En chanson réservé aux abonnés Aux côtés de ses trois frères, Gauvain Sers a grandi dans la Creuse où son père est professeur de mathématiques et sa mère, pharmacienne. Ses voisins sont agriculteurs. © Cédric Faimali/GFAActuellement en tournée en France, l’auteur-compositeur et interprète, Gauvain Sers, revient sur l’une de ses premières chansons Sur ton tracteur, dédiée à une famille d’agriculteurs, ses voisins dans la Creuse. Il se souvient de cette grand-mère qui passait très tôt, tous les jours, devant sa fenêtre, avec plein de choses sur le dos ». Il se souvient de son petit-fils, Julien, un ami, qu’il croisait sur son tracteur. Un matin, à l’aube, les deux jeunes se sont salués comme à leur habitude, puis chacun est parti de son côté. Je suis rentré très tard ce soir-là , mais Julien était toujours dans son champ, à travailler, sur son tracteur. Je me suis demandé à quoi il pouvait bien penser. Je me suis dit aussi que ça ferait une belle chanson. »Parce qu’il a voulu mettre en lumière un métier qui est trop souvent dans l’ombre », Gauvain Sers a dédié la chanson Sur ton tracteur, à une famille d’agriculteurs, dans son premier album Pourvu, sorti en 2017. J’ai essayé de peindre mon admiration pour leur travail »C’est l’histoire de Julien donc, de ses parents, Nadine et Jean-Pierre, de ses deux sœurs et de ses grands-parents ils sont tous voisins et amis depuis des années avec la famille Sers, sur la commune de Sagnat, dans la par leur entrain et leur endurance, le chanteur a voulu leur rendre hommage Il n’y a pas beaucoup de chansons sur cette profession. J’ai essayé de peindre mon admiration pour leur travail, leur rapport à la famille et à la transmission. Pour leur sens de la solidarité et de l’entraide aussi. Quand ma mère a besoin de quelque chose, elle va toujours demander à ses voisins, et inversement. Je trouve ça vraiment chouette. Et je me souviens aussi de leurs grandes tablées, avec Nadine qui cuisine tellement bien pour tout le monde. » J’ai fait mon premier stage dans une ferme »Gauvain Sers est monté sur son premier tracteur, à l’âge de 13 ans, avec Audrey, l’une des sœurs de Julien. J’ai adoré. Cela faisait longtemps que j’en voyais passer, j’en rêvais. » Il a aussi connu les travaux des champs J’ai ramassé des pommes de terre et je crois bien que c’est la chose la plus difficile que j’ai faite », autant, le Creusois est loin d’avoir été dégoûté par la tâche pour sa première année en école d’ingénieur de mathématiques appliquées, il choisit de faire son stage sur une ferme. Ça m’intéressait vraiment, je connaissais les agriculteurs qui me recevaient et je voulais rester dans la région. » Gauvain Sers conduit alors le tracteur et nourrit les vaches laitières. Je faisais aussi des choses davantage en rapport avec mes études, comme des statistiques. J’essayais d’aider les agriculteurs à optimiser leur système – et à ne pas perdre trop d’argent. » À la télé, ils parlent de crise, mais qu’est-ce qu’ils connaissent de la terre ? »De ses souvenirs, il a fait un condensé, de l’équeutage des haricots verts sur une pile de vieux journaux » jusqu’au pot-au-feu et au pull tricoté, en passant par les heures que l’agriculteur ne compte plus sur son tracteur. C’est un métier noble qui se pratique depuis si longtemps. Et pourtant, les agriculteurs sont trop souvent montrés du doigt par le grand public, ou dans les reportages à la télé. » A la télé, ils parlent de crise, mais qu’est-ce qu’ils connaissent de la terre ? » dit encore sa chanson. J’ai le sentiment que les gens viennent à la campagne, prennent des photos, puis repartent, reprend l’artiste. ils ne font que passer et ne savent pas grand-chose de la vraie vie sur place. C’est facile d’être à Paris et d’avoir toujours un avis envers ceux qu’ils ne connaissent pas. C’est un métier déjà si fatigant d’être agriculteurs, ils doivent en plus endosser un paquet de critiques. On parle souvent sans savoir. » Je suis allé dans les zones isolées »Parce qu’il voulait aussi être cohérent avec la chanson Les Oubliés de son deuxième album sur la question de la désertification des campagnes, Gauvain Sers a choisi de faire une tournée atypique. Avant la tournée des grandes salles qu’il entamera cet automne et achèvera au Zénith de Limoges, puis celui de Paris en avril 2020, il a choisi de parcourir ces derniers mois la campagne française, et de donner des concerts dans les zones isolées. J’ai fait beaucoup de rencontres. Dans les petites salles, il y a forcément une proximité. Les gens m’ont parlé de leur vie au quotidien, et moi, j’ai parlé un peu de la mienne. C’était vraiment chouette, et très inspirant pour quelqu’un qui adore écrire des portraits… Ce sont des échanges importants et des bons moments. J’ai vu des personnes de 50 ans pour qui c’était le premier concert. »Gauvain Sers se souvient notamment de ces marins-pêcheurs bretons qui, comme les agriculteurs, me disaient souffrir du manque de considération des gens et du regard critique qu’on leur portait ils sont nombreux à penser que ce sont des pêcheurs industriels partis pêcher des tonnes et des tonnes de poissons. Alors que la personne que j’ai rencontrée m’expliquait partir seul, chaque jour, avec son petit bateau pêcher pendant des heures. C’était assez émouvant de l’entendre. » Les gens se sentent un peu délaissés »Gauvain Sers ignorait que sa chanson Les Oubliés aurait cette portée. La chanson parle d’un fait de société, d’un instituteur et d’une école qui ferme. Et pourtant, il y a énormément de gens qui se reconnaissent dans cette chanson, des personnes du service public, des infirmiers, le personnel d’un hôpital. Ça me fait plaisir, parce que c’est aussi le rôle des chansons de mettre en lumière tout ça. »Gauvain Sers continue à recevoir des lettres très touchantes, comme quoi les gens se sentent un peu délaissés, et ont besoin qu’on leur donne plus de considération. Je ne cherche pas à être un porte-parole ou à porter un étendard en écrivant ces chansons, mais on sent que les gens ont besoin de ça. » Et surtout le chanteur de 29 ans estime qu’il leur doit bien, comme pour Nadine, la mère de Julien. L’agricultrice est en effet la première personne à avoir cru en ses chansons, aime-t-il à se rappeler.
Translationsin context of "Je suis monté sur" in French-English from Reverso Context: Je suis monté sur un vélo, et j'ai poursuivi le voleur. Translation Spell check Synonyms Conjugation.
French Arabic German English Spanish French Hebrew Italian Japanese Dutch Polish Portuguese Romanian Russian Swedish Turkish Ukrainian Chinese English Synonyms Arabic German English Spanish French Hebrew Italian Japanese Dutch Polish Portuguese Romanian Russian Swedish Turkish Ukrainian Chinese Ukrainian These examples may contain rude words based on your search. These examples may contain colloquial words based on your search. I got onI went on I climbed on I stepped on I went up on I rode on I stepped onto I climbed onto I went up to I took to I sat on Je suis monté sur un vélo, et j'ai poursuivi le voleur. I got on a bicycle and chased after the thief. Je suis monté sur le cheval en rampant hors du lit et cela m'a emporté dans mon avenir. I got on the horse by crawling out of the bed and it flew me away into my future. Je suis monté sur une colline et j'ai regardé cette barrière, et j'ai vu à quel point c'était différent d'un côté par rapport à l'autre. I went on a hill, and I was looking at this fence, and I saw how the terrain looks very different on one side to the other. La première fois que je suis monté sur scène... Je suis monté sur le panneau d'affichage lors du match retour cette année. I climbed on top of the scoreboard during the homecoming game this year. Je suis monté sur mon vélo et suis parti. Je suis monté sur le talus et je les ai vu plonger dans une machine qui m'éblouissait. I climbed on the slope and I saw them dive into a machine that dazzled me. Je suis monté sur mon vélo, et j'ai roulé autour de l'île de Malé. I got on my bicycle, and I cycled around the island of Malé. Je suis monté sur une chaise pour mettre quelque chose sur une étagère en hauteur comme je le faisais chaque soir. I climbed on the chair to put something on a high shelf as I did every night and when I was going to come down, I slipped. Je suis monté sur le podium à ce circuit l'an dernier et je veux le refaire cette année. I got on the podium there last year and I want to do it again this year. Il y a un gros rocher, juste là . Je suis monté sur ce rocher, et je regardais en haut en direction de l'est, les mains en l'air, je louais le Seigneur. Along about three o'clock in the evening I come out, and there's a big rock lays out there, and I got on that rock and was looking up towards the east, with my hands up, praising the Lord. Je suis monté sur quelques taureaux. Je suis monté sur le ring avec le type. Well, I got in the ring with that guy. Je suis monté sur le toit d'un immeuble pour souffler, au lever du soleil. I climbed up onto the roof of an office building in downtown to lay low, just as the sun was coming up. Je suis monté sur une grande roue, et les gens du haut sont morts de faim. Je suis monté sur le Mattherhorn attraction avec John Stamos. I rode the Matterhorn with John Stamos. Je suis monté sur une cabine téléphonique. Je suis monté sur le toit pour fumer. Je suis monté sur le ring et j'ai massacré mon adversaire. So, I went in and absolutely melted the guy in front of me. Je suis monté sur roues depuis. No results found for this meaning. Results 218. Exact 218. Elapsed time 219 ms. Documents Corporate solutions Conjugation Synonyms Grammar Check Help & about Word index 1-300, 301-600, 601-900Expression index 1-400, 401-800, 801-1200Phrase index 1-400, 401-800, 801-1200
le20 Juin 2015 09h29. Moi j ai deux Steyr. Ce sont de bon tracteur. C est vrai que les freins ne sont pas exeptionnel. Le moteur est très fiable (Sisu) consommation tres raisonnable. Pont, boite ZF. Hydraulique bosch. Moi j ai suis super content. Maintenant faut voir aussi le service après vente.
Horsch a dévoilé son combiné de semis équipé du doseur Funck lors du dernier Sima. Monté sur le combiné Express KR 3, ce doseur permet de réaliser un semis graine à graine. Ce dispositif convient particulièrement au semis monograine de blé, orge et colza. Pour les espèces ayant un poids de mille grains supérieur à 200 grammes, Horsch offre la possibilité de repasser sur un système de semis classique tout en conservant la mise en terre développée pour le graine à graine. En effet, l’élément semeur TurboDisc est doté d’un dispositif de guidage de la graine dans le sillon qui se présente comme une crosse profilée. Son action est complétée par un sabot et une roue de rappui. Horsch annonce la possibilité de semer les céréales et le colza à une vitesse pouvant atteindre 12 km/h. En revanche, le constructeur bavarois insiste sur la qualité de la semence, qui doit être irréprochable. Les semences fermières devront donc être très soigneusement doseur Funck. ©
Lavérification doit porter sur l’ensemble du véhicule, des transmissions à l’état des roues en passant par le système de freinage et la correspondance des pièces d’attelage. Franklin Ewane. Lire également : Tracteur : risque de renversement . Accidents de tracteur : travaux mieux organisés, travaux moins risqués
C’est déjà l’aube sur ta cambrousse,T’enfile tes bottes, ta salopette,Le petit-dej est pris sur le pouce,C’est ta routine sept jours sur sept,On peut pas dire que t’es à la bourre, Toi tu connais pas les horaires,Et toute cette terre que tu laboures,Appartenait à ton grand-père,Y’a longtemps que tu comptes plus les heures,À quoi tu penses sur ton tracteur,Y’a longtemps que tu comptes plus les heures,Sur ton tracteur,Tu revois ton père avec sa côte,Sur le pont à six heures du mat’Et sur la table une petite note,Sois sage fiston et fais tes maths,N’embête pas trop ta mamie,Tu seras gentille de l’aider un peu,Je serais là pour midi et demi,Pile poil pour le pot-au-feu,Quand tu te rappel encore l’odeur,Quand t’as les crocs sur ton tracteur,Quand tu te rappel encore l’odeurSur ton tracteur,Si t’as baigné dans une culture,C’est bien dans celle des haricots,Que tu équeutais à la dure,Sur une pile de vieux journaux,Mamie elle tricotait un pull,En écoutant l’ancienne France Bleue,Tu le mets toujours d’ailleurs ce pull,Disons que ça te la ramène un peu,Tout comme l’émission de 17 heure,Que tu écoutes sur ton tracteur,Tout comme l’émission de 17 heure,Sur ton tracteur,J’ai toujours aimé la moisson,Et puis j’étais pas bien matheu,Je me suis construit une belle maison,À 200 mètres de chez mes vieux,Je suis à la tête de l’entreprise aujourd’hui,Et j’en suis fier,À la télé ils parlent de crise,Mais qu’est-ce qu’ils connaissent de la terre,Dans les bureaux des rédacteurs,Ont-ils déjà vu un tracteur?Dans les bureaux des rédacteurs,Ont-ils déjà vu un tracteur?C’est déjà la nuit sur ma cambrousse,Je retire mes bottes, ma salopette,Mon fils suce encore son pouce,Mais il s’occupe déjà des bêtes,Il aime pas bien les haricots,Et encore moins les équeuter,Y’a de plus en plus de vieux journaux,Toujours un pull à tricoter,Et moi je me dis tout en baillant,Qu’il faudrait que je dorme quelques heures,Et que peut-être dans quinze ans,Ce sera mon fils,Sur mon tracteur
Tracteurassis su mon Assis su mon tracteur je pense à toé Assis su toé je pense à mon tracteur pis moé la lala la Tracton assis su meur Asson su mon tracti je pense à teur Assoué
Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule C’qu’ils disent je m’en tape ; j’suis dans ma fusée, j’décolle J’fais des soleils, j’me suis déboîté l’épaule Grosse touffe, gros pecs quand les potes sortent de taule J’écrivais “Saint Jean La Puenta” sur les murs des geôles Nan mais tu rigoles ? J’veux pas qu’on m’idolâtre J’suis comme vous, pas plus haut Sauf que j’ai un peu de dollars C’est grave, lui, il m’a pris pour sa dinde Rien à foutre, moi, j’fais des sons où ça donne Regarde c’qu’ils feraient pour m’atteindre J’porte mes couilles, moi, jusqu’au jour où ça m’donne jour où ça m'donne J’suis ailleurs ; qu’est-ce qu’elle est bonne, elle, dans son tailleur Bagarre, c’est chaud, on dirait Street Fighter J’suis en Fazer, ils sont encore en tracteurs Nique c’qui veulent ma mort pour d’la musique Pour ma réussite ou parce qu’elle kiffe sa sœur Tu as vu j’ai promis des choses, j’assume mes paroles J’rafale Youtube, que des sons, des clips, ça sort J’me demande s’il faut qu’j’me balade chargé J’me demande si par hasard j’aurais pas changé J’me demande si j’dois pleurer, si j’dois me venger J’fume un peu de ganja quand je sens le danger Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule Vas-y, j’lève mon verre à ceux qui m’la font à l’envers J’en veux à personne, j’partirai en légendaire Combien de descentes, ça a rien dit aux gendarmes Dans certains apparts où c'est qu’il y avait tous genres d’armes On veut le port d’armes, on veut la gendarme On veut le Cayenne, les gros bras à Van Damme Ça m’rabaisse pour monter J’compte même plus les coups montés Et toutes ces histoires fondées J’crois qu’ils parlent avec les condés Dédicace Baumettes, le Pontet Et toutes les villes d’à côté En teum-teum on prend la fuite Car le flic veut nous mettre sur le bas-côté Sur le grand-père à Najet Maintenant, j’vais m’balader avec une machette Je sais qu’ils arrivent pas à m’atteindre Car moi y a personne qui m’achète Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollars Y a trop d’frères en taule Moi, je suis resté l’même J’m’en fous de tous ces gens Pour moi, y a qu’des jaloux Qu’est-ce qu’ils nous veulent à nous ? Je ne perds pas la tête, j’m’isole Ne t’prends pas comme idole Ça s’tue pour des dollarsY a trop d’frères en taule Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM
Suivezla montée des éleveurs sur Paris Publié le 01 septembre 2015 à 00h00 Modifié le 02 septembre 2015 à 06h30 . Partager Départ pour Paris des tracteurs finistériens. Photos Claude
Quand je redescends dans le bourg, vendredi matin, malgré une pluie fine et glacée, il y a du monde partout. Devant l’épicerie, la boulangerie, la coiffeuse, la pharmacie, la mairie. Je suis étonnée de ce que je suis sur le point de nommer, en comparaison à la veille, ébullition. Les voitures sont garées des deux côtés de la rue du Commerce, celle qui traverse la commune. Maggie Everton, une Écossaise qui habite en face de la boulangerie, me dit qu’il y a assurément plus d’animation que d’habitude. Est-ce comme partout en France, ce 13 mars 2020, où les citoyens, sentant arriver le confinement, se préparent en se précipitant dans les commerces ? Je n’arrive pas à imaginer cela, pas encore. J’ai peu dormi, travaillée par un drôle de sentiment – entre malaise et inquiétude – né de la conversation au dîner avec les trois dames anglaises et surtout par cette phrase que Wendy m’a dite, En Espagne pour les vacances, en Angleterre pour le travail et en France pour la retraite. » Cette liberté d’aller où le cœur dit me semble être un des plus grands privilèges de nos jours. Cette migration qui n’est pas provoquée par la nécessité la faim, la guerre, les conditions climatiques est réservée aux peuples du premier monde, à ceux qui disposent d’un bon » passeport et qui voient ainsi les notions de frontière quasiment m’offre un café et des viennoiseries. Chez elle, il y a un accordéon posé sur la table et devant les fenêtres qui donnent à voir la rue principale, elle a composé des plates-bandes de plantes grasses entourées de galets blancs. Après une carrière en Écosse comme ergothérapeute, elle a cherché une maison à acheter en France, un endroit où elle pourrait respirer, jardiner. Elle ne connaissait la Creuse qu’à travers un reportage citant la région comme l’un des endroits dans l’Hexagone où l’immobilier est le moins cher. C’est ici, en plein milieu du bourg, qu’elle a trouvé. J’adore être ici ! Tout le monde a été très gentil. Parfois on se moque gentiment de mon accent ou quand je me trompe. Quand j’ai dit à la coiffeuse que je voulais me couper les chevaux par exemple, ça a fait beaucoup rire. » Son envie d’être utile la pousse à devenir conseillère municipale en 2014. C’était un honneur d’être élue, j’ai pensé que Saint-Sébastien démontrait une véritable ouverture d’esprit en votant pour une femme et qui plus est, une étrangère ! J’ai appris plein de choses, j’ai pu faire le lien avec la communauté anglaise, je suis bénévole à la bibliothèque, j’anime les cours de gym, je traduis parfois des textes pour la mairie… » Elle aurait peut-être remis ça cette année s’il n’y avait eu le Brexit. J’ai reçu un coup sur la tête en janvier avec ce vote insensé, j’ai eu du mal à m’en remettre. Mon pays pourtant, l’Écosse, a voté contre ce Brexit. Maintenant je n’ai plus le droit de me présenter ici, plus le droit de voter à Saint-Sébastien et bientôt, je n’aurai même plus le droit de voter en Écosse puisque j’aurai passé trop de temps ici ! » Les Écossais qui vivent à l’étranger perdent, en effet, leur droit de vote après quinze ans. Est-ce qu’elle pense à rentrer, à vendre sa petite maison qu’elle aime tant ? Elle secoue la tête rapidement en fixant son accordéon. Pas maintenant. Vous savez je n’ai rien fui. J’ai quitté un beau pays. J’ai simplement choisi de vivre ici. »Dans l’odeur de pain frais qui flotte dans l’air, je vais revoir Madeleine Cogne, une figure de Saint-Sébastien. La veille, Florence Bel du bar-musée de la Résistance me l’avait présentée comme la garante de la mémoire du village et, aussi, comme la femme qui avait tenu le troquet de la commune pendant plus de vingt ans. Cette dame de 90 ans m’avait montré le bahut de son salon derrière lequel il y a une ouverture pour accéder directement à l’établissement tenu désormais par le couple franco-anglais. J’avais échangé quelques mots avec elle, sur le pas de sa porte, et promis de revenir le lendemain. Je me dis qu’elle a sûrement oublié, mais elle m’attend quand je frappe à sa porte vitrée. Elle porte une blouse bleue à petites fleurs jaunes, boite un peu à cause d’une mauvaise blessure causée par une bûche. Madeleine vit seule dans cette maison achetée en 1975 et qui est impeccablement tenue, bien agréablement chauffée par la cheminée. J’enlève manteau, bonnet, écharpe et décline poliment le café. Mon mari est mort le 3 mai 1998, à 74 ans. » C’est une des premières phrases qu’elle me dit, en levant le menton et en fermant les yeux quand elle annonce haut et fort la date et l’âge. Elle le dit pour elle, elle le dit pour moi, et il me semble qu’elle le dit aussi à toutes ces choses qui nous entourent – le Caddie en osier monté sur roues où sont entassées des bûches, la télévision éteinte, le napperon à dentelles sur la table basse, les vieux livres sur l’étagère, le téléphone dont le fil s’est entortillé, les voilages aux fenêtres, la vaisselle dans le bahut. Cette date est celle qui marque l’avant et l’après. Je cherche quelque chose à dire mais à part mon émotion que je garde pour moi, je n’ai rien à offrir à part me tenir en silence quelques instants avec elle. Le bois crépite, dehors les voitures passent. Je me souviens de cette phrase de Perec Il leur semblerait parfois qu’une vie entière pourrait harmonieusement s’écouler entre ces murs couverts de livres, entre ces objets si parfaitement domestiqués qu’ils auraient fini par les croire de tout temps créés à leur unique usage, entre ces choses belles et simples, douces, lumineuses. » Madeleine me demande de lui donner le contenu d’un sac en plastique posé sur la table. J’en sors de vieilles photos sous cadre de Saint-Sébastien, probablement datées de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe, qu’elle place devant elle. Une à une, elle me les présente et m’interroge dans un jeu qui pourrait s’intituler devine où c’est ». Ici, l’emplacement du restaurant, là celui de sa maison, ici encore l’entrée du bourg. Plusieurs montrent la rue principale, appelée parfois la Grand-Rue, parfois la rue de la Gare. Elle semble plus large qu’aujourd’hui mais est reconnaissable à l’envolée des marches en pierre devant le relais de poste et à un grand arbre dont le feuillage épais semble enlacer une maison juste avant l’église. Voici une photo piège, prise sous un nouvel angle, mais c’est mal me connaître, Madeleine. Je ne me laisse pas berner – c’est encore la rue principale. Sur tous les clichés, les femmes sont habillées de sombre, les robes et les jupes sont longues, les cous cachés par des hauts cols. Les hommes ont des traits taillés à la serpe et regardent l’objectif par en dessous. Les enfants sourient timidement. J’aurais fait un sans-faute si ce n’est la photo de l’étang. Au premier plan, un jeune garçon semble jouer à taper dans l’eau avec une branche ; à gauche, trois vaches entrent dans l’étang, poussées par une femme tenant un bâton ; deux autres femmes un peu plus loin regardent les bovins, et au milieu de l’eau, il y a des canards. À l’arrière-plan, des maisons dont une qui tombe en ruine. Je cherche en vain des indices et finis par donner ma langue au chat. Madeleine m’apprend, la mine réjouie, que cette mare se trouvait à l’entrée de Saint-Sébastien, à l’endroit même de la grande place asphaltée où j’ai tourné en rond la veille. J’ai encore la parole bien faite, hein ! » rigole-t-elle avec son accent creusois qui fait rouler les elle me raconte les anecdotes sur le cantonnier, sur le garagiste, sur les personnalités » de la commune, je n’ai aucune peine à imaginer la femme à poigne qu’elle était tandis qu’elle tenait le troquet de Saint-Sébastien. Plus de vingt ans derrière le comptoir, sans compter ses heures. L’ouverture entre la maison et l’établissement lui permettait, entre les services, de s’occuper du foyer et des enfants. Son mari, ambulancier, lui donne un coup de main de temps en temps. Madeleine raconte sans se faire prier, la parole bien faite encore, comme elle dit. Ce sont les histoires d’avant et comme souvent, cet avant-là , du temps de la jeunesse, des jambes vigoureuses, des esprits vifs, des cœurs vaillants et des amis nombreux, c’était mieux. Il y avait du monde avant, ici. Beaucoup de passage. Parfois, j’étais obligée de servir le café dans mon salon tellement c’était bondé. Les jours de foire, je me levais à 2 heures du matin et à 3 heures, je servais le café et parfois, eh oui, le pousse-café. Avec la gare, les marchands de cochons arrivaient de partout. Il y avait deux restaurants dans le bourg, trois dans le quartier de la gare, mais ça m’arrivait de faire une grande omelette au jambon pour l’équipe de foot. Ils aimaient ça, l’omelette de la Madeleine ! » J’aurais aimé que par la magie des phrases et leur pouvoir d’évocation, le rire clair et l’accent rond de Madeleine éclatent entre ces lignes. Elle a baissé le rideau en 1996 et vu avec regret quelques repreneurs abandonner bien vite. Jusqu’à la réouverture en janvier dernier. Je suis contente que ça rouvre. Mais Saint-Sébastien a bien changé. Les jeunes sont partis, seuls les parents sont restés. Parfois on croise des gens qu’on ne connaît pas. Il y a aussi des Anglais, vous les avez rencontrés ? Ils rachètent des ruines et les retapent, ça c’est bien… »C’est la morne saison à Saint-Sébastien. Une pluie fine tombe, et il n’y a plus personne dans les rues. J’essaie de deviner sans succès l’emplacement du grand arbre qu’on voyait sur les photos. Au restaurant de Florence et de Quentin à côté, je commande une soupe. Je suis frigorifiée, je crois que j’ai attrapé froid. Un couple attend son déjeuner en sirotant un verre de rouge. Un jeune homme est accoudé au bar, finissant son café. Il a gardé son écharpe et soudain, se met à tousser. Je n’ai pas le virus, lance-t-il à la cantonade en levant les deux mains dans un geste d’excuse. Juste une mauvaise bronchite depuis une semaine. » Je pense déjà à mes prochains séjours ici – j’en ai prévu un début avril et un autre mi-mai – n’imaginant pas une seconde que tous ces plans seront à l’eau. J’espère voir d’autres facettes, d’autres complexités, d’autres réalités de la commune, mais je voudrais aussi voir cette campagne à d’autres saisons. Je reprends ma voiture pour rentrer chez moi. Avant la nationale et les camions en file indienne, il y a une promesse dans ces champs glacés et mouillés, dans ce paysage mordu par l’hiver. C’est quelque chose qui attend de surgir, une lumière, une couleur, un bruit et, comme les peintres, je rêve de pouvoir l’ je suis à nouveau sur la grande place asphaltée qui était, avant, une mare pour les animaux, deux mois et demi se sont écoulés. J’ai l’impression que non seulement j’ai vu cette commune pendant l’hiver mais également à une autre époque, avant le Covid-19, quand il n’y avait pas le décompte des morts chaque jour assénés comme autant de coups à notre sentiment de chemin, j’ai remarqué que la moisson avait commencé, certains champs étaient parsemés de balles de foin. Sur les petites routes de campagne, j’ai croisé différents véhicules agricoles ». J’utilise cette expression générale parce que je ne sais qu’identifier les tracteurs et les moissonneuses-batteuses et j’ai avancé lentement derrière bien d’autres machines à dents, à piques, avec des échelles rétractables et des roues plus hautes que ma voiture. Devant la maison avec le vieux logo ELF sont alignées désormais quatre chaises couleur vert d’eau. J’imagine que le soir venu, ces chaises couleur eaux limpides accueillent ceux qui aiment discuter en prenant l’air du soir. J’attends Annie Bourgoin, première adjointe de la mairie de Saint-Sébastien élue dès le premier tour, qui m’a donné la permission d’assister à la commémoration de l’embuscade de Vaussujean, survenue au lieu-dit éponyme, pas loin de la gare. J’ai promis de me faire petite parce que cette année, avec les restrictions sanitaires, la manifestation ne peut accueillir qu’un public restreint – Quinze grand max », m’a-t-elle dit. Annie Bourgoin porte un tee-shirt rouge à message, Les femmes font l’histoire », et elle me raconte qu’en temps normal », cette commémoration accueille bien du monde. Il y a un orchestre de cuivres, les enfants de l’école préparent une chanson ou disent un poème, les habitants de Saint-Sébastien sont là , les anciens combattants aussi. » Pour la commune, c’est LE grand rendez-vous annuel de la mémoire. Le 28 mai 1944, une embuscade tendue par un détachement du 1er régiment de France à un groupe de maquisards rentrant de la réception d’un parachutage d’armes dans l’Indre entraîne la mort de sept résistants. Ils s’appelaient Henri Alix, Jean Pierre Bajolet, André Barrat, Modeste Clotet, Martin Gonzales-Fuentes, Paul Lecuit, Roger Armand Maury. Trois autres sont blessés, deux sont faits prisonniers et plusieurs s’évadent. Apprenant cela, Victor Renaud, un résistant habitant Saint-Sébastien, vient se plaindre au chef de poste. Dans un livre auto-édité intitulé Pour mon père Victor Renaud, héros et martyr de la Résistance, son fils François Renaud, raconte Ce jour-là , apprenant que des Français avaient tué des Français à Vaussujean, il fut blessé au plus profond de son être et, n’écoutant que son cœur, il se rendit sur les lieux de la tuerie et cria à la face des responsables du 1er régiment de France tout le mépris qu’il avait pour eux. … Bien entendu, ceux-ci l’arrêtèrent et furent heureux de le remettre à la milice de Vichy. Ce fut sa dernière action d’homme libre. » Victor Renaud est détenu et torturé à la prison de Limoges. Il est exécuté le 23 juin la stèle érigée à Vaussujean, nous sommes quinze. Quatre anciens combattants portent le drapeau tricolore, le maire qui ne se représente pas mais qui est encore en exercice jusqu’au second tour, quelques adjoints, le président de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance Anacr, des techniciens pour le micro et les haut-parleurs… Sous un ciel très bleu, il y a deux discours brefs, le dépôt de gerbes, la lecture des noms des morts pour la France, La Marseillaise et Le Chant des partisans. Le petit cortège remonte ensuite la rue sur quelques centaines de mètres pour déposer une autre gerbe devant le monument à la mémoire de Victor Renaud. Je suppose, comme l’évoquait Annie, que les cérémonies des années précédentes avaient plus de panache, que la présence active des enfants de l’école élémentaire de Saint-Sébastien donnait un sens au mot transmission et la foule rendant hommage aux morts faisait espérer que ce drame ne serait jamais il y a, en cette fin de matinée, entre les discours et les chants, un silence qu’aucune voix n’ose briser – je ne sais si c’est le mètre de distanciation ou le port du masque ou simplement l’émotion d’être là , dans ces conditions si particulières. Dans ce silence, j’entends les vocalises d’un oiseau au-dessus de la stèle, l’herbe qui crisse et tremble au passage d’un lézard vert sous la haie derrière moi, le vent dans les arbres. Je pense aux morts et je me demande si ce sont des choses que l’on peut serrer contre son cœur quand le corps est à terre et que vient la fin un oiseau qui chante au-dessus de soi, la caresse d’une feuille contre son visage.
\n
\n
\n \n
je suis monté sur mon tracteur parole
Parla grande sagesse de Dieu, rien ne se gaspille. Il sait bien à quoi peut servir une cruche fendue comme moi. Sans me laisser décourager. Je peux ouvrir mon cœur à cette parole du Seigneur : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité et dire comme l’apôtre Paul : Quand je suis faible, alors je suis fort
énervé par un demeuré qui dit d'accord et ensuite parce que je le rappelle me dit qu'il a trouvé moins cher je me suis décidé de virer un abreuvoir en béton qu'un pote veut mais ne vient pas le chercher j'aime les mecs de parole donc avec le tracteur je l'ai basculé histoire de le vider , puis j'ai mis la remorque derrière la mercosj'ai mis la rampe porte moto dessous et en appuis sur la remorque , le palan 3 tonnes accrochéaprès la remorque des chaines autour de l'abreuvoir et centimètres par centimètre je l'ai fait monter dessus , et demain j'irais virer cette daube chez mon poteen attendant je suis naze donc je vous souhaite une bonne soirée et a demain
ojk8 . w4hk2bmrg1.pages.dev/110 w4hk2bmrg1.pages.dev/199 w4hk2bmrg1.pages.dev/71 w4hk2bmrg1.pages.dev/37 w4hk2bmrg1.pages.dev/334 w4hk2bmrg1.pages.dev/481 w4hk2bmrg1.pages.dev/78 w4hk2bmrg1.pages.dev/261
je suis monté sur mon tracteur parole