"Le Brexit est bien plus qu'une question britannique", avance Michel Barnier. Ici, un partisan de la sortie de l'Union europĂ©enne du Royaum-Uni en juin 2016. REUTERS/Neil Hall Le Brexit est le symbole d'un dĂ©samour des peuples vis-Ă -vis de la construction europĂ©enne. L'Europe n'a-t-elle pas déçu par un trop-plein de promesses? Hubert VĂ©drine. Certainement! Avant mĂȘme le rĂ©fĂ©rendum britannique, je disais qu'il fallait traiter la question du dĂ©crochage massif des peuples par rapport Ă l'Europe. Le Brexit n'est pas une simple aberration britannique, mais le signe d'un phĂ©nomĂšne plus large qui touche plus ou moins tous les pays. Quelles en sont les causes? Elles sont multiples. Au fil du temps, l'Europe s'est mise Ă ne plus ressembler Ă ce que pouvaient espĂ©rer les uns et les autres. Les Français, notamment, pensaient que l'Europe serait une France en plus grand! NOTRE DOSSIER >> L'Union europĂ©enne Ă 27 Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement Par ailleurs, l'excĂšs de promesses que vous mentionnez a Ă©tĂ© contre-productif pour l'Union europĂ©enne. En parlant d'Europe sociale, d'Europe des citoyens, d'Europe diplomatique, on a créé des attentes gigantesques! A partir du moment oĂč les peuples se sont aperçus que ces promesses n'Ă©taient pas tenues, ils ont donc logiquement considĂ©rĂ© l'Europe comme responsable, mĂȘme quand cela Ă©tait faux. Il y a eu lĂ une forme d'hubris inconsĂ©quente, dont on subit les contre-effets de plein fouet. S'ajoute un mode de fonctionnement communautaire qui s'est aggravĂ© au fil du temps, une propension Ă se mĂȘler de tout encouragĂ©e par la France!, qui se traduit par une rĂ©glementation "Ă outrance", et qui finit par rendre allergiques les EuropĂ©ens les mieux disposĂ©s. "Je ne pense pas qu'il faille renforcer encore plus les pouvoirs du Parlement europĂ©en. Je suis au contraire pour que les gouvernements reprennent le contrĂŽle de la machine", avance Hubert pour L'ExpansionSe greffe aussi l'idĂ©e que c'est irrĂ©versible, quel que soit le vote des gens. Mais la crise des dĂ©mocraties reprĂ©sentatives est gĂ©nĂ©rale. Personne ne dira que les rĂ©publicains ont choisi Trump pour protester contre l'Europe! Ce dĂ©crochage des peuples face aux Ă©lites est un phĂ©nomĂšne mondial et sĂ©rieux. Michel Barnier. Vous avez raison sur un point le Brexit est bien plus qu'une question britannique. Paradoxalement, en quittant l'Union europĂ©enne, les Britanniques peuvent perdre ce Ă quoi ils tenaient le plus, Ă savoir le marchĂ© unique... Ce marchĂ© a Ă©tĂ© largement façonnĂ© et orientĂ© par eux dans un sens trĂšs libĂ©ral la dĂ©rĂ©gulation, la confiance exagĂ©rĂ©e dans l'autorĂ©gulation, la soft law. Et puis la construction europĂ©enne avait et a besoin, au Royaume-Uni comme en France et mĂȘme ailleurs, d'un dĂ©bat objectif sur les questions europĂ©ennes. Vous ne corrigez pas trente ans de silence et parfois de dĂ©magogie sur l'Europe en quelques mois de campagne Ă©lectorale! Pour ce qui est des raisons profondes du dĂ©samour des peuples, il est Ă©vident que la crise a nourri des mouvements d'indiffĂ©rence, voire de colĂšre Ă l'Ă©gard de l'Europe. Effectivement, l'Europe est complexe et difficile Ă faire fonctionner. Mais personne n'explique cette complexitĂ©. Ni pourquoi il faut ĂȘtre ensemble dans le monde d'aujourd'hui pour rester libres et indĂ©pendants! "J'avais imaginĂ© une "rĂ©vision gĂ©nĂ©rale" de toutes les compĂ©tences et les politiques de l'UE Ă travers un grand dĂ©bat public, transparent et transversal", dĂ©clare Michel pour L'ExpansionEffectivement, des promesses n'ont pas Ă©tĂ© tenues. Mais les gouvernements eux-mĂȘmes ont refusĂ© la dimension sociale ou industrielle de l'Europe. Effectivement, l'Europe a besoin d'Ă©motions, de culture, d'Ăąme! Les citoyens ne sont pas seulement ou pas d'abord des consommateurs! Une certaine dĂ©rive ultralibĂ©rale a Ă©loignĂ© le projet europĂ©en de ses fondamentaux, ceux d'une Ă©conomie sociale de marchĂ© compĂ©titive. Que fait-on maintenant pour prĂ©venir une dĂ©sintĂ©gration de l'Europe? Hubert VĂ©drine. Il faut comprendre l'origine du grand malaise actuel. L'idĂ©e europĂ©enne est belle. Mais je pense que la prĂ©tention de construire l'Europe contre les nations, en les jugeant condamnables pourquoi parler sans cesse d'"Ă©goĂŻsmes" nationaux?, a Ă©tĂ© une erreur. Maintenant, les eurohostiles, les eurosceptiques et les euroallergiques s'additionnent et dĂ©crochent. Cela ne sert Ă rien de condamner le populisme, car ceux qui le condamnent sont justement ceux contre lesquels les peuples se rebellent. C'est un cercle vicieux. Relancer l'Europe Ă Bratislava en septembre, sans clarification prĂ©alable, ne peut pas ĂȘtre la solution Ă la crise actuelle. Et il n'y aura pas de clarification convaincante si l'on ne reconcentre pas clairement le rĂŽle de l'UE et de ses institutions sur deux ou trois domaines essentiels. Et si cela n'est pas accompagnĂ© d'un changement complet de compĂ©tences, d'attributions et de mentalitĂ©s de la Commission et des Etats membres. Cela veut dire Ă©galement une mise en oeuvre radicale du principe de subsidiaritĂ©. Si l'on ne fait pas cette opĂ©ration vĂ©ritĂ© radicale, si l'on ne fait pas une pause dans l'Ă©largissement et l'intĂ©gration pour prendre le temps de rĂ©flĂ©chir sĂ©rieusement avant de redĂ©marrer, je crains que l'ensemble ne sombre ou ne s'enlise. Hubert VĂ©drine et Michel pour L'ExpansionMichel Barnier. Je vous trouve trĂšs fataliste. A l'appui de votre dĂ©monstration, vous dĂ©crivez une construction europĂ©enne qui n'est pas celle que j'ai vĂ©cue. Cela fait trĂšs longtemps que le rĂȘve fĂ©dĂ©raliste de certains n'est plus d'actualitĂ©! Cela fait trĂšs longtemps que les gouvernements et les nations jouent un rĂŽle trĂšs important au quotidien - parfois trop - dans la construction europĂ©enne. Je n'ai jamais Ă©tĂ© partisan d'une Europe qui, comme disait le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, viendrait "broyer les peuples comme dans une purĂ©e de marron". Nous avons besoin des nations pour combattre le nationalisme! Nous voulons faire une Europe unie, pas uniforme, une communautĂ© qui mutualise... Sans effacer les diffĂ©rences, car chaque peuple garde son identitĂ©, sa langue, sa culture. Hubert VĂ©drine. Il n'empĂȘche que l'idĂ©ologie de la Commission en tant que corps sociologique a longtemps Ă©tĂ© de lutter contre les Etats au nom d'un intĂ©rĂȘt supĂ©rieur, qu'elle aurait Ă©tĂ© seule Ă connaĂźtre et Ă incarner, et par ailleurs de ne pas tenir compte des votes hostiles ou critiques des peuples. Quant aux commissaires europĂ©ens eux-mĂȘmes, cela dĂ©pend des cas. Michel Barnier. Il est vrai que certains technocrates sont persuadĂ©s d'ĂȘtre toujours dans le juste. Cela peut changer! J'avais imaginĂ© une "rĂ©vision gĂ©nĂ©rale" de toutes les compĂ©tences et les politiques de l'UE Ă travers un grand dĂ©bat public, transparent et transversal. L'objectif vĂ©rifier oĂč se trouve la valeur ajoutĂ©e europĂ©enne. Si, dans un domaine, l'Ă©chelon europĂ©en n'a pas ou plus de valeur ajoutĂ©e, alors on rend la compĂ©tence aux Etats ou aux rĂ©gions. L'intĂ©rĂȘt de cette revue gĂ©nĂ©rale, c'est de rĂ©duire l'inflation lĂ©gislative... La Commission de Jean-Claude Juncker s'est engagĂ©e dans cette voie. Hubert VĂ©drine et Michel Barnier, de pour L'ExpansionFaut-il rĂ©duire le pouvoir de la Commission, voire la supprimer? Hubert VĂ©drine. Contrairement Ă ce que proposent certains, je ne pense pas qu'il faille renforcer encore plus les pouvoirs du Parlement europĂ©en. Je suis au contraire pour que les gouvernements reprennent le contrĂŽle de la machine et que l'on associe plus les parlements nationaux. C'est aux gouvernements en premier lieu de redĂ©finir ce que vous appelez la valeur ajoutĂ©e de l'Union europĂ©enne. Quant Ă la Commission, elle est surdimensionnĂ©e - c'est absurde d'avoir un commissaire par pays - et n'est plus assez contrĂŽlĂ©e politiquement. C'est devenu un organisme bureaucratique qui veut rĂ©glementer tout dans le dĂ©tail. Michel Barnier. Je connais assez bien cette institution. Si le commissaire ne joue pas le rĂŽle d'un politique, alors il devient effectivement le porte-parole de son administration. A coup sĂ»r, on peut amĂ©liorer la collĂ©gialitĂ© et, un jour, avoir une Commission moins nombreuse. Mais attention aux idĂ©es reçues! Le premier budget de l'UE 350 milliards d'euros de fonds structurels rĂ©gionaux est gĂ©rĂ© Ă Bruxelles avec 600 personnes. LIRE AUSSI >> Pierre Moscovici "Nous sommes la Commission de la derniĂšre chance" La Commission a-t-elle trop de pouvoirs? Soyons justes elle fait des propositions sauf en matiĂšre de concurrence, et ce sont les ministres et les dĂ©putĂ©s europĂ©ens qui dĂ©cident! Si les textes sont trop complexes, c'est souvent le fruit du processus lĂ©gislatif, et non pas la faute de la Commission. Sans parler des "surtranspositions" dans certains pays, comme le nĂŽtre, qui en rajoutent lorsque le texte europĂ©en est traduit dans le droit national! Hubert VĂ©drineet Michel Barnier de dos. Dahmane pour L'ExpansionConcernant la zone euro, certains experts prĂ©conisent davantage d'intĂ©gration avec la crĂ©ation d'un ministre des Finances, d'un budget commun, premiers pas vers un saut fĂ©dĂ©ral. Est-ce la solution pour sauver l'euro? Hubert VĂ©drine. Si cette rationalitĂ© technocratique en vase clos et un supplĂ©ment de fĂ©dĂ©ralisme sont la rĂ©ponse politique aux problĂšmes actuels, il y a de quoi s'inquiĂ©ter! Nous devons d'abord passer par un processus de clarification, y compris pour la zone euro. Par ailleurs, qui avance ces propositions? La sphĂšre financiĂšre, les banques, les directions du TrĂ©sor, la BCE. Cela fait des annĂ©es que ces milieux rĂ©pĂštent Ă l'envi ces propositions. Ils perdent leur temps. Croyez-vous que les Allemands accepteront que leur ministre des Finances soit sous la coupe d'un superministre des Finances europĂ©en? Je ne pense pas que, dans le contexte politique europĂ©en actuel, davantage d'intĂ©gration soit la bonne rĂ©ponse. Cela n'empĂȘche pas de travailler sur plus d'harmonisation, notamment en matiĂšre de convergence fiscale. Michel Barnier. L'euro a vocation Ă devenir la monnaie de toute l'Union europĂ©enne. A marchĂ© unique, monnaie unique. LĂ oĂč je suis d'accord avec vous, c'est qu'on ne sortira pas de cette situation par de nouveaux traitĂ©s, contrairement Ă ce que j'entends, mĂȘme dans mon camp politique. On a fait l'erreur pendant dix ans de vouloir rĂ©pondre Ă la crise de confiance des citoyens par la mĂ©canique. On doit utiliser le traitĂ© actuel, qui permet beaucoup de choses pour avoir de nouvelles avancĂ©es. A partir de l'union monĂ©taire, nous devons poursuivre la construction de l'union bancaire, la coordination Ă©conomique, la coordination fiscale, notamment sur l'impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et, ensuite, le socle social. Hubert VĂ©drine et Michel pour L'ExpansionAlors que la France a de nouveau Ă©tĂ© frappĂ©e cet Ă©tĂ© par le terrorisme, la crĂ©ation d'une Europe de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© est-elle crĂ©dible? Hubert VĂ©drine. Attention aux slogans creux qui crĂ©ent de nouvelles attentes! Les EuropĂ©ens ne sont pas en Ă©tat de hisser Ă 2% du PIB leurs budgets de la dĂ©fense et de s'unir pour crĂ©er une "armĂ©e" qui serait commandĂ©e par qui? capable de dĂ©fendre l'Europe. De toute façon, c'est sur l'Otan qu'ils comptent. En revanche, une vraie force europĂ©enne d'intervention rapide, oui, il faut essayer. Et il y a beaucoup d'initiatives Ă prendre, de la coopĂ©ration industrielle Ă la crĂ©ation d'un fonds d'investissement, comme le propose Thierry Breton. Et, sur la sĂ©curitĂ©, le contrĂŽle des frontiĂšres d'un nouveau Schengen, lĂ , oui, il y a aussi beaucoup Ă faire. LIRE AUSSI >> Michel Barnier. C'est le sujet le plus sensible... Nous sommes lĂ au coeur de la souverainetĂ© nationale. Voulons-nous exercer en commun cette souverainetĂ© face Ă des menaces qui ne connaissent plus de frontiĂšres? SĂ©curitĂ© intĂ©rieure et danger extĂ©rieur sont dĂ©sormais liĂ©s. Compte tenu de cette nouvelle donne gĂ©opolitique, on ne s'en sortira pas tout seuls, chacun pour soi, chacun chez soi! En matiĂšre de dĂ©fense et de gestion de nos frontiĂšres, il y a un champ pour davantage de mutualisation et de coopĂ©ration entre les gouvernements, les industriels et les services de sĂ©curitĂ©. C'est la prioritĂ© affichĂ©e par la "stratĂ©gie globale" proposĂ©e dĂ©but juillet par Federica Mogherini, la haute reprĂ©sentante pour la politique extĂ©rieure. Les protagonistes Michel ministre, par deux fois membre de la Commission europĂ©enne, Michel Barnier est conseiller spĂ©cial pour la politique de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© europĂ©enne auprĂšs du prĂ©sident de la Commission, Jean-Claude Juncker. Il a Ă©tĂ© chargĂ©, Ă compter du 1er octobre, de prĂ©parer et de conduire pour la Commission la nĂ©gociation avec le Royaume-Uni sur le Brexit. Hubert VĂ©drine. Ancien secrĂ©taire de la prĂ©sidence de la RĂ©publique durant le rĂ©fĂ©rendum sur le traitĂ© de Maastricht, ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Lionel Jospin, Hubert VĂ©drine est une des grandes voix de la diplomatie française. Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner
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Ăconomie Espagne : une faute de frappe Ă 10 milliards d'euros. Madrid a corrigĂ© jeudi sa prĂ©vision de dette publique pour 2014, celle-ci devant atteindre 98,9 % du PIB et non 99,8 % comme
Photo AFP publiĂ© le 31 dĂ©cembre 2021 Ă 10h22. Pour la premiĂšre fois depuis lâentrĂ©e en fonction de lâeuro comme monnaie unique, la piĂšce de 2 euros fait peau neuve. Elle sera mise en circulation ce samedi 1er janvier 2022. Une nouvelle piĂšce va faire son apparition dans votre porte-monnaie. Ce 1er janvier 2022, la piĂšce de 2 euros qui sâest refait une beautĂ© est mise en circulation. Le nouveau modĂšle a Ă©tĂ© gravĂ© par la Monnaie de Paris. Ce changement avait Ă©tĂ© annoncĂ© le 9 dĂ©cembre dernier par ClĂ©ment Beaune secrĂ©taire dâĂtat aux Affaires europĂ©ennes, lors de la confĂ©rence de presse dâEmmanuel Macron dĂ©diĂ©e Ă la prĂ©sidence française de lâUnion europĂ©enne en 2022. Il sâagit de la premiĂšre transformation en France de cette piĂšce depuis lâentrĂ©e en fonction de lâeuro comme monnaie unique. Un geste symbolique alors que lâeuro fĂȘtera ses 20 ans en 2022. ClĂ©ment Beaune avait souhaitĂ© faire de cette piĂšce une incarnation de la prĂ©sidence française de lâUnion europĂ©enne ». Cette nouvelle piĂšce est frappĂ©e par Joaquin Jimenez, graveur de la Monnaie de Paris. Elle porte la devise de la RĂ©publique, avec un chĂȘne et un olivier, reprĂ©sentant la force et la sagesse ».
Cequi ressort de cette analyse câest que, pour lâopinion publique, la question de la gouvernance europĂ©enne dans la crise ne se pose quâau cours du deuxiĂšme semestre 2008, au moment oĂč la France exerce la prĂ©sidence de lâUnion. Il est donc lĂ©gitime de poursuivre notre rĂ©flexion par un regard jetĂ© sur cette prĂ©sidence.
derniĂšre modification de cette page le vendredi 22 juillet 2022 1721 Les 2 âŹuros commĂ©moratives PrĂ©sentation de l'annĂ©e 2012 30 piĂšces Pays / drapeaux piĂšces commĂ©moratives Descriptions / Tranche / Date d'Ă©mission / QuantitĂ© ALLEMAGNE [DE] BaviĂšre - ChĂąteau de Neuschwanstein 2012 L'Allemagne, Ă lâoccasion de la prĂ©sidence de la BaviĂšre au Bundesrat. Cette piĂšce est la septiĂšme d'une sĂ©rie de 16 piĂšces de 2 ⏠commĂ©moratives sur les LĂ€nder allemands. La reprĂ©sentation du chĂąteau de Neuschwanstein, prĂšs de FĂŒssen, vu de l'est, avec le portail en avant-plan, surmontĂ© des tours et tourelles de style mĂ©diĂ©val. DerriĂšre le chĂąteau, une vue stylisĂ©e du panorama montagneux. Sous le chĂąteau, on lit le nom BAYERN BaviĂšre. Ă droite, la marque d'atelier est reprĂ©sentĂ©e par la lettre A Berlin, D Munich, F Stuttgart, G Karlsruhe ou J Hambourg. Les initiales de l'artiste est Ă gauche du chĂąteau. L'anneau externe de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Entre les Ă©toiles se trouvent, dans la partie infĂ©rieure, le millĂ©sime 2012 et, dans la partie supĂ©rieure, l'indication du pays Ă©metteur D pour Deutschland. Gravure sur tranche janvier 2012. 30 millions de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. BUNDESREPUBLIK DEUTSCHLAND Gravure sur tranche 30 millions de piĂšces Ă©mises. AUTRICHE [AT] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. REPUBLIK ĂSTERREICH Gravure sur tranche 11,3 millions de piĂšces Ă©mises. BELGIQUE [BE] 75e anniversaire du Concours Reine Elisabeth 2012 La Belgique, pour le 75e anniversaire du Concours musical international Reine Ălisabeth de Belgique. Le logo du Concours Reine Ălisabeth, composĂ© d'un double E couronnĂ©, est superposĂ© Ă lâeffigie de la Reine Ălisabeth, tournĂ©e vers la gauche. Au-dessus de lâeffigie sont indiquĂ©s les annĂ©es 1937-2012. En dessous de lâeffigie figure lâinscription QUEEN ELISABETH COMPETITION Concours Reine Ălisabeth, entourĂ©e Ă gauche du diffĂ©rent du commissaire des monnaies, Serge Lesens, et de la marque monĂ©taire de Bruxelles. Lâindication du pays Ă©metteur BE pour Belgique se trouve Ă droite de lâeffigie. L'anneau externe de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche juin 2012. 5 millions de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. BE Gravure sur tranche 5 millions de piĂšces Ă©mises. CHYPRE [CY] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. KYÎ PO KIBRIS Gravure sur tranche 1 million de piĂšces Ă©mises. CITE DU VATICAN [VA] 7e Rencontre Mondiale des Familles 2012 Dessin commĂ©moratif septiĂšme rencontre mondiale des familles Description la partie intĂ©rieure de la piĂšce reprĂ©sente une famille avec, en toile de fond, la cathĂ©drale de Milan, qui accueillera la septiĂšme rencontre mondiale des familles. Cette rencontre est organisĂ©e tous les trois ans pour souligner le rĂŽle de la famille dans le patrimoine commun de lâhumanitĂ©, son caractĂšre universel et sa contribution Ă la dimension humaine de la vie partout dans le monde. Le nom de la manifestation et de la CitĂ© du Vatican en italien ainsi que lâannĂ©e 2012 » sont inscrits autour de la scĂšne familiale. La marque dâatelier R » se situe entre le petit garçon et sa maman. Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Gravure sur tranche 16 octobre 2012. 115 000 piĂšces Ă©mises. ESPAGNE [ES] Patrimoine mondial de l'Unesco - cathĂ©drale de Burgos. 2012 L'Espagne, pour commĂ©morer la cathĂ©drale de Burgos, patrimoine mondial de l'Unesco. La reprĂ©sentation de la cathĂ©drale de Burgos. Le nom du pays Ă©metteur ESPAĂA apparaĂźt du cĂŽtĂ© supĂ©rieur gauche. Le millĂ©sime 2012 et la marque d'atelier apparaissent du cĂŽtĂ© droit. Lâanneau extĂ©rieur de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche mars 2012. 8 millions de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 ESPAĂA Gravure sur tranche 8 millions de piĂšces Ă©mises ESTONIE [EE] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. EESTI Gravure sur tranche 2 millions de piĂšces Ă©mises. FINLANDE [FI] 150e anniversaire de la naissance de Helene Schjerfbeck 2012 Dessin commĂ©moratif 150e anniversaire de la naissance de lâartiste Helene Schjerfbeck Description la partie intĂ©rieure de la piĂšce montre un autoportrait stylisĂ© de lâartiste, avec son nom HELENE SCHJERFBECK », et les annĂ©es de naissance et de dĂ©cĂšs 1862-1946 », inscrites verticalement, respectivement Ă gauche et Ă droite. Dans la partie infĂ©rieure de la piĂšce, Ă gauche du portrait, se trouvent la rĂ©fĂ©rence du pays FI », et le millĂ©sime 2012 ». La marque dâatelier est situĂ©e prĂšs du bord de la partie intĂ©rieure de la piĂšce, juste au-dessous des dates de naissance et de dĂ©cĂšs. Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Gravure sur tranche septembre 2012. 2 millions de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. SUOMI FINLAND Gravure sur tranche 1,5 million de piĂšces Ă©mises. FRANCE [FR] Centenaire de la naissance de l'AbbĂ© Pierre 2012 La France Ă l'occasion du centenaire de la naissance de l'abbĂ© Pierre. La piĂšce reprĂ©sente un portrait de l'abbĂ© Pierre, portant un bĂ©ret, et le logo de sa fondation; y figurent la devise Et les autres?», qui Ă©tait sa formule favorite pour rappeler qu'il ne faut jamais oublier d'aider autrui, les lettres RF» pour RĂ©publique française», ainsi que la corne d'abondance, poinçon de la Monnaie de Paris sur le cĂŽtĂ© gauche, et la fleurette, marque de l'atelier de gravure sur le cĂŽtĂ© droit. Lâanneau extĂ©rieur de la piĂšce reprĂ©sente les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche juillet 2012. 1 million de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Gravure sur tranche 10 millions de piĂšces Ă©mises. GRECE [GR] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. ÎÎÎÎÎÎÎÎ ÎÎÎÎÎÎĄÎÎÎ Gravure sur tranche 1 million de piĂšces Ă©mises. IRLANDE [IE] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. éıre Gravure sur tranche 3 millions de piĂšces Ă©mises. ITALIE [IT] 100e anniversaire de la mort de Giovanni Pascoli 2012 Dessin commĂ©moratif 100e anniversaire de la mort de Giovanni Pascoli Description la partie intĂ©rieure de la piĂšce montre un portrait du poĂšte Giovanni Pascoli, figure emblĂ©matique de la littĂ©rature italienne de la fin du XIXe siĂšcle, originaire de la Romagne. De chaque cĂŽtĂ© du portrait se trouvent les inscriptions suivantes Ă gauche, lâannĂ©e de la mort du poĂšte 1912 », la marque dâatelier R » et les initiales de lâartiste Maria Carmela Colaneri » ; Ă droite, le millĂ©sime 2012 », situĂ© juste au-dessus du monogramme de la RĂ©publique italienne RI ». En bas, dans la partie intĂ©rieure de la piĂšce, lâinscription G. PASCOLI » forme un arc de cercle sous le portrait. Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Gravure sur tranche juillet 2012. 15 millions de piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. REPUBBLICA ITALIANA Gravure sur tranche 15 millions de piĂšces Ă©mises. LUXEMBOURG [LU] Les Grands-Ducs Henri et Guillaume IV 2012 Le Luxembourg, pour le 100e anniversaire de la mort du Grand-Duc Guillaume IV. Les effigies conjointes du Grand-Duc Henri et de son aĂŻeul le Grand-Duc Guillaume IV, tournĂ©es vers la droite, devant une vue de la ville de Luxembourg. La lĂ©gende GRANDS-DUCS DE LUXEMBOURG et le millĂ©sime 2012, ainsi que la marque d'atelier et les initiales du maĂźtre, apparaissent au-dessus des effigies. Le nom HENRI apparaĂźt sous l'effigie du grand-duc actuel et le nom GUILLAUME IV ainsi que le texte â 1912 apparaĂźt sous l'effigie de ce dernier. Lâanneau extĂ©rieur de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche janvier 2012. 1,4 million de piĂšces Ă©mises. Mariage du Grand-Duc HĂ©ritier Guillaume et de StĂ©phanie de Lannoy 2012 Dessin commĂ©moratif Grand-Duc Henri et Grand-Duc Guillaume IV - sĂ©rie consacrĂ©e Ă la dynastie grand-ducale Description la piĂšce reprĂ©sente, sur la gauche de la partie intĂ©rieure, lâeffigie de son Altesse royale, le Grand-Duc Henri, devant celle de son grand-pĂšre, le Grand-Duc Guillaume IV, regardant tous deux vers leur gauche. Le nom HENRI » et lâinscription GUILLAUME IV â 1912 » apparaissent sous leur effigie respective. Au-dessus des portraits sont inscrits lâannĂ©e dâĂ©mission, 2012 », flanquĂ©e de la marque dâatelier la baguette de Mercure sur la gauche et de la marque du graveur un voilier sur la droite, ainsi que les mots GRANDS-DUCS DE LUXEMBOURG ». La ville de Luxembourg se dessine en toile de fond. Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Gravure sur tranche janvier 2012 ou 2013? Ă confirmer... 3. 500 000 piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. LĂTZEBUERG Gravure sur tranche 525 000 piĂšces Ă©mises MALTE [MT] La majoritĂ© au Conseil des ReprĂ©sentants en 1887 2012 Dessin commĂ©moratif reprĂ©sentation majoritaire 1887 Description créé par lâartiste maltais Gianni Bonnici, le dessin figurant dans la partie intĂ©rieure de la piĂšce reprĂ©sente une foule en liesse et, en arriĂšre-plan, le palais du gouverneur Ă La Valette. Dans la partie intĂ©rieure de la piĂšce figurent en haut lâinscription MALTA â Majority representation 1887 » et, en bas, le millĂ©sime 2012 ». Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Gravure sur tranche septembre 2012. 430 000 piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. MALTA Gravure sur tranche 700 000 piĂšces Ă©mises MONACO [MN] 500e anniversaire de la fondation de la souverainetĂ© de Monaco 2012 Monaco, pour le 500e anniversaire de la fondation de la souverainetĂ© de Monaco, obtenue par Lucien Ier Grimaldi. La partie interne de la piĂšce reprĂ©sente un portrait de Lucien Ier Grimaldi de profil Ă gauche. Les mots PRINCIPAUTĂ DE MONACO» figurent en arc de cercle au-dessus de l'effigie, le long du cĂŽtĂ© supĂ©rieur de la partie interne de la piĂšce, encadrĂ©s par les annĂ©es 1512» et 2012». Deux dĂ©tails ornementaux sont gravĂ©s au dĂ©but et Ă la fin du texte. Dans le bas, la corne d'abondance, marque d'atelier de la Monnaie de Paris», et la fleurette», marque de lâatelier de gravure, encadrent l'effigie, respectivement, du cĂŽtĂ© gauche et du cĂŽtĂ© droit. Au-dessus de la marque d'atelier est gravĂ©e l'inscription Lucien Ier». Lâanneau extĂ©rieur de la piĂšce reprĂ©sente les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche juillet 2012. 100 000 piĂšces Ă©mises. PAYS-BAS [NL] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. NEDERLAND Gravure sur tranche 3,5 millions de piĂšces Ă©mises. PORTUGAL [PT] GuimarĂŁes, Capitale europĂ©enne de la culture 2012 Le Portugal, pour la dĂ©signation de GuimarĂŁes comme capitale europĂ©enne de la culture 2012. La ville de GuimarĂŁes sont reprĂ©sentĂ©e par trois de ses symboles une reprĂ©sentation stylisĂ©e du roi Alphonse-Henri, de son Ă©pĂ©e et d'une partie du chĂąteau de la ville. Ă gauche, les armoiries portugaises au dessus du nom du pays Ă©metteur, PORTUGAL. En bas Ă droite, le logo de l'Ă©vĂ©nement avec la mention GUIMARĂES 2012 et le nom de l'artiste JOSĂ DE GUIMARĂES. L'anneau extĂ©rieur de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche juin 2012. 520 000 piĂšces Ă©mises. 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. PORTUGAL Gravure sur tranche 520 000 piĂšces Ă©mises. REPUBLIQUE DE SAINT MARIN [SM] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Saint-Marin, pour le 10e anniversaire des billets et piĂšces en euros. Le signe de l'euro au centre de la piĂšce montre que la monnaie unique, qui s'est hissĂ©e au rang des principaux acteurs du systĂšme monĂ©taire international ces dix derniĂšres annĂ©es, est devenue un Ă©lĂ©ment particuliĂšrement important en Europe et dans le reste du monde. Les Ă©lĂ©ments qui l'entourent symbolisent la place qu'occupe l'euro dans la vie quotidienne, dans le monde financier tour de la BCE ainsi que dans les secteurs du commerce navires, de l'industrie usines, de l'Ă©nergie et de la recherche et du dĂ©veloppement Ă©oliennes. Les initiales AH» de l'artiste figurent sous la reprĂ©sentation de la tour de la BCE. Le nom du pays Ă©metteur SAN MARINO» apparaĂźt dans la partie supĂ©rieure, la marque dâatelier figure Ă droite et la mention 2002-2012 dans la partie infĂ©rieure. Lâanneau extĂ©rieur de la piĂšce reprĂ©sente les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Gravure sur tranche mai 2012. 130 000 piĂšces Ă©mises. SLOVAQUIE [SK] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. SLOVENSKO Gravure sur tranche 1 million de piĂšces Ă©mises. SLOVENIE [SI] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 Voir dĂ©tails communs Ă tous les pays en bas de page. SLOVENIJA Gravure sur tranche 1 million de piĂšces Ă©mises. Emission commĂ©morative commune Membres de la zone âŹuro et de l'Union EuropĂ©enne [EU] 10 ans de la mise en circulation des billets et des piĂšces en euro 2012 La particularitĂ© de cette piĂšce est que son visuel Ă Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© parmi d'autres propositions lors d'un vote un ligne par le public ! Tous les pays de l'Union europĂ©enne utilisant l'euro Ă©mettent en 2012 une piĂšce commĂ©morative de 2 ⏠pour commĂ©morer le 10e anniversaire des billets et piĂšces en euros. Description la partie intĂ©rieure de la piĂšce, dessinĂ©e par Helmut Andexlinger - graphiste Ă la Monnaie autrichienne - et choisie par les citoyens et les rĂ©sidents de la zone euro pour ĂȘtre la piĂšce commĂ©morative commune en 2012, reprĂ©sente en son centre le monde sous la forme dâun symbole de lâeuro, montrant que la monnaie unique est devenue un vĂ©ritable acteur mondial au cours des dix derniĂšres annĂ©es. Les Ă©lĂ©ments pĂ©riphĂ©riques symbolisent lâimportance de lâeuro dans la vie quotidienne reprĂ©sentĂ©e par une famille, le monde financier lâEurotower, le commerce un navire, lâindustrie une usine, le secteur de lâĂ©nergie et la recherche-dĂ©veloppement deux Ă©oliennes. Si vous regardez attentivement, vous dĂ©couvrirez les initiales du graphiste, », entre le navire et lâEurotower. Le long des bords supĂ©rieur et infĂ©rieur de la piĂšce apparaissent respectivement le pays dâĂ©mission et les annĂ©es 2002 - 2012 ». La piĂšce sera Ă©mise par lâensemble des pays de la zone euro. Les douze Ă©toiles de lâUnion europĂ©enne sont reprĂ©sentĂ©es dans lâanneau extĂ©rieur. Une exception existe pour le Luxembourg oĂč la loi exige que le portrait du grand-duc figure sur toutes les piĂšces, le portrait de celui-ci apparaĂźtra donc en filigrane au milieu la piĂšce. Aux Pays-Bas, une loi similaire, exigeant que le chef de lâĂtat le roi ou la reine figure sur toutes les piĂšces, a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour participer Ă cette commĂ©moration, cet amendement n'est valable que pour les Ă©missions communes. La commĂ©morative 2012 de Saint-Marin adoptera Ă©galement le dessin de cette monnaie commune. Seuls Monaco et le Vatican qui ne sont pas membres de l'Union europĂ©enne ne font pas partie des pays Ă©metteurs. Janvier 2012. 95,045 millions de piĂšces Ă©mises au total .
Laquestion mĂ©rite dâĂȘtre posĂ©e au regard du tonnerre dâapplaudissements constatĂ©s ce 24 aoĂ»t 2022 au passage de son portrait Ă lâoccasion de la prĂ©sentation du rapport synthĂšse des Assises Nationales. Les organisateurs de la cĂ©rĂ©monie ont eu lâidĂ©e de faire passer devant le public les portraits des prĂ©sidents qui se sont succĂ©dĂ© Ă la tĂȘte du pays depuis 1958.
La France a fait un pari transformer lâEurope communautaire en un multiplicateur de puissance, mais les Ă©largissements successifs ont contribuĂ© Ă rĂ©duire son poids relatif. Ce qui produit un grand malaise chez les Français. OR, LA FRANCE, toujours, rĂȘve de la puissance » [1], Ă©crit Olivier Kempf. VoilĂ une rĂ©flexion qui va nous servir de boussole pour comprendre les calculs et les malaises de la France dans lâUnion europĂ©enne Ă lâheure de la mondialisation [2]. France-UE, pourquoi un tel malaise ? Nous rĂ©pondrons que la France a fait un pari transformer lâEurope communautaire en un multiplicateur de puissance I, mais les Ă©largissements successifs ont contribuĂ© Ă rĂ©duire son poids relatif II, ce qui produit un malaise III. I. La France a fait un pari transformer lâEurope communautaire en un multiplicateur de puissance⊠Chacun sait que la France est un pays fondateur de la CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de lâacier CECA, 1951 puis de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne CEE, 1957. La construction dâun marchĂ© commun sâinscrit bien dans une dynamique de la mondialisation faciliter les Ă©changes Ă lâintĂ©rieur dâune zone. En revanche, bien peu font un rapprochement que la chronologie impose pourtant comme une Ă©vidence câest au moment oĂč elle commence Ă perdre pied dans son empire colonial â notamment avec la dĂ©faite de Dien Bien Phu en mai 1954 puis la perte de lâIndochine, mais encore le dĂ©clenchement de la guerre dâAlgĂ©rie le 1er novembre 1954, sans oublier les indĂ©pendances du Maroc et de la Tunisie en 1956 â que la France sâimplique dans la construction europĂ©enne. Pour le dire comme dans une salle de boxe française, Paris effectue un changement de pied », basculant le poids du corps du pied gauche sur le pied droit pour frapper lâadversaire du pied gauche, basculant sa quĂȘte de puissance de lâempire colonial sur la construction europĂ©enne. Parce quâil sâagit toujours â quand on parle de la France â dâune quĂȘte de grandeur, dâune recherche de puissance ⊠cachĂ©es derriĂšre des rideaux de fumĂ©es politiques, mais que voulez-vous, voilĂ une marque de fabrique. Il sâagit pour le dire dâune formule de faire de lâEurope un multiplicateur de la puissance de la France ». Notons, au passage, que lâon trouve aussi lâexpression dĂ©multiplicateur » de puissance, ce qui au vu du dictionnaire semble moins adaptĂ© puisquâil sâagit dâun systĂšme de transmission assurant une rĂ©duction de vitesse » Petit Larousse, 1972. A moins de vouloir dire que lâEurope communautaire aurait Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment de rĂ©duction de la puissance de la France... TraumatisĂ©e par lâĂ©trange dĂ©faite » de 1940, pour reprendre le titre dâun ouvrage de Marc Bloch, Ă©prouvĂ©e par la dĂ©colonisation, la France cherche dans la construction europĂ©enne un multiplicateur de puissance. Le pari sâexprime ainsi Puisque par mes seules forces je ne peux atteindre mes objectifs de puissance, la France va mutualiser ses moyens avec ceux de ses partenaires et les mettre au service de ses objectifs, et ce, sous sa direction ». Une partie des Ă©lites y a vu une possibilitĂ© de substitution Ă la voie nationale, jugĂ©e dĂ©passĂ©e, laissant de cĂŽtĂ© la recherche dâun rang ou dâune gloire au profit dâune expansion Ă©conomique. Ces rĂ©alistes » se sont retrouvĂ©s dans le projet de la CECA qui marie lâaudace institutionnelle de la supranationalitĂ© avec une option sectorielle et permet lâancrage du nouvel Etat ouest-allemand 1949 Ă lâOccident tout en assurant le retour de lâinitiative politique Ă la France. Parce quâil sâagit â Ă©videmment â de construire une Europe communautaire qui soit, non seulement conforme aux intĂ©rĂȘts de la France, si possible Ă son image quoi rĂȘver de plus beau ? mais dans tous les cas au service des intĂ©rĂȘts de la France. Le pari pourrait se formuler ainsi Puisque par mes seules forces je ne peux plus atteindre mes objectifs de puissance, la France va mutualiser ses moyens avec ceux de ses partenaires et les mettre au service de ses objectifs, et ce, sous sa direction Ă©clairĂ©e ». Câest la moins kantienne des nations europĂ©ennes. Elle ne rĂȘve pas de la paix perpĂ©tuelle ». La France a une relation ambigĂŒe avec lâEurope communautaire, vue comme un outil de puissance lui permettant de compenser son relatif dĂ©classement et ses douloureux Ă©checs. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lui-mĂȘme, revenu au pouvoir aprĂšs lâentrĂ©e effective dans la CEE le 1er janvier 1958, fait le pari de la contrĂŽler au profit de la seule France. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle y ajoute mĂȘme un objectif, faire de la construction europĂ©enne non seulement un multiplicateur de la puissance de la France mais un moyen de ligoter lâAllemagne fĂ©dĂ©rale et de contester les vellĂ©itĂ©s hĂ©gĂ©moniques des Ătats-Unis. Ces deux dimensions stratĂ©giques sont sous-jacentes dans le traitĂ© de lâElysĂ©e 1963. LâAllemagne Ă lâĂ©poque, rappelons-le, est divisĂ©e et chargĂ©e de la honte du nazisme, quant Ă lâAngleterre le gĂ©nĂ©ral la boute par deux fois hors de la CEE. Il sâagit de faire construire lâEurope des Ătats, de maintenir lâintergouvernementalitĂ©, terme abscons qui signifie un systĂšme de compromis qui laisse en dernier ressort un droit de veto Ă chaque Ătat . Ce qui porte le risque de lâEurope du plus petit commun dĂ©nominateur. De Gaulle disparu et la chute du Rideau de fer survenue, la France fait un choix audacieux avec le traitĂ© de Maastricht, mĂ©lange de fĂ©dĂ©ralisme et de logique intergouvernementale. Parce que, comme toujours, les Ă©lites françaises se croient tellement malines quâelles pensent ĂȘtre en mesure de contrĂŽler ces gros lourdauds dâAllemands ». Pourtant, en 1995, un diplomate français qui servit sous le gĂ©nĂ©ral de Gaulle et ses successeurs, Gabriel Robin, faisait le bilan suivant Lentement mais sĂ»rement [lâAllemagne] est parvenue Ă ses fins. Elle voulait une Europe Ă©largie et libĂ©rale, elle lâa obtenue. Ă chaque Ă©tape, elle a su faire coĂŻncider les progrĂšs de lâEurope avec ceux de son Ă©mancipation nationale et de son retour sur la scĂšne internationale. Elle nâa jamais rien sacrifiĂ© que de façon provisoire et rĂ©vocable. LâEurope sâest toujours arrĂȘtĂ©e au seuil du sanctuaire oĂč elle prĂ©servait son intĂ©gration atlantique, son Ost-Politik et sa Deutsche-Politik. La France attendait de lâEurope une protection ; elle y a renoncĂ©. LâAllemagne en subissait les contraintes ; elle sâen est libĂ©rĂ©e. Lâune a mieux fait ses affaires que lâautre. Il nây a pas lieu de lui en vouloir mais il ne sert Ă rien de lâignorer. » [3] Ainsi, dĂšs 1995, un diplomate français pouvait faire ce diagnostic voyons pourquoi et en quoi il semble prĂ©monitoire puisque les annĂ©es suivantes renforcent cette Ă©volution. VidĂ©o France-UE, des relations complexes Pour comprendre - en 2 minutes - les relations entre la France et lâUnion europĂ©enne. Dâune utilisation facile en classe, cette vidĂ©o de Pierre Verluise met le doigt sur les ambiguĂŻtĂ©s françaises au sujet de la construction europĂ©enne. VidĂ©o rĂ©alisĂ©e en synergie avec le CSFRS II. ⊠mais les Ă©largissements successifs ont contribuĂ© Ă rĂ©duire son poids relatif, Aussi longtemps que dure la Guerre froide 1947-1990, les Ă©largissements successifs ne semblent pas remettre en cause la prééminence de la France sur la construction europĂ©enne. Encore que lâentrĂ©e du Royaume-Uni â avec lâIrlande et le Danemark â en 1973 marque une rĂ©volution que la France tarde Ă saisir lâarrivĂ©e massive des mĂ©thodes du lobbying dans les institutions europĂ©ennes. La France attend le dĂ©but des annĂ©es 1990 pour rĂ©aliser lâurgence de dĂ©velopper Ă Bruxelles un lobbying des intĂ©rĂȘts français. Calculez, il faut seulement deux dĂ©cennies Ă Paris pour comprendre le contexte dans lequel elle Ă©volue. Ce qui laisse penser quâil ne suffit pas de rĂȘver Ă la puissance jour et nuit pour savoir dĂ©fendre concrĂštement ses intĂ©rĂȘts. Câest lâunification de lâAllemagne le 3 octobre 1990 et la fin de la Guerre froide en novembre 1990 qui amorce une dynamique dĂ©licate, tant en ce qui concerne lâUnion Ă©conomique et monĂ©taire UEM que les Ă©largissements. Dâabord parce que lâunification de lâAllemagne marque lâobtention de lâobjectif gĂ©opolitique majeur de lâAllemagne depuis sa division en 1949. La RĂ©publique dĂ©mocratique dâAllemagne RDA Ă©tait son Alsace-Lorraine, pour le dire dâune formule. Nâoublions pas que le 3 octobre 1990 marque un Ă©largissement non-dit de lâEurope des 12 puisque lâex-RDA intĂšgre de facto lâEurope communautaire, et accessoirement lâOTAN mais câest une autre histoire. Ensuite parce que la France voulant contrĂŽler cette puissance majeure en train dâĂ©merger au centre du continent choisit une fuite en avant » pour le dire de façon rugueuse, ou pour le dire autrement un plus dâEurope ». Paris accepte dâĂ©changer lâunitĂ© allemande contre le sacrifice du mark, pourtant symbole du miracle » ouest-allemand. Le sacrifice du mark est identifiĂ© comme la garantie de lâancrage allemand Ă lâEurope communautaire, la certitude quâelle ne va pas basculer vers lâEurope du centre-Est mais rester arrimĂ©e Ă lâEurope de lâOuest, et dâabord Ă la France. Pour mettre en place ce nouveau calcul, la France sacrifie sa propre compĂ©tence rĂ©galienne en matiĂšre monĂ©taire et cĂšde successivement aux exigences allemandes quant Ă la conception de lâeuro et de sa mise en Ćuvre. La RFA impose sa dĂ©finition des critĂšres dâĂ©ligibilitĂ© Ă la monnaie commune au moment de la rĂ©daction du traitĂ© de Maastricht [4]. ConsidĂ©rons maintenant des Ă©vĂšnements parfois passĂ©s sous silence mais qui tĂ©moignent de la modification du rapport de force entre la France et lâAllemagne. En 1993, peu aprĂšs la ratification du traitĂ© de Maastricht, la France compte obtenir en Ă©change de ses nombreuses concessions Ă lâAllemagne quant Ă la conception de la monnaie unique - une satisfaction de prestige hĂ©berger le siĂšge de la future Banque centrale europĂ©enne BCE. Les Français soutiennent la candidature de la ville de Lyon. De leur cĂŽtĂ©, les Allemands avancent le dossier de leur place financiĂšre Francfort. Ils rĂ©pondent aux nĂ©gociateurs français cherchant Ă dĂ©fendre la deuxiĂšme agglomĂ©ration de lâHexagone Nous ne voyons pas pourquoi vous vous fatiguez encore Ă nous parler de Lyon. Nous souhaitons que le siĂšge de la BCE soit Ă Francfort. Il sera Ă Francfort. » En 1995, les Allemands reviennent pourtant sur le nom de la future monnaie commune, convenu lors de la mise en place du SystĂšme monĂ©taire europĂ©en, en 1978 - 1979. Les Français, Ă commencer par le prĂ©sident ValĂ©ry Giscard dâEstaing, pensent depuis cette Ă©poque avoir gagnĂ© cette bataille hautement symbolique en faisant accepter lâEcu, rĂ©fĂ©rence Ă une ancienne monnaie française. Ce qui nâempĂȘche nullement les Allemands dâannoncer en 1995 Ă la table des nĂ©gociations Nous refusons dĂ©sormais que la monnaie unique sâappelle lâEcu. Ce sera lâEuro. » Les Français en restent sidĂ©rĂ©s. Les reprĂ©sentants des autres pays dĂ©clarent cette affaire regrettable ». Les Allemands reprennent alors la parole Ce sera lâEuro. La discussion est close ». Le prĂ©sident Jacques Chirac doit lui-mĂȘme prĂ©ciser on ne rit pas⊠» En 1997 - 1998, la nomination du prĂ©sident de la Banque centrale europĂ©enne voit Paris dĂ©fendre la candidature de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France. Finalement, lâAllemagne impose son candidat, Wim Duisemberg, pour la premiĂšre moitiĂ© du mandat, laissant au candidat de Paris la seconde moitiĂ©. PrĂ©sentant ce succĂšs » diplomatique Ă la presse, le prĂ©sident Jacques Chirac doit lui-mĂȘme prĂ©ciser on ne rit pas⊠» Ă son retour en Allemagne, le chancelier Helmut Kohl essuie une forte critique pour cet Ă©trange partage de prĂ©sidence. Ainsi, les nĂ©gociations monĂ©taires europĂ©ennes dĂ©montrent combien la marche Ă la monnaie unique â loin dâapaiser les tensions nĂ©es entre la France et lâAllemagne lors de la chute du mur de Berlin â rĂ©vĂšlent au contraire des tensions persistantes entre Paris et Berlin. Notons, Ă la marge, que durant toutes ces annĂ©es 1990 lâUnion europĂ©enne a amplement dĂ©montrĂ© Ă la face du monde son incapacitĂ© Ă stopper des guerres civiles atroces en ex-YougoslavieâŠpour finalement demander aux Ătats-Unis de venir ramener la paix Ă deux heures et demi dâavion de Paris. ConsidĂ©rons maintenant les Ă©largissements post-guerre froide. Je ne reviens pas sur le dĂ©bat approfondissement ou Ă©largissement, remportĂ© par lâAllemagne [5]. Concentrons-nous sur un aspect moins connu les incidences institutionnelles des Ă©largissements de 2004 [6], 2007 et 2013. ConsidĂ©rons deux incidences, la formation de la Commission europĂ©enne et le nombre de voix au Conseil pour chaque Ătat. . La formation de la Commission europĂ©enne. Initialement, les pays les plus peuplĂ©s de lâEurope communautaire disposaient de deux commissaires et les moins peuplĂ©s dâun seul commissaire. Le traitĂ© de Nice 2001 devenu effectif avec lâĂ©largissement du 1er mai 2004, change la donne. La nouvelle Commission initialement prĂ©vue pour le 1er novembre 2004 a pour caractĂ©ristique de compter un seul commissaire par Ătat membre, quelle que soit sa population. La nouvelle rĂšgle induit donc la perte dâun des deux commissaires pour les cinq Ătats les plus peuplĂ©s lâAllemagne, lâEspagne, la France, lâItalie et le Royaume-Uni. Il semble difficile de dĂ©fendre que les cinq Ătats les plus peuplĂ©s de lâUE rĂ©alisent ainsi une opĂ©ration qui se traduirait automatiquement par un gain dâinfluence, voire de puissance. Bien au contraire, tout laisse Ă penser que cette concession contribue Ă diminuer leur poids relatif dans le processus dĂ©cisionnel communautaire. . Le nombre de voix au Conseil pour chaque Ătat. La France Ă perdu Ă la faveur des Ă©largissements post-guerre froide un quart de son poids politique. Celui-ci est recalculĂ© Ă chaque nouvel Ă©largissement, afin de faire de la place aux nouveaux entrants, puisquâon ne pourra jamais distribuer plus de 100% de droits de vote. Ă travers les Ă©largissements successifs de 2004, 2007 et 2013, le poids politique relatif de la France est passĂ© de plus de 12% Ă un peu plus de 8%. Autrement dit, la France a perdu Ă la faveur des Ă©largissements post-guerre froide un quart de son poids politique. Ces deux observations peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es de deux façons diffĂ©rentes, Ă©galement exactes. Une premiĂšre interprĂ©tation avance que tous les pays les plus peuplĂ©s ont perdu » autant de voix et que cela est donc sans importance, sauf que les pays les moins peuplĂ©s ont de maniĂšre relative essuyĂ© une perte moins importante que les plus peuplĂ©s. Une deuxiĂšme interprĂ©tation consiste Ă se recentrer sur le calcul de la France Ă lâĂ©gard de la construction europĂ©enne â prĂ©cĂ©demment â et Ă constater que cette redistribution des pouvoirs est Ă lâopposĂ© de ce qui avantagerait Paris. Terminons en mentionnant que la crise de 2008 ouvre Ă lâAllemagne dâAngela Merkel, en meilleure santĂ© Ă©conomique que tous les autres partenaires, un vĂ©ritable boulevard pour affirmer sa puissance. Câest la chanceliĂšre qui dĂ©cide â seule â du tempo et du pĂ©rimĂštre des concessions faites aux pays les plus affaiblis pour les forcer Ă tourner la page des dĂ©penses excessives et les contraindre Ă prendre des mesures de rigueur qui finissent par Ă©touffer la croissance Ă©conomique, ce que Madame Merkel finit par admettre en 2013 Ă la veille de nouvelles Ă©lections⊠III. ⊠ce qui produit un malaise DĂšs le milieu des annĂ©es 1990, lâambassadeur Gabriel Robin sâinterroge sur la pertinence pour la France de tant miser sur la construction europĂ©enne. Il invite les autoritĂ©s Ă voir plus large et â tout en restant dans lâUE â Ă valoriser les atouts de la France comme Ătat-nation dans le vaste monde post-guerre froide. [7] Il Ă©crit â je le rappelle en 1995 Pour compenser les effets centrifuges de lâĂ©largissement, il faudra Ă©tendre le champ de compĂ©tence de lâEurope, accroĂźtre les pouvoirs des institutions communautaires et soumettre de plus en plus les Ătats Ă la discipline de votes majoritaires. Plus on ira dans ce sens, plus la France verra sa marge dâautonomie se rĂ©duire et son sort dĂ©pendre dâautoritĂ©s quâelle ne contrĂŽle pas ; plus nombreuses seront, pour elle, les occasions de se trouver rejetĂ©e dans la minoritĂ© par des majoritĂ©s de rencontre, voire des majoritĂ©s systĂ©matiques. On se rassurera en pariant que lâEurope gagnera en puissance ce que la France perdra en libertĂ©, que les dĂ©cisions communautaires seront toujours bonnes, que la France entraĂźnera lâEurope au lieu dâĂȘtre entraĂźnĂ©e par elle. Mais câest un pari et tout indique quâil est dĂ©jĂ perdu, y compris le soin quâon met Ă le dissimuler. Pour qui veut voir, les signes ne manquent pas dâune lente mais inexorable diminutio capitis quâaucune contrepartie ne vient balancer. [âŠ] Ătrange attitude, en tout cas, que celle de ce pays câest au moment oĂč lâEurope est entrĂ©e dans la phase des rendements dĂ©croissants quâelle choisit de sây investir Ă fond ; plus le pari est risquĂ©, plus lâespoir de gain sâĂ©loigne, plus il augmente sa mise ; moins il reçoit, plus il se croit tenu de donner, et moins lâEurope est française, plus la France sây dĂ©clare attachĂ©e. [8] » Que lâon soit dâaccord ou pas avec Gabriel Robin, que lâon reconnaisse ou non Ă ce texte des prĂ©monitions fulgurantes au sujet des incidences des Ă©largissements post-guerre froide⊠peu importe. Lâessentiel est de convenir que ce texte tĂ©moigne pour le moins dâun malaise français Ă lâĂ©gard de la construction europĂ©enne, Ă lâheure du premier Ă©largissement post-guerre froide 1995. LâEurope enlisĂ©e, une France paralysĂ©e, câest un triste tandem. 18 ans plus tard - le temps de faire dâun nourrisson un Ă©lecteur - lâambassadeur Francis Gutmann, ancien SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Quai dâOrsay, Ă©crit en 2013 sur Diploweb LâEurope Ă©tait un grand rĂȘve et elle a apportĂ© la paix. LâEurope Ă©tait un grand dessein, elle nâest plus quâun marchĂ© offert Ă tous les appĂ©tits. DâĂ©largissement en Ă©largissement, elle nâa plus de vision. La technocratie lui tient lieu de politique. Elle nâa plus de voix, elle nâa pas de dĂ©fense, elle nâa plus de croissance. Son ambition dĂ©sormais est dâexister seulement et non plus dâexister vraiment. LâEurope devait porter la France aux dimensions nouvelles du monde. Aspirant Ă dĂ©cider de presque tout, elle est devenue lâalibi commode de trop de ses renoncements. Elle devait lâagrandir, elle lâa Ă©masculĂ©e. LâEurope enlisĂ©e, une France paralysĂ©e, câest un triste tandem. » Comment en est-on arrivĂ© Ă ce quâune personnalitĂ© de cette envergure Ă©crive cela ? LâUE est longtemps fantasmĂ©e Ă Paris comme une caisse de rĂ©sonnance de nos desiderata, avec cependant une contradiction cette politique remet en question lâĂtat-nation, son identitĂ©, ses marges de manĆuvre. DâoĂč les intĂ©rĂȘts marquĂ©s de Paris pour les avant-gardes » J. Chirac ou la dĂ©fense du thĂšme de la coopĂ©ration renforcĂ©e » Nice, câest-Ă -dire un groupe de quelques pays en phase sur un projet. DâoĂč le succĂšs dâune formule pourtant pleine dâambiguĂŻtĂ© dâun Jacques Delors pour la formation dâune fĂ©dĂ©ration dâĂtats-nations ». La culture historique française ne va pas dans le sens dâune communautarisation accrue, qui repose sur la recherche dâalliances et du consensus en orientant les prises de dĂ©cisions si possible en amont, alors que la France recherche prioritairement un avantage de position dominante sans intĂ©grer que le principe communautaire repose dâabord sur le principe dâune compĂ©tition Ă chances Ă©gales, puis la recherche dâalliances et de compromis. En fait, les autres pays membres ne sont pas ... idiots. Ce qui devrait nous rassurer nous surprend. Par ailleurs, lâambition de transformer la construction europĂ©enne un multiplicateur de la puissance française sâest heurtĂ© Ă lâincomprĂ©hension des autres pays membres pour deux raisons . soit parce quâils nâĂ©taient pas dupes, voire quâils avaient eux-mĂȘmes leurs propres objectifs, par exemple les Britanniques ; . soit parce quâils ne partageaient pas la conception française de la puissance, notamment dans sa relation volontiers contestataire des aspirations hĂ©gĂ©moniques des Ătats-Unis, ce fut le cas de lâAllemagne fĂ©dĂ©rale, avant comme aprĂšs lâunification, sauf en 2002 pour des raisons Ă©lectorales, Gerhard Schröder flattant le pacifisme de lâopinion allemande pour ĂȘtre réélu Ă lâautomne alors que les Ătats-Unis brĂ»laient dâen dĂ©coudre en Irak. Durant toutes les annĂ©es 1990, lâabsence diplomatique de lâEurope communautaire sur les grands dossiers politiques internationaux de lâaprĂšs guerre froide, Ă commencer par les guerres dans les Balkans, ont Ă©tĂ© vĂ©cus comme des Ă©checs humanitaires et politiques pour lâUE. Ils ont relativisĂ© dâautant lâambition française de voir lâEurope jouer un rĂŽle international de premier plan. Il faut bien en convenir, notre bilan nâest pas aussi brillant quâescomptĂ©. CĂŽtĂ© français, cette situation produit un profond malaise, pour partie non dit parce que les Ă©lites politiques qui ont portĂ© les paris sous-jacents de la France Ă lâĂ©gard de la construction europĂ©enne, soit ne sont plus en responsabilitĂ© â le temps passe, pour tout le monde â soit nâont gĂ©nĂ©ralement pas le courage dâassumer lâĂ©chec relatif de leurs brillants â brillants Ă©videmment â calculs. Est-ce exagĂ©rĂ© de parler dâĂ©chec relatif ? Non si on veut bien faire ce que beaucoup prĂ©fĂšrent passer sous silence, Ă savoir le bilan point par point. Ce bilan, le voici "Avis Ă la population on recherche un champion pour faire des dĂ©monstrations dĂ©licates" . La construction europĂ©enne Ă©tait supposĂ©e permettre de ligoter lâAllemagne ? Il faudrait ĂȘtre trĂšs fort pour arriver Ă dĂ©montrer que depuis lâouverture du Mur 1989 Paris domine et maĂźtrise lâAllemagne fĂ©dĂ©rale. . La construction europĂ©enne Ă©tait supposĂ©e transformer lâEurope communautaire en moyen de contester les tentations hĂ©gĂ©moniques des Ătats-Unis ? Il faudrait ĂȘtre trĂšs fort pour arriver Ă prouver que lâUnion europĂ©enne â dont 22 membres sur 28 Ă la date du 1er juillet 2013 sont membres de lâOTAN â est devenue un outil pour contester la puissance amĂ©ricaine. En revanche, il serait facile de dĂ©montrer que beaucoup de pays Ă la fois membres de lâOTAN et de lâUE sont prĂȘts Ă sacrifier beaucoup de leur crĂ©dit politique et de leurs moyens financiers pour satisfaire â a minima il est vrai â aux demandes de Washington, en Afghanistan ou/et en Irak. Et la France nâen a ât-elle pas pris acte en revenant dans le commandement militaire intĂ©grĂ© de lâOTAN 2009 ? En revanche, on attend encore le dĂ©collage de lâEurope de la dĂ©fense⊠Que Nicole Gnesotto publie en 2014 Ă la Documentation française un livre intitulĂ© Faut-il enterrer la dĂ©fense europĂ©enne ? montre lâĂ©tat du projet. . Enfin, la construction europĂ©enne Ă©tait supposĂ©e ĂȘtre un multiplicateur de la puissance française dans le monde, un substitut Ă lâempire colonial perdu. Il faudrait ĂȘtre vraiment trĂšs fort pour dĂ©montrer que la France dâaujourdâhui pĂšse plus dans le monde que celle de la premiĂšre moitiĂ© du XXe s. Alors, que reste-t-il des brillants calculs de Paris ? Il reste ⊠le marchĂ© unique et des transferts de souverainetĂ©, de lâĂ©chelle nationale Ă lâĂ©chelle sous-continentale de lâUE. Comment sâĂ©tonner que les Ă©lites politiques ou intellectuelles ne se bousculent pas au journal tĂ©lĂ©visĂ© pour lâexpliquer aussi simplement ? Il nây a que des mauvais coups Ă prendre Ă expliquer quâon a Ă©tĂ© mauvais. Alors, mieux vaut faire â comme la plupart â silence radio, et silence tĂ©lĂ©, tant quâĂ faire. Les promesses de lendemain qui chantent se terminent en un couac disgracieux. Sauf que les Français ne sont pas idiots. Certes, ils ont longtemps laissĂ© faire dans un consensus permissif » dont ils nâont pas Ă ĂȘtre fiers, mais les annĂ©es 1990 marquent une rupture. Certes, ils ne connaissent pas dans le dĂ©tail, les traitĂ©s, les annexes des traitĂ©s, les dates et les citations, les calculs non dits et le fonctionnement des institutions. Mais ils sont - semble-t-il - capables de comprendre intuitivement que le compte nây est pas, que les promesses de lendemains qui chantent se terminent en un couac disgracieux, que la France dâaujourdâhui pĂšse moins quâhier. Et ça, ça ne passe pas. Parce que la France rĂȘve toujours de grandeur, et a minima de maĂźtriser son devenir. Alors pour dire leur malaise, les Français participent peu aux Ă©lections pour le Parlement europĂ©en, tous les cinq ans. Alors pour dire leur malaise - puisquâon ne leur a pas demandĂ© leur avis sur le grand Ă©largissement de 2004 qui â quâon le dise ou non - change la nature de lâUE â ils se saisissent du premier rĂ©fĂ©rendum europĂ©en qui se prĂ©sente celui de 2005. Le rĂ©fĂ©rendum de 2005 porte sur le projet de traitĂ© constitutionnel pour lâUnion europĂ©enne, nĂ© de la Convention prĂ©sidĂ©e par ValĂ©ry Giscard dâEstaing. AprĂšs le demi-Ă©chec du sommet et du traitĂ© de Nice, il sâagit de donner un tournant plus fĂ©dĂ©raliste aux institutions europĂ©ennes, par exemple en instituant un Ministre europĂ©en des Affaires Ă©trangĂšres. Il sâagit dâadapter les institutions Ă un nombre de plus en plus Ă©levĂ© de pays membres, ce qui semble cohĂ©rent. Sur la foi de sondages qui lui laissent penser que les Français voteront Oui », le prĂ©sident J. Chirac annonce le 14 juillet 2004 quâil choisit la voie rĂ©fĂ©rendaire pour ratifier ce texte, et non pas la voie - plus sĂ»re - du CongrĂšs, câest Ă dire la rĂ©union du SĂ©nat et de lâAssemblĂ©e nationale. Il est vrai que la procĂ©dure rĂ©fĂ©rendaire peut sembler plus proche du peuple, plus dĂ©mocratique », et depuis le temps quâon reproche Ă lâUE son dĂ©ficit dĂ©mocratique, puisque les sondages annoncent que le peuple sâapprĂȘte Ă voter oui », autant lui demander son avis⊠Jacques Chirac, Ă©tiquetĂ© gaulliste manque cependant de conviction pour dĂ©fendre ce texte, et en une forme dâacte manquĂ© il le prĂ©sente avec maladresse lors dâune Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e en public. Ă lâoccasion des Ă©changes avec des citoyens invitĂ©s sur le plateau, il donne lâimpression de dĂ©couvrir lâexistence du chĂŽmage de masse et de longue durĂ©e ! Ce qui produit un effet fĂącheux, presque insultant pour les millions de Français concernĂ©s. Et les partisans du non » ont dĂ©jĂ pris de vitesse les partisans du oui ». Les nonistes » sont majoritaires sur la Toile, multiplient les blogs, les liens, les forums. Un professeur dâhistoire-gĂ©ographie du sud de la France devient une rĂ©fĂ©rence dans lâexĂ©gĂšse de ce texte long et complexe, on peut le citer dans les discussions entre amis. Un mois avant lâĂ©chĂ©ance du rĂ©fĂ©rendum, une cartographie de Toile consacrĂ©e aux affaires europĂ©ennes â faite pour le site touteleurope â montrent que les partisans du non » ont gagnĂ© la bataille de lâInternet. Les partisans du oui », partis trop tard, maladroits et peu dynamiques sur Internet, sont tĂ©tanisĂ©s ! Le 29 mai 2005, le rĂ©sultat est Ă©difiant avec une participation Ă©levĂ©e pour une question europĂ©enne 69,3%, la rĂ©ponse est non » Ă 55% ! Un non » franc et massif. Un non » qui est interprĂ©tĂ© comme le coup de frein brutal dâun pays fondateur de lâEurope communautaire qui pĂšse dâun poids significatif dans ses institutions et sâattribue un rĂŽle actif. Un non » suivi quelques jours plus tard dâun non » des Pays-Bas. Le texte est mort, du moins sous cette forme. Le journaliste spĂ©cialisĂ© Jean Quatremer dĂ©clare que lâEurope est en coma lĂ©ger ». Coma lĂ©ger parce que le prĂ©sident de la RĂ©publique française nâa pas Ă©tĂ© capable dâobtenir un oui » des français. Coma lĂ©ger parce quâil lui reste deux ans de mandat Ă faire, de surcroĂźt dans une cohabitation qui a vu la gauche se diviser elle aussi entre partisans du non » â dont un certain Laurent Fabius â et ceux du oui ». Coma lĂ©ger parce que les jeunes ont, pour la premiĂšre fois, votĂ© majoritairement non », alors quâils Ă©taient jusque-lĂ traditionnellement pro-europĂ©ens. Coma lĂ©ger parce que personne ne voit comment lâUE va sortir de cette impasse institutionnelle nĂ©e des Ă©largissements post-guerre froide 1995, 2004. Ce texte a Ă©tĂ© il est vrai, payĂ© cher par les politiques qui se sont engagĂ©s dans sa rĂ©daction puis dans sa prĂ©sentation au public. Ils ont lâimpression dâavoir perdu du temps, de lâĂ©nergie et du crĂ©dit. Il va sans dire que le poids politique de la France dans lâUE diminue dâautant. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement ? Comment un pays qui bloque lâadoption dâun texte supposĂ© amĂ©liorer le fonctionnement institutionnel de lâUE pourrait-il maintenant donner des leçons ? AprĂšs lâĂ©chec de la CommunautĂ© europĂ©enne de dĂ©fense CED â en 1954 â la France porte avec lâĂ©chec du referendum de 2005 la responsabilitĂ© dâune crise europĂ©enne majeure. Ă tort ou Ă raison, la France parait un frein et non plus un aiguillon de la construction europĂ©enne. DĂšs lors il est difficile de se hausser du col, faire des mouvements de menton, donner des leçons et tracer des perspectives avantageuses. Les politiques français ne se bousculent plus pour porter les idĂ©es europĂ©ennes parce quâils sentent bien quâil nây a que des bulletins de vote Ă perdre. Pourtant, un certain Nicolas Sarkozy prĂ©pare sa candidature Ă la prĂ©sidentielle de 2007. Il fait savoir quâen cas dâĂ©lection il sâengage Ă revenir Ă la table des nĂ©gociations pour de nouvelles institutions europĂ©ennes et Ă rĂ©flĂ©chir Ă la place de la France dans le commandement militaire intĂ©grĂ© de lâOTAN. OpposĂ© Ă SĂ©golĂšne Royal, il lâemporte assez largement au second tour. DĂšs lors, il considĂšre quâil dispose dâune lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique pour relancer ces deux processus. Le soir mĂȘme de son intronisation Ă lâElysĂ©e, le 16 mai 2007, il se rend Ă Berlin pour rencontrer la chanceliĂšre Angela Merkel. Il lâembrasse avec un enthousiasme que Madame Merkel nâapprĂ©cie guĂšre semble-t-il, elle le recadre au sujet de lâUnion MĂ©diterranĂ©enne, mais ils sâaccordent sur une mĂ©thode pour relancer le processus institutionnel Ă travers un toilettage du projet de traitĂ© constitutionnel. AprĂšs un sommet europĂ©en en juin 2007, lâaffaire est pliĂ©e Ă lâautomne 2007 avec le traitĂ© de Lisbonne. Le traitĂ© de Lisbonne reprend pour lâessentiel le texte refusĂ© par les Français et les Hollandais, mais il en retire les concepts les plus fĂ©dĂ©ralistes, le Royaume-Uni brillant Ă la manĆuvre. Comme il lâavait annoncĂ©, Nicolas Sarkozy ne passe pas par la voie rĂ©fĂ©rendaire pour le faire ratifier â pas fou â mais par la voie du CongrĂšs qui lâaccepte dĂ©but 2008. Chacun pourra philosopher sur la nature dĂ©mocratique de la procĂ©dure qui consiste Ă refaire passer un texte qui a Ă©tĂ© refusĂ© par referendum par la voie du CongrĂšs, aprĂšs lâavoir il est vrai amendĂ© Ă la marge, en lui ĂŽtant une partie de sa dimension fĂ©dĂ©raliste, par exemple en changeant lâintitulĂ© du poste du responsable de la politique Ă©trangĂšre de lâUE qui nâest plus ministre mais Haut reprĂ©sentant. La presse de lâĂ©poque ne jette pas dâhuile sur le feu, passez, y a rien Ă voir », on tourne la page. Un coup de chaud survient cependant lorsque les Irlandais dĂ©cident de voter non ». Pour la deuxiĂšme fois â on lâavait dĂ©jĂ fait pour le traitĂ© de Nice â les Irlandais sont invitĂ©s Ă voter une deuxiĂšme fois pour le traitĂ© de Lisbonne, en 2009. Soulagement, ils acceptent une deuxiĂšme fois de se dĂ©juger. Chacun pourra Ă nouveau philosopher sur la nature dĂ©mocratique du procĂ©dĂ©, je note simplement que les Irlandais ont obtenu quelques concessions Ă cette occasion, dont la suppression de la rĂ©duction du nombre de Commissaires au deux tiers du nombre des pays membres, Ă lâhorizon 2014 ou 2017. Cette idĂ©e a Ă©tĂ© effectivement passĂ©e Ă la trappe fin 2013, dans un silence assourdissant. Nous pourrions encore longuement dĂ©tailler le malaise français Ă propos de lâUE. Expliquer dans le dĂ©tail comment la chanceliĂšre Angela Merkel castra littĂ©ralement non pas Nicolas Sarkozy mais un projet portĂ© par Nicolas Sarkosy, lâUnion MĂ©diterranĂ©enne â lancĂ©e imprudemment sur les estrades Ă©lectorales dĂ©but 2007 â en une Union pour la MĂ©diterranĂ©e Processus de Barcelone » UpM. Pour le dire rapidement, Berlin fit rentrer un projet de grandeur française sur les bords de la MĂ©diterranĂ©e dans le cadre Ă©troit de lâadministration europĂ©enne. Ă la fin du quinquennat de N. Sarkozy, lâUpM Ă©tait pratiquement passĂ©e Ă la trappe. En revanche, A. Merkel avait imposĂ© son tempo et son pĂ©rimĂštre aux mesures de lâUE pour rĂ©duire la crise de lâeuro, N. Sarkozy Ă©tant rĂ©duit Ă attendre son bon vouloir⊠Puisquâon ne change par une mĂ©thode qui Ă©choue, nous pourrions encore longuement dĂ©tailler le malaise français avec le cas de François Hollande qui lors de sa campagne Ă©lectorale pour les prĂ©sidentielles de 2012 avait expliquĂ© quâil exigerait un Pacte europĂ©en pour la croissance et lâemploi financĂ© par lâUE avant de faire ratifier le Pacte budgĂ©taire europĂ©en. Oh, on a bien raclĂ© quelques fonds de tiroirs pour habiller la fin de non recevoir⊠mais le compte nây Ă©tait pas. Et F. Hollande a fait ratifier par le CongrĂšs ce fameux texte qui met en place un glissement de fĂ©dĂ©ralisme monĂ©taire â lâeuro â nous passons sous la pression de la crise Ă un fĂ©dĂ©ralisme budgĂ©taire â via le contrĂŽle par la Commission europĂ©enne, en amont du Parlement, sur le projet de budget. FĂ©dĂ©ralisme budgĂ©taire, formulation a minima. Olivier Kempf Ă©crit Si de nombreux commentateurs parlent de fĂ©dĂ©ralisme budgĂ©taireâ, câest bien de fĂ©dĂ©ralisme politique quâil sâagit. Car derriĂšre ces mots de fĂ©dĂ©ralisme budgĂ©taire, il faut entendre arbitrage, dĂ©cision, y compris pour imposer telle ou telle dĂ©cision Ă un Ătat membre dans le besoinâ ». [9] Olivier Kempf nâa peut-ĂȘtre pas tort mais il faudrait alors prĂ©ciser fĂ©dĂ©ralisme politique incomplet. Si lâampleur de la crise Ă©conomique fait passer ces dĂ©bats complexes Ă lâarriĂšre plan, nul doute cependant que ce changement de nature de la construction europĂ©enne, suscite un malaise dans de larges pans de lâopinion publique française. Pour le dire de maniĂšre provocante, comment la France ne ressentirait-elle pas un profond malaise dans une Europe Ă lâheure allemande » [10] ? En fait, le ministre des finances allemand fait lui-mĂȘme cette rĂ©fĂ©rence durant lâĂ©tĂ© 2013. Et le 2 mai 2014, Le Monde publie un article dont le titre semble sans ambiguĂŻtĂ© "Tous Ă Berlin ! " La capitale de lâAllemagne est devenue celle de lâEurope », avec en sous-titre Les faiblesses de Bruxelles et de Pais ont favorisĂ© la domination allemande. » Pour achever la dĂ©monstration, faisons rĂ©fĂ©rence Ă Olivier Rozenberg, chargĂ© de recherche Ă Sciences Po. Dans le numĂ©ro 61-62 de Questions internationales publiĂ© en mai-aoĂ»t 2013, celui-ci prĂ©sente un article intitulĂ©, Avec lâUnion europĂ©enne, un tournant majeur ». Olivier Rozerberg explique ce quâil appelle le dĂ©clin de lâinfluence française dans lâUE depuis une dizaine dâannĂ©es ». Il distingue 4 causes. 1. La France est moins puissante politiquement dans lâUE parce quâelle est moins puissante Ă©conomiquement en Europe. Câest devenu une Ă©vidence, la France est nettement derriĂšre lâAllemagne en terme de capacitĂ©s comme de performances Ă©conomiques. Dans un contexte de crise Ă©conomique et de crise budgĂ©taire, cela rĂ©duit considĂ©rablement la marge de manĆuvre de Paris. 2. La France a perdu la centralitĂ© qui Ă©tait sa caractĂ©ristique en Europe. CentralitĂ© gĂ©ographique, perdue Ă la faveur des Ă©largissements de 1995, 2004, 2007 et 2013 qui ont dĂ©placĂ© vers le centre-est le centre de gravitĂ© de lâUE. CentralitĂ© politique, Ă travers les jeux dâalliances, oĂč la position de la France est devenue plus inconfortable, faute dâavoir compris rapidement quâil fallait prendre en compte les nouveaux membres. Pour utiliser une mĂ©taphore sportive, tout se passe comme si la France, privĂ©e de la position de meneur de jeu, Ă©tait contrainte de jouer en attaque ou en dĂ©fense. Avec plus ou moins dâadresse, plus ou moins de rĂ©ussite, parfois au prix dâalliance avec des joueurs peu brillants, pour ne pas dire les pays du Sud quand il sâagit de parler dĂ©ficit budgĂ©taire. 3. Lâinfluence de la France a Ă©tĂ© rĂ©duite par son inconstance. Nicolas Sarkozy sur lâUnion MĂ©diterranĂ©enne, et plus encore François Hollande sur le Pacte europĂ©en pour la croissance et pour lâemploi, ont chacun fait la mĂȘme erreur de mĂ©thode â lancer un projet europĂ©en sur les estrades Ă©lectorales â puis une fois Ă©lu se faire rudement recadrer. Le bras de fer a Ă©tĂ© encore plus court pour F. Hollande. Ces revirements ne contribuent pas Ă la crĂ©dibilitĂ© de la France dans les nĂ©gociations europĂ©ennes. Donner lâimpression de parler pour ne rien dire rĂ©duit la valeur de la prise de parole, donc le poids politique. 4. En dernier lieu, la France souffre paradoxalement de la stabilitĂ© de ses institutions politiques, Ă commencer par la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Alors que les responsables politiques soumis Ă de fortes contraintes internes peuvent en arguer pour obtenir des concessions in extremis sur le mode moi ou le chaos », lâElysĂ©e ne peut gĂ©nĂ©ralement pas exercer ce type de chantage. Alors que lâItalie, lâEspagne, le Royaume-Uni voire lâAllemagne le font sans hĂ©siter, avec succĂšs. Olivier Rozenberg constate ainsi en 2013 La France subit donc une perte dâinfluence avĂ©rĂ©e en matiĂšre europĂ©enne. Elle nâest pas aussi frondeuse quâen 1965, aussi isolĂ©e quâen 1981 ou aussi atteinte quâen 2005 aprĂšs lâĂ©chec du rĂ©fĂ©rendum. Cependant sa faiblesse actuelle semble plus durable dans la mesure ou les facteurs explicatifs de sa perte dâinfluence sont nombreux et structurels. Le pays est cantonnĂ© Ă un rĂŽle de numĂ©ro deux qui, pour ĂȘtre logique du point de vue de ses fondamentaux Ă©conomiques, est difficile Ă accepter et Ă faire accepter sur le plan interne. » [11] * France-UE, pourquoi un tel malaise ? Nous rĂ©pondrons que la France a fait un pari transformer lâEurope communautaire en un multiplicateur de puissance, mais les Ă©largissements successifs ont contribuĂ© Ă rĂ©duire son poids relatif. Ce qui produit, effectivement, un grand malaise chez les Français. Ceux-ci passent durant le quinquennat de F. Hollande 2012- du dĂ©ni Ă la contestation de cette Ă©volution de la construction europĂ©enne. Il en rĂ©sulte, semble-t-il, une poussĂ©e de lâeuroscepticisme, Ă droite comme Ă gauche. Quand on se souvient des calculs initiaux et des promesses sous-jacentes, le rĂ©sultat est loin du rĂȘve. Cela sâappelle simplement la rĂ©alitĂ©. PlutĂŽt que de voir nos insuffisances, il est plus facile de voir une menace dans les Autres », mais cela nâapporte pas de solution, juste un pauvre dĂ©foulement. LâUE est un bouc Ă©missaire facile Ă qui faire porter la responsabilitĂ© du dĂ©clin relatif de la France. Rien ne permet dâaffirmer quâil en aurait Ă©tĂ© autrement sans lâUE. Rien ne permet dâassurer quâil en irait autrement hors de lâ laisse Ă penser que le vĂ©ritable dĂ©fi consiste Ă repenser une Union europĂ©enne en mesure dâĂ©viter son - et notre - effacement relatif Ă lâĂ©chelle de la planĂšte. Publication initiale le 7 mai 2014 Copyright 7 Mai 2014-Verluise/ Plus . Voir tous les articles et toutes les cartes sur lâUnion europĂ©enne
0sD5dc. w4hk2bmrg1.pages.dev/200w4hk2bmrg1.pages.dev/99w4hk2bmrg1.pages.dev/218w4hk2bmrg1.pages.dev/192w4hk2bmrg1.pages.dev/90w4hk2bmrg1.pages.dev/312w4hk2bmrg1.pages.dev/83w4hk2bmrg1.pages.dev/146
2 euros présidence francaise union européenne 2008 faute de frappe