réitérés par signification c'est par exemple le cas d'une convocation du débiteur, qui, faute d'avoir été reçue, doit être signifiée. A défaut la décision rendue encours la nullité. Plus précisément la notion d'échec de la notification par RAR a été modifiée par les effets du décret du 30 juin 2014 uniquement pour les procédures ouvertes au jour de son entrée en vigueur avant l'entrée en vigueur de ce texte, l'article R662-1 du code de commerce renvoyait aux dispositions de procédure civile et particulièrement les articles 670 , 670-1 du CPC s'appliquaient si le destinataire n'avait pas signé l'accusé réception du courrier, il convenait de signifier. Le décret du 30 juin 2014 article 118 a emporté une modification salutaire de l'article R662-1 la première présentation du recommandé vaut notification et fait courir le délai de recours; ainsi, à la condition expresse que l'adresse soit exacte, et que le courrier ne revienne pas avec une mention NPAI, le destinataire d'un recommandé qui ne le retire pas mais est avisé par la poste s'expose à ce que la décision devienne définitive. A défaut l'article 670-1 du code de procédure civile qui dispose "En cas de retour au secrétariat de la juridiction d'une lettre de notification dont l'avis de réception n'a pas été signé dans les conditions prévues à l'article 670, le secrétaire invite la partie à procéder par voie de signification" doit s'appliquer. D'ailleurs, selon avis de la Cour de Cassation du 4 avril 2016 n°16-70001 avis 16003P "Lorsqu’en application de l’article R. 631-4 du code de commerce, le président du tribunal fait convoquer, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, un dirigeant de personne morale et que l’avis de réception de la lettre retourné au greffe n’a pas été signé dans les conditions prévues à l’article 670 du code de procédure civile, il incombe au greffier d’inviter le ministère public, demandeur à l’instance, à procéder par voie de signification. Il ne peut être suppléé à l’accomplissement de cette formalité par l’exercice de la simple faculté offerte au juge par l’article 471 du code de procédure civile de faire procéder à une nouvelle citation lorsque le défendeur ne comparaît pas." Notification et signification mentions obligatoires et conséquencesLe principe En toute circonstance si le délai de recours est ouvert par une notification ou une signification, son ouverture suppose que l'acte indique expressément le délai et les modalités de recours article R662-1 du code de commerce qui renvoie à l'article 680 du CPC Rappelons que l'article 680 du CPC dispose "L'acte de notification d'un jugement à une partie doit indiquer de manière très apparente le délai d'opposition, d'appel ou de pourvoi en cassation dans le cas où l'une de ces voies de recours est ouverte, ainsi que les modalités selon lesquelles le recours peut être exercé ; il indique, en outre, que l'auteur d'un recours abusif ou dilatoire peut être condamné à une amende civile et au paiement d'une indemnité à l'autre partie" Toute mention erronée ou omise a pour conséquence que le délai de recours n'a pas couru Cass civ 2ème 3 mars 2016 n°15-12129 Etant précisé que lorsque la représentation par avocat est obligatoire, l'article 678 du CPC prévoit une signification à avocat préalablement à la signification aux parties, sout la sanction d'une nullité de fond mais si les deux actes, signification à avocat et signification aux parties sont effectués le même jour, ils seront valables si la signification à partie vise la signification à avocat qui sera alors réputée faite préalablement Cass civ 1ère 28 mai 2008 n°06-17373 et Cass civ 1ère 23 février 2012 n°10-26117 Un acte comportant une mention erronée ou omettant une mention obligatoire ne fait pas courir le délai de recours Un acte erroné ne fait pas courir le délai de la même manière d'ailleurs qu'une insertion erronée au BODACC. Pour plus de précisions sur le contenu et les irrégularités de la publicité voir le mot BODACC Un certain nombre d'erreurs peuvent affecter la notification ou la signification d'une décision. C'est fréquent en matière de procédure collective où les voies de recours sont spécifiques et enfermées dans des délais particulier. Pour être régulière et faire courir le délai de recours, la notification doit donc mentionner les délais et modalités de recours cf article 680 du CPC et Cass com 10 Juillet 2001 n°98-16698 et préciser devant quelle juridiction le recours doit être porté Cass civ 2ème 3 Mai 2001 n°99-18326 Par ailleurs si le juge qualifie inexactement une décision par exemple en dernier ressort et que le recours exercé est irrecevable pour cette raison, c'est la notification de la décision d'irrecevabilité qui fera courir le délai article 536 du CPC Pour les délais L'indication d'un délai erroné ne fait pas courir le délai de recours Cass Civ 2ème 19 mai 1998 n°96-16706 Cass soc 26 avril 2006 n°04-41420 Cass Civ 2ème 7 mars 2002 n°99-12167 Cass com 22 juillet 1986 n°85-11829 Cass civ 2ème 15 avril 2010 n°09-14872 et l'indication du point de départ du délai doit également être portée Cass soc 23 octobre 1984 n°82-41101 Voir également Cass civ 2ème 9 avril 2015 n°14-18772, Cass civ 2ème 12 février 2004 n°02-13332, Cass soc 26 avril 2006 n°04-41420, Cass civ 2ème 24 octobre 1979 n°77-15457, que la signification soit annulée ou pas Cass civ 2ème 15 avril 1981 n°80-12201, Cass civ 2ème 4 juin 1986 n°85-10299. Pour les modalités de recours - Le processus de recours L'absence d'indication des modalités du recours entraîne également la nullité par exemple omission de préciser qu'il faut un acte d'huissier Cass Civ 2ème 7 janvier 1982 n°80-14146 ou la constitution d'un avocat Cass civ 2ème 9 avril 2015 n° 14-18772 ou encore la nécessité en l'espèce de recourir à la procédure à jour fixe Cass Civ 2ème 28 janvier 2016 n°15-11391 Cass Civ 2ème 3 décembre 2015 n°14-24909 ou encore devant quelle juridiction le recours doit être formé Cass Civ 2ème 3 mai 2001 n°99-18326 Certains arrêts vont jusqu'à imposer que la notification comporte l'indication de l'adresse de la juridiction devant laquelle le recours doit être formé Cass civ 2ème 4 juin 2015 n°14-15450 A priori l'absence d'indication que l'auteur d'un recours abusif ou dilatoire peut être condamné à une amende civile article 680 du CPC n'invalide pas la notification mais interdira de prononcé une amende civile. - la juridiction de recours Cass civ 2ème 8 décembre 1982 n°81-14603 - la voie de recours L'absence d'indication de la voie de recours entraîne nullité de la notification, Cass civ 2ème 17 mai 2018 n°17-17480 , la nullité de la notification n'étant pas suspendue à la démonstration d'un grief résultant de l'absence de mention. L'indication d'une mauvaise voie de recours ne fait pas courir le délai Cass soc 8 novembre 1979 n°78-40708, Cass civ 2ème 15 avril 1981 n°80-12201 Cass civ 2ème 14 février 2008 n°06-20988, Cass civ 2ème 3 mai 2001 n°99-18326, Cass com 29 mai 2001 n°98-17469 y compris si l'erreur est la conséquence d'une erreur de qualification donnée par le jugement lui même Cass civ 2ème 11 avril 1981 n°79-13256, cf article 536 du CPC et il est parfois jugé que l'indication d'une mauvaise voie de recours entraîne la nullité de la notification Cass civ 2ème 25 octobre 1979 n°78-12040 Cass Com 28 juin 2016 n°15-13310 En tout état l'acte n'ouvre pas pour autant la voie de recours indiquée par erreur. Evidemment l'utilisation d'un formulaire qui détaille différentes voies de recours sans préciser laquelle est applicable à l'espèce est nulle Cass Soc 8 novembre 1979 n°78-40708 La traduction procédurale de l'anomalie de l'acte nullité de forme L'acte comportant une anomalie ne fait pas courir le délai de recours. Procéduralement plusieurs cas peuvent se présenter - une partie se prévaut de l'absence de recours l'autre partie pourra lui objecter que le recours n'a pas couru et invoquera la nullité de l'acte. - une partie exerce un recours pour lequel on lui oppose qu'il est irrecevable par exemple hors délai, ou recours mal dirigé dans le cadre de l'instance elle objectera que l'acte lui cause grief et le juge saisi pourra en connaître Cass civ 2ème 6 décembre 2018 n°17-24684 Cass civ 2ème 13 novembre 2014 n°13-24547 - une partie exerce le "bon" recours, dans le "bon" délai la validité de l'acte est sans aucune conséquence. Les irrégularités des actes sont des irrégularités de forme, et évidemment dans les deux premier cas, le grief nécessaire pour que la nullité soit invoqué est bien démontré. L'article 693 du CPC prévoit en effet que les irrégularités de mentions entraînent la nullité, régie par les règles de nullité des actes de procédure 694 du CPC. Ce sont donc les articles 112 et suivants du CPC relatifs aux nullité des actes pour vice de forme qui s'appliquent et notamment l'article 114 du CPC qui subordonne la nullité à la démonstration d'un grief. La connaissance personnelle que pouvait avoir le destinataire de la notification n'évite pas la nullité mais l'indication d'un délai de recours plus bref que la réalité constitue un grief Cass Civ 2ème 4 juin 1986 n°85-10299 Le débat pourrait exister à l'inverse dans le cas de l'indication d'un délai plus long que le délai légal, le grief étant discutable dès lors que le destinataire de l'acte n'a effectivement exercé aucun recours à l'intérieur de ce délai artificiellement long. pour un autre exemple - absence d'indication des modalités de l'appel, mais indication que la voie de recours est l'appel et indication du délai - dans lequel l'absence de grief a été retenue, Cass Civ 2ème 7 mars 1979 n°77-14476 ou erreur grossière sur le siège de la Cour d'appel qui ne pouvait pas échapper Cass civ 2ème 20 novembre 1985 n°84-13239 La possibilité de notification ou signification par une partie existe toujours En tout état si une partie veut faire courir le délai de recours à l'encontre d'un mandataire de justice, il devra lui signifier la décision Cass com 24 janvier 2018 n°16-20197, Il en est de même à l'encontre d'un tiers dont on estime que les droits sont affectés par la décision Cass com 10 mars 2015 n°13-22777 l'article 651-3 du CPC prévoit en effet que la signification peut toujours être effectuée même si les textes prévoient une autre forme. Il s'agit bien dans ce cas d'une signification acte d'huissier et pas d'une notification courrier recommandé. A l'inverse la notification là où une signification est nécessaire, ne fait pas courir le délai d'appel pour un exemple de distinction, dans un autre domaine Cass civ 2ème 1er février 2018 n°17-11321 La pluralité de notifications ou significations A priori en cas de pluralité de notifications et/ou significations, le premier acte régulier fait courir les délais et les autres, bien que réguliers, n'ouvrent pas de nouveau délai Cass civ 2ème 5 février 2009 n°07-13589, Cass civ 1er 8 avril 2009 n°07-21090 Cass com 3 novembre 2010 n°09-68968 sauf le cas où la matière n'est pas indivisible auquel cas les délais sont à considérer acte par acte entre les parties concernées par chaque signification Cass com 13 avril 2010 n°09-13478 Cass civ 2ème 13 mai 2015 n°14-13660, étant bien entendu précisé que le délai court à l'encontre de celui qui notifie article 528 du CPC Un arrêt isolé a admis que le second acte fasse courir les délais Cass civ 2ème 20 décembre 2001 n°00-14629 dans le cas d'une notification effectuée à l'intérieur du premier délai, mais cette décision reste illogique et non reproduite. Novation et/ou modification de la detteLes articles 1329 et suivants du code civil organisent la novation, qui s'opère de trois manières 1° Lorsque le débiteur contracte envers son créancier une nouvelle dette qui est substituée à l'ancienne, laquelle est éteinte ; 2° Lorsqu'un nouveau débiteur est substitué à l'ancien qui est déchargé par le créancier ; 3° Lorsque, par l'effet d'un nouvel engagement, un nouveau créancier est substitué à l'ancien, envers lequel le débiteur se trouve déchargé. La novation ne se présume pas, et doit résulter clairement de l'acte qui l'opère. La novation par souscription d'une nouvelle dette éteint la précédente dette et ses accessoires article 1334 du code civil et libère la caution, ce qui n'est pas le cas d'un aménagement de la dette voir par exemple 2316 du code civil, qui n'est pas opposable à la caution mais ne la libère pas. La différence entre la novation et un aménagement de la dette est parfois ténue, et un critère qui peut guider 'interprétation en le caractère incompatible des dispositions nouvelles par rapport aux anciennes. Par exemple deux ventes successives du même bien au même acheteur emporte novation Cass civ 3ème 12 juillet 1996 n°92-19749 La reconduction d'un crédit n'est pas un simple report d'échéance et libère la caution Cass com 7 juin 2005 n°04-13021 étant en outre précisé que les conditions du report et/ou de la reconduction peut engager la responsabilité de la banque, notamment si elle n'en a pas averti la caution Cass Civ 1ère 18 mars 1997 n°94-18102 D'une manière générale d'ailleurs la novation libère la caution Cass com 3 mai 2006 n°04-20235 Cass com 14 janvier 2004 n°00-14433 Concernant la modification de la dette, comme indiqué ci dessus elle n'est pas opposable à la caution qui peut s'en prévaloir par exemple d'un allongement conventionnel de la durée de remboursement, ce qui est différent d'un allongement ou de remises dans le cadre d'un plan de redressement, mais la Cour de Cassation a rendu un arrêt très sévère dans lequel elle juge "Attendu que, pour condamner Mme X... à payer une certaine somme à la banque, l'arrêt retient que la nullité des cautionnements des autres associés n'entraîne pas celle de l'engagement de Mme X... qui, en sa qualité de gérant de la société débitrice principale, avait eu parfaite connaissance des modifications apportées au contrat de prêt le 12 août 1987, s'était elle-même chargée de recueillir les conditions exactes de l'octroi du prêt et que les échéances de celui-ci ayant été réglées jusqu'en 1995 elle ne pouvait en ignorer les conditions d'application ; Attendu qu'en statuant ainsi, alors que les conditions du prêt ayant été modifiées postérieurement à la souscription de l'engagement de caution de Mme X..., celle-ci devait les accepter et que la connaissance qu'elle pouvait en avoir en sa qualité de dirigeant de la société débitrice ne suffisait pas à caractériser une telle acceptation, la cour d'appel a violé le texte susvisé ; Et sur le même moyen, pris en sa seconde branche Vu l'article 1356 du code civil ; Attendu que, pour condamner Mme X..., l'arrêt retient encore que le fait que, dans ses conclusions de première instance, la société débitrice principale, dont elle était la représentante légale, a indiqué ne pas contester le montant de la créance, constitue un aveu judiciaire ; Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'absence de contestation par le représentant légal de la société débitrice principale du montant de la créance ne caractérise pas, de sa part, un aveu judiciaire qu'il en garantit personnellement le paiement en qualité de caution, la cour d'appel a violé le texte susvisé" Autrement dit, toute modification du contrat, postérieurement à l'acte de caution, même connu de la caution en sa qualité de représentant légal du contractant, doit être accepté par la caution, sous peine de nullité du cautionnement Cass com 24 juin 2014 n°13-21074, et cet arrêt passe de l'inopposabilité qui n'avaient de raison de s'appliquer qu'en cas de dispositions aggravant le sort de la caution, à la nullité, au visa légitime de l'article 2292 du code civil "Le cautionnement ne se présume point ; il doit être exprès, et on ne peut pas l'étendre au-delà des limites dans lesquelles il a été contracté." cet arrêt semble contraire à l'arrêt Cass com 26 mars 2013 n°12-12336 qui exige nouvel engagement de la caution en cas de changement de dette, mais est plutôt une évolution en faveur des cautions Pour l'absence d'effet novatoire du plan de sauvegarde ou de redressement voir ces mots Nullité des contratsGénéralités La nullité d'une convention est un vice qui l'affecte dès l'origine. Elle peut découler des règles de droit commun le code civil, du code de la consommation ou de règles spécifiques. Elle a un effet rétroactif d'anéantissement du contrat, et de remise en état, ce qui implique des restitutions chose livrée, prix ou loyers payés .. sans préjudice de dommages et intérêts. Le droit commun des contrats le code civil Le code civil pose des règles de validité des contrats. En particulier les articles 1228 et suivants. L'article 1228 dispose Sont nécessaires à la validité d'un contrat 1° Le consentement des parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. Les articles 1230 et suivants détaillent les vices du consentement, dont l'article 1131 précise qu'ils sont cause de nullité du contrat. IL en est de même, dans certains cas, de l'erreur 1132 1133 1134 et suivants, du dol 1137 et suivants et notamment 1139 pour la nullité L'action en nullité ne court que du jour où la cause de nullité est découverte 1144 Le code de la consommation La nullité peut également résulter de dispositions spécifiques, comme par exemple le code de la consommation. Le code de la consommation détaille très précisément le contenu et les conditions du contrat passé entre un professionnel et un consommateur ou un professionnel qui n'intervient pas dans le secteur concerné par le contrat, l'article L221-3 du code de la consommation précise que "Les dispositions des sections 2, 3, 6 du présent chapitre applicables aux relations entre consommateurs et professionnels, sont étendues aux contrats conclus hors établissement entre deux professionnels dès lors que l'objet de ces contrats n'entre pas dans le champ de l'activité principale du professionnel sollicité et que le nombre de salariés employés par celui-ci est inférieur ou égal à cinq." Ces précisions découlent notamment des article L221-5 et article L221-8 Des obligations d'information précontractuelles sont posées L221-5 dont l'exécution doit être prouvée par le professionnel L221-7. Des règles spécifiques sont applicables pour les contrats dits à distance ou hors établissement, c'est à dire pour lesquels le consommateur a été démarché chez lui L221-1, avec notamment des obligations de remise de documents L221-8 et suivants et un délai de rétractation L221-18 pour l'application de la loi dans le temps, ces dispositions, applicables à compter du 1er juillet 2016, font suite à l'article 6 de la loi 2014-344 applicable antérieurement dont les dispositions principales maintenant abrogées sont les suivantes Article préliminaire Au sens du présent code, est considérée comme un consommateur toute personne physique qui agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale » Article L111-1 dans sa rédaction issue de la loi du 17 mars 2014 qui dispose Avant que le consommateur ne soit lié par un contrat de vente de biens ou de fourniture de services, le professionnel communique au consommateur, de manière lisible et compréhensible, les informations suivantes 1° Les caractéristiques essentielles du bien ou du service, compte tenu du support de communication utilisé et du bien ou service concerné ; … » Article L121-17 qui dispose .-Préalablement à la conclusion d'un contrat de vente ou de fourniture de services, le professionnel communique au consommateur, de manière lisible et compréhensible, les informations suivantes 1° Les informations prévues aux articles L. 111-1 et L. 111-2 ; … Article L121-18-1 Le professionnel fournit au consommateur un exemplaire daté du contrat conclu hors établissement, sur papier signé par les parties ou, avec l'accord du consommateur, sur un autre support durable, confirmant l'engagement exprès des parties. Ce contrat comprend, à peine de nullité, toutes les informations mentionnées au I de l'article L. 121-17. » Nullités de la période suspecte en procédure collectiveQuelques points de la définition Présentation Les actes nuls de plein droit Les actes dont la nullité est à l'appréciation du tribunal Les exceptions expresses à la nullité Précisions sur les modes de paiement considérés comme communément admis au regard du secteur d'activité et de la pratique et tentative d'énumération L'affacturage La cession de créance et le nantissement de créance La délégation de créance L'acquiescement à une saisie La novation la dation en paiement La compensation Les paiements effectués même par un mode de paiement communément admis sont nuls s'ils s'agit de payer une dette non échue Le cas particulier du contrat de travail La procédure de nullité Le sort des créances résultant de la nullité La prescription de l'action L'alternative de l'action paulienne Présentation La loi considère que les actes accomplis par le débiteur postérieurement à la date de cessation des paiements sont suspects », et en permet donc l’annulation. voir le mot "période suspecte" Les textes énumèrent deux catégories d'actes Les actes nuls de plein droit La nullité doit être prononcée, c'est à dire que s'il est constaté qu'ils ont été accomplie depuis la date de cessation des paiements, ils seront automatiquement annulés article L632-1 du code de commerce Pour les procédures ouvertes avant le 1er octobre 2021 L'article L632-1 du code de commerce dispose I. ― Sont nuls, lorsqu'ils sont intervenus depuis la date de cessation des paiements, les actes suivants 1° Tous les actes à titre gratuit translatifs de propriété mobilière ou immobilière ;un paiement n'est pas un titre gratuit translatif Cass com 19 septembre 2018 n°17-16055 2° Tout contrat commutatif dans lequel les obligations du débiteur excèdent notablement celles de l'autre partie Cass com 20 mars 2019 n°18-12582 pour un contrat de travail et Cass com 12 juin 2019 n°18-10788 pour un contrat d'apprentissage, dont curieusement la nullité n'a pas été recherchée, mais dont la juridiction sociale tire les mêmes conséquences que la nullité. On peut évidemment penser sous cette rubrique à la résiliation amiable d'un bail consentie sans que le bailleur consente à des efforts à la mesure de l'abandon de la propriété commerciale abandon de loyer, ... ou alors même que le débiteur pourrait céder son fonds de commerce dans des conditions plus favorables. 3° Tout paiement, quel qu'en ait été le mode, pour dettes non échues au jour du paiement Pour un exemple d'associés qui versent au compte de la société par la suite en procédure collective l'exacte somme nécessaire au paiement d'un prêt non échu ce paiement est considéré comme un paiement qui n'encourt pas la nullité de la période suspecte car bien que transitant par le compte de la société, il est incontestablement le paiement par un tiers Cass com 2 mars 2022 n°20-22143. Par contre le paiement par transaction, d'une dette non pas due par le débiteur par la suite en procédure collective, mais au contraire due par son contractant, ne tombe pas sous le coup du texte Cass com 13 avril 2022 n°20-23328 4° Tout paiement pour dettes échues, fait autrement qu'en espèces, effets de commerce, virements, bordereaux de cession visés par la loi n° 81-1 du 2 janvier 1981 facilitant le crédit aux entreprises ou tout autre mode de paiement communément admis dans les relations d'affaires la compensation n'est pas un mode de paiement admis Cass com 20 janvier 2021 n°19-15108 5° Tout dépôt et toute consignation de sommes effectués en application de l'article 2075-1 du code civil 1, à défaut d'une décision de justice ayant acquis force de chose jugée 6° Toute hypothèque conventionnelle, toute hypothèque judiciaire ainsi que l'hypothèque légale des époux et tout droit de nantissement ou de gage constitués sur les biens du débiteur pour dettes antérieurement contractées voir à ce sujet Cass com 21 janvier 2003 n°99-15667 Cass com 14 mars 2000 n°97-18328 Cass com 4 janvier 2000 n°97-15712, Cass com 20 janvier 1998 n°95-16402, Cass com 12 novembre 1997 n°95-14900, Cass com 1 juillet 1997 n°95-11375 Cass com 28 mai 1996 n°94-10361 Cass com 2 avril 1996 n°93-20562 Cass com 17 novembre 1992 n°90-22058 Cass com 29 novembe 1988 n°86-15821 Cass com 11 février 1970 n°67-13398, Cass com 10 janvier 1983 n°81-15389 mais l'admission au passif à titre hypothécaire est irrévocable et interdit d'actionner ensuite en nullité de l'inscription Cass com 19 décembre 2018 n°17-27947 Cass com 19 décembre 2018 n°17-19309 . La nullité de l'hypothèque entraîne nullité du paiement effectué sur son fondement pour une hypothèque prise par un avocat sur l'immeuble de son client, en garanti de ses honoraires, et annulée pour avoir été prise en période suspecte Cass com 10 juillet 2019 n°18-17820. Voir également dans le même sens Cass com 13 avril 2022 n°20-23254 7° Toute mesure conservatoire, à moins que l'inscription ou l'acte de saisie ne soit antérieur à la date de cessation de paiement 8° Toute autorisation et levée d'options définies aux articles L. 225-177 et suivants du présent code ; 9° Tout transfert de biens ou de droits dans un patrimoine fiduciaire, à moins que ce transfert ne soit intervenu à titre de garantie d'une dette concomitamment contractée ; 10° Tout avenant à un contrat de fiducie affectant des droits ou biens déjà transférés dans un patrimoine fiduciaire à la garantie de dettes contractées antérieurement à cet avenant ; 11° Lorsque le débiteur est un entrepreneur individuel à responsabilité limitée, toute affectation ou modification dans l'affectation d'un bien, sous réserve du versement des revenus mentionnés à l'article L. 526-18, dont il est Samedi7 mars Nous avons trouvé refuge à Corfou chez une vieille logeuse grecque qui dès qu'on a le dos tourné, rentre en douce à la maison pour nous couper le chauffage et l'eau chaude. En échange elle nous laisse gavé de citrons géants, on ne sait plus quoi en faire.J’espérais me la couler douce avec Benoit qui parle 36 langues et même le roumain maintenant, manque de bol Ça dépend »... Oui ça évidement, on vous demande de répondre par oui » ou par non » alors ça dépend, ça dépasse ! 0 - Eh, Pierre ! Y a un monsieur très malpoli qu'a téléphoné, y voulait enculer Therèse ! - Oui mais c'est un ami. - Ah bah ça va alors. 0 - Felix si tu m'frappes encore une fois j'appelle mon frère de Marseille, il va v'nir t'égorger... - M'en fou d't'on frère c'est une gonzesse ! - N'empêche que quand il rapplique tu t'chi dans l'froc ! 0 - Et bien, allez-y monsieur insultez moi à loisir, nous sommes là pour ça. - Oui... Heu... Hein. - Mais, que ce passe-t-il ? Vous ne continuez pas, monsieur ? Vous en étiez à peau de couille » je crois, hein ? Que se passe-t-il ensuite ? 0 - Ils me demandent de faire des gants à trois doigts pour les petits lépreux de Djakarta. C'est tout la Croix-Rouge ça ! Vous croyez pas que j'aurais plus vite fait de faire des moufles ? - Entre nous Thérèse, une bonne paire de chaussettes et hop ! Ohhh ! On dit de ces bêtises parfois... 0 - Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un p'tit peu... enfin... ça va très loin. - C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc. 0 - Joyeux Noël quand même ! - Y'a pas d'mal ! 0 C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim. 0 Allez hop, à Créteil, hop ! 0 Je ne vous jette pas la pierre, Pierre, mais j'étais à deux doigts de m'agacer. 0 Mais je vous en prie. Figurez-vous que Thérèse n'est pas moche. Elle n'a pas un physique facile... C'est différent. 0 - Mais... mais qu'est ce que c'est que cette matière ? Mais c'est d'la merde ?! - Non, c'est kloug. 0 Publiéle 24 août 2022 14 h 00 Par Alexis Savona. Partage. Zézette est ton personnage préféré du Père Noël est une Ordure ? Alors tente de répondre correctement à ce Méfiez vous, le dé est truqué, il a plus que six faces ... Derrière chaque face, vous trouverez des animaux, du beurre, du lait, des œufs, un peu d'anatomie, de la boisson, des condiments, des ustensiles de cuisine, des fruits et des légumes, du pain et des gateaux, de la soupe et un fourre-tout "divers". Ou ... lire les expressions une à une Amusez-vous bien ! i Mode d'emploi Cliquer sur le dé ou le faire tourner avec la souris pour changer le thème des expressions ci-dessous. Il y a environ 370 expressions à parcourir. Pour rechercher une expression à partir d'un mot, utiliser le formulaire ci-dessous. Vous trouverez également quelques bonus en bas de page films, citations d'auteurs triés sur le volet, chansons françaises ... toujours autour du même thème. Rechercher un mot dans les expressions Mot recherché 3 caractères mini La bagatelle emprunte nombre de mots à la table, voici quelques expressions parmi les plus connues Croquer de la gousse d'ail, tremper son biscuit, être casse-bonbons, avoir une brioche au four, prendre le café du pauvre, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, avoir le cul bordé de nouilles, envoyer la purée, un vieux four est plus aisé à chauffer qu'un neuf, un beau service trois pièces, le garde manger, la bonbonnière, la boite à lait, les miches, une planche à pain, etc ... Idem pour les contrepèteries qui utilisent souvent des termes plutôt crus ... i Info Placer la souris sur les contrepéteries, les lettres ou syllabes à inverser sont indiquées ... trop facile ! Cliquer ici si vous souhaitez en relire quelques unes. Couper les nouilles au sécateur, votre menthe a un goût de fiel, ces soupers manquent de pain, il ne faut pas secouer les nouilles quand on envisage une escalope avec une bonne salade, elle se délectait des pommes de Catherine, vous vendez aussi la sauteuse ?, elle fait de délicieuses tripes aux papillotes, ce coup de blanc m'a grisée, les nouilles du cabot, une tourte aux cailles, la vache qui rit, laitue séchée ?, un saint nectaire, court bouillon, une boîte de riz, j'aime le goût du blanc, goûtez-moi cette farce, un hachis parmentier, ces rillettes en fût sont excellentes, à l'auberge des Deux Reines, le cuisinier entame une vache marginale, à l'hôtel du Bon Coucher, j'ai goûté un vieux marc très doux, admirez donc l'écaille de ces moules, après l'apéritif les penseurs veulent dîner, j'ai visité le salon des vins, ce breuvage vient des Vosges et il est cher, ce qui me plaît quand je dîne, c'est la purée, le beau-père était bouilleur de cru, c'est lui qui sert l'amande, elle aime le goût de Mont-Blanc, il faut être peu pour bien dîner, je vous trouve bien saoule sans motif, oh! les belles frites, etc ... Principales sources des expressions Chaudes recommandations pour le site qui sent bon la joie de vivre et dans lequel les commentaires du patron et des membres sont un joli mélange d'esprit, de tolérance et de grivoiserie ! Succulentes citations d'auteurs triés sur le volet Pierre Desproges Pierre Desproges Pierre Desproges, né en 1939 à Pantin et mort en 1988 à Paris, est un humoriste français réputé pour son humour noir, son anticonformisme et son sens de l'absurde. Le grand public le découvre en 1975 dans Le petit rapporteur» aux côtés de Jacques Martin, Stéphane Collaro, Pierre Bonte, Daniel Prévost, ... Dans les années '80, il collabore à Charlie Hebdo avec une chronique intitulée Les étrangers sont nuls», il est également le procureur du Tribunal des flagrants délires» en compagnie de Claude Villers et Luis Rego. De 1975 à 1988, il est fréquemment sur scène et écrit une quinzaine de livres. Une de ses plus belles phrases On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde». Ecouter Tout au long de cette vie tumultueuse où j'ai donné la joie sur d'innombrables sommiers dont j'ai oublié le nom, j'ai compris qu'on pouvait juger de la sensualité d'une femme, ou d'un homme, bien sûr, mais ce n'est pas tellement mon truc, simplement en observant son comportement à table. Prends-en de la graine, jeune dragueur qui m'écoute. Celle-là qui chipote devant les plats nouveaux exotiques, celle-là qui met de l'eau dans le pauillac, qui grimace au-dessus des pieds de porc farcis, qui repousse les myrtilles à côté du filet de sanglier, celle-là crois-moi, n'est pas sensuelle, c'est évident ! Comment voulez-vous qu'une femme qui renâcle devant une saucisse de Morteau puisse prendre ensuite quelque plaisir ... avec une langue aux olives ou des noisettes de veau ? Extrait du réquisitoire contre Gérard Vié, restaurateur - Le 26 mai 1981 au tribunal des flagrands délires. Si vous aimez, écoutez donc son réquisitoire contre Pierre Perret et ... le cassoulet 30 novembre 1982. Et tous les autres ! Pierre Dac Pierre Dac André Isaac, dit Pierre Dac, né en 1893 à Châlons-sur-Marne et mort en 1975 à Paris, est un humoriste et comédien français. Il a également été, pendant la seconde guerre mondiale, une figure de la Résistance grâce à ses interventions sur Radio Londres. Pierre Dac est notamment l'inventeur du Schmilblick», un objet qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout, et du mot Chleuhs» pour désigner les Allemands durant le conflit planétaire de 1939-1945. Après guerre, il constitue un fameux duo humoristique avec Francis Blanche, et conçoit et anime les populaires séries radiophoniques Signé Furax» et Bons baisers de partout». Ce qui différencie totalement un régime de bananes d'un régime totalitaire c'est que le premier est alimentaire et débonnaire alors que le second est autoritaire et arbitraire. Pour un colonel en retraite qui, avec brio, a commandé un régiment devant l'ennemi, rien n'est plus démoralisant ni plus déprimant que de se voir réduit à commander une choucroute avec un demi dans une brasserie. L'orgue de Barbarie est à la figue du même nom ce que la trompette bouchée est au cidre. Le rire est à l'homme ce que la pression est à la bière. Je songe parfois à la quantité de bœuf qu'il faudrait pour faire du bouillon avec le Lac de Genève ... Les aliments mal revenus font les repas mal partis. Greffez des plants de rosiers sur des plants de vigne, ça fera du vin rosé naturel. Les bons crus font les bonnes cuites. Sacha Guitry Sacha Guitry Sacha Guitry est un dramaturge, acteur, metteur en scène, réalisateur et scénariste français, né en 1885 à Saint-Pétersbourg Russie et mort en 1957 à Paris. Auteur dramatique prolifique, il a écrit plus de cent pièces de théâtre, dont beaucoup furent de grands succès. Il a également réalisé trente-six films, jouant le rôle principal dans la quasi-totalité d'entre eux, notamment Le Roman d'un tricheur», Désiré», Mon père avait raison», Quadrille», Ils étaient neuf célibataires», Si Versailles m'était conté», ... Il a également publié une dizaine d'ouvrages. Un livre de cuisine, ce n'est pas un livre de dépenses, mais un livre de recettes. Le mariage est comme le restaurant à peine est-on servi qu'on regarde ce qu'il y a dans l'assiette du voisin. Pierre Perret Pierre Perret Pierre Perret, né en 1934 à Castelsarrasin, est un auteur-compositeur-interprète français. Auteur jouant sur les mots, il ne dénigre pas pour autant l'argot, qu'il emploie à dessein dans de nombreux textes il a réécrit les fables de La Fontaine. L'interprète dans un style apparemment naïf, voire enfantin, avec candeur et humanisme pose nombre de questions pertinentes qu'il déclame avec un sourire malicieux. Chanteur populaire et auteur reconnu, il s'illustre par un répertoire hétéroclite composé tour à tour de chansons enfantines, comiques, grivoises, légères ou engagées, qui naviguent entre humour et tendresse. En marge de la chanson, il a publié de nombreux ouvrages sur la langue française et plusieurs sur la gastronomie, son autre grande passion. Pour bien cuisiner il faut de bons ingrédients, un palais, du cœur et des amis. Michel Audiard Michel Audiard Paul Michel Audiard, né à Paris en 1920 et mort à Dourdan en 1985, est un dialoguiste, scénariste et réalisateur français de cinéma, également écrivain et chroniqueur de presse. S'inspirant de la gouaille du peuple parisien, ses dialogues constituent l'un des meilleurs témoignages de l'irrévérence détachée propre aux années 1960. Parfois qualifié d'anarchiste de droite, un des seuls regrets qu'on lui connaisse est de ne pas avoir eu le temps d'adapter à l'écran le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard. En France, on n'a que trois spécialités la littérature, la fesse et la bouffe. Frédéric Dard Frédéric Dard Frédéric Dard, né en 1921 à Jallieu et mort en 2000 à Bonnefontaine Suisse est un écrivain principalement connu pour les aventures du commissaire San-Antonio, souvent aidé de son adjoint Bérurier, dont il a écrit cent soixante-quinze aventures depuis 1949. Parallèlement aux San-Antonio l'un des plus gros succès de l'édition française d'après-guerre, il a produit sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes des romans noirs, des ouvrages de suspense psychologique, des grands romans», des nouvelles, ainsi qu'une multitude d'articles. Débordant d'activité, il fut également auteur dramatique, scénariste et dialoguiste de films. Quand j'entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé, mais je me console en songeant qu'ils pourraient être à ma table. Professeur Choron Professeur Choron Le Professeur Choron, né en 1929 à La Neuville-aux-Bois et mort en 2005 à Paris, de son vrai nom Georges Bernier, est un écrivain, chanteur et humoriste français et le cofondateur du journal Hara Kiri en 1960 puis Charlie Hebdo en 1970. Il créait ou participait aux fausses pubs, aux photo-montages, écrivait des textes, et jouait dans les romans-photos. On retiendra notamment ses Fiches-bricolages» dans lesquelles il se mettait lui-même en scène. Il choisit son pseudonyme d'après le nom de la rue Choron où étaient situés les locaux de la revue Hara-Kiri. Il est le père de la comédienne et humoriste Michèle Bernier. Comme la tartine, l'ivrogne tombe toujours du côté qui est complètement beurré. La soif du cœur ne s'apaise pas avec une seule bière. Coluche Coluche Michel Colucci, dit Coluche, est un humoriste et comédien français, né en 1944 à Paris et mort en 1986 à Opio. Revendiquant sa grossièreté mais, selon lui, sans jamais tomber dans la vulgarité», il donne un style nouveau et sarcastique par sa liberté d'expression, au music-hall, en s'attaquant notamment aux tabous, puis aux valeurs morales et politiques de la société contemporaine. En 1974, il devient célèbre en parodiant le jeu télévisé Le Schmilblick». En 1984, il obtient le César du meilleur acteur pour son rôle dramatique dans Tchao Pantin. Il se présente à l'élection présidentielle de 1981 avant de se retirer. Il fonde en 1985 Les Restos du Cœur», un an avant de mourir dans un accident de moto. Les artichauts, c'est un vrai plat de pauvre. C'est le seul plat que quand t'as fini de manger, t'en as plus dans ton assiette que quand t'as commencé. Plus on est de fous, moins il y a de riz. Il faut cueillir les cerises avec la queue ... j'avais déjà du mal avec la main. Tout ce qui m'intéresse, soit ça fait grossir, soit c'est immoral ! Jean Yanne Jean Yanne Jean Yanne, né Jean Gouyé en 1933 aux Lilas Seine-Saint-Denis et mort en 2003 à Morsains, est un chanteur, humoriste, acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur français. Il a marqué les écrans avec sa voix et sa personnalité singulière, ses talents au cinéma ainsi qu'avec ses sketches et ses parodies hilarantes. Il est notamment l'auteur du slogan Il est interdit d'interdire». Longtemps considéré comme un simple amuseur, il a pris peu à peu la dimension d'un authentique critique des travers et des ridicules de son époque, à la manière de Molière au XVIIème siècle. Vivre seul, c'est prendre plaisir à manger du céleri rémoulade dans son papier d'emballage. Les vieux adorent manger des cacahuètes ça leur rappelle leurs dents. Thérèse Le doubitchu Pierre Thierry Lhermitte et Thérèse Anémone goûtent les doubitchus offerts par Preskovitch. Pierre Je ne sais pas si vous avez remarqué, Thérèse ? Il y a comme une espèce de deuxième couche à l'intérieur» Thérèse Oui, c'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim !». Selon Preskovitch, le dobitchu est une spécialité bulgare très prisée, réservée aux grandes occasions et roulée à la main sous les aisselles». Il s'agit de la garniture d'un plat encore plus fameux le kloug aux marrons. Avant de passer par la fenêtre, le kloug a été colmaté avec du Spotz les Spotzis fermentent à la mi-cuisson, et les odeurs s'exhalent». Dès que Preskovitch a tourné les talons, Pierre jette le reste de son dobitchu, alors que Thérèse garde le sien en essayant de l'avaler je le mange quand même car c'est offert de bon cœur», avant de jeter le reste de la boîte à la poubelle. Cette boîte sera ensuite récupérée par Josette alias Zézette Marie-Anne Chazel ... dans Le père Noël est une ordure» C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim. Un zeste de Geluck Philippe Geluck Philippe Geluck est un artiste belge né à Bruxelles en 1954. Il est principalement connu pour être l'auteur de la série de bande dessinée Le Chat. Il participe également à plusieurs émissions télévisées en tant que chroniqueur, notamment en collaboration avec Laurent Ruquier. Dès l'age de 20 ans, il joue au Théâtre National de Belgique et passe rapidement au cinéma puis au petit écran où il anime de très nombreuses émissions au ton ironique. Ce n'est qu'en 1983 que le quotidien belge Le Soir» publie les premières planches du Chat. Ce dernier sera repris dans de très nombreux journaux en Europe. Dans la lignée de Desproges qui, dixit Geluck, a préféré mourir plutôt que d'approfondir le sujet», il publie en 2013 Peut-on rire de tout ?» qui est un modèle d'irrévérence et de provocation. pour la digestion Voici quelques expressions commises par Geluck ou par son héros félidé Je bouffe de temps en temps des asticots pour assouvir un sentiment de vengeance par anticipation. Quand l'homme a découvert que la vache donnait du lait, que cherchait-il exactement à faire ce jour-là ? Si les moustiques étaient des abeilles, ils ramèneraient du sang à la ruche et la reine ferait du boudin. Je suis d'accord c'est vrai que c'est un peu cruel d'égorger ou d'abattre les animaux pour pouvoir les manger ... d'un autre côté, je n'aimerais pas non plus qu'on me serve du steak mort de vieillesse. Boire dans des canettes, c'est déjà un peu respecter la femme qui fait la vaisselle ou je me trompe ? Toutes mes tentatives de régime se sont soldées par un bide. Si ma femme ouvrait un bistrot, elle me verrait plus souvent. Moi, il y a une chose que je suis incapable de manger, c'est du lapin. C'est si mignon un petit lapin que ça me rend triste. Alors, j'en profite pour en manger les jours où je suis déjà triste pour autre chose. Parce qu'il faut bien reconnaitre que c'est délicieux. La principale différence entre le boucher et le banquier, c'est qu'il y en a un des deux qui ne dira jamais il y a un peu plus, je vous le mets ? Films nourrissants et culturels Alexandre le bienheureux Extrait D'Yves Robert 1967 avec Philippe Noiret, Jean Carmet, Marlène Jobert, Pierre Richard, Paul Le Person, ... Alexandre, bon vivant et nonchalant, est cultivateur dans une ferme de la Beauce. Cependant sa vie quotidienne est dirigée par La Grande, son ambitieuse mais néanmoins tyrannique épouse, qui le pousse à bout de force en lui imposant chaque jour une liste de travaux démesurée. Devenu brutalement veuf, il éprouve un grand soulagement et se sent libéré de son labeur il décide de s'accorder un repos qu'il juge mérité, afin de prendre le temps de savourer la vie. Son comportement sème rapidement le trouble dans le petit village par l'exemple qu'il donne, et une partie des habitants décide de le forcer à reprendre le travail. Mais ils échouent, et Alexandre commence à faire des émules ... Garçon ! Extrait De Claude Sautet 1983 avec Yves Montand, Nicole Garcia, Jacques Villeret, Bernard Fresson, ... Alex, ancien danseur de claquettes, est chef de rang dans une grande brasserie parisienne. Il vit avec son ami Gilbert, qui travaille également à la brasserie. Séparé de sa femme depuis longtemps, il accumule les conquêtes. Son rêve construire un parc d'attraction en bord de mer ... Un jour, il retrouve par hasard Claire, qu'il a connue 15 ans auparavant ... L'aile ou la cuisse Extrait De Claude Zidi 1976 avec Louis de Funès, Coluche, Ann Zacharias, ... Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique mondialement connu, et qui a l'habitude de tester incognito les restaurants de l'Hexagone vient d'être élu à l'Académie française. Duchemin s'apprête à prendre sa retraite après la parution de la nouvelle édition de son guide, et forme son fils Gérard dans l'espoir qu'il reprenne le flambeau. Gérard goûte cependant peu aux passions de son père et anime en secret une troupe de cirque. Quelques jours avant la parution du nouveau guide, Duchemin apprend que l'industriel Jacques Tricatel, PDG d'une chaîne de restauration de nourriture industrielle a racheté un certain nombre de restaurants auxquels le guide devait décerner des récompenses. Bien décidé à défendre ses valeurs, Duchemin va embarquer Gérard contre son gré, dans une ultime croisade contre la malbouffe ... La soupe aux choux Extrait De Jean Girault 1981 avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, ... Claude Ratinier, dit le Glaude, et Francis Chérasse, dit le Bombé, le premier sabotier et le second puisatier, retraités de soixante-dix ans vivent dans leur hameau campagnard du Bourbonnais, nommé les Gourdiflots, très en retrait de la vie moderne, en consommant leurs cinq à six litres de vin quotidiens. Une nuit, suite à un concours de pets entre les deux amis, un extraterrestre que le Glaude nommera La Denrée débarque en soucoupe volante de la planète Oxo dans le jardin de celui-ci. Le Glaude lui offre alors à manger de la soupe aux choux. L'extraterrestre apprécie le potage et en emporte sur sa planète ... La grande bouffe Extrait De Marco Ferreri 1973 avec Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Andréa Ferréol, ... Quatre hommes, fatigués de leurs vies ennuyeuses et de leurs désirs inassouvis, décident de s'enfermer dans une villa pour se livrer à un suicide collectif en mangeant jusqu'à ce que mort s'ensuive. Les quatre commencent leur frénétique festin. Ils sont interrompus par l'arrivée d'une institutrice, Andrea, qui veut faire visiter le jardin de la villa à sa classe pour voir le fameux tilleul Boileau» , arbre sous lequel le poète français avait coutume de s'asseoir pour trouver l'inspiration. Les quatre acceptent spontanément et lui offrent de la nourriture. Andrea étant une jeune institutrice plantureuse, ils l'invitent à dîner le soir même ... Le bruit des glaçons Extrait De Bertrand Blier 2010 avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, ... Charles Faulque, écrivain alcoolique, en déprime et en perdition, reçoit la visite impromptue de son cancer. Louisa, la gouvernante, observe les comportements étranges de son patron, qui semble parler dans le vide. Mais elle ne tarde pas à voir elle aussi le nouveau venu, qui s'installe à demeure. Alcoolique, dépressif et en panne d'inspiration, Charles tente d'abord de se débarrasser du gêneur. Puis, de plus en plus intrigué, il le laisse lui expliquer la raison de sa présence à ce moment-ci de sa vie. Amoureuse en secret de son employeur, Louisa se retrouve de son côté talonnée par une femme aigrie toute vêtue de noir, qui dit être son cancer du sein ... Le dîner de cons Extrait De Francis Veber 1998 avec Jacques Villeret, Thierry Lhermitte, Francis Huster, Daniel Prévost, Catherine Frot, ... Pierre Brochant, célèbre éditeur parisien, organise chaque mercredi avec des amis un dîner de cons» chaque convive amène avec lui un con, intarissable sur un sujet précis, qu'il a déniché au hasard. Ensuite, les convives se moquent des cons toute la soirée sans que ces derniers s'en rendent compte. À l'issue du repas, on choisit le champion. Un ami lui en a trouvé un fabuleux François Pignon, qui se passionne pour les constructions de maquettes en allumettes. Mais rien ne va se dérouler comme prévu, l'incommensurable sottise de François Pignon ayant des conséquences de plus en plus désastreuses au fil de la soirée pour celui qui espérait en rire ... Le grand restaurant Extrait De Jacques Besnard 1966 avec Louis de Funès, Bernard Blier, Noël Roquevert, ... Monsieur Septime dirige d'une main de fer le célèbre Grand Restaurant Chez Septime», temple parisien de la gastronomie française. Bien décidé à traiter le client comme un roi capricieux, il n'hésite pas à infliger un traitement infantilisant envers ses employés, et ce à la moindre erreur. Mais sa vie est bientôt bouleversée par l'enlèvement d'un chef d'État d'Amérique du Sud, le président Novalès, pendant que celui-ci dînait dans son établissement. Tout semble alors l'accuser de complicité ... Le père Noël est une ordure Extrait De Jean-Marie Poiré 1982 avec Anémone, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Michel Blanc, Martin Lamotte, Jacques François, ... Soir de Noël burlesque à la permanence téléphonique parisienne de SOS Détresse Amitié. Des bénévoles sont perturbés par l'arrivée de personnages marginaux et farfelus, qui provoquent des catastrophes en chaîne. Au fil de la soirée, Pierre Mortez et Thérèse recevront tour à tour la visite de leur voisin, M. Preskovitch, qui leur présentera des spécialités gastronomiques doubitchou de son pays toutes aussi infectes les unes que les autres, de Katia, un travesti désespéré, de Josette Zézette épouse X ainsi que de Félix, fiancé miteux de Josette, déguisé en père Noël, sans oublier Mme Musquin coincée dans l'ascenseur à deux reprises et les récurrents coups de fil de l'obsédé qu'on ne voit jamais ... Mon oncle Benjamin Extrait D'Edouard Molinaro 1966 avec Jacques Brel, Claude Jade, Bernard Alane, Bernard Blier, ... Sous le règne de Louis XV, Benjamin Rathery est médecin de campagne, principalement des pauvres de la région. C'est également un ripailleur perpétuel et un coureur de jupons invétéré, mais une seule fille, dont il est follement amoureux, lui résiste Manette, la fille de l'aubergiste. Celle-ci n'entend céder au médecin qu'au prix d'un contrat de mariage en poche. Manette est surveillée par son père, qui fait tout pour protéger la virginité de sa fille, son petit capital». Le franc-parler de Benjamin, et son sentiment d'être égal aux nobles, vont valoir au roturier quelques petits ennuis ... Et probablement le meilleur pour la fin ... Les tontons flingueurs Extrait De Georges Lautner 1963 avec Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Claude Rich, Jean Lefebvre, Robert Dalban, Marc Ronay, ... Fernand Naudin est un ancien truand reconverti dans le négoce de matériel de travaux publics, à Montauban. Sa petite vie tranquille va basculer lorsque son ami d'enfance, Louis dit le Mexicain, un gangster notoire, l'appelle à son chevet. Il confie à Fernand la gestion de ses affaires» ainsi que l'éducation de sa fille Patricia, au mécontentement de ses troupes et sous la neutralité bienveillante du notaire, Maître Folace, qui ne s'émeut pas trop de la querelle de succession à venir, pas plus que Jean, l'ancien cambrioleur reconverti en majordome. Fernand Naudin doit affronter les frères Volfoni qui ont des visées sur les affaires du Mexicain. D'autres truands vont se révéler intéressés par la succession, dont Théo et son ami Tomate. Pour se défendre contre ce petit monde, Fernand pourra compter sur Pascal, fidèle première gâchette ... Bien sûr, cette sélection est un peu légère, pas exhaustive et absolument pas objective, en voici une un peu plus sérieuse et une autre. Quelques chansons françaises autour de la table Les bonbons Jacques Brel - La confiture Les Frères Jacques - Les cornichons Nino Ferrer - Le petit pain au chocolat Joe Dassin - Pommes, poires et scoubidou Sacha Distel - Les sucettes à l'anis France Gall - Le dernier repas Jacques Brel - Les Joyeux Bouchers Boris Vian - On est foutu ... on mange trop Alain Souchon - L'homme à la tête de chou Serge Gainsbourg - Salade de fruit Bourvil - Paulette, la reine des paupiettes Les Charlots - J'ai bien mangé, j'ai bien bu Patrick Topaloff - L'Amandier Georges Brassens - Banana split Lio - L'orange Gilbert Bécaud - La recette de l'amour fou Serge Gainsbourg - Le temps des cerises Yves Montand - Ma pomme Maurice Chevalier - Aragon et Castille Boby Lapointe - La cuisine Juliette Gréco - Les marchés de Provence Gilbert Bécaud - La femme chocolat Olivia Ruiz - Rock n'rollmops Henry Cording alias Henri Salvador - Les petits boudins Dominique Walter - Les sardines Patrick Sébastien - Couleur café Serge Gainsbourg - Je suis sous Claude Nougaro - L'absinthe Barbara ... Tout ça ne nous rajeunit pas ! Un petit zoom sur Rock n'rollmops Rollmops Comme chacun sait hum !, le rollmops est un filet de hareng mariné dans du vinaigre ajouté de sel, sucre, oignon, poivre, moutarde et vin blanc. Les filets sont ensuite enroulés autour d'un oignon ou d'un cornichon. Ecouter Henry Cording alias Henri Salvador juin 1956 Et voici les précurseurs de l'avènement du rock'n'roll en France paroles de Vernon Sinclair Boris Vian et musique de Mig Bike Michel Legrand ... rien que ça ! Pour remettre les pendules à la bonne heure, il faut se remémorer qu'un mois avant, Elvis Presley vient tout juste d'entrer dans les charts US avec les titres 'Blue suede shoes' et 'Heartbreak hotel'. Son titre 'That's All Right Mama', considéré comme le premier morceau de rock'n'roll, n'était sorti que deux ans avant ... En France, il faudra attendre 1960 pour que le rock'n'roll s'installe vraiment avec Johnny Hallyday, Les Chaussettes Noires Eddy Mitchell et Les Chats Sauvages Dick Rivers.

zézetteet félix du Père noel est une ordure Batman et batgirl la famille Adams Manon des sources et Jean de Florette : Par calamity jane: le 11/02/10 à 13:37:29. Déconnecté. Inscrit le : 12-11-2004 31526 messages 4 remerciements. Dire merci Jams Bond et Ursula Andress S'il fait Indiana JOnes, tu peux faire la "copine femme fatale aventurière" c'est sympa aussi comme

Programme off17Published on Jun 23, 2017Le programme du festival d'Avignon OFF 2017Web Contact DTzH.
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