DiffĂ©rencesmorphologiques entre le martinet et l'hirondelle. Le martinet est l’un des animaux les plus rapides. Il peut atteindre une vitesse de 200 km/h sur de courtes distances. Pour l’hirondelle, la vitesse de vol est plus modeste : 60 km/h avec des pointes de 100 km/h. Il n’est donc pas aisĂ© de les observer en dĂ©tail en vol, d Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu oĂč tout le monde a tĂŽt ou tard besoin d’aide supplĂ©mentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross On le confond avec l’hirondelle ; petit fouet rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. Si vos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Sports Groupe 152 Grille 4MARTINET petitfouet ; on le confond avec l'hirondelle ; oiseau d'apparence similaire a l'hirondelle ; un oiseau ; lanieres de cuir ; petit fouet multiple ; oiseau qui ressemble a l'hirondelle ; on le confond avec l'hirondelle petit fouet ; oiseau au vol rapide ; dĂ©finitions du moment 10. elle resiste ; on y entretient la flamme ; leste ; amphipolis y fut fondee ; torturee ; sans regularite ;
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Secundo les deux catĂ©gories de personnes (esclave africain et petit africain) ne sont pas transposables. Le premier n’était qu’une bĂȘte Ă  dresser et Ă  rendre docile, tandis que le second est un esprit encore diffus auquel on doit inculquer une Ă©ducation. La fessĂ©e est indispensable dans la vie de l’honnĂȘte Ă©ducateur.
VIl faisait chaud dans ce petit appartement trop bas, oĂč le poĂȘle bourdonnait au milieu des perruques et des pommades. L'odeur des fers avec ces mains grasses qui lui maniaient la tĂȘte ne tardait pas Ă  l'Ă©tourdir ; et elle s'endormait un peu sous son peignoir. Souvent le garçon, en la coiffant, lui proposait des billets pour le bal elle s'en allait ! Elle remontait les rues ; elle arrivait Ă  la Croix rouge ; elle reprenait ses socques, qu'elle avait cachĂ©s le matin sous une banquette, et se tassait Ă  sa place, parmi les voyageurs impatientĂ©s. Quelques-uns descendaient au bas de la cĂŽte. Elle restait seule dans la chaque tournant, on apercevait de plus en plus tous les Ă©clairages de la ville, qui faisaient une large vapeur lumineuse au-dessus des maisons confondues ; Emma se mettait Ă  genoux sur les coussins, et elle Ă©garait ses yeux dans cet Ă©blouissement. Elle sanglotait, appelait LĂ©on, lui envoyait des paroles tendres et des baisers, qui se perdaient au y avait dans la cĂŽte un pauvre diable vagabondant avec son bĂąton, tout au milieu des diligences ; un amas de guenilles lui recouvrait les Ă©paules, et un vieux castor dĂ©foncĂ©, s'arrondissant en cuvette, lui cachait la figure. Mais quand il le retirait, il dĂ©couvrait, Ă  la place des paupiĂšres, deux orbites bĂ©antes tout ensanglantĂ©es. La chair s'effiloquait par lambeaux rouges, – et il en coulait des liquides qui se figeaient en gales vertes jusqu'au nez, dont les narines noires reniflaient convulsivement. Pour vous parler, il se renversait la tĂȘte avec un rire idiot ; – alors ses prunelles bleuĂątres, roulant d'un mouvement continu, allaient se cogner, vers les tempes, sur le bord de la plaie chantait une petite chanson, en suivant les voitures Souvent la chaleur d'un beau jourFait rĂȘver fillette Ă  l'amour81.Et il y avait dans tout le reste des oiseaux, du soleil et du il apparaissait tout Ă  coup derriĂšre Emma, tĂȘte nue. Elle se retirait avec un cri. Hivert venait le plaisanter. Il l'engageait Ă  prendre une baraque Ă  la foire Saint-Romain82, ou bien lui demandait, en riant, comment se portait sa bonne on Ă©tait en marche, lorsque son chapeau, d'un mouvement brusque, entrait dans la diligence par le vasistas, tandis qu'il se cramponnait, de l'autre bras, sur le marchepied, entre l'Ă©claboussure des roues. Sa voix, faible d'abord et vagissante, devenait aiguĂ«. Elle se traĂźnait dans la nuit, comme l'indistincte lamentation d'une vague dĂ©tresse, et Ă  travers la sonnerie des grelots, le murmure des arbres et le ronflement de la boĂźte creuse, elle avait quelque chose de lointain qui bouleversait Emma. Cela lui descendait au fond de l'Ăąme comme un tourbillon dans un abĂźme, et l'emportait parmi les espaces d'une mĂ©lancolie sans bornes. Mais Hivert, qui s'apercevait d'un contrepoids, allongeait Ă  l'aveugle de grands coups avec son fouet. La mĂšche le cinglait sur ses plaies, et il tombait dans la boue, en poussant un les voyageurs de l'Hirondelle finissaient par s'endormir, les uns la bouche ouverte, les autres le menton baissĂ©, s'appuyant sur l'Ă©paule de leur voisin, ou bien le bras passĂ© dans la courroie, tout en oscillant rĂ©guliĂšrement au branle de la voiture ; le reflet de la lanterne qui se balançait en dehors, sur la croupe des limoniers, pĂ©nĂ©trant dans l'intĂ©rieur par les rideaux de calicot chocolat, posait des ombres sanguinolentes sur tous ces individus immobiles. Emma, ivre de tristesse, grelottait sous ses vĂȘtements, et se sentait de plus en plus froid aux pieds, avec la mort dans l'Ăąme.
Hirondelle Francis Etienne Sicard. EtanchĂ© de sa soif, Ă©vidĂ© de racines, Escortant le soleil et son arc rougissant, L’oiseau palpe le temps d’une palme de vent. Puis griffonne sa chair aux fusains des marines. Son plumage Ă©margĂ© d’un regard sans rĂ©tine, Glisse sa peau de miel et son teint de rĂ©glisse. Entre les plis fardĂ©s d’un
ï»żAccueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme On le confond avec l'hirondelle ; petit fouet — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies. pourles hirondelles et martinets, Ă©galement. Dans tous les cas, sachez que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) est prĂ©sente dans tous les dĂ©partement français et peut vous aider. De mĂȘme il existe des centre de soins. La LPO vous transmettra volontiers l'adresse du centre le plus proche de chez vous. PERSONNAGES La EsmĂ©ralda Phoebus De Chateaupers Claude Frollo Quasimodo Fleur De Lys Madame Aloise De Gondelaurier Diane BerangĂšre Le Vicomte de Gif M. De Chevreuse M. De Morlaix Clopin Trouille fou Le Crieur public Le Peuple, Truands, Archers, etc ACTE PREMIER. La Cour des miracles. — Il est nuit. Foule de truands. Danses et bruyantes. Mendiant et mendiantes dans leurs diverses attitudes de mĂ©tier. Le roi de Thune sur son tonneau. Feux, torches, flambeaux. Cercle de hideuses maisons dans l’ombre. ScĂšne PREMIÈRE. CLAUDE FROLLO, CLOPIN TROUILLEFOU, puis LA ESMERALDA, puis QUASIMODO, — Les truands. ChƓur des truands. Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! Faisons nos coups Ă  la brune, Heure oĂč tous les chats sont gris. Dansons ! narguons pape et bulle, Et raillons-nous dans nos peaux, Qu’avril mouille ou que juin brĂ»le La plume de nos chapeaux ! Sachons flairer dans l’espace L’estoc de l’archer vengeur, Ou le sac d’argent qui passe Sur le dos du voyageur ! Nous irons au clair de lune Danser avec les esprits
 — Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! CLAUDE FROLLO, Ă  part, derriĂšre un pilier, dans un coin du théùtre. Il est enveloppĂ© d’un grand manteau qui cache son habit de prĂȘtre. Au milieu de la ronde infĂąme, Qu’importe le soupir d’une Ăąme ? Je souffre ! oh ! jamais plus de flamme Au sein d’un volcan ne La Esmeralda en dansant. ChƓurLa voilĂ  ! la voilĂ  ! c’est elle ! Esmeralda ! CLAUDE FROLLO, Ă  elle ! oh ! oui, c’est elle ! Pourquoi, sort rigoureux, L’as-tu faite si belle, Et moi si malheureux ?Elle arrive au milieu du théùtre. Les truands font cercle avec admiration autour d’elle. Elle danse. LA suis l’orpheline, Fille des douleurs, Qui sur vous s’incline En jetant des fleurs ; Mon joyeux dĂ©lire Bien souvent soupire ; Je montre un sourire, Je cache des pleurs. Je danse, humble fille, Au bord du ruisseau ; Ma chanson babille Comme un jeune oiseau ; Je suis la colombe Qu’on blesse et qui tombe. La nuit de la tombe Couvre mon berceau. jeune fille ! Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous, Comme l’hirondelle À la mer se mĂȘle, Agaçant de l’aile Le flot en courroux. C’est la jeune fille, L’enfant du malheur ! Quand son regard brille, Adieu la douleur ! Son chant nous rassemble ; De loin elle semble L’abeille qui tremble Au bout d’une fleur. Danse, jeune fille, Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous ! CLAUDE FROLLO[Ă  part.] FrĂ©mis, jeune fille ; Le prĂȘtre est jaloux ! [Claude veut se rapprocher de La Esmerala, qui se dĂ©tourne de lui avec une sorte d’ la procession du pape des fous. Torches, lanternes et musique. On porte au milieu du cortĂšge, sur un brancard couvert de chandelles, Quasimodo, chapĂ© et mitrĂ©] CHƒUR Saluez, clercs de basoche ! Hubins, coquillards, cagoux, Saluez tous ! il approche. Voici le pape des fous ! CLAUDE FROLLO[apercevant Quasimodo s’élance vers lui avec un geste de colĂšre] Quasimodo ! quel rĂŽle Ă©trange ! 0 profanation ! Ici, Quasimodo ! QUASIMODO Grand Dieu ! qu’entends-je ? CLAUDE FROLLO Ici, te dis-je ! QUASIMODO[se jetant en bas de la litiĂšre] Me voici ! CLAUDE FROLLO Sois anathĂšme ! {{PersonnageQUASIM ODOcred}} Dieu ! c’est lui-mĂȘme ! CLAUDE FROLLO Audace extrĂȘme ! QUASIMODO Instant d’effroi ! CLAUDE FROLLO À genoux, traĂźtre ! QUASIMODO Pardonnez, maĂźtre ! CLAUDE FROLLO Non, je suis prĂȘtre ! QUASIMODO Pardonnez-moi ! [Claude Frollo arrache les ornements pontificaux de Quasimodo et les foule aux pieds. Les truands, sur lesquels Claude jette des regards irritĂ©s, commencent Ă  murmurer et se forment en groupes menaçants autour de lui] LES TRUANDS Il nous menace, Ô compagnons ! Dans cette place OĂč nous rĂ©gnons ! QUASIMODO Que veut l’audace De ces larrons ? On le menace, Mais nous verrons ! CLAUDE FROLLO Impure race ! Juifs et larrons ! On me menace, Mais nous verrons ! [La colĂšre des truands Ă©clate] {{PersonnageLES TRUANDScred}} ArrĂȘte ! arrĂȘte ! arrĂȘte ! Meure le trouble-fĂȘte ! Il paiera de sa tĂȘte ! En vain il se dĂ©bat ! QUASIMODO Qu’on respecte sa tĂȘte ! Et que chacun s’arrĂȘte, Ou je change la fĂȘte En un sanglant combat ! CLAUDE FROLLO Ce n’est point pour sa tĂȘte Que Frollo s’inquiĂšte. [Il met la main sur la poitrine] C’est lĂ  qu’est la tempĂȘte, C’est lĂ  qu’est le combat ! [Au moment oĂč la fureur des truands est au comble, Clopin parait au fond du théùtre] CLOPIN Qui donc ose attaquer, dans ce repaire infĂąme, L’archidiacre mon seigneur, Et Quasimodo le sonneur De Notre-Dame ? LES TRUANDS[s’arrĂȘtant.] C’est Clopin, notre roi ! CLOPIN Manants, retirez-vous ! LES TRUANDS Il faut obĂ©ir ! CLOPIN Laissez-nous. [Les truands se retirent dans les masures. La Cour des miracles reste dĂ©serte. Clopin s’approche mystĂ©rieusement de Claude] ScĂšne II CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO — CLOPINCLOPIN Quel motif vous avait jetĂ© dans cette orgie ? Avez-vous, monseigneur, quelque ordre Ă  me donner ? Vous ĂȘtes mon maĂźtre en magie. Parlez ; je ferai tout. CLAUDE FROLLO[Il saisit vivement Clopin par le bras et l’attire sur le devant du théùtre]. Je viens tout terminer. Écoute. CLOPIN Monseigneur ? CLAUDE FROLLO Plus que jamais je l’aime ! D’amour et de douleur tu me vois palpitant. Il me la faut cette nuit mĂȘme. CLOPIN Vous l’allez voir ici passer dans un instant ; C’est le chemin de sa demeure. CLAUDE FROLLO[Ă  part.] Oh ! l’enfer me saisit ! [Haut.] BientĂŽt, dis-tu ? CLOPIN Sur l’heure. CLAUDE FROLLO Seule ? CLOPIN Seule. CLAUDE FROLLO Il suffit. CLOPIN Attendrez-vous ? CLAUDE FROLLO J’attend. Que je l’obtienne ou que je meure ! CLOPIN Puis-je vous servir ? CLAUDE FROLLO Non. [Il fait signe Ă  Clopin de s’éloigner, aprĂšs lui avoir jetĂ© sa bourse. RestĂ© seul avec Quasimodo, il l’amĂšne sur le devant du théùtre] Viens, j’ai besoin de toi. QUASIMODO C’est bien. CLAUDE FROLLO Pour une chose impie, affreuse, extrĂȘme. QUASIMODO Vous ĂȘtes mon seigneur. CLAUDE FROLLO Les fers, la mort, la loi, Nous bravons tout. QUASIMODO Comptez sur moi. CLAUDE FROLLO[impĂ©tueusement.] J’enlĂšve la fille bohĂšme ! QUASIMODO MaĂźtre, prenez mon sang-sans me dire pourquoi. [Sur un signe de Claude Frollo, il se retire vers le fond du théùtre et laisse son maĂźtre sur le devant de la scĂšne.] CLAUDE FROLLO 0 ciel ! avoir donnĂ© ma pensĂ©e aux abĂźmes, Avoir de la magie essayĂ© tous les crimes,. Être tombĂ© plus bas que l’enfer ne descend, PrĂȘtre, Ă  minuit, dans l’ombre Ă©pier une femme, Et songer, dans l’état oĂč se trouve mon Ăąme, Que Dieu me regarde Ă  prĂ©sent ! Eh bien, oui ! qu’importe ! Le destin m’emporte, Sa main est trop forte, Je cĂšde Ă  sa loi ! Mon sort recommence ! Le prĂȘtre en dĂ©mence N’a plus d’espĂ©rance Et n’a plus d’effroi ! DĂ©mon qui m’enivres, Qu’évoquent mes livres, Si tu me la livres, Je me livre Ă  toi ! Reçois sous ton aile Le prĂȘtre infidĂšle ! L’enfer avec elle, C’est mon ciel, Ă  moi ! Viens donc, ĂŽ jeune femme ! C’est moi qui te rĂ©clame ! Viens, prends-moi sans retour ! Puisqu’un Dieu, puisqu’un maĂźtre, Dont le regard pĂ©nĂštre Notre cƓur nuit et jour, Exige en son caprice Que le prĂȘtre choisisse Du ciel ou de l’amour ! QUASIMODO[revenant] MaĂźtre, l’instant s’approche. CLAUDE FROLLO Oui, l’heure est solennelle ; Mon sort se dĂ©cide, tais-toi. CLAUDE FROLLO — QUASIMODO La nuit est sombre, J’entends des pas ; Quelqu’un dans l’ombre Ne vient-il pas ? [Ils vont Ă©couter au fond du théùtre.] {{Personnage LE GUETcred}} [passant derriĂšre les maisons.] Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, L’oreille au silence Et l’Ɠil Ă  la nuit. CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO Dans l’ombre on s’avance ; Quelqu’un vient sans bruit. Oui, faisons silence ; C’est le guet de nuit ! [Le chant s’éloigne.] QUASIMODO Le guet s’en va. CLAUDE FROLLO Notre crainte le suit. [Claude Foirolle et Quasimodo regardent avec anxiĂ©tĂ© vers la rue par laquelle doit venir La EsmĂ©ralda] QUASIMODO L’amour conseille, L’espoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je l’entrevoie ; Fille divine, Viens sans effroi ! CLAUDE FROLLO L’amour conseille, L’espoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je l’entrevoie ; Fille divine ! Elle est Ă  moi ! [Entre La Esmeralda. Ils se jettent sur elle, et veulent l’entraĂźner. Elle se dĂ©bat.] LA ESMERALDA Au secours ! au secours ! Ă  moi ! CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO Tais-toi, jeune fille ! tais-toi ! ScĂšne III LA ESMERALDA – QUASIMODO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — LES ARCHERS DU GUETPHƒBUS DE CHATEAUPERS,[entrant Ă  la tĂȘte d’un gros d’archers.] De par le roi ! [Dans le tumulte, Claude s’échappe. Les archers saisissent Quasimodo] PHƒBUS DE CHATEAUPERS[aux archers, montrant Quasimodo] ArrĂȘtez-le ! serrez ferme ! Qu’il soit seigneur ou valet ! Nous allons, pour qu’on l’enferme, Le conduire au ChĂątelet ! [Les archers emmĂšnent Quasimodo au fond. La Esmeralda, remise de sa frayeur, s’approche de Phoebus De Chateaupers avec une curiositĂ© mĂȘlĂ©e d’admiration, et l’attire doucement sur le devant de la scĂšne.] LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Daignez me dire Votre nom, sire ! Je le requiers ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Phoebus De Chateaupers, ma fille, De la famille De ChĂąteaupers. LA ESMERALDA, Capitaine ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Oui, ma reine. {{PersonnageLA ESMERA LDAcred}} Reine ? oh ! non. PHEOBUS DE CHATEAUPERS GrĂące extrĂȘme ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers, j’aime Votre nom ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Sur mon Ăąme, J’ai, madame, Une lame De renom ! LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Un beau capitaine, Un bel officier, À mine hautaine, À corset d’acier, Souvent, mon beau sire, Prend nos pauvres cƓurs, Et ne fait que rire De nos yeux en pleurs. PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part] Pour un capitaine, Pour un officier, L’amour peut Ă  peine Vivre un jour entier. Tout soldat dĂ©sire Cueillir toute fleur, Plaisir sans martyre, Amour sans douleur ! [A La Esmeralda] Un esprit Radieux Me sourit Dans tes yeux. {{PersonnageLA ESMERALDA cred}} Un beau capitaine, Un bel officier, À mine hautaine, À corset d’acier, Quand aux yeux il brille, Fait longtemps penser Toute pauvre fille Qui l’a vu passer ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part] Pour un capitaine, Pour un officier, L’amour peut Ă  peine Vivre un jour entier. C’est l’éclair qui brille, Il faut courtiser Toute belle fille Que l’on voit passer. LA ESMERALDA[Elle se pose devant le capitaine et l’admire] Seigneur Phoebus De Chateaupers, que je vous voie Et que je vous admire encore ! Oh ! la belle Ă©charpe de soie, La belle Ă©charpe Ă  franges d’or ! [Phoebus De Chateaupers dĂ©tache son Ă©charpe et la lui offre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Vous plaĂźt-elle ? [La Esmeralda prend l’écharpe et s’en pare] LA ESMERALDA Qu’elle est belle ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Un moment ! [Il s’approche d’elle et cherche Ă  l’embrasser.] LA ESMERALDA[reculant]. Non ! de grĂące ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[ qui insiste] Qu’on m’embrasse ! LA ESMERALDA[reculant toujours] Non, vraiment ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[riant] Une belle Si rebelle. Si cruelle ! C’est charmant. LA ESMERALDA Non, beau capitaine, Je dois refuser. Sais-je oĂč l’on m’entraĂźne Avec un baiser ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS Je suis capitaine, Je veux un baiser. Ma belle africaine, Pourquoi refuser ? Donne un baiser, donne, ou je vais le prendre. LA ESMERALDA, Non, laissez-moi ; je ne veux rien entendre. PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Un seul baiser ! ce n’est rien, sur ma foi ! LA ESMERALDA Rien pour vous, sire, hĂ©las ! et tout pour moi ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Regarde-moi ; tu verras si je t’aime ! LA ESMERALDA Je ne veux pas regarder en moi-mĂȘme. PHEOBUS DE CHATEAUPERS L’amour, ce soir, veut entrer dans ton cƓur. LA ESMERALDA L’amour ce soir, et demain le malheur ! [Elle glisse de ses bras et s’enfuit. Phoebus De Chateaupers, dĂ©sappointĂ©, se retourne vers Quasimodo, que les gardes tiennent liĂ© au fond du théùtre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Elle m’échappe, elle rĂ©siste. Belle aventure en vĂ©ritĂ© ! Des deux oiseaux de nuit je garde le plus triste ; Le rossignol s’en va, le hibou m’est restĂ©. [Il se remet Ă  la tĂȘte de sa troupe, et sort emmenant Quasimodo] CHƒUR DE LA RONDE DU GUET Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, L’oreille au silence Et l’Ɠil Ă  la nuit ! [Ils s’éloignent peu Ă  peu et disparaissent.] ACTE II ScĂšne I [La place de GrĂšve. Le pilori. Quasimodo au pilori. Le Peuple sur la place] CHƒUR -Il enlevait une fille ! -Comment ! vraiment ? -Vous voyez comme on l’étrille En ce moment ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO S’en vient chasser sur les terres De Cupido ! UNE FEMME DU PEUPLE Il passera dans ma rue Au retour du pilori, Et c’est Pierrat Torterue Qui va nous faire le cri. LE CRIEUR De par le roi, que Dieu garde ! L’homme qu’ici l’on regarde Sera mis, sous bonne garde, Pour une heure au pilori ! CHƒUR À bas ! Ă  bas ! Le bossu ! le sourd ! le borgne ! Ce Barabbas ! Je crois, mortdieu ! qu’il nous lorgne. À bas le sorcier ! Il grimace, il rue ! Il fait aboyer Les chiens dans la rue. -Corrigez bien ce bandit ! -Doublez le fouet et l’amende ! QUASIMODO CHƒUR Qu’on le pende ! QUASIMODO À boire ! CHƒUR Sois maudit ! [Depuis quelques instants La Esmeralda s’est mĂȘlĂ©e Ă  la foule. Elle a observĂ© Quasimodo avec surprise d’abord, puis avec pitiĂ©. Tout Ă  coup, au milieu des cris du peuple, elle monte au pilori, dĂ©tache une petite gourde de sa ceinture, et donne Ă  boire Ă  Quasimodo] CHƒUR Que fais-tu, belle fille ? Laisse Quasimodo ! À BelzĂ©buth qui grille On ne donne pas d’eau ! [Elle descend du pilori. Les archers dĂ©tachent et emmĂšnent Quasimodo] CHƒUR -Il enlevait une femme ! -Qui ? ce butor ? -Mais c’est affreux ! c’est infĂąme ! -C’est un peu fort ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO Osait chasser sur les terres De Cupido ! ScĂšne II [Une salle magnifique oĂč se font des prĂ©paratifs de fĂȘte.] PHEOBUS DE CHATEAUPERS – FLEUR DE LYS – MADAME ALOISE DE GONDELAURIER MADAME ALOISE Phoebus, mon futur gendre, Ă©coutez, je vous aime ; Soyez maĂźtre cĂ©ans comme un autre moi-mĂȘme ; Ayez soin que ce soir chacun s’égaye ici. Et vous, ma fille, allons, tenez-vous prĂȘte. Vous serez la plus belle encore dans cette fĂȘte, Soyez la plus joyeuse aussi ! [Elle va au fond, et donne des ordres aux valets qui disposent la fĂȘte.] FLEUR DE LYS Monsieur, depuis l’autre semaine On vous a vu deux fois Ă  peine. Cette fĂȘte enfin vous ramĂšne. Enfin ! c’est bien heureux vraiment ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ne grondez pas, je vous supplie ! FLEUR DE LYS Ah ! je le vois, Phoebus De Chateaupers m’oublie ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Je vous jure
 FLEUR DE LYS Pas de serment ! On ne jure que lorsqu’on ment. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vous oublier ! quelle folie ! N’ĂȘtes-vous pas la plus jolie ? Ne suis-je pas le mieux aimant ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part.] Comme ma belle fiancĂ©e Gronde aujourd’hui ! Le soupçon est dans sa pensĂ©e. Ah ! quel ennui ! Belles, les amants qu’on rudoie S’en vont ailleurs. On en prend plus avec la joie Qu’avec les pleurs. FLEUR DE LYS[ Ă  part] Me trahir, moi, sa fiancĂ©e, Qui suis Ă  lui ! Moi qui n’ai que lui pour pensĂ©e Et pour ennui ! Ah ! qu’il s’absente ou qu’il me voie, Que de douleurs ! PrĂ©sent, il dĂ©daigne ma joie, Absent, mes pleurs ! FLEUR DE LYS L’écharpe, que pour vous, Phoebus De Chateaupers, j’ai festonnĂ©e, Qu’en avez-vous donc fait ? je ne vous la vois pas. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[troublĂ©.] L’écharpe ? Je ne sais
 [A part.] Mortdieu ! le mauvais pas ! FLEUR DE LYS Vous l’avez oubliĂ©e ! [A part.] À qui l’a-t-il donnĂ©e ? Et pour qui suis-je abandonnĂ©e ? MADAME ALOISE[remontant vers eux et tĂąchant de les accorder.] Mon Dieu ! mariez-vous ; vous bouderez aprĂšs. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  Fleur-de-Lys] Non, je ne l’ai pas oubliĂ©e. Je l’ai, je m’en souviens, soigneusement pliĂ©e Dans un coffret d’émail que j’ai fait faire exprĂšs. [Avec passion, Ă  Fleur-de-Lys, qui boude encore.] Je vous jure que je vous aime Plus qu’on n’aimerait VĂ©nus mĂȘme. FLEUR DE LYS Pas de serment ! pas de serment ! On ne jure que lorsqu’on ment. MADAME ALOISE Enfants ! pas de querelle ; aujourd’hui tout est joie. Viens, ma fille, il faut qu’on nous voie. Voici qu’on va venir. Chaque chose a son tour. [Aux valets] Allumez les flambeaux, et que le bal s’apprĂȘte. Je veux que tout soit beau, qu’on s’y croie en plein jour PHƒBUS DE CHATEAUPERS Puisqu’on a Fleur-de-Lys, rien ne manque Ă  la fĂȘte. FLEUR DE LYS Phoebus De Chateaupers, il y manque l’amour ! [Elles sortent] PHƒBUS DE CHATEAUPERS[regardant sortir Fleur-de-Lys] Elle dit vrai, prĂšs d’elle encore Mon cƓur est rempli de souci. Celle que j’aime, Ă  qui je pense dĂšs l’aurore, HĂ©las ! elle n’est pas ici ! Fille ravissante, À toi mes amours ! Belle ombre dansante, Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, M’apparais toujours ! Elle est rayonnante et douce Comme un nid dans les rameaux, Comme une fleur dans la mousse, Comme un bien parmi des maux ! Humble fille et vierge fiĂšre, Âme chaste en libertĂ©, La pudeur sous sa paupiĂšre Émousse la voluptĂ© ! C’est, dans la nuit sombre, Un ange des cieux, Au front voilĂ© d’ombre, À l’Ɠil plein de feux ! Toujours je vois son image, Brillante ou sombre parfois ; Mais toujours, astre ou nuage, C’est au ciel que je la vois ! Fille ravissante, À toi mes amours ! Belle ombre dansante Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, M’apparais toujours ! [Entrent plusieurs seigneurs et dames en habits de fĂȘte] ScĂšne III LES PRECEDENTS – LE VICOMTE DE GIF – M. DE MORLAIX – M. DE CHEVREUSE – MADAME DE GONDELAURIER – FLEUR DE LYS – DIANE – BERANGERE – DAMES — SEIGNEURSLE VICOMTE DE GIF Salut, nobles chĂątelaines ! MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYS[saluant] Bonjour, noble chevalier ! Oubliez soucis et peines Sous ce toit hospitalier ! M. DE MORLAIX Mesdames, Dieu vous envoie SantĂ©, plaisir et bonheur ! MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYS Que le ciel vous rende en joie Vos bons souhaits, beau seigneur ! M. DECHEVREUSE Mesdames, du fond de l’ñme Je suis Ă  vous comme Ă  Dieu. {{Personnage MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYScred}} Beau sire, que Notre-Dame Vous soit en aide en tout lieu ! [Entrent tous les conviĂ©s.] CHƒUR Venez tous Ă  la fĂȘte ! Page, dame et seigneur ! Venez tous Ă  la fĂȘte, Des fleurs sur votre tĂȘte, La joie au fond du cƓur. [Les conviĂ©s s’accostent et se saluent. Des valets circulent dans la foule, portant des plateaux chargĂ©s de fleurs et de fruits. Cependant un groupe de jeunes filles s’est formĂ© prĂšs d’une fenĂȘtre, Ă  droite. Tout Ă  coup l’une d’elles appelle les autres et leur fait signe de se pencher hors de la fenĂȘtre] DIANE[regardant au dehors.] Oh ! viens donc voir, viens donc voir, BĂ©rengĂšre ! BERANGERE[regardant dans la rue] Qu’elle est vive ! qu’elle est lĂ©gĂšre ! DIANE C’est une fĂ©e ou c’est l’Amour ! LE VICOMTE DE GIF[riant.] Qui danse dans le carrefour ! M. DE CHEVREUSE[aprĂšs avoir regardĂ©.] Eh mais, c’est la magicienne ! Phoebus De Chateaupers, c’est ton Ă©gyptienne, Que l’autre nuit, avec valeur, Tu sauvas des mains d’un voleur. LE VICOMTE DE GIF Eh ! oui, c’est la bohĂ©mienne ! M. DE MORLAIX Elle est belle comme le jour ! DIANE [Ă  Phoebus De Chateaupers] Si vous la connaissez, dites-lui qu’elle vienne Nous Ă©gayer de quelque tour. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[ regardant Ă  son tour d’un air distrait] Il se peut bien que ce soit elle. [A. Vicomte de Gif] Mais crois-tu qu’elle se rappelle ?
 FLEUR DE LYS[qui observe et qui Ă©coute] De vous toujours on se souvient. Voyons, appelez-la, dites-lui qu’elle monte. [A part.] Je verrai s’il faut croire Ă  ce que l’on raconte. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  Fleur-de-Lys] Vous le voulez ? Eh bien, essayons. [Il fait signe Ă  la danseuse de monter] LES JEUNES FILLES Elle vient ! M. DE CHEVREUSE Sous le porche elle est disparue. DIANE Comme elle a laissĂ© lĂ  ce bon peuple Ă©bahi ! LE VICOMTE DE GIF Dames, vous allez voir la nymphe de la rue. FLEUR DE LYS[Ă  part.] Qu’au signe de Phoebus De Chateaupers elle a vite obĂ©i ! ScĂšne IV LES PRECEDENTS — LA ESMERALDA [Entre la bohĂ©mienne, timide, confuse, et radieuse. Mouvement d’admiration. La foule s’écarte devant elle] CHƒUR Regardez ! son beau front brille entre les plus beaux, Comme ferait un astre entourĂ© de flambeaux ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Oh ! la divine crĂ©ature ! Amis, de ce bal enchantĂ© Elle est la reine, je vous jure. Sa couronne c’est sa beautĂ© ! [Il se tourne vers Le Vicomte de Gif et de M. De Chevreuse] Amis, j’en ai l’ñme Ă©chauffĂ©e ! Je braverais guerre et malheur, Si je pouvais, charmante fĂ©e, Cueillir ton amour dans sa fleur ! M. DE CHEVREUSE C’est une cĂ©leste figure ! Un de ces rĂȘves enchantĂ©s Qui flottent dans la nuit obscure Et sĂšment l’ombre de clartĂ©s ! Dans le carrefour elle est nĂ©e. Ô jeux aveugles du malheur ! Quoi ! dans l’eau du ruisseau traĂźnĂ©e, HĂ©las ! une si belle fleur ! LA ESMERALDA[l’Ɠil fixĂ© sur Phoebus De Chateaupers dans la foule] C’est mon Phoebus De Chateaupers, j’en Ă©tais sĂ»re, Tel qu’en mon cƓur il est restĂ© ! Ah ! sous la soie ou sous l’armure, C’est toujours lui, grĂące et beautĂ© ! Phoebus De Chateaupers, ma tĂȘte est embrasĂ©e ! Tout me brĂ»le, joie et douleurs. La terre a besoin de rosĂ©e, Et mon Ăąme a besoin de pleurs ! FLEUR DE LYS Qu’elle est belle ! j’en Ă©tais sĂ»re. Oui, je dois ĂȘtre, en vĂ©ritĂ©, Bien jalouse, si je mesure Ma jalousie Ă  sa beautĂ© ! Mais peut-ĂȘtre, prĂ©destinĂ©es, Sous la rude main du malheur, Elle et moi, nous serons fanĂ©es Toutes les deux dans notre fleur ! {{Personnage MADAME ALOISEcred}} C’est une belle crĂ©ature ! Il est Ă©trange, en vĂ©ritĂ©, Qu’une bohĂ©mienne impure Ait tant de charme et de beautĂ© ! Mais qui connaĂźt la destinĂ©e ? Souvent le serpent oiseleur Cache sa tĂȘte empoisonnĂ©e Sous le buisson le plus en fleur. TOUS Elle a le calme et la beautĂ© Du ciel dans les beaux soirs d’étĂ© ! MADAME ALOISE[Ă  La Esmeralda] Allons, enfant, allons, la belle, Venez, et dansez-nous quelque danse nouvelle. [La Esmeralda se prĂ©pare a danser et tire de son sein l’écharpe que lui a donnĂ©e Phoebus De Chateaupers] FLEUR DE LYS Mon Ă©charpe !
 Phoebus De Chateaupers, je suis trompĂ©e ici, Et ma rivale, la voici ! [Fleur-de-Lys arrache l’écharpe Ă  La Esmeralda, et tombe Ă©vanouie. Tout le bal s’ameute en dĂ©sordre contre l’égyptienne, qui se rĂ©fugie prĂšs de Phoebus De Chateaupers] TOUS Est-il vrai ? Phoebus De Chateaupers l’aime ! InfĂąme ! sors d’ici. Ton audace est extrĂȘme De nous braver ainsi ! 0 comble d’impudence ! Retourne aux carrefours Faire admirer ta danse Aux marchands des faubourgs ! Que sur l’heure on la chasse ! À la porte ! il le faut. Une fille si basse Élever l’Ɠil si haut ! LA ESMERALDA Oh ! dĂ©fends-moi toi-mĂȘme, Mon Phoebus De Chateaupers, dĂ©fends-moi ! L’humble fille bohĂšme N’espĂšre ici qu’en toi. {{Personnage PhƓbus. Je l’aime, et n’aime qu’elle ! Je suis son dĂ©fenseur. Je combattrai pour elle. Mon bras est Ă  mon cƓur. S’il faut qu’on la soutienne, Eh bien, je la soutien ! Son injure est la mienne, Et son honneur le mien ! Tous. Quoi ! voilĂ  ce qu’il aime ! Hors d’ici ! hors d’ici ! Quoi ! c’est une bohĂšme Qu’il nous prĂ©fĂšre ainsi ! Ah ! tous les deux, silence Sur une telle ardeur !À Phoebus. Vous, c’est trop d’insolence !À la Esmeralda. Toi, c’est trop d’impudeur !PhƓbus et ses amis protĂšgent la bohĂ©mienne entourĂ©e des menaces de tous les conviĂ©s de Madame de Gondelaurier. La Esmeralda se dirige en chancelant vers la porte. La toile tombe. ACTE TROISIÈME ScĂšne PREMIÈRE. Le prĂ©au extĂ©rieur d’un cabaret. À droite la taverne. À gauche des arbres. Au fond une porte et un petit mur trĂšs bas qui clĂŽt le prĂ©au. Au loin la croupe de Notre-Dame, avec ses deux tours et sa flĂšche, et une silhouette sombre du vieux Paris qui se dĂ©tache sur le ciel rouge du couchant. La Seine au bas du tableau. PHƒBUS — Le Vicompte DE GIF — M. DE MORLAIX — M. DE CHEVREUSE et plusieurs autres amis de PhƓbus, assis Ă  des tables, buvant et chantant ; puis DOM CLAUDE FROLLO. CƓurs. Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre N’a de haine que pour l’eau ! PhƓbus. Donne au brave, En tous lieux, Bonne cave Et beaux yeux ! L’heureux drille ! Fais qu’il pille Jeune fille Et vin vieux ! Qu’une belle Au cƓur froid Soit rebelle, — On en voit, — Il plaisante La mĂ©chante, Puis il chante, Puis il boit ! Le jour passe ; Ivre ou non, Il embrasse Sa Toinon, Et, farouche, Il se couche Sur la bouche D’un canon. Et son Ăąme, Qui souvent D’une femme Va rĂȘvant, Est contente Quand la tente Palpitante Tremble au vent. CHƒUR Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre N’a de haine que pour l’eau ! [Entre Claude Frollo, qui va s’asseoir Ă  une table Ă©loignĂ©e de celle oĂč est Phoebus De Chateaupers, et paraĂźt d’abord Ă©tranger Ă  ce qui se passe autour de lui] LE VICOMTE DE GIF[Ă  Phoebus De Chateaupers] Cette Ă©gyptienne si belle, Qu’en fais-tu donc, dĂ©cidĂ©ment ? [Mouvement d’attention de Claude Frollo] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ce soir, dans une heure, avec elle, J’ai rendez-vous. TOUS Vraiment ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! [L’agitation deClaude Frollo redouble] VICOMTE DE GIF Dans une heure ? {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUP ERScred}} Dans un moment ! LA ESMERALDA Oh ! l’amour, voluptĂ© suprĂȘme ! Se sentir deux dans un seul cƓur ! PossĂ©der la femme qu’on aime ! Être l’esclave et le vainqueur ! Avoir son Ăąme, avoir ses charmes ! Son chant qui sait vous apaiser ! Et ses beaux yeux remplis de larmes Qu’on essuie avec un baiser ! [Pendant qu’il chante, les autres boivent et choquent leurs verres] CHƒUR C’est le bonheur suprĂȘme, En quelque temps qu’on soit, De boire Ă  ce qu’on aime Et d’aimer ce qu’on boit ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Amis, la plus jolie, Une grĂące accomplie ! 0 dĂ©lire ! ĂŽ folie ! Amis, elle est Ă  moi ! CLAUDE FROLLO[Ă  part] À l’enfer je m’allie. Malheur sur elle et toi ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Le plaisir nous convie ! Épuisons sans retour Le meilleur de la vie Dans un instant d’amour ! Qu’importe aprĂšs que l’on meure ! Donnons cent ans pour une heure, L’éternitĂ© pour un jour ! [Le couvre-feu sonne. Les amis de Phoebus De Chateaupers se lĂšvent de table, remettent leurs Ă©pĂ©es, leurs chapeaux, leurs manteaux, et s’apprĂȘtent Ă  partir] CHƒUR Phoebus de Chateaupers, l’heure t’appelle Oui, c’est le couvre-feu. Va retrouver ta belle. À la garde de Dieu ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! l’heure m’appelle ; Oui, c’est le couvre-feu. Je vais trouver ma belle. À la garde de Dieu ! [Les amis de Phoebus de Chateaupers sortent] ScĂšne II CLAUDE FROLLO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS [arrĂȘtant Phoebus De Chateaupers au moment oĂč il se dispose Ă  sortir] Capitaine ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO Écoutez-moi. PHƒBUS DE CHATEAUPERS DĂ©pĂȘchons-nous ! CLAUDE FROLLO Savez-vous bien comment se nomme Celle qui vous attend ce soir au rendez-vous ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS Eh, pardieu ! c’est mon amoureuse, Celle qui m’aime et me plaĂźt fort ; C’est ma chanteuse, ma danseuse, C’est Esmeralda. CLAUDE FROLLO C’est la mort. PHƒBUS DE CHATEAUPERS L’ami, vous ĂȘtes fou, d’abord ; Ensuite, allez au diable ! CLAUDE FROLLO Écoutez ! {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUP ERScred}} Que m’importe ? CLAUDE FROLLO Phoebus De Chateaupers, si vous passez le seuil de cette porte
. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vous ĂȘtes fou ! CLAUDE FROLLO Vous ĂȘtes mort ! Tremble ! c’est une Ă©gyptienne ! Elles n’ont ni loi, ni remord. Leur amour dĂ©guise leur haine, Et leur couche est un lit de mort ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[riant] Mon cher, rajustez votre cape. Rentrez Ă  l’hĂŽpital des fous ; Il me paraĂźt qu’on s’en Ă©chappe. Que Jupiter, saint Esculape, Et le diable soient avec vous ! CLAUDE FROLLO Ce sont des femmes infidĂšles. Crois-en les publiques rumeurs. Tout est tĂ©nĂšbres autour d’elles. Phoebus De Chateaupers n’y va pas, ou tu meurs ! [L’insistance de Claude Frollo paraĂźt troubler Phoebus De Chateaupers, qui considĂšre son interlocuteur avec anxiĂ©tĂ©] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Il m’étonne, Il me donne MalgrĂ© moi quelques soupçons. Cette ville, Peu tranquille, Est pleine de trahisons. CLAUDE FROLLO Je l’étonne, Je lui donne MalgrĂ© lui quelques soupçons. L’imbĂ©cile, Dans la ville, Ne voit plus que trahisons. Croyez-moi, monseigneur, Ă©vitez la sirĂšne Dont le piĂ©ge vous attend. Plus d’une bohĂ©mienne À poignardĂ© dans sa haine Un cƓur d’amour palpitant. [Phoebus De Chateaupers, qu’il veut entraĂźner, se ravise et le repousse] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Mais suis-je fou moi-mĂȘme ? Maure, juive ou bohĂšme, Qu’importe quand on aime ? L’amour doit tout couvrir. Laisse-nous ! il m’appelle ! Ah ! si la mort, c’est elle, Quand la mort est si belle, Il est doux de mourir ! CLAUDE FROLLO[le retenant.] ArrĂȘte ! Une bohĂšme ! Ta folie est extrĂȘme ! Oses-tu donc toi-mĂȘme À ta perte courir ? Crains la femme infidĂšle Qui dans l’ombre t’appelle. Mais quoi ! tu cours prĂšs d’elle ? Va, si tu veux mourir ! [Phoebus De Chateaupers sort vivement, malgrĂ© Claude Frollo reste un moment sombre et comme indĂ©cis ; puis il suit Phoebus De Chateaupers] ScĂšne III [Une chambre. Au fond, une fenĂȘtre qui donne sur la riviĂšre] CLOPIN[entre, un flambeau Ă  la main ; il est accompagnĂ© de quelques hommes auxquels il fait un geste d’intelligence, et qu’il place dans un coin obscur oĂč ils disparaissent ; puis il retourne vers la porte et semble faire signe Ă  quelqu’un de monter. Claude paraĂźt] CLOPIN[Ă  Claude] D’ici vous pourrez voir, sans ĂȘtre vu vous-mĂȘme, Le capitaine et la bohĂšme. [Il lui montre un enfoncement derriĂšre une tapisserie] CLAUDE FROLLO Les hommes apostĂ©s sont-ils prĂȘts ? CLOPIN Ils sont prĂȘts. CLAUDE FROLLO Que jamais de ceci l’on ne trouve la source. Silence ! prenez cette bourse. Vous en aurez autant aprĂšs. [Claude Frollo se place dans la cachette. Clopin sort avec prĂ©caution. Entrent La EsmĂ©ralda et Phoebus De Chateaupers] CLAUDE FROLLO[Ă  part] Ô fille adorĂ©e, Au destin livrĂ©e ! Elle entre parĂ©e Pour sortir en deuil ! LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Monseigneur le comte, Mon cƓur que je dompte Est rempli de honte Et rempli d’orgueil ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  La Esmeralda] Oh ! comme elle est rose ! Quand la porte est close, Ma belle, on dĂ©pose Toute crainte au seuil. [Phoebus De Chateaupers fait asseoir La EsmĂ©ralda sur le banc prĂšs de lui] PHEOBUS DE CHATEAUPERS M’aimes-tu ? LA ESMERALDA Je t’aime ! CLAUDE FROLLO PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ô l’adorable crĂ©ature ! Vous ĂȘtes divine, en honneur ! LA ESMERALDA Votre bouche est une flatteuse ! Tenez, je suis toute honteuse ! N’approchez pas tant, monseigneur ! CLAUDE FROLLO Ils s’aiment ! que je les envie ! LA ESMERALDAMon Phoebus De Chateaupers, je vous dois la vie ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Et moi, je te dois le bonheur ! LA ESMERALDA Oh ! sois sage ! Encourage D’un visage Gracieux La petite Qui palpite Interdite Sous tes yeux ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ô ma reine, Ma sirĂšne, Souveraine D e beautĂ© ! Douce fille, Dont l’Ɠil brille Et pĂ©tille De fiertĂ© ! CLAUDE FROLLO Les attendre ! Les entendre ! Qu’elle est tendre ! Qu’il est beau ! Sois joyeuse ! Sois heureuse ! Moi, je creuse Le tombeau ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS FĂ©e ou femme, Sois ma dame ! Car mon Ăąme, Nuit et jour, Te dĂ©sire, Te respire, Et t’admire, Mon amour ! LA ESMERALDA Je suis femme, Et mon Ăąme, Toute flamme, Tout amour, Est, beau sire, Une lyre Qui soupire Nuit et jour ! CLAUDE FROLLO Attends, femme, Que ma flamme Et ma lame Aient leur tour ! Oui, j’admire Leur sourire, Leur dĂ©lire, Leur amour ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Sois toujours rose et vermeille ! Rions Ă  notre heureux sort, À l’amour qui se rĂ©veille, À la pudeur qui s’endort ! Ta bouche, c’est le ciel mĂȘme ! Mon Ăąme veut s’y poser. Puisse mon souffle suprĂȘme S’en aller dans ce baiser ! LA ESMERALDA Ta voix plaĂźt Ă  mon oreille ; Ton sourire est doux et fort ; L’insouciance vermeille Rit dans tes yeux et m’endort. Tes vƓux sont ma loi suprĂȘme, Mais je dois m’y refuser. Ma vertu, mon bonheur mĂȘme, S’en iraient dans ce baiser ! CLAUDE FROLLO Ne frappez point leur oreille, Pas rapprochĂ©s de la mort ! Ma haine jalouse veille Sur leur amour qui s’endort ! La mort dĂ©charnĂ©e et blĂȘme Entre eux deux va se poser ! Phoebus De Chateaupers, ton souffle suprĂȘme S’en ira dans ce baiser ! [Claude Frollo se jette sur Phoebus De Chateaupers et le poignarde, puis il ouvre la fenĂȘtre du fond, par laquelle il disparaĂźt. La EsmĂ©ralda tombe avec un grand cri sur le corps de Phoebus De Chateaupers entrent en tumulte les hommes apostĂ©s, qui la saisissent et semblent l’accuser. La toile tombe] ACTE IV ScĂšne I [Une prison. Au fond, une porte.] LA ESMERALDA[seule, enchaĂźnĂ©e, couchĂ©e sur la paille.] Quoi ! lui dans le sĂ©pulcre, et moi dans cet abĂźme ! Moi prisonniĂšre et lui victime ! Oui, je l’ai vu tomber. Il est mort en effet ! Et ce crime, ĂŽ ciel ! un tel crime, On dit que c’est moi qui l’ai fait ! La tige de nos jours est brisĂ©e encore verte ! Phoebus De Chateaupers en s’en allant me montre le chemin ! Hier sa fosse s’est ouverte, La mienne s’ouvrira demain ! [Romance] Phoebus De Chateaupers, n’est-il sur la terre Aucun pouvoir salutaire À ceux qui se sont aimĂ©s ? N’est-il ni philtres ni charmes Pour sĂ©cher des yeux en larmes, Pour rouvrir des yeux fermĂ©s ? Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez m’îter ma vie Ou m’îter mon amour ! Mon Phoebus De Chateaupers, ouvrons nos ailes Vers les sphĂšres Ă©ternelles, OĂč l’amour est immortel ! Retournons oĂč tout retombe ! Nos corps ensemble Ă  la tombe, Nos Ăąmes ensemble au ciel ! Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez m’îter ma vie Ou m’îter mon amour ! [La porte s’ouvre. Entre Claude Frollo, une lampe Ă  la main, le capuchon rabattu sur le visage. Il vient se placer, immobile, en face de La Esmeralda] LA ESMERALDA[ se levant en sursaut.] Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO[voilĂ© par son capuchon.] Un prĂȘtre. LA ESMERALDA Un prĂȘtre ! Quel mystĂšre ! CLAUDE FROLLO Êtes-vous prĂȘte ? LA ESMERALDA À quoi ? CLAUDE FROLLO PrĂȘte Ă  mourir. LA ESMERALDA Oui. CLAUDE FROLLO Bien. LA ESMERALDA Sera-ce bientĂŽt ? RĂ©pondez-moi, mon pĂšre. CLAUDE FROLLO Demain. LA ESMERALDA Pourquoi pas aujourd’hui ? CLAUDE FROLLO Quoi ! vous souffrez donc bien ? LA ESMERALDA Oui, je souffre ! CLAUDE FROLLO Peut-ĂȘtre, Moi qui vivrai demain, je souffre plus que vous. LA ESMERALDA Vous ? qui donc ĂȘtes-vous ? {{PersonnageCLAUDE FROLLO cred}} La tombe est entre nous ! LA ESMERALDA Votre nom ? CLAUDE FROLLO Vous voulez le savoir ? LA ESMERALDA Oui. [Il lĂšve son capuchon] LA ESMERALDA Le prĂȘtre ! C’est le prĂȘtre ! ĂŽ ciel ! ĂŽ mon Dieu ! C’est bien son front de glace et son regard de feu ! C’est bien le prĂȘtre ! c’est lui-mĂȘme ! C’est lui qui me poursuit sans trĂȘve nuit et jour ! C’est lui qui l’a tuĂ©, mon Phoebus De Chateaupers, mon amour ! Monstre, je vous maudis Ă  mon heure suprĂȘme ! Que vous ai-je donc fait ? quel est votre dessein ? Que voulez-vous de moi, misĂ©rable assassin ? Vous me haĂŻssez donc ? CLAUDE FROLLO Je t’aime ! - Je t’aime, c’est infĂąme ! Je t’aime en frĂ©missant ! Mon amour, c’est mon Ăąme ; Mon amour, c’est mon sang. Oui, sous tes pieds je tombe, Et, je le dis, Je prĂ©fĂšre ta tombe Au paradis. Plains-moi ! Quoi ! je succombe. ; Et tu maudis ! LA ESMERALDA Il m’aime ! ĂŽ comble d’épouvante ! Il me tient, l’horrible oiseleur ! CLAUDE FROLLO La seule chose en moi vivante, C’est mon amour et ma douleur ! DĂ©tresse extrĂȘme ! Quelle rigueur ! HĂ©las ! je t’aime ! Nuit de douleur ! LA ESMERALDA Moment suprĂȘme ! Tremble, ĂŽ mon cƓur ! Ô ciel ! il m’aime ! Nuit de terreur ! CLAUDE FROLLO[Ă  part.] Dans mes mains elle palpite ! Enfin le prĂȘtre a son tour ! Dans la nuit je l’ai conduite, Je vais la conduire au jour. La mort, qui vient Ă  ma suite, Ne la rendra qu’à l’amour ! LA ESMERALDA Par pitiĂ© laissez-moi vite ! Phoebus De Chateaupers est mort, c’est mon tour ! HĂ©las ! je suis interdite Devant votre affreux amour, Comme l’oiseau qui palpite Sous le regard du vautour ! CLAUDE FROLLO Accepte-moi ! je t’aime ! oh ! viens, je t’en conjure ! PitiĂ© pour moi ! pitiĂ© pour toi ! fuyons ! tout dort ! LA ESMERALDA Votre priĂšre est une injure ! CLAUDE FROLLO Aimes-tu mieux mourir ? LA ESMERALDA Le corps meurt, l’ñme sort. CLAUDE FROLLO Mourir, c’est bien affreux ! LA ESMERALDA Taisez-vous, bouche impure ! Votre amour rend belle la mort ! CLAUDE FROLLO Choisis, ou la mort ! [Claude tombe aux pieds d’Esmeralda, suppliant. Elle le repousse.] LA ESMERALDA Non, meurtrier ! jamais ! silence ! Ton lĂąche amour est une offense. PlutĂŽt la tombe oĂč je m’élance ! Sois maudit parmi les maudits ! CLAUDE FROLLO Tremble ! l’échafaud te rĂ©clame. Sais-tu que je porte en mon Ăąme Des projets de sang et de flamme, De l’enfer dans-l’ombre applaudis ? Oh ! je t’adore ! Donne ta main ! Tu peux encore Vivre demain ! Ô nuit d’alarmes ! Nuit de remord ! Pour moi les larmes, Pour toi la mort ! Dis-moi Je t’aime ! Pour te sauver ! - L’aube suprĂȘme Va se lever. Ah ! puisqu’en vain je t’implore, Puisque ta haine me fuit, Adieu donc ! un jour encore, Et puis l’éternelle nuit ! {{Personnage LA ESMERALDAcred}} Va, je t’abhorre, PrĂȘtre inhumain ! Le meurtre encore Rougit ta main ! Ô nuit d’alarmes ! Nuit de remord ! Assez de larmes, Je veux la mort ! Dans les fers mĂȘme Je t’ai bravĂ©. Sois anathĂšme ! Sois rĂ©prouvĂ© ! Va, ton crime te dĂ©vore, Phoebus De Chateaupers vers Dieu me conduit ! Le ciel m’ouvre son aurore ! L’enfer t’attend dans sa nuit ! [Un geĂŽlier paraĂźt Claude Frollo lui fait signe d’emmener la Esmeralda, et sort, pendant qu’on entraĂźne la bohĂ©mienne.] ScĂšne II [Le parvis Notre-Dame. La façade de l’église. On entend un bruit de cloches.] QUASIMODO Mon Dieu ! j’aime, Hors moi-mĂȘme, Tout ici ! L’air qui passe Et qui chasse Mon souci ! L’hirondelle Si fidĂšle Aux vieux toits ! Les chapelles Sous les ailes De la croix ! Toute rose Qui fleurit ; Toute chose Qui sourit ! Triste Ă©bauche, Je suis gauche, Je suis laid. Point d’envie ! C’est la vie Comme elle est ! Joie ou peine, Nuit d’ébĂšne Ou ciel bleu, Que m’importe ? Toute porte MĂšne Ă  Dieu ! Noble lame, Vil fourreau, Dans mon Ăąme Je suis beau ! Cloches grosses et frĂȘles, Sonnez, sonnez toujours ! Confondez vos voix grĂȘles Et vos murmures sourds ! Chantez dans les tourelles, Bourdonnez dans les tours ! Ça, qu’on sonne ! Qu’à grand bruit On bourdonne Jour et nuit ! Nos fĂȘtes seront splendides. AidĂ© par vous, j’en rĂ©ponds. Sautez Ă  bonds plus rapides Dans les airs que nous frappons ! VoilĂ  les bourgeois stupides Qui se hĂątent sur les ponts ! Ça, qu’on sonne, Qu’on bourdonne Jour et nuit ! Toute fĂȘte Se complĂšte Par le bruit ! [Il se retourne vers la façade de l’église.] J’ai vu dans la chapelle une tenture noire. HĂ©las ! va-t-on traĂźner quelque misĂšre ici ? Dieu ! quel pressentiment !
 Non, je n’y veux pas croire ! [Entrent Claude Frollo et Clopin sans voir Quasimodo] C’est mon est bien sombre aussi ! [Il se cache dans un angle obscur du portail.] Ô ma maĂźtresse ! ĂŽ Notre-Dame ! Prenez mes jours, sauvez son Ăąme ! ScĂšne III CLAUDE FROLLO CLOPINQUASIMODO [cachĂ©]CLAUDE FROLLO Donc Phoebus De Chateaupers est Ă  Montfort ? CLOPIN Monseigneur, il n’est pas mort ! CLAUDE FROLLO Pourvu qu’ici rien ne l’amĂšne ! CLOPIN Ne vous en mettez pas en peine, Il est trop faible encore pour un si long chemin. S’il venait, sa mort serait sĂ»re. Monseigneur, soyez-en certain, Chaque pas qu’il ferait rouvrirait sa blessure. Ne craignez rien pour ce matin. CLAUDE FROLLO Ah ! qu’aujourd’hui du moins seul je la tienne, Pour vivre ou mourir, dans ma main ! Enfer, pour aujourd’hui je te donne demain ! [A Clopin] BientĂŽt on va mener ici l’égyptienne. Toi, que de tout il te souvienne ! - Sur la place avec les tiens
. CLOPIN Bien. CLAUDE FROLLO Tiens-toi dans l’ombre. Si je crie À moi ! tu viens. {{PersonnageCLOPINc CLAUDE FROLLO Soyez en nombre. CLOPIN Donc si vous criez À moi !
 CLAUDE FROLLO Oui. CLOPIN J’accours prĂšs d’elle. Je l’arrache aux gens du roi
. CLAUDE FROLLO Bien. CLOPIN À vous la belle ! CLAUDE FROLLO À la foule mĂȘlez-vous. Et peut-ĂȘtre Ce cƓur deviendra plus doux Pour le prĂȘtre. Alors vous accourez tous
. CLOPIN Oui, mon maĂźtre. CLAUDE FROLLO Tenez-vous partout serrĂ©s. CLOPIN Oui. CLAUDE FROLLO Cachez vos armes Pour ne pas donner d’alarmes. CLOPIN MaĂźtre, vous verrez. {{PersonnageCLAUDE FROLLOcr ed}} Mais que l’enfer la remporte, Compagnon, Si la folle Ă  cette porte Me dit non ! DestinĂ©e ! ĂŽ jeu funeste ! Ami, je compte sur toi. Sur la chance qui me reste Je me penche avec effroi. CLOPIN Ne craignez rien de funeste, Monseigneur, comptez sur moi. À la chance qui vous reste Confiez-vous sans effroi. [Ils sortent avec prĂ©caution. Le Peuple commence Ă  arriver sur la place.] ScĂšne IV LE PEUPLE — QUASIMODO — LA ESMERALDA[et son cortĂšge, puis] CLAUDE FROLLO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS – CLOPIN – PRETRES – ARCHERS — GENS DE JUSTICECHƒUR À Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! Cette bohĂ©mienne À poignardĂ©, je crois, Un archer capitaine, Le plus beau qu’ait le roi ! Eh quoi ! si belle Et si cruelle ! Entendez-vous ? Comment y croire ? L’ñme si noire Et l’Ɠil si doux ! C’est une chose affreuse ! Ce que c’est que de nous ! La pauvre malheureuse ! Venez, accoure z tous ! À Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! [La foule grossit. Rumeur. Un cortĂšge sinistre commence Ă  dĂ©boucher sur la place du Parvis. Files de pĂ©nitents noirs. BanniĂšres de la MisĂ©ricorde. Flambeaux. Archers. Gens de justice et du guet. Les soldats Ă©cartent la foule. Parait La Esmeralda en chemise, la corde au cou, pieds nus, couverte d’un grand crĂȘpe noir. PrĂšs d’elle, un moine avec un crucifix. DerriĂšre elle, les bourreaux et les gens du roi. Quasimodo, appuyĂ© aux contre-forts du portail, observe avec attention. Au moment oĂč la condamnĂ©e arrive devant la façade, on entend un chant grave et lointain venir de l’intĂ©rieur de l’église, dont les portes sont fermĂ©es.] CHƒUR[dans l’église.] _Omnes fluctus fluminis Transierunt super me In imo voraginis Ubi plorant [Le chant s’approche lentement. Il Ă©clate enfin prĂšs des portes, qui s’ouvrent tout Ă  coup et laissent voir l’intĂ©rieur de l’église occupĂ© par une longue procession de prĂȘtres en habits de cĂ©rĂ©monie et prĂ©cĂ©dĂ©s de banniĂšres. Claude Frollo, en costume sacerdotal, est en tĂȘte de la procession. Il s’avance vers la condamnĂ©e.] LE PEUPLE Vive aujourd’hui, morte demain ! Doux JĂ©sus, tendez-lui la main ! LA ESMERALDA C’est mon Phoebus De Chateaupers qui m’appelle Dans la demeure Ă©ternelle OĂč Dieu nous tient sous son aile. BĂ©ni soit mon sort cruel ! Au fond de tant de misĂšre, Mon cƓur qui se brise espĂšre. Je vais mourir pour la terre, Je vais naĂźtre pour le ciel ! CLAUDE FROLLO Mourir si jeune, si belle ! HĂ©las ! le prĂȘtre infidĂšle Est bien plus condamnĂ© qu’elle ! Mon supplice est Ă©ternel. Pauvre fille de misĂšre, Que j’ai prise dans ma serre, Tu vas mourir pour la terre ; Moi, je suis mort pour le ciel ! LE PEUPLE HĂ©las ! c’est une infidĂšle ! Le ciel, qui tous nous appelle, N’a point de portes pour elle. Son supplice est Ă©ternel. La mort, oh ! quelle misĂšre ! La tient dans sa double serre ; Elle est morte pour la terre, Elle est morte pour le ciel ! [La procession s’approche, Claude aborde La Esmeralda] LA ESMERALDA[glacĂ©e de terreur] C’est le prĂȘtre ! CLAUDE FROLLO[bas] Oui, c’est moi ; je t’aime et je t’implore. Dis un seul mot, je puis encore, Je puis encore te sauver. Dis-moi Je t’aime. LA ESMERALDA Je t’abhorre ! Va-t’en ! CLAUDE FROLLO Alors meurs donc ! j’irai te retrouver. [Il se tourne vers la foule.] Peuple, au bras sĂ©culier nous livrons cette femme. À ce suprĂȘme instant, puisse sur sa pauvre Ăąme Passer le souffle du Seigneur ! [Au moment oĂč les hommes de justice mettent la main sur La Esmeralda, Quasimodo saute dans la place, repousse les archers, saisit la Esmeralda dans ses bras, et se jette dans l’église avec elle] QUASIMODO Asile ! asile ! asile ! LE PEUPLE Asile ! asile ! asile ! NoĂ«l, gens de la ville ! NoĂ«l au bon sonneur ! Ô destinĂ©e ! La condamnĂ©e Est au Seigneur. Le gibet tombe, Et l’Éternel, Au lieu de tombe, Ouvre l’autel. Bourreaux, arriĂšre, Et gens du roi ! Cette barriĂšre Borne la loi. C’est toi qui changes Tout en ce lieu. Elle est aux anges, Elle est Ă  Dieu ! CLAUDE FROLLO[faisant faire silence d’un geste.] Elle n’est pas sauvĂ©e, elle est Ă©gyptienne. Notre-Dame ne peut sauver qu’une chrĂ©tienne. MĂȘme embrassant l’autel les paĂŻens sont proscrits. [Aux gens du roi.] Au nom de monseigneur l’évĂȘque de Paris, Je vous rends cette femme impure. QUASIMODO[aux archers.] Je la dĂ©fendrai, je le jure ! N’approchez pas ! CLAUDE FROLLO[aux archers.] Vous hĂ©sitez ! ObĂ©issez Ă  l’instant mĂȘme. Arrachez du saint lieu cette fille bohĂšme. [Les archers s’avancent. Quasimodo se place entre eux et La Esmeralda] QUASIMODO Jamais ! [On entend un Cavalier accourir et crier du dehors] ArrĂȘtez ! [La foule s’écarte] {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUPERS cred}} [apparaissant Ă  cheval, pĂąle, haletant, Ă©puisĂ© comme un homme qui vient de faire une longue course] ArrĂȘtez ! LA ESMERALDAPhoebus De Chateaupers ! CLAUDE FROLLO[Ă  part, terrifiĂ©.] La trame se dĂ©chire ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[se jetant Ă  bas du cheval.] Dieu soit louĂ© ! je respire. J’arrive Ă  temps. Celle-ci Est innocente, et voici Mon assassin ! [Il dĂ©signe Claude Frollo] TOUS Ciel ! le prĂȘtre ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Le prĂȘtre est seul coupable, et je le prouverai. Qu’on l’arrĂȘte. LE PEUPLE Ô surprise ! [Les archers entourent Claude Frollo] CLAUDE FROLLO Ah ! Dieu seul est le maĂźtre ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Esmeralda ! [Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre.] LA ESMERALDA Mon Phoebus De Chateaupers adorĂ© ! Nous vivrons. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Tu vivras. LA ESMERALDA Pour nous le bonheur brille. {{PersonnageLE PE UPLEcred}} Vivez tous deux ! LA ESMERALDA Entends ces joyeuses clameurs ! À tes pieds reçois l’humble Ciel ! tu pĂąlis ! Qu’as-tu ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS[chancelant.] Je meurs. [Elle le reçoit dans ses bras. Attente et anxiĂ©tĂ© dans la foule.] Chaque pas que j’ai fait vers toi, ma bien-aimĂ©e, À rouvert ma blessure Ă  peine encore fermĂ©e. J’ai pris pour moi la tombe et te laisse le jour. J’expire. Le sort te venge ; Je vais voir, ĂŽ mon pauvre ange, Si le ciel vaut ton amour ! -Adieu ! [Il expire.] LA ESMERALDA Phoebus ! il meurt ! en un instant tout change ! [Elle tombe sur son corps.] Je te suis dans l’éternitĂ© ! CLAUDE FROLLO FatalitĂ© ! LE PEUPLE FatalitĂ© ! CNNar5.
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  • on le confond avec l hirondelle petit fouet